Propositions alternatives de l'A.F.P
Le Sénégal assis sur une poudrière
A travers ces quelques lignes, je voudrais juste faire un diagnostic sans complaisance de la situation qui prévaut dans notre cher pays. En réalité, le Sénégal, comme bon nombre d’observateurs l’ont souligné, vit présentement sur une poudrière dont l’explosion entraînerait sans doute, une situation de chaos dont la traversée serait douloureuse car n’ayant jamais été prévue. Ce qui montrera l’incapacité de nos dirigeants à faire face à des situations nouvelles. Des signes annonciateurs de cette ébullition sont visibles, principalement, à Dakar. Le religieux en net progrès contrairement à la crédibilité des marabouts
Le fait religieux est sans conteste en constante évolution au Sénégal, comme partout ailleurs dans le monde. Un grand penseur prédisait il y a quelques années, que le 21e siècle serait celui du religieux. La religion a une valeur symbolique et sociale très prégnante dans notre pays. Les grands marabouts ont contribué à l’édification de la nation sénégalaise, en sacrifiant leur vie afin que les générations futures trouvent un avenir meilleur. Aujourd’hui, la situation est toute autre. En réalité, les marabouts naguère des références, des équilibres sociaux ont perdu de leurs prérogatives et de leur autonomie à la faveur de leur implication à la chose politique. Le régime en place n’a ménagé aucun effort pour «associer» ces hommes de foi à leurs manœuvres politiciennes. Il n’est nul besoin de citer des noms de marabouts politiques qui inscrivent leurs disciples dans un système obscurantiste, pour abuser de la fidélité et de la loyauté de ces derniers. Le dernier sommet de l’Organisation de la Conférence Islamique a été un temps fort de l’instrumentalisation des hommes de Dieu par des politiciens uniquement mus par leurs intérêts crypto-personnels. En faisant des lectures ostentatoires de Coran, les marabouts ont tour à tour prêché pour leur chapelle pour une rencontre où n’étaient présents que des Présidents, dont une partie n’est pas de confession musulmane. L’issue, tous les Sénégalais la connaissent : l’Etat a offert gracieusement avec l’argent du contribuable sénégalais, plus de 1400 billets d’avion et de l’argent liquide pour le petit pèlerinage à la Mecque. Les marabouts ont perdu de leur crédibilité, eux qui mobilisaient en des temps record, des foules monstres pour l’organisation d’événements religieux. Quel est le marabout qui parle en ce moment de la famine dans le monde rural ? Quel est le marabout qui dénonce les agissements de nos hommes politiques ? En réalité, ils ne le feront jamais, car ils sont de connivence avec les politiques. En effet, derrière chaque homme politique se cache un marabout qui lui sert de lobby auprès du président de la République qui n’est pas en reste, lui qui montre de façon ostentatoire, son appartenance à une confrérie très en vue. A la longue, cette situation conduirait les Sénégalais à reconnaître que les marabouts ne défendent jamais la cause des démunis, mais plutôt leur propre cause. Nous nous rappelons tous le différend entre les populations de Keur Massar et un grand marabout. De même qu’un autre différend qui a opposé les journalistes à un grand homme religieux, il y a quelques mois.
Aussi, nous assistons à une cacophonie ambiante chaque soir surtout dans les quartiers populaires de Dakar. Toute la semaine, des lectures et chants religieux meublent la nuit de braves Sénégalais ayant travaillé toute la journée pour apporter un peu joie dans leurs foyers, par les temps difficiles qui courent. Bénéficiant de la complicité et du soutien de l’Etat, ces marabouts ne s’inquiètent point d’empêcher de braves Dakarois de dormir tranquillement après des journées de labeur. Cette situation à la longue, pourrait créer des révoltes entre les chanteurs et les populations. Le Sénégalais est, de nature, très croyant et profondément religieux, mais de pareils faits ne favorisent guère l’épanouissement social et la quiétude des quartiers. Dieu n’a jamais dit dans le Coran qu’il faille empêcher les gens de dormir pour avoir des bienfaits. Au contraire, celui qui dérange son voisin en pouvant éviter cette situation ne récolte jamais de bienfaits de ses actions. Pour dire tout simplement, que les micros et autres hauts-parleurs peuvent être évités.
L’économie au bout de la faillite
Aujourd’hui, la crise mondiale est mise dans toutes les sauces. En effet, les pouvoirs publics se servent de cette crise pour justifier leurs politiques qui du reste, n’ont aucune logique si ce n’est l’enrichissement de leurs initiateurs. La crise en cours a fini de montrer l’incapacité de nos dirigeants à mettre en place des politiques pertinentes pour soulager les populations. D’ailleurs, cela ne les concerne pas, eux qui ont leurs enfants à l’étranger, des biens leur permettant de vivre toute leur vie sans avoir de soucis financiers. Les révélations du porte-parole du gouvernement sont encore dans toutes les mémoires: ce dernier a révélé à une télévision étrangère que les Sénégalais passent tout leur temps à manger, même le soir. Au lieu de trouver des solutions, il verse dans l’injure et la diffamation. Il devra dire aux Sénégalais que lui, en personne, n’a point de problèmes. Cependant, dire que les Sénégalais passent tout leur temps à manger alors que ces derniers peinent à avoir les trois repas quotidiens, relève tout simplement du mensonge et de la volonté de cacher la situation du Sénégal au monde. La Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance, nouvelle idée chère à Wade pourrait même ne pas voir jour. Notre cher président a la fâcheuse habitude de prendre pour réelles, des illusions. Combien de programmes a-t-il établi sans pour autant évaluer les phases terminales desdits programmes ? En réalité, Abdoulaye Wade se pose toujours les bonnes questions, mais n’a jamais les bonnes réponses. De plus, il a la critique facile. Ses critiques à l’encontre de la Fao sont toutes fraîches. Lui, oublie le budget faramineux de la Présidence de la République, alors que cette structure ne fait jamais d’investissements. Tout le budget est alloué au fonctionnement de son institution. En effet, plus de 40 milliards de francs Cfa sont à la disposition de Wade et de son palais, uniquement pour les affaires courantes.
