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MAMADOU OUSMANE SALL DE LA DIRECTION DU BUDGET
« Dans notre système, il ne peut pas y avoir de dépassement budgétaire »
par Bakary DABO | SUD QUOTIDIEN , lundi 16 novembre 2009
Sur la question des dépassements budgétaires, les techniciens du ministère de l’Economie et des finances sont formels. C’est à l’image de l’un des représentants de la direction budget, interpellé lors du séminaire que le Collectif des journalistes économiques (Cojes) a organisé les 14 et 15 novembre derniers à Saly Portudal (Mbour), en collaboration avec le Projet de Renforcement des Capacités de Responsabilité Financière et de Transparence (Precaref) et qui réfute la thèse des « dépassements budgétaires ».
« Dans notre système, il ne peut pas y avoir de dépassement budgétaire ». C’est l’avis de Ousmane Sall qui s’exprimait dans le cadre d’un séminaire de formation que le Precaref a initié ce week-end dans la petite côte en faveur des membres du Collectifs des journalistes économiques (Cojes). Le sujet des dépenses extra budgétaire s’est ainsi invité aux débats du séminaire du Precaref-Cojes, suite à une série d’interrogations qui ont défrayé la chronique et qui ont même suscité l’intervention du Fmi et conduit au limogeage du Ministre délégué chargé du budget d’alors.
Sujet important du moment que le processus budgétaire a été présenté aux journalistes comme étant une démarche munie de tous les gages. Un système long mais presque « imperfectible », si l’on en croit aux explications des techniciens du Ministère de l’Economie et des Finances venus expliquer aux journalistes économiques le processus que suit l’élaboration du budget.
Exposant sur le thème de l’« Exécution des dépenses de l’Etat », Mamadou Ousmane Sall de la direction du budget fait croire que l’exécution du budget suit un processus bien huilé avec des acteurs rompus à la tache. C’est ainsi qu’il a défendu bec et ongle que : « Les dépassements budgétaires n’existent pas parce que le processus est tellement formalisé et codifié de la préparation à l’exécution en passant par l’engagement jusqu’à l’ordonnancement ».
Pour lui, « qu’on ne parle pas de dépassement budgétaire. On n’a qu’a parler de dépenses effectuées par les démembrements ou des agents de l’Etat qui n’ont pas respecté les principes budgétaires et les lois et règlements en la matière. Sinon, en aucun cas, au niveau du circuit, on ne peut avoir de dépassement budgétaire ». Même son de cloche pour M. Charles Ciss de la même direction. Ce dernier qui a exposé sur « L’élaboration du budget », a défendu que « dans le système de finance publique, il n’y a aucun cas de dépassement budgétaire qui a été relevé. Le système vous bloque immédiatement. Les dépassements budgétaires ne sont pas faits dans le cadre du budget mais peut être ailleurs ». Sur cette lancée, M. Ciss est revenu sur le cas des agences qui ont été au devant de la scène lorsque la question des « dépassements budgétaires » ou « dépenses hors budget » s’est posée. Selon lui, les structures parapubliques « élaborent leur budget d’une manière autonome mais elles rendent compte à qui de droit notamment le Ministère de l’Economie et des Finances pour les universités et la Cour des comptes pour les agences ».
Le Sigfip comme gage de sécurité
Pour conforter leur position, les techniciens du Ministère de l’Economie et des Finances, avec à leur tête, M. Djibril Camara, chargé des questions monétaires, ont brandi le Système intégré de gestion des finances publiques (Sigfip). Un produit issu de la Côté d’Ivoire dans le cadre de la coopération sud-sud. Un logiciel qui permet de préparer le budget d’une manière fiable. « Dans notre processus, il n’est pas possible, si on respecte les termes à la lettre et l’application matérialisée par le Sigfip, d’avoir un dépassement budgétaire. Je ne connais pas de dépassement budgétaire dans le cadre du Sigfip. Les dépenses en question ce sont des dépenses hors budget ». Maintenant, a précisé M. Sall de la direction du budget, « en cours d’année, il peut y avoir des modifications qui ne changent pas le plafond de la loi des finances. En cour d’année, il peut arriver qu’un département ministériel ait un besoin qui n’était pas prévisibles. On peut lui ajouter d’autres charges par exemple et ça c’est la décision politique. Pour se faire, les crédits qui étaient mis à sa disposition ne permettent pas de couvrir intégralement ses besoins. Il fait appel au Ministère de l’Economie et des Finances qui dispose des crédits globaux parce que dans la prévision, il est bien mentionné qu’il y a des moments où interviendront des événements imprévisibles ». C’est ainsi que M. Charles Ciss ajoute que « la collaboration entre pays de l’Uemoa existe bien dans le cadre de l’élaboration du budget. Aujourd’hui, le Sigfip est utilisé par cinq pays de l’Uemoa. Ce qui témoigne par ailleurs d’une certaine vitalité dans le processus d’échange entre les pays de la sous-région ».