talentueux vanneurs professionnels qui savent
talentueux vanneurs professionnels qui savent amuser la galerie
Le Soleil : Mercredi 3 Juin 2009
VICE- PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE : Le congrès du Parlement adopte la loi
Les parlementaires sénégalais (députés et sénateurs) ont approuvé, hier, mardi, au Méridien-Président le projet de loi constitutionnelle instituant un poste de vice-président de la République. Cette loi, déjà votée par les deux chambres, a recueilli, sur les 198 parlementaires présents, 187 votes pour, 11 contre.
La promulgation de loi instituant le poste de vice-présidence sera la prochaine étape pour la concrétisation de l’idée annoncée lors de son adresse à la Nation, le 3 avril dernier, par le président de la République, de la création ce poste. Le ministre de la Justice, Madické Niang, venu défendre le projet de loi, a indiqué que l’institution de la vice-présidence de la République est guidée par le souci d’assurer « une meilleure écoute des populations ».
Le Garde des Sceaux a expliqué que le président de la République va marquer, avec ce poste, une présence plus marquée auprès des populations qui seront ainsi mieux écoutées.
Dans son exposé des motifs, le gouvernement a soutenu que le président de la République affiche sa volonté inflexible de renforcer la qualité des institutions de la République en les adaptant à l’évolution constante de la société sénégalaise et à l’approfondissement de notre démocratie par une plus grande implication de toutes les forces vives de la Nation.
Auteur: Mbaye Sarr DIAKHATE
Seneweb.com : Mercredi 3 Juin 2009
« AIR KARIM INTERNATIONAL »
« AIR KARIM INTERNATIONAL »
Revoilà Karim Wade, le « sauveur », le « Zorro » des airs et des terres, l’homme « providentiel » que les Sénégalais attendaient depuis si longtemps pour le « passer à tabac » un soir de 22 mars. Osons espérer qu’il ne s’écroulera pas sous le poids des « fardeaux » que son père l’oblige à porter pour se faire aimer des Sénégalais. Dans le but de redorer l’image du fils, Abdoulaye Wade vient de remettre en circuit le « linge sale » que les Sénégalais ont gentiment retiré de la machine à laver des urnes.
Les dés sont pipés
Bienvenue dans le culte de la médiocrité, un univers où les perdants sont hautement récompensés. Si le fils avait gagné la mairie de Dakar, le père le mettrait sûrement au Palais le lendemain. Les deux peuvent encore rêvasser. Il y a quelques semaines seulement, ASI déposait le bilan et consommait avec amertume son divorce imaginaire ou forcé d’avec la RAM qui lui a toujours servi de béquille depuis la création de la compagnie le 2 novembre 2000. Pour des raisons que seuls Wade père et fils peuvent expliquer, l’Etat du Sénégal voulait déposséder les sujets du Roi pour ensuite devenir acteur majoritaire d’ASI, alors que dans la foulée, ce même Etat s’apprêtait à brader un précieux bijou de famille pour la bagatelle de 200 milliards de Francs, quitte à devenir minoritaire dans le capital de la société de télécommunications. Y comprenez-vous quelque chose, ne serait-ce qu’un semblant de logique ? Rappelez-vous quelques jours suivant le « dépôt de bilan » d’ASI, des noms ont circulé : Algériens, Soudaniens et que sais-je encore ? Que de rumeurs pour nourrir la presse alimentaire, ces petits paresseux qui ne cherchent pas à creuser l’info. C’était juste pour noyer le poisson, chasser Jean par la grande porte pour faire revenir Paul par la petite, en compagnie de Claude. Le dépôt de bilan d’ASI n’est pas fortuit, tout a été calculé depuis le début, uniquement pour permettre au rejeton des urnes de se remettre en selle.
Qui se cachait derrière Zam Zam ?
Quoiqu’on puisse reprocher à la gestion assez controversée d’ASI par les Marocains, on peut douter de la bonne foi de l’Etat du Sénégal quant à sa volonté réelle de sauver la compagnie que les « voyages planétaires » ont partiellement mis à genoux : plus de 60 milliards de dettes pour un chiffre d’affaire de 70 milliards de Francs. Pis, ASI s’est vu retirer récemment « sans motif et sans préavis », un marché de 8 milliards de Francs pour le transport des pèlerins sénégalais au profit des DC10 de la fictive Zam-Zam et ses « cars rapides » volants qui ont failli coûter au Sénégal un « Joola » bis. Rassurez-vous, cette Zam Zam que certains Sénégalais veulent faire passer pour une compagnie saoudienne n’a évidemment rien à voir avec la Zam Zam-Cola, cette marque iranienne de boissons gazeuses interdite en Arabie Saoudite et qui a été victime d’une fatwa du Conseil des Oulémas qui jugent le nom de la fontaine « Zam Zam » assez sacré pour être commercialisé. On ne vous dit pas tout.
A défaut d’arriver à quelque chose de sérieux avec Zam Zam, On crée une nouvelle compagnie
Et surtout, n’en voulez pas aux « sén-actrices » Ngoné Ndoye et Sokhna Dieng qui ne sont pas allées au bout de leur logique suite à leur soi-disant coup de gueule contre les responsables de la compagnie des « cars rapides des airs ». Force est de reconnaître que notre République regorge de talentueux vanneurs professionnels qui savent amuser la galerie. En tout état de cause, beaucoup de départements et sociétés relevant des super-ministères confiés à Karim Wade risquent de connaître le même épilogue que la défunte compagnie sénégalaise. C’est toujours la RAM qui gère Air Sénégal International. Ce qui a changé, ou ce qui va changer, c’est le nom de la compagnie, avec l’immixtion du fils du Président dont les « amis et collègues » banquiers s’apprêtent à rejoindre le Sénégal pour « recapitaliser » la défunte ASI comme l’ont été les ICS et la Sonacos. Pas besoin de faire des études supérieures pour comprendre la machination, çà saute tellement aux yeux. Parfois nos braves journalistes cherchent tellement loin alors que c’est si proche, si facile à deviner. A quand le prochain scénario ?
Momar Mbaye
http://mbayemomar.over-blog.net/
RFI : Mardi 2 Juin 2009
Espagne / Immigration clandestine : Les passeurs délaissent les îles Canaries pour le passage en Mediterranee
Depuis maintenant près de 2 mois, aucune barque transportant des immigrés clandestins n'est arrivée sur les îles Canaries. Alors que depuis des années, ces îles espagnoles étaient l'une des portes d'entrées principales des clandestins en Europe.
