d'un boycott
07 Juin 2007 16:50 heure de Dakar
DAKAR (AFP)-Trois mois après la réélection du président Abdoulaye Wade, la coalition présidentielle au Sénégal a remporté une large victoire aux législatives de dimanche, boycottées par les principaux partis d'opposition et ternies par un taux de participation de moins de 35%.
Pour la première fois depuis les premières élections pluralistes organisées en 1978, l'Assemblée nationale va donc siéger sans ses principaux opposants.
L'Union européenne a immédiatement "encouragé toutes les forces politiques du Sénégal à surmonter leurs différends et à renouer et intensifier leur dialogue afin de maîtriser ensemble les importants défis qui attendent le pays".
La coalition regroupant le camp présidentiel et ses alliés a remporté 131 des 150 sièges à l'issue des législatives du 3 juin boycottées par les principaux partis de l'opposition, selon les résultats provisoires proclamés jeudi par la Commission nationale de recensement des votes (CNRV).
La coalition va garder la haute main sur la future Assemblée, qui sera quasiment monocolore, en raison de la proximité entre le pouvoir et la plupart des formations qui vont y siéger, selon les observateurs.
Plusieurs chefs de l'opposition, dont les anciens Premiers ministres Moustapha Niasse et Idrissa Seck et le chef du Parti socialiste (PS, ancien parti au pouvoir), tous trois candidats malheureux à la présidentielle de février remportée par Wade, seront absents de cette Assemblée.
Le taux de participation s'élève à 34,75%, soit moitié moins que lors de la présidentielle du 25 février (70%), selon ces résultats provisoires.
Ces législatives ont été boycottées par 17 partis de l'opposition pour protester contre les conditions de la réélection du président Wade. Ces partis avaient en vain demandé la révision des listes électorales avant les législatives afin, selon eux, de garantir un scrutin libre et transparent.
Les Sénégalais auront "une représentation républicaine, multicolore et multipartisane à l'Assemblée nationale pour défendre (leurs) intérêts", a affirmé à la presse le député Mbaye Ndiaye, représentant de la coalition présidentielle à la CNRV.
"L'histoire condamnera l'opposition boycotteuse qui n'avait pas raison de le faire et ses militants devront lui demander des explications et des justifications", a ajouté M. Ndiaye.
Dans un communiqué publié jeudi dans la presse, le président Wade, secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS, au pouvoir) a indiqué que les scores de la coalition au pouvoir auraient pu "améliorés (...) si certains de ses responsables (du PDS) ne s'étaient livrés à des actes qualifiables de trahison contre leur parti" et à "des actes de sabotage".
Il a également demandé l'ouverture d'enquêtes pour "situer les responsabilités" et sanctionner les auteurs de ces actes.
Selon la presse, plusieurs responsables du PDS, mécontents des investitures, ont appelé leurs proches à voter contre la coalition présidentielle.
Ces heurts entre partisans de la mouvance présidentielle ont fait un mort dans la ville de Darou Mousty (nord), selon la presse.
"A supposer que le (taux de participation de plus) de 34% soit accepté, c'est la preuve que Wade et son régime sont ultraminoritaires dans ce pays", a déclaré de son côté déclaré jeudi à l'AFP, Abdoulaye Wilane, chargé de communication du PS.
Selon M. Wilane, le taux de participation crédible est de 24%.
Par ailleurs, une dizaine d'organisations de la société civile ont estimé récemment que la future Assemblée nationale "va souffrir d'un déficit de légitimité" en raison de la faiblesse du taux de participation.
Législatives 2007 : L’acteur contre le système (des partis) Un signal fort des Electeurs à toute la classe politique traditionnelle
Article Par Pr. Malick Ndiaye, Coordonnateur du Bloc des Citoyens,
Paru le Mercredi 6 Juin 2007
Rien ne sera plus comme avant. La guerre des partis du Pouvoir et de l’Opposition, avec la complicité de la société civile institutionnelle, a conduit à une chute de l’offre politique globale. Celle-ci doit être repensée de manière approfondie, sur le plan de la méthode, du contenu, de l’orientation et des méthodes. Tel est le résultat combiné du «maa tey» de la Coalition Sopi et de l’incivisme de l’Opposition boycotteuse. Ce 3 juin 2007 est donc avant tout un acte de défiance de la Citoyenneté émergente, non vis-à-vis de la Démocratie, mais à l’égard du système des partis, système verrouillé, exclusif et péremptoire, qui a fait la pluie et le beau temps entre 1974 et 2007. Si, jusqu’ici les citoyens avaient suivi les appareils des partis, à présent, les partis sont sommés d’écouter les masses, de se réformer, d’être à l’écoute des citoyens, dont les problèmes quotidiens et les exigences les plus élémentaires : hausse des prix, éducation, santé, sécurité, ont été délaissés. L’Assemblée Nationale-caisse de résonance est finie, et avec elle, le député sans obligation de résultats, le parti comme outil de promotion privée, etc.
Le système des partis est frappé à mort par le Citoyen devenu majeur, un acteur à part entière, dont les comportements et les choix viennent de bouleverser l’ancienne donne politique. Le Citoyen ne veut plus être un instrument de promotion entre les mains des partis, des coalitions ou des opérateurs de la société civile.
