Qu'avons-nous fait de notre pays ?
Qu’est-ce que Khadafi aurait dit à Wade s’il vivait jusqu’à ce jour ?
Sous un climat de tension farouchement entretenu par de nombreux
foyers de contestation, le président sénégalais s’était rendu à
Benghazi pour y rencontrer le Conseil national de transition (CNT),
l’autorité politique de transition créée à l'occasion de la révolte
libyenne le 27 février 2011, pour coordonner les différentes villes
basculées sous le contrôle des insurgés et conduire le combat contre
le régime de la Jamahiriya arabe libyenne dirigé par le défunt
président Mouammar Khadafi. Le motif officiel de ce voyage,
semble-t-il, était de servir un message de paix au colonel Khadafi.
Beaucoup de sources stipulaient qu’il agissait sous recommandation du
président français Nicolas Sarkozi qui, de toute évidence, a plusieurs
intérêts à sauvegarder en terre africaine de la Libye. Mais cela n’est
pas le plus important.
Clairement, Wade demandait au défunt président libyen de quitter le
pouvoir sous le prétexte que son peuple s’est levé pour dire « Assez !
». « C'est dans votre propre intérêt et dans l'intérêt de tout le
peuple libyen que vous quittiez le pouvoir et ne pensiez plus jamais à
le reprendre » martelait-il au colonel Mouammar Khadafi. Il ajoutait :
« je suis l'un de ceux qui peuvent vous aider à sortir de la vie
politique, et le plus tôt sera le mieux, afin d'épargner des vies
libyennes ».
L’urgence n’est plus aujourd’hui de sauver des vies libyennes puisque
le colonel s’en est allé, à jamais. C’est plutôt de la vie des
sénégalais qu’il s’agit : les vies libyennes valent-elles plus chères
que celles des Sénégalais au regard de leur président ? Qu’est-ce que
Khadafi aurait pu lui dire à présent que le front politique et social
est en ébullition au Sénégal ?
En arabe ou via un interprète, le guide de la révolution libyenne
aurait pu ironiquement lui rappeler qu’en Libye, c’était davantage des
rebelles que le peuple qui se sont insurgés. Or, c’est manifestement
le contraire qui se passe aujourd’hui au Sénégal.
Il aurait pu lui dire que la population libyenne ne demandait
essentiellement qu’à avoir droit au chapitre, soit davantage de
liberté qui allait la conduire vers une perte perceptible aujourd’hui
de plus en plus. Or, si au Sénégal la population bénéficie de la
liberté d’opinion, elle n’est pas du tout à l’abri de la pauvreté et
de la misère. Les Sénégalais sont fatigués de ne pas pouvoir manger à
satiété, se soigner convenablement, éduquer leur progéniture comme ils
veulent et les mettre au travail.
Il aurait pu lui rappeler que même dans son pays qui dispose
d’immenses richesses naturelles, il a toujours été nécessaire de
sauvegarder le caractère sacré des vertus de base. Or, au Sénégal les
vertus ont été corrompues par une classe politique en divagation qui
tient en otage tout un peuple dont une grande partie de ses membres ne
croient plus aux valeurs cardinales dont la loyauté, l’honnêteté, la
patience, la bravoure, la piété, la dignité, le respect de soi et des
autres, le travail. La musique les berce, l’argent les oblige, le sexe
les abuse et la lutte les amuse. Que devient une jeunesse
insoucieusement exposée à toutes ces dérives ?
Il aurait pu lui signifier qu’il avait beaucoup fait pour son pays,
même s’il est loin d’être exempt de reproches. Pourtant, ce que le
monde retient de lui aujourd’hui est l’image d’un dictateur ignoble.
L’image d’un fugitif violemment extirpé d’un trou d’égouts et
copieusement molesté par une foule en furie qui réclamait sa tête
depuis un certain temps.
Il aurait pu lui faire comprendre qu’il avait promu des valeurs liées
au travail au point de garantir une dignité à ceux qui n’ont pas
d’emploi. On se souvient qu’en Libye, même les chômeurs avaient droit
à un salaire mensuel décent. À l’apposé, la majorité des jeunes
sénégalais, y compris ceux fortement diplômés, sont des chômeurs
avilis qui ne bénéficient d’aucune assistance de la part leur Etat.
Or, au Sénégal, les mœurs sont tellement perverties que même la
cellule familiale de base n’accorde plus aucune considération à ses
membres qui n’ont pas de travail.
Il aurait également pu attirer son attention sur le fait que le motif
le plus idiot qui pousse un Etat à la résistance face à son peuple est
l’espoir de pouvoir survivre et conserver ses prérogatives. Mohammed
Hosni Moubarak y croyait face à la vague de protestation qui déferlait
à la place Tahrir. Zine Al Abidine Ben Ali y avait cru face aux
mouvements de la foule amassée au lieu emblématique de la Khasba qui a
accueilli la révolution dite « du jasmin ». Le président libyen
lui-même pensait pouvoir préserver les rênes de son pouvoir malgré la
résistance des troupes du CNT galvanisées par l’appui musclé des
forces dévastatrices de l’OTAN.