L’Agence européenne Frontex, qui coordonne la lutte contre l’immigration clandestine avec les pays d’émigration (Mauritanie, Maroc et Sénégal notamment), se félicite de ce résultat. Pourtant, les immigrés en provenance d’Afrique continuent de tenter leur chance en Europe. Ils changent simplement de route.
Entretien avec Juan Antonio Corujo, coordinateur de l’équipe d’urgence de la Croix-Rouge aux Canaries.
RFI : Voilà maintenant près de soixante jours que le dernier bateau est arrivé aux Canaries. Comment expliquez-vous cet arrêt si brutal ?
J.A. Corujo : En 2006, plus de 31 000 immigrés en provenance d'Afrique y avaient été recueillis. Un chiffre record. Puis fin 2008, un peu moins de 12 000 personnes étaient arrivées par bateau sur les îles Canaries. Au cours des deux dernières années, il y a donc eu une baisse notable du nombre d’arrivées.
Selon certains experts, la crise économique joue un certain rôle dans ce phénomène. Elle dissuaderait les candidats au départ d’aller en Espagne... Même si cette explication est contradictoire avec l'augmentation sensible des arrivées d'immigrés en Andalousie. En réalité, il y a surtout une plus grande vigilance dans la zone Frontex, qui comprend toute la zone de la Méditerranée au Cap Vert. Cette vigilance a augmenté grâce à la coopération bilatérale entre les polices espagnole, marocaine, mauritanienne et de toute l'Union européenne...
RFI : C’est donc l’action conjuguée des polices européennes et des pays de transit, comme le Sénégal, qui bloque l’émigration vers les Canaries ?
J.A.C. : Il semble en effet que cette pression policière pousse les mafias, celles qui font du trafic d'êtres humains, à choisir d'autres routes, plus sûres, afin de ne pas être détectées. C’est en tout cas l’hypothèse la plus solide que nous ayons aujourd’hui. Car le flux migratoire continue. Ce que l'on observe en fait, c'est un changement de route vers les côtes du nord du Maroc, de l'Algérie et de Libye. De telle manière que les sorties du continent africain se font davantage vers la Méditerranée, plus particulièrement vers le sud de l'Espagne. La semaine dernière par exemple, des bateaux sont arrivés sur la côte andalouse, non loin de Grenade et d’Almeria.
RFI : Pensez-vous que les routes d’émigration excluent désormais les îles Canaries ?
J.A.C. : Evidemment, cela fait très longtemps que nous n’avions pas été confrontés à une telle situation, à un arrêt de l’arrivée de bateaux. Ceci dit, les flux migratoires sont imprévisibles. Et il se peut très bien que les choses changent dans les prochains jours ou les prochaines semaines. Ici, à la Croix-Rouge, nous restons donc très vigilants. Et nos équipes sont mobilisées au cas où arriverait un ou plusieurs bateaux.
RFI : Selon vous, l’Andalousie serait donc devenue la nouvelle porte d’entrée espagnole dans l’Union Européenne ?
J.A.C. : En fait ces derniers mois, les arrivées de bateaux sur les côtes andalouses sont restées plutôt stables. Elles ont même sensiblement augmenté. La semaine dernière, nous avions comptabilisé l’arrivé de 3 bateaux, dans lesquelles se trouvaient 115 personnes. Ils se sont échoués sur les côtes proches de Malaga et de Grenade. Et du coté d’Almeria, on a retrouvé 64 personnes. Il est probable qu’au cours des derniers mois environ 500 personnes soient arrivées en Andalousie, mais c’est un chiffre approximatif. Au total, environ 1300 personnes ont pris pied l’année dernière en Andalousie
RFI : Les trafiquants privilégient-ils le passage en mer Méditerranée par facilité ?
J.A.C. : Il faut prendre en compte le fait que les embarcations qui arrivent en Andalousie, après être parties de l’Afrique du Nord, sont de petite taille. Elles ne peuvent transporter qu’une trentaine de personnes. Alors que celles qui débarquent sur les plages des Canaries peuvent, elles, contenir plus de 200 personnes. Les bateaux rapides utilisés en Méditerranée sont difficilement détectables. Ils passent plus facilement inaperçus et peuvent être confondues avec des bateaux de pêche. Mais la vigilance exercée par les autorités espagnoles et marocaines reste très importante, et il devient de plus en plus difficile de passer au travers.
Auteur: François Cardona
WalFadjri : Mercredi 3 Juin 2009
La Gc en passe de se muer en courant au sein du Pds : Karim à la recherche d’une plate-forme pour 2012
Les courants politiques seront bientôt dans l’air du temps au sein du Pds. Après le ‘courant des démocrates socialistes du Pds’ créé récemment par Kibily Touré, un ancien socialiste, Karim Wade est sur le point de transformer le mouvement de la Génération du concret en courant politique. Pour ce faire, une opération nationale de placement de cartes est annoncée pour permettre à Karim Wade de compter ses militants et de se positionner dans le futur grand parti souhaité par Me Wade en vue de la bataille de 2012.
L’échec de la Génération du concret à l’issue des élections locales de mars 2009 n’a pas refroidi les ardeurs de Karim Wade. Le tout puissant patron de la Génération du concret, par ailleurs ministre d’Etat, a décidé de retourner à la base pour mesurer le véritable poids de son mouvement. Ce sera à travers une opération de vente de cartes, qui, selon les proches de Karim Wade, ‘permettra à la Génération du concret de se compter’ pour mieux se positionner dans la course au pouvoir. Cette nouvelle option de la Génération du concret, à en croire notre interlocuteur, a déjà reçu l’onction du secrétaire général national du Pds Me Wade. ‘Malgré tout ce qui a été dit après les élections locales, le secrétaire général national du Pds a apprécié positivement l’apport de la Génération du concret dans la campagne électorale de la Coalition Sopi 2009. Me Wade a surtout été impressionné par la forte capacité de mobilisation de ce mouvement’, explique un des initiateurs de la Génération du concret. C’est pourquoi, ajoute-t-il, ‘la campagne nationale de placement des cartes de la Génération du concret qui débutera la semaine prochaine, se fera en parfaite intelligence avec le patron du Pds qui a fait appel à nous pour revigorer le Pds’.
