cet homme qui veut nous diriger..
Une supplique à la jeunesse sénégalaise
Le climat politique de notre pays à la veille de l’élection présidentielle sénégalaise prévue pour février et mars 2012 me donne l’impression d’une république en danger. La détermination farouche de certains membres du M23 d’empêcher, par tous les moyens imaginables, Me Abdoulaye Wade de se présenter comme candidat à cette élection, l’opiniâtreté des engagements d’Idrissa Seck et Macky Sall d’écarter leur ‘père’ de la course afin de pouvoir se servir de l’électorat Pds pour devenir le quatrième président du Sénégal et l’incapacité des membres de Bennoo d’accorder leurs violons sur qui est le candidat légitime de cette coalition sont de véritables ingrédients d’une cacophonie post-électorale. Le passé récent du continent africain ainsi que celui de l’ancienne Yougoslavie nous enseignent que les leaders politiques, aveuglés par leur ego surdimensionné et obnubilés par leur désir de se hisser au sommet de la pyramide politique de leur pays, sont souvent les étincelles qui mettent le feu dans la plaine.
Avec une jeunesse dont l’écrasante majorité ne sait plus où donner de la tête pour trouver un travail décent, un nombre inquiétant de mères et pères de famille qui en ont marre d’envoyer leurs enfants au lit le ventre vide, le Sénégal d’aujourd’hui est une plaine parsemée d’herbe sèche.Une petite étincelle peut y causer un incendie qui sera difficile à éteindre.
La première source de mon souci pour mon pays est l’état presque irréconciliable de la contradiction qui oppose le Mouvement du 23 Juin au camp du président da la République. La conviction de l’inconstitutionnalité de la candidature de Me Wade pour l’élection présidentielle de 2012 a atteint un tel degré de certitude chez certains membres du M23 que sa validation par le Conseil constitutionnel risque d’être perçue comme une atteinte grave à la souveraineté du peuple sénégalais. Enivrés par cette certitude, beaucoup parmi les opposants à un troisième mandat de Me Wade ont trouvé normal que Malick Noël Seck ait violé le droit citoyen du président du Conseil constitutionnel en allant déposer à son domicile privé une pétition l’intimant de se soumettre à la volonté de son groupe.
Il est important de noter ici qu’avoir une lecture de la Constitution qui diffère de celle des tenants du pouvoir et être prêt à exprimer ce désaccord par des manifestations publiques est un comportement qui honore tout citoyen d’une république démocratique. L’engagement de Malick Noël Seck et des jeunes du mouvement Y en marre est une contribution indéniable au développement politique du Sénégal. Il est aussi important de noter que le respect des lois et l’acceptation, par tous, de la lecture que les membres du pouvoir judiciaire en font est le moyen le plus sûr pour renforcer la cohésion entre les membres de la république. Un joueur de football qui veut que sont équipe préserve ses chances de victoire ne va pas donner une gifle à un arbitre qui siffle un penalty injuste contre lui. Le pouvoir juridique est l’arbitre du match que jouent les composantes de notre peuple durant le processus de démocratisation de notre République.
Alassane Dramane Ouattara avait donné un exemple qui pourrait être une bonne inspiration pour le M23. Après l’invalidation de sa candidature à l’élection présidentielle pour n’avoir pas rempli les conditions posées par la loi sur l’ ’ivoirité’, certains de ses militants l’avaient incité à se rebeller. M. Ouattara refusa de les suivre parce que, pour lui, même si la loi était injuste, son respect fut un devoir de tout citoyen soucieux du bien-être de la République. M. Ouattara ne baissa pas cependant les bras, il continua sa bataille pour l’annulation de la loi sur l’ ’ivoirité’ et lorsque ceci a été fait, il présenta sa candidature et battit à plate couture Laurent Gbagbo en s’alliant avec celui qui est considéré par beaucoup d’Ivoiriens comme étant le père de cette loi scélérate.
