Et maintenant, que faire ?
Le meilleur profil du leader qui parviendrait à inverser radicalement
les causes -non les effets- de la crise pluri-décennale que traverse
le Sénégal, serait celui qui concentrerait chez une seule personne
l’engagement patriotique d’Amath Dansokho, de Serigne Cheikh MBacké,
d’Abdoulaye Bathily et de Lamine Senghor, la constance dans
l’engagement d’Abdoulaye Ly, de Tidiane Baidy Ly et d’Amadou Makhtar
MBow, le sens de l’entrepreunariat politique d’Ousmane Tanor Dieng, le
charisme (l’orgueil en moins) d’Idrissa Seck, l’entregens de Moustapha
Niasse, la droiture et l’humilite d’Ibrahima Fall et la vigueur
opérationnelle de Mamadou Lamine Diallo .
Mais la qualité d’homme ou de femme d’Etat la plus élevée, et que l’on
attendrait de ce portrait-robot, est la sagesse et le courage
politiques, doublés d’un sens ombrageux de la démocratie et
pointilleux de la justice sociale et de la passion pour l’Afrique que
l’on retrouve chez Cheikh Anta Diop, Mamadou Dia et Kéba MBaye. La
valeur ajoutée suprême au-dessus de toutes ces qualités, serait, sans
l’ombre d’un doute, la générosité et la sagesse enveloppées dans la
témérité mesurée de Nelson Mandela.
Or, les “tablettes de la postérité” ne retiendront sûrement pas
Abdoulaye Wade comme l’un des bienfaiteurs incontestés de la nation.
Il me paraît évident que de telles qualités ne peuvent se retrouver
que chez un démiurge. Or le Sénégal est revenu, si tant est qu’il en
ait jamais été ainsi, de ses illusions sur de prétendues trajectoires
méssianiques. L’Afrique toute entière a mûri de ce point de vue. La
classe politique nationale, toutes tendances confondues, ayant une
claire conscience de ce que les alliances politiques sont devenues le
passage obligé de la prise du pouvoir, elle butte à présent sur les
modalités d’un partage équilibré du pouvoir, le recentrage de l’Etat
voire sa réinvention, la guarantie intangible de la liberté
d’expression sous toutes ses formes et, last but not least, l’accès
équilibré et juste aux ressources, aux opportunités et aux services,
selon les intérêts nationaux présents et futurs les plus élevés.
Maturité
On peinerait à trouver les attributs essentiels de cette refondation
(révolution) majeure dans les programmes et la pratique des partis
politiques ou les déclarations d’intention de la société civile
arc-en-ciel ou même à travers l’élan certes généreux qui a instruit
les “assises nationales”, une sorte de porridge idéologique et
politique qui ne s’est pas donné les moyens de l’action politique et
de mettre radicalement un terme à la dépendance quasi coloniale qui
ne laisse au Sénégal aucune marge significative de manoeuvre quant au
choix des paradigmes et des outils de son indépendance, de sa
libération et de sa prospérité. Or, la nation a été ensevelie, au
cours du demi-siècle écoulé dans l’absence de patriotisme d’une grqnde
partie des élites, qu’elles soient maraboutiques ou occidentalisées, à
travers une complaisance aussi anachronique qu’incompréhensible
vis-à-vis de la tutelle française sur les destinées du Sénégal.
La réaction de l’opinion, par suite de la fausse déclaration à la
nation de M. Abdoulaye Wade qui a rusé jusqu’au dernier moment pour
tenir en haleine l’attention générale et en bénéficier alors qu’il
savait qu’il ne se livrerait qu’à un vulgaire exercice de réarmement
politique de ses troupes défaites, montre que la vitesse de maturation
de la conscience nationale a atteint un point appréciable.