Karim Wade ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il va tout simplement transformer ce mouvement en courant au sein du Pds. Surtout que l’idée d’un grand parti composé de tous les mouvements de soutien et autres partis de la majorité présidentielle suit toujours son cours au Pds. ‘S’il veut avoir sa place dans ce grand parti en gestation, Karim Wade devra d’abord connaître son poids politique réel. Car il est évident que le paysage politique va beaucoup changer dans la perspective de 2012’, affirme notre interlocuteur.
Ce nouveau courant, une fois accepté et reconnu, permettra à Karim Wade et à ses amis d’avoir un droit de regard sur toutes les décisions politiques qui se prendront désormais dans les rangs de la mouvance présidentielle. Sans crainte d’être accusé d’immixtion.
Quid de la cohabitation entre la Génération du concret et le Rewmi d’Idrissa Seck ? Les proches de Karim Wade n’y voient aucun obstacle comme ce fut le cas lorsqu’il s’était agi d’aller ensemble aux dernières élections locales. ‘Si la Génération du concret devient un courant au sein du Pds, on ne voit pas pourquoi le Rewmi d’Idrissa Seck ne deviendrait pas également un autre courant. Nous avons même entendu qu’on va vers l’existence de quelque quatre courants qui vont cohabiter au Pds’, révèlent nos sources. En effet, Karim Wade trouvera déjà sur le terrain le nouveau courant dénommé ‘Courant des démocrates socialistes du Pds (Cds/Pds)’ et dont l’un des principaux initiateurs n’est autre que Kibily Touré, le fis du sénateur Souty Touré, patron du Parti socialiste authentique (Psa). Il se susurre également que Farba Senghor pourrait bientôt entrer dans la danse en mettant sur pied son propre courant politique.
Auteur: Georges Nesta DIOP
LE QUOTIDIEN :
Vice-presidence - Réactions au vote du Congrès.
- Bamba Dièye : «J’ai préféré rester auprès des populations de Saint-Louis»
- Les non-inscrits concoctent un recours en annulation
Le projet de loi portant création d’un poste de vice-président a maintenant abordé sa dernière ligne droite. Après sa validation hier par les deux Chambres du Parlement réunies en congrès, le texte est sur la table de Me Wade pour promulgation. Mais, hier, on aura constaté les absences remarquées des députés Cheikh Bamba Dièye et Me Ndèye Fatou Touré.
Par Rudolph KARL
C’est par 188 voix pour et dix contre que le Congrès comprenant l’Assemblée nationale et le Sénat a voté sans surprise le projet de loi portant création d’un poste de vice-présidence de la République. Au cours de cette dernière étape qui n’a pas pris plus d’une heure, un seul intervenant par groupe parlementaire avait droit à la parole, comme prévu par la loi. Et dans les propos, rien de nouveau. Les uns et les autres ont ressassé les mêmes raisons pour lesquelles ils votent pour ou contre. Ce qui a plutôt retenu l’attention a été l’absence des députés Ndèye Fatou Touré et Cheikh Bamba Dièye. Eux qui, bien qu’étant très minoritaires, n’avaient raté aucune occasion pour marquer leur différence, ont pour une première fois choisi de faire chaise vide. Cheikh Bamba Dièye, joint hier au téléphone, a déclaré que «la situation du Congrès est telle que les dés sont déjà jetés». Il a ajouté que s’il avait eu, une seule fois, le sentiment que sa présence au Congrès changerait quelque chose au processus, il aurait tout fait pour être présent. Le député-maire de Saint-Louis a toutefois tenu à préciser que son absence est loin d’être un boycott. «Boycotter, ce n’est pas mon style ; moi je ne zappe pas les institutions de la République», a-t-il soutenu. M. Dièye qui, avec sa collègue Ndèye Fatou Touré s’oppose farouchement au poste de vice-président, a estimé que sa présence n’était plus nécessaire étant donné qu’il a déjà vidé toutes ses cartouches en plénières lors des débats à l’Assemblée Nationale. «Ma vocation a toujours été d’être proche de mes concitoyens. Donc, je préfère franchement m’occuper de la gestion de la mairie de Saint-Louis que d’aller à Dakar pour assister à une situation qui est scellée d’avance», a expliqué Cheikh Bamba Dièye qui dit, par là, vouloir se rendre utile à sa communauté. «J’ai juste fait le poids entre ma présence dans la mairie de Saint-Louis à gérer le quotidien des Saint-Louisiens et ma présence au Congrès, alors qu’on connaît déjà ma position sur le sujet en question», a conclu le député-maire.
ANNONCE - Recours en annulation de la création d’une vice-présidence : Imam Mbaye Niang et Cie se battent pour saisir le Conseil constitutionnel
Par El H. Daouda L. GBAYA - La loi instituant le poste de vice-président a, certes, été votée, hier par le Congrès, à une écrasante majorité, mais, Imam Mbaye Niang, lui, refuse de capituler. Ce député non-inscrit a, en effet, annoncé son intention d’introduire un recours en annulation devant le Conseil constitutionnel. Jugeant cette loi «anti-populaire», le «représentant du peuple» indique : «Nous allons combattre cette loi. Pour déposer un recours, il nous faut 15 signataires. Puisque nous, députés non-inscrits, nous sommes au nombre de 6, le groupe parlementaire que dirige Omar Khassimou Dia est composé de 11 députés, nous allons pouvoir réunir les 15 signatures pour déposer le recours.» Un recours que le député Mbaye Niang et ses collègues devront faire dans les six jours qui suivent le vote de ladite loi.
La révulsion du Secrétaire général du Mouvement de la réforme pour le développement social (Mrds) est d’autant plus grande que le poste de vice-président n’est qu’une coquille vide. «Si vous voyez le contenu qui est donné à ce poste, vous allez vous rendre compte qu’il ne peut absolument rien faire. C’est un chômeur», argumente-t-il. Pourquoi alors ce poste ? Le député, lui, est convaincu qu’il y a, derrière cette loi, une «volonté du président de la République de se faire succéder par son fils (Karim Wade), malgré ce qui s’est passé le 22 mars dernier (les élections locales)». Ces élections auraient dû leur permettre de comprendre que les Sénégalais sont contre son projet (succession). Ils (Me Wade et son fils) ont été battus dans leur bureau de vote. Cela prouve qu’ils n’on rien compris», déclare le leader du Mrds. Et d’ajouter avec fermeté : «Les Sénégalais ne sont pas d’accord ; ils ne seront pas d’accord. Et cela, il faut qu’il (Me Wade) le sache !»
dgbaya@lequotidien.sn
SUD QUOTIDIEN :
LES ASSISES NATIONALES, UNE CHANCE POUR LES SENEGALAIS.