La deuxième source de mon souci pour le Sénégal est la ténacité d’Idrissa Seck et Macky Sall dans leur effort d’hériter du vivier électoral Pds. Il m’est difficile de croire qu’Idrissa Seck et Macky Sall veulent empêcher Me Wade de se présenter à la prochaine élection présidentielle pour des raisons autres que la bataille pour l’appropriation du vivier électoral Pds. Mon ancien maître, Mody Niang, un des plus valeureux combattants pour l’instauration d’une gestion transparente des biens publics sénégalais, a plus d’une fois démontré qu’Idrissa Seck est un doublon de Me Wade. Il est donc tout sauf un républicain. Jules Diop et Fatou Yvonne Diop viennent de publier dans Seneweb et Nettali des documents qui peuvent fonder un doute objectif sur l’engagement républicain démocrate de Macky Sall. Il va donc sans dire qu’Idrissa Seck et Macky Sall vont, pour des raisons purement électoralistes, continuer à tout faire pour semer le doute sur le droit de Me Wade de briguer un autre mandat en 2012. Ils comptent sur l’absence de Me Wade à la ligne de départ du 26 février 2012 pour améliorer fortement leurs chances d’aller à une deuxième tour. Un désistement de Me Wade ou une invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel serait sans nul doute un gros gain pour eux.
Ayant bien appris, durant son long compagnonnage avec Me Wade, ses leçons sur l’art du machiavélisme, Idrissa Seck les utilise aujourd’hui à merveille. La mobilisation de la jeunesse de son parti pour, prétendument, exiger la libération de Malick Noël Seck, est une opération machiavélique. Ceux qui connaissent M. Seck savent qu’il est en train de se servir du cas de ce jeune militant Ps comme cheval de Troie pour gagner la guerre qu’il livre contre Me Wade pour avoir droit au vivier électoral du Pds. Cette candidature de Me Wade est ce qu’il perçoit comme étant le principal obstacle qui peut amenuiser ses chances de réaliser son rêve. Ses récentes sorties contre Macky Sall montrent que dans la tête de Ngoorsi ce dernier est le second obstacle.
Si Me Wade persiste et voit le Conseil constitutionnel valider sa candidature, Macky Sall et/ou Idrissa Seck risquent de se réfugier derrière les accusations de fraudes massives contre le camp du président pour justifier leur échec aux yeux de leurs militants. Ils le feront sans conviction mais avec l’espoir certain de pouvoir faire de ce stratagème un moyen de garder chez leurs militants l’illusion qu’ils sont les politiciens les plus représentatifs du Sénégal. Monsieur Moubarack Lô, qui est peut-être en train de rêver de devenir ministre de l’Economie et des finances du Sénégal sous l’ère Macky Sall, a, de par ses sondages bidons, commencé à préparer l’opinion publique dans ce sens. (A suivre)
Ndongo FAYE New Jersey, Usa
Macky Sall, cet homme qui veut nous diriger...
La véritable incarnation humaine du personnage de Mr Hyde dans le roman de Stevenson "L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde" pourrait véritablement être L'ancien premier ministre Macky Sall. Pour rappel, Le Dr Jekyll et Mr Hyde sont une même et unique personne très aimable en public mais qui, sous le masque d'un animal commet d'horribles crimes.
En effet depuis son limogeage de la primature suivie d'une violente défénestration de l'hémicycle, le leader de l'Apr se targue maladroitement d'être un ange politique jouant la victimisation à outrance, pour espérer trouver refuge dans le cœur des sénégalais.
Pourtant, l'on a parfaite souvenance de ce même Macky Sall qui envoyant une lettre acerbe et insolente au Président Mamadou Dia (après tout ce que ce dernier a fait pour le Sénégal) avait en plus dit que :
« Tout, dans la démarche du président Abdoulaye Wade, nous ancre profondément dans la République. » (2ANS SEULEMENT APRÈS LA LOI EZZAN qu'il a totalement cautionnée.
Aussi ajoute t-il comme dans une belle déclaration d'amour au Président Wade le lundi 16 octobre 2006
« Vous êtes pour le Sénégal et l’Afrique, ce que Napoléon fut pour la France. A chaque fois que l’on eut besoin d’un homme et d’un seul, tous les esprits se sont tournés vers vous, Maître »
Et, Macky de continuer sur un ton élogieux :
« Comme Roosevelt qui, en 1929, tira l’Amérique de la grande récession par la politique des grands travaux, vous avez mis le Sénégal sur orbite, pour en faire un pays émergent, grâce à vos vastes chantiers qui ont fini de redonner aux éléphants leurs couleurs naturelles »
Pauvre, Macky c'est extraordinaire comme vous êtes maître en retournement de veste et franchement comparer Wade à Napoléon et Roosevelt qui ne se sont eux jamais dédits devant leur peuple, c'est lui faire un trop grand honneur.