La situation du Trésor public doit être très inquiétante à plus d’un titre. Nombreux sont les entrepreneurs sénégalais qui détiennent par devers eux des bons impayés. Cette situation pourrait entraîner la faillite financière desdits entrepreneurs. De nos jours, les appels d’offres des sociétés nationales ou de l’Etat sont tout simplement boycottés par les fournisseurs, qui peuvent rester de longs mois avant d’entrer dans leurs fonds. Qui reconnaissait, il y a de cela quelques mois, que le Sénégal dispose de ressources financières infinies qui ne demandent qu’à trouver des projets viables ?
Aujourd’hui, le tissu économique du pays est en pleine désintégration. Des entreprises traditionnelles continuent de plier bagages au profit des pays anglophones. Nestlé a délocalisé la production du lait au Ghana et bientôt celle des bouillons au Nigeria. Colgate Palmolive a fermé ses unités de production causant, de ce fait, des suppressions d’emploi. Nous avons en mémoire les licenciements record à Geodis Sénégal, la fermeture d’Africamer, et d’autres entreprises comme Getma, Maerks et Sdv qui vont procéder à des licenciements pour motif économique. Les conséquences seront un chômage galopant et la reprise de l’émigration clandestine. L’Etat du Sénégal, en manque de liquidités, cherche à vendre ses parts dans le capital de la Sonatel. Ce fleuron de l’économie sénégalaise connaîtra, très prochainement, des problèmes comme l’ex-Sonacos et les Ics que le régime en place a détruites et bradées.
Le culturel en panne réel
Le Sénégal culturel a cessé de rayonner sur l’Afrique. Ce pays, jadis la référence en matière de culture a perdu de sa grandeur et de son aura. Les différents ministres de la Culture de l’alternance n’ont jamais su mettre en valeur notre culture, pourtant très riche. Cela témoigne encore une fois du manque de vision de nos dirigeants. La biennale qui constituait un événement majeur, a du mal à s’organiser comme il se doit. Nous notons également l’inexistence de grands débats culturels dans nos télévisions qui ne proposent que des émissions musicales de moindre importance. Nos télévisions n’offrent point de programmes éducatifs et instructifs. Au contraire, elles «pervertissent» la jeunesse en leur proposant des «telenovelas» et des débats politiques de basse facture, où les invectives et autres injures sont monnaie courante. Il faut que nos chaînes de télévision arrêtent de copier les unes sur les autres, mais également les calomnies et les médisances.
Dans ce domaine, notre cher Président qui veut se substituer à notre culture en entier, ne fait que construire des monuments pour marquer son passage, à l’image de Saddam Hussein. Il ignore certainement que rien ne résiste au temps, ce temps qui nous voit naître, grandir et disparaître.
L’Education et l’Ecole en eaux troubles
L’école sénégalaise connaît les pages les plus sombres de son histoire du fait de l’incompétence de l’Etat et du manque de conscience des enseignants, le tout au détriment des élèves qui ne demandent qu’à étudier. L’école sénégalaise naguère citée et cotée perd aujourd’hui de sa grandeur, au point que les diplômes sénégalais vont perdre de leur reconnaissance dans les universités étrangères. Aucun niveau n’est épargné par les grèves intempestives. Le supérieur connaît toujours ses moments de mouvements ajoutés aux absences régulières des enseignants beaucoup plus intéressés par leurs indemnités et davantage prompts pour des voyages et autres colloques à l’international ou encore les heures supplémentaires dans des écoles et instituts privés. Le primaire et le secondaire se trouvent otages des enseignants qui ne pensent, en réalité, qu’à leurs intérêts personnels. Nous ne devons pas oublier que nos dirigeants ont tous leurs enfants dans les écoles prestigieuses du monde. Continuer sur cette lancée et dans ces mouvements d’humeur, ne servira qu’à tuer l’école sénégalaise et à hypothéquer l’avenir de nos propres enfants, nous qui n’avons pas les moyens d’envoyer nos enfants dans les plus grandes écoles du monde. Il convient de rappeler que toute cette situation est l’œuvre du Président Wade, lui qui a consenti des sacrifices énormes aux magistrats au détriment des autres corps administratifs. En voulant diviser pour mieux régner, il a créé des divergences partout, et ces divergences ne contribuent qu’à l’échauffement du climat social. Toutes les sections de l’administration de notre pays doivent être traitées de la même façon. Il doit être mis fin aux traitements de faveur particuliers pour les fonctionnaires, qui sont à même de légitimer les dérives du Président de par leurs postes et actions.
