de dialogue
Pourquoi Abdoulaye Wade et l’opposition n’ont pas dialogué...
Les élections législatives du 03 juin 2007 ont vécu avec comme points essentiels le boycott d’une certaine partie l’opposition et la naissance d’une nouvelle opposition parlementaire, avec laquelle il faudra compter désormais.
Mais en réalité mon propos d’aujourd’hui est, sans aucun esprit partisan, de faire un témoignage sur le dialogue politique.
En effet, l’opposition qui a boycotté les élections reproche au président de la République de refuser de dialoguer avec elle.
Sur cette question précise, par devoir de vérité et par honnêteté intellectuelle, je ne saurais me taire ; le faire serait une manière de crédibiliser cette thèse, alors que je suis témoin, le seul véritable témoin devrais-je dire, de tout ce que le Président a fait pour engager et réussir le dialogue ; jugez-en. Le 07 septembre 2005, le président de la République recevait une délégation de « Clarté », qui en avait fait la demande le 23 août. Cette audience, très houleuse au départ, a été finalement sauvée par un accord consistant à mettre sur pied une commission paritaire. Malheureusement, l’application de cette décision posera problème car le Président avait désigné une délégation de la Cap 21 et non du gouvernement et ce fut la rupture.
Le 29 décembre, je fus reçu pour la première fois par le Président de l’Assemblée nationale, Pape Diop. Je profitais de l’opportunité pour transmettre un message au Président Abdoulaye Wade, qui me reçut dès le lendemain. C’était en présence de certains de ses collaborateurs. Cet honneur que le Président venait de me faire traduisait, à mon humble avis, son attachement au dialogue politique. Le 31 décembre, dans son traditionnel ménage à la Nation, il lançait un appel à l’opposition pour engager le dialogue.
Cette même soirée, je débattais de la question avec le professeur Iba Der Thiam à la télévision nationale.
Dès le lendemain, tous les leaders de l’opposition interrogés avaient marqué leur accord pour engager ce dialogue : Moustapha Niass, Ousmane Tanor Dieng, Amath Dansokho, Madior Diouf et j’en passe. Le 16 janvier 2006, le Président Wade envoyait une lettre aux différents leaders en ces termes : « Le traditionnel message de Nouvel an a été pour moi l’occasion de lancer un appel à l’opposition pour engager immédiatement un dialogue autour des questions essentielles qui agitent la vie politique nationale... ». Ainsi, pour le Président Wade, il n’y avait pas de sujet tabou, toutes les questions pouvaient être discutées.
Le 1er février 2006, cette même opposition répondait au Président pour dire sa disponibilité à engager le dialogue. Le 17 février, le Président leur marquait son accord et en leur demandant que tous les sujets de discussion soient énumérés de manière précise. Le 05 mars 2006, le Président Wade écrivait à nouveau aux leaders de l’opposition, pour leur proposer que le dialogue soit engagé à partir du 15 mars à la Présidence de la République. Le 13 mars, l’opposition réagissait par lettre signée des leaders que sont : Amath Dansokho, Abdourahim Agne, Abdoulaye Bathily au nom de leurs paires. Ils donnaient ainsi leur accord pour le dialogue, mais demandaient le report de la date du 15 mars fixée par le chef de l’Etat, ceci pour mieux préparer les discussions. Le 24 mars, le Président donnant suite à cette demande et se proposait de désigner une délégation restreinte, comme le voulait l’opposition.
Le 27 avril, il s’adressait à nouveau à l’opposition en désignant les membres de cette délégation gouvernementale dirigée par le Premier ministre Macky Sall et comprenant 05 autres ministres et un suppléant. Les choses devaient aller très vite, mais cette correspondance n’a jamais eu de suite. Je passe sous silence son appel le jour de la Korité.
Entre-temps, nous avions eu à gérer beaucoup de crises : l’arrestation de notre camarade Ibrahima Sène du Pit, la première arrestation de Jean-Paul Diaz, entre autres. A chaque fois, avec des bonnes volontés situées de part et d’autre, nous avons travaillé à ramener la paix et la sérénité dans l’intérêt exclusif de notre pays.
A chaque fois également, j’ai trouvé auprès du Président une oreille attentive qui avait fini de me convaincre qu’il ne voulait que la paix et l’organisation d’élections transparentes, en associant l’opposition à tout le processus et même à l’exercice du pouvoir. Je ne peux donc pas me taire en de pareilles circonstances et laisser d’autres le présenter comme un homme qui refuse de dialoguer. on, ce n’est exact et Dieu m’est témoin.