Heureux qui, comme les assoiffés, parcourant le Sahara à la recherche d’un point d’eau,
Voient soudain autour d’eux s’abattre une pluie diluvienne,
Ou comme ceux qui, cherchant ombrage, voient leur tomber l’aurore,
Ou encore comme ceux-là qui, souhaitant désespéramment marcher au milieu d’un halo,
Sont heureusement surpris par le soleil tout entier, doux et resplendissant.
Qui sont-ce, ceux-là ?
C’est celui qui, trop de pouvoirs embrassant, a mal étreint
Et a fermé l’horizon de tous bords à sa patrie,
Faisant tomber une nuit noire dans tous les coins et recoins de son pays,
Lâchant toute sa meute, contre vents et marées, sur le peuple qui l’avait élu,
Et ce sont ceux qui se débattent depuis le 19 mars dans une impasse sans précédent.
C’est lui qui a démythifié la République, agressant ainsi les libertés et la citoyenneté,
Bafouant toute discipline budgétaire et ignorant toute politique économique et des affaires,
Mettant à genoux tout un secteur primaire et brisant tous les espoirs fondés sur la terre,
Ignorant royalement les valeurs et les droits économiques et sociaux de ses concitoyens,
Faisant que l’homo-senegalensis a honte aujourd’hui de proclamer haut sa « sénégalité »,
Et ce sont eux qui mangent à midi et ne peuvent le faire le soir.
C’est lui qui a transformé la dignité de ses gouvernés en pacotille,
C’est lui qui a confié l’environnement du pays et son territoire à une jungle de prédateurs,
Pour que ces derniers hypothèquent le développement durable du Sénégal.
C’est lui qui, par sa faute, a poussé à l’aventure des milliers de jeunes trompés et désespérés,
Qui, par ses humeurs et ses actes, a fait que cher Sunugaal est mal regardé et vu du dehors.
Et ce sont eux qui souffrent ailleurs de la stigmatisation.
Heureux donc eux tous qui, ne sachant plus où aller, ne pouvant plus retourner sur leurs pas
Et se résolvant, l’un à remettre à des mains plus inexpertes l’outil arraché aux plus valeureux,
Et les autres à s’opposer impuissamment à des manœuvres suicidaires pour le pays,
Se voient proposer le grand bain national qui va purifier le Sénégal.
Les Assises Nationales sont donc une chance pour tous les désespérés d’en haut et d’en bas.
Alors, que vivent les Assises pour que triomphent le Peuple, la République et la Nation.
• Daouda DIEDHIOU
• Secrétaire Administratif du Mouvement des Jeunes du Rassemblement pour le Socialisme et la Démocratie / Takku Defaraat Senegal
CENSURE REVOLTANTE L’essentiel c’est de comprendre !
L’essentiel c’est d’informer, l’essentiel c’est de se battre pour promouvoir la liberté d’expression. Le plus juste c’est également servir les lecteurs. Des lecteurs qui savent prendre l’essentiel des infos, extirper le bien du mal, distinguer le vrai du faux, le pire du meilleur, parce qu’ils ne sont pas dupes.
Le collectif des diffuseurs et éditeurs du Sénégal (Cdeps) a crié liberté ! Les camarades de Madiambal Diagne n’ont pas compris pourquoi le magazine Essentiel est censuré depuis le 27 mai 2009 par un « petit allo » et par un « ne publiez pas ».
Force est de savoir qu’empêcher un journal de paraître c’est constiper la réflexion, c’est insulter l’intelligence des lecteurs, avides de débat, de discernement…Neuf ans après l’alternance, et à l’heure libérale, on pensait qu’on nous interdit d’interdire. Dommage on tue l’agora !
Les censeurs de l’ombre n’ont pas compris que devant un flot d’informations, le lecteur est libre de choisir ce qui l’intéresse, ce qui est essentiel pour lui. Me traiter de fou, de despote, de criminel, de voleur, dire que mon Etat vole en éclats, ne doit nullement m’ébranler si tout va bien et que je ne me reproche rien (bien sûr).
Mieux, cela mérite réflexion....On n’arrête pas l’esprit par la main, c’est notre raison qui doit nous censurer et non un silence verbal. Les éditeurs l’ont bien compris en demandant à Moustapha Sow de persévérer et de mettre la pression sur son imprimeur afin de « produire le journal et procéder à la livraison du tirage ». Car toute lettre dans un article a un sens, et une signification. On lit pour comprendre, et on comprend pour agir. On n’agit pas avant de lire, et avant de comprendre il faut lire…
La censure quand elle n’est pas naturelle, elle nous donne envie de vomir, quand elle est abusive elle donne le courage de nous révolter !
• Ibrahima Benjamin DIAGNE
• Journaliste auteur
• Directeur Disso Fm
Ne pas franchir le Rubicon des inondations
Le prétexte d’une rencontre entre le premier ministre et les nouveaux pouvoirs locaux de Dakar a été l’occasion de poser la question de la prise en charge des inondations.
A un mois de l’hivernage, on a eu l’impression que le gouvernement issu d’un régime bientôt décennaire semble mettre en avant sur une question aussi complexe les élus notamment de l’opposition installés seulement depuis deux mois. Que peuvent faire ces élus dans moins d’un mois eux qui, pour l’essentiel, ont trouvé des situations financières désastreuses du fait de gestions précédentes opaques. Les nouveaux élus locaux n’ont pas encore dit la vérité aux populations sur l’état des lieux de la gestion des équipes sortantes. Cela permettra déjà à la puissance publique d’en tirer toutes les conséquences de droit s’il est vrai que nous ne sommes pas sous le règne de l’impunité. Sans dédouaner les nouveaux élus, nous devons à la sincérité de dire qu’ils ont trouvé des budgets en cours d’exécution avec des engagements qu’ils n’ont pas pris. Ils auront, ces nouveaux élus, un état de grâce tolérable pour juger de la révolution locale dont ils seraient porteurs. Ils n’ont pas le droit de faire comme leurs prédécesseurs enfermés dans un système opaque et limitatif. Leurs pouvoirs et leurs moyens sont limités et le risque est grand que toutes les demandes populaires leur soient adressées dans une totale confusion.