Le sport en plein naufrage
N’eût été la lutte, et encore heureusement, le sport sénégalais connaîtra un déclin retentissant. De Youssoupha Ndiaye à Issa Mbaye Samb en passant par Daouda Faye, le sport sénégalais n’a connu que des bas sous leur magistère. Et le président a continué à avoir confiance en ces mêmes personnes. En réalité, le sport n’a jamais intéressé Abdoulaye Wade. Il a snobé depuis longtemps le mouvement navétanes, qu’il a, finalement, reçu en grande pompe parce qu’il avait simplement besoin de la capacité de mobilisation et de persuasion de ces jeunes. Le football qui portait à bout de bras le sport sénégalais, a connu l’un des plus grands revers de son histoire. Et jusqu’à présent, aucune évaluation sérieuse n’a été faite de cette catastrophe. Le choix des hommes a toujours posé problème dans notre pays. Comment comprendre que le sport soit confié à Issa Mbaye Samb, lui qui a divisé le mouvement navétanes ! Daouda Faye, quant à lui, a toujours été l’homme des polémiques. Bacar Dia soit se rendre à l’évidence que les discours emphatiques n’ont pas leur sens dans le sport. Il s’agit là d’un secteur très pratique, où seulement les actions visibles permettent d’évaluer le passage d’un ministre. La lutte, malgré quelques petits couacs, continue de porter le sport sénégalais. Il faut rendre hommage à cette discipline et continuer d’aider les différents acteurs, eux qui parviennent à mobiliser des centaines de jeunes et forger en eux l’esprit de partage, du dépassement de soi et de la victoire. La situation de la lutte est assez particulière. Avec les promoteurs privés, l’Etat n’intervient que pour organiser et réguler le secteur avec le Cng. Ceci est salutaire à plus d’un titre. Si c’est l’Etat qui proposait les cachets aux lutteurs, cette discipline aurait, également, été en léthargie. La preuve est là, l’Etat n’est toujours pas parvenu à construire une arène nationale malgré les nombreuses demandes et requêtes des professionnels de la lutte.
L’urbanisation en désorganisation
Dakar fait sans doute partie des villes les plus sales, encombrées et polluées au monde. En même temps, elle fait partie des villes les plus chères. Dakar ne doit pas cette cherté aux infrastructures des WADE, mais plutôt à sa situation avancée dans la mer. Ce qui en fait l’un des endroits les plus recherchés. Là, également, les ministres du Tourisme n’ont toujours pas su mettre en place de réelles politiques tendant à promouvoir notre pays. Lors du dernier sommet de l’Oci en mars 2008, le ministre du tourisme a élaboré des maquettes et un Cd Rom de six minutes pour promouvoir la destination Sénégal. Quel abus de croire que six petites minutes pourront mettre en valeur le Sénégal ! Au lieu d’améliorer sérieusement la mobilité, les infrastructures de l’Anoci ont, en réalité, créé des goulots d’étranglement notamment au sortir de l’autoroute. Les multiples voies de cette autoroute déversent simultanément leurs lots de véhicules dans les ruelles des quartiers comme Patte d’Oie, Castors, Hann, Parcelles Assainies, Pikine, créant en même temps des bouchons monstrueux. Une ville qui se veut capitale africaine des affaires, se doit d’être un tantinet propre pour permettre aux touristes de respirer et marcher dans les rues en toute quiétude.
Les infrastructures routières si chères à notre président se voient contestées dans leur architecture. Il ne suffit pas d’être architecte pour être en désaccord avec la Corniche, qui sera dans un avenir proche, l’un des trajets les plus dangereux. L’échangeur Malick SY en direction de la zone industrielle a été construit de façon très anarchique, car ne permettant pas aux automobilistes d’avoir la possibilité de descendre directement sur l’Arsenal de la Marine. Les gens sont obligés de suivre la rue et de tourner à tout moment bloquant ainsi le passage aux autres véhicules.
Le régime de l’alternance a centralisé tous les investissements à Dakar, comme si le Sénégal se limitait seulement à sa capitale. Le reste du pays est confiné dans une pauvreté chronique, obligeant les paysans à rallier la grande ville, ce qui favorise la promiscuité, l’encombrement, le grand banditisme et tout ce qui va avec. Le président a promis aux Sénégalais de désencombrer Dakar après la Tabaski, suite aux mouvements d’humeur des marchands ambulants. Ce projet restera toujours dans les tiroirs, quand on sait que le régime a eu la frousse de sa vie pendant cette journée mémorable du 21 novembre 2007.
Le social et la morale en pleine crise
Jamais de mémoire de Sénégalais, notre pays n’a présenté une image aussi basse en termes de morale et d’éthique. Nos hommes politiques n’ont jamais été aussi faux et volages. Des personnes n’ont pas hésité à parler de prostitution politique pour caractériser le comportement de certains hommes politiques. Nous assistons à une dépravation des mœurs, le mot n’est pas trop fort. Il suffit seulement de voir comment les Sénégalaises s’habillent et la façon dont certains hommes se conduisent. Nous sommes tentés de dire que la morale est en perte de vitesse tellement les hommes s’en soucient peu. Ce qui compte par-dessus tout, c’est la réussite, à n’importe quel prix. Mêmes les marabouts participent à cette course effrénée vers la réussite. Aussi, les prisons sénégalaises sont pleines de pédophiles, d’assassins, de criminels de toute sorte.
