ANOCI course contre la montre
Négociations avec Idy, son état de santé, la hausse des prix… Ces questions brûlantes que Wade a esquivées
Article Par SERIGNE SALIOU SAMB,
Paru le Mercredi 5 Sep 2007
Une fois de plus, le président de la République a pris de court ses concitoyens qui l’attendaient sur les grandes questions qui agitent le landerneau socio-politique du Sénégal depuis son départ en congé, il y a un mois. Devant les officiels et la presse qui avaient fait le déplacement à l’aéroport Léopold Sédar Senghor, Me Wade n’a pipé un seul mot. Une attitude qui nourrit encore les supputations sur les « calculs » du Président.
Ceux qui priaient pour que le président de la République se prononce sur ses « négociations » avec Idrissa Seck, son état de santé ou encore sur la hausse des prix des denrées de consommation ont vite déchanté. Et pour cause, Me Wade qui a foulé le tarmac de l’aéroport international Léopold Sédar Senghor, hier aux environs de 17 heures, en provenance de Genève, a cultivé l’omerta. Il n’a pas fait la moindre déclaration au grand dam des journalistes qui voulaient l’interpeller sur les sujets brûlants de l’heure. La messe était déjà dite lorsque Me Amadou Lamine Sall, porte-parole du Président, est venu dire aux journalistes que son « patron » ne ferait aucune déclaration. Même la Rts n’a pas eu droit à ses « questions préparées et orientées ». Me Wade s’est contenté d’écouter l’hymne national et de saluer les membres du gouvernement, de l’Assemblée nationale et les autres invités triés sur le volet. L’attitude de Wade ne fera que relancer les supputations au moment où le front social s’agite avec les grèves programmées des syndicats de santé et d’enseignement et les menaces de hausse du prix du pain. Par ailleurs, le silence « calculé » de Wade n’augure rien de bon pour certains ministres devenus « indésirables ». Car hier, un très proche collaborateur du président de la République nous a fait part de la colère de ce dernier contre « des membres du gouvernement qui ne travaillent pas et qui n’ont pas le bon profil ». Quant à l’idée des assises nationales convoquées par l’opposition sénégalaise, elle dépend, en partie de la réponse que le président de la République pourrait éventuellement lui donner.
CHANTIERS DE L’ANOCI
Une course contre la montre dont l’issue reste aléatoire
lundi 10 septembre 2007, par Nettali /
Sous la houlette de Kébou Ndiaye, Directeur des infrastructures routières de l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci), une visite guidée des travaux a été effectuée sur le tronçon qui va du Bloc des Madeleines à l’aéroport de Yoff, sujet du focus de la Première Fm. Les travaux battent leur plein, mais finiront-ils à temps ?
Sur la route, une bande en béton sépare les deux voies. Une bande que d’aucuns jugent trop élevée. « Cela empêche certains Sénégalais de faire de l’indiscipline sur la route », explique M. Kébou Ndiaye, Directeur des infrastructures routières de l’Anoci. Des passages piétons, on n’en voit pratiquement pas. « Si on les avaient ouverts un peu plus tôt, les gens allaient les utiliser alors qu’on n’a pas les panneaux qu’il faut à ces endroits-là. C’est là que les piétions vont passer, mais avant, nous allons mettre des dos-d’âne réglementaires pour freiner la vitesse des véhicules parce que ce n’est pas une autoroute », rétorque le guide qui s’arrête à hauteur du premier tunnel. L’ouvrage semble lui convenir, mais pour plus de prudence, des modifications sont prévus : « C’est étroit, on est en train de rallonger. On va créer une voie pour desservir certaines infrastructures ». Aucun aspect n’est négligé par les experts routiers, l’assainissement des sites est également pris en compte. « Les eaux qui passent ici viennent de très loin. Il y a certaines eaux de ruissellement qui nous viennent de la Vdn et qui vont vers la mer, on est obligés d’en tenir compte. Aujourd’hui, aucun concessionnaire de réseau ne viendra couper la route pour soi-disant faire traverser une canalisation etc. Nous avons tout mis dehors », selon le Directeur des infrastructures routières de l’Anoci.
Sur la deuxième partie du trajet, c’est un tout autre décor qui s’affiche. « C’est la Corniche qui continue, depuis le Bloc des Madeleines. On est en train de construire ici un pont. La route va passer par là, monter sur le pont. On va mettre des remblais ». Mosquée de la Divinité, une route est prévue pour surplomber le site et les visiteurs n’auront pas de mal à y accéder. « On a fait un accès provisoire pour la mosquée de la Divinité ». Toute une architecture est déployée pour sécuriser et embellir les alentours de la mosquée. « Ici, pour traverser, soit on faisait un pont suspendu qui allait coûter beaucoup d’argent, mais on a préféré nous coller en flanc de colline », soutient M. Ndiaye. Belle transition pour parler du coût des chantiers, mais le guide entretient le flou : « Cela nous coûte beaucoup de milliards, mais je ne peux en parler (rires) ». Il en profite pour apporter des précisions quant aux moyens nécessaires pour la réalisation d’une bonne route, parlant au passage du rapport des architectes. « Les architectes ont dit : voilà le coût kilométrique… Vous avez vu l’ouvrage qu’on va faire ici ? Il faut des remblais sur à peu près 12m. Cet ouvrage va coûter des centaines et des centaines de millions. Il ne faudrait pas que les gens viennent dire des coûts linéaires comme ça là. Il faut voir qu’est-ce qu’il y a dans cette route-là ? Vous avez vu combien de ponts nous sommes en train de créer sur cette route ? C’est des ouvrages ponctuels qui sont là et qui coûtent des millions et des millions », martèle le Directeur de infrastructures routières de l’Anoci. Après le camp de Ouakam, on emprunte une route entre deux collines. « On a taillé la colline. Regardez, je vous laisse deviner sur quelle profondeur. Accident géologique : dans cette masse montagneuse-là, il y a eu une lentille de sable de dune emprisonnée à l’intérieur ». Mais les techniciens trouvent une parade pour sécuriser la route.