Aussi faudrait-il rappeler aux sénégalais qui veulent signer le divorce avec le PDS que récemment en 2007, alors qu'on vivait intensément les délestages, les inflations de denrées de première nécessité, l’impunité, la corruption, la dévolution monarchique en gestation etc, vous aviez, en grand directeur de campagne de Wade Wax Waxeet, demandé aux sénégalais de lui donner leurs cartes passant ainsi sous silence toutes les dérives que nous vivions.
Souvenirs, souvenirs quand tu nous tiens... Au sujet de la dévolution monarchique, Le tout puissant Premier Ministre de Wade après le départ de Idrissa Seck, disait ceci:
"C’est Karim Meissa Wade, il s’appelle, fils de son père. Pourquoi il n’aurait pas droit à assumer une fonction publique au Sénégal"? Et comme pour clore le débat sur l’ingérence de Karim Wade dans la gestion des affaires de l’Etat, Macky Sall renchérit :
« Dans un passé très récent, le président Senghor avait son neveu dans le gouvernement, ça n’a pas choqué. Adrien Senghor était son fils, il a fait un travail, il n’y a pas eu de problème. Le président Diouf avait son propre jeune frère dans le gouvernement. Nous n’avons jamais remis en cause ce principe, c’est pas parce qu’on est jeune frère du président de la République, où on est fils d’un président qu’on peut pas travailler dans son entourage. C’est un faux problème » .
L'honnêteté et le courage de prendre position et d'assumer ses choix demeurent des qualités essentielles pour un homme ordinaire et a fortiori homme d'Etat. Le plus simple reproche qu'on puisse vous faire c'est de dire objectivement que vous avez attendu d'être chassé du PDS et du gouvernement pour enfin, voyant vos propres intérêts menacés, tirer à boulets rouges sur un gouvernement que vous avez côtoyé 8 années sur 11.
Le Sénégal, aujourd'hui plus que jamais, a besoin d'hommes honnêtes et travailleurs pour se redresser et à sa jeunesse, il faut des hommes politiques exemplaires et qui sachent en tout temps, prendre courageusement des décisions et dire NON au besoin.
Papa Sambou Ndiaye «Samoura»
Rewmi Dakar-Plateau
Papa Sambou Ndiaye «Samoura» Rewmi Dakar-Plateau
Au comédien de la Génération du Concrêt
Le directeur de Cabinet et non moins troubadour de Rimka ne serait pas en terrain inconnu sur les tréteaux de Sorano comme amuseur public. En s'attaquant au Président Idrissa Seck, le comédien de la génération abstraite...Hop! Pardon ! Que dis-je? Génération dite du Concret avance que les militants de la GC sont particuliers et font l'objet de convoitise. Franchement
cet élan de créativité politico-dramaturgique qu'il nous déploie ne relève que d'un manque d'inspiration, et d'une théâtralité excessive faite d'extrapolations et de sur-jeu.
La GC en ma connaissance ne compte que 4 membres au Sénégal: Papa Laye, Maman Vivi, Rimka gros bébé et certainement lui Bachir qui tente malhabilement de promouvoir un mouvement totalement insignifiant dans l'échiquier politique du Sénégal.
Alors à lui Bachir de nous dire si nous vivons dans le même territoire, au même instant du temps: Mieux qu'il nous cite une seule région, un seul département, une seule commune, un seul quartier ou une seule maison où la GC domine un quelconque parti politique.
Nous avons encore la fraiche souvenance de Rimka gros bébé battu dans son propre bureau de vote et qui le soir certainement pleurait dans les mains onctueuses de sa maman chérie; preuve que les sénégalais ne croient pas et ne croiront jamais en la trinité familiale du monument de Ouakam.