Mais que faire, à présent ? Il faut évidemment tenir compte de ce
qu’Abdoulaye Wade ne détient plus entre ses mains périssables le
destin du Sénégal. L’initiative politique lui a irrémédiablement
échappé à partir du moment où lui-même reconnaît, à travers le projet
saugrenu de “ticket” présidentiel (la 19e modification entretenue de
la loi fondamentale), qu’il peinerait, avec ses alliés de la Cap 21, à
se faire réélire par le quart de l’electorat. Autant dire qu’il a déjà
jeté l’éponge, quel que soit le panache feint avec lequel on tente à
présent de limiter les dégats collatéraux significatifs induits par ce
faux pas majeur d’Abdoulaye Wade. La mise en scène projetée du 23
Juillet prochain ne servira à rien parce qu’elle ne sera jamais perçue
que comme une réaction tardive face à un phénomène antérieur d’une
plus grande vigueur et d’un symbolisme qui n’echappent à personne. Le
peuple a bruyamment sonné la charge pour que nul n’en ignore.
En realité, l’affrontement des logiques qui ont instruit la date
ineffaçable du 23 Juin et le projet revanchard du 23 Juillet vont, par
la faute d’Abdoulaye Wade, entrainer la jeunesse sénégalaise dans une
dangereuse épreuve de force préjudiciable aux intérêts de toutes les
parties concernées. Il serait, en effet, irrecevable, que le PDS
puisse tenir sa manifestation et que cette même opportunité soit
déniée au Mouvement “y’en a marre”. Ce serait une provocation inutile
qui n’aurait comme conséquence que la sédimentation des sentiments de
frustration d’une jeunesse qui n’en peut plus de subir les quolibets
outranciers d’un chef de l’Etat qui semble avoir oublié qu’il gère une
République et non un étalage de fripperie dans un marché aux puces.
Face à cette énième dérive, les différents pôles du Mouvement du 23
Juin affûtent leurs armes, posent leurs ambitions et sont décidés à ne
laisser aucune autre partie occuper à leur détriment la borne
symbolique du 23 Juin .
Un futur immédiat assombri
Des souffrances qui agitent la nation et vont irrémédiablement
s’intensifier, la plus vive sera sans doute occasionnée par l’étendue
des crimes économiques directement proportionnelle à l’aggravation de
la pauvreté, de la dette extérieure et de la spirale inflationiste
doublée d’une chute en roue libre du taux de croissance très médiocre,
pour dire le moins. Il faudra plus d’une décennie, peut-être, pour
rectifier le tir au cas où une nouvelle équipe s’emparerait du
pouvoir, en se voyant obligée de subir une période d’ajustement
structurel auto-entretenu ou appliqué au forceps par les institutions
de Bretton Woods qui ne s’embarasseraient d’aucun scrupule à remettre
au goût du jour une potion médicamenteuse qui a échoué partout où elle
a été appliquée.
Face à cette incertitude majeure, la seule question à l’ordre du jour,
laissée en friche par les “assises nationales”, est celle de savoir
s’il serait possible à une coalition victorieuse et dans quelles
conditions, selon quelle strategie et quelles options, d’entreprendre
le développement sans les institutions de Bretton Woods et avec quels
moyens financiers, technologiques et humains. De ces défis, le plus
redoubtable sans doute reste le déficit en ressources humaines en
quantité et en qualité suffisantes pour inverser les effets durables
de la mal gouvernance et du néo-colonialisme.
Compte tenu de son rang alarmant de 26ème pays le plus pauvre du
monde, le Sénégal ne disposera alors que d’une marge de manoeuvre
d’autant plus réduite que la médiocrité de ses performances
sectorielles comme la faiblesse opérationnelle de son capital en
resources naturelles (halieutiques, minérales et petrolifères), en
services (électricité, tourisme) et en matière de création d’emplois
véritables n’auront pas encore bénéficié d’une période significative
de maturation.
Malgré ces handicaps, il reste que la pauvreté n’est pas une fatalité.
Elle est le résultat d’options et de pratiques qui doivent être
constamment passées au crible de la critique par le bas et être
portées par une vision exclusivement instruite par les intérêts
nationaux définis avec une précision optimale tant du point de vue de
la pertinence des instruments et des mécanismes utilisés que des
cadres légaux pensés et appliqués sans faiblesse par une
administration politique, légale et judiciaire à la hauteur de ses
nouvelles missions historiques.
Un tel projet ne peut être porté que par une coalition d’hommes et de
femmes dont les leaders ne peuvent pas passer le plus clair de leur
temps dans des réunions de salon ou des campagnes réactives en
décalage prononcé par rapport au mouvement historique et social réél.
