La grève, quel recours ?
La grève, quel recours ?
Cette arme naguère dissuasive est de plus en plus utilisée pour avoir gain de cause. Dans tous les secteurs, cette quête de meilleures conditions qui poussait, pousse, poussera toujours les gens à revendiquer. La logique des intérêts antagonistes empêche toujours un dénouement facile des conflits. Ceci, tout le monde l’a compris. Pour arriver à ses fins, les «plus faibles» trouvent toujours un moyen de tordre le bras de leur «bourreau». Pour ce faire, certains comme les étudiants et élèves, les enseignants et autres fonctionnaires cherchent à mettre en mal l’Etat avec l’opinion, d’autres comme les travailleurs des établissements à orientation lucrative cherchent à donner un coup à leur employeur.
Aujourd’hui tout le monde a l’impression d’être lésé dans le système. Aussi bien que dans le milieu professionnel que celui scolaire ou universitaire, les gens ont l’impression de n’être écouté que lorsqu’ils passent à une vitesse supérieure.
Et pour tant, les gens continuent de réclamer ce qu’ils exigeaient sans négociations. Dans un pays où entre fêtes religieuses et vacances scolaires dans l’année, l’on dispose d’une quarantaine de jours dans une année académique de 9 mois, nous voyons facilement qu’on a à peine le temps matériel qu’il faut pour terminer son programme. Quand il s’y ajoute les autres aléas «indépendants» de notre volonté, vous devinez qu’il faudra se passer de certains chapitres. Dans un lycée de la place, il est mê me devenu coutumier que le mois de ramadan soit une période de vacance, non je veux dire «grève». C’est vrai et tout le monde est conscient qu’il faudra toujours revendiquer ce qui est légitime, mais il faut aussi faire la balance de ce que l’on peut gagner et de ce que l’on perd. D’un point de vue particulier, des jeunes instrumentalisés ont pratiquement tout perdu dans des mouvements où ils étaient présentés
comme des «héros: la cessation d’activités. En regardant ce 21e siècle, les problèmes d’une communauté sont souvent d’ordre matériel ou à la limite peuvent être réglés par des moyens financiers. Une fois dans la vie, nous nous rendons compte de plus en plus de la délicatesse de la gestion d’un budget. Un élève, étudiant ou un père de famille peut comprendre cela, il suffit de faire la projection sur son argent de poche, sa bourse ou bien ses gains mensuels. Cependant, dans certains cas, la mauvaise volonté du patron ou de la tutelle peut être apparente, obligeant ainsi à utiliser l’ultime recours ? Ne devrions-nous pas faire preuve de beaucoup plus de sacrifices en évitant le plus possible cette forme de revendication. A y voir plus clair, gagne-t-on quelque chose avec la cessation de nos propres activités ? Ce qui est évident c’est qu’on rate quelque chose qu’on aurait du faire ou on cause un préjudice qui ne nous laissera pas intacts. Et comme on dit souvent, les gens ne réclament-ils pas toujours les mêmes choses depuis des décennies.
Comme l’arme atomique, la grève doit être dissuasive, mais elle a tellement perdu de sa valeur que maintenant c’est la diète qui est d’actualité. N’est-il pas temps de revoir nos méthodes ?
Thierno DIOP - thierno1979@yahoo.fr