Pourquoi avoir creusé une colline pour faire une route ? Réponse : « Nous sommes obligés de passer par là pour ne pas créer un antécédent. Parce que Ouakam avait déjà fait son lotissement pour l’extension du village. En voulant éviter ce lotissement-là, nous sommes tombés sur cette colline et il n’y a jamais eu de revendication venant de Ouakam ». Le choix de concentrer les travaux sur le tronçon Bloc des Madeleines-Aéroport s’explique parfaitement : « C’est dans cette zone-là que va se faire la conférence, c’est dans cette zone qu’il y aura 60% de l’hébergement des délégations, tout va se passer dans cette zone-là. Et nous avons voulu relier cette zone-là au centre-ville, le centre des affaires ». Pour faciliter l’accès au centre-ville, plusieurs échangeurs sont en construction : « Au niveau de la place Omvs, là où il y a l’intersection de la route de Ouakam, de Bourguiba etc., on fait un pont long à peu près de 150m avec 20 giratoires pour capter l’ensemble de ces flux qui viennent de Bourguiba, de Karack, du Point E etc. Le deuxième échangeur, nous le mettons au niveau de l’ancienne piste. C’est un pont avec deux giratoires de part et d’autre. Le troisième, c’est au niveau de Sipres, là où débouchent les deux fois deux voies venant du camp pénal. Plus l’échangeur qu’on va mettre au niveau du Cices ; là aussi on a cassé le pont existant et on va faire un échangeur complet à cet endroit-là, un échangeur à trèfle ». Cette visite permet de constater de visu l’avancée des travaux de l’Anoci. Mais on peut d’ores et déjà dire que les experts ont du pain sur la planche, car les travaux sont en pleine réalisation et on serait tenté de se demander si ils arriveront à leur terme avant la tenue du Sommet de l’Oci prévue en mars 2008.
L’intellectuel face à la politique
En dehors des tenants du pouvoir, des leaders ou porte-parole de partis d’opposition et autres membres de la ‘société civile’, la majorité des intellectuels, même si elle ne se tait pas, garde une distance inquiétante par rapport à la politique. Dès lors, il me paraît opportun de poser un certain nombre d’interrogations. La politique est-elle un domaine réservé aux seuls militants des formations partisanes existantes ? Est-elle aussi l’affaire de tout citoyen, notamment celle de celui qui se prétend intellectuel ?
D’ailleurs qu’est-ce qu’un intellectuel ?
Le commun des Sénégalais suppose que, dès qu’on sait lire et écrire le français, on est intellectuel. Il est bon de faire comprendre tout de suite que l’intellectuel ne se définit pas en s’opposant à l’analphabète, tout comme c’est une erreur symptomatique d’un complexe qui ne dit point son nom de ne pas tenir compte, en estimant le taux national d’alphabétisation, des érudits du Coran, des arabophones et de ceux qui utilisant à merveille à l’oral comme à l’écrit les langues nationales.
L’intellectuel, différent du citoyen qui travaille de ses mains parce que manœuvre ou technicien, ‘wacc raxasu’ (celui qui se lave après le travail) dit-on familièrement, n’est pas forcément un universitaire bardé de diplômes, qui a acquis une somme de connaissances livresques ou bien un cadre opérationnel ayant une compétence dans un secteur professionnel bien déterminé.
L’intellectualisme est une façon de percevoir les choses et les êtres, un comportement face aux problèmes qui se posent à l’homme et à son environnement général. L’intellectuel interroge sans répit le monde et les réponses qu’il accepte, sont celles qu’il a vérifiées, mieux celles auxquelles il aboutit après une période de réflexion, d’observation et d’analyse.
Les mémoires et les thèses présentées dans nos universités sont presque toujours des œuvres de compilation, de précieux répertoires d’idées semées çà et là par des penseurs d’autres horizons et d’autres époques. Mais une thèse, ça doit apporter un plus, attirer l’attention sur quelque chose de nouveau. Il est, certes, bon de s’informer sur ce que des hommes ont pensé et réalisé avant nous. Mais ce savoir ne fonde le progrès que si nous l’enrichissons et l’adaptons à notre temps et aux réalités sociales, culturelles et économiques que nous vivons. Il faut que, de plus en plus, les intellectuels marquent leur présence en se rapprochant du peuple, en allant à la redécouverte du pays profond pour s’imprégner des vrais problèmes qui doivent constituer les bases fondamentales de leurs réflexions.