Alors, pourquoi cette communication bizarre de l’exécutif central sur les soi-disant responsabilités locales dans la gestion d’une affaire assimilable au cas de force majeure pour ne dire de la catastrophe naturelle ou du sinistre ?
Nous savons tous que les inondations notamment dans l’agglomération dakaroise sont le résultat final d’une série de questions relevant de plusieurs paramètres qu’il n’est pas donné de régler en deux temps trois mouvements. La cause principale du problème est un manque de réseaux d’assainissement dans des zones au niveau desquelles les lits naturels de drainage des eaux ont été habités par des populations durant la longue période de sécheresse. Aujourd’hui que les populations sont bien établies sur place, il n y a que deux solutions définitives majeures : le relogement massif dans d’autres zones habitables ou bien un investissement tout aussi massif dans des infrastructures artificiels de drainage des eaux. En attendant l’une ou l’autre des deux solutions qui demandent une planification cohérente au moins dans le moyen terme, l’urgence est à l’amortissement des conséquences de ces calamités sur les populations qui sont bien là et qui souffrent. Il est illusoire de prétendre trouver une solution dans un mois à cette question que l’alternance n’a pas résolu depuis près de dix ans. Des populations pataugent encore aujourd’hui dans les eaux verdâtres de l’année dernière.
Par quelle baguette magique les nouveaux élus pourront régler ce problème à un mois de l’hivernage ? Exposer ces élus et faire jouer à l’Etat le simple rôle de soutien logistique n’est pas cohérent quand on sait que l’Office National de l’Assainissement du Sénégal (ONAS) dépend du même Etat central. Dans la loi n° 96-02 du 22 Février 1996, et le décret 96-667 du 07 Août portant création et organisation de l’ONAS, les missions de cette dernière sont entre autres la gestion en amont et en aval des installations d’assainissement d’eaux usées et pluviales, le développement de l’assainissement autonome, la valorisation des sous produits des stations d’épuration et, toutes opérations se rattachant directement ou indirectement à son objet, dans la limite des zones urbaines et périurbaines.
L’ONAS doit être au centre de la question des inondations même si elle soutient avoir trouvé en 96 la banlieue dakaroise pour l’essentiel sans réseau. Elle doit intervenir et devrait même voir son domaine d’intervention aller au-delà des zones urbaines et périurbaines pour prendre en compte la question de l’assainissement à l’échelle nationale. Le Sénégal n’est pas seulement le milieu urbain.
En réalité, les nouveaux élus locaux ne sont pas les magiciens pouvant régler du tic au tac la question des inondations mais ils doivent quand même s’impliquer pour aider à en atténuer les conséquences humanitaires. Ils doivent dans le moyen et le long terme être aux côtés des populations pour poser le débat en vue de solutions définitives en relation avec l’Etat.
Les inondations ne sont pas dans la liste des neuf compétences transférées par La loi 96-07 du 22 mars 1996. Certes, des questions comme l’environnement, l’aménagement du territoire, l’urbanisme et, l’habitat qui sont bien transférés, constituent des ingrédients pouvant impacter sur les inondations mais, on ne peut pas en moins d’un mois régler ces questions pour influer sérieusement sur l’irréversibilité des inondations.
En vérité, les inondations interpellent l’Etat central d’abord avec ses moyens logistiques. Les élus locaux devant s’impliquer pour atténuer les effets et s’organiser avec l’Etat pour mettre en place un plan gradué et transversal de règlement définitif de cette question. Leur démarche doit être de faire ce qu’ils ont à faire et d’insister aussi pour que l’Etat fasse ce qu’il a à faire. Déjà dans le court terme, ces élus doivent prendre des mesures énergiques dans le sens d’une implication des populations qui n’accepteront plus d’être des spectateurs. Ces nouveaux élus pourraient, par exemple, mettre sur pied des collectifs de jeunes volontaires pour agir sur des problèmes de salubrité, d’environnement, de santé etc. Ces collectifs pris en charge directement par les communes pourront travailler à coté des acteurs publics et privés. Dès après l’hivernage, une réflexion sérieuse sans calculs politiciens doit être menée avec l’Etat pour envisager des solutions globales et nationales.
En définitive, le transfert des compétences ne signifie pas pour l’Etat central un désengagement dans les secteurs transférés. Dans l’attelage gouvernemental actuel, pas mois de 12 ministères ont des compétences au niveau national qui croisent les compétences transférées au niveau local. Cela veut dire qu’un Etat ne peut pas ne pas être responsable.
Le Ministère d’Etat, Ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de la Décentralisation doit accompagner objectivement les élus locaux sans coloration politique. Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature, des Bassins de rétention et des Lacs artificiels doit aussi jouer un rôle à la mesure de ces larges attributions textuelles. A quoi servira le Super Ministère d’Etat en charge entre autres de l’Aménagement du territoire et des Infrastructures ? Ira-t-il aussi au charbon des inondations ? Quid du Ministre d’Etat, Ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat, de l’Hydraulique et de l’Assainissement ? Assainissement. Le mot est enfin lâché. Ce Ministre d’Etat est responsable au premier chef dans un mois quand les inondations seront là. Il devra plus agir que polémiquer. Et que dire du Ministre délégué auprès du Ministre de l’Intérieur, chargé des Collectivités locales et de la Décentralisation ? Sera-t-il un missionnaire anti Benno Siggil ? Les actes que posera ce Ministre très polémiste les jours à venir nous édifieront.
Aujourd’hui avec quatre ministres d’Etat plus un ministre délégué à plein temps, et pas moins de six autres ministres à cheval sur les neuf compétences transférées, nous pensons que l’Etat, à un mois de l’hivernage, ne se dérobera pas en mettant les nouveaux élus locaux à l’épreuve sur une question aussi vitale et sensible que la gestion des inondations.