Le peuple s’est clairement fait entendre. Il n’y aura plus de place
pour le louvoiement, la ruse, la démagogie, le carriérisme,
l’idéologisme de pacotille et le délitement éthique et culturel de nos
valeurs de civilisation les plus sacrées. Il faudrait, en outre, que
la classe politique s’explique dès à présent et clairement sur la
contradiction majeure que représente l’attrait indiscutable qu’elle a
pour le présidentialisme hyper centralisé (ce qui est visible dans les
discussions en cours et les actes posés) et la proclamation urbi et
orbi d’un parlementarisme aux contours encore mal précisés par rapport
aux traditions socio-culturelles et politiques dominantes. Cette
équation reste encore très mal posée et mérite un dépassement rapide.
Une fois dépassée cette contradiction transcendante, il faudra, à 7
mois des élections présidentielle et législative, poser les jalons
concrets d’un scrutin sincère et transparent, dans le respect de la
Constitution en cours et à travers un maillage très sérré des villes
et des villages surtout pour que l’expression du suffrage électoral
soit vigoureusement sauvegardée. Il reste entendu que l’ambiguté ne
saurait être entretenue plus longtemps au sujet de l’inscription
obligatoire, de plus d’un million de jeunes qui voudraient voter pour
la première fois. L’agenda de gestion du processus électoral et de
mise en oeuvre des recommandations du comité qui en a la charge,
malgré son caractère chargé, est à portée de mains, à condition de ne
plus perdre du temps, un temps des plus précieux
Jacques Habib Sy
Cela aurait été le seizième ou le dix-septième tripatouillage de la
Constitution sénégalaise en onze ans et demi de pouvoir. A tel point
que le Président Wade a rendu la loi fondamentale du pays
méconnaissable. Loi devenue un brouillon taillable et révisable à
souhait, l’habit grossier est bon à jeter à la poubelle une fois que
le pouvoir Sopi aura rendu l’âme. L’âme baigne pour le moment dans une
huile où, à dose égale, il y a mépris pour le bon sens et mépris pour
le peuple. L’esprit de Wade s’y est englué jusqu’à oublier que dans le
pays qui lui donna le jour, il y a une réalité autre que le jeu du
maintien du pouvoir. La dernière tentative de reforme
constitutionnelle a, à la fois, quelque chose d’inouï, de triste et de
cocasse. Alors que des gens donnent leur vie partout dans le monde
pour assurer la règle du règne par la majorité, Wade ne trouva rien à
faire que de proposer de gagner seulement par le quart des voix
exprimées plus une. C’est derrière ce montage qu’il voulut aussi
dissimuler le rêve de dynastie de la maison Wade qui l’habite. Selon
les rumeurs, Wade avait trouvé des caciques dans l’opposition pour
occuper le strapontin de Vice-président. Dans son alchimie, le
marabout du Sopi avait conçu un plan d’une brillante simplicité. Quand
il serait sacré Président avec 25%, il démissionnerait au bout d’un
certain temps laissant au Vice-président (devenu Président) le soin de
nommer Karim au marchepied vers la Présidence. Dans ce calcul byzantin
il semblerait aussi que le nouveau Président devrait se faire
hara-kiri (après un temps indéfini) pour enfin laisser la place tant
prisée de Président au fils béni.