L’intellectuel dont le Sénégal a besoin, aujourd’hui, ce n’est pas celui qui sert de faire-valoir à un pouvoir en place ou de caisse de résonance à des positions dont les finalités échappent à son contrôle, mais celui dont les idées pèsent d’un poids certain dans le choix d’un projet de société et dans l’orientation des décisions qui déterminent le devenir de la nation.
Malheureusement, l’intellectuel libre de pensée et d’action, ayant des initiatives novatrices et constructives, qui, selon les mots de Sartre, ‘refuse d’être le moyen d’un but qui n’est pas le sien’, est absent du champ où s’exerce le pouvoir. La place qui doit être la sienne, au cœur de la cité, est occupée par le ‘politicien’.
Avant de parler de cet animal devenu le prédateur le plus nocif de l’ère post-coloniale, sous nos cieux, voyons ce qu’est la politique. Au sens noble, la politique est l’art de gérer la société, l’ensemble des pensées-actions qui concourent à une meilleure organisation de celle-ci. Ainsi comprise, la politique devrait intéresser tout habitant de la cité, tout citoyen, en un mot, tout actionnaire de l’entreprise commune qu’est la nation, et pour laquelle nous devons, chacun et tous ensemble, nous engager de façon désintéressée. ‘Ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais plutôt ce que vous pouvez faire pour votre pays’, conseille en substance l’inoubliable John F. Kennedy.
Avec le temps, la politique a été dévêtue de son sens premier, travestie qu’elle est devenue par ceux qu’on appelle les ‘politiciens’ comme on appelle ceux-ci ‘mécaniciens’, ceux-là ‘professeurs’ et d’autres ‘magistrats’.
La politique s’est transformée en véritable gagne-pain. Le ‘politicien professionnel’ qu’a fustigé le juge Kéba Mbaye, à l’occasion de son cours magistral à l’Ucad : ’L’éthique, aujourd’hui’ rapporté dans les colonnes du quotidien Wal Fadjri n°4126 du 15 décembre 2005, entreprend des actions non pour servir la cité, mais pour se servir des ressources de celle-ci, en manipulant hommes, femmes et jeunes. Si l’intellectuel prend ses distances par rapport à la chose politique, c’est parce qu’au lieu du cadre d’échanges pour poser des actes constructifs au bénéfice de la cité qu’il doit être, le parti, devient un champ de conflits, de tiraillements, de rivalités fratricides où prospèrent le mensonge, la corruption et les combines dégradantes.
S’il y a une catégorie de citoyens dont il faut se méfier comme du sida, c’est bien celle des politiciens. Le politicien n’a aucune compétence dans un domaine quel qu’il soit. Ni savoir, ni savoir-faire. C’est un intrigant. Il n’a pas de métier, le plus souvent. Il n’a pas de morale. Dans la plupart des cas, c’est un Sdf (sans domicile fixe). La raison fondamentale qui éloigne l’intellectuel de la politique, c’est le manque d’éthique et d’abord les mœurs de la faune parmi laquelle les militants de base sont recrutés. Tout le monde peut vérifier que les personnes abordées dans les quartiers pour grossir les rangs des comités et autres secteurs politiques sont en général des analphabètes au sens large du terme, de vieilles personnes n’attendant plus grand-chose de la vie, des adolescents rejetés de l’Ecole ou de l’Université et des femmes indépendantes d’esprit et de conduite. Tout bien considéré, on est en droit de se demander si c’est l’intellectuel qui dédaigne la politique telle qu’elle est pratiquée ou si c’est plutôt les animateurs de celle-ci qui le contournent soigneusement.
En politique, la fin justifie les moyens comme l’ont bien assimilé les adeptes de Machiavel. Osons aussi admettre que beaucoup de dictons bien de chez nous cautionnent les comportements que nous déplorons. En voici quelques-uns :
- Leketu kese naxul ay bey ! (Une calebasse vide ne distrait point un caprin) - Mag du sëgg fu dara nekkul ! (Un homme sensé ne se baisse pas quand il n’y a rien à ramasser.)
- Mag du fecc ci Yalla na dee ! (Un homme sensé ne danse pas à mourir pour rien)
- Njerin loo fekke ! (Le bien ne profite qu’au vivant !)
Il est désolant de surprendre des personnes couvertes de cheveux blancs philosopher à propos de la politique, en avançant : Po la tigi ! (C’est un jeu, assurément) ou pire : Fii la yem, demul alaxira (Elle s’arrête ici-bas, elle ne se prolonge pas dans l’au-delà).
En vérité, la politique est un jeu. Comme tel, elle repose sur des règles claires et précises dont la mère de toutes est la Loi fondamentale ou Constitution. Elle n’est ni jeu d’enfants ni jeu de dupes. Elle est la prédilection des esprits fins et entreprenants. Si la politique était un jeu au sens négatif du terme, je me demanderais pourquoi des hommes et des femmes respectables et même des chefs religieux s’en mêlent.
