MOUVEMENTS CITOYENS ET LES PRESIDENTIELLES
MOUVEMENTS CITOYENS ET LES PRESIDENTIELLES
Je remercie l’ensemble du personnel du journal ¨l’observateur¨ pour nous avoir ouvert leurs colonnes, nous les simples lecteurs, pour une contribution dans les débats le L’OBS et féliciter par la même occasion, le travail très professionnel du Quotidien que nous apprécions tous les matins.
Le débat d’actualité au Sénégal, est dominé par la politique et cela ne laisse personne indifférent et pour cause, le Sénégalais est très au fait de la chose politique surtout en pareil période à quelques encablures des élections présidentielles très disputées et dont les prétendants à la candidature (sauf quelques exceptions) entretiennent encore le flou. Dans tous les milieux, le débat est le même, qui pour succéder au vieux ? A mon avis, les postulants ne manqueront pas au sein de Benno, et au cas ou le vieux sera non partant, ce qui est du reste fort peu probable, la relève se disputera dans la galaxie libérale entre le fils biologique(Karim), le fils putatif(Idy), les ¨enfants¨ recyclés (Awa G. Kebe, Ousmane Ngom, Serigne Diop), le banni(Macky), les oubliés(J P Diaz), la rebelle(Aminata Tall), les transhumants(Djibo Ka, Agne, Mamadou Diop…) et à coté des prétendants probables , la pléthore de politiciens cagoulards embusqués prêts à monnayer leurs soutiens constitués de fans, de disciples, ou de sympathisants conjoncturels. Les élections de 2012 auront la particularité d’être très disputées car le PDS semble être contaminé par le syndrome du PS d’avant 2000. Tous les ingrédients d’une chute sont réunis (perte de grosses pointures de PDS comme avec le PS avant la chute, l’âge avancé du président qui ne milite pas en sa faveur et last but not least une candidature du président menacé d’être rejetée). Cette situation aiguise bien des appétits pour que des ¨profilers ¨ne se gênent pour lancer leur joker qui présente justement un bon PROFIL pour le ¨Job¨. Je ne partage pas l’avis de ceux qui soutiennent que c’est l’échec des partis politiques qui explique la floraison des mouvements civiques, c’est plutôt les goulots d’étranglement que présentent nos partis politiques traditionnels qui ne permettent pas un renouvellement dynamique du personnel politique, alors les raccourcis se font tout naturellement par la création de mouvements citoyens pour court-circuiter les lourdeurs du processus d’accès à la loge présidentielle établi par les professionnels de la politique au sein des partis. A tort ou à raison, pendant que les politiques, d’année en année, tiennent les activités de parti pour sa massification, avec tous les sacrifices consentis, (entretiens de la clientèle politique, tournées, frais de meetings, de sièges, de réunions, les brimades policières dans les manifs des partis de l’opposition, les renouvellements des bases, les congres etc. les ¨profilers¨, attendent la veille des élections, pour nous proposer des ¨Jokers¨ après lifting, tirés d’un vivier fertile appelé société civile dont le Sénégal et sa diaspora regorgent de compétences capables de driver le Sénégal. L’erre des transes psychédéliques de politiciens au soir d’un remaniement défavorable ou des lamentations pathétiques de politicards, qu’une défaite électorale prive de la seule activité lucrative qu’il savent faire ou encore des catastrophistes de mauvais aloi prêt à renier ce qu’ils ont adoré la veille ou vice versa selon qu’ils sont bien ou mal ¨servis¨, est-elle révolue ? Je ne le pense pas. La machine électorale qu’un parti politique bien implanté et bien organisé est capable de déployer pour arriver à ses fins électorales a encore de beaux jours même si une candidature sérieuse de la société civile, capable de fédérer toutes les sensibilités à tendance oppositionnelle au camp du pouvoir peut faire mouche.