Au-delà de son caractère monumentalement cocasse, ce calcul
tarabiscoté appelle plusieurs remarques. L’échec de Karim Wade aux
élections locales de la zone B à Dakar est devenu un complexe de
famille dans la maison Wade. Il fut perçu comme une preuve irréfutable
de la médiocrité du fils que les parents compensèrent par des mesures
à l’encontre du bon sens. Aussitôt après des élections qui furent un
signe sans équivoque du désaveu du régime du sopi, le père foula aux
pieds la bonne vielle recette du «Qui-aime bien châtie-bien», surtout
quand le châtiment est mérité. Wade ne trouva rien de mieux que de
consoler le fiston par un ministère qui fut réaménagé quelques mois
plus tard en Premier ministre de fait. L’ins¬piration de l’acte est à
chercher tout aussi bien du côté de la folie de l’infaillibilité de sa
dynastie virtuelle que de l’oubli de l’adage qui dit que : «Tu as beau
soulever un crapaud, il retombera sur ces pattes.» Dans la vanité des
Wade, il y a un aveu de modestie intrinsèque refoulée. Les promotions
mirobolantes des fils ne sont en dernière analyse que l’admission par
le père que les enfants ne sont pas à la hauteur. Elles sont la
reconnaissance implicite qu’ils sont incapables de se hisser de par
eux-mêmes sur le champ de la compétition. C’est l’aveu que le rejeton
Karim en particulier n’a pas la fibre de leadership qui aura inspiré
le montage qui vient d’échouer. Karim ne manque aucune occasion de
confirmer le fait avec ses évitements et ses fuites face à la faillite
de sa mission. Pour prendre un minimum de responsabilité, il faut un
minimum de grandeur et de compétence. Au contraire Karim recourt
encore à la recette usitée du bouc-émissaire avec un comportement
enfantin qui pointe du doigt vers les syndicats qu’il accuse de
sabotage de surcroît. En montrant qu’à l’incompétence il allie
l’irresponsabilité, Karim confirme le désaveu inconscient de son père.
L’autre aveu du montage de Wade est qu’il reconnaît, à huit mois des
élections, qu’il ne peut pas compter sur plus de 25%+1 de l’électorat
sénégalais. Dans un signe de déclin et de fin de règne où la mise du
dé-sespoir repose sur le fils, Wade fait montre d’une bien triste
performance. Le Pape du sopi aura décidément oublié les réflexes de
survie qui avaient fondé et soutenu sa carrière de politicien. Le
dictateur aux abois exhibe un manque flagrant d’imagination dans
l’ardeur de survie si caractéristique des gens de son acabit. La fin
de son règne restera empreinte du symbole d’une arithmétique
d’illuminé qui cherche à faire dire aux chiffres autre chose que leur
valeur ; une métaphysique qui cherche à traficoter la notion de
majorité pour la rendre conforme à de folles espérances.
Pour l’opposition sénégalaise, il reste à comprendre que la quête de
la paix à tout prix, est une forme ultime de démission qui fait le lit
à la dictature. Pour les citoyens moyens, le comportement du pouvoir
actuel devrait dissiper le mythe d’une exception historique qui
mettrait le Sénégal naturellement à l’abri d’une dictature. On
retiendra que face aux régimes sourds, le cocktail-Molotov a prouvé
être un vocable efficace. Quelques incendies de maisons et de voitures
de faucons du régime ont convaincu une majorité jusque-là au
garde-à-vous à sauver la Nation de la folie du chef. Mais Wade
continue de pérorer sa déférence aux marabouts pour ne pas admettre
que dans l’après-midi du 23 juin 2011, il n’avait pas de votes pour
faire adopter son projet de loi. Méconnaissant que les pays, dès fois,
grandissent en une journée, il alterne entre les menaces, les
courbettes et les suppliques par fils interposé. Les opposants au
régime auraient tort de se prendre dans ces jeux et ces fausses
reculades. Face aux multiples dé¬saveux qu’il a accumulés, le faux-roi
n’a plus rien à perdre. Il s’avère nu et sait que le monde le sait.
C’est dire que d’ici février 2012, il faut s’attendre à des
trouvailles dangereuses et se préparer en conséquence.
Ourouro BAH - Washington DC - Usa
Des institutions crédibles, la demande sociale numéro un des Sénégalais
C’est uniquement dans les petites démocraties que l’on parle de
dialogue entre le pouvoir et l’opposition ! Dans les démocraties
sérieuses, normales, il y a des institutions fortes que tout le monde
respecte !
Le pouvoir et l’opposition ne constituent pas à eux seuls la Nation
sénégalaise ! Nous sommes tous concernés et avons notre mot à dire !
Le vrai combat pour le Sénégal, c’est celui qui mettra en place une
démocratie avec des institutions qui transcendent les hommes pris
isolément ainsi que les partis politiques, pour s’intéresser à l’homo
senegalensis et à sa Nation. Ce dialogue dans lequel chacun cherche à
leurrer l’autre nous a retardés ! Depuis Diouf, voire depuis Senghor !
