Le vieillard et les chambellans
‘Abus de faiblesse’
Le congrès d’investiture de Me Wade nous aura au moins apporté cette confirmation : il n’y a plus de ministres, de camarades ou de conseillers autour du président de la République. Il ne reste que des chambellans, des hommes et des femmes qui s’occupent à lui plaire, font assaut d’amabilités, de flatteries et quelquefois de surenchère à son endroit. Ce 23 décembre, ils ont manqué à leur devoir de patriotes si, comme le disait Mark Twain : ’Un patriote c’est celui qui défend son pays toujours, son gouvernement seulement quand il a raison.’ Ils ont, ce faisant, préféré leurs intérêts immédiats et la défense de leurs privilèges, sans aucune garantie car, comme le dit un proverbe, tout ce qui est pourri puera. Car enfin pourquoi lui cachent-ils, tous, cette évidence que martèlent tous les médias du monde : Abdoulaye Wade est un vieillard et un nonagénaire n’est tout de même pas la personne la plus indiquée pour diriger un pays dont 50 % de la population ont moins de vingt ans et où les plus de 65 ans ne représentent que 3,5 % des habitants.Si l’on se fie aux sources dignes de foi, le président Wade serait plus âgé que les présidents Bush père, Gorbatchev et Giscard d’Estaing, trois vieux bonzes oubliés qui ont quitté le pouvoir depuis 18, 20 et 30 ans, respectivement.
La vieillesse n’est pourtant pas un péché, mais elle n’est pas non plus un débat philosophique ou juridique. La vieillesse est un problème d’artères et celles de Me Wade avouent 86 ans (hors Tva, insinue une mauvaise langue), tandis que d’autres leur en reconnaissent quatre vingt dix ! On n’y peut rien : que Me Wade puisse se tenir debout des heures durant (par quels artifices ?), qu’il puisse discourir ou voyager sans mesure, n’y change rien. Il peut retrouver la voix avec du citron et du thé, mais il a perdu à jamais la vigueur et la lucidité de ses quarante ans. Il est plus proche du centenaire que d’un fringant jeune homme et la vieillesse est comme le diabète : c’est tout le corps (physique et mental) qui est miné ! C’est proprement stupéfiant qu’il n’y ait pas une bonne âme, y compris dans sa propre famille, qui prenne le risque de lui dire que ce n’est pas à son âge qu’on entame une carrière de putschiste en violant la Constitution, que ce n’est pas à quatre vingt quinze ans qu’il fera ce qu’il n’a pas pu faire à soixante quatorze!
S’il était au moins à deux doigts de signer la paix en Casamance on aurait été, peut-être, plus conciliant. Malheureusement, jamais la violence n’y a été plus meurtrière. Il n’y a donc personne autour de Me Wade pour lui dire que c’est indécent qu’un Chef d’Etat qui exerce le pouvoir sans partage depuis douze ans n’ait plus pour seule arme pour le conserver que de distribuer à la volée les ressources d’un pays qui figure au 166e rang mondial (sur 182 pays classés) par son Indice de développement humain (Idh). Que personne ne relève cette indignité que, dans un Etat qui se dit de droit et dans l’enceinte même du palais de la République et face au premier magistrat du pays, un homme puisse se vanter, d’avoir volé, triché et violé la loi, et ressortir libre et, mieux, récompensé de quelques millions de francs. ’En 2007, s’est vanté un fidèle et ancien Wadiste, nous avons falsifié l’âge des jeunes garçons qui avaient quinze ans pour qu’ils puissent voter !’. Voila des signes évidents de ce retard d’allumage, de cette ‘absence de réseau’, qui sont les signes mêmes de la vieillesse.
Au fond, les Sénégalais qui aiment Abdoulaye Wade, qui apprécient son esprit vif, son opportunisme politique et ses idées originales, qui sont à la fois soucieux de ses intérêts et de ceux du pays, auraient du invoquer un abus de faiblesse et porter plainte contre son entourage et contre tous ceux qui le poussent à aller à la fois au-delà de ses forces et au-delà de la loi. Ses proches, les visiteurs qui se bousculent au Palais, les foules de militants ‘pavlovisés’ rassemblés sur la Vdn et tous ses chambellans se doivent aujourd’hui, à défaut de lui asséner la semonce de ‘Y en a Marre’, ’ Faux ! Pas Forcé !’, de lui tenir un langage de vérité et lui dire : ’Il se fait tard, grand-père, ne soyez pas Banda, soyez Mandela !’ Demain, ils devront rendre compte d’avoir failli à leur devoir.