Il est facile mon cher Bachir de s'attaquer à un leader de la trempe de Idrissa Seck à travers les médias; c'est d'ailleurs une occasion de se faire une belle publicité; mais la prochaine fois, songez please à trouver des arguments autres que :
"les militants de la GC font l'objet de convoitise" pour ne point verser dans un lyrisme pathétique.
Le Président Idrissa Seck a lui d'autres priorités : Vous mettre tous sur la touche et réparer les maux et torts que pendant douze interminables années vous avez fait au Sénégal et à ses fils.
Il s'y ajoute, que sonder l'hémorragie de la GC ou du PDS qui perd toutes ses forces ne requiert pas de gros moyens: Allez au rond-point Sandaga ou Petersen, interpelez cinq sénégalais et essayez de leur parler de la GC ou du PDS; là vous aurez toutes les bonnes réponses et une définitive mise à jour.
Oups, j'oubliais; en parlant de mise à jour, pensez cher Bachir à réglez votre montre.
Papa Sambou Ndiaye
Rewmi Dakar-Plateau
Papa Sambou Ndiaye «Samoura» Rewmi Dakar-Plateau
A propos du Bulletin unique (Suite)
Ce qui est surprenant, c’est que les représentants de la Coalition Ast/Fal 2012 n’ont, à aucun moment, émis d’objection ou de réserve sur le bulletin unique. Le seul problème qu’ils avaient soulevé, c’est que le président de la République sortant, du fait qu’il a un bilan à défendre, puisse bénéficier d’un bonus ou prime lui permettant de choisir avant les autres candidats, l’emplacement de son choix, sur le bulletin unique. Cette idée fut battue en brèche et rejetée par tous, compte tenu du fait que le Code électoral ne reconnaît pas de candidat sortant ou candidat entrant, et qu’en matière électorale, tous les candidats ou listes de candidats ont une égale dignité. C’est ainsi que le droit électoral sénégalais met un accent particulier sur les principes d’égalité et d’équité entre candidats ou listes de candidats en compétition.
Il convient de préciser que lorsque cette requête des représentants de l’Ast/Fal 2012 a été rejetée, ces derniers ont demandé une suspension de séance de 24 heures pour aller consulter leur direction. Le lendemain, quand les travaux de la Ctrce ont repris, ils ont retiré leur proposition de prime au candidat sortant et accepté le bulletin unique pour la présidentielle de 2012, avec tirage au sort, pour déterminer l’ordre d’agencement des candidats.
Il est donc tout à fait étonnant que les responsables du pôle libéral qui étaient informés jour après jour du déroulement des travaux de la Ctrce, aient préféré attendre le jour de la remise officielle du Rapport final qui a sanctionné les travaux de la Commission, pour remettre en cause le bulletin unique qui a fait l’objet d’une approbation unanime par l’ensemble des participants.
Pourtant, lors d’une réunion du Comité de veille à laquelle le ministre d’Etat, Ministre de l’Intérieur M. Ousmane Ngom avait pris part dans le courant du mois d’Août 2011, l’engagement avait été pris selon lequel tous les points qui feraient l’objet d’un consensus dans le cadre de la Ctrce, seraient acceptés par le Gouvernement et proposés au Parlement pour adoption. Si le Gouvernement s’est dédit encore une fois de plus, il y a lieu d’analyser les vraies raisons qui l’ont poussé à rejeter le Bulletin Unique. Les deux arguments principaux avancés par les responsables du pôle libéral pour rejeter le bulletin unique ne sont pas convaincants. Analysons-les rapidement.
Premier argument : la question des délais
Le pouvoir libéral prétend que d’ici la présidentielle de 2012, les délais sont très courts pour introduire le bulletin unique dans notre dispositif électoral. A son avis, il est préférable d’attendre les prochaines locales de 2014 pour l’expérimenter. Cet argument n’est en fait qu’un prétexte. Tout le monde sait que le problème est surtout un problème de volonté politique.
Si le pouvoir libéral qui a confisqué les médias d’Etat décidait de les mettre à la disposition du public en menant une vaste campagne de sensibilisation, d’information et de communication sur le bulletin unique, en moins de deux semaines, tous les Sénégalais seraient largement informés des nouvelles procédures de vote.