Ce qui est frappé de nullité, ce sont non seulement les exécutifs des partis qui ont dominé la vie politique sénégalaise depuis un quart de siècle, mais aussi le régime interne de ces mêmes partis, dont les règles et les procédures de désignation des responsables, la gestion des fonds, le financement, le contrôle sur les instances et la tenue régulière de congrès, la mobilité des Secrétaires généraux et le mode de composition des bureaux politiques, n’ont fait qu’éloigner la base du sommet, tout en creusant le fossé entre les partis et les masses. Cet effondrement de l’offre politique globale est le résultat le plus élaboré du régime des partis caractérisés par les SG inamovibles (à vie), l’élévation des partis au-dessus des citoyens, le mépris de l’électeur assailli de problèmes en tous genres alors que les députés et les nantis des appareils de partis paradent parce qu’ils contrôlent les ressources publiques et s’en servent de manière égoïste et arrogante.
Sans démocratie interne dans les partis et sans contrôle de leur fonctionnement et de leurs orientations par les instances, les partis se reproduisent comme patrimoine privé, familial ou clanique d’un individu, d’une clique ou d’une coterie. Ce n’est pas seulement un problème de participation à un scrutin qui est posé, mais, au-delà, celui de la conception même de la politique, qui faut-il le rappeler, est d’abord citoyenne avant d’être partisane.
Au total, c’est bien la démocratie représentative, de l’ancien et du nouveau régime, qui vient de montrer ses limites, par suite de cette révolte du Citoyen, qui n’entend plus subir le diktat des politiques et a commencé par cet acte significatif à renégocier les conditions de sa participation comme membre de l’Etat.
Repenser l’action démocratique, redonner du sens à la politique et à l’action politique, à commencer par la fonction et les missions des partis, dans le respect du sentiment des citoyens, tels sont les premiers enseignements de ce scrutin. Ce dernier marque un tournant dans les Annales de la démocratie sénégalaise, un tournant caractérisé par l’irruption sur la scène politique du citoyen moderne, qui définit à présent les termes de sa participation volontaire au jeu démocratique, au lieu de subir ce dernier. Et pour cause, après avoir voté massivement à la présidentielle du 25 février, il se prononce de façon tout aussi remarquable trois mois après. Un nouvel acteur est donc bien né qui fait basculer le Sénégal sur la pente de sa modernité politique et démocratique : le Citoyen libre, qui choisit de dire Oui, Non ou qui s’abstient, en fonction de son appréciation de l’offre politique globale. Le régime des partis a atteint ses limites. Il faut en tirer toutes les conséquences. C’est toute une époque de la vie politique sénégalaise qui est révolue, et avec celle-ci, les figures et les symboles du passé dont les électeurs viennent de tourner la page. Les nouvelles élites sauront-elles déchiffrer le message ? Là est la question.
COMMENTAIRE LA TETE ET LA QUEUE DU SERPENT
Article Par Ngor FALL,
Paru le Mardi 5 Juin 2007
La magistrature sénégalaise traverse actuellement, sans doute, la plus grande crise de son histoire. Jamais en effet, le pouvoir judiciaire n'a été autant humilié que sous le régime dit de l'alternance. Qu'est ce qui pousse donc les magistrats, ou certains d'entre eux, à prendre des décisions aussi catastrophiques et inintelligibles sur le plan juridique mais ô combien en phase avec les intérêts politiciens du pouvoir en place? La question mérite d'être posée car nulle part dans notre système juridique, je n'ai vu de contrainte suffisamment grave pour entraver l'indépendance des magistrats. La constitution, en son article 90, garantit l'inamovibilité des juges et leur indépendance par rapport à l'exécutif et au législatif en ne leur soumettant qu'à l'autorité de la loi. Les mêmes principes sont repris et réaffirmés par la loi 92-26 du 30 mai 1992 portant statut des magistrats. C'est ainsi que le Conseil Supérieur de la Magistrature, quoique présidé par le président de la république et ayant comme vice-président le ministre de la justice, a été organisé de telle sorte qu'il aurait pu fonctionner sans que l'indépendance du pouvoir judiciaire n'en soufrât. En effet, tous les membres de cet organisme, à l'exception du président de la république et du garde des sceaux, sont des magistrats. Or, il ressort de l'article 5 de la loi précitée qu'un magistrat du siège ne peut être affecté que pour nécessité du service et après avis conforme et motivé du conseil supérieur de la magistrature. Cela veut dire qu'aucune "affectation-sanction" ne peut être entreprise par l'exécutif à l'encontre d'un juge indépendant si les magistrats composant ledit conseil ne donnent leur assentiment, n’en déplaise au président de la république et à son ministre de la justice. Ou alors, toute décision prise par l'exécutif en violation de l'avis du conseil subirait tout bonnement la censure du Conseil d'Etat qui, lorsqu’il fonctionne normalement, est le garant de l'indépendance du pouvoir judiciaire vis-à-vis de l'exécutif de par le contrôle qu'il peut exercer notamment sur la notion de nécessité du service souvent brandie pour justifier une affectation illégale. On voit donc que l'indépendance de la magistrature n'est point une question de textes. Mais alors où le bât blesse t-il ? Le problème, à mon avis, se situe au niveau des hommes et des femmes qui composent le pouvoir judiciaire. Les textes ne signifient rien sans les Hommes pour les appliquer. La Magistrature sénégalaise est malade