Il aurait pu l’entretenir de ce que vaut le pouvoir comparativement à
une perspective de déchéance et de mort atroce qui constitue le sort
inéluctable de tout dirigeant qui brave la volonté populaire. «
L'obstination ou ardeur d'opinion est la plus sûre preuve de bêtise :
est-il rien certain, résolu, dédaigneux, contemplatif, grave, sérieux,
comme l'âne ? » se demandait Michel de Montaigne. Quelle laideur que
de se sédimenter dans un pouvoir alors que l’on n’a plus rien à offrir
à son peuple en dehors d’un mépris orgueilleux !
Le président sénégalais avait suggéré à Khadafi d’accepter de quitter
le pouvoir et de partir paisiblement sous la garantie qu’aucune
poursuite judiciaire ne serait lancée contre lui et les membres de sa
famille. Le président libyen ne lui aurait-il pas rétorqué les mêmes
propos ? Qu’il dise ses conditions de libération du pouvoir et qu’il
parte !
Plusieurs faits et facteurs lui auraient certainement donné raison,
mais l’âge du président est sans doute le plus remarquable. Il a
atteint un âge canonique où, selon certains savants doctes de l’islam,
Dieu Lui-même est indulgent en son égard. Mais qui connaît cet homme
sait qu’il n’est pas de nature à céder sous la pression sociale, aussi
farouche qu’elle soit. Non seulement il est réputé têtu, mais il est
engoncé dans un carcan par une bande de profiteurs qui assimilent le
départ du vieux président au déclic de leur propre déchéance.
Enfin, le colonel Kadhafi aurait pu l’avertir et lui rappeler les
conséquences de son entêtement démesuré à rester à Tripoli. « Nous
n'avons qu'un seul choix : nous resterons sur notre terre mort ou vif.
Nous vaincrons nos ennemis, cette bataille nous a été imposée »
disait-il. Il a livré la bataille, il n’a pas survécu. Outre-tombe, le
colonel n’a plus qu’à lui susurrer les mots de Florence Nightingale
qui croyait qu’une certaine dose de stupidité est nécessaire pour
faire un bon soldat. Le Général Olesegun Obasanjo pourra-t-il alors
sauver le soldat Wade ?
Ibrahima Sylla
Enseignant-Chercheur
UCAD.
Enseignants du Sénégal, de grâce sauvez l’année scolaire
En nous adressant à une élite, des responsables et d’honorables
citoyens de notre pays , dont certains sont nos maîtres , amis, frères
et sœurs, loin de nous l’idée (que nous ne saurions du reste
concevoir) de vouloir donner des leçons ou d’émettre un quelconque
jugement à leur endroit. Dès lors nous serait-il peut être permis de
donner un avis inspiré d’une position très certainement différente de
celle de la plupart d’entre eux. L’essentiel est que nous pensons
partager les mêmes soucis pour notre chère patrie.
Sans remettre en cause l’aptitude des personnalités qui le composent,
le gouvernement actuel ne semble plus être le meilleur interlocuteur
pour discuter de la plate-forme de lutte des enseignants. Sa
discrétion face à un problème aussi grave qu’une menace d’année
blanche ressemble plus à un aveu de dépassement ou d’impuissance qu’un
simple mépris à l’endroit des différents mouvements qui s’activent et
se font entendre de plus en plus fort dans le milieu scolaire et
universitaire. Cette indifférence ne doit pas pousser à la
radicalisation au point de compromettre l’année scolaire. Vous pouvez
sauver l’année et devrez le faire pour avoir raison demain de
continuer défendre vos droit et l’école sénégalaise votre principale
raison de souffrir aujourd’hui. En effet personne ne peut aujourd’hui
dire de quoi demain sera fait, ni le Président de la République (dit
‘’sortant ’’) encore moins ses ministres. En pleine campagne
électorale ces derniers ne devraient plus se permettre de prendre
certains engagements qu’ils n’ont pas pu gérer avant pour diverses
raisons. Le hasard du calendrier républicain a fait aujourd’hui que
l’on se retrouve, comme entre le marteau et l’enclume que sont : d’une
part la campagne électorale où l’essentiel des ministres ne font plus
désormais qu’expédier les affaires courantes et d’autre part les dures
réalités de l’agenda scolaire avec ses exigences de quantum horaires.
Peut-on envisager logiquement une négociation sereine et prospère avec
un partenaire dont la survie est fortement menacée ? Nous estimons que
non. Les principaux dossiers de la plate forme des enseignants qui n’a
cessé de s’étoffer depuis des années exigent une attention
particulière incompatible avec l’atmosphère critique qui traverse le
pays. Cela ne servirait à rien d’avoir été ou non satisfaits de ses
revendications, si nous ne dépassons pas les épreuves du 26 février
avec succès. Toutes les énergies devraient se tourner vers la
résolution des graves problèmes politiques qui menacent la stabilité
du pays. L’heure est à la sauvegarde de notre démocratie et de notre
indépendance en tant que nation.