L’assassinat politique est une des conséquences graves d’un credo tel que celui de Machiavel tandis que les dictons cités expliquent facilement pourquoi le militantisme alimentaire et l’achat des consciences sont choses courantes dans notre pays. Au cours de certaines réunions, quand des personnes déçues de la politique confessent : ‘Nous sommes découragés car chaque fois que nous soutenons quelqu’un, dès qu’il est élu, il nous oublie.’, je leur rétorque : ‘Pourquoi voulez-vous qu’il vous soit reconnaissant puisque votre soutien n’est jamais désintéressé. Vous réclamez des frais de transport, de l’argent de poche et souvent beaucoup plus. Une prostituée qui attrape une grossesse ne peut accuser personne de ce qui lui arrive. Le militantisme alimentaire est comme la prostitution. Soutenez ceux qui vivent parmi vous, partagent avec vous le meilleur et le pire. Réclamez-leur seulement la vérité, l’intégrité, la justice et la loyauté.’
‘Se salir les mains’, prône Jean-Paul Sartre. Certes. Cependant, il faut comprendre qu’il s’agit de mettre la main à la pâte, de refuser de croiser les bras ‘en l’attitude stérile du spectateur’, comme le dit Césaire.
A la décharge des intellectuels sénégalais, il est bon de noter que ce sont eux qui ont conduit le pays à l’indépendance, sans heurt. Même si, en 1958, au moment du référendum, on dénombre deux blocs antagonistes : ceux qui sont favorables à une indépendance dans la Communauté franco-africaine, d’une part et les ‘porteurs de pancartes’ qui réclament une indépendance unilatérale, d’autre part. Dans les premières années de l’indépendance, les intellectuels ont bien accompagné les actions de construction de la jeune nation sénégalaise et de façonnage de l’homo-senegalensis par l’éducation et la culture dont les deux axes étaient et demeurent l’enracinement et l’ouverture. Deux périodes de rupture sont intervenues :
1962 : l’arrestation du président du Conseil des ministres accusé de tentative de coup d’Etat.
1968 : année de crise majeure sur le plan international que le Sénégal a subie.
Sur la scène politique surgissent des jeunes comme Djibo Kâ et Oumar Blondin Diop. Alors que le premier est récupéré par le régime socialiste d’alors, le second meurt par suicide en prison. Le parti unique s’essouffle vite et le Parti unifié n’endigue pas la clandestinité. Les intellectuels communisants sont actifs et mettent en ébullition le front syndical, politique et social. En 1974, Senghor, qui prépare sa sortie par la grande porte de l’Histoire, change le sigle de l’Union progressiste sénégalaise (Ups) qui devient le Parti socialiste (Ps) et autorise la création de trois autres partis correspondants à autant de courants de pensées : le communisme, le libéralisme et le courant conservateur. Les observateurs considèrent que Senghor, ayant réservé le socialisme à son parti qui sollicite et obtient une adhésion à l’Internationale socialiste, à cause de l’imposition de courants de pensées, veut habilement exclure de la course à la magistrature suprême son rival redouté de l’époque, le savant égyptologue Cheikh Anta Diop. A défaut de pouvoir agir sous l’idéologie travailliste, Me Abdoulaye Wade se glisse sous le manteau libéral et assure que le Parti démocratique sénégalais (Pds) est un parti de contribution. L’anecdote veut que ce soit un vieux sage de ses militants qui lui a recommandé : ‘L’habit peut-il changer la vertu ? Si l’habit ne change point la vertu, travaillons en travaillistes sous le manteau du libéralisme !’
Est-ce le multipartisme limité, voire orienté et imposé qui aggrave la distance de la majorité des intellectuels qui prennent du recul jusqu’à négliger le vote ? En tout cas, l’abstention massive des intellectuels, des jeunes lycéens et étudiants, favorise l’occupation de la scène et le positionnement de plus en plus renforcé des politiciens analphabètes, dont la consécration est intervenue en 1983, avec l’entrée au Parlement de députés ne sachant ni lire ni écrire le français. En fait, les analphabètes et les couches défavorisées de la société constituent la gigantesque marée électorale qui porte au pouvoir un leader politique. Ils se contentent de billets de banque, de sacs de riz ou de semoule, de paquets de sucre et de ‘xartum’ et n’ont que faire d’idéologies importées et peu adaptées à nos réalités. Leurs comportements déplorables trouvent leur justification dans une vision du monde étroite et égoïste.
Tandis que ces militants prompts à transhumer investissent l’arène politique, les intellectuels se taisent ou critiquent, mais ne réussissent guère à changer les choses, car le changement ne peut venir que des urnes, non des salons de thé, des salles de conférence ou de la rue où ne règnent qu’anarchie et violence. La longue marche des partis d’opposition et la longévité de l’Ups devenue Ps au pouvoir n’ont pour cause que l’attitude de plus de la moitié des Sénégalais, notamment des intellectuels et de la jeunesse qui ont pendant longtemps boudé les urnes.