de...ses magistrats pardi!A ce propos, il nous paraît opportun de rappeler, ici, cette fable de Jean DE LA FONTAINE ("la tête et la queue du serpent"):"...LA Tête avait toujours marché devant la queue. La Queue au ciel se plaignit, Et lui dit: "Je fais mainte et maintes lieux Comme il plaît à celle-ci: Croit-t-elle que toujours j'en veuille user ainsi ? Je suis son humble servante. On m'a faite, Dieu merci, Sa soeur et non sa suivante. Toutes deux de même sang, Traitez nous de même sorte: Aussi bien qu'elle je porte Un poison prompt et puissant. Enfin voilà ma requête: C'est à vous de commander, Qu'on me laisse précéder A mon tour ma soeur la Tête. Je la conduirais si bien Qu'on ne se plaindra de rien." Le Ciel eut, pour ces voeux, une bonté cruelle. Souvent sa complaisance a de méchants effets. Il devrait être sourd aux aveugles souhaits. Il ne le fut pas lors; et la guide nouvelle, Qui ne voyait, au grand jour, Pas plus clair que dans un four, Donnait tantôt contre un marbre, Contre un passant, contre un arbre: Droit aux ondes du Styx elle mena sa soeur. Malheureux les états tombés dans son erreur!"...) On voit, à travers cette fable, qu’il est bon de mettre l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. La queue, comme a voulu si bien le dire LA FONTAINE, ne peut prendre la place de la tête. Il est temps, pour les magistrats, de s'interroger sur les personnes qui sont, au niveau de l'institution judiciaire, à des postes si stratégiques que toute décision qu'elles sont amenées à prendre puisse voir ses effets rejaillir sur la crédibilité de tout un corps. La justice d'un pays n’a, en effet, que l'image reflétée par ses chefs. Du comportement de ceux-ci, dépendra son honorabilité ou sa décadence. Quand un président de Conseil Constitutionnel est atteint de flexibilité d'échine devant un président de la République, c’est tout le pouvoir judiciaire qui est à genoux. Les choses doivent changer. Les magistrats, où qu'ils se trouvent, doivent, une bonne fois pour toutes, assumer ce qu'ils sont (c'est-à-dire un pouvoir) et agir au nom du peuple qui les a mandatés pour rendre la justice. Les membres du Conseil Constitutionnel doivent savoir que l'institution qu'ils occupent est le véritable gardien de la constitution (titre usurpé par le président de la république) et dire le droit en annulant toute loi contraire à la constitution , quelque soit l'enjeu politique du moment, et pas seulement lorsque la loi attaquée (comme celle relative à la parité) se rapporte à des querelles de chiffonniers. Le Conseil d'Etat devrait exercer un contrôle objectif et serein sur tout décret ou arrêté soumis à sa censure et appliquer la loi dans toute sa rigueur et non la politique dans toute sa monstruosité, comme ce fut le cas notamment avec le tristement célèbre arrêt rendu sur un rabat d'arrêt douteux, cautionnant une atteinte grave à l'inamovibilité de deux juges. La Commission d'instruction près la Haute Cour de Justice (dont on entend bizarrement plus parler, alors qu'elle est toujours saisie) devrait poursuivre ses investigations en toute objectivité et neutralité et pas seulement lorsque les circonstances de politique politicienne l'exigent. Un juge d'instruction devrait pouvoir convoquer et inculper toute personne que des indices graves et concordants laissent supposer sa participation à une infraction, fut-elle garde du corps du président de la république ou talibé d'un quelconque chef religieux. La Cour des comptes qui dispose d'un pouvoir d'auto-saisine notamment par le biais de la commission de vérification des comptes devrait en user face à certains actes de prévarication souvent manifestes, de nos deniers publics, au lieu d'attendre, tel un enfant sage, une saisine "chirurgicale"de l'autorité politique. C'est seulement à ce prix que nous pourrions bâtir un état où les droits du puissant comme ceux du faible seront respectés et protégés. Mais, pour atteindre cet objectif une plus grande rigueur dans le choix des hommes s'impose. Les médiocres et dociles ne doivent plus être dans des positions stratégiques de l'appareil judiciaire. L'Union des Magistrats Sénégalais (UMS), pourtant prompte à s'égosiller pour des questions alimentaires, devrait sortir de son silence assourdissant et humiliant face à cette décadence du pouvoir judiciaire. Les magistrats ne peuvent continuer à revendiquer des avantages liés au statut de pouvoir sans réellement se comporter comme tel. Ils ne peuvent ainsi continuer à ne manifester leur indépendance que pour juger de pauvres voleurs de poulet et autres fumeurs de yamba. La prochaine bataille de l'UMS devrait donc être la réforme de la composition du Conseil supérieur de la magistrature. Les membres élus doivent être majoritaires au sein de cette institution où le Président du Conseil d'Etat, amené à contrôler la légalité des décisions qui y sont prises, ne devrait pas siéger. Si les magistrats élisaient la plupart des membres du conseil il est certain que les plus intègres d'entre eux (Dieu sait qu'il sont nombreux et bien connus) seraient élus et alors, le système de nomination aux postes stratégiques (jusqu'ici à la merci de l'exécutif avec la complicité de certains magistrats, membres du conseil, béni-oui-oui) obéirait à des conditions plus objectifs avec comme seuls critères le talent et l'intégrité et non la médiocrité et la docilité. C'est actuellement, pour l'Union des Magistrats Sénégalais, le seul combat qui vaille afin d'éviter au Pouvoir Judiciaire le sort du malheureux serpent de Jean DE LA FONTAINE dont la queue s'était mise à la place de la tête.