Par ailleurs même si tout se passe bien, une négociation sérieuse ne
pourrait être menée d'ici mai 2012 (cas ou le régime actuel resterait
encore au commande) ou juillet- septembre (en cas de changement de
régime), quelque soit la bonne volonté des autorités en place. C’est
vrai qu’on peut toujours opposer la continuité de l’Etat et la
permanence de l’Administration pour le fonctionnement minimum des
établissements et services. Mais cela ne suffit pas pour résoudre des
dossiers aussi lourds que ceux actuellement brandis. L’autorité
compétente et les responsabilités sont d’un échelon particulier.
Le bon sens indique, qu’il ne serait plus pertinent de poursuivre une
grève tout en sachant qu'il n'y aura plus d'interlocuteur fiable et
engagé d'ici la nomination du prochain gouvernement issu des élections
de février- mars 2012. S'acharner à maintenir le combat dans les
conditions actuelles, c'est opter délibérément pour sacrifier l'année
scolaire, les élèves et étudiants avec. Sans compter les conséquences
de natures diverses qui en découleront et qui seront par nous tous
payées très cher. Ceux qui ont vécu l’année blanche 1988 vous diront,
de Grâce surtout plus ça.
Au moins 40 % du budget de fonctionnement alloué par l’Etat à
l’Education sera jetée par la fenêtre. Les investissements consentis
par les populations déjà éprouvées par le coût exorbitant de la vie,
le seront en pures pertes. Nous n’insisterons pas sur la cascade de
perturbations dans les différents cycles pour une dizaine d'années
encore. Les enseignants qui subissent avec leurs élèves les classes
pléthoriques et à double flux pourront difficilement inventer et
assumer le triple flux pour caser les effectifs. En chiffres, c’est au
bas mot entre 350 à 400 milliards de francs CFA qui seront du coup
perdus. De quoi réhabiliter et équiper une bonne partie des
établissements scolaires du Sénégal et /ou construire et équiper un
hôpital moderne dans chacune des 14 régions du Sénégal.
Nous pensons que les menaces à l’endroit des enseignants et celles
projetant de décréter l’année blanche sont aujourd’hui très mal
placées. Et le ton devrait être plus conciliant allant même jusqu’à
prier les enseignants à faire de leur mieux pour sauver l’année en
attendant des négociations à programmer au plutôt possible. Face à la
défaillance du gouvernement, Il faut nécessairement que les
enseignants se ressaisissent et fassent le sacrifice de reporter
toutes leurs revendications à l’installation du nouveau gouvernement
issu des élections. C’est ce sursaut que les élèves et leurs familles
vous demandent de tout cœur. Il serait dommage de continuer d’enfoncer
un clou déjà mal positionné quand le gouvernement actuellement
impuissant ne peut rien opposer de rassurant. En retour les différents
partis engagés dans les élections devraient sans attendre, remercier
les enseignants d’avoir sauvé l’année scolaire et s’engager à régler
les problèmes récurrents qui ont toujours miné l’Ecole sénégalaise
dont le niveau ne cesse de dégringoler depuis de nombreuses années.
Les associations de parents d’élèves, les autorités religieuses et
coutumières, la société civile, de même que les associations
consuméristes devraient aussi s’engager à être les témoins et garants
d’un tel pacte à respecter dès que possible. Ainsi nous appelons
modestement :
- Les enseignants du Sénégal toutes tendances confondues à réaliser un
recul stratégique pour mieux sauter ;
- Les partis politique en compétition pour la Présidence de la
République et ceux qui auront bientôt en charge le contrôle de
l’institution parlementaire à s’engager sans délai à œuvrer de façon
prioritaire pour des pourparlers avec les acteurs de l’Ecole
sénégalaise ;
- Les chefs religieux, les chefs coutumiers et la société civile à
être les arbitres et témoins privilégiés des ces engagements.
Il ne sera point nécessaire de signer des accords. Les déclarations
publiques et la parole donnée suffiront dans un Etat civilisé pour que
le moment venu chacun prenne ses responsabilités. L’engagement des
enseignants à sauver l’année scolaire étant un geste hautement
patriotique, la réalité constatée n’échappera à personne, à aucun père
ou aucune mère de famille. Vos élèves vous en seront infiniment
reconnaissants. Il est vrai que vous occupez une place digne de
respect et le peuple tout entier vous le reconnaît. Il suffira
seulement qu’on soit à l’avenir plus attentif sur certaines valeurs
pour que de pareilles situations ne se reproduisent. C’est par leurs
capacités d’indignation et de dépassement que l’on reconnaît les
grands peuples. Et sur ce registre nul n’est mieux placé que
l’éducateur pour donner la première leçon.
Alors Vive le corps enseignant !
Vive l’Ecole sénégalaise !