Etre Mandela ou Kamuzu Banda
Un homme, en effet, a échappé à cette pression malsaine des courtisans et c’est Nelson Mandela qui, à l’issue d’un seul mandat, et à 80 ans mais en pleine possession de ses facultés, a rendu son lourd tablier de premier Président de l’Afrique du Sud libérée, de son plein gré, pour se consacrer à sa famille. Quel souvenir nous aurait-il laissé s’il avait terminé sa vie politique en disputant le pouvoir à Jacob Zuma ou à Cyril Ramaphosa et s’il s’était compromis dans des manipulations électorales, s’il avait envoyé des gros bras vandaliser des lieux publics, reçu chez lui des faussaires, arraché les affiches de ses adversaires et payé pour se faire élire ?
L’histoire récente de notre continent nous a montré que d’autres chefs d’Etat qui, eux aussi, avaient été adulés, ont mis en danger la stabilité de leurs pays et en péril leur héritage parce qu’ils se sont crus indispensables et se sont perdus dans les pièges tissés par leur entourage. Sur tous les continents et à toutes les époques, la vieillesse des chefs d’Etat a été encombrée de médecins, de charlatans, de marchands d’illusions, d’épouses envahissantes, de rejetons pressés, qui tous profitent de leur faiblesse, de leur somnolence, de leurs humeurs instables, de leur mémoire flageolante. ’Je ne me souviens pas avoir dit cela !’ aurait été la seule justification du président Wade après la colère provoquée par sa bourde contre l’église catholique. Les vieux chefs d’Etat deviennent irrésistiblement des ‘bouchons de liège ballottés par les courants’ et leur âge canonique, l’atmosphère crépusculaire qui règne autour d’eux, alimentent toujours des guerres de succession et les conduisent à écarter tous leurs lieutenants, vite assimilés à des rivaux, et les conseillers qui s’octroient le droit de leur dire la vérité. Ils ont tous une obsession, leur place dans l’Histoire, ce qui les conduits à préférer les éléphants blancs à l’élimination des inégalités sociales.
A des degrés divers tous ont été victimes d’une ‘schizonévrose’, d’un ego démesuré et croissant et les crises et révoltes populaires n’ont eu pour effet que d’alimenter leur paranoïa. Le président Bourguiba avait poussé le sien jusqu’à organiser le déroulement de ses propres funérailles, oubliant sans doute qu’on n’est jamais présent aux siennes pour en contrôler l’exécution. Tout le monde connait le mot de De Gaulle, déçu par les compromissions de Pétain qu’il avait tant admiré : ’La vieillesse est un naufrage !’ Celle des chefs d’Etat peut constituer un naufrage collectif, générer la guerre et le désordre.
Si Me Wade est réélu en 2012, et si Dieu lui prête assez de vie pour terminer son mandat, il aura été le plus vieux à ce poste de tous les présidents africains depuis les indépendances. Sans vouloir l’inquiéter outre mesure, je lui signalerai que, selon les statistiques officielles, il sera bien seul en 2019 : il n’y aura alors au Sénégal que 524 personnes (dont moins de 200 hommes) qui auront son âge et plus !
L’ancien président tunisien, Habib Bourguiba, avait été victime d’un putsch médical à 84 ans au moyen d’un certificat médical signé par sept médecins dont presqu’aucun ne l’avait examiné. Il n’avait plus que quelques instants de lucidité par jour et le coup d’Etat invisible qui avait mis fin à son mandat était le fruit d’un contrat entre les services secrets étrangers et le Premier ministre qu’il avait nommé dans l’espoir de mettre fin aux contestations. Triste fin pour celui que l’on appelait le Combattant Suprême, le fondateur de la Tunisie moderne, et qui, pour rester au pouvoir avait du se résoudre à trafiquer les résultats des élections et donner aux gouverneurs des instructions pour briser toute résistance. Sans succès et cela devrait servir de leçons à ceux qui prônent les mêmes méthodes au Sénégal.