CONTRIBUTION A Mon Jeune Frère et ami, Candidat au Parlement
Article Par Théodore Ndiaye, PRÉSENCE CHRÉTIENNE,
Paru le Mardi 5 Juin 2007
Cher ami,
Si tu vas au Parlement, n’oublie pas !
N’oublie pas l’Esprit et la méthode qui t’ont façonné et formé au cours de tes années de jeunesse et qui ont pour devises : servir et non se servir, voir, juger, agir : l’Esprit JEC (1)
Si tu vas au Parlement n’oublie pas !
N’oublie pas cet idéal, cette Loi intérieure qui est au fond de toi-même et qui a pour nom Conscience du bien et du beau et qui te servira d’étalon pour juger les lois.
Si tu vas au Parlement n’oublie pas !
N’oublie pas cet Idéal qu’il faut chaque jour réaliser, bâtir, incarner, et qui a pour noms, Nation, République, Patrie, cet idéal qu’il faut protéger comme la prunelle des yeux, cet idéal fait d’Unité et de diversité.
Si tu vas au Parlement, n’oublie pas !
N’oublie pas cet enseignement que nous avons reçu et aimé, l’enseignement d’un Saint-Père qui nous a marqués ! Sa Sainteté Pie XII, Je cite :
« Quiconque de nos jours, est appelé à collaborer à l’œuvre législative assume par cela même une charge de laquelle dépendent souvent la vie ou la mort, la satisfaction ou l’irritation, le progrès ou la décadence d’innombrables être humains. Dès l’instant où ils déposent leur bulletin dans l’urne, des milliers d’électeurs remettent leur sort entre vos mains. Pendant toute la durée de la législature, leur bonheur ou leur malheur, leur prospérité économique, sociale, culturelle, spirituelle sont plus ou moins définitivement suspendus au vote affirmatif ou négatif que vous donnez aux projets de lois qui font l’objet de vos discussions et délibérations.
C’est à cause de cela que, tout en étant unis par un sincère désir du bien de la nation, vous faîtes l’expérience, comme peu d’autres, de l’infériorité de l’homme, spécialement par rapport aux devoirs de la vie publique, et vous constatez qu’il n’existe point de supériorité d’esprit, de profondeur de science, d’ampleur de culture, de possession particulière de dons qui garantissent, dans une concurrence si complexe de charges, le succès favorable nécessaire à la bonne administration de l’Etat. Vous sentez bien que celui-ci ne se gouverne pas avec les seules forces humaines, mais que la lumière de sagesse du ciel est nécessaire, afin que, quoi que vous fassiez dans l’intérêt du pays, il y ait constamment en vous la vertu, la probité, l’intégrité, et que vous vous consacriez entièrement à cela, en laissant de côté toute visée personnelle ». Mon cher ami, Robert, si tu vas au Parlement, n’oublie pas, toi et tes collègues, tous, partis et coalitions confondus que tu es député du peuple, de tout le peuple.
COMMENTAIRE Victime de l’impunité
Article Par Aliou Ndiaye (voyageur spécial),
Paru le Mercredi 6 Juin 2007
Ce n’est pas simplement parce qu’il est né à Pikine. Car là-bas, dans la banlieue où nous avons tous les deux vu le jour, la rue, la vie et ses vicissitudes, les coups de pouce et de semonce du destin, les coups de chapeaux et de sabot, bref le sort et son acharnement féroces tissent, inéluctablement, une communauté du destin. Au-delà des trajectoires, une identité commune, des combats communs ont forgé des chaînes de solidarité spontanée. Aujourd’hui que Talla s’en va pour un moment, espérons le, il faut se retourner, se baisser majestueusement et lui rendre l’hommage fort du jeune héros national. On a tenté de te tuer, on ne te déshonore pas.
Il y a quelque chose de fort et de pathétique dans la lettre d’adieu du leader du Jëf Jël. Pour ne pas trop inquiéter, il a mis un probable retour dans le champ politique au conditionnel. « Peut-être », dit-il, si la santé le lui permet, un jour, il reviendra. Ce n’est pas dans ses habitudes. Talla n’est pas du genre à se satisfaire de ce genre de conjugaisons. Il a souvent parlé au futur et au présent, quelque fois au passé mais rarement au conditionnel. Ce temps maudit de l’indicatif et de la météo, temps de l’incertitude, du loup qui avance dans la pénombre. C’est aussi le temps du médecin qui rassure le mourant. A quel jeu politique joues-t-il ? Crois-t-il pouvoir nous bercer avec des si ? Il sait pourtant que nous avons depuis longtemps passé le temps de croire ce qu’on nous dit. Le temps est un grand maître, dit-on, le malheur est qu’il tue ses propres élèves.
On court des risques de dégoût en voyant comment l’administration, la justice et la cuisine se préparent au Sénégal. Tu t’appelles Pape Cheikh Fall, Talla Sylla ou Coumba Ngouye Thiam, tu es poisson frais ou fumé, l’huile a touché à peine le fond de la marmite que tu es envoyé frire à l’hôpital ou dans un cachot. Pendant ce temps des criminels de haut vol, des gredins orthodoxes, des tueurs bien identifiés dorment dans des hôtels x étoiles. On prépare des lois d’amnistie pour les laver. L’Assemblée nationale devient la blanchisserie de la place Soweto. Et le parquet fait le facteur. Pape Cheikh Fall et Talla Sylla furent ainsi informés par le représentant de la société que la société n’en n’avait strictement rien à cirer. Il pouvait vivre ou mourir, laisser femme et enfants, baigner dans des mares de sang, gémir ou geindre. C’est triste, mais c’est la réalité : vous, comme moi, nous tous Sénégalais, nous sommes des lâches ! C’est tout.
