calculs successoraux du PDS
Contribution Titre :
Vingt et un ministres autour de Mbow pour une transition
Après l’élection présidentielle de 2007, la surprise était grande de voir le candidat du Sopi passer au premier tour avec près de 56% des suffrages. Même du coté du Sopi, on eut du mal à fêter en grande pompe une victoire décriée par l’opposition et une bonne frange des populations. Le test de 2007 était capital pour un pouvoir qui savait qu’un deuxième tour serait suicidaire en raison du ras-le-bol des populations empêtrées dans une crise et dégoutée par l’arrogance d’un Sopi inapte à résoudre les problèmes basiques des sénégalais. Un deuxième tour revêt souvent un caractère référendaire dans lequel il ne s’agit plus de choisir le meilleur mais d’exclure le pire. En 2007, le pire s’était l’arrogance et l’impunité aux flancs d’un Sopi décevant.
Comment diable ont-t-ils pu faire pour passer dès le premier tour ? Etait-ce l’effet des cartes numérisées très éloignées de la biométrie qu’on nous avait faussement vendue ? Etait-ce l’effet de la « mise en condition matériel » de grands électeurs locaux qui s’étaient battus comme des diables pour maintenir leurs avantages ? Etait-ce le résultat d’un vote de la dernière confiance pour le candidat du Sopi qui avait commencé un saupoudrage à l’échelle nationale avec des chantiers épars sans liens forcément cohérents et programmatiques ? Etait-ce le résultat d’une fraude massive et intelligente ? Etait-ce ….. ? Le mystère de 2007 n’est pas pour s’éclaircir maintenant. La question du passage du candidat du Sopi dès le premier tour restera une énigme pour beaucoup d’analystes.
De 2007 à nos jours, le Sopi empêtré dans des calculs successoraux a subi une perte de confiance marquée d’abord par la faible participation aux législatives de 2007 boycottées par l’opposition essentielle (34,7% contre 67,4% en 2001) et ensuite, par la débâcle dans les grandes villes lors des élections locales de mars 2009.
Aujourd’hui, est agitée l’idée d'une modification de l'alinéa 1 de l’article 26 de la constitution qui stipule «Le président de la République est élu au suffrage universel direct et au scrutin majoritaire à deux tours.». Plus qu’un ballon sonde, cette stratégie plausible marque le désarroi d’un régime conscient du caractère périlleux de l’élection présidentiel de 2012. La peur d’un deuxième tour étant une occasion pour trahir sans scrupules encore une fois l’esprit et la lettre de la constitution de 2001.
Au-delà de la bataille qu’il s’agira de mener contre cette hérésie, les populations attendent de l’opposition une démarche claire vers la candidature unique en 2012. Les écueils vers cette candidature pourraient être l’égoïsme militant et la suspicion de voir demain un chef d’état faire comme le candidat du FAL de 2000 en se séparant graduellement des ex-alliés. Aucun parti politique ne peut prétendre pouvoir remporter des élections seul dans ce Sénégal. La recherche d’un consensus autour de la candidature unique pouvant buter forcément sur les ambitions personnelles, l’heure doit être au choix le moins controversé possible. Ce choix, ne doit pas être centré uniquement autour de la personne du chef. Les sénégalais ne croient plus aux messies et aux saints qui transformeraient brusquement tous les rêves en réalité. Ils savent (ces sénégalais) que l’urgence est à une transition à organiser pour jeter les bases d’un état ouvert ne souffrant plus du surpoids d’un homme qui déciderait sur tout, tout et, tout parce que simplement investi d’une mission temporelle.
Notre conviction profonde est que le choix d’un quelconque chef de parti pour la candidature unique risque de fissurer la dynamique unitaire de Bennoo et laisser demain libre champ à un Sopi qui, sans vergogne, n’hésiterait pas à supprimer le deuxième tour à l’applaudimètre du parlement et sous incompétence rhétorique du conseil constitutionnel quand il s’agira de s’attaquer à la légalité d’un tel forfait.