Félix Houphouët-Boigny avait lui aussi conduit son pays à l’indépendance et en avait fait un Etat prospère et accueillant. Mais à quatre vingt huit ans il était toujours au pouvoir, il était Nana Houphouet, le père infaillible qui sommeillait quelquefois dans les réunions ministérielles, sans que personne n’ose secouer sa manche. Tous les bookmakers pariaient sur l’imminence de sa mort mais cela n’empêcha pas ses héritiers putatifs de se disputer le pouvoir et de se lancer des fatwas vengeresses qui allaient plonger la Côte d’Ivoire dans vingt ans d’instabilité, de crimes et de déchirements.
Kamuzu Hastings Banda était de la même trempe que Houphouët-Boigny. Le ‘Lion du Nyassaland’ s’était battu pour arracher son pays à la domination anglaise. Il avait connu l’exil et les cachots. Mais lui aussi n’avait pas compris que le pouvoir use plus qu’il n’instruit, que ce n’est pas en s’y incrustant qu’on est plus apte à déceler la détresse du peuple. Sa fin politique sera encore plus triste que celle de Bourguiba : lui, le héros au passé prestigieux sera battu à plate couture aux élections présidentielles qu’il avait organisées et auxquelles il se présentait contre toute logique, à 88 ans !
Mauvais présage.
Fadel DIA, Ecrivain
Avec l'alternance, l'impunité est érigée en règle par Me Wade, en faveur de son parti et la violence, comme forme d'expression
«L'hypocrisie est un vice privilégié, qui jouit en repos d'une impunité souveraine»
Molière Il est de notoriété publique que le parti démocratique sénégalais (PDS) et son chef, ont toujours adopté la violence tant verbale que physique, depuis la création du parti, comme leur forme privilégiée de la pratique politique. L'histoire révèlera sans doute un jour, qu'ils ont toujours été mêlés, s'ils n'en étaient pas les initiateurs, à la base de toutes les violences politiques qui se sont produites dans notre pays, depuis 1974, date de la création du PDS, jusqu'à nos jours.
Adepte incontestable de la violence dans les faits, Me Wade emprunte cependant officiellement le langage de la paix pour leurrer son monde. Dans l'opposition déjà, il usait de la violence et semait des troubles à tout moment, pour atteindre ses objectifs politiques, en fomentant parfois des complots imaginaires ou simulacres d'agressions. Arrivé au pouvoir, ses premiers réflexes ont été de protéger et de tirer d'affaire, tous ceux qui l'ont servi dans l'opposition, à exécuter ses actes de violence et qui se trouvaient dans de sales draps. Les calots bleus constituent les exécutants les plus zélés de Me Wade, pour exécuter aveuglément, certaines tâches moralement inacceptables, pour des personnes douées de raison et de bon sens humain. C'est ainsi que, tous ceux qui étaient emprisonnés pour crime, ont été graciés par Me Wade aussitôt après son installation au pouvoir. Et aujourd'hui, sous la couverture de l'impunité, ils ne vont même plus en prison, quelle que soit la gravité de leur délit.
En fait, il est aujourd'hui bien établi, que la description qu'avait faite Ousmane Ngom en 1998, du personnage de Me Wade, s'est bien avérée exacte, et se vérifie chaque jour par les Sénégalais de bonne foi. A savoir quand il disait de Me Wade, ceci : « Vous pensez pouvoir toujours, par la ruse, dérouter et déstabiliser vos interlocuteurs…. » Ou « Vous parlez comme un démocrate et vous agissez comme monarque » Il ajouta encore « Avec vous, après vingt-quatre ans sous votre ombre, j'aurais appris beaucoup de choses qu'un homme doit faire ; mais aussi trop de choses qu'un homme qu'un homme ne doit pas faire. C'est pourquoi je reprends ma liberté et je demande pardon à Dieu » Mais Ousmane Ngom a-t-il déjà oublié tout cela ? Et le peuple sénégalais alors, ne lui devez-vous pas aussi un pardon ?