Le vote avec des bulletins multiples, osons le reconnaitre, est beaucoup plus complexe que le vote avec un bulletin unique. C’est même une insulte à l’intelligence du peuple sénégalais qui a capitalisé plus d’un siècle de tradition électorale, que de penser qu’ils sont incapables de comprendre ce que d’autres pays venus fraîchement à la démocratie, ont réussi à faire. Prendre un bulletin sur lequel tous les candidats en compétition sont alignés selon une certaine disposition, avec photo, sigle, emblème et signes distinctifs, et puis cocher ou mettre un signe quelconque dans un espace prévu à cet effet pour indiquer le choix de l’électeur, n’est absolument pas compliqué.
C’est ici le lieu de rappeler que la nouvelle procédure d’inscription sur les listes électorales, initiée en 2005 suite à la refonte totale des listes et l’introduction de la biométrie dans notre dispositif électoral, est infiniment plus complexe que le vote avec bulletin unique. Et pourtant les Sénégalais ont rapidement et facilement assimilé cette procédure malgré sa complexité. C’est donc dire que le prétexte des délais trop courts d’ici la présidentielle de 2012 ne résiste absolument pas à l’analyse.
Deuxième argument : la tradition électorale séculaire.
S’agissant de l’argument avancé par les tenants du pouvoir pour rejeter le bulletin unique, à savoir la tradition électorale de vote avec des bulletins multiples, à laquelle les Sénégalais ont du mal à se départir, c’est encore une insulte beaucoup plus grave à leur intelligence. Tout projet pilote, chacun le sait, suppose une expérimentation pour tester les innovations qu’on veut introduire. C’est pourquoi, lors des travaux de la Ctrce, il avait été suggéré l’organisation, dans quelques circonscriptions électorales, des séances de simulation du vote avec bulletin unique, jour jauger la réceptivité ou pas par des populations à cette nouvelle procédure. Certes, tout système de vote a ses avantages et ses inconvénients. Mais ce qui doit être recherché, c’est la procédure qui est susceptible de créer moins de controverses et de contentieux, et qui inspire la confiance entre les acteurs politiques, en vue de l’instauration des conditions d’élections démocratiques et transparentes.
Dans cette perspective, il est inadmissible que le Gouvernement qui a mis en place une Commission chargée de la revue du Code électoral, avec plusieurs parties prenantes impliquées dans le processus électoral, décide purement et simplement de rejeter le bulletin unique qui fait l’objet d’une unanimité au sein de la Ctrce. C’est parce qu’il est convaincu que la stratégie de fraude qui lui avait permis de faire un hold-up électoral lors de la présidentielle de 2007, ne pourra pas prospérer avec le bulletin unique pour le scrutin de 2012, que le pouvoir libéral a pris la décision unilatérale de le rayer de la liste des points ayant fait l’objet d’un large consensus.
Eléments de plaidoyer pour le bulletin unique
De notre point de vue, le bulletin unique présente beaucoup d’avantages Entre autres :
1. Au plan économique
Dans un contexte national marqué par la rareté des ressources financières et les difficultés de toutes sortes qu’éprouvent les Sénégalaises et les Sénégalais, dans leur immense majorité, le bulletin unique permettrait de faire des économies substantielles.
Ex : Pour un scrutin présidentiel avec 20 (vingt) candidats pour un corps électoral de 5 000 000 (cinq millions) d’électeurs, pour chaque candidat, il faut imprimer 5 000 000 de bulletins majorés de 20%. Cela fait 6 000 000 millions de bulletins. (Article R.47 du Code électoral) Pour les 20 candidats en lice, le nombre total de bulletins sera de 120 000 000 (cent vingt millions). Si chaque bulletin coûte 5 (cinq) francs Cfa, pour les bulletins multiples, le coût total pour les 20 candidats sera :
120 000 000 X 5 = 600 000 000 f
• Pour le Bulletin Unique : le coût pour les 20 candidats sera :
6 000 000 X5f = 30 000 000 F
Il est vrai que les caractéristiques techniques d’un bulletin unique ou de bulletins multiples ne sont pas les mêmes (format, taille, etc.), mais il n’en demeure pas moins que l’écart de coûts de confection entre les 2 types de bulletin est considérable. Bien plus, il faut préciser que l’élection présidentielle est à deux tours, et pour chaque tour de scrutin, c’est le même nombre de bulletins qu’il faudrait imprimer.