La politique comme ascension sociale
La politique qui devait organiser la vie du pays, montre des signes très inquiétants depuis 2000. De combines politiciennes à manœuvres délibérées, le régime libéral a enlisé le pays dans un manque de démocratie sans précédent. Tout ce qu’Abdoulaye combattait, hier, est érigé aujourd’hui en règle, même pas en exception. Le Conseil de la République pour les Affaires économiques et sociales a été érigé, alors que Wade a convaincu les Sénégalais de son inutilité. Il en est de même pour le Sénat et l’augmentation du nombre de députés. Finalement, il donne raison au régime socialiste en reprenant aujourd’hui tout ce que ces gens ont fait. Il cherche à dissoudre les Collectivités locales, à prolonger le mandat du Président de cinq à sept ans, etc. Tous ceux qui cherchent une ascension professionnelle et sociale rapide, sont obligés de descendre dans l’arène politique et de crier partout où ils vont, la vision du chef de l’Etat alors que ce dernier manque même de visibilité. La corruption, le clientélisme, la gabegie, le non-respect de la parole donnée et les détournements sont érigés en règle dans notre cher pays.
Si la politique qui devait mettre de l’ordre dans la gestion du pays, favorise l’affairisme d’Etat et le manque d’éthique, il est aisé de comprendre la propension des Sénégalais vers l’argent facile.
Il est grand temps de se raviser et de revenir à une gestion saine du pays. Pour cela, le Président doit se départir de son manteau d’homme politique et se doit de travailler pour les Sénégalais et non une infime partie de la population. Il doit cultiver l’excellence chez nos dirigeants et ne point favoriser la médiocrité. Il doit se rappeler les propos d’un ancien président américain : «On peut tromper tout le temps une partie du temps, et tout le peuple une partie du temps, mais jamais tout le peuple tout le temps.» Sinon, gare à lui si le volcan se met à couler un jour, ou que la poudrière explose.
Bassirou NDAO
Ferloo.com : Mercredi 21 Mai 2008
Solutions de sortie de crise au Sénégal : Niasse propose la création d’un fonds d’ajustement structurel de 300 milliards
La création d’un fonds d’ajustement structurel de 300 milliards, la suppression d’agences nationales, la réduction du train de vie de l’Etat sont, entre autres, les mesures préconisées par le leader de l’Afp pour sortir de la crise économique.
Le Secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp) avait, il y a peu, vidé son carquois sur Me Abdoulaye Wade. Il a donné la preuve cette après-midi qu’il n’en avait pas fini avec celui qu’il accuse d’être le responsable de la morosité économique. « La santé chancelante de l’économie sénégalaise est la résultante d’une malgouvernance…", déclare Mouistapha Niasse.
Dans la trajectoire de sa récente sortie contre Wade, Niasse estime que le Président de la République méconnaît « les mécanismes et procédures qui servent de base à la maîtrise des dossiers prioritaires d’un Etat, dans la transparence, la sérénité, le détachement, l’objectivité, le sérieux, le savoir-faire et la compétence ».
« Les finances du Sénégal, aujourd’hui, sont au bord du gouffre, souligne le leader de l’Afp, qui, dans la foulée, fait le constat suivant : « Les Sénégalais le savent et en vivent les conséquences ; nos partenaires extérieurs et les bailleurs de fonds en confirment la réalité ; la cherté du coût de la vie, le poids de la fiscalité sur les citoyens, au moment où les tenants du pouvoir n’acceptent aucune limite dans les dépenses publiques ; déstabilisent le Sénégal ». Pourtant, se rappelle-t-il, « la sonnette d’alarme a été tirée depuis 2007, en indiquant que les grands travaux d’infrastructures routières concentrées à Dakar (...) ouvraient la voie à l’accroissement de la pauvreté des populations du Sénégal, à l’alourdissement de l’endettement des pouvoirs publics vis-à-vis du secteur privé (...) ».
Moustapha Niasse ne s’est pas seulement contenté de critiquer l’orientation politique de Me Wade, puisqu’il a proposé un certain nombre de mesures pour une sortie de crise dans un délai relativement court. C’est ainsi qu’il a prôné la création d’un fonds d’ajustement structurel de 300 milliards au moins, sur une période de trois ans qui sera alimenté par le prélèvement d’une partie de recettes douanières tirées des produits chimiques entrant au Sénégal, le prélèvement sur les recettes douanières provenant des produits alimentaires importés, et en affectant 50% de la dotation des crédits de carburant et de téléphone des ministères, de l’Assemblée nationale, du Sénat, et, évidemment, en commençant par la Présidence de la République et les services qui lui sont rattachés.
Par ailleurs, Niasse ajoute, entre autres mesures, "des réajustements budgétaires réalistes et opportuns (...) en mettant en mouvement les vraies priorités, avec, conséquemment et immédiatement, la réduction du train de vie de l’Etat et l’arrêt définitif des politiques de gabegie et de gaspillage des ressources nationales, la suspension du Conseil économique et social (ndlr : son retour est annoncé) la suppression de toutes les agences et que les missions qui leur sont assignées retournent dans les ministères dont relèvent les activités qu’elles sont censées mener, que les salaires des députés et des sénateurs soient revus et qu’un système de paiement d’indemnités de session puisse être étudié rapidement en attendant la suppression du Sénat...