Me Wade opposant, toujours dans ses initiatives de va-t'en guerre, fidèle militant de la violence, avait fait à l'époque appel à l'armée pour qu'elle prenne le pouvoir. Et Ousmane Ngom avait qualifié cet appel à l'armée de subversif et disait : « Ce qui, au regard de la constitution, de nos lois, est un délit grave » et il poursuivait en disant : « Ce qui est sûr, c'est qu'il ne restera pas impuni » Il avait affirmé sans ambages ce que valait réellement Me Wade en disant : « Il est préférable de confier les destinées du pays à un mouton plutôt qu'à Me Wade » Il est évident pour nous tous, que l'auteur de ces paroles est totalement différent de celui que nous pratiquons en ce moment, dans ses fonctions de ministre de l'intérieur de Me Wade. L'inconséquence de l'homme saute aux yeux des Sénégalais et comme son mentor, il a ravalé sans état d'âme, tout ce qu'il avait si justement bien dit, de Me Wade. Mais, une chose est tout même claire et incontestable, les deux hommes partagent un dénominateur commun, celui de « Ma waxoon waxeet » et « les promesses n'engagent que ceux qui y croient » Ceci n'est-il pas d'ailleurs commun à tout le camp présidentiel ?
Ainsi, le malheur de notre pays est d'avoir placé à sa tête par erreur, de tels hommes sans éthique, antivaleurs par nature ou d'essence. Voilà pourquoi, des actes et mesures très graves ont été pris par Me Wade dès son installation au pouvoir ; et dont la plupart, dans leur écrasante majorité, sont en violation flagrante des lois de la République ou, sont entachés d'impunité notoire, si toutefois les délits étaient commis par ses partisans. C'est ainsi que Me Wade a libéré les assassins de Me Babacar Seye, a fait voter la loi très controversée, portant amnistie des crimes de sang commis entre 1983 et 2004, de Issidore Ezzan. Les 2000 victimes de la tragédie du bateau Le Joola ne connaissent toujours pas, les véritables responsables de la plus grave catastrophe maritime de l'humanité, parce que, l'enquête en a conclu ainsi. Depuis l'avènement de Me Wade le 19 Mars 2000, nous comptons de nombreux crimes dans lesquels, des hommes du pouvoir, de la Police ou de la gendarmerie sont incriminés et jusqu'ici, aucun d'eux n'a été élucidé. Tous ces crimes, partant de celui commis sur l'étudiant Balla Gaye en 2000, jusqu'au dernier sur Ndiaga Diouf le 22/12/2011 portent la marque de l'alternance ou plutôt du PDS. La justice est jusqu'à présent incapable de mettre un visage sur leurs auteurs. S'agit-il de crime parafait ou de l'impunité? Non, point du tout ! C'est plutôt ce que dit Jean Richepin en ces termes : « Un crime n'est véritablement un chef-d'œuvre que si l'auteur reste impuni. D'autre part, l'impunité n'est complète que si la justice condamne un faux coupable. »
Il est reconnu de par le monde, que, l'abus du pouvoir enfante tous les crimes et parfois les plus odieux. Notre pays baigne de plus bel dans l'impunité totale à tous les niveaux, motivée par un homme qui ne se reconnait plus, en dehors des délices du pouvoir. Cet homme est même prêt à tout et contre tout, pour demeurer au pouvoir ad vitam aeternam. Quand un homme est arrivé à ce stade, contraint par le poids de l'âge, avec un tel état d'esprit, il perd complètement la raison, donc capable de mettre son pays inconsciemment, dans une insécurité permanente, rien que pour garder le pouvoir. Et Patrick Poivre d'Avoir nous mettait en garde en ces termes : « Il est dangereux de remettre les clés de la République à un homme tenté par le pouvoir personnel. » C'est l'erreur que nous avons faite au Sénégal, en confiant le pouvoir à Me Wade.
Par conséquent, ce qui devait arriver arriva. Et, il n'y a pas lieu de nous étonner outre mesure, car le plus grave, reste à venir, s'il ne quittait pas le pouvoir en 2012. Cette menace est une raison majeure pour que toutes les forces patriotiques au service de notre pays, fassent de la mobilisation générale et de la cohésion parfaite des forces vives, leurs préoccupations principales avant tout. L'exemple du rassemblement du M23 du 23 Décembre, est un exemple et une voie obligée à suivre. Me Wade et son camp tenteront à tous les coûts, toutes sortes de provocations et de manipulations imaginables, pour déstabiliser son opposition ; quitte même, à l'entrainer dans des troubles et autres violences, qui lui serviront de prétexte fallacieux, s'il n'est pas assuré de se représenter pour un 3e mandat et de remporter l'élection présidentielle, à reporter l'échéance du 26 février 2012, sine die.