2. Au plan de la durée du vote
Pour une moyenne de 500 électeurs par bureau de vote, si le temps de vote est de 1(une) minute par électeur, la durée de vote dans un bureau sera en moyenne de 08h. Si le bureau de vote ouvre à 8 h, il sera clôturé à 16 h. Cela signifie qu’on n’aura plus besoin de prolongation avec les votes nocturnes qui vont parfois jusqu'à 22 h ou 23 h, dans des conditions d’opacité propices à toutes sortes de fraudes. Avec le bulletin unique, dès 17 h ou 18 h au plus tard, le dépouillement sera terminé dans tous les bureaux de vote, et les premières tendances des résultats du scrutin seront connues au plan national.
3. La Simplification de la procédure de vote
La façon dont les bulletins sont disposés dans les bureaux de vote a toujours été source de contentieux entre les acteurs en compétition. Les ruptures fréquentes des bulletins d’un candidat ou d’une liste de candidats dans un bureau de vote, le conflit avec l’authenticité des couleurs d’un candidat ou liste de candidats sur le bulletin de vote, ont toujours alimenté le contentieux postélectoral. Par exemple, lors des élections présidentielles de 1993 et 2000, certains candidats se sont plaints du fait qu’il y aurait eu plus de 10 couleurs différentes de leurs bulletins de vote. Avec le bulletin unique, tous ces éléments de contentieux ne pourraient plus exister.
4. La Transparence dans le décompte des voix
La procédure des décomptes des voix sera fortement améliorée, avec le bulletin unique. L’électeur utilisera un stylo à bille et cochera le nom de candidat choisi dans une partie du bulletin prévue pour cela. Si l’électeur ne sait pas utiliser un stylo à bille, il pourra mentionner tout autre signe qui indique que son choix est porté sur tel ou tel candidat. Mais dans tous les cas, contrairement à ce que certains responsables libéraux ont déclaré, il ne s’agira pas de tremper son doigt dans l’encre et l’apposer ensuite sur le bulletin. Effectivement cela pourrait créer des tâches sur le Bulletin qui pourrait être frappé de nullité.
Bien plus, les pratiques de corruption consistant à donner une somme d’argent aux électeurs et leur demander de ramener les autres bulletins des candidats pour lesquels ils n’ont pas voté ne pourront plus se faire.
5. Des préoccupations d’ordre écologique et environnemental
Tous les Sénégalais ont fait le constat qu’après chaque élection, les villes comme les campagnes, sont inondés des milliers et des milliers bulletins de vote. Cela contribue à une dégradation considérable de l’environnement où toutes les rues sont jonchées des restes des bulletins inutilisés. C’est un véritable gâchis au plan financier comme au plan du cadre de vie. Pendant plusieurs mois, ce sont les bulletins de vote qui constituent les papiers d’emballage pour les marchands et boutiquiers.
6. Une tendance de plus en plus pratiquée en Afrique et ailleurs.
Le Gouvernement propose que les Sénégalais attendent encore trois ans, avant de pratiquer le bulletin unique. C’est inacceptable.
Aujourd’hui, la tendance en Afrique, et ailleurs, c’est l’utilisation du bulletin unique. On ne peut comprendre qu’un pays comme le Sénégal, longtemps considéré comme une vitrine de la démocratie en Afrique, soit à la traîne dans l’utilisation du bulletin unique. Dans de nombreux pays, c’est le bulletin unique qui est utilisé. On peut citer, entre autres, le Mali, le Benin, le Cap-Vert, la Guinée-Bissau, le Ghana, le Libéria, la Mauritanie, la République Démocratique du Congo (RDC), la Tunisie où lors des dernières législatives, il y avait plus de 70 listes en compétition sur un bulletin unique.