AT/FC
Auteur: Ferloo.com
Ferloo.com : Mercredi 21 Mai 2008
Selon les responsables de Tekki : « L’urgence, c’est arrêter les gaspillages, la gabegie et réduire le train de vie de l’Etat ! »
Des voix s’élèvent de plus en plus pour alerter sur la forte tension qui pèse sur les finances publiques du pays, au point que l’on évoque à nouveau « l’ajustement structurel ». Et c’est pour s’opposer à ce fait que les leaders Mouvement Tekki mettent leurs cordes vocales à contribution. Selon les camarades de Mamadou Lamine Diallo : « Les Sénégalais ne veulent pas de l’ajustement structurel ».
« Les PAS (Plan d’ajustement structurel), comme les appelaient les Sénégalais, ont été vécus douloureusement pendant les décennies 80 et 90. Ils ont conduit au développement d’un secteur informel accueillant tout autant les jeunes citadins diplômés ou non et les jeunes ruraux chassés de la campagne ainsi que la création d’une caste de Sénégalais mal formée, ambitieuse, cultivant l’individualisme, à la recherche effrénée d’argent par n’importe quel moyen, et soucieuse d’asseoir sa dictature sur les citoyens en manipulant les institutions à travers un clientélisme politique accentué », pensent les responsables de Tekki.
A les en croire : « L’accumulation des déficits par le gouvernement, à cause des dépenses improductives et de prestige, risque de nous ramener à ces tristes plans. Dès lors, il est plus que nécessaire et urgent d’accentuer la mobilisation citoyenne des Sénégalais, d’ici et de la diaspora, pour éviter aux populations un nouveau programme d’ajustement et imposer au gouvernement un plan d’urgence sérieux ».
Aux yeux du bureau national de Tekki qui fait du vocable Urgence, un leitmotiv : « L’urgence, ce n’est pas déposséder les braves paysans de leurs terres pour produire des biocarburants avec des paysans du dimanche ! L’urgence, ce n’est pas s’attaquer au secteur informel ! L’urgence ce n’est pas brader la Sonatel ! L’urgence, c’est arrêter les gaspillages et la gabegie et réduire le train de vie de l’Etat ! L’urgence, c’est engager des programmes à même d’augmenter les revenus des ruraux et de moderniser le secteur informel ! L’urgence, créer des pôles régionaux de développement pour un accès équitable de tous les citoyens aux ressources du pays ! L’urgence, c’est sauver l’école sénégalaise en soutenant les enseignants, les élèves et les parents inquiets ! L’urgence, c’est rendre les hôpitaux publics performants et assurer l’accès aux soins de santé ! L’urgence, c’est supprimer le Sénat et l’Anoci, redimensionner les institutions, assurer l’indépendance, la crédibilité et l’équité de la justice ! L’urgence, c’est respecter la Constitution et arrêter de la retailler unilatéralement et à tout va ! L’urgence, c’est l’émergence citoyenne avec des institutions crédibles pour lutter contre l’inflation et la crise alimentaire ! »
AD/FC
Auteur: Ferloo.com
Nettali: Mardi 20 Mai 2008
TRANSPORT EN COMMUN- HAUSSE DES TARIFS : Les usagers déboursent 20 % de plus.
NETTALI – Comme annoncé, le gouvernement et les transporteurs ont revu à la hausse les tarifs de transport en commun. Au grand désarroi des usagers.
Le gouvernement et les syndicats de transporteurs se sont accordés sur une hausse de 20 % sur les tarifs de transport en commun, selon la Rfm. Les nouveaux prix entre en vigueur vendredi prochain.
Ce réajustement survient après l’augmentation ce week-end du coût du litre du gasoil ( + 59 francs Cfa) et de l’essence super (+36 francs Cfa). Mais, du côté des organisations de transporteurs, cette la réévaluation des tarifs concernerait une précédente hausse des hydrocarbures. « On va retaper sur la table pour une nouvelle tarification », avait averti lundi sur WalfTV le porte-parole des transporteurs, Gora Khouma.
Cependant, cette surcharge dans le pouvoir d’achat des Sénégalais n’agrée pas du tout les associations de consommateurs. Le patron de l’Ascosen, Momar Ndao l’a fait vivement savoir exigeant avant tout des pourparlers auxquels seront associés les responsables consuméristes.
Auteur: Nettali
African Global News : Mercredi 21 Mai 2008
Au secours, les ténèbres reviennent !
Depuis une dizaine de jours, la Senelec a renoué avec les coupures de courant. Le retour des ténèbres donc. Évidemment, comme à son habitude, les responsables de la Senelec, encore moins le ministre de l’Energie n’ont daigné informer les citoyens, les clients-vache-à -lait, du pourquoi de cette nouvelle situation.Qui du reste est du déjà-vu. Tellement vue et vécue.
Et quand cela survient au moment méme où le FMI et l’Etat du Sénégal croisent le fer sur l’état de santé du pays, on ne se pose plus la question de savoir qui a tort ou raison.