Il est grand temps de savoir que le peuple est plus important que les
partis politiques qui, il faut le rappeler, ne sont que des
associations privées !
Remettez au peuple son dû avant qu’il ne soit trop tard pour tout le
monde ! Le peuple a soif d’institutions fortes et crédibles qu’on ne
change pas au gré des circonstances favorables ou défavorables...
Il appartient à ceux qui détiennent présentement les rênes du pouvoir
de s’armer de sagesse et d’humilité pour aller vite dans cette
direction en donnant des garanties de transparence et de
constitutionnalité par rapport à l’élection présidentielle à venir.
Non pas uniquement aux partis politiques, mais surtout au peuple qui
piaffe d’impatience.
Mais notre inquiétude est grande, car en lieu et place de la sagesse
et de l’humilité qui siéent à l’heure qu’il est, on entend parler de
mise sur pied de comités de défense de la démocratie dans les
quartiers… De milices en fait ! Si un tel projet commençait seulement
à être mis à exécution par leurs initiateurs, l’Armée nationale
devrait sortir de sa réserve et préserver le pays qui serait alors
menacé de l’intérieur ! Et peut-être de l’extérieur !
Gorgui DIENG, Laboratoire d’Etudes Africaines et Postcoloniales, UCAD
Sens et Significations des évènements du 23 juin : Les données
géopolitiques et stratégiques en question
Le 23 Juin 2011, le Sénégal a vécu la plus grande confrontation
politique que le régime du Président Wade ait connue depuis le 19 MARS
2011, entre le pouvoir et l’opposition.
L’évènement est consécutif à l’organisation d’une grande manifestation
organisée par l’opposition et une partie de la société civile contre
le projet de loi constitutionnelle du gouvernement qui introduit
l’élection d’un ticket présidentiel pour la prochaine élection du 26
FEVRIER 2012.
Galvanisée par la tournure des évènements qui ont été émaillés
d’affrontement violents, l’opposition s’est sentie comme portée par le
peuple. Et dans cet élan de confiance, elle a cru devoir mettre en
place le Mouvement dit du 23 juin.
L’objectif déclaré tel que l’a affirmé un de leurs ténors, est de
structurer le Mouvement dit du 23 juin, pour pouvoir surprendre une
nouvelle fois le président Wade à travers des actions de grandes
envergures qu’il ne verra pas venir et qui le feront partir.
Le Mouvement dit du 23 juin regroupe pour l’essentiel les membres de
Benno et leurs alliés de la société civile qui émargent dans le
système d’appui aux ONG de la veille citoyenne internationale initiée
par « l’impérialisme de la vertu civique » (IVC).
L’IVC est ce nouveau visage humain qu’a arboré l’impérialisme
esclavagisto-colonialiste, depuis ses défaites mémorables dans les
guerres meurtrières qu’il a menées contre les peuples pour le
maintien de l’apartheid en Afrique du Sud et des régimes néocoloniaux
d’Asie , d’Afrique et d’Amérique dont a fait partie chez nous, le
régime UPS/PS.
Pour rappel, les partis politiques issus de la famille socialiste de
L’UPS/PS se sont regroupés dans un front de l’opposition dit Benno
Siggil Sénégal, contre le Président Maitre WADE qui œuvre à travers
un combat de plusieurs décennies, pour la réalisation des Etats-Unis
d’Afrique.
Ces partis politiques revanchards et crypto-personnels, au regard du
contenu de leurs discours de dérision et de dénonciations calomnieuses
du bilan de Wade et de leur manque de programme économique et social
alternatif, tentent, à la faveur des évènements de
l’interventionnisme occidental sur les crises politique qui secouent
le monde arabe, de reprendre du service en tant que leurs anciens
auxiliaires dans la sauvegarde de leurs intérêts dans les néo-colonies
qu’ils géraient.
Les Assises nationales créées au lendemain de leur boycott des
législatives du 3 juin 2007 pour donner crédit à leur mensonge
consensuel sur la victoire frauduleuse de Wade à l’élection
présidentielle de février 2007, ont été une des plus grandes réussites
dans le processus de manipulation de l’opinion pour la réhabilitation
de la famille politique de l’UPS/ PS.