Dans les Séquestrés d’Altona, Jean Paul Sartre écrit : « je n’aime pas les victimes, quand elles respectent les bourreaux ». Et comme dans un sommeil long et cauchemardesque, on se refuse encore à ouvrir les yeux sur des perspectives plus que sombres. Le vice fomente la guerre. Surtout quand il triomphe sur la vertu. Et la justice, le dernier bouclier contre la guerre civile dans un pays, tergiverse chez nous. Il y a des héros en mal comme en bien. Et ceux qui flattent l’impunité doivent être indexé, identifiés et traduits au tribunal de l’histoire. Car le jour où un Sénégalais, fatigués d’attendre une justice qui ne vient pas, se fera justice lui-même, ce sera le début du plus grand désordre. C’est tout.
IBA DER THIAM ANNONCE DE GRANDS CHANGEMENTS A L’ASSEMBLÉE NATIONALE Un chef de l’opposition parlementaire et l’éradication de l’absentéisme
Article Par HAROUNA FALL,
Paru le Jeudi 7 Juin 2007
Face à la presse hier le coordonnateur de la Cap 21 Iba Der Thiam a annoncé de grands changements pour la future Assemblée nationale. Qu’il présente comme un Parlement de rupture et du renouveau.
La future Assemblée nationale ne sera pas comme la précédente si l’on en croit le coordonnateur de la Cap 21 Iba Der Thiam. Face à la presse hier, il a indiqué que la Coalition Sopi 2007 s’engage à faire, du Parlement élu, un Parlement de rupture et de renouveau dans lequel l’absentéisme injustifié sera définitivement éradiqué et les missions dévolues à l’institution plus correctement assumées. Selon Iba DerThiam, le scrutin du 03 Juin, en permettant l’entrée au Parlement de 13 sensibilités différentes, parmi lesquelles la sensibilité écologiste, en favorisant l’accès d’un nombre plus important de femmes, de jeunes et de cadres administratifs et techniques à l’Assemblée nationale, en créant les conditions autorisant l’émergence d’un chef de l’opposition parlementaire bénéficiant du statut que lui confère la Constitution de 2001, incitera la démocratie sénégalaise à renouveler sa classe politique. Analysant la participation des Sénégalais au scrutin du 03 Juin 2007, le coordonnateur de la Cap 21 a indiqué que comparer ce taux de participation aux Législatives à celui de l’élection présidentielle, serait faire preuve de cécité politique. Ce serait confondre les genres et mélanger les torchons et les serviettes. En matière électorale, la science politique enseigne, selon M.Thiam, qu’on ne peut comparer que des élections de même natures, c’est-à-dire des scrut ayant des enjeux, des actrices et des objectifs semblables. Pour lui, il n’y a qu’au Sénégal qu’on manipule les chiffres indistinctement, par ignorance et par inexpertise, pour en tirer des conclusions, évidemment totalement erronées, ou par volonté délibérée de désinformation. Il a rappelé qu’aussi bien en 1988, en 1993 qu’en 1998, le taux de participation a, toujours, tourné autour de 38 à40% du nombre des inscrits, alors qu’aucun mot de boycott n’a pourtant jamais été articulé.
Elections législatives 2007 : La sanction
Elle était de miel le 25 février, elle est de fiel le 3 juin. La sanction est tombée, avec moins de 8/20, toutes les ‘têtes’ de listes nationales et départementales sont renvoyées à leurs copies. En répondant aux hésitations du gouvernement, par une indifférence à l’appel des candidats à la députation, le peuple vous interpelle Monsieur le président de la République. Trop d’événements douloureux ont affecté la vie du peuple sénégalais, et les principales ‘têtes’ de listes, au lieu de s’instruire sur les grands problèmes qui bousculent la vie du Ssénégalais ‘lamba’, se sont illustrés à critiquer ou confirmer et soutenir des convictions qui n’intéressent que le moyen et le long terme. La seule réponse que le peuple attendait après votre réélection à la magistrature suprême le 25 février 2007, était une baisse significative des prix des denrées de première nécessité (riz, sucre, huile, pain, lait etc..), une baisse sur le prix du gaz, du carburant et une réponse acceptable sur les ‘délestages’ de la Senelec.
En pleine campagne électorale, deux drames parmi les drames quotidiens dont témoigne le petit écran sont survenus. Un meurtre à Gand Yoff à la sortie d’un bar et la saisie par la police de journaux sénégalais à caractère pornographique. Délibérément ou insidieusement, aucune ‘tête’ de liste ne s’en est inquiétée, comme pour dire que face à ces dangers le parlement doit se révéler distant. Même les ‘soi-disant’ religieux, qui ont eu à participer au débat, durant cette campagne, ont donné l’impression d’être habitués à vivre ces inconvénients, et ont raté une belle occasion pour rappeler ce que le pape Pie IX avait écrit : ‘Une société soustraite aux lois de la religion et de la vraie justice ne peut plus se proposer d’autre but que d’amasser et d’accumuler les richesses, ni suivre d’autres lois dans ses actes que l’indomptable désir de l’âme esclave de ses passions et de ses intérêts.’