L'attaque par une bande armée, perpétrée à la Mairie d'arrondissement Baobab-Mermoz est vue, sous tous les angles, comme une provocation pure et simple du pouvoir. C'est ce point de départ qui a précédé la riposte de Barthélemy Dias que l'on occulte, et il n'y a pas de fumée sans feu. Cette opération participe bel et bien à l'exécution d'un plan de complot ourdi et planifié par le pouvoir, pour hypothéquer la tenue à date et dans la transparence, d'une élection libre et démocratique. C'est en effet, une véritable campagne d'intimidation en direction de l'opposition qui est déclenchée et en mise en orbite, avec la complicité du Commandement territorial et de certains Services de l'Etat inféodés au PDS et au-delà, contre un vote libre des populations, dans un climat de paix et de sécurité. Comme on le dit si bien, la violence c'est l'arme des faibles et ceux qui n'ont pas des idées fortes comme arguments à opposer à leurs adversaires. Etant adeptes notoires de la violence et bénéficiant de l'impunité offerte, le PDS et sa coalition, ne pouvant trouver leur salut pour 2012, que dans la violence généralisée, s'engouffrent dans la brèche.
Voilà pourquoi, les citoyens et patriotes épris de paix et de justice, mais déterminés ne doivent pas se laisser faire et moins encore, de permettre un coup de force du pouvoir et ses alliés. Nous devons demeurer très vigilants et solidaires dans l'action collective, face à un seul et unique adversaire, un pouvoir aux abois, prêt à faire feu de tout bois. Nous devons considérer tous ces appels voilés à la paix, de prétendus marabouts caméléons comme Moustapha Cissé de Pire,-qui a répété textuellement le même discours de 1999, à l'époque en faveur de Diouf- qui ne situent jamais de manière nette et claire les responsabilités de l'Etat dans les malheurs qui arrivent à notre pays. L'Etat, étant seul à disposer du monopole et du commandement des forces de l'ordre, pour assurer la sécurité de nous tous citoyens sans exclusive, doit être à équidistant entre les acteurs. Le maintien de l'ordre est du ressort exclusif de l'Etat. Mais, quand le pouvoir emploie les forces publiques, qui sont payées par nous les contribuables au service exclusif du parti au pouvoir, sans que ces prétendus marabouts, messagers soi-disant de la paix, ne condamnent et dénoncent une telle pratique, c'est parce qu'ils sont complices du pouvoir dans son entreprise, pour des raisons obscures, qui seront éclairées au grand jour demain. C'est vrai qu'on dit parfois que : L'Etat a le monopole de la violence ! Mais c'est dans la mesure où, cette violence de l'Etat est exercée et appliquée contre, ceux-là qui sèment les troubles publics et les agressions sur les paisibles citoyens, comme par exemple ce qui se passe après les séances de luttes. En vérité, la violence est congénitale au PDS, c'est ce que nous devons tous savoir une bonne fois pour toute. Leur escalade ne s'arrêtera que contre une force bien organisée de tous les patriotes de notre pays, pour faire face à une machine de violence qui tente de nous écraser.
Gaye Mandiaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com
AFFAIRE BARTHELEMY DIAS : Quels statuts et pouvoirs de police pour les maires au Sénégal ?
Le maire est le personnage central de sa commune. Par sa personnalité et ses idées, il influe sur la gestion et le développement local et la paix sociale. A ce titre, il agit avec plusieurs casquettes ou écharpes :
a) - en qualité de représentant de l'Etat, sous la responsabilité du gouverneurs, du préfets ou du sous-préfet ;
b) - en qualité de mairie, par sa personnalité et par la qualité de ses contacts personnels, le maire exerce souvent une influence pour :
- attirer des entreprises vers sa commune ;
- négocier des contrats ou conventions avec le département, la région ou l'Etat, par exemple pour financer un projet de développement local.
c°) - en qualité d'élu local, il agit dans le cadre de l'intercommunalité pour le développement socio-économique à l'échelle de l'agglomération ou de sa commune
Aujourd'hui, «l'affaire Barthélemy Dias» relance le débat sur le statut des maires au Sénégal. Mieux, quelle pourrait être la place des maires dans le réseau des acteurs locaux de sécurité ?
