GARE A NOUS , SI.....
Au secours!
Amadou Gueye NGOM Lundi 2 Mar 2009
« Ñu lay tam dëmm, fekk la ngay soccoo yaxu liir. » Ce dicton wolof qu’il m’est impossible de traduire aussi succulemment en français, je le soumets aux suggestions des lecteurs non sans en laisser flotter la substance…: « il n’est guère prudent de fournir le bâton qui peut servir à se faire battre. »
Disons le tout net : les Sénégalais ont mal de leur police et de leur magistrature. Tout citoyen honnête admettra avoir été témoin, au moins une fois dans sa vie, d’une de ces scènes lamentables de « main à main » entre agents de l’ordre et usagers de la route.
La peine infligée à tel journaliste pour diffusion de « fausses nouvelles » ou « outrage au Chef de l’Etat » semble si disproportionnée par rapport aux faits que l’on se demande, raisonnablement, si le verdict ne traduit pas un acte par trop zélé de subordination à l’offensé plutôt qu’un rendu de justice équitable.
Quand la presse rapporta que le président prodigue allait faire attribuer des parcelles de terrains aux magistrats sénégalais, j’ai instinctivement soupçonné Gorgui d’une offensive de charme, comme il en a le talent, mais cette fois, vers les vigiles de nos libertés, à moins qu’il ne se fût agi d’un simple canular présidentiel pour tester la souplesse du troisième pouvoir.
-Pourvu qu’ils ne mordent pas à l’appât! Me surpris-je à murmurer, tout en pinçant le chapelet de mes ressentiments. Le lendemain, je me rue sur les journaux espérant un démenti assorti du refus outré des magistrats… Je présumais, que dans un froufrou indigné de robes, l’Union s’écrierait:- Allons donc ! Pour qui nous prend-on ? Pour moi, nul doute que la noble corporation allait, d’un mouvement de toques unanimes, entamer derechef des procédures légales de destitution du Chef de l’Etat pour outrage à la dignité de la corporation. Non seulement la barre de mes illusions avait été trop haut placée par rapport à l’aune des magistrats mais la voix de leur président accusait du peu : 70 parcelles Rek pour en exiger presque le triple... « Ñu lay tam dëmm… » Dieu!
Le coup de grâce me fut asséné par cette même presse qui m’apprit la confession anonyme de quelques téméraires d’entre ces braves serviteurs, chuchotant sous le jabot, -« Ce don (les) met mal à l’aise aux yeux de l’opinion… » soccoo yaxu liir. » Diable! Refus et démission eussent été dignement héroïques. Dire que j’étais prêt à parier ma pension de retraite (confisquée) que le pouvoir judiciaire allait rassurer les justiciables que tout ce tintamarre avait été vicieusement orchestré par des enseignants jaloux, histoire d’attirer l’attention sur leur misérable condition.
Erreurs humaines ou motivations diaboliques ?
En aucune de ces républiques que l’on singe sans en avoir ni les moyens ni l’esprit, le Premier magistrat n’oserait « instruire » son ministre de la justice d’offrir le moindre lopin de terre à un corps de l’Etat. A moins qu’il ne fasse aucune différence entre vaguemestre et ministre ou que ce dernier ne se plaise à jouer au pitre fou du roi.
Au delà de cette attribution de parcelles qui n’est que ruse et manœuvre de division, se pose une épineuse question : gouverner qui et comment ? Plus de 50% de la population sénégalaise n’appréhendent pas les interstices du canevas judiciaire qui les régit. Combien de citoyens comprennent les subtilités juridico-politiques d’une constitution ? L’Etat, fort de cette réalité, ruse en tout et avec tout le monde en misant sur l’ignorance des uns, la veulerie des autres. L’Alternance, convaincue que l’occasion fait le larron, ne rate jamais l’opportunité de créer, au gré de ses intérêts, des fabriques de larrons, genre Senat, Conseil économique et social et autres agences râteliers dont l’unique critère de recrutement est d’être« prêt à ne pas penser pour mieux servir». Pendant que Gorgui, disciple auto proclamé, offre des terrains aux marabouts curateurs de nos âmes, le fils œcuménique s’ingénie à faire couler des eaux bénites et retaper du cimetière catholique. La grande masse de croyants applaudit ; le mécréant hausse les épaules tandis que les intellectuels (de langue française) protestent au nom de cette laïcité, bouillon de toutes les cultures de tolérances et intolérances. Laïcité ? Bah oui ! C’est garanti par la Constitution. La preuve est qu’il soit permis à chaque conviction d’afficher son slogan: ---Oui et non aux maçons!
-Homosexuels, « don’t tell, don’t ask! » Mais lynchons les d’abord. Puis crachons sur leurs tombes
-Prostituées, Haram! Sauf inscrites au fichier
Hypocrisie sociale quand tu nous tiens…
Amadou Gueye Ngom
Critique Social
Ferloo.com : Lundi 2 Mar 2009
Matam : Wade, en Père Noël fait 10 promesses à la 11ème région du Sénégal
Le président sénégalais Abdoulaye Wade a égrené un chapelet de promesses, dimanche, lors d’un meeting à Matam. Il est venu au secours de son parti politique menacé par la naissance de l’Apr, parti de son ex-Pm, Macky qui s’y rendra d’ailleurs demain matin.
Matam : Wade, en Père Noël est venu dans la 11ème région avec 10 promesses Accueilli par une maigre foule à la gare routière de Matam, le président Wade a sorti de sa besace un paquet de 10 grandes promesses s’articulant aux infrastructures routières. Selon lui : "Toutes les infrastructures de développement seront construites. En plus des routes, l’assainissement et l’éclairage public occuperont une place fondamentale au niveau des réalisations".
En effet, devant environ un millier de militants et sympathisants, selon des observateurs neutres, deux à trois milliers de personns selon les libéraux, M. Wade a aussi promis l’achèvement des travaux de la route Linguère-Matam et la construction d’un nouvel aéroport au niveau de la région. Sur le même chapitre, le désenclavement de la commune de Matam sera réglé avec la construction de quatre ponts sur l’axe Ourossogui. Il dira aussi que "l’exécution de ces réalisations repose en partie sur les plans des collectivités locales qui devraient prendre en charge le développement des localités". D’autre part, le président Wade n’a pas manqué d’évoquer la réalisation d’une université à Matam, des centres de formations professionnels et la construction de cybercases pour la formation des jeunes. Parlant de l’exploitation des phosphates de Matam, il fera remarquer que « dès le départ, nous avions pensé à la construction d’un chemin de fer pour l’acheminement du produit, mais de nouvelles études ont opté pour un transport fluvial ». Sur ce volet, affirme t-il, "un port de grande envergure sera construit à Saint-Louis. Ce discours du Chef de l’Etat terminé, Wade revêtira ses habits de Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais et lance un appel aux responsables politiques du Fouta minés par des querelles de positionnement. "Vous détenez plusieurs atouts par devers vous, le Fouta s’est toujours illustré dans les grandes batailles depuis la colonisation, seulement, votre handicap vient de vos luttes de préséances et de positionnements".
"Taire les querelles intestines..."
"Il est temps, poursuit-il, de taire vos querelles intestines et de vous regrouper pour l’idéal". « Sur mon parcours, je me disais que j’allais croiser l’opposition ; mais à ma grande surprise j’ai remarqué qu’elle n’est pas du tout présente au Fouta. Où est passée l’opposition ; peut-être qu’elle a migré en Mauritanie", lance Me Wade avant d’appeler les militants et les partisans de la coalition Sopi 2009 "à s’inscrire dans la dynamique de remporter les élections au niveau de toutes les collectivités locales". Malgré les piques lancées à l’opposition, les élections du 22 mars pour élire conseillers ruraux, municipaux et régionaux qui marquent le grand retour dans le jeu politique des principaux partis de l’opposition qui avaient boycotté les Législatives et les Sénatoriales de 2007 demeurent tout de même pour certaines sommités du Pds, une étape critique en vue de la présidentielle de 2012. Sur ce, de l’avis des différents orateurs qui se sont succédés au micro, la victoire de la coalition commencerait à l’échelle du quartier pour se traduire dans une dynamique régionale car l’opposition est déjà forclose dans 110 collectivités locales.
Accompagné des ministres Landing Savané, Abdourahim Agne, Adama Sall, Kalidou Diallo, des députés Sada Ndiaye et Ousmane Bâ et du sénateur Sadio Cissé, le Pape du Sopi a entendu les leaders locaux du Pds dénoncer l’alliance entre l’Apr et la Coalition Sopi 2009. A les en croire, "partout où le Pr est fort, les camarades d’Agne ont refusé de s’allier avec Sopi 2009, et ne l’ont fait que dans les zones où ils sont faibles".
Pape NDIAYE et Alassane DIALLO
Seneweb.com : Dimanche 1 Mar 2009
Sénégal, gare à nous si nous ratons un troisième virage.
Des cendres de la Fédération du Mali, naquît la République du Sénégal avec le vote de la loi proclamant son indépendance le 20 août 1960. Le Sénégal venait enfin d'avoir la possibilité de construire sa propre nation après qu'il fut initié à l'exercice du pouvoir depuis la signature de la Loi Cadre le 23 juin 1956 à son accession à la souveraineté internationale. Les premières heures de l'histoire de cette jeune nation furent déterminantes pour son avenir.
Hélas, deux ans seulement après qu'il eut acquis son indépendance, le Sénégal fut secoué par une grave crise communément appelée "La crise de 1962". En effet, l'obtention de l'indépendance sonna pour certains députés comme l'heure pour eux de récolter les fruits de la lutte pour l'indépendance, fruits qu'ils ont voulu très tôt cueillir à la place du peuple tout entier en s'octroyant de nombreux avantages. C'est au moment où le Sénégal avait le plus besoin que ses fils redoublent d'effort et soient plus vigilants, que ces derniers croyaient que l'obtention de l'indépendance était la victoire finale. Alors que les choses sérieuses ne faisaient que commencer. Les conséquences de ce premier ratage se feront ressentir jusqu'à l'avènement de l'alternance.
Le 19 mars 2000 reste et restera à jamais une date qui marquera l'histoire du Sénégal. Car cette date consacrera le victoire d'un peuple mûr sur des dirigeants qui croyaient à l'éternité de leur pouvoir. Enfin les sénégalais ont réussi à bouter du pouvoir un régime qui ne finissait plus de montrer ses limites. La victoire était tellement éclatante et retentissante que tous les espoirs étaient permis, même les rêves les plus osés. Mais le réveil fut brutal. Tellement brutal que les jeunes n'ont pas hésité à braver l'océan au risque de leur vie, tellement brutal que les imams ont décidé de déserter les mosquées pour la rue, tellement brutal que les jeunes de Kédougou ont défié les forces de l'ordre. Et cette brutalité de notre réveil n'est dû qu'à la constipation intellectuelle, le manque de vision mais surtout le manque de patriotisme de Wade et de sa bande. Et ils ont fini de plonger le pays dans une crise sans précédent. Le Sénégal traverse actuellement les moments les plus durs, les heures les plus noires de sa vie de jeune nation. Encore un autre ratage.