Nous, pauvres citoyens, nous vivons les affres d’une crise budgétaire qu’on refuse de reconnaître. Comme l’existence de la famine dans le pays…
La Goana et autre présidence "honoraire" de l’internationale libérale ne pourront cacher le mal être des populations. Le coup de gueule contre l’opposition et ses assises nationales, les dissertations sur l’Afrique, les dédicaces de livres sur commande avec le déplacement de la quasi-totalité de la République à Paris, tout cela ne pourra pas effacer d’un trait de craie du "Maître" notre mal vivre.
Comme d’habitude, on saupoudre les difficultés du pays de quelques mesurettes. 10 milliards pour le monde paysan- Des voies autorisées ont fait leurs calculs : c’est entre 2kg et 16kg de riz (ou de mil) pour les familles selon leur taille. Plus graves, beaucoup de nos populations rurales n’ont pas encore vu la couleur de cette aide. Du reste, personne ne sait ce qu’est devenue la mesure concernant la réduction du salaire du président de la République, de l’Assemblée nationale, du Sénat, etc… Evidemment, c’était si peu significatif qu’on a pas intérêt à « communiquer » là-dessus. Mais il y a une question dont nous attendons la réponse : Est –il vrai que les coupures de courant actuelles sont liées à une absence de liquidités et non à des problèmes techniques ?
Auteur: Demba NDIAYE
WalFadjri : Mercredi 21 Mai 2008
Les fonctionnaires internationaux sénégalais se livrent au déballage : Comment Wade à torpillé les candidatures d'Ibrahima Fall, de Moussa Touré...
‘Le Sénégal n’est pas à jour de ses cotisations au sein de plusieurs organismes régionaux et internationaux depuis 2006. Il est privé désormais de parole au secrétariat général des Acp (Afrique Caraïbes Pacifique) à Bruxelles. Jacques Diouf n’a jamais été le candidat de Me Wade’. Ce sont entre autres révélations faites par les fonctionnaires internationaux sénégalais. Face aux attaques répétées, essuyées disent-ils, depuis 2000, ces fonctionnaires internationaux ont décidé de riposter contre le régime libéral et son chef, Me Abdoulaye Wade qu’ils identifient à leur ‘ennemi’. Assurant qu’’à la guerre comme à la guerre’, certains d’entre eux déclarent qu’ils rendront désormais coup sur coup. Le pouvoir libéral au Sénégal s’offre un front supplémentaire. Cette fois au sein de sa diaspora de fonctionnaires internationaux.
(Correspondant permanent à Paris) - Les dernières sorties du chef de l’Etat sénégalais, Me Abdoulaye Wade à l’encontre de Jacques Diouf et de son organisme, la Fao sont-elles la goutte d’eau qui fait déborder le vase ?
Inquiétude, tristesse et colère semblent en effet être les sentiments les mieux partagés par les fonctionnaires internationaux sénégalais disséminés à travers le monde. Vont-ils ainsi passer outre leur devoir de réserve ? Va-t-on vers un ‘xawi sutura’ (déballage des secrets, traduction approximative de l’auteur) de l’Etat et de ses dirigeants actuels ? Tout porte à le croire, si des ‘sapeurs pompiers’ n’éteignent pas le feu avant qu’il ne consume tout sur son passage. Grâce à leur position, ils sont à un niveau d’information que seule l’obligation de réserve les empêche jusqu’ici de divulguer avec tous les risques de voir une gouvernance mise à nu.
Ils sont très offusqués par ce qui passe à leurs yeux comme une tentative non déguisée de ‘liquidation’ de leur collègue Jacques Diouf de la part du président sénégalais. Selon eux, ‘le président Wade sait parfaitement que sa voix est epsilon, même pour susciter un quelconque débat au sein de la Fao qui regroupe 190 pays, a fortiori d’amener à la suppression de l’organisation internationale. En s’en prenant ainsi à l’organisme, il a cherché simplement à discréditer son propre compatriote’, martèlent-ils. Ils ressassent les griefs à l’encontre d’un pouvoir qui, disent-ils, ne leur fait point cadeau depuis 2000.
Retard de cotisation et sanctions
Les comptes du pays dans les livres des organisations régionales et internationales dont il est membre sous la rubrique cotisation obligatoire sont au rouge. Depuis 2006, confient les mêmes sources, le Sénégal n’est pas à jour de ses cotisations. Qu’il s’agisse de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest et/ou des Acp. Une situation qui entraîne déjà des sanctions ‘diplomatiques’ notamment au niveau des Acp où l’ambassade sénégalaise à Bruxelles ne reçoit plus de documents de l’organisation. Ce qui n’est que la première étape de la gamme des sanctions qui vont crescendo. Le Sénégal s’étant mis dans le régime des sanctions progressives en ne cotisant pas depuis 2006, voit son représentant privé de parole au comité des ambassadeurs. Pis, aucun de ses ressortissants ne peut être recruté au niveau du Secrétariat des Acp tant qu’il ne serait pas mis à jour de ses cotisations. Et si la situation persiste, son ministre ‘compétent’, celui du Commerce notamment ne sera pas de la partie au prochain Conseil des ministres des Acp, parce qu’il ne sera tout bonnement pas invité. Coup dur pour la diplomatie et l’image du pays.
Que dire maintenant des reversements Cedeao au Sénégal ? Dans quels comptes ont-ils atterri ? De toutes ces questions gérées jusqu’ici à l’insu de l’opinion publique, des fonctionnaires internationaux promettent des révélations croustillantes. Le grand déballage pour nombre de dossiers ?