Ce processus de réhabilitation des tenants de l’ancien régime
néocolonial UPS/PS a été mené de main de maître par des éléments
d’une presse affairiste qui n’est pas toute la presse et des ONG
extraverties qui font, aujourd’hui appel ouvertement à l’ingérence de
l’impérialisme de la vertu civique dans les contentieux politiques au
Sénégal.
Nous rappelions déjà dans notre dernier livre LES MERCENAIRES DE LA
NOUVELLES MISSSION CIVILISATRIC, que les pays africains faisaient face
à la guerre cognitive la plus meurtrière de leur histoire et que
celle-ci se déroulait sous le couvert de l’action humanitaire,
civique et citoyenne. Cette guerre cognitive (…) entend pour
promouvoir une nouvelle mission civilisatrice qui doit renouveler le
droit à l’ingérence des puissances de la mission civilisatrice et la
légitimer au nom de la bonne gouvernance , des droits de l’ homme , et
de la démocratie.
Les patriotes panafricains savent aujourd’hui que ce qui motive cette
reconversion de l’impérialisme esclavagisto colonial est beaucoup plus
dicté par des intérêts stratégiques que par un humanisme nouveau et à
double vitesse qu’il se découvre tardivement. L’intérêt stratégique de
l’ICV est d’arriver à mieux faire face aujourd’hui à la perspective
d’une montée en puissance irréversible des pays émergents que sont la
Chine, l’Inde et le Brésil qui trouvent un avantage géopolitique et
stratégique à tendre la main à l’Afrique pour une coopération
gagnant-gagnant .
Quand l’impérialisme esclavagisto-colonialiste arrive à faire passer
un visage d’humain et qu’il arrive à s’appuyer sur des ONG en totale
dissonance avec les valeurs éthiques et civiques négro-africaines
(…), les peuples africains peuvent être trompés un moment, car les
peuples peuvent se tromper et on peut les tromper, même si ce n’est
pas tout le temps que c’est possible.
N’oublions jamais que l’Afrique est le seul grand espace qui peine à
utiliser ses atouts continentaux et démographiques pour se développer
et conquérir la place de première puissance économique à laquelle lui
donne droit son potentiel démographique, économique et culturel
inégalé.
La mission que chaque génération africaine doit remplir pour ne pas la
trahir, est de participer à l’œuvre de réduction des gaps historiques
qu’entreprend résolument sous le régime de l’alternance survenue le 19
mars 2000, Maitre Wade, pour parachever l’alternative au régime
néocolonial de l’UPS/PS. Et en tant que leader panafricain
contemporain du mouvement mondial pour la réalisation des Etats-Unis
d’Afrique, Maître Wade est en train de donner une chance à la
matérialisation du rêve des pères fondateurs du panafricanisme.
Refusons donc de trahir cette mission comme ces mercenaires de la
nouvelle mission civilisatrice qui livrent l’Afrique à l’IVC sous la
forme d’une zone d’opportunité stratégique qui lui permettra de
reprendre l’initiative historique qu’il a perdue face aux pays
émergents.
Refusons d’accepter que l’IVC s’offre des axes d’intervention
stratégiques en Afrique balisées par des ONG extraverties pour
organiser la défaite de l’Afrique dans cette guerre cognitive
qu’affronte Wade pour faire pièce aux APE, au projet d’incorporation
de l’Afrique du Nord dans l’espace économique européen et la
destruction de l’espoir des Sénégalais de voir leur pays emprunter le
chemin de l’émergence économique et des Etats-Unis d’Afrique
Faisons face à l’agenda caché qui s’abrite derrière les discours
biaisés que les ONG extraverties tiennent sur les droits de l’homme,
la démocratie et la bonne gouvernance et dont on sait que les
objectifs inavoués sont de tuer dans l’œuf, toute perspective
d’appropriation par les peuples d’Afrique, de la maîtrise de leur
destin sous la direction d’un leadership panafricain comme Maître
Abdoulaye Wade.
C’est au regard de tous ces éléments que nous considérons que cette AG
constitutive du M23 est loin d’être une affaire sénégalo sénégalaise.