Le Président Abdoulaye Wade a aussi été accusé d’avoir pris des décisions sans consultation avec l’opposition.
Sur ce plan, deux remarques s’imposent :
La première est que les leaders de l’opposition, comme je viens de le démontrer, refusaient de dialoguer avec lui et puisque c’est lui qui a été élu le 19 mars 2000, il est tenu de prendre des décisions. En cela, je donne un seul exemple :
* Réunis autour du ministre de l’Intérieur pour discuter du fichier électoral, certains partis étaient pour une révision à partir du noyau de 2000, d’autres de 2001, d’autres de 2002.
Devant cette situation, le Président invitait toutes les parties à le rencontrer. Malheureusement, notre coalition de l’époque (Cpc, G10, Ld/Mpt) avait pris la décision de ne pas reprendre et c’est dans ces conditions que le Président a décidé de la refonte totale.
La seconde est que beaucoup de décisions attribuées unilatéralement au Président Wade sont le fruit d’un large consensus de tous les partis politiques.
Exemple :
* Sur l’augmentation du nombre de députés, tous les partis réunis autour du ministre de l’Intérieur à l’Ecole nationale de Police avaient trouvé un consensus sur le principe.
Quant au nombre, certains proposaient 120, d’autres 140. La liste n’est pas exhaustive, mais ces exemples suffiront pour attester que très franchement, le Président n’a pas pris de décisions unilatérales. La vérité est que mes amis de l’opposition avaient la conviction de battre Abdoulaye Wade, quel que soit le cas de figure, mais les Sénégalais en ont décidé autrement. Dès lors, il fallait analyser le scrutin, ses résultats et prendre des initiatives.
L’analyse des résultats de l’élection présidentielle donnait ceci : si elle était transformée en législatives, « Reewmi » de Idrissa Seck aurait obtenu 9 sièges sur la liste nationale et 4 du département de Thiès, le Ps 8 sièges, l’Afp 3 sièges, la Ld/Mpt 1 siège, etc...
A côté de cette dure réalité, l’opposition a longtemps hésité, avant de franchir le rubicond, en parlant de fraude, sans dire comment. Au passage, certains de ses leaders évoquaient la magie et autres phénomènes surnaturels pour justifier la victoire de Wade.
C’est le lieu de dire que si j’étais convaincu qu’il y avait fraude électorale, je serais le premier à la dénoncer et à la combattre. Aussi, comment peut-on savourer et fêter la victoire de Moustapha Niass à Médina Baye lors de la présidentielle et contester les résultats dans d’autres localités pour cette même élection ?
Comment peut-on justifier, après ces élections législatives du 03 juin, à cause d’un soi-disant fort taux d’abstention, et contester le fichier électoral ?
S’il y avait fraude le 25 février avec la présence massive et dense de cette opposition, il aurait été beaucoup plus facile le 03 juin, car cette opposition était absente et la seule qui était en compétition était considérée comme une opposition de complaisance.
En toute logique, les urnes pouvaient être bourrées pour avoir un taux de participation plus élevé, si le fichier n’était pas fiable. Où sont passés ceux qui avaient fraudé pour Abdoulaye Wade ? Pourquoi ne l’ont-ils pas fait pour la « Coalition Sopi 2007 » le 03 juin car en réalité, comme le disait si bien Amath Dansokho, c’est la même machine électorale qui est là ? La vérité est que nous avons commis une erreur de communication en parlant de taux de participation, alors que nos objectifs de départ étaient la réélection du Président Wade dès le premier tour et une majorité qualifiée à l’Assemblée nationale.
Malheureusement, au lieu de rester sur ce terrain, nous avons suivi l’opposition qui nous a ainsi piégés. Voilà des faits réels, incontestables et sans polémiques. Je ne pourrai me taire plus longtemps, me faisant le complice de fait de Sénégalais qui présentent le Président Wade sous un visage qui n’est pas le sien, du moins si je tiens compte de ce que j’ai vécu avec lui, au vu et au su de beaucoup de responsables de l’opposition.
Je me devais de dire cette vérité, afin que tous les Sénégalais sachent que le Président Wade a fait tout ce qui était en son pouvoir pour engager un dialogue avec l’opposition autour de toutes les questions d’intérêt national. Ne pas faire ce témoignage ici et maintenant et en toute liberté, serait une trahison ; ce qui ne me ressemble pas.
Alors, je témoigne par devoir de vérité, par honnêteté et par reconnaissance à cet homme qui m’a toujours écouté dans le cadre de la recherche de solutions et de voies idoines pour engager le dialogue avec toute l’opposition sénégalaise ; mieux, avec toutes les couches sociales de notre pays.