Et que la paix règne sur notre pays
Dr Aliou LAM,
Médecin Lieutenant Colonel (CR), Professeur agrégé du Val De Grâce
Clinique Ophtalmologique Colaser, Dakar
‘Ave Cesar ! Ceux qui vont mourir te saluent’
De la vaste culture chinoise enseignée par l’éminent écrivain Alain
Peyrefitte, nous avons appris que ’le pouvoir lit dans les
consciences’ et qu’à cet effet il a un mécanisme de commandement aussi
délicat qu’un mécanisme d’horlogerie. Au Sénégal, il semble que le
mécanisme a disjoncté et que les opérateurs sont pris au dépourvu,
faute de n’avoir pas su établir un cadrage solide et cohérent avec des
composants adéquats. Confrontés à la dure réalité du pays, ils
enfourchent un discours désespérant, démontrant ainsi leur incapacité
à préserver la Nation et la République de la tempête dont les signes
avant-coureurs étaient perceptibles depuis que la communauté de
Sangalkam a enterré son fils Malick Bâ.
Ils ne savent pas lire dans les consciences et prennent trop de
libertés avec les institutions et le patrimoine économique, au grand
malheur des Sénégalais qui n’en peuvent plus d’être regardés de haut
par de nouveaux riches qui, à l’origine, ont été portés au pouvoir
pour servir le pays et non s’en servir. Leur mépris des valeurs
républicaines a atteint son paroxysme avec la délibération du Conseil
constitutionnel dont les membres sont sans doute peu fiers de l’image
que la postérité retiendra d’eux.
Il est impératif, comme dans la Rome antique, que les consuls prennent
garde afin que la République n’éprouve aucun dommage et que la Nation
soit fortifiée. Le sacerdoce n’ayant pas été assumé avec abnégation
par celui qu’ils ont élu et réélu, les citoyens ont pris leur
responsabilité pour remettre les pendules à l’heure. Face à cette
détermination qui aurait dû l’amener à plus de sagesse, le président
de la République a fait le choix d’une confrontation dont il ne
sortira pas indemne. A force de défier l’opposition politique et de
caricaturer la société civile, il a favorisé la convergence des forces
vives de la Nation qui lui adressent le cri du cœur : ’Empereur, ceux
qui vont mourir vous saluent.’ Leur détermination est d’autant plus
forte, qu’ils ont juré de rendre hommage à la mémoire de leurs
compatriotes dont la mort a été banalisée par celui dont la
responsabilité suprême devait suffire aux orphelins pour transcender
leur douleur.
Ils en sont arrivés à la conclusion que le Sénégal ne peut plus rien
attendre d’un homme dont la sénilité est lourde de dangers pour la
Nation et la République. En attestent les innombrables actes qu’il a
posés et qui tendent tous à diviser les Sénégalais, à les dresser les
uns contre les autres, à saper la morale et le moral dont ils doivent
s’armer pour se reconnaître à jamais comme les enfants d’un pays où la
solidarité et la fraternité ne sont pas de vains mots.Nous avons
l’impérieux devoir de construire perpétuellement notre pays et de le
défendre contre quiconque aura le toupet de vouloir ébranler ses
fondements. Nous sommes un Peuple attelé à la réalisation d’un But
avec une Foi inébranlable.
Mbagnick DIOP, Citoyen indigné
Violences pré-électorales : pourquoi nos marabouts se taisent-ils encore ?
A une semaine de l’élection présidentielle, le Sénégal s’embrase.En
effet, depuis le vendredi 17 février 2012 dernier, aucune des 14
régions ne semble avoir échappé à ce vent de violence politique
aveugle qui souffle sur le pays. Presque partout, des groupes de
jeunes, armés de pierres, affrontent les forces de l’ordre puissamment
équipées. Et, comme à chaque fois pour mater les manifestants, la
police, chargée du maintien de l’ordre, tire à l’aveuglette sur les
foules. Bilan à ce jour : 7 morts et des dizaines de blessés. A ce
rythme, on va droit dans le mur et l’élection risque d’être
compromise.
Notre pays vit, sans doute, aujourd’hui, l’une des heures les plus
troubles de son histoire. L’existence d’un péril grave et imminent
n’est plus à craindre pour la simple et bonne raison que la violence
va crescendo. Il ne se passe pas un jour, en effet, sans qu’il y ait
mort d’homme. Mais, paradoxalement, face à cette brutalité inouïe et
sauvage, aucune voix ‘autorisée’ ne semble officiellement s’élever
pour dénoncer avec véhémence la barbarie et les dérives autoritaires
d’un pouvoir policier incarné par Me Abdoulaye Wade et ses ouailles.
Chaque jour, le régime tue ou emprisonne, à tour de bras, des
personnes dont le seul tort est de vouloir s’opposer pacifiquement à
la volonté d’un presque nonagénaire de briguer un troisième mandat
présidentiel.