Apres avoir raté le virage de l'indépendance et de l'alternance, nous nous devons d'être très vigilants et veiller à ce que l'adage qui veut que 'jamais deux sans trois' ne se vérifie pas dans ce cas spécifique, sinon nous risquons la catastrophe voire l'hécatombe. Nous avons l'opportunité de reprendre notre destin en main, en transformant en referendum le scrutin du 22 mars 2009 pour lancer un message fort, clair et net à Wade et sa bande d'incompétents et d’arrivistes que l'heure a sonné pour qu'ils fassent leurs valises.
Concitoyens, concitoyennes, mieux vaut tard que jamais, alors agissons maintenant.
Permettez-moi de remercier mon professeur Touba Gueye .
Vive le Sénégal, Gloire a ses enfants!
Amath Diouf
Animateur seneweb radio
LeQuotidien : Lundi 2 Mar 2009
Lettre d’un citoyen égaré à ses concitoyens désemparés.
Sénégalaises, Sénégalais, chers compatriotes désemparés,
«Quand les bornes sont franchies, il n’y a plus de limites», nous dit Marc Aurèle. Et vous conviendrez avec nous que si le peuple sénégalais a confié son destin à Me Wade, ce n’était pas pour qu’il en fasse un festin au point de lui faire perdre ses repères. Raison pour laquelle tout le monde se demande actuellement où va le Sénégal tellement les comportements les plus inattendus se font jour. Et comme en Afrique les festins se terminent souvent dans la bagarre, il y a lieu de s’inquiéter et de prendre les dispositions nécessaires car, à force de trinquer, le peuple finit par se saouler et …bonjour les dégâts. C’est pourquoi un citoyen inquiet pour le devenir de son pays vient en toute humilité vous alerter.
Sénégalaises, Sénégalais, notre pays est en route vers le sommet de la décadence. Malgré la gravité de l’heure, les voix autorisées sont aphones et laissent faire tout simplement parce qu’avec ses munitions, Wade a dynamité leurs convictions profondes en les invitant à la bamboula de «ndoumbelane». Paul Doumer a raison de dire que «chez les Nations en décadence, les hommes d’intelligence ne manquent pas, au contraire pourrait-on dire … Mais, ce sont les hommes de caractère qui disparaissent». Et par la faute d’esprits embrumés par les délices du pouvoir, nous assistons avec amertume et désespoir à la régression de notre beau pays jadis réputé être un modèle de démocratie. Donc, chers concitoyens désemparés, il est temps de nous ressaisir si nous voulons retrouver le chemin de la bonne gouvernance car, point n’est besoin d’être devin pour savoir que le chaos finit toujours par s’installer là où l’impunité et l’injustice sont érigées en mode de gestion.
Le Sénégal est un beau pays, où il fait bon vivre à cause de la paix et de la stabilité qui y règnent mais, son avenir devient de plus en plus incertain et le peuple se retrouve dans une galère qui ressemble étrangement au Dc-10 de Zam Zam et à moins d’un changement, le crash risque d’être inévitable. Le Sénégalais, jadis souriant et avenant, devient de plus en plus renfrogné parce que martyrisé par la cherté de la vie et tyrannisé par les excès du régime libéral.
Chers compatriotes, il faut nous rendre à l’évidence, nos leaders ne sont que des dealers plus soucieux de pérenniser leur règne par tous les moyens que d’améliorer nos conditions de vie. Ainsi, ils ont plongé le pays dans une profonde incertitude, due au fait que la manifestation est devenue le seul moyen de négociation dont le peuple dispose, étant donné que le Parlement et la Justice sont au service exclusif du Maître. D’ailleurs, nos députés mange-mil…liards sont tellement repus qu’ils passent tout leur temps à roupiller et voter des lois impopulaires. Les forces de l’ordre sont, par la force des choses, devenues les féroces de l’ordre, dotées de matraques électriques, elles sont promptes à «électrocuter» tout contestataire ou mal-pensant mais, ce n’est pas une raison pour accepter l’inacceptable. Comme le dit Jimmy Carter, «nous devons accepter le changement mais conserver nos principes». Malheureusement, les principes élémentaires de bonne gouvernance sont foulés au pied par le Maître du «Je» qui a fini de dépouiller nos Institutions et notre Constitution de toute crédibilité dans le seul but de hisser son fils au sommet.
Chers concitoyens, la situation est certes grave mais, pas question de céder au découragement, il suffit seulement d’assumer notre choix qui est de faire du Sénégal une République démocratique et non une monarchie. Pour ce faire, nous devons nous battre de toutes nos forces étant entendu que le devoir de chaque citoyen est de lutter pour le maintien de l’égalité et la sauvegarde de la Justice, seuls gages d’une paix durable. Exigeons plus de respect et de considération car, il est clair que les libéraux nous mènent en bateau avec leurs histoires sans tête ni queue, après avoir trimballé et égaré le peuple dans les obscurs chantiers de Thiès de Idy, ils reviennent pour nous embarquer dans la blanchisserie de Macky, ce qui prouve que ce sont des esprits sans horizon. La seule réussite des libéraux, c’est d’avoir transformé le Sénégal en une immense scène de théâtre où les acteurs nous servent des comédies grotesques et trop c’est trop, nous sommes un peuple pacifique mais pas soumis. La seule alternative pour éviter le chaos, c’est de nous libérer des Libéraux puis, de les traduire en Justice pour offense au peuple, diffusion de fausses promesses, comportements de nature à troubler la stabilité du pays et association de prédateurs.
Le mot de la fin, nous l’emprunterons au doyen Mamadou Dia, (paix à son âme) : «En Afrique, comme au pays des Incas, comme sous toutes les latitudes, les peuples sous l’oppression finissent par se redresser : c’est là l’explication des crises qui commencent à secouer les Etats Nations et dont on serait mieux inspiré de ne pas falsifier les causes pour des raisons politiciennes afin de leur apporter les remèdes qu’elles exigent. Ces remèdes ne sont pas autre chose que ceux qui s’imposent à toutes les Nations modernes qui ne peuvent qu’être l’incarnation des peuples et non de quelques groupes de privilégiés ni même de l’Etat qui dit se mettre au service de la Nation . Elles ne peuvent être que plurales et non monolithiques, respectueuses de la diversité des tendances et des familles spirituelles.(…) La seule voie qui s’ouvre aux Nations africaines comme à toute unité scellée, c’est la démocratie qui, malgré les difficultés que suscite son exercice normal dans les pays en crise de croissance, est seule capable de faire de la Nation le projet commun, la création de la collectivité entière assurant à chacun le plein développement de son être, l’œuvre collective entraînante qui garantit dans l’enthousiasme la participation de tous.»
Sénégalaises, Sénégalais, chers compatriotes désemparés, merci de votre attention.
Auteur: El Hassane SALL - Journaliste
Karim, mouride ou tidiane ?
Le peuple attend de ses dirigeants qu’ils soient patriotes - l’amour pour la patrie, enseigne le prophète de l’Islam, est un acte de foi - et non qu’ils tentent de faire tromper la faim des Sénégalais avec la formule sacralisée : « je suis mouride ». Les tonneaux vides, a-t-on l’habitude de dire, font beaucoup de bruit. Il est constaté aussi que, en 2000, les « héros » (un électorat mature) ont fait la révolution et que, aujourd’hui, les « zéros » (les politiciens, et non les politiques au sens noble du terme !) en profitent. La qualité de patriote appelle la souscription à un idéal de développement, à une politique d’émergence de l’éthique sociale, démocratique et économique, adossés en partie aux enseignements de nos guides religieux : le viatique pour un monde meilleur. Les gueux sous l’alternance, voyant chaque jour passer sous leurs fenêtres de bruyants cortèges de 8 x 8, ont un code de déontologie hostile aux tendances maçonniques... au respect duquel ils veillent. Ils soumettent également, désormais, ceux qui aspirent à de hautes fonctions, à un impératif : dire la vérité, quoi que cela puisse coûter. Goorgi nous avait appris il n’y a guère longtemps, sur un plateau de télévision étrangère, que Karim était tidjane, que lui était mouride (jusqu’à ce qu’on découvre avec lui qu’il était et est peut-être toujours franc-maçon), que son épouse est… ? Des années plus tard, et en préparation au Magal de Touba, l’opinion apprend que Wade Fils est mouride. Cela peut arriver, mais les crédules doivent comprendre que les Wade jouent avec le sentimentalisme religieux et confrérique des « Sénégalériens ». « Yeewu jotna * »
* L’heure du réveil a sonné
LE RUFISQUOIS.COM:
Karim Wade, Président du Sénégal : Une Problématique Irréversible ?
Du point de vue médiatisation, du point de vue battage et lynchage médiatiques, Karim Meissa Wade occupe, incontestablement, les devants de l’actualité. En bien ou en mal, le fils du Président Wade ne laisse personne indifférent. Karim par-ci, Karim par-là, le Président du Conseil de surveillance de l’ANOCI et non moins Conseiller spécial de son « pater » de Président, (s’) est propulsé au devant de la scène. Au point que les médias nationaux, et parfois internationaux, n’en ont que pour lui.