Le 19 mars 2000 et, avant cette date, le 27 février 2000, une mobilisation salutaire a enfin eu lieu, car ceux qui souhaitaient le changement ou Sopi ont finalement compris qu’il fallait s’inscrire sur les listes électorales, retirer leurs cartes d’électeur et, le jour J, se rendre à un bureau de vote pour accomplir leur devoir de citoyens. Voter, c’est revendiquer et assumer sa part de responsabilité dans la gestion du pays ; c’est choisir et assumer son choix. Il n’est pas responsable de laisser les autres choisir à notre place. C’est fort de ces constats que l’intellectuel, de plus en plus, essaie de se faire une juste place en politique. Je dis bien ESSAIE.
En effet, quand on n’a pas le profil du militant tel que décrié tantôt, les difficultés ne manquent pas pour être admis et reconnu dans les instances de base des formations politiques où certains sont déjà installés comme dans leur propre maison. L’intellectuel n’est pas toujours le bienvenu dans ces structures, malgré les déclarations de bonnes intentions. Il fut un temps où l’éminent professeur Iba Der Thiam renaudait, déclarant en substance qu’il avait l’impression que la compétence était un crime, au Sénégal. En effet, l’intellectuel est rarement perçu sous un beau jour par le politicien professionnel. L’un d’eux, un vieux retraité qui fréquentait mon logis, me trouvant en réunion avec des enseignants et des étudiants, membres de la Fédération des associations pour le développement de Médina Gounass, me prit en aparté pour me confier : ‘Avec ces gens, tu n’arriveras à rien de concret. Au sein des mouvements comme des partis, tous les problèmes surviennent par la faute de ceux qui se disent intellectuels. Ils ne sont jamais solidaires et loyaux entre eux. Chacun, parmi eux, au cours d’un débat, veut prouver qu’il en sait plus que l’autre et par conséquent est plus apte à diriger. S’il ne réussit pas à s’imposer par le bavardage stérile, il empêche les travaux d’avancer par des contestations continuelles ou il forme une bande rivale.’ L’expérience a démontré qu’il savait bien ce qu’il disait. (A suivre)
Marouba FALL Ministère de l’Education Coordonnateur des intellectuels et cadres de Médina Gounass
La Chine, pays inspirateur de développement
L’Etat du Sénégal obéit, dans la gestion de la politique extérieure, à l’impératif de croissance, de développement et de modernisation. Cette option ambitieuse, mais réaliste, ajoute une ligne stratégique à la diplomatie nationale et innove la tactique de la République en coopération bilatérale. La visite d’amitié d’une délégation de haut niveau du Parti communiste de la République de Chine, pays inspirateur en recherche et développement, rappelle les éléments constitutifs de la politique générale du gouvernement du Sénégal dont la ligne de pertinence programmatique privilégie l’émergence et la réduction de la pauvreté. S’inspirer de la politique d’ouverture menée par la Chine confirme la grande volonté politique du Sénégal de dépasser les effets de l’alignement pour ne considérer, sans s’aliéner, que l’intérêt majeur de la Nation.
La visite qu’avait effectuée le frère secrétaire général national adjoint, Macky Sall, en Chine en 2006, a contribué, sans nul doute, au rapprochement des deux peuples et permis à la délégation conduite par le Premier ministre d’alors à s’inspirer des approches chinoises qui, du point de vue des Pme par exemple, accordent un intérêt particulier à l’entreprise libérale et se réservent également un total droit dans les domaines jugés stratégiques de l’agriculture, de l’aéronautique, des services de télécommunication et de la construction automobile.
Est-ce que l’alternance et son gouvernement vont conduire le Sénégal vers la maturation de son économie ? Oui ! La politique mise en œuvre depuis 2000 installe dans toutes les consciences des Sénégalais le bel espoir car la Chine, selon des informations récentes, privilégie une politique visant à développer le transfert de technologie. L’énergie, l’électronique, la pharmacie et l’automobile demeurent des secteurs où la Chine obtient des performances qui défient toute concurrence. Le modèle de la Chine pourrait servir le Sénégal qui vise à promouvoir de grands pôles industriels surtout que la taille de son marché lui donne, sans être péremptoire, un pouvoir de négociation extraordinaire et de veille économique unique. Les avantages qui résultent de l’exemple de la Chine en recherche et développement justifient les attentes des populations du Sénégal qui admirent le réalisme chinois, leur génie et leur détermination à créer une dynamique de régulation qui permet de tempérer l’appétit des mondialistes et de réduire l’influence négative des théories de l’universalisme.
Le Pds salue le haut niveau conféré aux relations sino-sénégalaises, encourage le chef de l’Etat du Sénégal à entretenir la coopération entre les deux pays afin que l’expérience chinoise puisse servir de référence et de support. Le Parti démocratique sénégalais ainsi que son secrétaire général national, de même que le peuple sénégalais remercient le Parti communiste chinois pour tous les engagements pris dans le cadre de la coopération entre nos deux pays, voire entre nos deux partis dont les points de convergence ne sont plus à démontrer (…)
Cheikhou SARR Cellule Initiatives et Stratégies cheikhu_sarr@yahoo.com
Que l’UCAD se donne les moyens d’être efficace et compétitive
Le Journal des Internautes lundi 10 septembre 2007
Les difficultés que rencontrent l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) depuis un bon moment font maintenant à la une des quotidiens. Le blocage des délibérations des examens de deuxième session à la faculté de droit, pour non payement des sommes dues, la publication du pré rapport de l’ombudsman, ont donné de la matière aux rédactions des journaux. Pour sortir de ces difficultés, on préconise très souvent des solutions d’ordre socio-économique pour calmer les esprits et pacifier l’espace universitaire. Mais, ce faisant, aura-t-on réglé tous les problèmes de l’Université ? Aura-t-on permis à cet établissement public à caractère scientifique, culturel et (professionnel) de remplir efficacement sa mission ? Voilà des questions qui peuvent tarauder l’esprit de n’importe quel observateur de l’enseignement supérieur.