Du torpillage de la candidature de Ibrahima Fall à la tentative de liquidation de Jacques Diouf
Ibrahima Fall, l’ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères sous Abdou Diouf, avait été pressenti par le président… Obasanjo du Nigeria en 2001 pour conduire les destinées du secrétariat général de l’Organisation de l’unité africaine en pleine mutation pour devenir l’Union africaine dès 2002 à Maputo, au Mozambique. Le Sénégal de Me Wade contre mauvaise fortune, bon cœur de mener la campagne. Mais, révèlent les mêmes sources, ‘à un mois du sommet, le président de la République fait retirer la candidature en arguant que les Marocains bien qu’ayant quitté l’Oua depuis longtemps, n’étaient pas favorable à la candidature d’Ibrahima Fall qu’ils considéraient comme quelqu’un qui avait pris fait et cause pour les thèses sahraouies. C’est ainsi que l’Ivoirien Amara Essy hérita finalement du poste qu’il céda en 2002 à l’ancien président malien, Alpha Omar Konaré qui devint ainsi le premier président de la Commission de l’Union africaine’. Entre-temps, se désolent les mêmes sources, la candidature d’Ibrahima Fall était torpillée sans autre forme de procès.
Moussa Touré, l’ancien président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), fit ensuite les frais du désintérêt du président Wade pour toute candidature sénégalaise qu’il n’a pas suscitée lui-même. N’étant pas présenté par son pays, il cède sa place au Malien Soumaïla Cissé au sommet de Niamey, malgré les demandes insistantes de tous les autres présidents membres de l’Uemoa. Une première au sein de cette organisation qui voyait par un arrangement non écrit, mais respecté par tous les pays membres, sa présidence toujours confiée à un Sénégalais. Qui avait dit qu’Abdou Diouf n’était pas son candidat ? Qu’il n’était pas son sergent recruteur ?
Pestant plus fort, les mêmes sources d’informer sur le fait que ‘l’élection de Jacques Diouf à la tête de la Fao en 1993 ainsi que sa reconduction ne doivent en rien à la diplomatie libérale’. Treize ambassadeurs et haut fonctionnaires dont un seul, Alioune Sène nous a quitté depuis, ‘ont fait le lobbying. Parmi ces personnalités de l’époque, les ambassadeurs et haut fonctionnaires Falilou Kane, Pape Abdou Cissé, Moustapha Cissé, Fodé Seck, Amadou Diop, Baba Dioum, Aly Diaw, Kéba Birane Cissé, Moustapha Niasse, Robert Sagna…’ Il est donc inexact d’assurer que le pouvoir libéral a aidé à la réélection de Jacques Diouf.
Selon les mêmes sources, depuis 2000, les Sénégalais peinent à trouver poste au sein des organisations internationales. ‘Toutes les candidatures sont torpillées. Ceux qui sont en poste ne sont plus en sécurité, car ils peuvent être vilipendés par leur propre pays’, avancent-ils. Et d’ajouter ‘que le mauvais procès fait à l’Ascena, cet autre instrument d’intégration’, n’arrange pas les choses. Au niveau de l’Union africaine, malgré le fait que leur pays a largement contribué à l’élaboration de la charte et des textes fondateurs, il est encore sans commissaire à la commission africaine. Aucun de ses candidats, candidates plutôt n’a jusqu’ici été admis.
Auteur: Moustapha BARRY
Lobservateur : Mercredi 21 Mai 2008
PLAFONNEMENT DES DÉPENSES COURANTES À MOINS 12% DU BUDGET ANNUEL NATIONAL : Hadjibou Soumaré impose une diète aux ministres
L’ajustement des finances publiques a démarré au Sénégal. Il va toucher de plein fouet les ministères. C’est ce qu’on peut dire à la suite de la circulaire sortie par le Premier ministre demandant aux ministres de réduire les autorisations d’engagement des dépenses courantes en biens et services, mais surtout de plafonner leurs dépenses. Un taux inférieur ou égal à 12 % est avancé, comme cela a été le cas en 2007.
L’explosion du prix du baril de pétrole, qui a battu tous ses records historiques et qui poursuit sa montée avec une cotation de plus de 128 $ à la date d’hier, a entraîné l’inflation généralisée, avec comme corollaire l’augmentation des coûts de tous les facteurs de production et les prix des produits alimentaires de première nécessité. Créant une conjoncture particulière dans le monde et au Sénégal en particulier. Face à cette situation, Hadjibou Soumaré, Premier ministre du Sénégal a décidé d’employer les méthodes fortes. Et il a signé une circulaire en date du 19 mai, destinée aux ministres d’Etat, aux ministres délégués et ministres conseillers… Le Pm leur a demandé «de réduire les autorisations d’engagement de dépense et de plafonner les dépenses courantes en biens et services au niveau des ministères». Non sans préciser que les ministères qui œuvrent dans le social, c’est-à-dire l’éducation, la santé et l’hydraulique rurale, ne sont pas concernés par ces mesures. Le Pm va laisser le soin aux experts du ministère des finances d’étudier la répartition du budget annuel national des dépenses courantes en bien et service. Et d’après des sources basées du côté du ministère de l’économie et des finances, tout porte à croire que les 12%, qui ont été de mise l’année dernière, risquent d’être reconduits, s’ils ne sont pas réduits.