En conclusion
Les arguments servis par le pouvoir libéral pour rejeter le bulletin unique ne sont guère fondés. Pour des élections sincères, équitables et démocratiques, le bulletin s’impose comme un impératif majeur et une exigence démocratique incontournable. En 1992, le président Abdou Diouf avait demandé à sa majorité Socialiste de voter le Code Kéba Mbaye, sans ‘changer une virgule’ de ce code fruit d’un consensus entre tous les acteurs politiques de l’époque.
Avec l’alternance politique intervenue en l’an 2000 et qui a porté M. Wade au pouvoir, notre pays n’a pas le droit de traîner les pieds. Il doit s’engager résolument dans le chemin de la démocratie véritable et hisser encore plus haut le drapeau démocratique de notre pays, en adoptant pour la présidentielle de 2012, le bulletin unique.
Déjà, le ciel préélectoral de notre pays est lourd de gros nuages de contestations post-électorales d’une très forte amplitude, avec la candidature controversée de Me Abdoulaye Wade pour la présidentielle de 2012. Le rejet par le Gouvernement libéral du bulletin unique qui a été adopté à l’unanimité par la Ctrce vient confirmer les soupçons portés sur le régime libéral, de ne pas vouloir s’inscrire dans une logique d’organiser un scrutin sincère et transparent en 2012.
Le moment est donc venu, pour toutes les forces vives de la nation, de se mobiliser et de s’ériger en sentinelle vigilante de la surveillance du processus électoral, afin de dresser de puissants remparts contre le coup de force que prépare le régime libéral en 2012. (FIN)
Ousmane BADIANE, Secrétaire national adjoint de la LD, chargé des Elections et des Elus Email : bousmane2006@yahoo.fr
Une supplique à la jeunesse sénégalaise
Le climat politique de notre pays à la veille de l’élection présidentielle sénégalaise prévue pour février et mars 2012 me donne l’impression d’une république en danger. La détermination farouche de certains membres du M23 d’empêcher, par tous les moyens imaginables, Me Abdoulaye Wade de se présenter comme candidat à cette élection, l’opiniâtreté des engagements d’Idrissa Seck et Macky Sall d’écarter leur ‘père’ de la course afin de pouvoir se servir de l’électorat Pds pour devenir le quatrième président du Sénégal et l’incapacité des membres de Bennoo d’accorder leurs violons sur qui est le candidat légitime de cette coalition sont de véritables ingrédients d’une cacophonie post-électorale. Le passé récent du continent africain ainsi que celui de l’ancienne Yougoslavie nous enseignent que les leaders politiques, aveuglés par leur ego surdimensionné et obnubilés par leur désir de se hisser au sommet de la pyramide politique de leur pays, sont souvent les étincelles qui mettent le feu dans la plaine.
Avec une jeunesse dont l’écrasante majorité ne sait plus où donner de la tête pour trouver un travail décent, un nombre inquiétant de mères et pères de famille qui en ont marre d’envoyer leurs enfants au lit le ventre vide, le Sénégal d’aujourd’hui est une plaine parsemée d’herbe sèche.Une petite étincelle peut y causer un incendie qui sera difficile à éteindre.
La première source de mon souci pour mon pays est l’état presque irréconciliable de la contradiction qui oppose le Mouvement du 23 Juin au camp du président da la République. La conviction de l’inconstitutionnalité de la candidature de Me Wade pour l’élection présidentielle de 2012 a atteint un tel degré de certitude chez certains membres du M23 que sa validation par le Conseil constitutionnel risque d’être perçue comme une atteinte grave à la souveraineté du peuple sénégalais. Enivrés par cette certitude, beaucoup parmi les opposants à un troisième mandat de Me Wade ont trouvé normal que Malick Noël Seck ait violé le droit citoyen du président du Conseil constitutionnel en allant déposer à son domicile privé une pétition l’intimant de se soumettre à la volonté de son groupe.
Il est important de noter ici qu’avoir une lecture de la Constitution qui diffère de celle des tenants du pouvoir et être prêt à exprimer ce désaccord par des manifestations publiques est un comportement qui honore tout citoyen d’une république démocratique. L’engagement de Malick Noël Seck et des jeunes du mouvement Y en marre est une contribution indéniable au développement politique du Sénégal. Il est aussi important de noter que le respect des lois et l’acceptation, par tous, de la lecture que les membres du pouvoir judiciaire en font est le moyen le plus sûr pour renforcer la cohésion entre les membres de la république. Un joueur de football qui veut que sont équipe préserve ses chances de victoire ne va pas donner une gifle à un arbitre qui siffle un penalty injuste contre lui. Le pouvoir juridique est l’arbitre du match que jouent les composantes de notre peuple durant le processus de démocratisation de notre République.