Difficultés d’ordre socio-économique de l’UCAD
Personne ne peut nier que les problèmes de l’Ucad sont aussi d’ordre social. Ils sont souvent relatifs à la gestion des bourses, à la codification et la distribution des chambres, à l’élection des délégués, aux commissions sociales, aux amicales de facultés, aux appartenances religieuses et politiques, etc.
Il est vrai aussi que ces derniers sont engendrés par les effectifs pléthoriques et des moyens très limités. « L’UCAD reçoit actuellement 55 860 étudiants pour 5 136 lits et un budget de 16 milliards » dit l’Ombudsman. Il est possible aussi que la clarification de la question des franchises, l’autonomisation de l’institution, l’arrêt de la poursuite des inscriptions jusqu mois de mars, la mise à terme des élections de délégués au mois de mai, la « neutralisation » de la religion, l’augmentation du budget à 23 milliards, « l’application des textes existants » ainsi qu’une bonne politique de communication, permettent d’aplanir quelques difficultés de l’UCAD. Mais il n’est pas sûr que de telles actions suffisent pour donner à cette institution une efficacité pédagogique et scientifique.
- Difficultés d’ordre pédagogique de l’UCAD.
Faut-il savoir que si le moteur démographique du Sénégal est puissant, sa machine éducative est loin d’être performante face à une demande d’accès à l’école galopante. Le tableau suivant, produit à partie d’une série de résultats d’examen, est assez éloquent.
Rendement du système éducatif sénégalais en diplômés par classe d’âge (2005/06)
Population en 2005 Capacité de production Population de 7 ans au 1/10/2005 100%
Nombre de scolarisés ‘ 75,11%
Certifiés (taux=40,40%) 30,34%
Brevetés (taux =46,70%) 8,35%
Bacheliers (taux=48,90%) 4,45%
Titulaires de DEUG 1,81%
Production de l’UCAD (39,20%) 1,66%
Production de l’UGB (70,80%) 0,16%
Titulaires de Maîtrise 1,45%
Production de l’UCAD (31,40%) 1,33%
Production de l’UGB (55,40%) 0,12 %
Rapport en nombre de bacheliers admis :UCAD/UGB 19,00
Rapport entre nombres des formés au DEUG : UCAD/UGB 10,52
Rapport entre nombres des formés à la maîtrise : UCAD/UGB 10,77
Si au niveau national on arrive ces dernières années à scolariser les trois quarts de l’effectif de chaque classe d’âge, on en conduit qu’un élève sur trois environ à l’obtention du Certificat de Fin d’Études Élémentaire (CFEE). S’agissant du baccalauréat, il n’y en a que cinq pour cent. Une fois à l’université, les performances du système, parce que le rendement des universités est on ne peut plus faible, deviennent plus médiocres. Sur les 5% y arrivant, les 3% seront laissés en rade. Ce qui veut dire que moins de deux pour cent des membres de chaque génération (jeunes ayant le même âge) obtiennent un diplôme de l’Université. L’UCAD, qui reçoit dix neuf fois plus de bacheliers que l’UGB, ne forme qu’onze fois plus de diplômés. Ce qui fait que le DEUG ou la maîtrise y coûte, sur le plan pédagogique, trois fois plus que prévu.
Ces résultas ne sont pas surprenants pour qui connaît les conditions dans lesquelles travaillent les enseignants de cette université. Dieu sait qu’ils font encore partie des meilleurs. Ils dispensent les cours magistraux dans des amphithéâtres vétustes, surchauffées, surchargés par des milliers d’étudiants souvent mal dormis et mal transportés. Même les travaux dirigés ou pratiques, qui devraient permettre de mieux comprendre les cours par un encadrement plus rapproché des étudiants, sont remplis. Ce qui fait que le contrôle des connaissances et de compétences se fait avec beaucoup d’aléas. En effet, il est très difficile de corriger, avec toute l’attention requise, des milliers de copies d’examens surtout en fin d’année scolaire. Ajoutez à cela que beaucoup d’enseignants n’ont même pas de bureau. Ou s’ils en en ont, ce sont des plus exigus qui permettent difficilement de recevoir des étudiants. Ne parlons pas de l’équipement de ces bureaux. La documentation, l’ordinateur à fortiori la connexion aux réseaux téléphoniques ou informatiques restent pour eux dans le domaine du luxe.