Dans le cadre des réformes envisagées par l'Etat, notamment par le ministère de la Décentralisation et des Collectivités locales (s'il ne l'est pas encore), le maire pourrait exercer la fonction d'officier de police judiciaire avec l'aide des policiers municipaux (agents de la police judiciaires) pour la constatation des infractions, la réception des plaintes et la délivrance de contrevention et le maintien de l'ordre dans le périmètre communal sous le contrôle des cours et tribunaux, notamment le Procureur de la République. La raison est qu'au niveau local, il existe une multiplication des acteurs intervenants en matière de sécurité et, sans les maires qui ont leur rôle à jouer pleinement.
En effet, il devrait intervenir pour répondre à la «demande sociale » qui revêt deux caractéristiques:
- elle est perçu comme une «situation d'insécurité » qui touchent le plus souvent aux biens que les personnes (occupation du domaine public, mendicité, délinquance juvénile, drogue, intimidation d'élus ou des populations, etc..) ;
- l'opinion exprime une demande de réponse de la part de la municipalité car le maire est le premier magistrat de la commune, et comme tel, il doit peser sur la sécurité locale. En effet, la sécurité est un axe de remise en cause de leur légitimité politique du maire. D'où l'envoi de nervis contre Barthélemy Dias. Par qui et pourquoi ???!!!
Aujourd'hui, les maires doivent être en quête de «moyens » pour répondre rapidement aux problèmes de leurs administrés en matière de sécurité. Or, ils sont limités par une triple contrainte :
- une contrainte juridique : leur pouvoir d'action est limité en matière de police. Ainsi, ils se trouvent dans une position ambiguë. En France, ils possèdent depuis la loi de 1884, des responsabilités importantes en matière de police, mais ils ne peuvent disposer d'agent de police municipale qu'aux prérogatives très limitées. Ceci explique, pour une large part, l'indétermination des maires dans le domaine de la sécurité. D'où la complexité de « l'affaire Barthélemy Dias » qui nécessite un débat national pour redéfinir le rôle des maires en matière de sécurité.
- une contrainte fonctionnelle : les politiques de sécurité se sont recentrées sur les administrations régaliennes comme la police et la gendarmerie. Le plus souvent, ce sont les autorités administratives (gouverneurs, préfets et sous-préfets), les autorités militaires et paramilitaires qui se positionnent alors comme les acteurs clés des scènes locales. A titre d'exemple, le commissariat de Kafrine est mieux loti que la mairie. Cet exemple peut être multiplié à l'infini au Sénégal. A cela s'ajoute l'absence de programmes de prévention dans les politiques de sécurité au niveau local. Ce double phénomène va déstabiliser les municipalités qui vont peiner à trouver leur place sur la scène locale de sécurité.
- une contrainte idéologique : il s'agit d'une contrainte prégnante chez les maires de gauche dont le référentiel d'action est la prévention sociale. Ainsi, le régime libéral devrait comprendre que la sécurité n'est un objet d'intervention que si le problème est traité selon une approche prenant la forme d'actions préventives en direction, d'une part d'une population cible et d'autre part de manière globale sur un territoire. Par exemple, un programme politique s'appuyant sur des négociations politiques aideront à régler le problème des jeunes dans le maquis à la périphérie de Ziguinchor, de Bignona ou d'Oussouye pour la paix définitive en Casamance.
Sous ce rapport, avec «l'affaire Barthélemy Dias» n'est-il pas urgent pour le ministre de la Décentralisation et des Collectivités locales de finaliser la réforme sur le statut des maires, dans un cadre interministériel avec l'appui du Premier Ministre, du Ministre d'État Ministre de l'Intérieur, du Ministre d'État Ministre de la Justice, du Ministre d'État Ministre des Forces Armées et de consultants nationaux et internationaux pour la définition d'un véritable statuts et de pouvoirs de police pour les maires au Sénégal ?