En somme, ils font de lui leurs choux gras. La raison principale réside, certainement dans le fait qu’on lui prête, à tort ou à raison, les ambitions de se retrouver à la tête de la magistrature suprême de notre pays. Dans la perspective de la succession supposée ouverte de l’actuel locataire du Palais de l’Avenue Léopold Sédar Senghor. C’est pourquoi, tous les regards se tournent déjà vers l’horizon 2012. Marquant, en principe, c'est-à-dire sauf coup de théâtre, la tenue de la prochaine élection présidentielle. Dans cette perspective, où tout commence déjà à s’emballer, où la guerre de positionnement fait déjà rage, Karim Wade, Président du Sénégal, n’est-ce pas là une problématique irréversible ? N’est-il pas ou ne serait-il pas pertinent d’envisager une telle éventualité ou une telle probabilité ? Il est permis de s’interroger. Car même si Karim n’a pas, à notre connaissance, dévoilé ses batteries en affichant carrément les ambitions nationales (d’être le Centre de l’Univers) qu’on lui prête, rien ne devrait s’opposer à son éventuelle ou possible candidature à la présidentielle de 2012. En effet, ce n’est pas parce qu’il se trouve être le fils de Me Wade qu’il doit ou devrait être écarté d’office de la course pour le Rallye « Palais Dakar 2012 ». Si nos compatriotes considèrent qu’il a les compétences, les atouts ; en un mot le profil de l’emploi, il n’y a pas de raison qu’il ne puisse pas postuler aux plus hautes charges. Dès lors qu’il se trouve être sénégalais à part entière et non entièrement à part. Il reste, entendu que le degré de maturité du peuple Sénégalais est tel, aujourd’hui, qu’il serait difficilement envisageable ou acceptable de vouloir imposer, vaille que vaille, quelqu’un à la tête du Sénégal, en lui offrant le pouvoir sur un plateau d’or. Un tel cas de figure qui serait, à coup sûr, aux antipodes des valeurs et vertus démocratiques de notre peuple, n’a et n’aura aucune chance de prospérer. Même si par ailleurs, c’est ce coup de force, « ce coup d’Etat » constitutionnel, qui est prêté au Président Abdoulaye Wade. Qui serait en train de remuer ciel et terre pour filer le « machin » à son fils. Qui, dans cette dynamique, serait en train de tisser sa toile et de mailler tout le territoire national avec sa fameuse « Génération du Concret ». En privilégiant, pour ainsi dire, la Banlieue. Qui constituerait un vivier stratégique en matière de captation de voix électorales abondantes. Surtout en cette période où la jeunesse s’interroge, avec persistance, sur son destin ; un destin s’avérant de plus en plus sombre, du moins, chargé d’incertitudes. Or donc, au regard de son parcours politique jalonné d’obstacles, de privations et autres brimades, jusqu’au soir de cet historique 19 mars 2000, qui démocratiquement fit de lui le 3ème Président de la République que le peuple sénégalais se choisit librement et démocratiquement, nous ne pensons pas que le Président Wade ira jusqu’à tordre le cou à la démocratie, pour les beaux yeux de son fils. Du reste, il s’en est défendu, histoire de mettre les points sur les i. De toute façon, même si les contempteurs de Karim estiment que celui-ci « n’est même pas capable de diriger un quartier à fortiori un Etat comme celui du Sénégal », il n’empêche que pour d’autres, Wade- fils « a de nombreux atouts et pas des moindres pour prétendre briguer le fauteuil présidentiel au cas où son père passerait la main ». D’autant plus que certains analystes politiques considèrent qu’au regard de l’évolution actuelle du Monde, avec cette incontournable alternance générationnelle, le Président Abdoulaye Wade passe aujourd’hui pour le dernier des « Mohicans ». Raison pour laquelle, le Sénégal de l’après 2012 devrait être entre les mains d’un « Obama », façon Sénégal.
Et parmi eux figure un certain Karim Meissa Wade. Qu’on le veuille ou pas. Au demeurant, au rythme où vont les choses, au rythme où des stratégies sont mises en œuvre dans le dessein de vouloir barrer la route à Karim, c’est l’effet contraire qui risque de se produire. Car, présentement, à quoi assiste-on ? Sinon à une « martyrisation » à tout va, du chef de file de la Génération du Concret. Qui pourtant n’a pas encore affiché ses ambitions présidentielles. Du moins, officiellement. Est-ce parce qu’il est conscient que « celui qui guette ne tousse pas » ? Ou est- ce qu’il attend le moment « opportun » pour abattre ses cartes ? Le temps, faisant son œuvre, nous édifiera très certainement. Pour l’heure, les spéculations vont bon train. Au Président Abdoulaye Wade, il est prêté toutes les intentions imaginables et inimaginables. Et ce, en vue d’imposer (c’est le mot) son fils. Même s’il s’en défend, continuellement.
En tout état de cause, la dévolution du pouvoir est, en démocratie, du ressort exclusif du peuple. Le Président Wade et Karim le savent. C’est dire que n’importe comment, pour occuper ce fauteuil qui aiguise tant d’appétits et suscite tant de passions, il va falloir, forcément, aller à la conquête des suffrages du peuple Sénégalais. Qui, en le cas d’espèce, est le seul juge, est le seul à même de confier son destin à qui il veut. Qu’il se nomme Karim, Massamba ou Mademba. Par conséquent, il ne sert pas à grand-chose de poser des actes de nature à détruire le socle sur lequel repose le Sénégal. En tant que Nation libre et indépendante. Et qui, jusque-là a réussi, en dépit de certains soubresauts inhérents à tout processus démocratique, à maintenir le cap, en s’étant gardé de répondre aux appels des sirènes de l’aventurisme. Si le peuple Sénégalais décide en 2012, à l’issue d’élections libres, transparentes et démocratiques de confier son destin à Karim Wade, nous ne voyons pas comment certaines personnes pourraient aller à l’encontre de la volonté populaire. De même que, si le peuple souverain portait son choix sur une personne autre que Karim, aller à l’encontre d’une telle décision serait contraire, en ce moment, à la volonté populaire. Avec toutes les conséquences pouvant en découler. Eventuellement. Et dans le mauvais sens. Nous n’en sommes pas encore là, mais on peut se demander si Karim Wade, Président du Sénégal n’est pas ou ne serait pas une problématique irréversible ? Le débat est ouvert…
Source :Libertéinfos
L'OBSERVATEUR
Démarrage de la campagne électorale Des élections aux enjeux multiples
Article Par NDIAGA NDIAYE ,
Paru le Lundi 2 Mar 2009
Les élections locales du 22 mars prochain consacrent le renouvellement des élus locaux. Mais, l’issue de ces joutes dépasse la seule bataille autour d’un fauteuil, car il y a d’autres enjeux.
La campagne électorale pour les élections locales a démarré. Les paris sont ouverts et les différents partis et coalition en lice sillonnent les localités pour une pêche aux voix dont la récolte est prévue le 22 mars prochain. A cette date, les 4,8 millions électeurs inscrits sur le fichier électoral porteront leur choix sur les candidats investis par les 90 formations politiques régulièrement constituées pour briguer les collectivités locales. Lesquelles sont composées de 14 régions, 150 communes et de 349 communautés rurales. Durant 21 jours de tournées, de rassemblements et de contacts de proximité surtout, les candidats feront dans les promesses les plus folles et prendront des engagements parfois démesurés. Si les uns défendent leur bilan pour rempiler, d’autres sont portés à mettre à nu les travers d’une gestion. Une démarche légitime au regard de la volonté des prétendants de s’accaparer du fauteuil de toutes les convoitises. Les enjeux sont énormes, car au-delà guerres internes de positionnement notées lors de la confection des listes, l’issue de ces élections constitue un élément déterminant dans le processus de succession de Me Wade à la tête de l’Etat. En effet, après un plébiscite à la présidentielle de 2007 et une razzia aux législatives alors boycottées par l’opposition dite significative, une défaite de celle-ci au soir du 22 mars pourrait décréter, avant terme, la possible organisation apaisée de la succession de Me Wade par son propre régime.
Ainsi, l’opposition regroupée autour de la Coalition Benno Siggil Sénégal revient sur le terrain électoral après une absence remarquée lors des législatives. Un test grandeur nature compte tenu des dispositions prises par ces adversaires de Me Wade pour affaiblir son régime. Seulement, ces élections se tiennent dans des contextes particuliers. La nécessité de victoire, qui a dicté l’union de l’opposition, est étroitement liée à la survie politique de celle-ci. Une défaite de l’opposition serait synonyme de reconnaissance, sans conteste, de la suprématie du régime sur ses adversaires actuels.
Demain, les contestations…
Déjà, les germes d’une future contestation des résultats sont semés. D’une part, Benno Siggil Sénégal a décelé nombre d’irrégularités après audit du fichier électoral. De ces irrégularités, l’on retient l’inscription de 55 856 électeurs fictifs, de 934 394 électeurs impactés par le nouveau découpage et l’absence de la biométrie. Malgré ces manquements notés par l’opposition, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et ses services jurent de la fiabilité du fichier. D’autre part, les recours introduits par l’opposition et la Commission électorale nationale autonome (Cena) n’ont pas encore livré tous leurs secrets. Les constats de forclusion de la Coalition Sopi 2009 n’ont pas empêché les partisans de Me Wade de déposer leurs listes, même 72 heures après le délai de clôture de rigueur. Les cas de Ndindy et de Ndoulo, qui ont été les plus flagrants, sont en examen à la Cour suprême. Cela, après que la Cena a introduit des recours en annulation des listes rejetés en première instance par la Cour d’appels de Dakar. Une démarche jugée scandaleuse en ce sens qu’elle cautionne le forcing de la Coalition Sopi, en complicité avec l’administration territoriale.
Mais, en plus d’avoir en face une opposition réunie, la Coalition Sopi fait face à elle-même au regard des guerres de tranchées qui minent ses rangs. Non investis par leurs partis ou coalitions, nombre de responsables libéraux se sont engagés dans des listes parallèles, le plus souvent en alliance avec d’autres partis ou mouvements civils. Ils sont de fait en concurrence direct avec le parti au pouvoir et se alliés. De même, plusieurs mouvements d’obédience civile se sont jetés dans la danse locale. Certains sont soupçonnés d’être des listes de diversion suscitées par la Génération du concret incrustée dans la Coalition Sopi 2009. La bataille va faire rage.
LE QUOTIDIEN
Stade Assane Diouf : confronter les autorités à la loi !
Depuis plus de deux ans, nous assistons à un feuilleton digne d’une République bananière concernant le Stade Assane Diouf. La démolition et la peinture du mur se sont déroulées à un moment où une bonne partie des honnêtes citoyens de ce pays célébrait le grand magal de Touba. Pis, il est jusqu’à présent impossible de connaître les commanditaires de cette forfaiture.
Cependant, si on est tous d’accord que cette démolition d’infrastructure publique est une entrave au développement socio culturel et à l’épanouissement de la jeunesse de Dakar, force est de reconnaitre que les méthodes utilisées jusqu’à présent pour exprimer notre courroux ne favorisent que les desseins sombres de «ces Sénégalais tapis dans l’ombre».
En effet il est temps, en plus des protestations de tout bord, d’organiser la lutte sur le plan légal et prouver les actes illégaux commis par les autorités de notre cher Sénégal. Il sera aussi l’occasion de mettre à nu des directions et services techniques à qui revient la délivrance des autorisations de construction et d’installation, avant les ministères concernés. Nous citeront particulièrement la Direction de l’environnement et des établissements classés (Deec) et la Direction de l’urbanisme. Ainsi en quoi consiste cette approche juridique pour la sauvegarde du stade Assane Diouf ?
Nous avons au Sénégal des dispositions légales qui stipulent que nul n’a plus le droit de procéder à une installation industrielle ou de réaliser des constructions de grande envergure sans pour autant procéder à une étude d’impact environnementale et sociale. Le fait que jusqu’ici, on n’a pas vu un groupuscule, aussi insignifiant soit-il, se manifester pour la réalisation de Kawsara, nous amène à nous interroger sur l’existence d’une telle étude au niveau des quartiers intéressés par ce projet dont personne ne veut endosser la paternité ! Quand on sait qu’il y a peu, certains dignitaires se disputaient les «Grands projets du chef de l’Etat» ! Kawsara qui pourrait donner des emplois à des centaines de Sénégalais n’en est-il pas un ?