Faut-il savoir aussi qu’il n’y a qu’un enseignant recruté sur les quatre postes que nécessite la prise en charge de l’ambitieux projet pédagogique de l’UCAD. Autrement dit, chaque enseignant permanant s’occupe d’une quantité de travail pédagogique que devraient faire quatre intervenants. Et ce déficit d’encadreurs durera parce qu’il arrange bien les autorités. En effet, une heure complémentaire de cours magistral coûte quatorze fois moins cher qu’une heure statutaire. L’économie réalisée est énorme ! Ce qui explique l’ampleur des heures complémentaires et de vacation
Mais, au delà de la mauvaise organisation des activités pédagogique à l’UCAD, c’est le type de son administration qui est inefficace. Le pouvoir exécutif y est concentré entre les mains d’une seule personne. L’université fonctionne selon son orientation. La communauté des enseignants, dépossédée de toute possibilité de se choisir un dirigeant, de toute possibilité de contrôler ce qui se fait, reste non engagée dans la gestion de l’institution.
Pour terminer, disons qu’aucun responsable pédagogique, à quelque niveau que ce soit, ne peut continuer à fermer les yeux sur des résultats aussi catastrophiques pour ne voir que les difficultés d’ordre socio-économique. On a fait toujours du social et beaucoup de social mais les problèmes restent entiers. Il est vrai que l’Ombudsman est dans son rôle de pacificateur de l’espace universitaire. Il a raison d’avancer des solutions qui lui permettent d’atteindre ses objectifs. Mais l’UCAD, ainsi que toutes les autres universités, doit se donner les moyens d’être efficace et compétitive. Même si les autorités politiques du pays ne savent pas encore assigner à nos universités des objectifs pédagogiques et scientifiques précis, il incombe aux acteurs majeurs de celles-ci de refuser la médiocrité et le gaspillage des moyens. Qu’on ne se compromette pas ! Il est insoutenable qu’au Sénégal d’aujourd’hui, seul 30% d’une classe d’âge accède au CFEE alors que dans les pays de l’OCDE, 56% d’une classe d’âge accède à une licence de l’enseignement supérieur ! Quel gap !! Il nous faut un fonds de solidarité pédagogique !
Prénom et nom : Mamadou-Your SALL
Adresse e-mail : sallmy@ufr-seg.sn
PROBLEMES DE PASSEPORTS : NOUS DORMONS PLUS CHERS COMPATRIOTES
Je suis un citoyen sénégalais comme une dizaine de millions d’autres compatriotes, jouissant de tous mes droits civiques, à ce titre, je crois avoir droit de me voir délivrer dans les délais raisonnables, mon passeport dont la demande a été déposée depuis deux mois. En plus je suis un immigré et cet état de fait risque de me coûter très cher car, en plus de ne plus disposer de moyens financiers pour faire vivre ma famille, j’ ai déjà perdu mon travail que je devais reprendre à la fin du mois de juillet et, "cerise sur le gâteau " mon séjour qui expirant en septembre, je risque tout bonnement de ne plus avoir la possibilité de retourner en Italie même avec un passeports en bonne et due forme tardivement établi. Malheureusement, je suis pas seul dans cette situation. Chaque fois que je vais à la direction des passeports j’ y rencontre des dizaines d’immigrés dans la même situation.
Tout cela à cause d’ une mafia qui a pris ses quartiers au niveau de ce service. C’est ainsi que deux personnes que j’ai eu l’occasion d’ y rencontrer et moi même sommes victimes, selon toute probabilité, de représailles de la part d’un certain B. W qui officie au service "production" au niveau de la direction des passeports et titres de voyage à Dieuppeul. Ce Monsieur, connu par l’entremise d’une rabatteuse, m’ avait demandé la faramineuse somme de 200.000 frs cfa pour accélérer la procédure de délivrance de mon document. Quand je lui ai fait savoir que j’étais dans l’impossibilité de débourser une telle somme, il a proférer alors des menaces à peine voilées, que je n ’avais pas comprises sur le champ, que je ne me verrais jamais établir un passeport, cela après s’ être fait remettre copie du récépissé. Ce qui me fonde à penser aux représailles c’est , outre ces menaces bien sûre, le fait qu’ en dépit de plus d’ un mois et demi d’attente et de recherches, mon dossier n’ est pas retrouvé. Qu’ à cela ne tienne on m’autorisa à faire un deuxième dépôt depuis quinze jours mais apparemment le même scénario est en train de se répéter puisque mon dossier a complètement disparu sans laisser de traces et j’ ai pu noter ce jour là, à peine il m’ a remarqué dans le hall qu’ il a cherché à se cacher pour disparaître furtivement en direction de son lieu de travail (production) au premier.
Je suis vraiment désespéré car un état de droit comme le Sénégal n’ aurait pas dû permettre que de telles choses puissent s’y dérouler impunément. On m’ a promis un énième dépôt mais cette fois qu’ il sache que j’ ai informé de ces agissements qui de droit et je ne ménagerai aucun effort pour qu’ il soit épinglé. Pour le moment je m’ en remets à Dieu le seul recours qui tôt ou tard ici bas ou à l’au-delà rendra justice.
Prénom et nom : moustapha mbaye
adresse e-mail : moustaphambaye05@yahoo.fr
Le degré de civilisation d'une société se mesure à la détresse de ses citoyens les plus pauvres, et non au nombre de ses gratte-ciel.