Alassane Dramane Ouattara avait donné un exemple qui pourrait être une bonne inspiration pour le M23. Après l’invalidation de sa candidature à l’élection présidentielle pour n’avoir pas rempli les conditions posées par la loi sur l’ ’ivoirité’, certains de ses militants l’avaient incité à se rebeller. M. Ouattara refusa de les suivre parce que, pour lui, même si la loi était injuste, son respect fut un devoir de tout citoyen soucieux du bien-être de la République. M. Ouattara ne baissa pas cependant les bras, il continua sa bataille pour l’annulation de la loi sur l’ ’ivoirité’ et lorsque ceci a été fait, il présenta sa candidature et battit à plate couture Laurent Gbagbo en s’alliant avec celui qui est considéré par beaucoup d’Ivoiriens comme étant le père de cette loi scélérate.
La deuxième source de mon souci pour le Sénégal est la ténacité d’Idrissa Seck et Macky Sall dans leur effort d’hériter du vivier électoral Pds. Il m’est difficile de croire qu’Idrissa Seck et Macky Sall veulent empêcher Me Wade de se présenter à la prochaine élection présidentielle pour des raisons autres que la bataille pour l’appropriation du vivier électoral Pds. Mon ancien maître, Mody Niang, un des plus valeureux combattants pour l’instauration d’une gestion transparente des biens publics sénégalais, a plus d’une fois démontré qu’Idrissa Seck est un doublon de Me Wade. Il est donc tout sauf un républicain. Jules Diop et Fatou Yvonne Diop viennent de publier dans Seneweb et Nettali des documents qui peuvent fonder un doute objectif sur l’engagement républicain démocrate de Macky Sall. Il va donc sans dire qu’Idrissa Seck et Macky Sall vont, pour des raisons purement électoralistes, continuer à tout faire pour semer le doute sur le droit de Me Wade de briguer un autre mandat en 2012. Ils comptent sur l’absence de Me Wade à la ligne de départ du 26 février 2012 pour améliorer fortement leurs chances d’aller à une deuxième tour. Un désistement de Me Wade ou une invalidation de sa candidature par le Conseil constitutionnel serait sans nul doute un gros gain pour eux.
Ayant bien appris, durant son long compagnonnage avec Me Wade, ses leçons sur l’art du machiavélisme, Idrissa Seck les utilise aujourd’hui à merveille. La mobilisation de la jeunesse de son parti pour, prétendument, exiger la libération de Malick Noël Seck, est une opération machiavélique. Ceux qui connaissent M. Seck savent qu’il est en train de se servir du cas de ce jeune militant Ps comme cheval de Troie pour gagner la guerre qu’il livre contre Me Wade pour avoir droit au vivier électoral du Pds. Cette candidature de Me Wade est ce qu’il perçoit comme étant le principal obstacle qui peut amenuiser ses chances de réaliser son rêve. Ses récentes sorties contre Macky Sall montrent que dans la tête de Ngoorsi ce dernier est le second obstacle.
Si Me Wade persiste et voit le Conseil constitutionnel valider sa candidature, Macky Sall et/ou Idrissa Seck risquent de se réfugier derrière les accusations de fraudes massives contre le camp du président pour justifier leur échec aux yeux de leurs militants. Ils le feront sans conviction mais avec l’espoir certain de pouvoir faire de ce stratagème un moyen de garder chez leurs militants l’illusion qu’ils sont les politiciens les plus représentatifs du Sénégal. Monsieur Moubarack Lô, qui est peut-être en train de rêver de devenir ministre de l’Economie et des finances du Sénégal sous l’ère Macky Sall, a, de par ses sondages bidons, commencé à préparer l’opinion publique dans ce sens. (A suivre)
Ndongo FAYE New Jersey, Usa