L’objectif de cette étude environnementale et sociale est de satisfaire à «la nécessité de tenir compte le plus tôt possible des incidences sur l’environnement de tous les processus techniques de planification et de décision». Cette étude identifie les éventuelles répercussions du projet sur les différents aspects de l’environnement et en évalue les incidences en fonction de critères et de seuils. La question sociale est plus qu’importante dans ce processus.
Dans les dispositions, le public doit être consulté avant l’étude d’incidence environnementale et sociale. Ceci à travers la publication d’avis dans les journaux, l’affichage aux endroits les plus fréquentés. Cette consultation d’avant la réalisation même des études doit :
- permettre à l’auteur du projet de présenter son projet ; ici on ne connait même pas l’auteur pour espérer le voir présenter Kawsara ;
- permettre au public de s’informer et d’émettre des suggestions concernant le projet ; cette phase devait permettre aux populations alentours d’accepter le projet ou d’exprimer leur refus catégorique pour une telle initiative ;
- mettre en évidence des points particuliers qui pourraient être abordés dans l’étude ;
- présenter des alternatives techniques pouvant raisonnablement être envisagés par le demandeur, afin qu’il soit tenu compte lors de la réalisation de l’étude.
Il faut, en outre, souligner que toutes les études d’impact sont réalisées par des auteurs agréés. Donc, avec les investigations du comité mis en place, on doit pouvoir savoir lequel des cabinets ou bureaux d’étude de la place, s’il existe, s’est chargé de cette étude ? A quelle période ? Avec quels acteurs ? Ces derniers doivent normalement figurer dans les procès verbaux des consultations en annexe du document final.
Une fois ces études terminées, il est obligatoire d’organiser une audience publique où le travail est présenté à travers un résumé non technique. Le résumé non technique est donc un élément majeur du processus d’information du public, et plus particulièrement des riverains qui peuvent ainsi disposer des informations utiles pour évaluer les conséquences du projet sur leur qualité de vie. A ce niveau, il est important de souligner que Kawsara, tel que décrit ça et là, sera constitué d’immeubles de plusieurs niveaux. Ainsi, la brise de mer risque d’être un vieux souvenir pour certains habitants de Rebeuss. Nous invitons ainsi, le comité mis en place de mettre à nu ces différents manquements et confronter ainsi les autorités à la loi, notre loi !
Au regard de toutes les réactions des populations, il est permis de croire que ces différentes démarches ont été bafouées par les initiateurs de ce projet Kawsara, en complicité avec les services techniques et les autorités locales et nationales.
Si tel est le cas, peut on exiger aux populations de Reubeuss et autres soutiens de se conformer à un arrêté émis par un préfet au moment où de hautes autorités bafouent les lois de la République votées par l’Assemblée nationale ?
Mbaye Babacar DIAGNE - Hlm Grand Médine N° 838
ababacarmbaye@yahoo.fr
Université : Exorciser les démons et ténèbres de ce temple de la lumière
elle n’est pas devenue un repoussoir, elle a sans nul doute perdu de son éclat et de sa fière allure. Son étoile pâlit gravement, s’assombrit nettement et s’obscurcit malheureusement.
Que dire encore qui n’a été déjà dit et redit sur la lancinante et récurrente crise de l’enseignement, notamment, supérieur au Sénégal ? Vraiment pas grand-chose, sauf qu’à faire constater qu’à laisser s’installer la routine, à laisser pourrir une situation, elle finit par atteindre la gangrène, la métastase, diraient les cancérologues pour alerter sur la dangerosité du mal.
L’Université, jadis, faisait rêver aussi bien les aspirants étudiants que la société de manière globale. Un attrait qui s’expliquait aisément par le prestige que l’institution revêtait. Un demi-siècle après, si elle n’est pas devenue un repoussoir, elle a sans nul doute perdu de son éclat et de sa fière allure. Son étoile pâlit gravement, s’assombrit nettement et s’obscurcit malheureusement. L’Université sénégalaise constitue aujourd’hui un creuset à problèmes. Elle ploie sous le poids d’effectifs d’étudiants qu’elle ne supporte pas tandis que son personnel d’encadrement et son réseau d’infrastructures (locaux) est largement insuffisant. Les étudiants s’entassent jusqu’à huit dans une chambre pendant que d’autres passent la nuit à la belle étoile, faute de pouvoir acheter une chambre sur le marché noir ouvert sur le campus. La restauration est également lacunaire. Finalement, cette locomotive du savoir, au lieu de tirer les wagons de la société et de la Nation, piétine, stagne, recule et même déraille.
Pour autant, faut-il amener à la casse l’Université comme un vieux train. Sûrement non ! Faut-il la réformer ? Nous sommes tentés de répondre par l’affirmative. Mais le terme est tellement galvaudé, la Réforme de 1994 ayant laissé de mauvais souvenirs, que le vocable est négativement chargé. Rénovons alors l’Université. Allons plus loin dans la radicalité des changements. L’Université a carrément besoin d’une refondation. Pour que les zones d’ombres qui planent sur ce temple de la lumière s’estompent. Que le lux mea lex, devise de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), recouvre son sens plein et entier. Il y va de sa survie et de son avenir. Car au-delà, la face économique, sociale et même politique d’un pays se mesure à l’aune de la place qu’il accorde au savoir et notamment à l’enseignement supérieur, clé de voûte du système de formation.
Apporter des solutions radicales aux maux de l’enseignement supérieur exige de se pencher sérieusement sur quelques principaux points qui ont pour noms massifications des effectifs, locaux insuffisants, faiblesse des budgets, orientations et finalités des filières, manque de débouchés, diversification et professionnalisation des cursus, vision prospective, manque de dialogue dans la communauté universitaire et avec la tutelle, centralité des Tic… Finalement, le problème est systémique. Tout se tient.
Nous avons trop…
peu d’etudiants
Il est vrai que le nombre de bacheliers s’est considérablement accru, ces dernières années, du fait notamment de l’érection de nombreux lycées au Sénégal mais, une meilleure planification aurait dû prévoir des sites d’accueil conséquents pour contenir ces flux importants. Néanmoins, il est faux de soutenir qu’il y a trop d’étudiants au Sénégal. Loin s’en faut. Moins de 100 mille pensionnaires du supérieur sur une population de plus de 11 millions. Soit moins de 1%. C’est plus que faible comparé à beaucoup de pays même en développement. Le principal problème, c’est qu’il n’y a pas assez d’universités et d’établissements d’enseignement supérieur dans notre pays. Pour y remédier, l’Etat doit augmenter leur nombre et les équipements qui vont avec (amphis, salles, hébergements, restaurants et autres infrastructures) pour un enseignement de qualité. Dakar a besoin d’une seconde université pour soulager l’Ucad. Kaolack également doit étrenner sa première université pour polariser les régions du centre. Tambacounda mérite aussi d’être un pôle universitaire pour la vaste partie orientale. Les universités de Saint-Louis, Ziguinchor, Bambey et Thiès devront monter en puissance pour pouvoir accueillir chacune au moins 3 à 5 mille étudiants. A terme, chaque région devrait avoir une à deux universités avec des tailles plus ou moins grandes. Parallèlement, les pouvoirs publics ont à coopérer étroitement avec les établissements supérieurs du privé pour y drainer, placer des bacheliers moyennant des subventions publiques, des dégrèvements fiscaux et des crédits d’impôts pour favoriser l’initiative privée.
Pour faire face à l’accroissement exponentiel des effectifs, les Technologies de l’Information et de la communication jouent un rôle incontournable. Leur usage accru peut permettre de désengorger les amphis et autres salles de cours par le e-learning et l’enseignement à distance. Aujourd’hui avec Internet (vaste bibliothèque), la présence physique n’est plus une condition sine qua non pour accéder à la connaissance. D’où la nécessité de vulgariser partout l’utilisation de l’ordinateur et de l’Internet avec un contrôle correct. Tout cela demande évidemment de la volonté politique ainsi que des moyens conséquents.
A peine 2% du budget
national est accordE aux universitEs publiques
La question des effectifs est intimement liée à celle du financement. Les budgets alloués aux universités sont plus que maigres comparés aux nombreux défis et urgences de ce sous-secteur. L’Université Cheikh Anta Diop Dakar avait un budget de 20 milliards en 2008 tandis que le budget des quatre autres Petites et moyennes universités publiques ne dépassait guère 5 milliards sur un budget national de plus de 1 600 milliards. Ce qui donne un taux d’environ 1,5 %. C’est naturellement faible !
Pendant ce temps, des institutions et des agences à l’utilité problématique sont légion. Il y a donc urgence à faire des économies budgétaires en réduisant le train de vie dispendieux de l’Etat pour accroître les subsides de l’enseignement supérieur et de la recherche.
Mais au banc des accusés, il faut placer également les autres segments de la Nation notamment les entreprises et surtout les banques qui doivent mettre la main à la poche pour financer l’enseignement supérieur. Elles sont très frileuses alors que certaines d’entre elles sont hyper liquides. L’éducation n’est pas un secteur improductif même si sa rentabilité est à situer à long terme. Ces sociétés peuvent financer des étudiants et se faire rembourser quand ces derniers intègreront la vie active. La récente initiative d’une grande entreprise de farine de la place de créer une école de formation de boulangers est à saluer, à encourager et à suivre.
REorienter et endogEnéiser
les cursus
Les nouveaux bacheliers ont besoin d’être assistés dans l’orientation et le choix des filières et d’être suivis de près pendant les deux premières années. Sinon, c’est comme si on les jetait dans une jungle où tous les coups sont permis
Il faut également renverser la vapeur entre littéraires et scientifiques. Nous avons trop de littéraires. La pléthorique faculté des lettres de Dakar (30 mille étudiants) qui concentre la moitié des effectifs de l’université de Dakar, ajoutée aux pensionnaires de la faculté de Droit en est une parfaite illustration. Elles polarisent plus de 70% de l’université.
A la base, il est urgent de susciter des vocations scientifiques et techniques dès l’école maternelle et élémentaire. Une discrimination positive consistant à accorder des faveurs aux élèves et enseignants des filières scientifiques n’est pas injuste. A titre d’anecdote, on rappelle ce SOS lancé récemment par des professeurs de mathématiques qui voient d’année en année leurs rangs se dégarnir ainsi que les classes S.
A cet effet, nous croyons qu’il est temps de cesser de diaboliser les sciences notamment les mathématiques pour les faire aimer par les jeunes écoliers, élèves et autres étudiants. Par leur simplification.
En revanche, l’université doit abriter des mentions langues nationales et des études théologiques (musulmanes, chrétiennes…) ouvertes sur l’international comme cela se fait dans beaucoup de pays également laïcs. Cela aura le don et la capacité de capter une bonne partie d’élèves issus des sphères religieuses et traditionnelles. La diversité est un atout et non une limite. Sur ce plan, nous traînons un complexe inexplicable. L’extraversion de nos filières est incompréhensible.