L’esprit parlementaire doit s’épanouir dans une éthique de la confiance et dans une morale de l’effort responsable. Si ceux qui ont pouvoir de légiférer, de décider, d’entraîner, de faire exemple ou modèle n’adhèrent pas dans leur majorité aux comportements qui font une société de partage, de solidarité et de moralité, le peuple qu’ils sont censés représenter est en droit de les prendre pour peu intéressants. Il me paraît légitime, aujourd’hui que le serpent fasse sa mue. L’Assemblée nationale, à mon sens, doit subir de profondes réformes, pour apparaître sous un jour plus avantageux, qu’une simple organisation destinée à fournir un gagne-pain à ses honorables employés.
‘Le grand ennemi de la vérité, c’est très souvent non le mensonge, délibéré et malhonnête, mais le mythe persistant convaincant et irréaliste’. (JFK.) Son Excellence Abdoulaye Wade sait mieux que quiconque que ses enfants (biologiques, politiques, religieux, philosophiques) sont arrivés au terme de leur croissance intellectuelle. Il leur a donné son amour, mais ne peut pas leur donner ses pensées, son devoir de père a été bien accompli. Aux enfants d’assurer et d’assumer la responsabilité de leurs parcours et de leurs fautes futures. Avec le ’nouveau sénégalais’, l’aménité attentive qui nourrit le ‘Massla’ s’efface progressivement, le temps de l’impunité est fini, les fautes commises, aujourd’hui et demain se paieront cash (...)
Dans moins d’un an, nous parlerons encore d’élections : les municipales. Armez-vous d’intégrité prouvée, de moralité avérée et de rigueur pour espérer séduire et convaincre l’électeur sénégalais. Même si certains Sénégalais ont beaucoup changé, reculant sous l’effet de la peur, ou se laissant envoûter par l’argent, le pouvoir et son influence, le Sénégal sera toujours différent des Etats-Unis d’Amérique, du Zaïre, du Togo, du Maroc, de Cuba et de l’Algérie.
En parlant de la place de l’argent dans le jeu politique actuel, mon père me rappelait toujours ce proverbe arabe : ‘Les dunes changent sous l’action du vent, mais le désert reste toujours le même.’ Les législatives du 3 juin 2007 ont le mérite de prouver que notre système électoral est fiable et que l’organisation mise en place par la Cena est satisfaisante. A mon sens, pour ce pays, l’urgence est ailleurs : c’est de nous réconcilier intellectuellement, moralement avec ce qui, dans notre passé, a fait l’équilibre et la stabilité et avec ce qui, dans notre présent, le fait encore vivre.
Abdoulaye DIALLO Ile de NGor esprit_des_lieux@yahoo.fr
Socialistes de toutes les régions, unissez-vous
Dans sa marche vers le cercle des nations émergentes, le Sénégal a croisé sur son chemin, un jour du 19 mars 2000, le libéralisme. Et le peuple sénégalais, avec son lot d’espoir et même d’espérance, accepta avec confiance de cheminer avec le libéralisme. Ce faisant, il s’engagea à faire sa propre mue, pour non pas refaire sa vie, mais la continuer avec une nouvelle équipe. Et, comme dans une catharsis collective, l’homo senegalensis reprit conscience de sa confiance en soi, en confiant aux libéraux toutes les cartes pour agir. Par la suite, le pouvoir libéral commença par présenter l’alternance comme une fin de l’histoire, un horizon indépassable (première dérive à partir de laquelle toutes les autres dérives sont arrivées). Ayant réussi à siffler la fin de l’histoire dans l’esprit de beaucoup de Sénégalais, les libéraux se sont permis de tout faire.
Le pays se trouve dans une situation pire qu’avant-mars 2000. Tout compte fait, l’alternance ne nous a servi que des dérives. Ainsi, les institutions ont été banalisées, la jeunesse livrée à la gueule de l’océan, le monde rural laissé à lui-même, et tutti et quanti.
Alors que le libéralisme a fini d’étaler son incompétence, les socialistes, seuls recours, affichent la division. Les socialistes doivent s’unir autour de l’essentiel pour sauver un pays mis à genoux par un ‘Sopi en marche’, comme on peut le lire sur les affiches dans toutes les rues de Dakar. Oui certes le Sopi est en marche, mais le pays, lui, va mal. Les socialistes restent aujourd’hui les seuls capables de régler les problèmes des Sénégalais et de remettre le pays sur le chemin qui mène vers le cercle des nations émergentes. Cela, les Sénégalais doivent le comprendre (...)
Le boycott des législatives par certains partis de l’opposition ne m’a guère convaincu, car je le considère comme un acte de démission. Et dans le combat pour le bien du pays, la démission ou le boycott ne trouve pas sa place. Je pense que la participation de la coalition Takku Defaraat Sénégal est une fierté pour tous les électeurs qui croient au socialisme tel que développé et défendu par Léopold Sédar Senghor. Je suis de ceux qui croient que le socialisme est la doctrine qui prend le mieux en charge les valeurs sénégalaises, voire africaines. Aujourd’hui, ce socialisme est en difficultés à cause de problèmes internes. Pour y pallier, j’invite tous les socialistes du Sénégal à se retrouver pour discuter de toutes les questions qui les divisent, en mettant en avant le devoir de s’unir pour sauver un peuple. Ce faisant, je pense qu’ils trouveront une solution consensuelle et durable, pour l’intérêt du Sénégal et du socialisme. Des orientations méritent d’être dégagées dès à présent, et la piste Robert Sagna, pour un socialisme fort et conquérant, me semble la mieux indiquée.