Elle a son inscription dans un plan de diplomatie secrète. Elle est
concoctée avec des milieux impérialistes pour structurer les
initiatives des mercenaires sénégalais de la nouvelle mission
civilisatrice. Elle prépare les provocations politiques pouvant
justifier une intervention extérieure sous le couvert d’un droit
d’ingérence pour la sauvegarde de la démocratie, des droits de l’homme
et de la bonne gouvernance au Sénégal.
Cette AG constitutive du M23 est bel et bien la mise en perspective
d’une jonction entre les anciens et nouveaux auxiliaires de
l’impérialisme politico-économique et leurs parrains. Ils cherchent
ensemble à retarder encore une fois l’Afrique, en lui imposant des
élites extraverties qui vont instaurer des modèles économiques et des
choix stratégiques anti panafricanistes.
Amadou Lamine FAYE
Coordonnateur de l’Alliance Panafricaniste
Alfaconsulting@yahoo.fr
Wade et Der de grands gâchis
A entendre Monsieur Iba Der parler du vieux, ce jeudi 14 juillet on
est tenté de croire que ce dernier n’aura même pas besoin de battre
campagne pour l’élection de 2012. Des hommages posthumes, pensait mon
voisin. En soi-disant bon républicain, il con¬seille à ses «anciens
amis» de l’opposition de respecter le calendrier républicain qui
voudrait qu’on ne se prononce sur certaines choses no¬tam¬ment les
lois et règlements de ce pays auprès de qui il prétend combattre.
Cette posture de donneur de leçons ne l’empêche pourtant pas de violer
ces lois en tranchant sur le débat actuel concernant la
constitutionnalité ou non de la candidature du «vieux routier».
Monsieur Joseph Ndiaye (paix à son âme) disait de son vivant que
«l’histoire ne ment pas». Il avait raison. Aujourd’hui, il nous a été
encore donné l’opportunité de vérifier sa déclaration, mais mieux son
dire nous a poussés à regarder de l’autre côté pour voir que ce
discours n’engage en rien la responsabilité de l’historien qui peut
mentir sur sa science. Ce monsieur dont nous n’avons nullement besoin
de convoquer une histoire récente qui l’obligeait à voir en son maître
actuel «un diable sorti de sa boîte… aux idées superflues… prétendre
détenir les solutions miraculeuses des maux dont souffrirait le
Sénégal», a épuisé le peu de stock de considération qu’une infime
partie de ce peuple s’obstinait à lui concéder eu égard à son âge.
Cet usurpateur de personnalité qu’une certaine presse aime à appeler
encore «Député du peuple» a délibérément zappé deux points où son
peuple l’attendait le plus ; à savoir les évènements des 23 et 27 juin
derniers et l’affaire Habré. Les erreurs que ce monsieur a commises
sont d’autant plus graves qu’il le serait davantage si aucune réplique
ne lui aurait été apportée. A quel prix a-t-il vendu son âme se
demande-t-on dans les grand-places ? Gardons-nous de dire qu’il l’a
payé bien cher pour accepter de tomber si bas.
Au nom de quelle science Der «l’usurpateur» s’est permis de zapper les
évènements des 23 et 27 juin dont le gouvernement semble avoir
«décrypté le message» et l’affaire Hissène Habré (…). Je ne sais pas.
Monsieur, pour des raisons que le peuple ignore et qui obligent ce
dernier à en donner les raisons qui lui semblent les mieux appropriées
si l’on en juge par vos discours plus soumis les uns que les autres,
vous avez accepté monsieur «le Député du peuple» de vous transformer,
à chaque fois que l’occasion vous en est donnée par votre seul maître,
en laudateur et thuriféraire sans égal lorsqu’il s’agit de peindre
Maître Wade. Vos discours visant à donner du crédit au Président Wade
auraient atteint les buts escomptés si la crédibilité de son auteur ne
souffrait d’aucune remise en cause populaire. Le peuple a fini de vous
croire depuis les premières heures de l’Alternance.