Les Evaluations
sont erratiques
Le système d’évaluation pose également un sérieux problème chez nous. Du coup, la réussite est l’exception et l’échec, la règle. Le bon sens ne serait- il plus la chose la mieux partagée, comme le soutenait René Descartes ? Les résultats catastrophiques à l’université sont loin d’être normaux. Rares sont les premiers cycles qui atteignent des taux de réussite de plus de 20%. 80% des bacheliers ne peuvent pas tous être des nullards. Ou bien voudrait-on dire, par là, que le Bac leur a été offert sur un plateau d’argent ? Aux Facultés de Lettres et de Droit, il est fréquent d’enregistrer surtout en première année, moins de 3% de succès aux premières sessions. L’hécatombe est la notion la plus répandue. Elle n’est même plus un événement qui fait courir la presse. Ces échecs démentiels ont pour conséquences, une massification inutile et de nombreuses exclusions. Et bonjour l’armée de «cartouchards» gratuitement stigmatisés. De bons élèves échouent lamentablement à l’université à cause d’enseignants eux-mêmes sous-évalués et qui se comportent en roitelets.
L’exemple de cet essayiste et conseiller dans une grande agence nationale qui a confié au mensuel «Icône», dans son numéro de février, qu’il était un «cartouchard» et un ancien «clochard de luxe», il y a une dizaine d’années, l’illustre à souhait. C’est la même faculté de droit d’où il a été exclu au premier cycle pour insuffisance de résultats qui lui a décerné récemment un Dea en science politique, après un crochet en France, en l’autorisant à s’inscrire en doctorat et à publier son mémoire de troisième cycle. On est au paroxysme du paradoxe. Ce cas est loin d’être unique. Notre système d’évaluation est pour le moins tatillon.
Combien de vocations ont été sacrifiées sur l’autel de la pseudo-nullité ? Ce goulot d’étranglement du premier cycle est à casser. Il vaut mieux avoir de nombreux chômeurs hautement qualifiés et autonomes que de sans-emploi sans diplôme et donc presque sans débouchés.
Trouver un emploi,
chercher une aiguille dans une botte de foin
L’Université doit cesser d’être une grande fabrique de chômeurs et proposer de meilleurs produits aux entreprises et organisations qui trouveront même de l’intérêt à la financer. Elle ne peut pas continuer à se soucier dérisoirement de la destination de ses produits. L’Université est appelée à nouer des partenariats féconds avec le monde du travail. Nous ne pouvons continuer à dire : «L’Université forme, après on verra.» Cela manque de sens. Elle doit savoir pour qui et pour quoi elle forme et optimiser à cet effet l’utilitabilité ou l’employabilité de ses pensionnaires. Le moment est venu de mettre davantage de contenu dans la formule adéquation formation et emploi.
Même si l’Université doit garder quelque peu sa vocation de longues et profondes études, elle doit tendre vers la professionnalisation accrue de ses filières en les rendant plus courtes et moins généralistes. Trop souvent, les sortants sont obligés de compléter leur formation par des diplômes plus pratiques et qualifiants. Cela leur faciliterait l’accès au marché de l’emploi.
Notre université doit impulser les changements et les ruptures attendues. Nous déplorons à ce niveau de l’analyse, que l’essentiel de nos diplômés investissent le secteur des services alors que ceux de l’agriculture et de l’industrie, moteurs du développement sont désertés. Il y a une utopie, dans ces conditions, à vouloir tirer de l’avant notre économie. Une économie qui a du mal à tirer encore grand profit de la recherche universitaire.
Des chercheurs
qui trouvent,
on en cherche
Cette boutade, lancée à nos chercheurs, a du mal à être sérieusement démentie. Notre recherche peine vraiment à émerger au plan national et international. Nos chercheurs sont très peu connus. Les meilleurs d’entre eux prennent le chemin de l’exil occidental à la quête d’un mieux être. Les publications scientifiques sont rares ou restent dans les placards.
Il y a un manque manifeste de visibilité de leurs recherches et découvertes éventuelles. Mais en réalité, le problème de fond, c’est qu’en matière d’inventivité et de créativité, nous pêchons dangereusement. Le mimétisme semble occuper le haut du pavé. Nous en voulons comme preuve le système Lmd qui a été hâtivement calqué, y compris dans la dénomination, alors qu’il est en train d’être contesté en France même pour son caractère flou. Au Sénégal, on aime le «copier-coller», si cela est tolérable ailleurs, c’est proprement navrant et inacceptable de la part de cette source majeure de la production intellectuelle qu’est l’Université. On ne saurait justifier tout, au nom de l’ouverture. Sommes-nous obligés de faire toujours comme la France, 50 ans après l’indépendance ? Plus de rigueur et d’originalité n’y gâcheraient sûrement rien.
Cette absence de profondeur est en partie due à la portion congrue que nos chercheurs accordent à leur Université. Le Recteur Abdou Salam Sall dénonçait récemment lors du cours inaugural de rentrée à l’Ucad ses collègues qui, au lieu de se consacrer à la recherche, passaient tout leur temps à enseigner la moindre once d’éthique et de responsabilité, leur emploi légal. De même, de nombreux enseignants répètent dans les amphis- ils ne font pas suffisamment de recherches et de renouvellements- les mêmes cours pendant plusieurs années sans sanction.
Ces dérives ne sont possibles que parce que les composantes de la structure évoluent quasiment en vase clos.
Le dialogue, l’absent le plus prEsent
A l’UniversitE
Dans le champ universitaire, c’est à se demander si les acteurs se considèrent comme des partenaires. La tension y est permanente entre administration, enseignants, étudiants et personnels techniques au grand dam de la stabilité et de la quiétude dont a besoin un espace d’enseignement et de recherche. Cela renvoie, sans nul doute, une image négative à la société. Les acteurs universitaires oublient souvent qu’ils sont porteurs d’un même projet institutionnel et qu’ils constituent une communauté, mieux, une famille. Il est temps que l’on y renoue les fils du dialogue, du partage et de l’échange pour mettre régulièrement à plat les préoccupations et difficultés aux fins de les résoudre. Cela implique pour plus d’efficacité une planification stratégique qui évite le pilotage à vue répondant par à coups, aux problèmes ponctuels. Un nouveau mode de management, en quelque sorte, est à instaurer. Il faudra également penser à instituer symboliquement une journée nationale de l’enseignement supérieur, cadre annuel pour évaluer et consolider les acquis de l’Université.
Au-delà, plus fondamentalement, il serait utile de convoquer des Etats généraux ou Assises de l’enseignement supérieur pour redéfinir une vision prospective commune de notre Université. Ce sera l’occasion de discuter des grèves récurrentes qui sont devenues des moyens surannés de revendication. L’imagination semble vraiment nous manquer. Chaque année nous perdons impunément des centaines d’heures de cours pour des grèves inutiles. A ce niveau, la responsabilité des tenants de l’Etat est grande mais également celle des autres «partenaires sociaux». La politique universitaire reste encore floue et illisible pour bon nombre de personnes. Nous appelons de tous nos vœux son affinement. Le «saucissonnage» du ministère de l’éducation est venu encore ajouter de la confusion à la confusion déjà sidérante.
Notre université est aujourd’hui à la croisée des chemins. Elle doit renouer avec la société en étant son fidèle reflet par la qualité de ses prestations. En cette période de crise financière, économique, politique, sociale et culturelle, il n’est pas normal qu’elle ne mène pas sérieusement la réflexion pour proposer des solutions de sortie de crise après avoir manqué de nous en alerter. Ce lieu est, par essence, un cadre d’excellence où s’élaborent et se transmettent le savoir, les connaissances et les compétences. Il ne peut, par conséquent, continuer à marcher sur la tête au lieu d’avancer par la tête. Cette humble tribune n’avait qu’un seul but, apporter sa modeste contribution à la communauté universitaire, qui ressemble à un panier de crabes, pour l’aider à exorciser ses démons pour le bien de toute la société. Uniquement.
Samba Saër DIOP - Citoyen inquiet "sambasaerdiop@yahoo.fr
KAOLACK - En conférence de presse massivement suivie
Bennoo Siggil Senegaal déroule son programme et brandit la loi du talion
Par Birane DIAW
L’opposition regroupée au sein de la Coalition Bennoo Siggil Senegaal de Kaolack compte aller aux Locales en jouant fièrement ses chances pour gagner la commune considérée comme «la ville la plus sale du Sénégal» et baptisée le «Mbeubeuss (dépotoir d’ordures) national» par un ministre libéral (Ndlr : Assane Diagne)», lit-on dans le texte liminaire de Bennoo Siggil Senegaal, en conférence de presse, hier. Une conférence de presse qui a drainé beaucoup de monde.
Après avoir cloué au pilori la gestion libérale «calamiteuse», tant du point de vue de l’environnement, l’éducation, la santé que de l’économie, la Coalition Bennoo Siggil Senegaal s’engage solennellement, si les populations lui accordent leurs suffrages le jour du scrutin, à «mettre en place une équipe de rupture mue par la seule volonté de servir Kaolack, apte à restaurer la crédibilité de l’institution municipale auprès des populations et des partenaires au développement». Pour Madieyna Diouf, tête de liste majoritaire pour les communales, «la première bataille de Bennoo Siggil Senegaal sera celle de la crédibilité de l’institution, de la bonne gouvernance locale. L’équipe sera compétente, mue par les seuls intérêts des Kaolackois. Nous allons élaborer des mécanismes de contrôle pour amener les bailleurs à investir pour la ville. Avant de trouver les moyens, nous allons d’abord mettre en place une équipe crédible». Une déclaration faite devant tous les candidats investis sur les listes et des militants acquis à la cause de Bennoo Siggil Senegaal.
Face à son frère cadet Serigne Mamoune Niasse, dirigeant la liste majoritaire de la Coalition Sopi 2009, Khoureychi Niasse de Bennoo Siggil Senegaal promet de réitérer sa victoire éclatante à la présidentielle, en battant à plate couture Serigne Mamoune Niasse, alors souteneur de Wade, à Médina Baye. L’opposition a-t-elle les moyens de sa campagne ? Cette question financière ne semble pas trop préoccuper la coalition, même si elle condamne l’achat des consciences lors des élections. «Notre plan de campagne ne demande pas autant de moyens. Nous allons faire du porte-à-porte pour sensibiliser les populations à voter utile, car les meetings ne servent pas grand-chose», argumente Ibrahima Bèye, ancien maire de Kaolack et tête de liste de la proportionnelle. Selon l’ancien maire de Kaolack, ce sera la loi du talion devant toutes irrégularités, lors des élections locales.
Correspondant
SUD QUOTIDIEN
Me WADE A KOLDA « Je veux laisser le Sénégal à une génération de constructeurs »
par Cheikh Omar seydi , Madior FALL | SUD QUOTIDIEN , lundi 2 mars 2009
Reçu à Kolda le samedi 28 février dernier à la place de la gouvernance, le président de la République a déclaré aux jeunes venus assister au meeting de ses partisans, qu’il voudrait avant de quitter le pouvoir laisser « un Sénégal ultramoderne entre les mains d’une génération de constructeurs ».