Mouhamed DIOP Consultant Membre du G11 Groupe de réflexion politique assistancegie@yahoo.fr
UNE AUTRE LECTURE DU FORT TAUX D’ABSTENTION AUX LEGISLATIVES
Un revers personnel de WadePar DAME BABOU | SUD QUOTIDIEN | jeudi 7 juin 2007 | 1115 lectures
Le vieux Amadou Samb, un grand griot avec beaucoup de sagesse qui a longtemps vécu à New York, disait de certains individus que « booleen defalee lu baax du_u la gërëm, danu naan sama darajaa ni la tollu » (Si vous leur rendez un service ils ne vous remercient pas, ils considèrent que c’est un honneur dû à leur rang). LIENS RECOMMANDES
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Evidemment, la première explication de la faiblesse du taux de participation peut être attribuée à l’appel au boycott des dirigeants des partis qui ont cristallisé sur leurs noms, plus 40% des suffrages à l’élection présidentielle. Il y a aussi l’absence d’enjeu. Les autres raisons qui vont suivre pouvaient perdre de leur pertinence si la coalition Sopi n’avait pas basé toute sa campagne sur le fait qu’elle a été menée au nom, pour le compte et au service de Abdoulaye Wade. Logiquement, ce dernier qui a aussi mis tout son poids, son argent et prestige sur la balance, est donc personnellement sanctionné par les électeurs et non ses lieutenants qui ont tout fait en son nom et avec sa bénédiction.
Mais pourquoi Wade a pu être désavoué par les Sénégalais qui l’ont plébiscité il n’y a pas si longtemps ?
Les premières réactions de Abdoulaye Wade et son entourage après sa brillante réélection au soir du 25 février ont tout l’air de suggérer que le Président a une lecture de sa victoire qui l’a amené à des attitudes qui ont certainement dû lui aliéner beaucoup d’électeurs. On a eu comme l’impression que Wade a considéré que les Sénégalais lui ont donné carte blanche pour faire ce qu’il veut.
Après une campagne électorale très animée, quelques fois empreinte de tension verbale, le candidat du Sopi prend un temps inhabituel avant de s’adresser aux Sénégalais. Là où le peuple s’attendait à un discours de remerciement et de réconciliation, c’est un Abdoulaye Wade colérique, avec un discours belliqueux qui parle à la télévision nationale pour menacer d’envoyer en prison ses trois suivants immédiats dans l’ordre d’arrivée des résultats de la présidentielle.
Il parle de Niasse qui a acheté une maison il y a de cela 34 ans à un prix que le chef de l’Etat juge aujourd’hui dérisoire. Ousmane Tanor Dieng serait l’auteur d’un détournement de grosses sommes d’argent. Le président connaissait le délit depuis des années, mais par-dessus la tête de la justice, il avait demandé de différer les poursuites judiciaires pour des raisons politiques, selon ses propres déclarations.
Idrissa Seck, à qui on avait quelques semaines avant, demandé de revenir travailler aux côtés du chef et qu’on avait blanchi au passage, fait l’objet d’accusations graves de détournement de milliards (14 ou 40) de francs Cfa, dont le patron détiendrait la reine des preuves : l’aveu écrit et signé plusieurs mois auparavant.
Ces faits sont accompagnés d’une maladresse de taille. Le fils Karim Wade qui jusque là était relativement discret vis-à-vis de la politique partisane, est présenté en « prime time TV » aux Sénégalais comme l’un des meilleurs fils, si ce n’est le meilleur du pays. « Bu doon Kajoor ga ma dëkk man ak Wade dey, kenn du fa wax sama doom gën ci doom yi ».
Dans la même lancée, l’intervenant déclare que quoi qu’il advienne, il utilisera tous les moyens constitutionnels à sa disposition pour que Idrissa Seck ne soit pas son successeur à la tête du pays. Xel day jàpp ne ku sana sempi, wara sana samp. (Quiconque a le droit d’éliminer doit avoir le droit d’introniser).
Immédiatement après le plébiscite, les prix d’un grand nombre de denrée de grande consommation flambent sans que les Sénégalais ne sentent, ne serait-ce qu’une intervention de consolation de la part du gouvernement ou du président de la République.
Les délestages opérés par la Senelec que le candidat Wade avait promis de régler au mois d’octobre dernier reviennent de plus belle. Et personne ne s’explique. Comble d’exemple de décision solitaire, Samuel Sarr qui était le directeur général de la Senelec lorsque cette société martyrisait les consommateurs est revenu comme ministre de l’Energie.
Pendant que les populations sont confrontées à des difficultés de toutes sortes, le débat sur la nécessité ou non d’achat d’un nouvel avion survient est lancé. A la place d’une déclaration claire, le chef revient de voyage pour dire à ses compatriotes, que s’il voulait s’acheter un nouvel aéronef, il ne demanderait l’autorisation à personne. Tout au plus, il informerait l’Assemblée nationale pour une loi rectificative des finances. C’est comme si la question des moyens financiers ne se posait pas au pays. Et comme si l’Assemblée nationale n’était qu’une chambre d’applaudissement ! Cette conception de simple boîte aux lettres qu’a le locataire de l’Avenue Roume du rôle de l’institution parlementaire a aussi grandement contribué à dire aux électeurs que de toute façon, le seul décideur dans ce pays est déjà élu. Pourquoi alors se fatiguer à élire des députés qui ne sont que des jouisseurs d’avantages non mérités.