Tout le monde sait ce qui se passe mais, par hypocrisie peut-être,
beaucoup ferment criminellement les yeux. Comme l’autruche, chacun
enfonce sa tête dans le sable pour ne pas voir la réalité. Cette
attitude cynique et mesquine n’est hélas que l’expression de notre
lâcheté. La vérité fait-elle si peur à dire ? Où sont passés les vrais
hommes et femmes de ce pays ?
Il est des moments de doute et d’incertitudes où l’avenir du pays doit
interpeler tout un chacun. Le mutisme, dans ces cas, devient coupable,
complice et lâche.C’est en ce sens que parler est salvateur. Notre
pays a besoin, tout de suite et maintenant, d’entendre les voix
d’hommes ou de femmes, pour qui, tous ont respect et considération. On
en est arrivé là aujourd’hui. Mais, si tous n’ont pas l’art de prendre
la parole pour se faire entendre, d’aucuns l’ont assurément. C’est
indiscutable.Nous pensons aux guides religieux musulmans et chrétiens
que tous tiennent en très grande estime. En effet, dans nos cultures,
la parole du guide est vénérée. Elle inspire respect et considération.
Les écrits religieux, sur un autre registre, nous enseignent que les
croyants se doivent de dire la vérité quoi qu’elle leur coûte, car
elle seule est facteur de paix et de stabilité. Aujourd’hui, tous
savent que si le pays est en crise, c’est principalement à cause de
l’obstination aveugle du président Wade de se maintenir vaille que
vaille au pouvoir en dépit de son âge très avancé. Cette vérité est
là, mais personne n’ose la dire car au Sénégal dire la vérité, toute
la vérité, rien que la vérité pose problème. Ceux qui ont ‘osé’ parler
au vieux l’ont fait en le caressant dans le sens du poil. Qui donc
pour faire entendre raison à Wade alors ?
Nous pensons que seuls nos guides religieux peuvent se charger de
cette mission salvatrice car ils ont l’autorité, la probité et la
légitimité nécessaires pour ‘rappeler à l’ordre’ le vieux président
qui est apparemment devenu sourd aux appels de son peuple. Depuis
1960, le pouvoir politique s’est appuyé sur les différentes confréries
pour perdurer. Cette relation s’est parfois traduite par une
allégeance des politiciens aux familles maraboutiques.C’est en ce sens
que nous pensons que leur voix portera plus loin que la nôtre car il
est des choses qu’un ‘vrai talibé’ ne saurait jamais refuser à son
marabout.Un appel solennel de Touba, de Tivaouane ou du Clergé
catholique pourrait potentiellement épargner encore de nombreuses vies
d’ici la date fatidique du 26 février 2012 où tout peut arriver.
Nous attendons de nos marabouts, de nos évêques, cette fois-ci, non
pas un Ndigël électoral mais un appel à la raison et à la paix
sociale. L’invite que nous leur lançons est juste pour rappeler qu’ils
ont un devoir sacré envers les millions de disciples que nous sommes.
Pour certains, les illustres grands-pères ont connu la privation et
l’isolement pour défendre la foi, la vérité et l’homme noir stout
court. D’autres, par contre, ont pris les armes ! Nous sommes sûr et
certain qu’un seul mot venant du vénéré Cheikh Sidi Mokhtar Mbacké,
khalife général des Mourides, pourra faire plier Wade et son régime. A
cet homme comme aux autres guides religieux, nous disons : ’Parlez on
vous écoutera !’
Amadou SARR, saramadou2008@gmail.com
Qu'avons-nous fait de notre pays ?
Nous nous adressons, dans cette réflexion, à nos concitoyens avec
lesquels nous voudrions analyser une situation et des phénomènes
qui, non seulement, ne se produisent point ailleurs, mais dévoient
notre culture. Nous sommes, peut-être, différents des autres. Aussi,
en voulant être trop singuliers, trop particuliers ne risquons-nous
pas, à la longue, de détruire le socle des valeurs qui fondent notre
société ? Le 19 mars 2000 le peuple du Sénégal s’est révélé à la face
du monde en réussissant, sans tambours ni trompettes, ce qui, souvent,
pose problème en Afrique : Une alternance démocratique. Ce qui n’était
pas rien. Mais cette phase de notre histoire politique, loin d’amener
les citoyens et les dirigeants à tourner la page des incertitudes et à
s’atteler aux tâches qui nous auraient, à moyen terme, permis
d’atteindre une émergence économique, installa une bonne part du
peuple dans une joyeuse pagaille.
L’euphorie s’était emparée de tout un pays qui fêtait «son exploit»,
«sa victoire». Et on oublia, pendant une période fort longue, que les
élections ne devraient être que des parenthèses dans la vie d’une
nation responsable. Et que la réalité, à laquelle il faudra faire
face, dans toute sa rigueur, nous attend. Quel que soit le temps qu’on
aura mis à nous amuser. Mais, et, malheureusement, comble des combles,
on acceptait et tolérait tout des «acteurs» de cette «alternance
miraculeuse».