TGV : Le Plus Grand bêtisier de l’été par
ADAMA DIOUF
« Mesdames et messieurs, attention au départ, le train à destination de Touba va partir, veuillez vous éloigner de la bordure du quais ». Du haut de (...)
« Mesdames et messieurs, attention au départ, le train à destination de Touba va partir, veuillez vous éloigner de la bordure du quais ». Du haut de Touba, Touba la Sainte, Touba du Mouridisme, voilà encore de nouveau Me Abdoulaye Wade dans ses habits de comédien et de dramaturge. Devant Dieu et devant la Nation, Touba et tout bas, Wade lâche grossièrement ses mots : « je vais doter du Sénégal de 7 TGV ». Faut –il en rire ou pleurer ? Parce que Wade n’est pas à ses premières boutades. Il est coutumier des faits, c’est un multirécidiviste têtu. Il nous avait promis de train à grand écartement, de tramways, de bateau -taxi etc., jusqu’à présent il n’en est rien. « Nada » ! Franchement avec Wade il est temps de se questionner sur son intégrité mentale. Celui qui nous dirige est-il sain d’esprit ? J’avais abordé cette question dans une de mes chroniques que j’avais intitulée : « Il est devenu fou ». On m’avait traité de tous les noms d’oiseau : Malpoli, insolent, indiscipliné, m’as-tu vu etc. Et pourtant aucun de ses qualificatifs ne me ressemble.
« La boutade de Touba » appelle à la tragédie, ce n’est pas comique ni ridicule. C’est pourquoi il ne faut pas en rire. Faut en pleurer parce qu’on se dit en fait qu’on a élu « quelqu’un qui s’écarte complètement de nos besoins, de nos priorités immédiates.
Le Sénégal traverse une grave crise économique et sociale : pas de travail, pas d’argent, une économie dilapidée, des entreprises bradées, une faim sans limite, une soif chronique, des routes sinueuses, cabossées,
défectueux, rares, inexistants dans certaines localités même, des lignes ferroviaires délabrées et gagnées par la rouille, train de mal confort, des voiries sablées, énergie rare, « électricité intempestive », des hôpitaux malades et vétustes etc. Le Sénégal est dans un piteux état. Franchement avec tous ses manquements graves, si Wade nous promet de TGV, il nous insulte, il ne nous respecte pas. Il est incapable de goudronner 1m de route, incapable de construire l’autoroute à péage, incapable de nous produire une électricité suffisante. Wade c’est le président des promesses farfelues, le président de la confusion. Il confond goudron et bitume. Même avec le bitumage il en a du mal. Regarder nos rails et non trains. On n y trouverait pas le confort qu’on a dans les calèches ou dans les charrettes. Ceux qui habitent dans la banlieue comme moi et qui ont eu la chance ou la malchance de prendre le PTB (Petit Train Bleu) ne m’en démentiront pas. A l’intérieur on est frappé par un bruit alourdissant et assourdissant. Les rails n’en parlons pas, ils sont dans une défectuosité avancée, le train roule déséquilibré. A la descente de ce terrain, vous dites une seule chose« merci DIEU ».
Honnêtement celui qui est incapable d’avoir un réseau ferroviaire dense et digne de ce nom, incapable de construire un bon tunnel, incapable d’endiguer les inondations etc., ne peut se doter de TGV. Ce que Wade ignore, est que le TGV est une rame automotrice élec trique ; Donc il roule à l’aide de l’électricité. Ce n’est pas avec les coupures intempestives qu’on arriverait à fonctionner une ligne de TGV. En plus un TGV roule sur des rails pondéreux mais pas comme ceux de Dakar Saint Louis. Ce que notre Président ne sait pas aussi, un conducteur de TGV n’est pas un conducteur de charrette. Il constitue un salaire exorbitant. En France pays par excellence de TGV, un conducteur de TGV est plus payé que le professeur d’université. Il est même plus payé qu’un ingénieur. Donc on voit mal comment celui qui est incapable de payer les volontaires de l’éducation pourrait payer un conducteur de TGV. Le service de TGV nécessite un entretien sérieux et régulier, ce qui engendre une grande enveloppe financière. Donc il faut une bonne gestion. Et en matière de gestion le régime de Wade est le champion de la gabégie, de l’informel. Ils sont tout sauf sérieux et rigoureux. En plus un TGV nécessite une très grande sécurité.
Donc le projet de Wade de doter le Sénégal de 7 TGV, relève de pures élucubrations. . Plus qu’une diversion, c’est une tragédie comique. C’est le plus grand bêtisier de l’été. Au lieu de parler le peuple de Touba, de TGV, il aurait du les parler du démarrage des travaux de la ville de Touba, des milliards qu’ils l’ont confié pour les travaux de Touba. Rien dans tout ça. Que des déclarations fracassantes et provocantes. Si ce projet serait réalisable, on aurait applaudi. Mais c’est irréalisable dans l’état actuel des choses, le dire ne relève pas du pessimisme mais du réalisme.
Wade s’est « foutu de notre gueule », il ne nous respecte pas, il est temps qu’il arrête ses boulettes. On veut du sérieux. En tout cas l’histoire retiendra que Wade nous a offert le plus grand bêtisier de l’été 2007.
Source © : Adama Diouf