ELECTIONS MUNICIPALES ET LOCALES
Reçu à Kolda le samedi 28 février dernier à la place de la gouvernance, le président de la République a déclaré aux jeunes venus assister au meeting de ses partisans, qu’il voudrait avant de quitter le pouvoir laisser « un Sénégal ultramoderne entre les mains d’une génération de constructeurs ».
ELECTIONS MUNICIPALES ET LOCALES
Reçu à Kolda le samedi 28 février dernier à la place de la gouvernance, le président de la République a déclaré aux jeunes venus assister au meeting de ses partisans, qu’il voudrait avant de quitter le pouvoir laisser « un Sénégal ultramoderne entre les mains d’une génération de constructeurs ».
Après Ziguinchor, Me Wade était samedi 28 février dans la capitale du Fouladou-Pakao où, face à la demande des jeunes, il a promis un second lycée et une université dans le cadre d’un programme particulier Kolda commune. La visite a été cependant émaillée d’incidents qui ont fait deux blessés. Connue pour ses revendications à l’image de celle du 16 juillet 2006 pendant laquelle des brassards rouges avaient été brandis, la jeunesse de Kolda aura fait l’objet d’une attention particulière de la part de Me Wade.
Très tôt le matin en effet, les jeunes élèves du lycée Alpha Molo Baldé sous la houlette de leur président du Foyer scolaire (Fosco) Pape Mody Cissé ont arpenté les principales artères de la ville, pancartes à la main, avec en bandoulière leur revendication de création d’un second lycée pour désengorger celui existant. Pour Pape Mody Cissé : « Nous marchons avec ces pancartes pour réclamer au Président Wade, la création d’un second lycée à Kolda. Puisque celui qui est là contient plus que l’effectif prévu, il est passé de 1 500 élèves à 3 000, soit du simple au double. Ce qui ne favorise pas les bonnes conditions d’enseignement et d’apprentissage ».
Leur cri de cœur n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, d’autant que face à cette forte grogne des élèves et autres jeunes venus des quatre coins de la région le Président de la République a tenu à tempérer les ardeurs. « Je veux faire un programme spécial pour la commune de Kolda, un programme spécifique pour la jeunesse. Vous pouvez considérer que vos revendications scolaires sont satisfaites. Dés mon arrivée à Dakar je donnerai des instructions dans ce sens ». Il a annoncé, la création prochaine d’une Université à Kolda. « Vous savez que je suis plus ambitieux que vous, je réfléchis sur une université à Kolda et pourquoi pas » a- t-il déclaré.
« Le témoin à la génération des constructeurs »
Me Wade est en campagne électorale et ne s’en cache point. Le leader des libéraux qui en était à son deuxième jour de « tournée économique », simplement campagne électorale à la veille de l’ouverture officielle de celle-ci pour les scrutins municipaux, ruraux et régionaux du 22 mars prochain, juge l’opposition, dans les régions de Ziguinchor, Kolda et Matam, n’a pas manqué en effet, à l’étape de Kolda, de signifier les enjeux du scrutin du 22 mars prochain, tels qu’il se les représente. ’’Les élections qui viennent sont importantes parce que la vérité sortira des urnes’’, a-t-il indiqué.
Le Maître qui aime certainement dérouter son monde et qui excelle dans l’art de dire une chose et son contraire, tout en nuances, dans un discours en wolof en pays Socé et Foulbé, a notamment affirmé : « Le jour où Dieu voudra que je quitte le pouvoir, je veux vous laisser un Sénégal ultramoderne ». A qui ? « Je l’espère que l’autre génération-là (qu’il n’a pas nommé, mais que la foule ou certains dans la foule préalablement instruite, ne se sont pas privés de nommer à sa place : la génération du Concret de son fils Karim Wade), je pourrais lui laisser le pouvoir. Et c’est à vous de voir si vous avez la majorité en plus d’un Sénégal où tout est réalisé, comment vous allez garder le pouvoir pendant 50 ans ». N’avait-il pas récemment affirmé qu’il n’avait pas de successeur désigné et qu’il n’entendait point transmettre le pouvoir que par les canaux républicains ?
Que c’était la presse qui a mis dans la tête des Sénégalais l’ambition présidentielle de son fils de conseiller spécial ?
Qu’à cela ne tienne, pour l’heure « si je laisse le pouvoir ce sera une erreur parce que les autres, pendant 40 ans, voir plus, personne ne sait ce qu’ils ont travaillé’’, a-t-il dit regardant certainement du côté du Parti socialiste. Surtout en ajoutant, « Senghor, leur patron disait qu’il ne faut pas confier une entreprise de construction à des démolisseurs mais moi, je confie à des constructeurs pas à des démolisseurs ».
Fabouly Gaye et Bécaye Diop respectivement secrétaire général régional des jeunesses libérales et ministre d’Etat maire de Kolda avaient pris la parole auparavant, qui, pour souhaiter la bienvenue à l’hôte, qui pour égrener un chapelet de réalisations sous l’ère de l’alternance dans le Fouladou.
Il faut signaler que peu avant l’arrivée de Me Wade des échauffourées ont eu lieu sur la route de l’aéroport. Des jeunes libéraux à des manifestants porteurs de brassards rouges se sont heurtés aux forces de l’ordre faisant deux blessés du côté des derniers nommés et évacués à l’infirmerie du camp militaire. L’étranger du jour comme pour boucler son discours a laissé entendre qu’il passe la nuit à Kolda d’où il s’est envolé hier dimanche 1er mars pour Matam, dernière étape de son périple « pré campagne électorale ». Une randonnée dénoncée et qualifiée de campagne électorale déguisée par les partis de l’opposition.
Selon Aliou Touré secrétaire général local de Rewmi et responsable régional de la Coalition And liguey Sénégal « Cette visite de Wade n’est qu’une campagne déguisée tendant à prêter main-forte à la Coalition Sopi 2009. D’ailleurs il ne se rend que dans les localités où il n’est pas sûr que sa mouvance l’emportera ».
R E A C T I O N S :
1.Les générations d’hommes et de femmes qui construsient les grandes cités, les grands peuples et les grandes nations n’héritent jamais rien de signifiant si ce n’est très souvent que des promesses avortées et des trahisions ...c’est cette triste situation qui leur est injustement faite pendant des générations qui est la gouvernante de leur conscience de constructeurs.Le psychosociologue Mac DOUGALL enseigne :« partout où une nation naît dans l’histoire par une génération de constructeurs, la conscience de leur devoir et de leur droit d’être une nation a toujours été déterminante dans leurs pensées et dans leurs actions » Pour le Sénégal, cette génération est celle des gelwaar:des paysans, des ouvriers, des éleveurs, des enseignants, des élèves et des étudiants et surtout des ménagères qui se battent comme des lionnes qui font tout pour refuser une vie et une mort humiliantes à leur progénitures.Cette construction passe d’abord par la liquidation des ogres prédateurs des fondements et des biens de l’Etat et de la république.
2.C’est pas sûre ce qu’il dit s’il se laisse voilé la face par sa subordination. C’est lui le Président élu et dirigeant de ce pays, tous les sénégalais doivent être égaux devant lui. Est-ce qu’il sait qu’il y a eu des sénégalais qui ont été interdits d’assister à son accueil. De quel parti qu’il soit, tous sénégalais est libre d’assister à ce qu’il veut venant du Président de la République. Je pense que Maître WADE risque d’être pire que ses prédesseurs s’il ne fait pas de discernement sur la manière de faire de ses subordonnés(du Conseiller en passant par les Ministres juqu’au Président de Conseil Rural). Je suis sénégalais qui voudrais que son prochain soit respecté d’où qu’il se trouve dans ce monde. Merci
3.T’as raison Koromaak ! Faut quand même pas se foutre de nous... parler d’un Sénégal ultramoderne... quand 90% des sénégalais achètent de la viande dans la rue, couverte de mouches, quand 90% de sénégalais mangent de la nourriture achetée dans des boutiques crasseuses, sans frigos performants... pays ultramoderne... y a qu’a rouler dans les rues de Pikine. Et les soins... faut aller dans les centre de santé crasseux, par exemple à Cambérene où le personnel laisse les patients croupir dans les déjections... Sénégal ultramoderne... avec des charettes sur des portions de voies rapides, avec des enfants morveux qui mendient à chaque carrefour. Faut arrêter de dire que des conneries ! Le Sénégal est un pays du tiers monde, un pays attaqué par des prédateurs qui lui sucent le sang un pays habité par des cons qui votent pour leurs bourreaux. Les flics sont en embuscade pour racketter chaque citoyen qui a le malheur de passer par là, ils sont complices du pouvoir. Les rues occupées par des « constructeurs » qui ne respectent rien, qui bouchent les rues avec le sable et autres matériaux au détriment des usagers. Les cars rapides tous en infraction, chargés de passagers jusqu’aux marchepieds, qui ne respectent pas un dixième du code de sécurité routière.... Le Sénégal est un pays de faux semblants, on veut tenter de faire illusion, le premier magistrat en tête. Il protège un dictateur en fuite, un tortionnaire, de crainte d’être le « constructeur » d’un précédent car, lui aussi, ainsi que pas mal de ses semblables, devraient rendre des compte en fin de leur mandat. Il veut faire croire qu’il est respecté...alors que le monde entier le prend pour ce qu’il est : un bouffon. Scolarisons convenablement nos enfants, éduquons les, en leur apprenant la morale… soignons les aussi convenablement en y mettant les moyens. L’avion de notre cher président paierait combien de centres médicaux convenables... lui il s’en sert pour faire ses visites chez ses spécialistes à paris... ou ailleurs. Il est pas con, il va pas se faire soigner au Sénégal !!! Luttons contre la corruption en accordant en premier lieu un salaire décent à nos fonctionnaires mais en devenant intraitable en cas de corruption avérée. Le Sénégal est la risée des autres pays car nous avons à notre tête un donneur de leçons qui laisse et tolère que ses enfants mendient à tous les croisements. J’en aurais tant d’autres à dire...
PAPE DIOP TETE DE LISTE COALITION SOPI 2009 « Karim Wade est sur le même pied que tous les autres candidats sur la ville de Dakar »
par Bakary DABO | SUD QUOTIDIEN , lundi 2 mars 2009
Le Sénateur-Maire de la ville de Dakar, Pape Diop a ouvert la campagne de la Coalition Sopi 2009 à Dakar hier, dimanche 1er mars à Gorée. Si la majeure partie des têtes de liste de la Coalition qu’il dirige était présente, l’absence qui était la plus remarquée était celle de Karim Wade investi pourtant la même liste pour les élections municipales du 22 mars prochain.