Naquit, alors, une ère d’incivisme et d’indiscipline durant laquelle
tout, hélas, a été désacralisé, démythifié. Paradoxalement, même ceux
qui étaient censés mettre un frein à ce laisser-aller étaient de la
partie. Rien, désormais, n’était sacré. Et on laissa faire jusqu’en
haut lieu. Même le Palais de la République fut banalisé au point que
les tamtams et les tambours accompagnant le folklore des «militants» y
firent leur entrée.
Des phénomènes aussi ubuesques les uns que les autres nous taraudent l’esprit.
Dés qu’un ministre quitte l’attelage gouvernemental sa famille, ses
collaborateurs et ses «militants» sont plongés dans un deuil où la
douleur est incommensurable. Certains, manifestant leur
mécontentement, vont jusqu’à bruler le drapeau national !!!! Une
hérésie sans commune mesure. Et cela se passe chez nous, au SENEGAL.
Un jour, un chauffeur de car ndiaga ndiaye, par un acte d’incivisme
notoire, tua un gendarme d’une escorte officielle. Il avait refusé de
se rabattre sur le bas côté de la route, comme indiqué par la flèche
du cortège. Bien évidemment il fut jugé et une peine de cinq ans de
prison fut prononcée à son encontre. Alors, tous les chauffeurs et
transporteurs en commun se mirent en grève, arguant que la peine était
trop sévère. Les autorités gérèrent la situation en tenant compte de
la réaction des chauffeurs et transporteurs. Alors que leur camarade
venait de commettre un homicide volontaire !!! Ailleurs c’eût été la
peine de mort. On imagine facilement qu’après des faits similaires
le ver se soit tranquillement installé dans le fruit.
L’impunité s’installait progressivement et atteignit des niveaux et
des degrés indicibles.
26 septembre 2002, Le «JOOLA», qui plus est le bateau qui faisait la
liaison Dakar- Ziguinchor, sombra avec 1953 passagers. Seules 64
personnes échappèrent au naufrage. Même le «Titanic» fit moins de
victimes.
Comment en était-on arrivé à cette catastrophe? Et pourquoi les gens
n’ont-ils pu être secourus à temps ?
Colère, révolte, deuil………
Il fallut quand même répondre aux questions posées par le commun des mortels.
Il apparut très clairement, en résumé, pour ne pas rouvrir les plaies,
que ces raisons ont conduit à cette catastrophe qui a battu tous les
records Guinness : indiscipline, incivisme, non observation des normes
sécuritaires………… L’équipage, après avoir atteint le nombre de
passagers autorisés, recevait encore des voyageurs et des bagages. Les
images avant naufrage ont montré, à l’escale de Carabane, le bateau
naviguant sur le côté. Dans l’insouciance générale.
Au cours du voyage marquant la reprise de la navigation du «JOOLA», la
traversée Dakar Ziguinchor se serait faite avec un moteur ; alors
qu’il en fallait deux pour être dans les normes sécuritaires. Et il y
avait, à bord, deux ministres de la République. Dont celui en charge
des Transports !!!
Il y eut, alors, un répit à cette joyeuse pagaille. Et un concept,
INTROSPECTION, fut dépoussiéré afin que nos concitoyens changent leurs
manières de faire.
Mais qui dit introspection, dit voyage à l’intérieur de soi-même. Et
voyager à l’intérieur de soi-même en toute objectivité requiert un
courage que tout le monde n’a pas.
Il est vrai que les Sénégalais s’y essayèrent réellement, mais c’est
exigeait beaucoup d’eux. Car tant qu’on indexait l’autre c’était
facile. Mais si on se découvre, comme faisant partie des éléments du
désordre et de l’incivisme, on a vite fait de changer de décor. Les
choses en restèrent là. Et les Sénégalais retrouvèrent rapidement leur
jeu favori.
Novembre 2007. Pour des raisons de sécurité, d’hygiène et de fluidité
de la circulation dans notre capitale les autorités avaient pris des
mesures concernant les marchands ambulants. Non seulement ces derniers
refusèrent de se plier à la loi, mais ils mirent Dakar en sac, brulant
tout sur leur passage.
Les autorités finirent par revenir sur leur décision. Et ceux dont on
avait la preuve qu’ils ont brûlé et saccagé ne furent point inquiétés.
On n’a pas besoin de dire qu’à partir de ce jour les digues avaient sauté.
La marche de notre pays fut secouée par des évènements aussi
préoccupants les uns que les autres. Mais les autorités les ont gérés
en ne tenant, malheureusement, compte que de la donne politique au
détriment de celle citoyenne.
D’ailleurs, en revisitant l’histoire politique du Sénégal, à partir
des indépendances, nous avons trouvé les premiers indices de cet état
de fait qui risque de retarder notre marche vers le développement.