Mais aussi, monsieur le prétendu «Député du peuple», vous avez essayé
de rejeter la déclaration du Président américain qui disait lors de sa
visite au Ghana que : «L’Afrique a plus besoin d’institutions fortes
que d’hommes forts.» Iba en voulant donner un point de vue contraire à
la déclaration sincère de Obama, vous vous êtes ridiculisé, car le
simple étudiant que je suis vous apporte la précision qui suit : Obama
a effectivement raison de poser son avis sur l’Etat de la démocratie
en Afrique. Nous Africains, nous sommes malheureux de constater que
notre continent est malade et appauvri par son élite. Le renforcement
de la démocratie passe nécessairement par la mise sur pied
d’institutions fortes. Monsieur l’historien, loin de moi l’idée de me
mettre dans la tête du Président américain pour savoir l’entendement
exact qu’il donnait à sa pensée. Par contre je sais au moins que
celle-ci peut bien prendre en compte l’idée selon laquelle tout homme
d’Etat est en lui-même une institution. Donc, monsieur l’agrégé en
Histoire, n’est ce pas que votre maître à lui seul incarne une
institution ? Mais également si vous ignorez que toute institution
forte repose sur des hommes qui peuvent être forts ou faibles, je ne
sais pas quel qualificatif placer avant votre nom. Dans l’esprit de la
pensée du Président américain, il est facile de remarquer qu’elle
implique que quel que soit l’individu placé à la tête d’une forte
institution, il ne peut qu’en faire un usage démocratique et
transparent. C’est cela l’idée d’une institution forte. Des leaders
aux idées frauduleuses placées au sommet d’institutions fortes, il en
arrivera des conséquences fâcheuses, non pas à ces institutions qu’ils
représentent, mais plutôt à eux seuls. Les hommes s’en vont et les
institutions demeurent disait l’autre.
A Monsieur le président de la République et Secrétaire général du
Parti démocratique sénégalais, son cynisme nous a encore laissés sans
voix, pour reprendre la formule de l’autre. Permettez monsieur le
cumulateur de fonctions de vous le dire pour ne rien vous apprendre :
vous êtes, comme à votre habitude en de pareils moments, complètement
passé à côté de la plaque.
Monsieur le Président, de grâce arrêtez au nom de vos petits-fils de
manquer de respect à votre peuple en général et à la jeunesse de ce
peuple en particulier. Arrêtez aussi de tout mettre sur le compte de
votre opposition à vous et à votre clan, car votre peuple devenu
mature depuis un certain 22 mars 2009 n’est plus manipulable. Cette
magie de manipuler le peuple seul votre majesté a eu le don de
l’avoir, lorsque vous étiez leader de cette opposition. Suivez mon
regard monsieur le Président.
Le peuple sénégalais est au regret de constater qu’il manque de
sincérité dans le discours de son Président. Vous n’êtes pas aussi
téméraire pour anticiper votre mort certaine avec cette idée de
rapprocher l’échéance 2012, si l’opposition le souhaite. Soyez
sérieux au nom du peuple. Le peuple ne rigole pas monsieur le
président d’un parti du Sénégal. Vous vous permettez de dire que les
promesses n’engagent que ceux qui y croient pour encore dresser à la
minute à votre peuple une liste de promesses. J’ai beaucoup rigolé
lorsque vous vous êtes permis de promettre l’emploi au conditionnel à
ceux qui ne l’ont jamais réclamé (les Bac-). Qui ne peut pas le moins
ne pourra pas le plus. Jamais. (…)
Enfin, monsieur le Président si je peux me permettre de parler au nom
de votre jeunesse dont je fais tout de même partie, je vous dirais que
nous donnons moins d’intérêt à l’âge de notre ministre de tutelle.
Qu’il soit un jeune ou un octogénaire comme vous, cela importe peu
monsieur le président d’un parti du Sénégal. Nous mettons le focus
plutôt sur les compétences. The right man at the right place disait
l’autre. Vous devez vous-même le comprendre ainsi. N’est-ce pas vous
ce vieil homme de près de 90 ans qui dirige un pays composé en
majorité de jeunes de moins de 35 ans ? Dans ce cas, la logique
voudrait qu’on confie notre Sénégal à un Président moins âgé que vous,
au moins. N’est-ce pas ?
Ndiaga NDIAYE - ndiaga83@gmail.com