Au demeurant, le débat démocratique est vicié du fait des intérêts divergents des uns et des autres, selon le bord auquel on se situe, entrainant de facto quelques uns de nos intellectuels (Politologues, Sociologues, Constitutionalistes, Journalistes etc..) dans des analyses tantôt tendancieuses tantôt, d’une perspicacité douteuse. Sinon comment comprendre les positions opposées tranchées des intellectuels et professionnels du droit sur le sujet de la recevabilité de la candidature du président sortant ? Quel crédit apporter aux déclarations des « assisards », si on sait que dans le camp du ¨BENNOO¨ nul n’ignore qu’ils ont un problème de « Bennoo »(unite) ; l’essence même de existence à l'issu de leur séance d’exorcisme ou « Ndeup » national auquel ils ne font foi aucunement. Croient-ils seulement pouvoir berner les Sénégalais dans leur deal concocté au Méridien Président depuis plus de deux ans maintenant. La mayonnaise n’a pas pris apparemment, car la candidature unique, qui en était le ciment s’est disloquée sous le poids des ambitions égoïstes. Quel crédit pour les forts probables candidatures de ceux qui ne cessent de se reniés aux grés des contingences factuelles ? Et si on parlait des candidatures fantaisistes qui amusent la galerie télévisuelle les soirs de campagne électorale ? L’électorat sénégalais a, à chaque échéance présidentielle , toujours sanctionné, à la hauteur de la forfaiture, les candidats subitement ¨illuminés¨ qui considèrent les électeurs sénégalais comme des demeurés qui accordent leurs suffrages au gars qu’ils découvrent le soir de campagne à la télé. Le débat sur la recevabilité ou la non recevabilité de la candidature du vieux n’est pas encore tranché car après avis divergents de constitutionalistes d’ici et d’ailleurs ainsi que des juristes aptes à interpréter le droit, on s’en remet aux sages du conseil constitutionnel qui tranchera de toute évidence en sa faveur. Le débat n’en demeure pas moins intéressant à plus d’un titre, car aux passes d’armes des professionnels du droit, se sont invités les avis des citoyens comme rarement un débat de cette nature ne s’est tenu au Sénégal.
Je crois que la vitalité de notre démocratie n’est plus à démontrer, elle est à parfaire certes, mais le constat est que nombre de nos analystes politiques se fourvoient dans des travers du fait de leur obstination à vouloir comparer sans raison le peuple sénégalais à d’autres peuples qui n’ont pas le même combat à mener. Il ne suffit pas d’entendre les complaintes distillées en longueur de journée dans les medias, il faut savoir écouter la pulsion du peuple. Or dans cet exercice, le vieux a une longueur d’avance sur ses concurrents, ils ont tous, les yeux rivés sur les élections présidentielles au Sénégal pour disent-ils « remettre le Pays sur les rails », lui, ménage sa monture pour les défis futures. Le tableau catastrophique que ses détracteurs ressassent pour le Sénégal ou le chaos dans lequel ils prédisaient le Pays sous l’alternance les desservent insidieusement car visiblement ils sont à porte-à-faux avec la réalité sur le terrain. Le peuple dans sa majorité électorale est bien en phase avec lui car il le comprend et le lui rend bien par ses réalisations qui témoignent de l’ambition qu’il a pour le futur du Sénégal et de l’Afrique. Ne disait on pas qu’une élection présidentielle est un rendez-vous d’un homme avec son peuple ? Wade a compris très tôt que le véritable développement se fera dans le cadre d’une politique commune régionale et continentale et qu’il faut des hommes engagés à la tête des états pour aboutir à l’intégration régionale à défaut de l’union africaine, seul gage d’un bond économique capable de soutenir le développement qu’exigent nos peuples. Ce n’est pas qu’une vue de l’esprit, car la transformation de la CEDEAO (60 millions d’habitants) en une entité politique est plus que jamais favorable avec l’avènement de nouveaux chefs d’états (en Cote d’ivoire et en Guinée) plus perméables à l’idée communautaire que leurs prédécesseurs. Etant persuadé que c’est un challenge qui pourrait se réaliser très vite, le vieux souhaite rempiler pour avoir les coudées franches et convaincre ses pairs encore récalcitrants à l’idée de renoncer à leurs privilèges de présidents de micro-pays au profit d’une confédération sous régionale d’abord et africaine plu tard. Au Sénégal, pendant ce temps, les politicards de la vielle école se videront de leurs substances à caractère nationaliste ringard et laisser place à une nouvelle « race » de politiciens gentlemen qui sauront manager le peuple de demain qui aspire à coller au monde globalisé.
ALIOUNE BA cite sypros Mamelles ouakam lunedelanoba@yahoo.fr
Un gouvernement de normalisation pour l’application des Assises nationales
Les Assises nationales sont un véritable gouvernail de redressement pour notre pays. Elles indiquent et détaillent clairement la voie à suivre pour sortir de l’ornière et mieux mettre le pays à l’endroit dans les plus brefs délais. Elles ont livré un diagnostic sans complaisance de tous les aspects de la vie nationale, tout en proposant des recommandations rigoureuses, pragmatiques et pertinentes. Cependant, il mérite de rappeler que les Assises nationales ont eu la bonne idée d’anticiper sur la nature du modèle de candidature pour affronter la seule constante de la majorité, la candidature du Président Wade. Il s’agit de la candidature de transition, qui est porteuse, stratégique et capable de créer la surprise pour moult raisons. Grosso modo, ces Assises nationales ont clairement in¬di¬qué la voie à suivre pour déverrouiller le Sénégal. Parmi les préalables urgents qu’¬ont recommandés les Assises nationales, on peut citer le gouvernement de normalisation. C’est-à-dire la nécessité dans l’immédiat de sécuriser la Primature qui est un secteur de décisions ultra stratégique et hyper sensible dans la bonne marche de l’Etat, puisque le chef du gouvernement conduit, oriente et coordonne la politique du chef de l’Etat.