Les indépendances acquises en 1960 avaient conduit, dans l’euphorie,
l’élite africaine de l’époque à prendre en main les destinées de nos
pays jusque là administrés par des puissances coloniales. Cette élite
privilégiée était adulée par des populations dont le seul
soulagement, pour le grand nombre, était d’être sorti des exactions
liées à la colonisation. Au SENEGAL des chansons furent composées en
l’honneur de ces «héros» d’une indépendance, comme pour la plupart
des pays de l’ex A.O.F, négociée. Or l’ancienne puissance coloniale
avait déjà formaté «ses cadres» pour qu’ils continuent à servir ses
intérêts. C’est dans ce contexte que de nouveaux concepts virent le
jour. A l’instar des slogans comme «moom sa bopp», «moom sa rééw», du
reste très nobles, des concepts aussi pernicieux les uns que les
autres naquirent. Dans l’insouciance la plus totale.
BOROM REEWMI
Le Président de la République, dépositaire du suffrage des sénégalais,
émanation de la volonté du peuple, allait échapper totalement à
celui-là. Du simple fait que le concept de borom reewmi signifie «le
maître du pays» et non autre chose qui corresponde à la fonction de
Chef de l’Etat. Les cadres de l’administration dans ce cas se
considèrent comme des roitelets. Le Président SENGHOR avait,
incidemment, un jour, demandé aux membres de son entourage de lui
donner la signification exacte du mot POUVOIR en Wolof. Et tous, sans
se concerter, ont trouvé la définition suivante : NGUUR (Royauté). Il
prit sa tête entre les mains et dit : «Alors là, c’est le comble».
Comment pouvez-vous habituer des gens que vous avez élus à se
considérer comme des rois ? Au point de les amener à y croire
parfaitement ? En de telles situations vous acceptez qu’ils pillent
l’économie du pays. Qu’ils hypothèquent l’avenir de vos propres
enfants. Car un roi ne rend pas compte. N’est-t-il pas tout comme un
maître absolu ? C’est pourquoi personne n’a crié au scandale quand,
dans les années 1970, en période de sécheresse, donc de mauvaise ou
pas de récolte du tout, on saupoudrait les paysans et les exposait au
soleil. Parce qu’ils ne pouvaient pas rembourser leurs dettes de
semences. Certains sont morts par suite de ces saupoudrages, d’autres
ont traîné des maladies handicapantes. Cela n’a choqué personne. Et on
ne parla même pas des gens qui sont morts de faim pendant ces mêmes
années. Sans être cynique c’est, en quelque sorte, un retour de bâton
; car on ne fait pas d’un serviteur un roi. Dans la langue de
Shakespeare, Fonctionnaire signifie civil servant.
MAG DU FECC YALNAA DEE
Dans notre culture les vieillards sont des sages. Et ne commettent ni
bassesse, ni impair, en somme aucune turpitude. Encore moins des actes
considérés comme irresponsables. Ce sont nos repères. On se tourne
vers eux quand les problèmes de la vie nous amènent à nous détourner
du droit chemin. Mais il est arrivé un moment où dans l’imagination
populaire on pouvait penser qu’un sage puisse se permettre de danser !
Comment ? Si cela en valait vraiment la peine. Ca alors ! Et les
repères disparaissent du coup. La porte ouverte à tout. Car, si ceux
qui devaient mettre un frein à une inconduite sont de la partie, c’est
la dérive
LEKET’U NEEN DU NAX BEY
En milieu rural quand on veut attraper une chèvre (ou un bouc) on lui
montre une calebasse où il y a du mil ou un autre aliment dont elle
serait friande. La chèvre s’approche avec méfiance parce qu’elle ne
sait si c’est un piège ou une aubaine pour elle. Jusqu’au moment où on
l’attrape. Il arrive que certaines personnes se comportent comme
cette chèvre (donc comme un animal). Pour peu qu’on leur fasse
miroiter une friandise ou une situation mirobolante. Parce que comme
pour la chèvre, la chose reste virtuelle .Rien ne doit amener un homme
à jouer à ce jeu ou à s’y faire prendre
NJERIN LOO FEKKE
Ce concept ancré, comme les précédents, dans l’inconscient des
Sénégalais fait que chacun fait ce qu’il veut, où il veut comme il
veut, quand il veut pourvu seulement qu’il y trouve son propre compte.
Nonobstant le malaise, le danger ou toute autre nuisance qu’il fait à
autrui, à son environnement, à son pays.
Parce que tout simplement il se dit peu, ou pas du tout, intéressé à
une chose qui ne lui profite pas en tant qu’individu. Le poète SENGHOR
disait : «Quand on se marie on se multiplie par deux. Quand on fait
des enfants on ne meurt plus». Pour rappeler à ces individus
mentionnés plus haut qu’ils ne pensent même pas à leurs enfants qui
continueront à porter leur nom. On doit, au contraire, faire en sorte
que nos enfants ne vivent pas les situations pénibles que nous avons
eu à vivre bien que nos parents aient consentis des sacrifices pour
nous. On doit s’ériger en modèle pour nos enfants, tout en leur
donnant une bonne éducation. Et ne pas vivre la situation que James
BROWN décrit dans The Soul of a black man:
«It’s so hard when a father is trying to get respect from his own son.»