SERIGNE MBACKÉ NDIAYE Contact : 683.91.72 Membre du Bp du Parti de la réforme (Pr) Chargé des relations avec les partis
Non aux industries électoralistes, Oui à la rupture et au changement
Rupture, changement et réforme sont aux yeux des populations citoyens du Sénégal, les lignes d’action de la pratique politique après l’Alternance de 2000 et le septennat 2000 /2012.
Engager le nouveau quinquennat conduit donc, forcément à déployer une synergie capable de réduire l’inertie et le mimétisme, et d’amorcer, de façon judicieuse, la modernisation du pays. Les Sénégalais souhaitent que les rideaux de la politique politicienne inaugurée depuis 1947 tombent enfin et que le cercle vicieux dans lequel n’arrête pas d’évoluer notre pays puisse être détruit.
Vérifions d’ailleurs ensemble, le Sénégal évolue depuis 1962 dans un désordre politique planifié, qui réussit, malheureusement, à stabiliser des inconduites dont les effets essentiels sont :l’accentuation de la précarité sociale et l’absence de futur pour toute une nation. Est il possible de vaincre le cercle vicieux dans lequel la pratique politique a installé au Sénégal la République et l’Etat ? Mesurer ou compter les pré requis acquis entre 1957 et le septennat 2000/2007, au plan de la croissance et du développement au Sénégal, inquiète dans la mesure où rien ne permet, à priori, d’infirmer ou de confirmer la maîtrise des moyens pouvant appuyer, solidement, une émergence et contribuer ainsi à vaincre le cercle vicieux dans lequel le non-développement a installé les citoyens de notre pays. Il convient de signaler aux leaders politiques nationaux la nécessité de revoir leur pratique politique afin d’épouser une démarche nouvelle et salvatrice conforme à l’espérance et à l‘espoir légitimes du peuple qui a le sentiment d’être poursuivi par le signe indien qui perpétue, sans nuance, le désordre politique. A quand une rectification ? Le Sénégal développe une industrie électorale qui filialise un syndicalisme et une opposition dont le cynisme pourrait engendrer, à court terme, un immobilisme réducteur, avec comme conséquence majeure un désordre politique de grande envergure.
Maître Abdoulaye Wade après avoir conduit l’entreprise des ruptures au cours du septennat écoulé et tracé la voie à suivre pour le quinquennat en cours, devrait entreprendre le combat pour le Changement afin que les pouvoiristes de tout bord comprennent que l’énergie politique nationale appelle, du point de vue de sa débauche, à être déployée, exclusivement , pour éradiquer la décroissance et ses effets.
Terminons les élections législatives et engageons, au besoin, une concertation interne au Parti, pour problématiser et résoudre ce qu’il est convenu d’appeler les industries électorales et la phénoménisation des filiales politiques qui déclenchent la décroissance, cheval de bataille des pourrissements de tout bord. Le lever de rideau électoral opéré en 2005a installé le Sénégal par exemple, dans une lutte de pré, positionnement électoral qui continue depuis lors à mettre le pays dans un chaos difficile à débrouiller. Comment expliquer le degré d’inculture politique des leaders qui préconisent un boycott actif en utilisant un juridisme abject comme moyen d’action politique ?
L’opinion nationale comprend la raison fondamentale de la panne qui a entraîné la perte du pouvoir par le PS et s’explique, désormais, l’aveuglement des leaders issus de 1968, de même que l’hérésie du courant administratif du PS qui avait détourné l’autorité conférée par le centralisme démocratique et la dérive du contre-pouvoir qui a royalement ignoré la cohésion tactique et l’essence stratégique.
Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat du Sénégal et Secrétaire Général National de mon Parti le PDS, le peuple souhaite une prise en main de son destin et vous prie, au terme des élections législatives, de replacer l’Etat dans l’axe des préoccupations des populations et que tous les phénomènes pouvant accentuer la décroissance soient éradiqués.
Le brouillard savamment entretenu par le contrepouvoir rend invisible et illisible la marche pourtant réelle de l’état et l’oblige malheureusement, à ne se consacrer qu’à la gouvernance d’élections et à la préservation de l’ordre, souvent menacé par une volonté radicale et féroce de l’ordre civil que certains cherchent à déstabiliser et à déstructurer, pour réussir enfin à produire un désordre politique inédit, objet de leurs fantasmes de tous les jours :
Notre prochaine contribution pourrait aborder un train de mesures à proposer au Frère Secrétaire Général National, pour engager la rectification.
CHEIKHOU SARR Cellule Initiatives et Stratégies PDS cheikhu_sarr@yahoo.com