L’article 6 de la loi 96-07 du 22 mars 1996 dispose « Les transferts de compétences par l’Etat doivent être accompagnés au moins du transfert concomitant aux régions, communes et communautés rurales des moyens et des ressources nécessaires à l’exercice normal de ces compétences dans les conditions prévues par le Code des Collectivités locales….. Dans les cas où l’insuffisance des ressources financières des collectivités locales risque de compromettre la réalisation et l’exécution des missions des services publics, l’Etat peut intervenir par l’octroi de dotations spéciales aux collectivités locales concernées ». Les maigres budgets des collectivités locales ne peuvent pas régler la question des inondations. L’Etat ne peut pas se dérober et ne doit pas être la roue de secours qui viendrait après avoir mis les nouveaux élus notamment de l’opposition à l’épreuve.
Nous savons que 2012 vaudra pour certains tous les calculs et intrigues politiciens. Nous savons aussi que 2012 semble être la seule préoccupation centrale mais, faut-il pour autant jouer avec la vie des milliers de populations pour qui l’hivernage à venir n’est pas forcément sous le signe de l’espoir. Le Rubicon des inondations ne doit pas être franchi par la politique politicienne. Dans le confort des salons douillets, les hommes politiques doivent savoir que les populations attendent et n’attendent que des solutions. Les inondations sont des questions vitales qui nécessitent des solutions totales. Et justement la totalité c’est l’Etat. Que l’intérêt supérieur des populations prime sur tout ! Tout voulant dire simplement tout.
• Mamadou NDIONE
• Mandione15@gmail.com
CREATION DE CONVERGENCE DES FORCES POUR LE DEVELOPPEMENT DU SENEGAL Les prétentions d’un mouvement de soutien
par Assane MBAYE | SUD QUOTIDIEN , mardi 2 juin 2009
La Convergence des forces pour le développement du Sénégal (Cfeds) a été portée sur les fonts baptismaux le samedi dernier. Ses initiateurs prétendent que c’est un « mouvement nouveau qui se fonde sur le triptique : la vision innovante, la démarche de rupture d’avec la routine en ce qui concerne le militantisme au Sénégal et la promotion du développement durable du pays » Ils soutiennent, par ailleurs, que le « le Sénégal se trouve actuellement dans un brouillard politique qui ne favorise guère son développement économique » .
Ce mouvement dit poser les bases d’un débat pour discuter des problèmes qui entament le développement du Sénégal. Selon Lamine Bâ, son chargé de communication, « il urge aujourd’hui de rompre d’avec la routine pour enfin favoriser un nouveau type de militantisme qui prône le dialogue social avec comme priorité le développement du Sénégal ».
Aussi, ont-ils déclaré que « Le Pds va mal et il y va de l’intérêt de Abdoulaye Wade de procéder à sa recomposition s’il tient à remporter les présidentielles de 2012 qui profilent à l’horizon ».
Toutefois, « la volonté de la Cfds n’est pas de résoudre tous les problèmes des Sénégalais mais plutôt d’instaurer le dialogue afin de partager nos idées avec toutes les couches de la société pour cheminer ensemble vers le développement », note Cheikh Diop.
Abordant les différentes crises qui secouent le pays actuellement, le coordonnateur du Cfds exhorte Wade à redéfinir la politique aussi bien au plan de l’éducation, de la santé, de l’habitat, que de l’économie.
Stagiaire
WALF FADJRI :
Réflexions sur le secteur pharmaceutique sénégalais
Le secteur pharmaceutique mondial est l’un des plus dynamiques en termes de valeur ajoutée et d’échanges à travers le monde, vu la vitalité des grands groupes pharmaceutiques. Le commerce mondial des médicaments est essentiellement concentré entre l’Europe, l’Amérique et dans les pays émergents de l’Asie. Le continent africain participe de manière très marginale à ce commerce et l’essentiel des gros échanges de médicaments se fait au Maghreb et en Afrique du Sud.
L’Afrique subsaharienne présente la particularité d’être peu pourvue en unités industrielles de production locale de médicaments et l’essentiel du business des médicaments passe par les centrales d’achats publiques et privées. Au Sénégal, 80 à 90 % de la consommation de médicaments est importée, via les grossistes privés pour les médicaments de spécialités et la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) pour les médicaments essentiels génériques.
L’industrie locale se limite à trois unités industrielles : Africa soins production (filiale de Sanofi-Aventis), Pfizer Afrique de l’Ouest (filiale de Pfizer Pharmaceuticals Group), Valdafrique. Des projets d’implantation de nouvelles unités industrielles sont agités depuis des années sans que la concrétisation ne soit effective. Quatre grossistes privés exercent actuellement au Sénégal : Laborex Sénégal du groupe Eurapharma, Cophase du groupe Ubipharm, Sodipharm et Sogen, à côté de la Pna. Deux nouveaux grossistes privés doivent s’installer bientôt.
Pratiquement, dans toutes les localités du pays, existe une officine de pharmacie permettant ainsi de pouvoir résorber une bonne partie des pharmaciens sortants de la faculté de pharmacie. D’après les dernières statistiques, le marché du médicament tourne autour de 75 à 80 milliards de francs en termes de volume d’échanges. Une bonne partie de cette masse d’argent échappe à notre pays du fait que plus de 90 % de la consommation nationale de médicaments nous viennent des pays étrangers. Cette situation est plus que profitable aux laboratoires pharmaceutiques étrangers au détriment de l’économie nationale, et doit pousser les professionnels du médicament à une réflexion profonde du secteur pharmaceutique. N’est-il pas temps de faire de la prospective afin de proposer la formule la plus optimale pour renverser la tendance actuelle et de faire bénéficier aux acteurs nationaux des retombées de cette manne financière ? La question est posée et mérite que tous les acteurs impliqués dans le commerce du médicament réfléchissent sur une vision d’ensemble du secteur pharmaceutique au Sénégal. Les journées pharmaceutiques nationales se tiendront du 25 juin 2009 au 28 juin 2009 à Saly et seront peut-être un cadre idéal pour poser le débat, diagnostiquer les problèmes de la pharmacie et proposer des solutions.
Le secteur du médicament au Sénégal rencontre des difficultés que l’on pourrait cerner autour de cinq thèmes :
- Les relations d’affaires entre grossistes-répartiteurs et pharmacies d’officine et le problème de la gestion des officines de pharmacie,
- Le nombre limité d’unités industrielles de production locale de médicaments et le peu d’engouement des professionnels pour ce secteur,
- La non exploitation d’autres créneaux porteurs où les pharmaciens peuvent évoluer à l’aise et développer de nouveaux métiers dans le domaine de la santé publique, de l’environnement etc….