Bennoo doit proposer au peuple, au-delà du candidat unique de consensus, un gouvernement de transition clair dans lequel seront présents les principaux leaders en tenant compte de leurs cursus respectifs. Ce sera une manière, de serrer les rangs en conjurant la suspicion liée à toutes velléités hégémonistes. Ce choix double (candidat unique et gouvernement de transition) doit se faire le plus tôt possible pour éviter demain d’être court-circuité par un calcul politique complexe du Sopi qui aussi aura du mal à recoudre ses tissus partis en lambeaux. Plus tôt sera cette proposition, plus large sera l’adhésion populaire. Les leaders qui seraient tentés par une démarche solitaire et égoïste risqueraient d’hypothéquer leur avenir politique face à un peuple qui ne demande que la fin d’un système anachronique et inélégant installé depuis dix ans dans un Sénégal en crise qui a heureusement gardé toute sa lucidité républicaine.
Pour aller droit au but, nous proposons le schéma ci-dessous qui peut servir de base de travail.
0- Candidat Président : Amadou Moctar Mbow
1- Ministre d’état Porte Parole et Président du comité des conseillers : Amath Dansokho
2- Ministre d’état chargé de la fonction publique, du travail et de l’emploi : O. Tanor Dieng,
3- Ministre d’état chargé des affaires étrangères et de la coopération : Moustapha Niass,
4- Ministre d’état chargé de l’industrie, de l’énergie et, des mines : Macky Sall
5- Ministre d’état chargé de l’aménagement du territoire : Cheikh Abiboulahi Dieye
6- Ministre d’état chargé de l’éducation et de la formation : Abdoulaye Bathily
7- Ministre d’état chargé de la solidarité nationale : Talla Sylla
8- Ministre d’état chargé du plan : Landing Savané
9- Ministre de l’environnement et de la protection de la nature : Ali Haidar
10- Ministre des transports : Imam Mbaye Niang
11- Ministre de la culture : à pourvoir
12- Ministre des infrastructures : à pourvoir
13- Ministre de l’agriculture et de l’hydraulique : à pourvoir
14- Ministre de la défense : à pourvoir société civile
15- Ministre de l’intérieur : à pourvoir société civile
16- Ministre de l’économie, des finances et, du budget : à pourvoir société civile
17- Ministre de la santé : à pourvoir
18- Ministre du commerce, de l’artisanat et du secteur non structuré : à pourvoir
19- Ministre de la santé : à pourvoir
20- Ministre de l’habitat et du développement urbain : à pourvoir
21- Ministre des sports et loisir : à pourvoir
Ceci n’est qu’un schéma à peaufiner, à enrichir en évitant de trop en élargir la taille.
Les chefs de partis significatifs non retenus dans ce gouvernement de transition seront cooptés dans le pool de conseillers sous la direction d’un leader comme Amath Dansokho dont le patriotisme dépasse les clivages partisans.
Ce schéma de vingt et un ministres pour une transition pourra s’appuyer sur les recommandations des assises nationales.
Il n’est pas seulement beau ce schéma, il peut être salutaire en résumant le premier tour de la présidentielle de 2012 en référendum coupant ainsi l’herbe sous les pieds de ceux qui, pour des préoccupations de simple maintien au pouvoir sont tentés actuellement de porter atteinte à la démocratie qui ne saurait être le gouvernement d’une minorité passant entre les mailles d’un premier tour taillé sur mesure.
Le débat et la balle sont dans le camp des leaders politiques de l’opposition qui ont l’obligation historique de redresser la barre d’un Sénégal dans la tempête.
Auront-ils ces leaders, assez de hauteur pour voir et ne voir que l’intérêt supérieur de la nation ?
That is the question.
Mamadou NDIONE
Mandione15@gmail.com