Ceux qui s’attendaient à voir le fils du Président de la République sur le terrain de la campagne pour les présentes élections locales devaient prendre leur mal en patience. Karim Wade qui est investi sur les listes de la Coalition Sopi 2009 n’était pas de la délégation ayant accompagné le Sénateur-Maire, Pape Diop qui a investi l’île de Gorée, hier, dimanche 1er mars, où il a ouvert sa campagne. Interpellé, au terme de son meeting, sur l’absence du Président de l’Anonci, Pape Diop informe que le fils du président est hors du pays. Par ailleurs, il assure que Karim Wade sera de la partie dès son retour.
Pape Diop assure qu’il y a beaucoup de candidats qui ne sont pas aujourd’hui avec lui à Gorée. Mais, a-t-il ajouté, « vous le (Ndlr : Karim Wade) verrez les prochains jours avec nous et avec l’équipe de Dakar ». Le maire sortant de la ville de Dakar a fait savoir que : « Karim Wade est dans l’équipe de Dakar et il va battre campagne avec l’équipe comme tous les autres qui sont sur la liste parce que nous considérons qu’au-delà des 50 personnes qui sont sur la liste, il y en a d’autres ».
Selon lui, « toutes les têtes de liste majoritaire et les deuxièmes sont naturellement majoritaires parce que si leurs listes gagnent c’est des conseillés potentiels de la ville de Dakar. C’est pour cela que j’ai invité à l’ensemble des têtes de listes à venir m’accompagner à Gorée ». Et de préciser que : « Karim Wade est sur le même pied que tous les autres candidats sur la ville de Dakar ». Le président du Sénat poursuit que : « Karim est un militant du parti et en tant que tel il doit figurer sur les listes et c’est comme les autres. C’est pour cela qu’il est sur la liste et il n’y a pas d’autres raisons. La presse en a beaucoup spéculé mais il est comme tous les autres qui sont sur la liste de Dakar ».
A la question de savoir l’apport que M. Wade peut apporter à la liste de la Coalition Sopi 2009, Pape Diop pense que : « comme tous les candidats, il va battre campagne avec nous. Il va battre campagne au niveau du Point E ». Pape Diop pense que : « avec son mouvement de soutien (Ndlr : génération du concret), Karim Wade va battre campagne et il a déjà commencé à faire des rencontres ». Il pense que : « son apport n’est pas négligeable et nous pensons qu’avec son mouvement de la Génération du Concret, il va nous apporter quelque chose. Nous ne pouvons le savoir qu’après les élections ».
Le passage de la Coalition Sopi 2009 à Gorée a été une occasion pour clouer au pilorie l’équipe sortante de la municipalité dirigée par Me Augustin Senghor qui dirige avec Mme Anne Marie Thérèse Jouga, la liste Jokko Defar Gorée. Le « feu » a été ouvert par M. Doudou Wade, président du groupe parlementaire libéral, par ailleurs, président de la section communale Pds de Biscuiterie.
Mettant toutes les grandes réalisations (centre de santé, mairie, centre socio-culturel) faites à Gorée sous l’actif de la ville de Dakar, Doudou Wade pense que le moment est venu pour les habitants de l’île de demander des comptes à Me Augustin Senghor et son équipe.
Dans cette ville, le premier dentiste a été installé par Pape Diop, de même que le médecin. Etant Président du conseil d’administration de la structure qui s’occupe de la Liaison maritime Dakar-Gorée, Doudou Wade informe qu’une subvention annuelle de 20 millions de F Cfa est accordé à la commune de Gorée. Estimant inefficace l’utilisation de cette enveloppe qui, d’après lui, devrait servir à la construction d’un embarcadère et d’un débarcadère à Gorée, il informe de la décision prise de suspendre cette subvention. Sur la même cadence, Pape Diop a décrié la taxe que la mairie de Gorée exige aux touristes.
Au même moment du passage de la Coalition Sopi 2009, l’île accueillait le meeting du camp adverse dont le slogan de campagne est : « Notre bilan gage de nos actions futures pour Gorée ».
MEDICAMENTS DE LA RUE Le syndicat des pharmaciens privés hausse le ton
par APS , lundi 2 mars 2009
Le président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal a appelé l’Etat de ’’façon pressante à contextualiser les textes qui régissent le médicament’’, puisque selon lui ’’les saisies opérées et les sanctions prises ne sont pas dissuasives’’.
’’La Justice ne cesse de mettre en avant le fait que les textes ne sont pas adaptés, c’est pourquoi, nous appelons les autorités à aller dans le sens de criminaliser les actes qui consistent à commercialiser des médicaments contrefaits’’, a soutenu Dr Aboubakrine Sarr, en marge de la journée de réflexion organisée vendredi à Dakar par le syndicat.
En effet, il a expliqué que le développement du marché illicite des médicaments contrefaits dans le pays et au niveau de la sous-région ne s’explique que par un manque de mesures dissuasives. C’est pourquoi au cours de cette journée placée sous le thème ’’la qualité du médicament : un gage de sécurité pour une prise en charge thérapeutique efficace’’, le syndicat a voulu ratisser large en conviant les autres acteurs de la santé, des partenaires, des bailleurs dans le domaine du médicament, mais aussi tous les ministères impliqués et les représentants de la société civile.
La présence à cette manifestation des ministères de la Justice et de l’Intérieur se justifie par un besoin des pharmaciens de les impliquer pour les aider à une adaptation des textes, pour une meilleure répression, a précisé Dr Sarr. Ainsi le Syndicat a jugé nécessaire d’inviter les autres départements ministériels, pour leur permettre ’’d’acquérir le maximum d’informations sur le produit fini et d’élaborer des manuels de procédure afin de garantir avec les pharmaciens une bonne gestion de qualité du médicament’’, selon le président. Il a rappelé qu’en 2001, lors du Forum international pharmaceutique des pays africains, tenu à Dakar, il avait été arrêté une Semaine de sensibilisation sur les médicaments contrefaits communément appelés de la rue, dans la dernière semaine de mai. Cette initiative sera orientée vers les autorités, les populations, mais aussi les partenaires et les bailleurs qui développent des programmes de santé.
S’il est vrai que le Sénégal a adopté depuis 1990 une politique pharmaceutique basée essentiellement sur la promotion des génériques, le président du Syndicat a souligné qu’il n’en demeure pas moins que l’Etat, comme les populations du reste, ’’doivent exiger à juste titre la disponibilité de médicaments de qualité pour les soins’’. Au cours de la fabrication, a-t-il expliqué, le contrôle de la qualité concerne l’échantillonnage, l’établissement de spécifications, d’analyse, ainsi que l’établissement de documents et procédures qui garantissent que les essais nécessaires ont été bien effectués.
Le ministre de la Santé et de la Prévention, Safiétou Thiam, a tenu à rassurer sur la qualité des médicaments en faisant surtout appel au choix des fournisseurs, puisque, a-t-il dit, ’’au Sénégal il y a une liste de fournisseurs agréés avec un dossier d’appels d’offre pour être sûrs que ce sont des grossistes bien installés et qui sont connus à travers le monde avec des certifications de l’OMS pour nous permettre de les choisir’’. ‘’Les médicaments qui doivent être vendus au Sénégal doivent bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché délivrée par une commission d’experts qui comprend des pharmaciens, des professeurs d’universités qui se mettent ensemble’’ a-t-elle ajouté.
(Aps)
WALF FADJRI :
Enjeux citoyens des élections locales du 22 mars 2009
Le 22 mars 2009, les citoyens sénégalais devront s’exprimer pour élire les personnalités qui auront la charge de gérer leur localité pour une durée de cinq ans. Ils vont ainsi poser le premier acte de participation citoyenne à travers l’exercice d’un droit civil, le vote qui, même s’il ne s’agit pas d’une obligation, est un acte de haute portée démocratique et de responsabilité individuelle et collective.
Esquiver les tentatives de démobilisation
Malgré toutes les péripéties et ruses visant à distraire les populations de l’essentiel et à les détourner de leur sérénité nécessaire au suivi du scrutin, elles ne doivent pas, pour autant, se laisser démobiliser par ces pratiques machiavéliques qui consistent à provoquer des événements, simuler des querelles du genre fiabilité du fichier, discorde sur la liste de la mouvance majoritaire, report éventuel des élections…
Certains politiciens vont même jusqu'à tenter d’émousser l’ardeur des citoyens en essayant de coller une étiquette fausse aux listes initiées par des membres influents de la société civile. Une société civile maintenant plus que jamais consciente de son nécessaire engagement dans la gestion des affaires publiques. Ces politiciens qui montent une peur bleue à cette levée de bouclier de la part des populations, essaient de stigmatiser les nombreuses listes dites citoyennes qui sont plus le fruit d’une véritable prise de conscience et d’un ras-le-bol des populations face à la mauvaise gouvernance dont la plupart des collectivités locales du Sénégal sont victimes.
C’est d’ailleurs manquer de respect à ces courageux citoyens que de vouloir insinuer que l’émergence de mouvements citoyens organisés et farouchement décidés de passer à une vitesse supérieure du contrôle citoyen, n’est que des agissements manipulés par je ne sais qui ? Peine perdue, car tout ceci annonce plutôt le début d’une transition politique citoyenne pour l’émergence de la démocratie participative, pour combler les tares de la démocratie représentative des partis politiques.
Du contrôle citoyen à la transition politique citoyenne.
La plupart de ces listes citoyennes sont initiées par des regroupements d’associations et des identités remarquables qui ont exercé depuis un certain temps un véritable contrôle citoyen, en tentant le contrôle des conseillers locaux à partir desquels ils pourront impulser de nouvelles politiques et pratiques de bonne gouvernance locale. Ces citoyens, membres de la société civile, ont réussi à contourner les restrictions antidémocratiques du Code électoral en initiant des partenariats opportunistes, plus ou moins prudents avec des partis ou coalitions de partis. Le jeu en vaut la chandelle.
Pour exemple, nous évoquerons la liste And Defar Mbour initiée par des associations de la société civile mbouroise, dont certaines ont été pour beaucoup d’ailleurs à l’origine de la dissolution du Conseil municipal par le décret présidentiel le 2 mai 2008, et l’installation d’une délégation spéciale. Ces associations ont su dénoncer des cas de détournements de deniers publics, de malversations et de dilapidation du patrimoine foncier, avec des plaintes qui ont amené la présidence de la République à envoyer une mission de contrôle de l’Inspection générale d’Etat, dont le rapport a épinglé l’équipe de gestion en place.
Ces mêmes citoyens, aujourd’hui plus que déterminés à en découdre avec des politiciens véreux, de vieilles carapaces et de jeunes parvenus tordus, capables de toutes les bassesses possibles pour se frotter les mains sur le dos des citoyens, ont compris que leur mission n’est pas seulement de dénoncer, mais de contribuer à installer aux affaires les fils de leur localité les plus aptes, les plus dignes, les plus compétents et surtout les plus patriotes. Le comble de l’aberration dans le cas de Mbour est que la liste de la majorité sortante est composée des mêmes personnes qui ont été sanctionnées par le décret 2008/450. Une vraie hérésie !