- La concurrence déloyale exercée par le marché parallèle, la vente illicite des médicaments par des non professionnels.
- La contrefaçon et la malfaçon des médicaments, fléau mondial auquel aucun pays n’échappe et qui menace sérieusement le secteur pharmaceutique.
Les relations d’affaires entre grossistes-répartiteurs et pharmacies d’officines sont difficiles actuellement. Les pharmacies d’officines ont pris tellement de crédits auprès des grossistes que leur trésorerie en souffre terriblement. L’encours de dettes est devenu tellement important qu’il plombe sérieusement le fonctionnement normal des officines de pharmacie et celui des grossistes-répartiteurs. La plupart des officines de pharmacie ont une trésorerie très tendue et peinent difficilement à faire face à leurs charges fixes et à honorer certains de leurs engagements auprès de leurs créanciers.
Les recettes journalières baissent d’année en année réduisant considérablement le chiffre d’affaires des officines de pharmacie et, par ricochet, les marges bénéficiaires, malgré les avantages commerciaux accordés par les grossistes. Les officines font face alors à un dilemme cornélien : comment sortir de cette impasse, c'est-à-dire, être à jour de ses factures fournisseurs, faire face aux charges et vivre de son métier ? La réflexion doit être menée pour trouver des solutions idoines au bénéfice de tous les acteurs.
Les grossistes-répartiteurs peuvent-ils continuer à supporter cette tension financière, tout en sachant qu’ils ont des factures à honorer à temps auprès des laboratoires pharmaceutiques ? Question pertinente à laquelle il faudra apporter des réponses. Cette relation doit être repensée sérieusement afin d’instaurer une vraie collaboration au bénéfice de tous les acteurs de la chaîne de vente des médicaments.
Récemment, je discutais avec un pharmacien d’officine établi à Rufisque, dont je tairai le nom, concernant les problèmes des officines. Dans nos discussions, il a émis une idée qui me paraît pertinente : la création d’une banque où les pharmaciens d’officines et les grossistes seraient actionnaires et qui se chargerait de payer dans les délais les factures des officines, moyennant des intérêts pour chaque facture payée. Cette banque, en plus de faciliter le paiement des factures, devraient accompagner les officines dans leurs investissements pour améliorer leur cadre de travail. Je ne m’étendrai pas trop sur le sujet, étant donné que je ne suis pas banquier, mais l’idée mérite d’être explorée et recueillir l’avis d’un banquier ? Je suis convaincu que des solutions pérennes peuvent être trouvées si tous les acteurs apportent leur contribution dans la résolution des problèmes.
Un point important, qui mérite réflexion de la part de tous les acteurs, concerne la gestion des officines de pharmacie. L’exercice de la pharmacie nécessite une gestion rigoureuse pour bien maîtriser les comptes d’exploitation. Ne faudrait-il pas encourager et soutenir les pharmaciens d’officine à suivre des modules de formation en comptabilité et gestion commerciale ? A mon avis, il est très important pour les pharmacies d’officines d’avoir une réelle maîtrise de leurs comptes d’exploitation. Ces formations permettraient d’avoir une meilleure visibilité sur les finances des officines et d’éviter beaucoup d’erreurs de gestion préjudiciables à la bonne marche des activités.
L’exercice de la pharmacie doit et peut faire vivre le professionnel de son métier à condition d’avoir une réelle maîtrise des outils et méthodes de gestion d’une entreprise. Mais, le constat actuel est tout autre. C’est à une véritable gymnastique financière que nous assistons entre grossistes et pharmacies d’officines. Cette situation peut-elle continuer ? La question est ouverte.
L’industrie demeure le parent pauvre du secteur pharmaceutique vu le nombre d’unités industrielles implantées actuellement au Sénégal. Ces entreprises du médicament participent à hauteur de 10 à 20 % de la consommation nationale avec une production diversifiée composée de médicaments et de produits de parapharmacie. Les deux unités industrielles qui produisent des molécules médicamenteuses, sont des filiales de laboratoires pharmaceutiques étrangers et la troisième est plutôt spécialisée dans la gamme parapharmacie. Les professionnels du médicament, les institutions étatiques, les investisseurs privés ont montré jusqu’ici peu d’engouement pour la production locale.
L’étroitesse du marché des consommateurs, les coûts élevés d’investissement et de production, l’absence d’une main-d’œuvre locale qualifiée, le peu d’intérêt des groupes pharmaceutiques étrangers pour l’Afrique subsaharienne, le manque d’enjeu économique, le pouvoir d’achat faible des consommateurs, le fléau du marché illicite et de la contrefaçon peuvent être un frein au développement de l’industrie pharmaceutique dans nos pays. En plus, l’intérêt des groupes pharmaceutiques étrangers pour l’Afrique subsaharienne reste très aléatoire. Ils préfèrent s’orienter vers l’Europe centrale, l’Inde, la Chine lorsqu’ils décident de délocaliser leur production.
Malgré ces obstacles, il existe encore des arguments pour la production locale dans les pays en développement, notamment en termes de capacité de développement local, créant des emplois et conduisant à une certaine indépendance vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques étrangers. En effet, la réflexion qui doit être menée par tous les acteurs (professionnels, investisseurs, institutions étatiques) est de savoir ce qui peut être fait pour développer et améliorer la production locale de médicaments.
L’Etat du Sénégal, à travers le Code des investissements, a mis en place des mesures incitatives visant à accorder des avantages et exonérations afin d’accompagner les porteurs de projet. L’idée de la préférence nationale pour les médicaments fabriqués localement similaires à ceux importés peut être une incitation de plus pour les investisseurs qui s’intéressent à la filière pharmaceutique. Mais, il faudra aller plus loin, notamment en ce qui concerne l’aspect réglementaire régissant l’ouverture et l’exploitation d’une unité industrielle de production de médicaments. Au Sénégal, 51 % du capital social d’une industrie pharmaceutique doit être détenu par des pharmaciens. Cette disposition réglementaire n’est-elle pas un obstacle ? La question reste ouverte.