Une raison cohérente qui justifie la mise en place d’un gouvernement de normalisation qui pourrait être dirigé par une personnalité issue des Assises nationales. Ce gouvernement sera sous la conduite d’un homme désintéressé de la chose politique, imbu de certaines valeurs, politiquement alerte et vif, c’est-à-dire un homme doté d’un talent d’an¬ticipateur, de négociateur, de communicateur etc., techniquement chevronné et bien introduit dans les relations internationales. Et d’ail¬leurs son choix ne pose aucunement problème parce que le Sénégal possède cette matière grise ad hoc qui peut conduire le pays à l’émergence dans les plus brefs délais.
C’est pourquoi il serait très pertinent de dénoncer le maintien à ses fonctions du Premier ministre Me Souleymane Ndéné Ndiaye, nom¬mé directeur de campagne du candidat de la Coalition Sopi et qui dirige un gouvernement de guerre politique. Sa fonction totalement contradictoire de juge et partie fausse carrément le jeu de la démocratie et ne donne pas de gage aux futures échéances ainsi qu’à la bonne marche de l’Etat dont les moyens sont utilisés à des fins électorales. Sans arrière pensée politico-politicienne, son maintien à ce poste comporte énormément de risques qui impliqueront forcément une politisation de notre Administration. En sus, Me Souleymane Ndéné Ndiaye cumule beaucoup de charges telles que maire de Guinguinéo, numéro deux du parti majoritaire, chef du gouvernement etc. Et rien que le goût du pouvoir de tout politicien peut justifier les suspicions qu’il n’offre aucun gage, personne ne peut infirmer ou confirmer qu’il sera ou pas candidat. Il est en tout cas loisible de constater qu’il est présidentiable pour avoir occupé les fonctions les plus nobles de notre Etat, telles que ministre conseiller ; ministre de la Fonction publique ; ministre d’Etat Directeur de cabinet du président de la Ré¬pu¬blique ; ministre d’Etat ministre de l’Economie maritime ; ministre d’Etat ministre de l’Environnement et, enfin, Premier ministre. De facto, Me Souleymane Ndéné Ndiaye a un background flagrant pour occuper la haute fonction de président de la République. On peut aussi constater que Me Souleymane Ndéné Ndiaye passe tout son temps à faire de la politique, à trouver les moyens et astuces pour réélire le Président Wade. Or il devrait se préoccuper à plein temps pour trouver des solutions rapides et efficaces aux difficultés auxquelles sont confrontés les Séné¬galais. D’ailleurs il a été nom¬mé voire promu directeur de campagne en plein Conseil des ministres ; cet acte est malhabile de la part du pré¬sident de la Répu¬blique parce qu’il ne fait pas la part des choses et mélange l’Etat et le parti.
De facto pour une marche correcte de l’Etat, il va falloir dans l’immédiat confier une feuille de route à un gouvernement de normalisation qui aura pour principale tâche de régler la question des denrées de première nécessité, de l’énergie, des inondations, de la Casamance, de la prochai¬ne campagne agricole, de la question sanitaire, de la question de l’éducation et de la préparation des prochaines élections dans la trans¬parence et la démocratie.
Néanmoins, nul ne peut remettre en cause le droit fondamental et sacro-saint du président de la République de nommer son chef du gouvernement conformément à l’article 49 de la Constitution qui dispose clairement : «Le président de la République nomme le Premier ministre et met fin à ses fonctions. Sur proposition du Premier ministre, le président de la République nom¬me les ministres, fixe leurs attributions et met fin à leurs fonctions.» Nul ne peut contester la nomination de Me Souleymane Ndéné Ndiaye ou l’obliger à partir. Au contraire, poser un tel acte serait maladroit et discourtois pour l’homme et la fonction qu’il incarne. Mais pour ce cas précis, c’est la logique ainsi que l’ouverture d’esprit et de culture politique qui priment ; et surtout le maintien du Sénégal dans le concert des Nations démocratiques.
Pour conclure, les Assises nationales sont bonnes, pertinentes et pragmatiques. L’application de ses conclusions offre au pays la possibilité de se déboulonner de la crise multiforme, multidimensionnelle et multisectorielle, à laquelle le Sénégal est confronté.
Pour une question d’équité et de justice mais aussi pour l’évacuation des dossiers en cours, le Président Wade devrait dissoudre dans l’urgence le gouvernement de Me Souleymane Ndéné Ndiaye et le remplacer dans les plus brefs délais par un gouvernement de normalisation dirigé par une personnalité neutre, intègre et expérimentée, plus préoccupée par l’application des conclusions des Assises nationales qui sont un gouvernail pour le redressement du Sénégal.
Par Cheikh Sidiya DIOP - dcheikhsidiya@gmail.com ( Secrétaire général de la Ligue des Masses
Bennoo Taxawal Senegaal