«Quel triste spectacle que de voir un père qui quémande le respect de
son propre fils»
Etant entendu que la liste des concepts qui nuisent à nos valeurs
n’est pas, à ce stade, exhaustive, nous avons, tout de même, une
histoire où les exemples de courage, d’abnégation et d’altruisme font
légion .Dans la sagesse seereer on dit : «O kiin daawre fo
mbataakiin. O kiin yiif ‘o fo laaw». Autrement dit : «Ce qui fait la
force de l’homme ce n’est pas son animalité, mais son esprit et son
cœur». D’où l’homme qui transcende les attractions néfastes du moment
pour se projeter dans le futur. Et dans notre culture, cela ne date
pas d’aujourd’hui. Tout comme ce fait d’Histoire qu’on ne raconte pas
souvent : En 1890, lors de la chute de Ségou, ALBOURY NDIAYE, subira,
volontairement, une canonnade durant deux heures de temps, en tant que
roi du DJOLOF en exil, en vue de protéger le repli d’AHMADOU sur le
MACINA .Préservant, ainsi, l’héritage d’ELHADJ OMAR TALL.
Les SENEGALAIS se glorifient, pourtant, de ces faits, entre autres
noblesse de cœur et esprit chevaleresque. Il leur resterait, tout
simplement, à s’en inspirer dans tous les actes qu’ils posent et qui
engagent leur pays et leurs enfants.
Aujourd’hui, malheureusement, dans l’élite politique, une nouvelle
race de sans foi ni loi, cherche à se pré positionner en mettant entre
parenthèses l’étique et la déontologie. La pratique de la politique au
Sénégal continue d’étonner et de surprendre. Parce que le pouvoir
politique, compte tenu des informations distillées par les média, ne
sert que des intérêts égoïstes. Un examen de l’actualité confirme le
caractère inadapté des politiques des gouvernements connus entre 1960
et 2O11. Qui n’ont pas pu évoluer en fonction des espoirs et des
espérances des populations. L’enrichissement illicite et la corruption
se développent en même temps que s’aggrave, sans mesure, la précarité
et la peur.
Notre pratique politique est devenue, au terme de 51 années, une
véritable usine à enrichissement illicite. Où une gent de sans loi et
de sans foi gouverne, avec férocité et cynisme, une société fortement
stabilisée par le registre religieux et traditionnel. Cependant, le
recours à l’indignation et au dépit reste une alerte maximale.
Comment comprendre que l’impunité soit désormais érigée en règle ?
Il se trouve, aussi, que certains parmi ceux qui briguent,
aujourd’hui, le pouvoir d’Etat, sont des générateurs avérés de la
précarité et de la peur dans lesquelles plonge le plus grand nombre
des populations sénégalaises. Les acteurs politiques actuels ont mis
en panne, dans leur immense majorité, la Nation Sénégal. Car ils sont
devenus, presque tous, du fait de l’enrichissement sans cause, des
rentiers. La plus part de ceux issus des régimes de Senghor, Diouf et
Wade disposent de patrimoines obtenus par le biais de la corruption,
de la concussion et du détournement de deniers publics.
D’ailleurs, le ridicule, selon toute vraisemblance, ne tue plus au
Sénégal mais….enrichit.
Nous notons, pour nous en désoler, que le recours aux média, sans
rigueur et sans mesure, est devenu, aujourd’hui, la règle pour tous
les acteurs politiques.
Elhadj Hamidou KASSE qu’on ne présente plus aux sénégalais, avait, en
parlant de la presse, dans l’OFFICE n°204 du samedi 17 décembre 2005,
sorti des idées qui ont, encore, aujourd’hui leur pertinence. «Les
média ne sont plus simplement des relais qui collectent et diffusent
l’information, ils sont devenus de puissants instruments de
façonnement des consciences.»
Robert MENARD de RSF déclare dans le Walf Grand’Place du jeudi 15
décembre 2005 : «Le pluralisme de l’information renforce la démocratie
quand la presse est responsable. Quand la presse jette de l’huile sur
le feu, le pluralisme de l’information est la pire des choses pour un
pays». Parce que «La presse a un devoir d’exactitude, un devoir
d’impartialité, un devoir d’objectivité, d’honnêteté, au moins»
poursuit-il.
Mais notre nation, le SENEGAL, rejette tout système de pertinence
politique qui l’oblige à plonger dans une piscine sans eau. Parce que
notre pays entend rester une terre de croyance, de traditions et de
civilisations. Bien que les agressions se multiplient !
Le Sénégal ne se limite, guère, au pré positionnement électoraliste.
Mais se préoccupe, particulièrement, de son futur, de celui de sa
jeunesse, de ses femmes. Pensons à créer des conditions d’une
existence décente. Car les forces de destruction déciment, sans
mesure, les peuples dépourvus de paratonnerre citoyen.
Par Wagane FAYE –
Professeur d'Anglais –
Expert Associé à CARED Afrique –
E-mail : ngenbale@hotmail.fr