Le développement de l’industrie pharmaceutique au Sénégal implique un engagement politique national apte à créer les conditions d’améliorer l’accessibilité des médicaments à l’ensemble de la population. En effet, l’Etat sénégalais peut accompagner les potentiels investisseurs et les professionnels du médicament par des mesures incitatives tels que l’assainissement de l’environnement des affaires ; la formation du personnel en formulation des médicaments, la mise en place d’un réseau de distribution à l’échelle communautaire ; l’incitation à la création d’un marché inter-régional ; un partenariat avec les pays émergents grands producteurs de médicaments génériques à travers le principe de la filialisation ou de la fabrication sous licence. (A suivre)
Dr Mamadou Farba BARRY Pharmacien Mail : mamadou.barry@orange.sn
Cheikh Tidiane Sy sur la gestion des inondations : ‘Les collectivités locales ne peuvent rien entreprendre sans le concours de l’Etat’
Le gouvernement s’est toujours manifesté aux côtés des collectivités dans la gestion des catastrophes naturelles. Et il en sera ainsi pour toujours. Tel est, en substance, le message délivré hier par le ministre de l’Intérieur.
‘Il faut arrêter de semer la confusion entre le gouvernement et les collectivités locales. Il ne faut pas se faire d’illusion, les collectivités n’ont jamais, en elles-mêmes, mené des actions sans le concours de l’Etat. L’Etat a toujours appuyé les collectivités locales et il sera toujours à ses côtés’. Les précisions sont du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, de la décentralisation et des Collectivités locales. Cheikh Tidiane Sy, qui présidait hier une ‘Consultation régionale pour la préparation des inondations en Afrique de l’Ouest pour l’année 2009’, entend ainsi trancher le débat relatif à la responsabilité de la gestion des inondations entre Etat et collectivités locales.
Depuis 2005, le Sénégal fait face, chaque année, à des inondations. Avec entre autres localités de la banlieue Thiaroye Djeddah Kaw, Wakhinane Nimzatt, Khourounar, Gounass, qui sont toutes envahies par les eaux. Aujourd’hui, avec l’hivernage 2009 qui s’installe, la psychose des inondations plane toujours sur les populations de ces localités. La semaine prochaine se tiendra un atelier dans le cadre des préparatifs des inondations, sous la houlette du ministre de l’Intérieur. Pour ce dernier, cette rencontre sera une occasion de présenter les différentes stratégies mises en œuvre pour la gestion des catastrophes.
Interpellé sur le plan Orsec, Cheikh Tidiane Sy informe que ce plan ne peut être lancé que quand il est nécessaire. ‘Le plan Orsec intervient à un moment précis de la crise. On ne le lance pas avant’, avertit le ministre d’Etat, estimant qu’il ne s’agit pas tout le temps d’adopter une posture de réaction. A son avis, l’important est de pouvoir régler la problématique de l’adéquation entre la gestion des catastrophes et le volume de la qualité de sa mise en œuvre. ‘Quelquefois, c’est là que le bât blesse’, reconnaît le ministre de l’Intérieur. Tout en saluant l’initiative de cette rencontre initiée par l’Organisation des Nations unies des affaires humanitaires (Unocha) et la Fédération internationale des sociétés de Croix Rouge et du Croissant rouge (Ficr), le ministre d’Etat appelle à l’élaboration de plans stratégiques qui feront intervenir tous les acteurs. ‘Réponse globale, pluridisciplinaire pour une meilleure gestion de ces crises’, explique-t-il.
L’Afrique de l’Ouest et du centre est de plus en plus confrontée à des catastrophes naturelles sévères et fréquentes. Celles-ci menacent aujourd’hui les progrès socio-économiques enregistrés et remettent en cause les Objectifs du millénaire pour le développement. Cette situation, conjuguée à une pauvreté chronique et à des problèmes de gouvernance sérieux, a contribué à généraliser la vulnérabilité à telle enseigne que le moindre choc se traduit souvent en une crise humanitaire, souligne-t-on.
Chef du bureau régional Ocha, Hervé Ludovic de Lys estime que les catastrophes naturelles sont le résultat d’un impact négatif et inattendu des variations climatiques. Pour Youcef Ait Chellouche, l’important est de ‘faire des changements climatiques un discours à visage humain’.
PREVISIONS DE L’AGENCE NATIONALE DE LA METEOROLOGIE : Vers une pluviométrie déficitaire à normale
‘Pour cette année, nous nous attendons à une pluviométrie déficitaire à normale. Autrement, les quantités de pluie attendues pour cette saison seront inférieures à celles enregistrées l’année dernière sur toute la Bande sahélienne. Même par rapport à la normale sur les trente dernières années, la pluviométrie de cette année sera inférieure’. Directeur général de l’Agence nationale de la météorologie du Sénégal (Anams), Matar Ndiaye donne ainsi les prévisions pour la saison 2009. En langage climatologique, ‘c’est ce que l’on appelle une pluviométrie normale à sèche : 50 % normale, 20 % sèche et 25 % pour que cela soit humide’, explique Matar Ndiaye qui participait hier à la ‘Consultation régionale pour la préparation des inondations en Afrique de l’Ouest pour l’année 2009’, en qualité de représentant du Secrétaire général de l’Organisation mondiale de la météorologie.
Cette prévision consensuelle sera mise à jour au mois de juillet. Elle a été élaborée à partir des pays et validée au niveau régional par le centre Acmad. Ces prévisions concernent toute la bande sahélienne. Il s’agit du Sénégal, de la Mauritanie, de l’Ouest du Mali, de la Guinée Conakry, de la Guinée Bissau, un peu au Sud du Niger, mais à l’exception du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Dans ces zones, l’on s’attend à une pluviométrie normale à sèche. Cependant, avertit le spécialiste, ‘peu de pluie ne voudrait pas dire qu’il ne peut y avoir des phénomènes exceptionnels, qui peuvent donner, sur un temps très court, des quantités de pluie très importantes’. ‘Et cela nécessite un dispositif d’alerte et d’assistance très efficace pour que les quantités de pluie, qui tomberont, ne puissent pas porter préjudice aux populations’, relève Matar Ndiaye.
L’origine des inondations tourne autour de la quantité de pluie. Selon le directeur général de l’Anams, il faudrait que toutes les prévisions météorologiques qui vont dans ce sens soient mises à la disposition des planificateurs des plateformes nationales élaborées au niveau de chaque pays. L’idée est de mieux planifier et d’organiser de manière efficiente les activités d’assistance et de sécurisation des biens et des personnes en cas de catastrophe.
Issa NIANG