Se rend-on compte que les électeurs ont vu que les membres de cette législature sortante sont les propres auteurs de l’humiliation du parlement en votant une loi qui lui retire ses prérogatives de deuxième institution de la République, à quelques semaines du scrutin ? Qu’y avait-il d’urgent à créer un Sénat avant les élections ? Sinon que le Prince en avait décidé ? La loi sur la parité a subi un traitement pire : elle est soumise à la conférence des présidents le même jour, qui la passe illico presto à la commission qui devait l’étudier et cette dernière la fourgue à la plénière qui l’adopte à une vitesse supersonique.
On est vraiment loin de l’année 1999 quand le candidat Wade écrivait dans son programme électoral qu’il allait « encourager les députés à prendre des initiatives en matière de loi ».
D’ailleurs, parlant de cette lecture que le Secrétaire général du Pds a des résultats de la présidentielle, comment le Président peut -il penser qu’un Sénat à qui est allouée la place de deuxième institution peut-il être composé à 65%, de membres désignés au lieu d’être élus ?
Et comme le Gardien de la constitution entame son deuxième mandat que beaucoup considèrent comme le dernier, le fait de s’adjuger à lui seul, le pouvoir de composer l’institution qui va être dirigée par son successeur constitutionnel, peut être aussi une autre raison de faire peur à ceux qui ont voté pour lui, mais pour lui seulement. Quant au choix de son remplaçant, un grand nombre de ceux qui lui ont donné leurs suffrages ne lui donnaient certainement pas le pouvoir de leur dire « après moi, je vous passe à un autre ».
Ces mêmes partisans non dépendants de son pouvoir de nomination ou de pourvoyeur d’avantages matériels, avaient, pour une grande part, considéré que voter pour l’occupant du palais éliminerait le risque de l’inconnu. Mais quand ces supporters commençaient à assister un débat national sur l’éventualité d’une ascension de Karim Wade au fauteuil présidentiel tant convoité, certains se sont dit : « ah celui-là, on lui donne la main et il semble réclamer tout le bras ».
Last but not least, quelle maladresse que de se faire délivrer un récépissé de déclaration pour la « Génération du concret » à la veille des élections ! Ku tudd Macky toon_ ko. Walla boog ?
FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION LORS DES LEGISLATIVES DU 3 JUIN
L’Afp parle de « cinglant désaveu populaire »Par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN | jeudi 7 juin 2007 | 593 lectures
« Quand l’abstention s’est manifestée aussi clairement dans des villes comme Dakar et sa banlieue, Thiès, Kaolack, Saint-Louis et Fatick dont les populations subissent la flambée des prix ainsi que dans le monde rural meurtri, l’essentiel, c’est de retenir le ras-le-bol des Sénégalais. Et leur défiance par rapport aux pratiques anti-démocratiques d’un régime aux abois, paresseusement vautré dans la mal-gouvernance, le mensonge d’Etat et le maquillage permanent du réel ». C’est la lecture que l’Alliance des forces de progrès (Afp) a fait des résultats des élections législatives du 3 juin dernier marquées par un fort taux d’abstention. LIENS RECOMMANDES
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DOSSIERS
LEGISLATIVES 2007
Les camarades de Moustapha Niasse estiment que « le cinglant désaveu populaire du 3 juin 2007 apporte également un éclairage sur la mascarade électorale du 25 févier à l’issue de laquelle les Sénégalais ont été frustrés de leur volonté clairement exprimée de mettre fin à leurs souffrances, en se débarrassant du régime de Me Abdoulaye Wade ». Et d’ajouter, « Tout le reste n’est que bavardage dérisoire, car la vérité des chiffres ressort, sans ambiguïté, si l’on jette un regard sur les taux de participation, lors de l’élection présidentielle de l’An 2000 et des législatives de 2001, qui gravitent respectivement autour de 62 % et 67 %. De surcroît, le niveau de participation des militaires reflète parfaitement l’état de l’opinion dans notre pays ».
Ainsi, après avoir adressé ses vives félicitations aux responsables et aux militants de base de son parti, qui ont « répercuté, sur le terrain, avec courage, le mot d’ordre de boycott salutaire que le parti a décidé de traduire souverainement en actes », le bureau politique de l’Afp « les invite à rester attentifs aux développements ultérieurs car, les masques du régime de Me Wade étant tombés et le pot aux roses découvert au grand jour, l’exigence d’une CENI qui écarte du processus électoral les fraudeurs zélés, est plus que jamais d’actualité, pour restaurer la crédibilité et la légitimité des Institutions de notre pays ».
Par ailleurs, le parti de Moustapha Niasse « condamne avec la dernière énergie les méthodes totalitaires du Secrétaire national du Pds, qui n’hésite pas à revêtir son manteau de président de la République, pour exercer directement des pressions sur les Elus locaux que le peuple souverain s’est librement choisi ». Pour les « Progressistes », « ce réflexe autoritaire anachronique continue de s’exprimer également dans la volonté du régime de Me Wade d’instaurer dans notre pays une censure de fait, après les obstacles dressés contre la diffusion d’ouvrages, de films, suivis maintenant de blocage arbitraire de radios considérées comme défavorables à la ligne de la pensée unique ».