Par Malick Cissé - Consultant-Expert
Congrès d’investiture du Pds : La symbolique de l’aphonie de Me Wade
Dans le registre des voies impénétrables du Seigneur, notre Créateur intercède parfois par des signes pour nous indiquer le chemin à emprunter afin de préserver une communauté bénie des affres de la division et des conflits. Dieu est en nous à travers les humains et, avec sa mansuétude envers ses serviteurs, lorsque nous sommes en proie à des difficultés inextricables au milieu d’un contexte historique où des décisions capitales doivent être prises pour notre destin, l’Omniscient et l’Omnipotent intercède le plus souvent pour nous guider dans le bon choix par des messages que les gens de l’esprit ou du livre peuvent déceler et décortiquer.
Le congrès d’investiture du Pds et de ses alliés pour légitimer et officialiser une candidature des plus problématiques, au regard de la tension perceptible dans le pays jusqu’à ce que mort d’homme s’ensuive (paix à son âme) et au vu de l’angoisse des Sénégalais et des citoyens de ce monde sur les risques et enjeux de cette candidature, aura été un instant grave pendant lequel un message divin est apparu. En effet, l’aphonie de Me Wade, au moment précis où il devait s’adresser à ses «frères» qui l’ont proposé pour défendre leurs couleurs aux joutes présidentielles prochaines, au point qu’il ne puisse à voie audible exprimer son acceptation et diffuser son message solennel, n’est pas un fait anodin pour ceux qui savent interpréter l’apparition d’événements imprévus dans la marche du temps. Pourtant, au cours de ce vendredi saint du 23 décembre de l’année finissant qui a vu la consécration du choix d’un homme par une assemblée pour diriger des troupes, l’extinction momentanée de la voix de l’investi pourrait ne pas arriver à l’heure H, si un autre jour était retenu pour l’événement ; Mais, Dieu avait programmé l’inattendu ce vendredi saint, au cours de la procession. Si bien que le message qui en découle s’identifie à un choix manifestement préjudiciable à la communauté pour ne pas dire un mauvais présage.
L’investiture d’un candidat est l’aboutissement d’un processus propre à une formation politique de désignation d’une personne pour conduire une troupe à des compétitions et, éventuellement, pour diriger une Nation. Cette désignation obéit au respect de nombre de critères dont le principal devrait être, au-delà de la représentativité dont il est lié, le critère de responsabilité pour la sauvegarde de la stabilité sociale et la paix civile. Toutefois, si le choix d’un homme, fut-il dépositaire d’un parcours élogieux pour conduire ses troupes, est guidé principalement par des soucis qui s’éloignent des intérêts de la communauté allant de la sauvegarde de biens mal acquis et de protection d’affidés ou de progéniture ayant commis des fautes avérées, on s’écarte de la voie de la vérité qui est celle de Dieu et du peuple. A partir de ce moment, il y’a lieu de s’angoisser d’une investiture, quand, dans les formations politiques, les choix ne sont plus guidés par la responsabilité devenant un phénomène pouvant conduire le pays vers les sentiers de la division et des conflits .Or, l’investiture de Me Wade par le Pds et ses alliés n’est pas guidée manifestement par la responsabilité pour au moins deux raisons fondamentales.
- La légalité constitutionnelle : Le mandat du président de la République qui a couru entre 2000 et 2007 n’est certes pas régi par la Constitution de1963, mais bien par celle de 2001 et, à ce titre, il est évident que cette mandature est prise en compte dans le calcul, comme expressément précisé d’ailleurs par l’article 104 de l’actuelle Constitution. Il s’y ajoute qu’aucun constitutionaliste sénégalais jusqu’à ce jour n’a soutenu la recevabilité de la candidature de Me Wade en 2012.
- La morale : Il est quasi certain, en raison de l’âge avancé du candidat investi par les Libéraux, que le prochain septennat ne puisse être poursuivi jusqu’à son terme au vu de la survenue d’une incapacité probable de celui qui doit diriger les Sénégalais pour pouvoir les mener à bon port jusqu’en 2019, à moins que Me Wade soit un surhomme.
Nous espérons que raison sera gardée en dépit des convulsions actuelles avec l’éclairci de la providence résultant de l’aphonie de Me Wade lors du congrès d’investiture du Pds.
Kadialy GASSAMA
Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque