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quelle pertinenc
l’irresponsabili
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AU -D E L A
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quelle Républiq
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véritables enjeu
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vers une dynasti
Ambassadeurs
advienne que pou
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La ruse
exceptionnel
mendicité
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encore 1waderie
apprivoisement
Une « curiosité
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courage politiqu
Quel candidat
AU NOM DU
TOURMENTE
totalitarisme
E R R E U R
Collectivités Lc
un prix à payer
Rompre enfin
que la LUMIERE
trop c’est trop
marchandage
Karim Méga Watt
IGNORANCE
Etonnant Wade
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Machiavel
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hors course
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père & fils
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COTE D'IVOIRE
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immolations
Le 19 Mars 2011
Y ' EN A MARRE !
Le choix de Madi
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L'assommeur
23 JUIN 2011
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JEUNESSE
«Si les > Sénéga
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LEçONS
REPONSES
SUNUGAL
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A l’attention
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CONFLAGRATION
TRAGEDIE
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SORTIE
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que faire ?
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TEST
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L’élection prési
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DRAMATIQUE
le 23 décembre 2
Violences scolai
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ADRESSE AUX REPU
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FORFAITURE
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T E N S I O N S
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Karim par ci , Karim par là

LOBSERVATEUR: 
 
Les femmes sentinelles libérales se rebellent : 
Karim Wade est un militant du Pds 
 
Répondant à une question relative à la succession de Wade dont le nom de son fils Karim Wade revient de plus en plus, les sentinelles du Pds tranchent le débat. Selon ces dames, Karim Wade est un militant du Pds, il a payé sa carte de l’Oteps (Organisation des travailleurs et étudiants sénégalais en France) à l’âge de 12 ans en France. Il était toujours sur le terrain et près des militants au moment où son père était dans l’opposition. C’est un militant de première heure , un homme dévoué. S’il veut un poste, qu’on le lui donne et qu’on arrête de le regarder comme le fils du Président.  
 
LEQUOTIDIEN: 
 
De la cause du Parti à la cause des Rufisquois 
 
 
Le décret du 12 juin 1880 a fait de Rufisque une commune de plein exercice. A l’instar des communes de Gorée, Saint-Louis (1872) et Dakar (1887), Rufisque fonctionnait sur la base du suffrage universel et de la gestion libre des affaires locales. Malgré tout, ces avantages acquis depuis la période coloniale n’ont pas fait de Rufisque une commune développée et bien représentée au niveau national.  
 
La vieille ville croule sous le poids de nombreuses difficultés accumulées depuis un demi-siècle. Nous pouvons citer le chômage endémique des jeunes, l’insécurité dans certains quartiers de la ville, l’insalubrité qui devient un problème de santé publique, les canaux à ciel ouvert remplis d’ordures, les détritus (issus du curage de ces canaux) laissés sur les rebords qui dégagent une odeur pestilentielle que respirent les populations environnantes, les problèmes de mobilité qu’ont forcément notés tous les automobilistes qui ont traversé la ville ou ont emprunté la route qui mène à la Sococim, …  
 
Sauf avis contraire du Conseil constitutionnel, les élections législatives du 03 juin 2007 ont donné à cinq Rufisquois le droit de siéger à l’Assemblée nationale (Awa Diop et Alioune Souaré sur la liste nationale du Pds, Ndiawar Touré, Babacar Khouma et Seydou Diouf sur la liste départementale). Au niveau national, le débat tourne essentiellement autour du faible taux de participation. En ce qui me concerne, je préfère réfléchir sur les implications d’un tel vote sur les populations de la vieille ville. Avec cinq députés à la Place Soweto, les élus ont les moyens de marquer de leurs empreintes cette législature. Cette situation doit être profitable aux citoyens de la ville. En d’autres termes, je veux dire que ces personnalités qui viennent d’être élues, tout en prenant en compte les préoccupations de leurs militants, doivent s’atteler à servir, d’abord et avant tout, les intérêts de la ville, de ses habitants.  
 
Pour atteindre cet objectif, trois conditions doivent être remplies :  
 
1- Il faut que les hommes politiques rufisquois arrêtent de berner et de divertir les populations avec des luttes (querelles) de tendance qui ne sont motivées que par un souci de positionnement et la volonté de sauvegarder des intérêts personnels. Pendant les dernières années du règne socialiste, nous avions les tendances de Pathé Ndiaye, de Mbaye Jacques Diop, de Moussa Mbaye, de Cora Fall qui se livraient des batailles fratricides. Aujourd’hui, celles de Ndiawar Touré, de Mamaya Sène, de Seydou Diouf, …, ont repris le flambeau. En tant qu’observateur de la scène politique, j’ai constaté que les responsables politiques de notre département, au lieu de s’occuper des préoccupations de tous les Rufisquois, entretiennent gracieusement leur clientèle politique et dispersent leurs forces dans des querelles de tendance. Cette situation doit cesser.  
 
2- La seconde exigence renvoie à la nécessité, pour ces leaders politiques, de s’unir pour mieux servir Rufisque. S’ils ne parlent pas le même langage, s’ils ne travaillent pas à harmoniser leurs positions, ils auront des difficultés pour se faire entendre et pour faire passer leurs propositions au niveau de l’Assemblée nationale. Encore une fois, les populations rufisquoises vont pâtir de cette situation qui les installera dans une inertie totale.  
 
3- La dernière condition à mettre en œuvre concerne la nécessité de faire participer, de manière effective, les Rufisquois à la gestion de leur cité et à la prise de décision. Rufisque regorge d’associations de tout genre et de groupements féminins ou religieux. Ce qui facilite la mise en œuvre d’une réelle démocratie participative. Aujourd’hui, dans toutes les démocraties avancées, les citoyens sont informés et consultés régulièrement. Leurs avis sont pris en compte dans le processus de prise de décision. Ces pratiques constituent un gage de bonne gouvernance. Les Technologies de l’information et de la communication (Tic) facilitent la mise en œuvre de telles politiques. Le téléphone portable (SMS) et Internet, pour ne citer que ces deux-là, peuvent aider à mettre l’information municipale à la disposition des citoyens. Dans cette perspective, je pense qu’il est inadmissible qu’une ville comme Rufisque ne dispose pas d’un site Internet alors que le Sénégal est engagé, depuis quelques années, dans une dynamique de modernisation de l’administration publique : mise en ligne d’un site web du gouvernement.  
 
Aujourd’hui, avec le développement des médias privés et principalement des radios communautaires, les populations des collectivités locales sont devenues plus matures, mieux informées. Elles exigent plus d’informations et plus de considération de la part de leurs élus. Dans une interview parue dans le journal Sud Quotidien, il y a quelques semaines, Seydou Diouf défendait l’idée d’un rajeunissement de l’espace politique sénégalais et d’une plus grande responsabilisation des jeunes leaders. Je suis d’accord avec cette profession de foi, mais à condition qu’elle soit accompagnée d’un changement des pratiques.  
 
En ce début du troisième millénaire, il est urgent de faire la politique autrement. Les populations et les partenaires au développement exigent plus de gestion participative et de transparence. Le Sénégal dispose de tous les outils techniques et institutionnels nécessaires pour satisfaire ces exigences. Mais il faut reconnaître que concernant ces pratiques, le discours est plus glorieux que la réalité. L’heure est venue de les rendre effectives. Il faut tout simplement une forte volonté (courage) politique.  
 
Mamadou NDIAYE - Docteur en Sciences de l’Information et de la Communication - Diplômé de Philosophie politique / do_ndiaye@yahoo.fr  
SUDQUOTIDIEN: 
ALTERNANCE ERE II 
Wade cherche désespérément « Première » ministrePar Madior FALL | SUD QUOTIDIEN | vendredi 15 juin 2007 | 1786 lectures  
Annoncé pour la semaine prochaine, le premier gouvernement post-alternance ère II, se cherche désespérément cheftaine ainsi qu’équipe. Me Wade peine à se trouver « Première » ministre, qui répond au portrait-robot qu’il en a dressé. De guerre lasse, se résoudra-t-il à conserver l’actuel occupant, Macky Sall signalé pourtant au perchoir de l’Assemblée nationale ? Avec quelle troupe ? Puisée où ? Véritable casse tête-chinois pour celui qui a rempilé le 25 février dernier. Pour un dernier mandat ? En outre, le président de la République n’a pas que la question du team gouvernemental et de son chef ou cheftaine à dénouer. Il a également à délier celle des animateurs des nouvelles et/ou renouvelées institutions : le Sénat et l’Assemblée nationale. LIENS RECOMMANDES  
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DOSSIERS  
GOUVERNEMENT WADE II 
Me Abdoulaye Wade l’a annoncé, depuis la Suisse où il se trouvait le mardi 12 juin dernier, le premier gouvernement post-alternance ère II, verra le jour, selon sa volonté, dans la semaine du 18 au 25 juin. Entre temps, le Conseil constitutionnel aura fini d’avaliser les résultats des élections législatives boycottées du 3 juin dernier, consacrés par la Commission nationale de recensement des voix que préside le premier président de la Cour d’Appel du tribunal régional hors classe de Dakar. Le Parti présidentiel aura fini de laver son linge sal en famille (les auditions des présumés traîtres ont commencé, selon la presse). Les boycotteurs auront fini de dérouler la prochaine étape de leur contestation. La société civile intéressée, de tirer les conclusions de ses observations du jeu politique et électoral, le ministère de l’Intérieur de tirer le bilan de l’organisation « matérielle » des législatives pour certainement s’en réjouir. 
 
Cependant, la tâche présidentielle de se trouver gouvernement et cheftaine de gouvernement ainsi qu’il en avait exprimé le vœu pour un dernier quinquennat ?, semble moins aisée. Aux dernières nouvelles, Me Wade peinerait à se trouver « Première » ministre, tout comme sa marge de manœuvre se serait considérablement rétrécie pour se choisir équipe « réduite » et apte à finir les chantiers et à consacrer la transition démocratique et la dévolution du pouvoir en douceur. Jusqu’en début de semaine, le chef de l’Etat n’avait pas encore sa « Première ministre » au point qu’il semblerait se résoudre à conserver l’actuel locataire qu’il destinait au perchoir pourtant. 
 
Exit en effet, Aminata Tall, l’égérie du Parti démocratique sénégalais (Pds), à qui on aurait promis finalement un point de chute. Aminata Niane, l’animatrice de l’Apix dont le nom avait été curieusement avancé comme futur Premier ministre dans les colonnes de certains journaux et dont la candidature au poste paraissait plutôt relever du fantasque qui caractérise la démarche wadienne par moments ou à tout le moins d’un souci de brouillage. Eva Marie Colle Seck, la « chercheuse » qui avait été défénestrée du gouvernement de Idy II pour cause d’incompatibilité d’humeur. Si sa compétence n’est pas en cause, des réticences certaines seraient notées de sa part, assurent des sources généralement bien informées. Toujours est-il que l’idée de lui confier la première équipe post-Macky Sall n’a pas prospéré disent les mêmes sources ou n’a jamais existé. Exit également Mme D. appelons la ainsi qui se trouve être la soeur d’une personne travaillant au palais, en service dans une des multiples structures des institutions internationales qui, finalement, devra se contenter d’un poste de ministre et non d’avoir le privilège de conduire le gouvernement. Exit aussi celle qui, jusqu’en début de semaine, avant le voyage de Paris, était « fermement » la Première ministre et dont le nom était chuchoté du bout des lèvres de peur d’en éventrer le secret. . 
 
Faute de femme, Wade se contentera-t-il de Macky ? 
 
Tête de liste de la coalition Sopi, qui a raflé la mise des législatives du 3 juin dernier avec plus de 130 députés sur une Assemblée nationale qui en compte désormais 150, Macky Sall le Premier ministre qui aura battu le record de longévité jusqu’ici sous Wade, est néanmoins querellé au sujet du taux de participation qui était sans conteste un des principaux enjeux du scrutin du dimanche 3 juin dernier. Est-ce la raison pour laquelle, on a voulu malgré son « jeune âge », le confiner au perchoir de l’Assemblée nationale ? Plusieurs de ses proches ou se déclarant comme tels le pensent et l’expriment. Ils se sont désolés de « cette retraite politique » anticipée pour un jeune qui n’en est qu’à l’orée, trouvant au passage, malgré le fait que le président et chef du parti lui conservait sa confiance pour le poste de n° 2 de la formation, la belle jambe, disent-ils, qu’il était ainsi handicapé « sans raison » pour la course à la succession qui est ouverte. En effet, la succession du président est même ouverte constitutionnellement. La loi fondamentale consacrée par le référendum de janvier 2001 limite le mandat présidentiel à deux. Par conséquent, à moins qu’une nouvelle retouche de la Constitution ne vienne en changer l’ordre des choses, ce quinquennat qui commence est le dernier pour Me Wade. Quel candidat pour la majorité actuelle en 2012 ? Cinq ans sont vites passés. Pourquoi chercher à évincer l’actuel locataire de la primature de la course ? 
 
Pour les « amis » de Macky Sall cela n’est pas juste, d’autant plus que de tous les quatre Premiers ministres dont le chef de l’Etat s’est pourvu jusqu’ici depuis 2000, il aura été celui qui aura le plus donné corps « à sa vision et à ses chantiers ». Que nenni disent cependant ses contempteurs. « Macky a échoué. Il doit passer à la trappe. Il avait la tâche de mobiliser le parti, de rassembler, de rendre attrayant notre formation. Il a divisé, écarté et au finish, perdu lamentablement le pari de la mobilisation des électeurs. On ne peut pas demander à quelqu’un à qui on n’a pas donné de maillot de le mouiller. On cherche seulement à noyer le poisson en attrayant devant la Cours de Abdoulaye Faye certains frères, au juste pourquoi lui, d’autant plus que lui-même a été pris à partie par certains frères ? », font-ils remarquer. Et de souligner que « ce n’est pas gratuit si le président dit reprendre son parti ». Mais Macky Sall, risque de rempiler faute de « Première ministre », avancent certains. Pendant que d’autres certifient que le président de la République peut se choisir un autre Pm dans son camp. 
 
On s’interroge cependant sur cette propension présidentielle de nommer coûte que coûte une femme à la tête de son gouvernement. Même si, dans certains cercles qui lui sont favorables, on se félicite du souci constant du chef de l’Etat de promouvoir la femme dans son pays et en Afrique, on s’y inquiète néanmoins de l’opiniâtreté présidentielle à se trouver vaille que vaille Premier ministre femme. C’est bien certes, d’avoir une femme Pm, mais c’est encore mieux pour nombre d’observateurs pour le Sénégal, d’avoir à cette place stratégique une personne compétente et immédiatement « efficace » même si cette option nécessite que la question du genre soit momentanément reléguée à un plan secondaire. De même, pour les personnes qui devraient animer ce nouveau gouvernement, la question-genre devrait se poser en termes quantitatifs certes, mais d’abord et surtout en termes de qualité. La parité qui a des difficultés à prospérer au Sénégal appelle aussi de la part du chef de l‘Etat plus de discernement dans le choix et le profil des personnes promues. Conseille-t-on sérieusement le président ou cherche-t-on à plaire à ses moindres lubies au détriment de l’efficacité et des intérêts majeurs de la nation ? On peut se le demander à voir ceux qui s’évertuent quotidiennement à lui trouver des Cv pour femme Premier ministre au risque de lui « fourguer » des noms relativement controversés. Qui pour animer l’Assemblée nationale et le Sénat ? 
 
Si l’actuel Premier ministre, vainqueur du scrutin législatif du 3 juin dernier occupe le perchoir de la première chambre du Parlement, le coordonnateur de la Cap 21, le Pr. Iba Der Thiam devrait forcément se trouver nouveau point de chute. On pense dans les milieux libéraux qu’il serait difficile de voir le vieux parlementaire être sous les ordres du novice, même si pour des proches de l’historien et homme politique, « il n’y a aucune gêne » en la matière. Mais alors où ? Le Sénat ? Pape Diop, le président-maire libéral de Dakar devrait, assurent certaines sources occuper le fauteuil du désormais n°2 de l’Etat. Une possibilité qui ferait froid au dos à certains qu’il ne compte pas certainement parmi ses amis. Pour ceux-là, « c’est là une éventualité qui est grosse de tous les dangers pour la République en cas de vacance du pouvoir ». Doutant assurément des capacités de ce dernier d’en assumer la responsabilité si d’aventure un tel scénario se présentait, ils font remarquer comme pour étayer leurs thèses l’image peu reluisante de la dixième législature qui s’est estompée le 3 juin dernier. Selon eux, « faute de pouvoir animer le débat parlementaire, il l’a plombé durant toute la législature. Si l’expérience parlementaire était prisée au niveau de tous les fora, elle fut peu sollicitée pendant son magistère ». Ses affidés pensent le contraire et déclarent que l’homme a fait montre de sa « capacité extraordinaire de gérer à la fois l’Assemblée nationale, la deuxième institution du pays et la capitale sans heurts et sans qu’aucune des structures ne soit lésée. L’homme est pragmatique et fait preuve de sang froid. Attaqué de tous parts par certains de ses frères de parti dans l’affaire Idrissa Seck, il ne s’est jamais départi de sa lucidité ». Les uns et les autres ont certainement raison chacun en ce qu’il avance le concernant, il n’en demeure pas moins que l’enjeu du Sénat et de sa présidence est autrement, plus important. Notamment, précisent des observateurs avertis, dans une période de transition démocratique et de dévolution « pacifique » du pouvoir. Dans tous les cas, si la redistribution des responsabilités devait obéir à la logique des enseignements tirés du scrutin du 3 juin dernier, le maire de Dakar ne saurait nullement être plébiscité. Cela saute aux yeux que la faiblesse du taux de participation est principalement imputable à la tiédeur manifestée par l’électorat dakarois. La tête de liste départementale et partant entraînant toute la région, s’est-elle plutôt contentée à se servir de l’image ou de sa proximité avec le président de la République que de la consolidation d’un bastion historiquement conquis par Wade et son parti depuis 1988 ? Qu’a-t-il fait depuis sa promotion au perchoir pour déconcentrer les responsabilités parlementaires, s’attacher les députés, promouvoir l’institution et arrimer les militants à la barque du Pds, s’interrogent certains. Mauvaise querelle pour les autres. 
 
Quand le chef d’équipe est incompétent, l’équipe s’en ressent, notent-ils. Il s’y ajoute que Dakar comme toutes les capitales du monde est rétive naturellement. Par conséquent, il est injuste d’imputer à la tête de liste départementale le comportement électoral de la capitale. Pour les amis de Pape Diop, il revenait à la seule constante du parti, Me Abdoulaye Wade d’indiquer la voie et de donner les instructions à appliquer. Ce à quoi, ils se sont attelés. Jusqu’à quand ? 
 
LEÇONS DES ELECTIONS LEGISLATIVES TIREES PAR LA RADDHO 
« Se parler ou périr »Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | jeudi 14 juin 2007 | 163 lectures  
Les constats de la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddo) sur les élections législatives du 3 juin dernier sont alarmants. Ils ont été consignés dans un rapport dont nous avons reçu copie hier, mercredi 13 juin. Alioune Tine et les membres du Pacte républicain soulignent les conséquences de ce boycott et surtout ce manque de dialogue politique tout en oeuvrant pour une concertation, des assises ou conférence nationale, le mot importe le peu, mais il faut se parler d’urgence. LIENS RECOMMANDES  
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DOSSIERS  
LEGISLATIVES 2007 
Le faible taux de participation aux élections législatives du 3 juin dernier et le boycott de l’opposition dite significative ont porté un sacré coup à notre démocratie. Cela a fait dire à la Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) que « force est de constater que le recul démocratique du Sénégal est impressionnant et se traduit par un taux de participation aux élections législatives qui affleure le fiasco et qui exprime clairement le ras-le-bol massif par rapport à une scène politique à laquelle, ils ont de plus en plus du mal à se retrouver ». 
 
Ce postulat a poussé l’organisme de défense des droits de l’homme que dirige Alioune Tine d’initier un travail de sensibilisation auprès des chefs religieux du pays avec le Comité de suivi du Pacte républicain, toutes les obédiences religieuses ont été rencontrées. La Raddho a ainsi, selon le rapport sur mission d’observation des élections dont nous avons reçu copie hier, mercredi 13 juin, rencontré Monseigneur Adrien Sarr et la Conférence épiscopale. Elle s’est rendue auprès du khalif général des mourides Sérigne Saliou Mbacké, du khalif général des tidianes Sérigne Mansour Sy, du khalif général de Thiénaba Seck le dimanche 10 juin dernier. Elle a, également pris rendez -vous a été pris avec le khalif général des layènes. 
 
Ce rapport a, par ailleurs, renseigné que ces rencontres bilatérales vont se poursuivre. Il est ainsi prévu d’avoir une série d’entrevues avec les partis politiques, la société civile, le parlement, le Craes (Conseil de la République pour les affaires économiques et sociales, Ndlr), dans le cadre du comité de suivi du pacte républicain, de manière à mener une grande campagne de sensibilisation à l’échelle nationale. « Des débats seront également organisés pour créer les conditions d’un dialogue pluriel et fructueux visant à renforcer et à consolider les droits de l’homme, l’Etat de droit, la démocratie, mais aussi et fondamentalement les valeurs et principes de refondation de la République », a-t-il fait noter. La Raddho est d’avis que « si nous sommes incapables de nous appuyer sur les ressources internes pour résoudre nos crises, si nous sommes incapables d’assumer notre maturité et notre souveraineté dans le domaine, d’autres le feront à notre place comme en Cote d’Ivoire. Autant le faire dès maintenant ». 
 
Les motifs et péripéties d’un éventuel dérapage 
 
« Toutes les conditions de dérapage incontrôlé sont réunies avec l’opposition dite significative qui va fonctionner hors institution probablement dans la rue et une Assemblée nationale qui va souffrir tout au long de cette législature d’un déficit de légitimité et de crédibilité. En même temps avec la dérégulation des institutions et leur affaiblissement, toutes les conditions d’une présidence impériale et despotique sont désormais réunies, soutenues par un culte de la personnalité qui n’a jamais atteint de telles proportions dans l’histoire politique du Sénégal indépendant. Il est vrai que la responsabilité incombe à la Constitution, à la médiocrité d’un entourage peu réceptif à la critique et à une télévision nationale qui joue plus de la propagande que de l’information », a indiqué Alioune Tine dans le rapport. Il est convaincu que pour toutes ces raisons, « une respiration politique et démocratique, qu’elle s’appelle dialogue, assises ou conférence nationale, est un impératif catégorique, ne serait ce que pour constater ce que nous avons en commun, que, chaque sénégalaise et chaque sénégalais puisse considérer comme sa raison d’être et qui, au-delà de toute considération partisane, religieuse, confrérique ou ethnique, considèrent comme un bien propre et qu’il est prêt à défendre à tout moment ». 
 
Les dysfonctionnements notés lors des élections 
 
La Rencontre africaine des droits de l’homme (Raddho) a, à la suite de ce postulat, tiré les conséquences de ce boycott. Elles ont été à l’origine de la dévaluation de la notion même de compétition électorale par le fossé énorme qui sépare les protagonistes et qui a été ainsi résumé par un quotidien de la place : « un géant treize nains et quatorze invisibles ». En effet, ce qui fait l’intérêt et l’enjeu d’une compétition, c’est, à l’en croire, l’existence de protagonistes jouissant, au moins, d’une égale chance pour remporter la partie. « C’est en annulant un tel enjeu qu’on a totalement dévalué les élections législatives et du même coup, la démocratie sénégalaise », a-t-elle souligné. 
 
La Raddho a déployé lors du scrutin législatif du dimanche 3 juin dernier 1300 observateurs qui ont visité 3861 bureaux de vote. Elle a, ainsi, constaté que malgré les dispositions prises par le ministère de l’Intérieur et les Collectivités locales dix jours avant la mise à disposition du matériel électoral au niveau de chaque département, quelques « dysfonctionnements » ont été notés dans le démarrage du scrutin liés à l’absence de certains membres de bureaux de vote. « Ils ont également été notés dans la mise en place du matériel électoral et des membres des bureaux de vote où l’on a noté de façon inhabituelle la présence d’étudiants et d’élèves qui, dans certains cas ont joué le rôle de président de bureau de vote ou d’assesseur. Seuls quelques partis ou coalitions de partis étaient représentés dans les bureaux de vote (Coalition Sopi, Waar wi, And Defar Sénégal, Takku Defaraat Sénégal et Tekki) », ont relevé les observateurs de la Raddho. 
 
 
RTA/S SUR LE FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION 
« C’est une Assemblée non représentative, et donc illégitime »Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | lundi 11 juin 2007 | 145 lectures  
Le Rassemblement des travailleurs africains/Sénégal a, comme les autres partis, livré ses appréciations sur le faible taux de participation des électeurs au scrutin législatif du dimanche 3 juin dernier. LIENS RECOMMANDES  
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Selon le secrétariat politique, « malgré toutes les combinaisons possibles pour atteindre le taux de 40 %, le pouvoir libéral n’a pu se contenter que de 34%, chiffre officiel de la commission nationale de recensement. Un aveu pour montrer que l’assemblée issue de ces élections est une assemblée non représentative et donc illégitime ». Il est d’avis que « la corruption sur laquelle comptaient les libéraux et leurs alliés n’a pas fonctionné. Les promesses démagogiques ont été contredites au quotidien par le vécu des masses populaires avec la hausse vertigineuse des denrées de première nécessité. Le hold-up électoral du 25 février avait fini de radicaliser le peuple sénégalais dans son rejet des tenants du pouvoir et de leurs griots ». 
 
Les camarades d’El Hadji Momar Samb ont estimé que « tout observateur sérieux reconnaîtra que le Fss (Front « Siggil » Sénégal) a bien reflété l’état d’esprit qui prévalait chez les masses. Ceci donne toute sa pertinence à la campagne du Fss qui a su articuler les revendications démocratiques aux préoccupations fondamentales des masses ». 
 
Le Secrétariat politique du Rta/S a par ailleurs fustigé « la méthode musclée » pour faire taire la Radio de Madiambal Diagne. « Quel crime a–t-il commis ? », s’est-il demandé. Dans la même lancée, il a déclaré que « les violences qui ont émaillé la vie du Pds ont conduit au meurtre de Modou diop de Darou Mouhty ». Les camarades d’El Hadji Momar Samb ont exigé « que les coupables et leurs commanditaires soient arrêtés et jugés ». Ces remarques ont permis au leader du Rta/S d’enchaîner sur l’« affaire Talla Sylla ». Et c’est pour dire que le gouvernement d’Abdoulaye Wade lui doit assistance. 
 
« Depuis qu’il a reçu les coups de marteaux, Talla n’est plus l’homme qu’il était malgré tous ses efforts. Il est inconcevable que les auteurs d’une telle barbarie ne soient pas arrêtés et sévèrement punis », a indiqué la direction du Rta/S à propos du président de l’Alliance Jëf jël qui a décidé quitter la scène politique. 
SORTIE DU 4EME NUMERO DE « PASSERELLE » FRANCE-SENEGAL 
Le dialogue politique entre les deux pays, en exemplePar Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN | mardi 12 juin 2007 | 491 lectures  
L’Ambassade de France vient de publier le 4ème numéro de sa lettre trimestrielle, intitulée « Passerelle » France-Sénégal, accompagné de l’éditorial, de son excellence, l’Ambassadeur André Parant. Il soulignera qu’entre le précédent et le présent numéro de « Passerelle », « beaucoup d’eau a coulé sous les ponts (plutôt sous les « Passerelles »)… ». LIENS RECOMMANDES  
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En attestent les deux moments forts que le Sénégal et la France ont vécu, c’est-à-dire l’élection présidentielle. « Sur le plan bilatéral, le dialogue politique entre le Sénégal et la France s’est poursuivi de façon intensive, avec le déplacement à Cannes, en février, de M. Macky Sall, Premier ministre du Sénégal, qui représentait le Président Wade à la XXIVème Conférence des chefs d’Etat d’Afrique et de France, et avec la visite à Dakar, en mars, de M. Christian Poncelet, Président du Sénat français, chargé par le Président Chirac de le représenter lors de l’investiture du Président Wade », souligne l’Ambassadeur de France dans son éditorial. Il fera remarquer que la coopération entre les deux pays a connu de nouveaux développements. Elle s’est matérialisée à travers le travail remarquable des ONG françaises au Sénégal. Ainsi, un dossier est consacré (P.6et 7) à la coopération dans le domaine de la santé qui « constitue un secteur traditionnel de la coopération française au Sénégal dont les interventions s’inscrivent dans les priorités du Plan national de développement sanitaire 1998-2007 », lit-on en page 6. 
 
Dans ce présent numéro, il y a d’autres sujets qui touchent au cœur des liens qui unissent les deux pays. Comme celui consacré aux anciens combattants. On apprend que « des centaines de milliers de tirailleurs sénégalais ont combattu pour l’Armée française au cours des guerres que la France a connues. 170 000 tirailleurs se sont battus pour la France durant la deuxième guerre mondiale et 40 000 d’entre eux y ont laissé leur vie ». Et d’ajouter : « Désormais la retraite du combattant et les pensions militaires d’invalidité sont, depuis le 1er janvier 2007, entièrement mises au niveau de celles qui sont versées en France. Cette mesure concerne 2876 pensionnés. Environ 40% de ces pensions sont payées par la Trésorerie de France de Dakar, le reste étant payé par les trésoreries locales de province », lit-on en page 5 de « Passerelle ». 
 
La Francophonie figure aussi en bonne place de cette lettre trimestrielle de l’Ambassade de France, sous les couleurs du « vivre ensemble, différents ». Plusieurs manifestations ont eu lieu en mars dernier au Sénégal. Rappelons que « Passerelle » fait onze pages avec les rubriques : actualités, regards, diplomatie, consulaire, dossier central, sur le terrain, culture et découvertes. 
WALFADJRI: 
WADE s'en est expliqué avec SARKOSY : Pourquoi Karim est son successeur 
Le président Abdoulaye Wade efface Macky Sall et écarte Idrissa Seck dans la course à sa succession. Il leur préfère son fils et en aurait fait la confidence au président français, Nicolas Sarkozy, lors d'une audience à laquelle Karim Wade a été l'invité officieux. 
 
L'audience entre les chefs d'Etat sénégalais et français, en présence (informelle) de Karim Wade, continue de livrer ses secrets. On connaît, maintenant, les raisons qui ont poussé le président Abdoulaye Wade, dérogeant aux règles protocolaires strictes de l'Elysée, avec l'onction de Nicolas Sarokozy pardi, a convié son fils à cette rencontre officielle. Des sources bien introduites à l'Elysée informent, en effet, que le chef de l'Etat sénégalais a saisi l'occasion pour dévoiler le portrait du successeur qu'il s'est, lui-même, choisi. Et celui-ci n'est autre que son fils, Karim Wade. 
Selon nos interlocuteurs, le président Wade a avoué à Sarkozy être en train de préparer celui-ci à sa succsession.  
 
Expliquant au président français le bien fondé de son choix, le chef de l'Etat sénégalais confie que c'est sur suggestion d'un de ses amis français qu'il a décidé de mettre son fils à l'épreuve. Dans le désarroi après sa rupture avec Idrissa Seck, le président Wade s'en était ouvert à cet ami à propos de sa succession. Ce dernier, selon les confidences du chef de l'Etat à Sarkozy, lui aurait suggéré de jeter son dévolu sur Karim Wade. Ce qu'il fit en portant son fils à la tête de l'Agence nationale pour l'organisation du sommet de l'Oci (Anoci), pour le tester. Nos sources indiquent que le chef de l'Etat sénégalais a exprimé au président français toute sa satisfaction par rapport au travail abattu par Karim Wade à la tête de l'agence. C'est fort de cette réussite qu'il aurait, du reste, décidé de lui confier la réalisation de l'aéroport Blaise Diagne de Ndiass. Un autre test que le dauphin désigné de Me Wade passera avec succès en réalisant, selon le jugement du président sénégalais, un montage financier très satisfaisant. Toutes choses qui ont fini de convaincre le chef de l'Etat sénéglais que son fils est outillé pour lui succéder.  
 
Après avoir écouté cet exposé pro domo, Sarkozy aurait, selon nos sources, demandé au président Wade si un pays comme le Sénégal était préparé à une dévolution dynastique du pouvoir. Le chef de l'Etat sénégalais, très à l'aise, aurait répondu par l'affirmative, en faisant remarquer au président français qu'il existe des mouvements apolitiques qui soutiennent déjà son fils alors que celui-ci ne s'est pas encore officiellement lancé en politique. Autrement, ce dernier n'aurait pas besoin, le cas échéant, de recourir à un raccourci, mais que ce sont les Sénégalais eux-mêmes qui vont porter Karim Wade à la tête du pays.  
 
Interpellé par Nicolas Sarkozy sur les cas d'Idrissa Seck et de Macky Sall, le président Wade aurait fait savoir au président français que ces derniers avaient des insuffisances qui fait qu'il les a biffés de la liste des candidats à sa succession. Macky Sall parce qu'il manquerait d'initiatives personnelles et qu'il serait très controversé dans le Pds. Lors des dernières élections législatives, le taux d'abstention a été très fort surtout dans les rangs du Pds où des reponsables libéraux accusent Macky Sall d'avoir ‘boycotté’ le parti en mettant sur la touche certains responsables. 
 
Quant à Idrissa Seck, hormis le fait qu'il est en rupture de ban avec lui, Me Wade lui trouve des insuffisances. On est loin de la période où il présentait son ancien Premier ministre comme le plus doué de ses ‘fils’. Au surplus, pour expliquer son choix, le président Wade rappelle à Sarkozy qu'Idrissa Seck traîne des casseroles et qu'il a encore maille à partir avec la justice sénégalaise.  
 
Après avoir introduit son fils auprès des rois et princes héritiers des Emirats du Golfe, où la culture de la dévolution monarchique et dynastique du pouvoir est bien ancrée, voilà le président Wade qui se lance dans une campagne auprès des pays occidentaux. Dans cette dynamique, la France a été naturellement choisie par Me Wade comme porte d'entrée pour ‘vendre Karim’ en Europe. Et, eu égard aux relations séculaires entre la France et le Sénégal, l'onction du pays de Nicolas Sarkozy pourrait être décisive.  
 
Amadou DIOUF  
Vae victis*  
 
 
Le scrutin du 3 juin a fini de livrer son secret : un taux d'abstention de plus de 70 % se passant de commentaire, mais qu'il faut cependant analyser à l'aune des défis et enjeux auxquels deux camps devaient faire face. D'une part, le Pds et ses souteneurs pour appeler à un fort taux de participation, d'autre part, le front Siggil Sénégal plaidant pour un boycott de ce qui ne serait qu'un simulacre d'élections.  
Le décor ainsi campé annonçait un combat à mort ; la césure béante entre les protagonistes, la connotation manichéenne évidente ; voter ou ne pas voter, telle était la question. Le peuple pris à témoin et comme arbitre devait rendre le verdict au soir du 3 juin 2007. Pour Wade et Macky, le slogan déclamé était clair : ‘Door-Doorate’, pour apporter un démenti à ceux-là mêmes qui contestaient sans fondement réel la victoire du candidat du Sopi à l'élection présidentielle, mettant en cause la légitimité du pouvoir. Tanor et ses alliés du front Siggil Sénégal avaient à cœur de prouver que le poids électoral de Wade n'atteignait pas 30 % ; les résultats des élections législatives du 3 juin devaient servir d'indicateurs.  
 
Sous ce rapport et au regard des défis lancés de part et d'autre, la responsabilité des uns et des autres ne pouvait être que pleine et entière ainsi que les conséquences devant en découler. C'est pourquoi les explications et autres justifications alambiquées, tortueuses, confusionnistes des souteneurs, répondeurs téléguidés, commis à ces vulgaires tâches, n'accrochent plus et sont à classer dans le casier des convulsions post-mortem. Ne dit-on pas : ‘Kou ray ganar bayiko mo feutt feutti’. En effet comparaison n'étant pas raison.  
 
C'est la première fois qu'un mouvement de boycott a été lancé avec autant de bruit, autant de moyens ; ce à quoi a répondu le pouvoir qui a bâti toute sa stratégie de campagne sur le taux de participation, car convaincu par avance de sa victoire sur 13 nains politiques, dont les résultats agrégés se situent curieusement à 13 % des voix. Pour atteindre son objectif, Abdoulaye Wade s'est bruyamment invité dans le débat. Au mépris des lois et règlements, il a mis en exergue sa propre image au point de faire de l'ombre à la tête de liste du Sopi. Il n'a pas hésité à faire son doxantu dans les artères de la capitale ; il a présidé des meetings politiques de sa coalition ; il a proféré des menaces à l'encontre de certains de ses militants soupçonnés de vote-sanction et promis des récompenses aux circonscriptions électorales qui réaliseraient les plus forts taux de participation. Implication ne saurait être plus nette. Quant à Macky, il ouvrait, fermait ses déclarations et de façon quasi obsessionnelle par le défi du taux de participation. 
 
Le Front Siggil Sénégal continuait, pour sa part, à égrener avec force détails et preuves les cas de fraude avérée au cours de la dernière élection présidentielle qu'il caricaturait comme la plus grande escroquerie politique du siècle et souhaitait en rapporter la preuve le 03/06/07. Le face-à-face devait forcément déterminer un vainqueur et un vaincu. Aussi le peuple, de manière souveraine, a-t-il tranché le débat en choisissant le camp du Front Siggil Sénégal par un boycott massif. Il s'agit là, manifestement, d'un camouflet cinglant et d'une profonde humiliation subis par Wade et ses souteneurs ‘soutenus’. Nulle autre explication, nulle autre extrapolation, nulle autre élucubration ne sauraient prospérer. La lutte continue et la victoire est au bout de l'effort.  
 
Madieumbe NDIAYE Notable à Touba * Malheur aux vaincus ! 
Karim Wade-Idrissa Seck : Même ambition, mêmes méthodes 
 
 
Il ne se passe plus un événement, avec des relents sulfureux, sans qu’on ne voit la main de Karim Wade derrière. Imprimée en relief ou apparente en filigrane. A tort ou à raison. Même si tout le monde sait qu’on ne prête qu’aux riches. Dernier fait en date : les dockers du port autonome de Dakar qui accusent nommément le fils du président Abdoulaye Wade d’être de mèche avec des repreneurs au détriment d’autres, dans le processus de privatisation. Ce fait est venu juste au sortir des élections législatives avec la fameuse sortie d’Abdoulaye Baldé contre la tête de liste de leur parti supposé commun : ‘Certains électeurs ne savent pas si Macky Sall est un homme ou une femme’. Le pauvre Premier ministre se voit ainsi cloué au pilori par des proches du chef de l’Etat. Ce qui montre que beaucoup, dans ces cercles-là, se réjouiraient de son échec. Curieux parti que le Pds. 
Anoci, Senelec, Ics, ministère du Budget, intrigues au Pds…, elle est longue la liste des dossiers dans lesquels revient trop souvent le nom de Karim Wade. Quelle est donc la fonction officielle du fils du président de la République pour lui donner ce don d’ubiquité ? On dit d’un personnage de la mythologie grecque que tout ce qu’il touchait devenait de l’or. Notre vice-président de fait, lui, toucherait-il à tout ce qui est or ?  
 
Jusqu’à plus ample informé, Karim Wade est le président du Conseil de surveillance d’une agence, celle chargée d’organiser un sommet international, en l’occurrence celui des pays de l’Organisation de la conférence islamique, à Dakar. Une agence, dans la hiérarchie administrative, est en-dessous d’un ministère. Avant lui, Abdoul Wahab Talla avait organisé, avec succès, les assises de l’Oci à Dakar. Il n’avait pas, pour autant, eu tant de prégnance sur de si différents secteurs. 
 
L’omniprésence actuelle du fils du chef de l’Etat rappelle, à beaucoup d’égards, la toute puissance d’Idrissa Seck, à son époque. L’ancien Premier ministre avait, lui, les fonctions qui pouvaient expliquer son positionnement. Aujourd’hui, l’un des enseignements majeurs sortis des élections législatives est l’Offre publique d’achat lancée par le petit banquier sur le fauteuil présidentiel de son père. Ses amis, les Abdoulaye Baldé, Hassane Bâ, Cheikh Diallo et autres ont demandé et obtenu le récépissé de parti politique en gestation dans le Pds. Ils l’appellent Génération du concret. Génération qu’on crée, disons-nous. Il s’agit, en réalité, d’une génération spontanée nourrie aux Mamelles des chantiers de l’Anoci. Pour moins que ça, Idrissa Seck avait soulevé le courroux d’Abdoulaye Wade. 
 
Hassane Bâ, revenu au pays dans les valises de Sindjély Wade, a vite fait d’aller s’offrir à Karim dès qu’il a compris que c’est lui qui brasse les milliards. Il est l’un des grands transhumants de ce pays : c’est à Genève qu’il a connu Sindjély, lui que Diouf y avait amené, au siège de la Croix-Rouge. Pour services rendus, notamment lors des tournées du secrétaire général du Ps dans le Fouta. 
 
Présenté comme un bon financier, le fils du président Abdoulaye Wade a comme destination privilégiée les pays arabes. Les mauvaises langues diront : ’En route vers les sommes d’argent.’ 
 
Celui qui a pour fonction officielle celle de conseiller technique de son père et de président du Conseil d’administration d’une agence, apparaît aujourd’hui comme le passage obligé dans les labyrinthes de la République. Son nom est cité partout. Il offre 50 millions à une mosquée.  
 
Ses partisans ne cachent plus leur entreprise de sabotage du parti de son père. Avec eux, il dessine au trait fort une ambition de prendre la place de son père (même avant l’heure ?). Ses affidés se félicitent de l’ombre d’une faible participation jetée sur la majorité législative devant soutenir le programme de son présidentiel ascendant. Au kilomètre de route, ses chantiers à lui sont facturés beaucoup plus chers que ceux d’Idrissa Seck. La pertinence en moins. Y aura-t-il quelqu’un pour dire à Abdoulaye Wade, sans parler pour autant de ‘coup d’Etat rampant’, que son fils est en train de ‘lorgner son fauteuil présidentiel’ et de jeter une ombre monarchique sur les habits de lumière de démocratie du Sénégal ? Le meurtre du père auquel on assiste, au sens philosophique de l’expression, a ceci de vaudevillesque qu’il est celui du fils de sang et ressemble par maints égards à celui du ‘fils d’emprunt’. 
 
Génération du concret… Génération du là et maintenant, du palpable. Par Zeus, qu’est-ce que les mots peuvent emporter comme sens ! Dans certains espaces francophones, des pays au parler châtié et imagé, lorsque votre interlocuteur vous demande de ‘parler concrètement’, vous avez beau faire le sourd, vous aurez compris. Certainement que ce n’est pas à ce sens-là que renvoie le slogan inventé par les amis de l’aspirant président.  
 
Ibrahima FALL dit Iba Avenue des Grands Hommes Saint-Louis Faliba111@yahoo.fr  
Il urge de bien nettoyer les écuries d’Augias 
 
 
Parmi les sujets d’actualité politique qui ont occupé le devant de la scène politique au sortir des élections législatives, on pourrait bien retenir les déclarations du président Abdoulaye Wade : menaces de sanction à l’endroit de certains responsables de son parti, accusés de boycotteurs ou de vote-sanction, la reprise en main du parti et sa restructuration profonde, et la question de ’sa succession par son fils Karim’. Pour la question de la succession, même si, au début, une partie des Sénégalais avait classé cette affaire au rang de fausses rumeurs, de farces de mauvais goût, distillées çà et là par l’ensemble de la presse : journaux et radios, pour agrémenter l’ambiance politique, force est de reconnaître que cette rumeur vraie ou fausse commence à prendre les allures d’un grand mystère auprès de l’opinion. Les responsables politiques du Parti démocratique sénégalais, pourtant si prompts à se manifester dans l’espace médiatique, donnent toujours des réponses évasives, s’ils n’adoptent le mutisme de carpe lorsqu’ils sont interpellés. L’intéressé principal de cette affaire, M. Karim Wade, n’a pas non plus jusqu’ici, donné une réponse nette, précise, sans ambiguïté de nature à confirmer ou à réfuter les intentions qui lui sont attribuées, d’occuper le fauteuil présidentiel après le départ de son père. Ce qui épaissit davantage cette lancinante énigme.  
A notre humble avis, ce problème qui intéresse les Sénégalais à plus d’un titre, ne devrait en aucune manière être un sujet tabou, encore moins un jeu de devinettes. Les propos de M. Hassan Bâ, conseiller spécial en communication du président de la République et ami personnel de son fils Karim Wade, lors de son passage à une émission de la chaîne télévisée ‘Africable’, rediffusée par la Rts, ont au moins eu le mérite de poser le débat et, entre autres, poser le problème de la prise en charge de la communication du président par la Task Force et, par ricochet, son entourage. Tous ceux qui ont pu suivre cette émission, peuvent au moins s’accorder sur une chose : Hassan Bâ est loin d’être convaincant de par l’éloquence, la sémantique et l’expression. Ses gesticulations maladroites, l’incohérence de ses propos hésitants et sans concision, son regard fuyant, ont fait douter plus d’un sur sa capacité d’homme de communication, encore moins de gérer celle d’un chef d’Etat. Le clou a été sa méconnaissance du terme analyse rationnelle, lorsque le journaliste lui a posé cette question. Entre autres missions assignées à la Task Force, M. Bâ a cité la synthèse des articles de journaux, traitant de sujets concernant le président, les institutions. Que sa structure a créé des cellules à l’échelle des quartiers, des villes sur toute l’étendue du territoire national pour tâter le pouls des populations, mesurer leur degré de mécontentement et leur appréciation de la politique du gouvernement de l’Alternance. En d’autres termes, cette Task Force a une casquette policière en jouant un rôle attribué à la police, aux renseignements généraux, à la police politique ou la Bms.  
 
Ce qui nous importe, c’est de savoir si la bonne et vraie information parvient au président ? La réponse est non. Car entre autres causes ayant engendré le faible taux de participation des électeurs lors des législatives, du moins à Dakar qui, pourtant, a le plus bénéficié des réalisations de l’Alternance, les chantiers du chef de l’Etat, de l’Anoci, on peut retenir l’augmentation suicidaire des prix des denrées de première nécessité à quarante-huit heures des élections, l’arrogance, l’effronterie, le snobisme de bon nombre de responsables du parti et membres de l’entourage du président à l’égard des populations démunies et très remontées, et qui pourtant avaient bien renouvelé leur confiance à Wade le 25 février pour son bilan élogieux.  
 
M. Bâ a également fait découvrir un rôle insoupçonné de Karim auprès de son père : celui de bouclier, de paravent entre le président et les truands, escrocs qui gravitent autour de l’entourage du président. Ces affirmations nous invitent au moins à deux interrogations. D’abord, que fait la Task Force lorsque le président subit des attaques très violentes de la part de l’opposition et d’une certaine presse, notamment Madiambal Diagne qui revendique pourtant sa grande amitié avec Hassan Bâ ? Dans ces moments, on ne voit au front que Ndiogou Wack Seck et quelques militants, apporter des répliques énergiques, appropriées. Où étaient Hassan Bâ et consorts, lorsque le président avait essuyé des huées provoquées par Aminata Mbengue à Louga, qui le firent sortir de ses gonds ? Lorsqu’on me présenta à Fatou Tandian, autre membre de cette équipe, comme étant l’auteur de l’article de réplique mémorable sur les évènements de Louga, cette dernière déclara n’avoir jamais vu cet article qui était pourtant sorti dans trois quotidiens de la place à des dates différentes (Wal Fadjri, Il est Midi, Le Soleil). 
 
Il est permis de penser que toutes les informations sensibles, véhiculées par la presse ne sont pas portées à la connaissance du président. On ne sent nullement la réaction de la cellule de communication du président contre les campagnes de propagande qui visent à compromettre l’image du chef de l’Etat, l’action et les réalisations du gouvernement de l’Alternance. Comme disait l’autre, c’est une piscine en vidange permanente.  
 
A propos des escrocs et truands qui ont pignon au Palais, selon Hassan Bâ, il devrait bien nous édifier sur le rôle qu’il aurait joué pour faire entrer M. Georges Mendy, soi-disant journaliste, au palais pour y occuper le poste de patron de la cellule de communication du président. Cet homme dont le jeu favori était de casser du sucre sur le dos du président et du gouvernement de l’Alternance était, parallèlement à ses nouvelles fonctions, membre de l’Afp de Moustapha Niasse, section française d’où il démissionna lorsque la supercherie fut découverte par Ndiougou Wack Seck. A titre de remerciements Ndiogou eut droit à des menaces, insultes de la part d’un conseiller du président qui le somma de laisser en paix son précieux collaborateur. A titre de représailles, Ndiougou s’était vu interdire l’accès à l’avion présidentiel lors des voyages du président.  
 
Il faut reconnaître que le cas d'Hassan Bâ n’est qu’un épiphénomène dans l’entourage du président. Le cas d'Atépa, architecte conseiller du président et tant d’autres, est illustrant à plus d’un titre. Voilà des gens qui se disent apolitiques et qui, pourtant, tirent des avantages et des privilèges du fait de leur proximité : strapontins, portefeuille de relations bien fourni, marchés considérables. 
 
Nous n’avons rien contre ces personnes. Mais, on ne peut pas se déclarer apolitique et interférer sur des questions politiques. L’on se rappelle la déclaration tonitruante de M. Atepa, promettant que le président recevra l’opposition à son retour de voyage. Me Wade est devenu président à l’issue d’un combat politique mené par des hommes, dans le cadre d’un parti. Il est indécent d’avoir des avantages et des responsabilités que n’ont pas des personnes aussi compétentes, sinon plus, et pourtant engagées politiquement, et de refuser de mouiller le maillot pour renforcer la force politique du parti du président sur le terrain. Que seraient devenus le Pds et le président si tous les militants adoptaient une telle attitude ? Qu’est-ce qui l’empêchait de battre campagne lors des élections, et de mobiliser ses frères et sœurs de la Casamance ? Dans son projet de restructuration, le président devrait méditer ces observations. (A suivre)  
 
Me Djibril WAR Responsable politique Pds dans la commune de Biscuiterie wardjibrl@yahoo.fr  
NOUVEL HORIZON: 
POINT D’INTERROGATION  
 
 
 
 
La Nation étouffe  
Par Tamsir Ndiaye Jupiter 
 
 
L’espoir gît aux portes du système Wade. La démocratie est garrottée par un régime boulimique, pouvoiriste et sans éthique. Même le Chef de l’Exécutif bat campagne pour des législatives et s’affiche aux cotés de ses députés-sujets royaux, après avoir longtemps combattu, par humanisme trompeur, pour la séparation des pouvoirs. La République, dévoyée, est à terre.  
Un lobby confréro-maraboutique est devenu le bras séculier de l’Etat. Tout un système de valeurs morales, politiques et démocratiques dégringole sous le poids d’un régime qui n’a que faire de l’histoire. L’histoire du Sénégal est d’ailleurs devenue un bagne. En raison de l’absence d’éthique et au nom de la conception nombriliste et monarchiste du pouvoir, les traîtres de naguère sont les princes de maintenant. Les princes d’hier sont les traîtres d’aujourd’hui. Pire, la Nation, trahie, est anesthésiée par l’overdose d’une propagande iconoclaste de type stalinien. Et les libéraux et ceux qui leur ressemblent, devenus richissimes en moins de sept ans, rivalisent partout de voyeurisme dans un infâme concours de gabégie financière. 
 
Pendant ce temps, l’inflation fait son œuvre. Les prix flambent. Le front social s’échauffe. La gestion de l’électricité est un désastre au cœur même de la capitale. Le désœuvrement juvénile - il faut être du parti pour avoir quelque chose - est en croissance. Les stratégies de réduction de la pauvreté sont des synergies d’augmentation de la pauvreté. Et ils engagent, disent-ils, une croissance accélérée alors qu’ils n’ont rien démarré. En même temps, ils organisent leur élection pour triompher sans gloire au moment où la situation sociale est insupportable. 
 
Le peuple en est meurtri. Il étouffe parce que le régime Wade l’étrangle. Et le plus dur est d’ailleurs à venir. Car au Sénégal, quand les prix flambent, ils ne redescendent jamais et on subit. Alors, le peuple subit et comme au Zaïre à l’époque mobutesque, il choisit le système « D », la débrouillardise, qui inclut la corruption et la loi de la jungle. Partout, les pères de famille, les jeunes abandonnés à eux-mêmes et les ménagères se lamentent, se révoltent, s’inquiètent ou tremblent. Ceux qui ont élu Wade, toute honte bue, constatent les dégâts et se terrent. Pire encore, au moment où la Nation est aux prises avec cette flambée des prix qui l’étouffe et l’inexistance de politique sociale, les libéraux et consorts se la coulent douce, inaugurent des villas et versent dans d’insolentes parades qui rendent compte d’une prise de revanche sociale qui dépasse les limites de l’indécence. Et le sabre aux dents, la torche au poing, ils s’embourgeoisent comme font des pirates chasseurs de trésors et débauchent, sans état d’âme, à coup de millions pour acheter une majorité politique. 
 
Le peuple ne les intéresse pas. Ils s’entretuent pour une succession et le laissent à lui-même. Pendant que les prix flambent et étouffent, la Nation démobilisée, désenchantée et traumatisée, reste stoïque. Alors une question, une seule : où est donc passée la pensée économique de Wade pour laquelle des économistes, militants intéressés, ont même créé une école dite « Ecole de Dakar » et pour laquelle, un flatteur outre-brousse a produit un ouvrage dithyrambique ? Où est passée cette pensée économique pour que la situation socio-économique soit aussi infernale ? En 2000, le Sénégal a changé de camp sans changer de cap. On fait pire parce que les libéraux n’excellent que dans la ruse, la troncation et la politique politicienne. Ils ne brillent ni en économie ni même en éthique. Et comme c’est triste pour une Nation si exigeante comme la nôtre de voir toute une génération brûler ce qu’elle a adoré et adorer ce qu’elle a brûlé de sorte que de l’Etat-PS-Providence, on est passé à l’Etat-PDS-Étrangleur. Alors, il faut prier : que Dieu sauve le Sénégal des mailles du monarchisme et de l’inflation. 
 
NETTALLI: 
Editorial : Par Mamadou Oumar Ndiaye (Le Témoin) 
Rectifier le tir… 
jeudi 7 juin 2007, par Nettali /  
 
 
Comme M. Nicolas Sarkozy, le nouveau chef de l’Etat français, qui, d’un seul coup, par son ample victoire, a réussi à pousser à la retraite une bonne partie du personnel politique hexagonal et à faire accéder aux affaires une nouvelle génération d’hommes et de femmes, le président de la République a une occasion à nulle autre pareille de renouveler la classe politique sénégalaise. 
On nous dira sans doute qu’un tel renouvellement commence par lui, vu son grand âge ! mais enfin, faute de pouvoir changer de Président, les Sénégalais peuvent au moins se consoler en ayant un gouvernement jeune, compétent et, autant que faire se peut, resserré. Le boycott massif des élections législatives de dimanche dernier sonne comme un cinglant désaveu pour l’ensemble de la classe politique sénégalais. Et ce même si l’appel au boycott lancé par la frange la plus significative de l’Opposition a joué un rôle important, voire décisif, dans la décision de l’écrasante majorité de nos compatriotes de ne pas se rendre aux urnes. Pour autant, il est douteux que même si le Parti Socialiste, l’Alliance des Forces de Progrès, Reew Mi, le Parti de l’Indépendance et du Travail, la Ligue Démocratique/Mouvement pour le Parti du Travail et quelques autres partis avaient pris part au scrutin, le taux de participation aurait atteint des sommets. A juste raison, de larges composantes de notre peuple ont l’impression que c’est la même classe — la même caste — de politiciens qui régente la vie politique nationale depuis bientôt 40 ans avec des partis dirigés par d’inamovibles secrétaires généraux fondateurs qui ne songent jamais à prendre leur retraite. Des apparatchiks qui sont de tous les gouvernements, de toutes les alliances, de toutes les combines, de tous les dialogues, de tous les scrutins. Des politiciens qui, à l’évidence, sont dépassés par l’ampleur et la complexité des problèmes auxquels fait face notre pays. Des problèmes complexes qu’ils abordent avec des idées simples, manichéennes, des œillères idéologiques. Pendant ce temps, toute une génération de jeunes Sénégalais modernes, dont beaucoup formés dans les meilleures écoles du monde, piaffent d’impatience d’accéder aux responsabilités étatiques. Mais puisque les papys ne veulent pas leur céder la place… Quel avenir pour l’Education nationale, et en particulier pour l’Enseignement supérieur qui ne peut plus continuer à former des maîtrisards inutilisables par l’Etat, les entreprises privées et les collectivités locales ? Quel avenir pour notre système de retraite par répartition qui, visiblement, a atteint ses limites ? Quel système de santé pour les Sénégalais vu que l’Etat ne peut plus à lui tout seul prendre en charge le financement de ce secteur ? Quel système de sécurité sociale, d’assurance-maladie ou d’allocations chômage pour les Sénégalais ? Quel système bancaire et quel mode de financement de l’économie ? Comment résoudre la lancinante question du chômage qui transforme nos jeunes en des desperados prêts à tout pour avoir les moyens de vivre ? L’Etat doit-il continuer à être le moteur de l’activité économique ? Comment faire pour électrifier tout le pays, préalable à toute industrialisation ? Quelle politique d’infrastructures et avec quels moyens ? Doit-on élargir le cercle de nos amis traditionnels et chercher de nouveaux partenaires économiques ? Si oui, lesquels et comment tirer le meilleur parti des relations avec eux ? Quel nouveau souffle pour notre agriculture, avec la mort annoncée de la filière arachidière, et pour notre pêche avec la crise de la filière thonière ? Quelle place pour le Sénégal dans un monde de plus en plus complexe et où les frontières territoriales sont en train d’être abolies ? Quelle place pour les marabouts dans un pays qui aspire à se moderniser et à transformer les rapports sociaux ? On le voit, les problèmes auxquels devront faire face les dirigeants sénégalais sont complexes. Or, jusqu’à présent, ce sont des solutions archaïques et éculées qui sont mises en œuvre pour les résoudre. Plutôt que de donner la priorité à l’économie, qui conditionne tout aujourd’hui, les autorités de l’Alternance ont transformé notre pays en un champ clos de rivalités politiques et ont installé les Sénégalais dans une atmosphère de campagne électorale permanente. Or, pas plus qu’on ne peut pas vivre d’amour et d’eau fraîche, aucun pays ne peut se développer en passant son temps à faire de la politique politicienne et en refusant de travailler. A présent que la présidentielle est derrière nous — de même, d’ailleurs, que les législatives — et qu’il ne sera plus candidat à aucune élection nationale, à présent qu’il a la preuve de l’impopularité de son parti et du rejet dont celui-ci fait l’objet au niveau de l’opinion, conscient de la grande incompétence de la plupart de ses ministres, le président de la République sait ce qu’il doit faire. Les Sénégalais attendent de lui qu’il donne un grand coup de pied dans la fourmilière, qu’il nettoie les écuries d’Augias de son parti, qu’il remette le pays au travail et qu’il aille chercher les compétences là où elles trouvent, que ce soit dans l’opposition, dans la société civile ou parmi les Sénégalais de la Diaspora. Le pays regorge de compétences, Dieu merci, et il n’est pas normal qu’il soit dirigé par les derniers de la classe. Quant aux responsables de son parti, il pourra, et devra, les caser à l’Assemblée nationale, au Sénat, dans les collectivités locales comme présidents de conseil d’administration ou ambassadeurs. Le Gouvernement, lui, devra être laissé aux compétents. Après avoir mis en place une équipe compétente et efficace qui s’attellera à remettre les Sénégalais au travail, le Président devra pacifier ses rapports avec l’Opposition en tendant à celle-ci la main afin qu’elle réintègre les institutions de la République. A défaut de dissoudre l’Assemblée nationale à la légitimité douteuse issue du scrutin de dimanche dernier, il pourrait, au prorata des résultats obtenus à la présidentielle, faire entrer les partis d’opposition au Sénat. Ce serait plus bénéfique pour la paix sociale, et donc pour la Nation, que de caser à la Chambre haute l’essentiel des recalés des investitures au niveau de son parti. Naturellement ces derniers y figureront et y seront même majoritaires mais il ne faudrait pas qu’à l’instar de l’Assemblée dite nationale, le Sénat aussi soit monocolore. Encore une fois, il est essentiel pour le président de la République qu’il renoue le fil du dialogue avec l’opposition. Les problèmes du Sénégal sont tellement nombreux et complexes qu’il faudra la conjugaison des efforts de tous ses fils pour les affronter et espérer pouvoir les résoudre. Le président de la République devra s’extirper de la posture de chef de clan dans laquelle ses faucons — qui ont mené à la débâcle du 03 juin — s’obstinent à l’enfermer. N’étant plus candidat à quoi que ce soit mais soucieux de laisser une œuvre monumentale à la postérité, il se doit d’être enfin un arbitre au-dessus de la mêlée. Le problème c’est que son fils Karim aspire ardemment à lui succéder à la tête du pays et met tout en œuvre pour cela. Une solution de dévolution monarchique du pouvoir qui ne déplaît pas à l’évidence au démocrate — et encore républicain on l’espère — Abdoulaye Wade. Difficile, dans ces conditions, de garder sa neutralité ! Mamadou Oumar NDIAYE 
PAR EL HADJ HAMIDOU KASSE, EX-DG DU SOLEIL  
Retour sur le 25 février 2007 : 4 Constats, 8 Hypothèses et 3 Questions 
samedi 31 mars 2007, par Nettali /  
 
 
Des élections du 25 février 2007, il y a trois indications au moins qui peuvent structurer la réflexion pour lire et comprendre « ce qui s’est passé » : ce que nous savons, ce que nous croyons savoir, ce que nous ne savons pas et que nous aimerions savoir. 
1. Ce que nous savons : 4 Constats 
 
Constat 1. Election inédite, élection de tous les records : voilà ce qui apparaît immédiatement. Inédite, parce que la présidentielle du 25 février est la première après une alternance démocratique au Sénégal. L’opposition casse durablement l’hégémonie cinquantenaire du Parti socialiste (Union progressiste sénégalaise jusqu’en 1976). Election de tous les records, avec trois faits majeurs : passage du nombre d’inscrits de 2 millions environ à près de 5 millions ; augmentation du taux de participation, d’une moyenne de 60 à 75% tandis que le nombre moyen de candidats passe de 5 à 15 et, pour la première fois, une élection présidentielle enregistre cinq candidats indépendants. Enfin, ce que nous connaissons, c’est que le candidat sortant, en l’occurrence Me Abdoulaye Wade, sort largement vainqueur avec près de 56% tandis que son suivant immédiat, Idrissa Seck, se retrouve loin avec 14%, suivi du candidat du Parti socialiste (13%) et du progressiste Moustapha Niasse (5%). Le reste des candidats recueille de 4% (Robert Sagna) à moins d’1% et entre ces deux extrêmes on enregistre les candidats au 2% (Abdoulaye Bathily et Landing Savané). De ce classement, on peut dégager des typologies tout à fait classiques au regard de l’histoire et de la configuration de la scène politique sénégalaise. Le « pôle libéral », constitué par Wade et Seck (malgré les divergences sérieuses) fait 70% des voix. Le « pôle socialiste » (Tanor, Niasse et Robert Sagna) se retrouve avec 22%. Le « pôle de gauche » (Bathily et Landing) réunissent 4% des voix tandis que le « pôle des indépendants » (cinq) totalisent 2% environ et le reste des candidats (« pôle du divers ») se partage 2%. 
 
Constat 2. Toutes les projections d’un second « tour inévitable » ont été infirmées par les résultats. Se fondant sur l’histoire électorale du pays avec comme dates repères la présidentielle de 2000, les législatives de 2001 et les locales de 2002, sur le fond de crise socio-économique, sur le malaise éthique avec les nombreuses affaires politico-financières, sur les profondes contradictions au sein du Parti démocratique sénégalais, sur le profil des principaux candidats de l’opposition, nombre d’observateurs et d’analystes avaient conclu à l’inéluctabilité d’un second tour qui mettrait le candidat sortant dans une très difficile posture. Toutefois, de là à vouer aux gémonies ces derniers, il y a un pas qu’en démocratie il ne faut pas franchir. Après tout, de lourdes tendances apparentes fondaient largement une telle hypothèse. 
 
Constat 3. Hormis Nioro et Thiès, tous les bastions de l’opposition basculent (Ziguinchor, Kaolack, Mbour, Bakel, etc) tandis que le candidat sortant bénéficie d’un raz-de-marée partout ailleurs avec des pics de plus de 8% comme dans le département de Mbacké. 
 
Constat 4. Il convient de noter le seuil de contestation très faible des résultats, dû sans doute à l’effet de surprise et à l’absence de preuves suffisantes d’une « fraude électorale » à vaste échelle. De façon unanime, la Commission électorale nationale autonome et les observateurs indépendants ont immédiatement reconnu le déroulement « globalement transparent » des élections tandis que les médias, comme s’ils s’étaient passé le mot, ont barré dès le lundi 26 février leur Une avec l’écrasante victoire du candidat sortant non sans quelques relents d’étonnement cependant. 
 
Tel sont les faits que nous savons, à la lisière entre les données et les appréciations de divers acteurs. 
 
Mais pourquoi ces résultats ? En d’autres termes, qu’est-ce qui explique que les projections d’un second tour et une éventuelle défaite de Wade aient été faussées ? Quelles sont les raisons de ce que la presse, en grande partie, a appelé « plébiscite ? » 
 
Là-dessus, les hypothèses sont nombreuses. Elles font forcément référence à ce que nous croyons savoir. 
 
2. Ce que nous croyons savoir : 8 Hypothèses 
 
Une élection n’a jamais lieu avant d’avoir eu lieu. Les résultats, même en régime de sondages autorisés, ne sont jamais connus d’avance sinon en termes de grandes tendances. Une élection met en jeu des « consommateurs » avec leurs attentes, leurs motivations, leurs inquiétudes, leurs préférences qui ne sont jamais figées, mais fragiles et mouvantes. Les lignes bougent trop vite, surtout dans un contexte de fin des « grandes familles politico-idéologiques ». En l’absence d’études fiables, qui répondent à nos nombreuses interrogations dans un souci, avant tout, de comprendre ce qui s’est passé le 25 février, et globalement ce qui se passe dans notre pays en termes de formes de conscience et de comportement électoral, nous propose un ensemble d’hypothèses avant d’en venir à ce que nous aimerions savoir. En tout état de cause, quelque chose de profond est en train de changer, et dans le rapport des citoyens sénégalais à la politique et dans leur rapport avec les appareils politiques et dans leur manière d’aborder les compétitions électorales. A défaut de le comprendre, on ira de surprise en surprise, avec de fortes tendances obscures et obscurantistes d’explication de ce qui se passe par l’irrationnel. Oui, il faut comprendre. 
 
Hypothèse 1. Une élection est une course de fond. Et comme toute épreuve de ce genre, le temps de la préparation est l’étape la plus décisive. Dès 2000, Wade s’est mis dans la perspective d’un second mandat. Démantèlement du Ps avec les vagues de transhumants (Tanor l’a proclamé et expérimenté à propos du Pds et de l’opposition en général, surtout entre 1997 et 2000), construction de réseaux et de relais (souci de tout nouveau régime), opérations de charme (déclinaisons de toutes sortes de projets), offensive diplomatique (soutenue par son efficace Ministère des affaires étrangères, Wade est partout dans le monde). Pendant une année, les principales forces politiques sont associées au gouvernement. Le nouveau Président bénéficie, sur la scène politique, du côté des citoyens comme du paysage médiatique, d’une période de grâce enviable. Le Ps s’applique un concept vite assimilé à de la torpeur, mais dans tous les cas apaisant pour tout régime : « opposition républicaine ». Sortie du gouvernement, l’Afp éprouve des difficultés à s’opposer vraiment à son ex-allié. Peur d’être qualifié de revanchard ? Manque d’expérience oppositionnelle ? Voire. Djibo Kâ, rallié à Diouf entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2000, est plutôt préoccupé par la gestion de sa défaite historique et politique, mais aussi par la survie de son parti qui a subi beaucoup de défections suite à son appel à voter Diouf. Les centrales syndicales autonomes, plutôt favorables à l’alternance, accordent au nouveau pouvoir un répit. Wade surfe. Il est dans le nuage. Il a le temps, avec le méthodique Idrissa Seck, son Directeur de Cabinet et numéro 2 incontestable du Pds, de poser tous les jalons des futures compétitions électorales. Identification des bastions des adversaires et des porteurs de voix, village par village, ville par ville, département par département, région par région, catégorie sociale par catégorie sociale, confrérie par confrérie. Détenant le pouvoir d’Etat, et donc ayant dépassé les « soucis financiers », le Président et son sherpa peuvent quadriller le pays et donner accès aux ressources à tous ceux qui, par leur influence, peuvent faire basculer les plus inexpugnables bastions. Au sein même de l’appareil qu’est le Pds, l’intensification des luttes de tendances constitue une stratégie paradoxale d’éviter les déperditions, chaque tendance se battant pour mériter la confiance du leader. Pendant ce temps, avec le renvoi du gouvernement du Pit d’abord, de la Ld ensuite, Wade finit de compromettre toute cohésion et toute efficacité de ce qui, avant l’élection présidentielle de 2000, constituait le redoutable pôle de gauche (Ld, Aj, Pit, principalement). Personne ne semble l’avoir compris immédiatement du côté des adversaires : l’hégémonie libérale était en marche avec des séances d’entraînement qui s’intensifiaient de diverses manières au fur et à mesure que l’échéance de 2007 approchait. Avant tout, Wade et son parti gagnent largement les législatives de 2001 et les locales de 2002. Tandis que le Pds, par ses querelles internes et l’épisode Idrissa Seck dominent la scène médiatico-politique, chaque clan cherchant à imposer un leadership local, l’opposition reste dans les stratégies unitaires, oubliant que la seule unité en haut est loin de créer l’efficacité en bas. Hormis Ousmane Tanor Dieng, rares sont les leaders politiques qui ont fréquenté régulièrement l’intérieur du pays. Rassuré par le travail qu’effectuent ses relais du Pds et autres à la base, Wade s’attaque aux menaces à l’intérieur de son parti : un danger pouvait venir de Idrissa Seck qui, selon plusieurs sources, n’aurait pas hésité, par des opérations efficaces d’isolement du « Vieux » et d’hégémonie au sein de toutes les instances du Parti (du Comité Directeur aux Fédérations départementales), à renvoyer le Secrétaire général à la retraite pour être le candidat du pôle libéral et de plusieurs autres partis satellisés dans le cadre de la Cap 21. Le boulevard lui était d’autant plus ouvert qu’il détenait le trésor de guerre que sont les fonds politiques mais en même temps il était incontestablement au cœur de l’Etat et du Parti, sans doute plus que Ousmane Tanor Dieng au temps du pouvoir socialiste. 
 
Hypothèse 2. Wade est, après le Ps, le seul leader politique à avoir un véritable appareil électoral. Dès 1974, avec la création du Pds, il a opté pour la prise du pouvoir par les urnes. Le programme du Parti, ses méthodes, ses mots d’ordre, ses modes d’organisation, son leadership, ses stratégies et ses tactiques obéissaient avant tout à cette option que les extrêmes gauches raillaient sous l’infamante accusation de légalisme et d’électoralisme. Avec un régime senghorien hégémonique et de fer, le dirigeant de la seule opposition légale (avant le Pai de Majmouth Diop et le Mrs de Boubacar Guèye), Wade joue sur le registre de la ruse pour un seuil maximal d’efficacité. Déclaré parti de « contribution », le Pds évolue dans une stratégie de harcèlement du pouvoir, de concession et de compromis, pour rassurer les caciques de l’Ups-Ps tout en utilisant les dispositions de la Constitution et ses vides pour élargir son espace de déploiement et de développement. Ayant connu le Ps et l’enjeu des bases électorales, Wade ne s’y trompe pas, qui se pose en défenseur des paysans, parcourt le pays, procède à des recrutements de masse là où les organisations clandestines, soucieuses de protéger leur appareil, filtraient et cherchaient à construire des avant-garde qui, en inculquant la conscience politique à la masse, préparent l’assaut final autrement que par les urnes. Elles obéissaient ainsi à la tendance politique dominante dans le monde depuis les deux premières décennies du 20e siècle avec la victorieuse révolution d’Octobre en Russie : la violence est génératrice de la société nouvelle. Tendance largement portée par la révolution chinoise, les foyers révolutionnaires (focos) en Amérique Latine, les luttes de libération nationale et l’essor des extrêmes gauches en Europe et en Amérique du Nord. A ce propos d’ailleurs, la grande thèse maoïste était que « la tendance générale dans le monde est à la révolution ». Prenant le contre-pied d’une telle option, Wade s’inscrit donc dans la perspective électoraliste. Quatre après la création de son parti, il se lance dans les élections présidentielles et législatives d’avril 1978 contre Senghor et l’Ups-Ps. Une machine électorale est née. Le Pds et son leader acquièrent une haute visibilité et profitent de la tribune de l’Assemblée nationale (seule opposition parlementaire avec la légitimité constitutionnelle qui sied) et accentuent la pression sur le pouvoir avec de nombreuses propositions de textes de loi pour élargir les droits de l’opposition légale, notamment le Pds. Depuis, il n’a jamais manqué à un rendez-vous électoral (cinq présidentielles jusqu’en 2000, autant de législatives et de locales). Aucun de ses adversaires en 2007 ne peut se prévaloir d’une telle expérience électorale d’autant plus qu’à la quête interne de l’efficacité, Wade et le Pds n’ont jamais hésité de regarder du côté de l’expérience de leur adversaire qu’était le Ps et dans les méthodes et dans la mobilisation de l’appareil et de certains déterminants dans le comportement électoral : les relais porteurs de voix à la base, l’argent, l’organisation et la mobilisation optimale des forces du Parti dans les moments décisifs. Une élection ne se gagne pas sans un certain seuil de capital expérience critique. La gauche traditionnelle (Ld, Aj et Pit), du fait de ses options initiales en matière de stratégie de conquête du pouvoir, n’a jamais vraiment constitué une force électorale. Autant son influence sociale est significative, autant son score électoral est groupusculaire. Autant elle a une force de frappe efficace pour mobiliser les syndicats dans des luttes décisives et mettre en branle, jusqu’à une certaine période (88 notamment), les jeunesses scolaires et estudiantines, autant elle éprouve de sérieuses difficultés à traduire une telle capacité politique en performance lorsqu’il s’agit des urnes. En effet, le passage des options révolutionnaires à l’option électoraliste (à partir de 1981) s’est effectué, du côté de la gauche traditionnelle, sans ne subissent des mutations nécessaires les méthodes d’organisation, le discours, la question des moyens, les modes de liaison avec les populations, les procédures de prise de décision, la nature du leadership et les stratégies d’alliance. Autant le schéma classique de prise du pouvoir reposait sur des principes fortement identitaires parce que inspirés par une idéologie forte et alors apparemment en marche (le marxisme), autant la politique en temps électoral est une « dynamique », c’est-à-dire un mouvement beaucoup plus complexe où c’est le nombre d’électeurs qui prime sur la qualité de l’avant-garde : le leader du parti et le citoyen lambda ont exactement la même valeur devant les urnes. En d’autres termes, le processus électoral est autrement plus complexe que la linéarité de l’assaut insurrectionnel qui est une forte concentration des forces en un temps hautement tendu qui dénoue de façon violente une crise politique définie comme le moment où les gouvernants ne peuvent plus gouverner et les gouvernés ne veulent plus être gouvernés. Une telle schématisation (formalisation) est loin de correspondre au temps électoral dont la caractéristique propre est de faire bouger les lignes indépendamment de plus en plus de l’identité idéologique. Alors que dans la logique révolutionnaire, les gens en général et les classes laborieuses en particulier n’avaient rien à perdre et s’identifiaient collectivement, aujourd’hui les citoyens électeurs cherchent à tout gagner et s’identifient de plus en plus individuellement en termes d’intérêt particulier et immédiat. C’est toute la différence entre l’option révolutionnaire qui a historiquement vécu et l’option électoraliste qui est devenue largement partagée. On peut ainsi dire que les mutations socio-politiques ont peu inspiré les mutations dans les « manières de faire » de la gauche traditionnelle. Quid des autres adversaires de Wade ? Niasse entreprenait sa deuxième expérience électorale propre avec un Parti qui n’est vieux que de 8 ans. Tanor vient de sortir de l’épreuve de mars 2000 avec un appareil qu’il ne contrôle pas entièrement au regard de la défection de Robert Sagna (4% des suffrages) et il fait plutôt son baptême de feu électoral. Idrissa Seck ne pouvait espérer constituer une sérieuse menace pour Wade qu’à condition d’aller jusqu’au bout de sa logique de confrontation et en se dotant d’un appareil efficace qui se construit dans la durée. Justement, une élection supposant un tel appareil, il était illusoire de croire en une performance des candidatures indépendantes. 
 
Hypothèse 3. L’absence de bipolarisation a favorisé le candidat sortant. Depuis 2000, la cartographie politique est demeurée identique : Wade face à une multiplicité d’adversaires. En sept ans, il ne s’est pas produit une bipolarisation significative apte à structurer de fortes lignes de démarcation. Or, l’histoire politique du Sénégal, notamment en matière d’élection, a toujours été animée par des couples bipolaires : Blaise/ Ngalandou Diouf, Senghor/Lamine, Senghor/Dia (durant le bref épisode de 62), Wade/Senghor, Diouf/Wade. Ce sont ces productions politiques qui ont durablement marqué notre scène politique et rendu claires et nettes les alternances : Senghor bat Lamine, Wade bat Diouf après cinq batailles présidentielles. Qui a entendu le couple Naisse/Wade ? Wade/Tanor ? Bathily/Wade ? Les électeurs se sont d’abord identifiés, dans de longues périodes, à des couples, au regard des résultats des élections depuis 1978 au moins. La seule tentative plus ou moins prolongée de bipolarisation est venue, paradoxalement du camp libéral (Gorgui/Ngorsi, Wade/Idy) populairement structuré autour du critère puissance (pouvoir et ressources) rendu par le fameux « Mo ko yor ». En d’autres termes, qui de Wade et Idy détient la puissance du pouvoir et de l’avoir ? Etrange destin du politique lorsque nous descendons dans les méandres de l’histoire alcôves politiques ! De deux choses l’une. Ou Idrissa Seck a bien assimilé la leçon politique qui veut que les numéros deux ont eu souvent peu de baraka. L’histoire du Pds a été une suite de meurtre politique des seconds ou des prétendants à une telle posture : Serigne Diop, Fara Ndiaye, Ousmane Ngom. Il aurait sans doute alors compris que la politique est le lieu des risques et des paris, et qu’avec le « Vieux », surtout dans les conditions d’exercice du pouvoir, seul le rapport de force peut positionner celui qui l’entreprend dans une posture d’avenir. Où l’épreuve de force, en sus de sa volonté d’être le candidat du camp libéral en 2007, pour créer la bipolarisation après capitalisation de l’histoire des couples bipolaires dans notre tradition électorale. Dans tous les cas, il n’en a ni eu le temps ni les moyens en termes d’appareil et de ralliement autour de sa candidature, comme il l’avait souhaité, de l’opposition. Wade s’est présenté donc avec un seuil très élevé de cohésion, de cohérence et d’homogénéité. Il fait face à une opposition atomisée, peu expérimentée électoralement en tant qu’appareil et candidatures, et, facteur nettement aggravant, une pluralité de candidatures indépendantes dont certaines ont été fortement soupçonnées de semer la diversion. Le candidat sortant a sans doute compris que toute bipolarisation, voire toute apparence de bipolarisation, pouvait être politiquement et électoralement coûteuse. Il l’aura évité jusqu’au bout. Après, on ne donne pas à l’adversaire les moyens de nous abattre. Dans la première semaine de la campagne, Moustapha Niasse a semblé incarner l’autre pôle du couple, suite aux sorties du Directeur de campagne de Wade confirmées par ce dernier, et la réplique de Moustapaha Niasse. Ensuite, c’était autour de Tanor, ensuite de Idrissa Seck dans la dernière semaine de la campagne. En politique, surtout en temps électoral, les signes, les apparences, les symboles et les images jouent beaucoup parce que, au fond, ils sont autrement plus décisifs que la réalité brute. 
 
Hypothèse 4. Une élection est une question de projet et non de réalité uniquement (bilan côté candidat sortant, entreprise « dénonciatoire » du côté des adversaires). Nombreuses expériences électorales l’attestent amplement. Lionel Jospin, au bilan élogieux lors de la cohabitation ave Chirac (97-2002), aurait sans aucun doute été le Président le mieux élu de la Ve République. Plusieurs analystes ont indiqué que son échec est, en partie, du au fait qu’il a beaucoup regardé dans le rétroviseur, valorisant le passé et se souciant peu de l’avenir. Or, une élection est une question d’avenir et non de passé. De même, George Bush n’aurait jamais été réélu si cela ne tenait qu’à son bilan : au plan économique et social, les Etats-Unis ont connu plutôt des moments désastreux. Regardez ailleurs, parce que les électeurs sont dans le temps de l’attente et dans les méandres nostalgiques du souvenir. Ils espèrent le projet qui porte leur rêve et non le discours qui supporte leur misère. Durant une bonne partie de la campagne, les adversaires de Wade ont plus parlé du bilan de ce dernier que des projets qu’ils proposent aux électeurs (plusieurs groupes de jeunes à Dakar et à l’intérieur du pays nous l’ont dit, une semaine après l’élection présidentielle). L’angle « dénonciatoire » qu’ils sont adopté a frôlé le nihilisme au moment où Dakar était en chantier (quelle que soit par ailleurs l’appréciation que les uns et les autres peuvent en avoir) et où beaucoup de zones dans le pays ont enregistré des réalisations dans plusieurs domaines. L’emphase sur les affaires politico-financières, d’un point de la morale, n’a pas eu d’impact, nombre d’électeurs ayant intériorisé que de « toutes les façons, ceux qui sont au pouvoir ne peuvent que s’enrichir », et, dans une posture fataliste consommée, s’occupent plutôt de leur vécu quotidien. Chirac aurait-il été relu en 2002 si les électeurs français ne se souciaient que de l’orthodoxie et de l’éthique dans la gestion des affaires publiques ? Il n’est pas question d’accepter un seul instant le rapport d’accaparement ou de dilapidation que nos gouvernants ont souvent avec les biens de tous. Mais la réalité outrepasse, comme toujours, les formalisations et les principes surtout dans le domaine politique qui n’est ni morale ni logique, mais hélas trop souvent dans le registre de la dynamique, de la ruse et du froid calcul. Pendant ce temps des grandes envolées sur « l’échec de Wade », « l’éthique de la gestion » et la trop forte cristallisation autour d’un « second tour inévitable », le candidat sortant brandissait ses « réalisations » et surtout ses promesses. Il faisait rêver les électeurs avec sa « centrale atomique », « ses usines », ses « aéroports », ses « quais de pêche », ses « infrastructures », ses trains » qui vont désenclaver des régions, ses « mesures pour le monde rural », etc . Une élection n’est un moment de réalisme. Elle se déroule sous le mode de la volonté et de la promesse. Les électeurs ne votent en général que peu en souvenir du passé. Leur élan au moment décisif, face à l’urne, est plutôt porté et motivé par le souvenir anticipé de ce qui leur est promis. Le réalisme des candidats de l’opposition ne pouvait alors que coûter cher d’autant plus que la logique « dénonciatoire » a été poussée au point de conduire certains candidats à commettre de sérieuses erreurs dans le discours. Je n’en veux que quelques exemples de maladresse en temps électoral où certaines questions sont ultra sensibles. Question 1 : la présence des Chinois. Ce sont des centaines de jeunes revendeurs à la sauvette, des milliers de personnes à Dakar et à l’intérieur du pays qui trouvent « leur compte » avec les Chinois. Les articles qu’ils proposent, certes de très mauvaise qualité, sont d’un coût modique permettant aux jeunes revendeurs de se faire des marges intéressantes et aux familles modestes de s’approvisionner à l’occasion de l’ouverture des classes et des diverses fêtes, mais aussi en fonction des besoins quotidiens, à moindre frais. L’Unacois et d’autres bonnes volontés représentatives du nationalisme économique, qui subissent une concurrence sauvage des Chinois, n’ont jamais bénéficié du soutien de ces centaines de jeunes revendeurs encore moins des consommateurs. Un candidat, invité dans le cadre des rencontres patronales lors de la campagne, a été à mon avis très peu inspiré en étant trop nuancé face à la question des Chinois. De quoi conforter les patrons et s’aliéner sans doute des milliers de voix du côté des « consommateurs » et des « petits revendeurs ». D’autres candidats traiteront les accords avec l’Espagne de façon plutôt peu diplomatique en indiquant clairement qu’ils allaient remettre en cause ces accords. Or, pour plusieurs centaines de jeunes et leurs familles, au-delà des informations sur les 13 milliards que l’Espagne aurait mis à la disposition du Sénégal, il y a l’enjeu capital des « visas disponibles » : l’espérance est la chose au monde la mieux partagée dans une situation de désastre social. Du coup, la remise en cause des accords avec l’Espagne est perçue, auprès des jeunes et de leurs familles comme une remise en cause des « visas mis à disposition ». Enfin, comment ne pas relever l’ambiguïté du discours sur les chantiers ? Un entrepreneur m’a personnellement dit avoir tiqué lorsqu’un candidat s’est proposé, une fois élu, de procéder à l’audit de tous les chantiers. Excellente proposition dans le climat surréaliste de la bonne gouvernance ! Mais au Sénégal, depuis 2000, audit rime avec DIC et prison. Et on venait de clore à peine l’épisode de l’entrepreneur Btp Bara Tall dont les employés ont frôlé le chômage technique. Comment dès lors ne pas inquiéter tous ces entrepreneurs, sous-traitants, leurs fournisseurs, leurs employés et leurs familles ? Je ne défends nullement qu’il ne faille, en politique et singulièrement en temps électoral, mettre les cartes sur la table, voire être tranché. Mais seulement lorsqu’il le faut, où et quand il le faut. Une campagne électorale est comme un ring : on n’y affiche pas publiquement toutes ses cartes pour battre l’adversaire. C’est toujours après le combat que se livre le secret des moyens utilisés. Après tout, la politique n’a jamais été un boulevard transparent. Elle est un chemin par excellence escarpé, avec des recoins, ses points de croisements, ses bifurcations, ses clartés et ses ombres. Surtout lorsque, au finish, on doit conforter les électeurs acquis et rallier les indécis. En politique, la nuance autant que la fermeté sont des vertus, pourvu qu’elles s’adaptent à des situations qui, en temps électoral, voient leur sensibilité accrue. 
 
Hypothèse 5. Le « trou noir des 3 millions » et des « 15% ». Un fichier qui passe de deux millions à environ cinq millions ! Un taux de participation qui passe d’une moyenne de 60 à 75% ! Peu d’observateurs et d’analystes ont prêté une attention sérieuse à ces performances. Car, le tout est de savoir comment se sont distribuées les 15% supplémentaires du taux de participation. On peut croire que non seulement les relais du Pds ont été pour beaucoup dans l’inscription de ces « jamais inscrits jamais votants », mais également, grâce aux moyens et aux attraits du pouvoir, les orientés et encadrés jusqu’au jour du vote. Dans la chronique que j’animais pour le site web Nettali.com, reprise par le quotidien Le Populaire, j’ai publié un petit papier intitulé Les invisibles. J’y faisais état de celles et de ceux qui n’ont pas d’adresse sociale. Mes cousines séreer pileuses aux alentours du stade Iba Mar Diop, les jeunes éclopés des banlieues profondes, mon jeune parent du Fouta qui nous cire les chaussures, le petit revendeur à la sauvette, le jeune apprenti chauffeur ou mécano ou plombier ou menuisier ou tailleur ou maçon le petit délinquant spécialiste compétent des petits larcins, le candidat à l’émigration clandestine, la bonne qui songe au maintien de son maigre salaire et qui est peu portée au changement, l’émigré qui acquiert la nationalité et qui reste dans cloisonné dans sa communauté d’origine, en somme des gens que l’on rencontre tous les jours sans vraiment les voir. Parce qu’ils ne sont pas dans l’espace moderne de visibilité que sont les médias, parce qu’ils ne sont pas dans les partis, parce qu’ils sont pas dans les syndicats, parce qu’ils ne sont pas dans la controverse publique. Et si l’on sait que les invisibles se soucient peu des « outils d’identification nationale », tels la carte d’identité ou le passeport (n’ayant aucun espoir de voyager hors du territoire national), il n’est pas étonnant, avec la possibilité ouverte et la gratuité des cartes (d’identité et d’électeur) numérisées, accompagnée de l’encadrement des relais libéraux, qu’une bonne partie des 3 millions d’inscrits supplémentaires et les 15% de votants supplémentaires soient issues de cette partie oubliée de nos acteurs politiques. J’ai été très frappé, lors d’une visite en infra-banlieue, de voir partout, dans les baraques les plus douteuses, visiblement habitées par la misère et le manque, apposées partout des posters du candidat sortant. Je prolonge cette hypothèse pour penser que le débat autour de l’âge du Président, qui le disqualifierait selon plusieurs candidats ou leurs relais, a sans doute eu un effet sur l’électorat du troisième âge. Selon plusieurs observateurs, à Dakar comme à l’intérieur du pays, les personnes du 3e âge ont massivement voté. Bénéficiant désormais de la gratuité des soins de santé, peu portés au risque et au mouvement, leur identification à Wade ne s’en trouve que plus naturelle. Une des affiches de campagne du candidat sortant, dans le port comme dans le regard et les couleurs renvoient au calme et la sagesse du 3e âge, mais aussi à l’expérience, à l’assurance et à l’élégance de celui qui atteint cet âge merveilleux dans la vie. Ce qui est perçu comme un handicap peut se transformer en atout, dans un contexte de scrutin présidentiel au suffrage universel direct, de surcroît qui met en jeu la rencontre entre et des électeurs qui ont exactement le même poids, au-delà de l’âge, du sexe, de l’origine sociale et du niveau d’instruction. 
 
Hypothèse 6. Les jeunes qui ont porté Wade au pouvoir en 2000 n’ont pas sans doute pensé juste de le renvoyer ainsi dans l’opposition après un seul mandat. Ceux qui n’ont connu que lui comme Président (ils avaient entre 12 et 14 ans) en 2000, et ils ont été nombreux dans les bureaux de vote, n’ont sans doute pas été saturés par leur premier Président de la République. L’expérimentation n’est pas le monopole des laborantins. Dans le champ politique, surtout en temps électoral, les motivations sont souvent insondables. Travaillant beaucoup avec le mouvement hip hop depuis des années, en termes de conseil et de relecture de texte, je peux témoigner de la sympathie que plusieurs de mes jeunes amis rappeurs ou fan’s du mouvement hip hop, dont les textes sont iconoclastes, ont exprimé pour le Président sortant. Il me semble également possible que les jeunes, comme plusieurs autres électeurs, ont demandé au « Vieux » de terminer ses chantiers, l’inquiétude étant qu’une alternance pouvait remettre en cause ce qui est entamé. A défaut d’une proposition forte, nourrie des attentes des citoyens, ouverte radicalement sur l’avenir, portée par un candidat bénéficiant d’un leadership incontestable et identifié comme principal challenger du candidat sortant et donc capable de lui imposer un ballottage à défait de le battre, les électeurs ont choisi nettement la continuité. 
 
Hypothèse 7. La connaissance et la maîtrise du fichier électoral. Le temps des grands récits idéologiques passé, le temps des blocs identitaires en voie d’effritement, l’électeur se retrouve seul avec ses inquiétudes et ses attentes, ses modèles propres de consommation de la chose politique et ses habitudes. Il est, depuis au moins plus d’une décennie, le gestionnaire de ses propres choix, disposant de moyens considérables de s’impliquer par sa parole dans l’espace public grâce au formidable essor des relais médiatiques et la culture de l’interactivité. L’électeur acquiert de plus en plus une autonomie par rapport au groupe, prend conscience du poids de sa carte d’électeur, se construit une opinion propre et discerne ses propres intérêts. Il y une sorte d’atomisation de la société, termes non pas seulement de groupes d’intérêts constitués, aussi et de plus en plus d’individus avec diverses formes de conscience. Le ndigueul, l’injonction des chefferies traditionnelles, le contrôle administratif du commandement territorial sur le vote des citoyens, l’hégémonie du chef de famille, toutes ces configurations semblent de plus en plus faire leur temps. Le discours électoral ne peut plus ne pas tenir de cette mutation. Il ne peut plus s’adresser à des entités figées. Il sera de plus en plus soumis à aller vers chaque électeur, à prendre en compte des parcelles disséminées et trop diversifiées d’attentes. En art du discours, ont dit qu’il y a trois parties : l’orateur, le discours lui-même et l’auditoire. Une règle majeure en la matière est de connaître cet auditoire afin que le discours puisse avoir prise sur la réalité, la réalité des attentes, la réalité des formes de conscience, la réalité des comportements. Voilà pourquoi l’étude pointue du fichier électoral pour identifier le profil des électeurs) ainsi que les sondages (pour avoir une visibilité sur les tendances, les intentions de vote et éventuellement sur les motivations, deviennent des voies obligées pour qui veut articuler un discours capable de faire basculer le cours de l’histoire. L’affaire Thierno Ousmane Sy, si affaire il y a vraiment, est révélatrice de cette tendance. Dès lors que le fichier est accessible à tous grâce au Net, entre autres, il est loisible à chacun de s’en servir comme outil de travail, comme paramètre dans la stratégie électorale, notamment en termes de connaissance et de maîtrise du profil des électeurs, d’identification des relais porteurs de voix, de profilage des différentes zones (potentiel d’électeurs, tendances, forces et faiblesses du candidat, risques et opportunités, attentes des populations, etc). Une élection est aujourd’hui une question de marketing : aucun candidat ne peut plus se vendre sans connaître les consommateurs, de la même qu’un produit, quelle qu’en soit la qualité et le prix, ne peut se positionner sur le marché sans au préalable une connaissance fine des attentes du consommateurs, de ses préférences, de ses goûts, de son imaginaire, etc. C’est la connaissance critique de toutes ces variables qui permet de vendre le produit (ou le candidat) sous un certain angle, selon une facette hautement identitaire qui prend en compte l’acheteur virtuel, ou l’acheteur réel ou encore l’acheteur réel virtuel. Il s’agit ainsi là d’un enjeu d’autant plus capital que la « culture » est de plus en plus éclatée, diversifiée, en perpétuelle mutation, en incessant renouvellement et en permanente recomposition. Les couleurs et les goûts changent très vite, nous sommes tous pris dans le vertige de l’instantané et du virtuel. Avec de nouvelles langues, de nouveaux codes, de nouveaux habitus. Avec l’individualisation des projections, des désirs et attentes. Nous n’avons plus, en réalité la culture de nos pères, encore moins nos enfants (génération du net et du sms, d’ici et de l’ailleurs, de l’imaginaire et du rêve, du proche et du lointain, de l’interactivité et de la vitesse). Désormais, aucun candidat ne peut plus ignorer ce bouleversement social et culturel né, entre autres, du formidable essor technologique dans le domaine de l’information, du son, de l’image et des immenses possibilités d’accès offertes aux citoyens. Chaque clic est une nouvelle découverte qui crée de nouvelles attentes. Chaque nouvelle tendance relayée par les médias fait naître de nouvelles ambitions. Le seuil de contrôlabilité et d’orientation des comportements, ici en matière électorale, dépend du seuil de connaissance des électeurs-consommateurs. Au regard des « révélations » de la presse sur les « confidences » de Thierno Ousmane Sy, le candidat sortant avait bien de l’avance de ce côté. Dans l’époque du mode électoral comme mécanisme de prise ou de conservation du pouvoir, la politique n’est plus question de volonté et de subjectivité. Elle exige, même si elle art, une bonne dose de professionnalisme, c’est-à-dire de calcul et de méthode. 
 
Hypothèse 8. La communication politique est de plus en plus au cœur des élections. Dans l’histoire, les forces armées ont les premières à comprendre l’enjeu de la communication qui est un paramètre décisif dans toute stratégie militaire. Les entreprises suivront au fur et à mesure que l’offre de produits se diversifie. La sphère politique s’en rend surtout avec la péremption des modes classiques de la politique fondés sur la logique classe contre classe. Conforter et fidéliser les électeurs acquis, séduire et rallier les indécis, faire douter les adversaires : le cœur des batailles électorales est là. Encore faut-il, au même titre que les stratégies marketing dans le registre commercial, développer une masse critique de connaissance du profil, des attentes, des habitudes et des comportements des électeurs pour espérer faire bouger les lignes et se positionner efficacement. Les élections ont leur loi tout comme le marché : l’offre et la demande dans un processus sans fin d’ajustement de l’offre à la demande. Loi d’airain ! Mais dès lors que l’offre est formulée, qu’elle prend effectivement en compte une demande bien identifiée, il faut être en position de « vendre le produit ». Communiquer : tel est le défi. L’élection de février 2005 n’a pas échappé à la règle. Mais autant nous avons enregistré beaucoup de candidatures, autant nous avons assisté à peu de communication, et souvent à de piètres positions de communication. D’abord le visuel. Tous les candidats, sauf Abdoulaye Wade et Idrissa Seck se sont limités à des affiches de format A4 et A3, apposées un peu partout sans approche stratégique, mêlées le plus souvent à ces sauvages affiches d’artistes musiciens qui viennent de sortir un tube. Les photos sont statiques, avec une colorimétrie des plus douteuses, des arrière-fonds sans âme et des slogans trop « intellectuels ». Les affiches de Wade, de toutes sortes de dimension, y compris le 12 et le 18 m2 n’ont pas seulement été partout visibles (75% des panneaux publicitaires). Elles ont frappé par le professionnalisme dans la conception et la présentation technique, la simplicité des slogans et la diversité des accroches et des déclinaisons (variées et concrètes). L’image était rencontrée partout, à moins que soit elle-même qui est allée partout rencontrer les électeurs et les non électeurs. « Posture présidentielle », « symbole du troisième âge », « homme d’action » et une campagne d’affichage qui a fait plutôt parler des chiffres illustrées par des images qui ne peuvent laisser indifférentes. A Dakar et partout dans le pays. C’est la meilleure campagne de Wade du point de la communication. Sa présence physique se trouve ainsi être prolongée et maintenue par une présence visuelle qui, à son tour, est rendue plus significative par la présence physique. L’image gagne la mémoire, elle s’incruste finalement dans les tréfonds de l’imaginaire et se donne une visibilité maximale jusque dans l’isoloir. Ce processus facilite le choix de l’électeur. La couverture de la campagne par la télévision révélera également ce « déficit » de communication. Tout se passe comme les candidats, dans leur majorité, n’avaient pas de conseillers attitrés. Plans flous et posture aux antipodes de la culture télévisuelle, monologues linéaires et souvent trop raides, phrases longues et mal articulées donneront une très mauvaise perception de plusieurs candidats. On peut même avoir le meilleur discours, si déclinaison n’est pas faite dans les règles de l’art, il perd sa puissance. La télévision, média politique par excellence en temps électoral, est un redoutable instrument. Elle a sa culture, ses codes, ses exigences. Un candidat est une star dont le rapport à la télévision révèle forcément le talent ou l’incompétence. Morale : la communication est à la fois un métier et un investissement. On ne peut plus prétendre à un poste électif si on ne la considère pas comme un paramètre décisif de la stratégie globale. A défait de la prendre au sérieux, on amène les autres à nous prendre très peu au sérieux. La communication nécessite cependant des moyens. Hélas, la plupart des candidats avaient des budgets de campagne plutôt modiques ! 
 
3. Ce que nous ne savons pas et que nous aimerions savoir : 3 Questions 
 
Question 1. L’opposition a accusé le candidat sortant et son ministre de l’Intérieur d’avoir utilisé l’Etat et les moyens de l’Etat pour « frauder ». En l’état actuel de nos informations, il n’y a pas encore des éléments probants pour étayer une telle thèse. Sont mis en cause le fichier qui serait « trafiqué », la non distribution d’un lot important de cartes, la poursuite du vote au-delà de l’heure prescrite dans certaines localités, la Cena qui n’aurait pas joué véritablement son rôle…. Personnellement, je ne dispose pas d’informations précises et fiables pour entrer dans ce débat. Je remarque simplement que les médias, la société civile, les observateurs et la Cena n’ont jusqu’ici pas formulé des réserves sérieuses sur le déroulement global du processus électoral. 
 
Question 2. Quel est le rôle exact de l’argent dans le comportement des électeurs ? Là également, en dehors d’études fiables, il est difficile de se prononcer. Personne ne peut nier cependant la présence de l’argent comme moyen d’orientation d’un vote, mais son poids réel reste à déterminer. 
 
Question 3. Le profil des électeurs, leurs motivations, leurs préférences et leurs votes demeurent également encore dans une zone d’ombres. Hors, on atténuera très fortement les seuils de contestation lorsque de véritables études seront une tradition, lorsque les sondages et leur publication seront autorisés, lorsque les spécialistes des sciences et pratiques sociales prêteront davantage attention au phénomène électoral, mais aussi lorsque les acteurs (partis politiques, journalistes, société civile, organes de supervision et de contrôle, etc) joueront leur véritable rôle et se départiront des approches strictement partisanes et souvent trop peu professionnelles. Il est quand même étonnant que les Sénégalais restent encore dans l’ignorance la plus totale des différents facteurs explicatifs de leur vote. Qui a voté pour qui ? Pourquoi ? Dans quelle zone ? Quelle tranche d’âge ? Quel sexe ? Autant de questions qui jurent d’avec les explications fantaisistes, courtes et obscurantistes. Car, il s’agit avant de nous connaître nous-mêmes pour pouvoir maîtriser nos passions et nos pulsions. 
 
El Hadj KASSE (assekasse.com) 
 
P.-S. Ce texte est une sorte de prélude à un livre collectif rédigé en collaboration avec les journalistes Mamoudou Wane et Barka Bâ. 
Portrait - Par Issa Sall Directeur de publication de Nouvel Horizon 
Wade, un florentin 
vendredi 20 avril 2007, par Nettali /  
 
 
À 80 ans, Abdoulaye Wade entame son second mandat de président de la République. Belle réussite pour un homme qui a tout fait pour conquérir le pouvoir et que tout le monde voyait échouer au pied du trône. Itinéraire alambiqué, discours politique souvent simpliste, toujours opportuniste, en permanence politicien, Wade a incontestablement marqué le Sénégal, son pays. 
Assis face aux membres du Conseil constitutionnel ce mardi 3 avril 2007, Abdoulaye Wade s’apprête à prêter serment devant la Nation. Il a derrière lui une vingtaine d’homologues africains et, devant lui, des gradins peints en bichromie bleu-jaune. Il offre à la caméra un visage de marbre. Point de sourire. Point de geste à amplitude seigneuriale comme on pouvait s’y en attendre de la part d’un homme heureux d’être élu et fier de prêter serment devant 50 mille spectateurs. Aucune expression lisible sur son visage. Aucun geste pour exciter une foule venue le célébrer. Or, les milliers de ses partisans venus assister à son sacre l’applaudissent à son apparition sur les écrans géants, comme une star de la musique. Il ne laisse rien apparaître, comme s’il n’était pas la cause de cette bruyante clameur. Flegmatique comme jamais avant, il donne l’impression de subir cette cérémonie qui semble l’ennuyer au plus haut point et qu’il a pourtant, lui-même, scénarisé à sa seule gloire. Il ne laisse rien apparaître de sa joie intérieure que l’on soupçonne très jubilatoire. Son triomphe dans les urnes est immense et lui donne droit à tous les débordements. Son sacre est napoléonien. Là, à côté, un pupitre est dressé comme un autre trône ou une couronne attendant son propriétaire, le maître de la parole, l’homme politique qui a fait trembler la scène politique, séduit les classes laborieuses pour en faire ses grognards qui le suivraient sur tous les chemins de la conquête du pouvoir, le leader politique qui a eu à la longue, tous ses rivaux et adversaires. Etrange décorum que cette estrade montée sur pilotis au-dessus des foules en houles pour accueillir l’intronisation d’un homme élu au suffrage universel et qui entame son second mandat avec une faim gargantuesque d’honneurs. Personne comme Wade n’aime autant les honneurs. Il adore les médailles. Il collectionne les diplômes. A son entrée en politique, son Cv avait été brandi comme un sésame, un ticket d’entrée dans la nomenklatura de l’UPS. Etoffé au-delà de tout ce que l’on peut imaginer, ce Cv de Abdoulaye Wade aurait dû séduire Senghor et le propulser au sein des dauphins du premier chef d’Etat du pays, ou mieux comme le seul héritier légitime. Ces multiples diplômes ne furent d’aucun effet sur un Senghor goguenard devant ce Wade qui croit pouvoir le charmer avec son CV monstrueux. Les nombreux diplômes sanctionnant une carrière universitaire brillante, devaient être pour l’agrégé qui cherche sa place au début des années 90 dans son pays la clé qui lui ouvrirait toutes les portes. C’est un homme qui se veut multiple, pour ne pas dire savant et qui croit à sa destinée. Il y a plusieurs Wade en cet homme des années 50 à 70. Celui qui veut tout connaître, jusqu’au détail qui rebute certains grands hommes. Il a fréquenté trois facultés universitaires après avoir « rampé » doucettement du statut d’instit de la coloniale jusqu’à intégrer les études supérieures par la force de son caractère davantage que sur le seul tremplin de son intelligence. En ces temps-là, il ne suffisait pas seulement d’être intelligent pour réussir les meilleures études. Il fallait avoir du caractère ; du culot, dirait-on aujourd’hui. Ou de l’audace, selon ses propres mots. Son cursus universitaire français le démontre allégrement. Wade est de tous les combats politiques, mais il réussit surtout à séduire grâce à son itinéraire éclectique et ses rencontres avec des hommes et des femmes qui comptent. Il sera avocat du FLN. Il se constituera pour défendre Mamadou Dia à côté de Robert Badinter. Il ne compte pas être en marge de l’histoire qui se construit devant ses yeux. Il n’est pas né à la bonne date, celle des pères de l’indépendance. Une génération le sépare de Senghor, Dia, Nkrumah, Modibo Keïta, Sékou Touré, etc. Et il ne veut pas rester spectateur. Il se croit en droit de réclamer un rôle de premier plan. Quelque frustration de devoir aller se battre à Kébémer pour faire son trou dans le parti gouvernemental, l’UPS. Il boude quand il comprend que les jeux sont pipés et que lui, le grand diplômé ne bénéficiera d’aucun passe-droit. Senghor qui chouchoute les intellectuels n’a aucun égard pour lui. Ce camouflet lui fit sans doute comprendre qu’il ne réussira que grâce à ses propres moyens. Ce sera le fil conducteur de la suite de sa carrière politique : pas de scrupules, n’avoir comme seule motivation que sa propre réussite. Il met surtout toute sa passion, toute l’énergie qu’il a pour relever tous les défis qui ont jalonné sa vie et à réussir tout ce qu’il entreprendra plus tard sur le plan politique. Cette même passion plus sa méticulosité maniaque, cette envie de garder la maîtrise de tout ce qu’il entreprend, il en fait montre dans la gestion du pouvoir depuis 2000. Ses diplômes Honoris Causa ou ses breloques gagnées à travers le monde ou ses prix, les maquettes de ses nombreux projets qui l’entourent au palais lui permettent aujourd’hui de maintenir cette flamme qui lui a permis de croire qu’il n’y a pas de montagne qu’il ne saurait escalader. Il suffit de vouloir pour pouvoir. Avant que l’idée ne soit validée, voilà une maquette qui tombe du ciel. Il ne suffit pas qu’une idée soit, il faut en outre qu’elle se matérialise grâce à un gadget symbolique, une breloque sur le revers de son costume, un diplôme à accrocher au mur, une maquette sur un buffet, une photo - il a toujours géré personnellement son image en s’accompagnant de photographes et de caméramans pour immortaliser les moments les plus significatifs et même les moins glorieux de son histoire personnelle… Il a toujours agi ainsi, mais sans le pouvoir ; comme ceux qui se contentent de merles faute de grives, il s’échine de transformer ses idées en miniatures objets. Cette prestation de serment dans un stade de 50 mille places, c’est lui qui l’a voulue, c’est lui qui l’a pour la première fois, organisée ainsi au Sénégal le 1ier avril 2000. C’est lui dont le vice principal est son addiction au bain de foule qui a voulu sortir de l’austérité de la salle d’audience du Conseil constitutionnel, la cérémonie de prestation de serment. Il n’a même pas voulu de l’auguste hémicycle de l’Assemblée nationale où a toujours prêté serment son prédécesseur, Abdou Diouf. Celui-là, il ne fera rien comme lui. Mépris pour le conservatisme dont le successeur de Senghor a fait une ligne politique pendant 20 ans. Il ne saurait être son continuateur, son successeur. Il n’a pas battu Diouf, il l’a effacé. 
 
Senghor, c’est son modèle d’une certaine manière. Le génie politique du premier homme politique à dominer la scène politique sénégalaise l’a bluffé. Celui-là, il a vécu son ère. Il s’en est inspiré. Enfant de Saint-Louis, né français, il a été subjugué par cet « indigène » qui mobilisa les foules rurales pour dompter les citoyens des Quatre Communes. Il a été séduit par la classe de l’homme Senghor devenu français parmi les Français et qui a su toujours demeurer indigène parmi les masses rurales. Alors, ce jour de sacre le 3 avril 2007, voilà Wade qui regarde son peuple du Sopi avec détachement, ce peuple du Sopi qui le vénère. Savoure-t-il son triomphe au tréfonds de lui, se recroquevillant égoïstement sur son bonheur personnel, s’enfermant dans une bulle le temps de vivre ce succès face à des foules qu’il a su toujours charmer ? Sa seule jouissance depuis qu’il s’est lancé dans la politique, il y a quarante ans, a été cette osmose avec les foules sur les routes du Sénégal ou lors de ses deux prestations de serment en 2000 et en 2007, devant des dizaines de milliers de spectateurs enthousiastes pour ne pas dire hystériques. Plaisir égoïste qu’il ne veut partager avec personne, même pas avec cette population enthousiaste qui l’acclame et qui est invitée à une cérémonie dont la solennité repose sur un cérémonial dépouillé. Comme jamais, il est une star triomphante devant des fans qui ne sont pas que des militants. N’est-il pas d’ailleurs une star politique davantage qu’un héraut politicien ? Cette victoire du 25 février lui appartient à lui tout seul ; c’est la sienne propre. Il a gagné parce qu’il y a cru. Toujours. Il a gagné parce qu’il ne lâche rien. Il a gagné parce qu’il ne conçoit pas abandonner le combat dans ses différents défis sur un échec. Jamais un échec ne l’a abattu. Jamais une défaite ne l’a paralysé. Ce 3 avril 2007, les Sénégalais ont redécouvert le Wade qu’ils connaissent depuis plus d’un quart de siècle, l’homme aux multiples visages, l’homme à géométrie variable. Celui qui ne lâche rien. La prestation de serment expédiée, le voilà face à son peuple. En trois paragraphes, il remercie les chefs religieux, ses homologues venus saluer le nouvel élu et ses amis de par le monde. Le pupitre, ce n’était pas pour les invités de marque ni pour les guides religieux ou ses amis. Il avait une envie pressante de s’adresser à ses « militants et militantes de [son] parti ». Pour la première fois depuis très longtemps, si d’ailleurs une seule fois cela a eu lieu, il a parlé à son peuple avec une telle intensité. Le discours qu’il débite sort des tripes. Il en déglutit, mal. Il toussote, reprend de plus belle. Il avait des choses à dire, c’est fait. Ce discours, c’est comme s’il l’avait gardé au fond de lui depuis des années, depuis l’entame de son premier mandat. Il avait envie de s’en soulager, il avait envie de sortir ses mots qui l’étreignaient. Depuis sept ans, il s’est senti handicapé par la manière dont il a gagné, c’est-à-dire avec le soutien déterminant d’autres formations politiques. Lui qui n’a pas le sens du partage a souffert de devoir une part de la victoire de 2000 à d’autres. Aujourd’hui, il a gagné tout seul. Ce Wade-là qui prend le micro pour dire à ses homologues « c’est maintenant le lieu de m’adresser aux militantes et militants de mon parti, valeureux et infatigables combattants de la démocratie et la liberté », les Sénégalais ne le connaissent sans doute pas. Est-ce le leader d’un « parti de libération nationale » fait du même bois que Cabral, Neto ou le chef d’un parti politique qui est arrivé au pouvoir par les urnes ? A-t-il réussi à transformer les clichés ? A-t-il retourné l’opinion publique en sa faveur ? A-t-il convaincu ceux qui l’éreintent journellement ? A-t-il rabattu le caquet à ceux qui véhiculent de lui l’image d’un homme aux idées décousues, aux engagements inconséquents ? Aujourd’hui, lui n’en a sans doute cure. En remportant largement la victoire le 25 février 2007, il a relevé le défi qui lui tenait le plus à cœur depuis qu’il est entré en politique et défié Senghor à la présidentielle de février 1978 : faire l’unanimité dans son pays. Il prend sa revanche sur Senghor qui lui faisait des misères pour qu’il ne dirige pas la faculté des sciences juridiques. Il prend la revanche sur ses intellectuels sénégalais qui se mobilisaient derrière Cheikh Anta Diop, ou s’extasiaient sur des idéologies venues d’ailleurs, défendaient des causes très éloignées de notre quotidien. Il gagnait contre la gauche sénégalaise qui a toujours affiché un mépris intellectuel vis-à-vis du Sopi. Wade, le 25 février 2007, c’est Sisyphe qui a réussi à maintenir son rocher au sommet de la montagne ; il a rempli le tonneau des Danaïdes. Il a réussi ce que tout le monde pensait qu’il ne réussirait jamais : avoir la majorité des Sénégalais avec lui. Peut-être considère-t-il sa victoire du 25 février comme le véritable jour de l’indépendance nationale. Ces trois jours fériés, chômés et payés cachent-ils cette envie folle de faire accroire aux Sénégalais que le peuple vient d’accéder à la souveraineté nationale avec la victoire du 25 février ? Le combat de Wade depuis qu’il a décidé de s’engager en politique a été de démontrer qu’il pouvait faire adhérer la majorité des Sénégalais à la justesse de ses idées. C’est sans doute pourquoi, il n’a jamais pu accepter de perdre une élection présidentielle. Il a toujours refusé de reconnaître ses défaites. « Il nous a enseigné », me souffle l’autre jour un de ses « enfants » de « transformer les défaites en victoire et les échecs en réussites ». C’est la première leçon de science politique chez Wade : ne jamais abdiquer. Le 3 avril 2007 est donc le grand jour de gloire pour Wade. Le seul, l’unique. En 2000, ce fut pour lui, une victoire d’étape obtenue grâce à des rouleurs qui lui ont permis, comme dans une course cycliste, de se porter en tête de la course sur la ligne droite et de gagner au sprint son adversaire Diouf. Sans les autres, aurait-il pu gagner ? La question l’a sans doute énervé, irrité. Devoir partager la victoire l’a meurtri. Il aime relever les défis, seul, tout seul. Mais en opportuniste politicien, il sait qu’il faut toujours avancer masqué, tirer profit de l’apport de compagnons de routes. Senghor le lui a appris : « Kouy yot du seukheut ». Le chasseur ne doit pas trahir sa présence. Ce conseil lui était destiné à lui et personne d’autre, même si le vieux roublard académicien, fin politicien ne s’adressait pas directement à lui. Il avait alors compris que ce ne serait pas facile de déboulonner le régime socialiste. Ses ambitions étaient connues de tous, il savait que les successeurs de Senghor ne lui feraient aucun cadeau. Mais Wade n’est pas du genre chasseur patient. Durant les années 80, il voit son terrain de jeu envahi par tous ceux qui s’engouffrent dans l’ouverture démocratique. Pour ne pas se laisser déborder sur les flancs par le discours radical de la gauche, il se lance dans des attaques violentes, dans le harcèlement permanent de Diouf, unique cible. Il promet de transformer le Sénégal en eldorado alors que le pays est traversé par des crises multiformes qui plombent l’agriculture, l’industrie. Face aux nouvelles politiques, Wade ridiculise les politiques de substitution à l’économie traditionnelle du pays. Diouf devient « Monsieur forage », son épouse « Madame moulin ». Les années 80, malgré la médiocrité de ses scores électoraux, seront les périodes les plus riches sur le plan du discours. Wade est imaginatif. Il fait mouche à tous les coups. Il torrée avec la machine du PS. Pire, il n’hésite pas à avoir de mauvaises fréquentations. Au Sénégal comme à l’extérieur. L’idée d’ouvrir un front chaud lui aurait-il traversé l’esprit ? Il a une proximité troublante avec le MFDC tout comme avec Khadafi qui finance sans discernement tout mouvement insurrectionnel. Il recrute les marginaux et les laissés-pour-compte. Il séduit les victimes de la crise. En 2000, un député socialiste trouvera la bonne formule pour expliquer la victoire de Wade : le PDS s’était mué en parti de la demande sociale. Mais Wade s’est trop approché du Sénégal d’en bas pour reprendre une formule qui a fait florès en France qu’il a, au passage, attiré des hommes peu recommandables. C’est ainsi qu’en 1988, des voitures piégées explosent à Dakar. Les coupables rapidement arrêtés, on découvre qu’ils sont des militants du PDS. Ces individus seront amnistiés dans la foulée de l’apaisement politique qui aboutira au code électoral consensuel, à la réforme en profondeur de la constitution et à l’entrée au gouvernement du PDS. Ces terroristes, on les retrouva en 1993. Ce sont les mêmes qui assassinent Me Sèye. Parce qu’il ne pouvait plus attendre de passer par les urnes, Wade est accusé de vouloir forcer le destin. De 1988 à 1993, le Sénégal lui doit donc cinq années de troubles majeurs. 
 
1993 marque ainsi un tournant chez Wade. Il sait qu’il lui faut compter que sur des forces populaires au Sénégal pour renverser le pouvoir socialiste. Ses accointances avec les forces religieuses ne lui ont, en effet, apporté que déconvenues. Il s’éloigne donc des Moustapha Sy et ses Moustarchidines. Il se montre humble face aux forces de gauche qui doutent de sa fiabilité, mais constituent des acteurs politiques crédibles. Il accentue sa présence dans les centres urbains. Lui qui a toujours cru suivant ainsi la stratégie de Senghor que pour prendre le pouvoir, il faut séduire les masses rurales comprend qu’il ne pourra jamais résister aux moyens du PS qui quadrillent l’espace rural grâce aux notabilités traditionnelles. Il sait ainsi qu’il faut remettre le métier à l’ouvrage et tisser une autre toile pour finir en beauté sa carrière politique. Wade a toujours traîné un déficit de charme vis-à-vis des ruraux et de certaines couches populaires citadines. Diabolisé à l’extrême, il n’a jamais su retourner la campagne de décrédibilisation à son encontre. Les électeurs avaient peur de cet homme décrit comme un utopiste qui leur faisait miroiter des lendemains enchanteurs quand le monde plongeait dans la crise. Difficile de croire que le kilo de riz peut être vendu à 60 francs. Difficile d’admettre que toutes ces promesses de Wade tiennent debout quand l’Etat s’engage dans une politique d’austérité, quand toutes les politiques engagées avec les bailleurs de fonds échouent les unes après les autres. Surtout quand tous les chefs religieux soutiennent ouvertement le président Diouf. Le 03 avril 2007, le temps d’un discours, Wade a pris sa revanche. L’homme sans idéologie, le tortueux compagnon de toutes les formations politiques de l’opposition, le « président spécial » a tenu à démontrer qu’il a une ligne politique fondatrice. Pour Wade, « le Sopi n’est pas un slogan juste pour conquérir et exercer le pouvoir. Il est une invite à un effort renouvelé, une adhésion au travail sans relâche, une tension permanente vers le perfectionnement ». « Le Sopi, c’est l’audace, l’esprit d’initiative et l’ambition au service d’un objectif : toujours mieux faire ». Ce n’est pas l’ébauche d’une idéologie, mais plutôt une philosophie humaine. Wade manquerait-il d’ambition pour ne pas revendiquer la naissance d’une idée fondatrice pour bâtir des nations ? Sans doute pas. Il laissera le soin à d’autres de le couronner sur ce plan-là. Mais, ce 3 avril 2007, il a brandi la réussite de son combat. Il a oublié aux vestiaires ses diatribes destinées à ceux qui le combattent. Il a voulu qu’on le perçoive comme un homme d’Etat. Il lui arrive de prendre de la hauteur. Il en était ainsi ce 3 avril. Mais Wade est Wade, ces résolutions sont toujours emportées par ces ambitions politiciennes : battre ses adversaires grâce à sa dextérité à évoluer dans les méandres du jeu d’échec de la politique au Sénégal. Comme son autre en Afrique de l’Ouest, Wade est un bon boulanger qui enfarine ses adversaires en tout temps. C’est quand il réussit à gagner contre ceux qui lui résistent qu’il vit. Il rêve même de séduire tous ses adversaires sans exception. Mais le jour où il régnera sans alter ego faute de combattants, il perdra sa passion. Parce qu’il ne sait bâtir que sur des décombres. 
 
Issa SALL 
 
Issa SALL Directeur de Publication Nouvel Horizon, Thiof Magazine Liberté II N° 1589 BP 10037 LIBERTE TEL : (221) 8641152 FAX : (221) 8641150 
 
 
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Législatives - Opposition (Par Ibrahima Gaye - Source Magazine 52) 
L’arme de l’absence 
vendredi 13 avril 2007, par Nettali /  
 
 
Quarante pour cent de l’électorat sans représentation parlementaire, cela ne peut être indifférent dans un régime démocratique. 
Décidément, les temps ont bien changé. Le président Abdoulaye Wade, qui n’a jamais caché la piètre opinion du courage et de la détermination de ses adversaires de l’opposition, va devoir, sinon admettre qu’il s’était trompé, du moins se faire à l’idée d’avoir à les regarder autrement. Pour leur part, les responsables des principaux partis de l’opposition qui ont décidé de boycotter les élections législatives, sont désormais contraints d’aller jusqu’au bout dans le bras de fer qu’ils viennent d’engager. On est loin des années de retenue policée de « l’opposition républicaine », concept commode aussi bien pour le pouvoir, qui en souriait d’aise, que pour le camp d’en face, qui s’en couvrait comme d’un cache misère. Cette politique, on le voit, ne pouvait guère prospérer face à la détermination organisée du président Wade, ni même produire du crédit auprès de l’opinion publique. Bien au contraire. L’heure est à la confrontation et à l’acrimonie. En témoignent les échanges épistolaires à quoi se résument désormais les relations entre les fortifications ennemies. Sur la forme comme dans le fond, nulle gracieuseté ; le ton est sec, les mots roboratifs. Le 30 Mars, en réplique, les signataires de la lettre au président de la République l’accusent d’avoir fermé toutes les voies de la concertation, tirent les conséquences de son refus d’envisager une révision des conditions électorales, et décident de boycotter les législatives et les élections locales. Le 2 Avril, les partis unis dans le front du boycott écrivent à nouveau au président Wade pour « répondre aux questions techniques » par lesquelles celui-ci a justifié sa rebuffade. 
 
Manifestement, la rupture est consommée par la clôture du dépôt des listes de candidatures aux législatives et par la réclamation des cautions déjà déposées par les parties prenantes au boycottage. Même si un miracle pouvait permettre de débloquer la situation d’impasse, il faudra nécessairement du temps pour qu’il opère. On est ainsi amené à tenir pour définitif le boycottage des législatives. Bien évidement, cela ne sera pas sans de graves conséquences, pour le pouvoir, pour l’opposition et pour le pays. 
 
Au fond, l’opposition n’avait qu’une marge de manœuvre extrêmement réduite. N’a-t-elle pas dénoncé l’élection présidentielle comme une « mascarade » aux « lacunes et dysfonctionnements » à ses yeux notoires ? Ne s’est elle pas plainte de la partialité du ministre de l’Intérieur ? N’a telle pas disqualifié la Cena pour « incompétence et incurie », et critiqué « la complaisance » du Cnra ? Après ce réquisitoire, comment expliquer que l’on puisse aller aux législatives ? L’opposition a beau avoir déjà fait preuve d’incohérence en maintes occasions, mais il lui aurait sans doute été fatal d’en ajouter une aussi flagrante. Au demeurant elle aurait trop facilement prêté le flanc en donnant l’image d’une coterie de politique professionnels plus soucieux de conserver des postes électifs que d’accorder leurs actes à leurs principes et convictions déclarées. Au contraire, elle semble avoir pris conscience pleinement des errements du passé récent, et s’être résolue à en payer le prix. 
 
Apparemment, c’est ce qui explique qu’elle ait pu surmonter la barrière psychologique qu’a pu représenter l’idée du boycottage chez des partis ayant été aux affaires, n’ignorant point les risques inhérents à la stratégie de la chaise vide pour en avoir mesuré les effets lorsque leurs adversaires y recoururent sous le régime socialiste. 
 
Le plus difficile est cependant à venir. Vivre le boycottage ne peut être qu’une traversée périlleuse du désert, qui risque de faire dans les rangs de l’opposition beaucoup de victimes, de susciter des défections, des découragements, les coups de boutoirs du pouvoir, ses tentatives de dispersion et de division. Sept ans d’opposition, ce sera sans doute long, trop long, pour beaucoup. Mais les promoteurs de cette ligne de combat paraissent faire montre, désormais, d’un tout autre état d’esprit que celui qui les habitait depuis les premières années de l’Alternance. Le député Khalifa Sall, secrétaire aux élections du Parti socialiste, a parfaitement exprimé cet état d’esprit. « Ce boycott n’a de sens que si l’opposition rend la vie dure à Wade », a-t-il déclaré sans ambages ; « On ne peut pas faire un boycott de salon. Il faut que l’opposition n’ait plus peur d’aller en prison. » 
 
Le tournant qui est pris constitue un développement majeur de la politique au Sénégal. Il consacre la fin de l’époque de la concertation et du consensus, qui a caractérisé la démocratie depuis la fin des années quatre-vingts, et a favorisé les avancées remarquables sans lesquelles l’alternance politique n’aurait pas été réalisée en 2000. L’opposition en rejette la responsabilité, naturellement, sur le président Abdoulaye Wade. 
 
Celui-ci doit maintenant gérer une situation pour lui délicate, puisque c’est à lui de répondre de l’état du pays et de son image. Or ils sont immanquablement affectés par l’impasse démocratique que constitue l’absence de représentation parlementaire de quarante pour cent de l’électorat, la masse considérée de tous ceux qui n’ont pas voté Wade le 25 février. Certes, quinze listes vont s’affronter aux législatives du 3 juin. Le ministre de l’intérieur en a déduit que « les gens croient en notre système démocratique ». Reste que, lorsque les partis les plus importants, par l’importance de leurs forces sur le terrain et de leur influence dans le débat politique et dans l’animation de la vie démocratique, sont absents de l’Assemblée nationale pour des motifs autres que le résultat du scrutin, il est manifeste que la démocratie ne se porte guère au mieux. 
 
Pour le moment, le pouvoir est enclin au raidissement. Dans ces conditions, il est compréhensible qu’il joue l’indifférent. Mais on devine bien que le coup de l’opposition porte. Il fera de plus en plus mal, à mesure que sera reconnu depuis l’étranger que le Sénégal se trouve en état d’impasse démocratique, qu’il n’est plus le modèle célébré au lendemain de l’alternance de 2000, que la classe politique y est composée de deux mondes parallèles et fermés. 
 
Toute la question est de savoir jusqu’à quel point le poids d’une telle responsabilité – qui est d’abord celle du chef de l’Etat, parce que découlant de sa fonction même – sera supportable pour u président Wade soucieux de l’image qu’il laissera à l’Histoire – avant tout, l’image d’un champion de la démocratie à toutes les étapes de son long parcours politique. 
 
Il convient cependant de s’attendre à ce qu’il accepte de supporter ce poids, du moins pour un temps. Car n’oublions pas qu’une préoccupation plus immédiate chez lui se rapporte à sa succession, et qu’il a décidé de croiser le fer, dès le lendemain de l’élection présidentielle, pour faire avancer ses objectifs dans ce domaine. L’évaluation des forces déterminera, comme toujours, la conduite à tenir par Abdoulaye Wade, ce libéral qui a une approche marxisante des problèmes : toute son attention sera dirigée sur ce qui lui apparaîtra comme la contradiction principale ; pour le reste, il sera toujours temps de voir. 
 
Aux antipodes pour ce qui relève de leurs objectifs respectifs, les deux camps en présence, celui du pouvoir et celui de l’opposition engagée dans le boycottage des législatives, se retrouvent en définitive dans la similitude de leurs visions stratégiques. Pour tous les deux, en effet, les irréductibles désaccords actuels ne sont rien d’autre qu’un des moments de la grande bataille de 2012. 
 

 

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