C’est sans nul doute le même combat qui anime tous ces citoyens conscients de leur obligation morale d’accomplir leur devoir de participer à la régulation de leur groupe d’appartenance. Ce qui laisse croire que l’ère de la nouvelle citoyenneté est arrivée. Une nouvelle citoyenneté qui traduit l’envie de participer et d’être dirigé autrement.
Le triomphe de la nouvelle citoyenneté qui a la plénitude de son sens dans son expression au niveau des collectivités locales, est même un gage d’un grand changement qualitatif dans la gouvernance politique, économique et sociale de notre pays. Car en fait, comme l’a si bien théorisé Teilhard de Chardin, ‘tous ceux qui montent, convergent’.Ainsi, les différentes initiatives locales, en essaimant dans le triomphe, finiront forcément par enclencher un vaste mouvement national d’engagement citoyen pour le véritable changement auquel aspire le peuple sénégalais dans son ensemble. C’est à ce titre que nous nous réjouissons des expériences des communes de Gorée et de Ngor, mais également de certaines délégations spéciales qui, en quelques mois, ont réussi dans certaines localités à faire mieux que les conseils locaux en plus de cinq ans.
Pour reprendre le cas de la commune de Mbour, c’est un des leaders locaux du parti au pouvoir qui dit ceci dans une interview parue dans Le Matin du mardi 24 février 2009 : ‘En fait, l’équipe sortante ne faisait que se remplir les poches. Elle ne travaillait pas dans l’intérêt des populations. C’est bien connu. Sinon, on ne les aurait pas renvoyés (…) J’apprécie le travail de la délégation spéciale, ce qu’elle a réalisé en quatre mois, l’équipe sortante n’a même pas fait le dixième pendant 4 ans’. No comment ! Des expériences de bonnes pratiques qui nous montrent que c’est possible de changer notre quotidien en choisissant ceux qui vont nous diriger les cinq prochaines années.
Nous avons la profonde conviction que l’alternative citoyenne dans la gestion de nos cités est une possibilité ben réelle. La politique de décentralisation qui vise à donner aux collectivités locales des compétences propres et permettre aux populations d’élire leurs autorités, a été un acquis démocratique très propice à l’expression des populations à la base. Cependant, elle reste prise en otage par un manque de volonté de la part des pouvoirs centraux et par des élus locaux souvent carents en compétences et en vision politique et surtout par un déficit d’implication des populations au processus de prise de décision, notamment l’interdiction des candidatures indépendantes. Ce qui peut freiner la participation de citoyens à la gestion de leur localité et entamer sérieusement le processus démocratique. Car, en fait, la citoyenneté n’a de vraies valeurs que dans un espace démocratique garantissant à chacun une liberté, une justice équitable, une dignité personnelle, dans un cadre constitutionnel permettant un débat d’idées, une réforme des mentalités et des comportements.
La responsabilité de chaque citoyen est interpellée
Ces élections révèlent donc des enjeux vitaux et méritent que les populations se mobilisent massivement pour exprimer leur choix pour des hommes et des femmes suffisamment engagés pour leur localité. Car la politique est devenue une chose bien trop sérieuse, dans son pouvoir d’impacter notre vie, pour qu’on la laisse aux seuls politiciens. C’est une affaire de chacun d’entre nous et de tous en même temps. Personne ne doit se sentir exclu des processus de la démocratie représentative, car elle doit être accompagnée par une démocratie participative. C’est même cela la démocratie !
Malheureusement, beaucoup ne perçoivent pas ces enjeux parce que n’étant pas informés de leurs droits et rechignent à faire face à leurs devoirs. Certains intellectuels et cadres qui ont la responsabilité de défendre et de mobiliser le reste des populations, préfèrent le confort indécent des canapés moelleux de leurs salons, en face de l'écran plat, en train de deviser tranquillement au goût de l’’ataya’ ou je ne sais plus de quel autre dose d’avilissement. Ces gens ne sont pas responsables, ni conscients de leur devoir citoyen, encore moins des enjeux citoyens des élections locales. Alors qu’ils ont l’obligation morale de participer aux élections, d’organiser la mobilisation forte des citoyens jusqu'à défendre la transparence du scrutin.
Bien évidemment, cet engagement doit être rétribué par des résultats probants, à savoir l’élection de dignes représentants du peuple, des hommes et des femmes compétents et suffisamment engagés pour défendre et servir les intérêts des populations. Ce qui pose la question de la grille d’appréciation du conseiller à élire.
Quel profil de conseillers devons-nous élire ?
Le conseiller investi doit observer un certain nombre de règles et principes comportementaux précis à adopter et ceux à éviter dans le but d’intégrer la prise en compte des valeurs démocratiques, républicaines et citoyennes dans les actions et les décisions quotidiennes, contribuant à la réalisation des actions de bonne gouvernance et de développement local. Ceci dans un esprit et un engagement à protéger les intérêts des citoyens qu’il représente. Le conseiller digne de représenter les populations sénégalaises doit être en mesure de traduire en acte un certain nombre de valeurs et de vertus comme l’honnêteté, la probité, l’intégrité, et surtout la responsabilité et l’imputabilité ; et observer les règles de transparence. Il doit être un bon citoyen, au comportement exemplaire, assez bien implanté dans la localité et disponible à servir ses concitoyens.
Ce type de conseiller n’a pas besoin de distribuer des millions pour se faire élire. Car celui qui considère l’élection comme un investissement, a bien l’intention d’attendre un retour sur investissement et considérera les deniers publics comme les dividendes de ses actions. Nous devons bannir de nos comportements cette forme de corruption et d’achat de conscience qui ne fait que nous maintenir dans les méandres de la cupidité et de l’asservissement. Choisissez bien la meilleure liste pour votre localité. Surtout ne vous trompez pas car vous aurez à attendre encore cinq ans pour vous rectifier !
Elimane H. KANE Citoyen sénégalais à Mbour elihkane@gmail.com
Le régime de la magouille
(…) Le constat partagé est que toutes les élections organisées depuis 2000, sont entachées d’incohérences, d’irrégularités et d’incongruités. Les locales du 22 mars 2009 n’y échapperont pas, parce que leurs montages sont lourdement pipés et truqués. De facto, le Sénégal actuel n’est pas disposé à organiser des élections, mais plutôt des sélections, vu que son processus électoral est confronté à des contradictions, limites et ambiguïtés qui ne garantissent guère la régularité et la transparence d’un scrutin normal. Force est de constater que le Parti Etat-Pds et ses alliés, dans leur mince Coalition Sopi 2009, se manifestent par une détermination à décrédibiliser les acquis de notre processus électoral. Moult sont les griefs qui ne satisfont pas la plate-forme revendicative d’une démocratie citoyenne, participative et consensuelle.
D’abord, le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Cheikh Tidiane Sy, en tant que candidat à Saint-Louis et membre actif du Pds, tronque le jeu du scrutin, pis, il ne cautionne guère la tenue d’élections libres et incontestables. Il est juge et partie, organisateur et postulant. Or, pour une question de principes, tout ministre de l’Intérieur doit constituer un gage de sûreté et de transparence. Ensuite, notre Cena telle que configurée, n’est pas un organisme doté d'un caractère indépendant pour se décharger totalement de sa mission de superviser et de réguler le déroulement du scrutin. Elle ressemble à une coquille vide dépouillée de ses moyens juridiques et financiers pour observer et vérifier la régularité des élections.
Puis, le code électoral qui est la règle du jeu est instable et tripatouillée en fonction des calculs du Parti-Etat. Le nôtre qui découle d’un consensus large, a été modifié à deux mois des élections, violant ainsi un protocole de la Cedeao, proposée et ratifiée par le Sénégal. C'est-à-dire, l’interdiction de changer toute disposition électorale à six mois avant la tenue d’une élection.
Le fichier électoral constitue le maillon du contentieux électoral. Devenue électronique, sa confection doit respecter toutes les contraintes qu’impose l’informatique. Dans un pays comme le Sénégal où, finalement, il n'existe aucune base de données, l'informatisation du fichier électoral, pour être correcte, doit être précédée d'un recensement général transparent et crédible. La démocratie électronique exige la banalisation de l’accès du fichier. Surtout que notre fichier insécurisé n’a jamais été réellement fondu. Il contient des étrangers, des inscriptions multiples et fictives et un grand stock de morts.
A titre d’exemple, citons quelques cas flagrants parmi tant d’autres. Ibrahima Diakité et sa famille, de nationalité mauritanienne, sont inscrits dans la communauté rurale de Rosso Béthio, plus précisément à Ndiorno. Babacar Diop, est inscrit dans trois centres électoraux, Pikine, Amitié et Mbao. Le lieu de vote Ecole 02, de Kothiary, dans le département de Goudiry, qui n’existe pas. Le vieux Abdoulaye Dramé décédé en 2006 et pourtant qui a voté pour le Pds à Sédhiou, plus précisément dans le département de Bounkiling, dans le centre de Boghal Fololo. Et enfin le bureau 01 de Panal, dans la communauté rurale de Mboss, dans le Saloum, qui a été dépouillé sans procès-verbal, le Pds y a gagné avec 876 voix sur 876 inscrits sur 876 votants.
Ces défaillances parmi d’autres ont été possibles parce que, tout simplement, les nouvelles technologies déjouent facilement les données informatiques, biométriques, analogiques et numériques. Or, il a été prouvé, à plusieurs reprises, que notre fichier électoral manque ces données. En sus de ces magouilles électroniques, administratives et humaines, le Pds va réutiliser la fraude intellectuelle sous plusieurs aspects. Par exemple, berner un mandataire illettré de parti politique, en lui faisant signer un procès-verbal contenant des résultats inversés. Le Pds a beaucoup usé de cette pratique.
Ajoutons un autre exemple, qui s’est produit dans les coins les plus reculés du Sénégal où les populations qui sont ignorantes et n’ont pas accès à la télévision, de facto, ne connaissent point les candidats. Pour duper les populations, les responsables du Pds ont fait croire aux populations, que voter était un acte simple qui se limitait à mettre tout simplement le bulletin bleu avec un monsieur en ‘ndel’ et que la machine se chargerait du reste. Cela s’est passé dans plusieurs localités du pays, dont celui de Ndiagne dans la région de Louga, plus précisément le village de Patar, qui avait un penchant pour d’autres candidats et qui s’est retrouvé avec un vote massif à 100 % au candidat sortant. Ce mode de magouille a apporté beaucoup de voix au candidat Abdoulaye Wade.
Pour conclure, plusieurs manquements portent atteinte à notre démocratie entre guillemets. Des solides griefs entachent notre processus électoral. Le Sénégal rétrograde du régime du président Abdoulaye Wade n’est pas apte à organiser des élections libres et transparentes, parce que la fraude qui est le sport favori du Parti démocratique sénégalais, n’est pas verrouillée, mais ouverte, planifiée, organisée et cautionnée au sommet de l’Etat par le président Abdoulaye Wade (...)
Cheikh Sidiya DIOP Secrétaire général de la Ligue des masses dcheikhsidiya@gmail.com