Cette décision émane du Président Wade. Le président de la République a demandé au gouvernement de trouver de l’argent pour «maintenir les subventions, destinées à alléger les effets de la crise sur les ménages les plus défavorisées». En plus de ce plafonnement des dépenses courantes en biens et services, qui n’ont rien à voir avec les dépenses d’investissement et de personnel laissées comme telles, M. Soumaré a pris d’autres décisions. Il demande «la baisse des impôts sur les salaires, la suppression de certains droits et taxes sur certains produits de première nécessité aux ministères concernés par ces décisions».
Priorité aux factures impayées de 2007
Dans la circulaire, M. Soumaré a aussi demandé aux ministères de privilégier dans leur budget de fonctionnement le règlement des factures impayées de l’année dernière. L’année dernière, après avoir sorti une circulaire pour demander aux ministères de ne consommer que 12% de leur budget annuel des dépenses courantes en biens et services, le Pm a fait bloquer tous les crédits au ministère du budget en août 2007. Faisant augmenter la dette intérieure. L’histoire se répète. Mais le Pm demande aux ministères de régler ces notes. Mais surtout d’éviter de violer les limites fixées par le ministre du budget. Et le système intégré de gestion des finances publiques (Sig-fip) va intégrer ces décisions pour mieux contrôler les dépenses publiques.
Auteur: Latir MANE
NIASSE FAIT LE PROCÈS DU RÉGIME DE L’ALTERNANCE «Wade manque de transparence, d’une dose de sérénité et de la compétence»
Article Par Abdoul Magib Gaye (Stagiaire),
Paru le Mercredi 21 Mai 2008
Le leader de l’Alliance des forces du progrès (Afp), Moustapha Niasse est revenu hier sur la situation de précarité et de famine générale qui secoue le Sénégal. Profitant de l’occasion pour faire le procès du régime de Wade, qu’il qualifie «d’incompétent et de «lion» qui dévore tout sur son passage». Niasse n’a pas manqué d’évoquer les dérives libérales, marquées par les attaques contre la Fao et l’Asecna, la privatisation de la Sonatel et le projet Goana de Me Wade. Et pour finir, il a fait des propositions de solutions pour tirer le pays de cette situation de marasme économique.
Après sa sortie d’avant-hier à son fief de kër Madiabel, sur les cours diplomatiques dispensés à Me Wade pour la bonne tenue du conseil des ministres, Moustapha Niasse a récidivé hier face à la presse à son siège à Dakar. Le leader de l’Afp n’a pas mis de gang pour tirer sur le régime libéral et particulièrement sur les dérives de Me Wade. Il l’a qualifié de dirigeant qui manque de «transparence, d’une dose de sérénité et par-dessus le marché de compétence». Niasse toujours égal à lui-même ne s’est pas empressé pour décrire la situation catastrophique que traversent les populations avec la flambée des prix des denrées de première nécessité et du coût de la vie qui ne cesse de grimper. Niasse se dit convaincu que cette situation est le fruit d’une politique «gabegique» du pouvoir en place. «Le Sénégal est traversé par une santé chancelante de son économie par la mal gouvernance dont la responsabilité incombe exclusivement à Me Wade par la façon dont il gère le pays, par son absence de vision et d’ambition, par sa méconnaissance des mécanismes et procédures qui servent de base à la maîtrise des dossiers prioritaires d’un État dans la transparence, la sérénité, le détachement, l’objectivité, le sérieux le savoir-faire et la compétence» argue-t-il. Le responsable de l’Afp est revenu sur les attaques de Wade contre Jacques Diouf de la Fao. Signalant l’excellent travail abattu par ce dernier. Moustapha Niasse n’a pas manqué de se prononcer sur le retrait du Sénégal de L’Asecna fomenté par Wade et ses partisans. «Ce chef d’État tente d’affaiblir l’Asecna par des subterfuges que ne reconnait ni le droit international ni l’accord de Tananarive instituant cette agence…». Sur la question de la privatisation de la Sonatel, Niasse se sent offusqué en le qualifiant d’acte grave car c’est l’entreprise phare du Sénégal avec des dividendes de l’ordre de 25 milliards. Concernant la Goana, c’est avec de l’ironie que le leader de L’Afp l’a abordée notamment la question des «3 millions de Tonnes de manioc annoncées par l’illustre promoteur du projet, comment les Sénégalais comptent le bouffer… ». Pour ramener la situation à la normale, Moustapha Niass propose des solutions qui s’expriment par un réajustement budgétaire, par la création d’un fond d’ajustement structurel de 300 milliards pour une période de 3 ans, par la suppression d’agences dans l’espace public, et enfin par la suppression du salaire des ministres députés et sénateurs. M. Niasse a terminé son propos par la clarification de la tenue des assises nationales, dans le courant du mois de juin, «avec ou sans le pouvoir».
CONF’DE PRESSE / SORTIE - Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Afp face aux journalistes : «Les travaux de l’Oci ont alourdi l’endettement de l’Etat»
Le leader de l’Alliance des forces du progrès (Afp) n’a pas ménagé Wade et sa manière de gérer les affaires du pays. Face à la presse, hier, et dans un ton parfois teinté d’ironie, Moustapha Niasse a passé en revue l’actualité nationale, tout en proposant des sorties de crise qui, selon lui, auront des effets positifs au bout de quelques mois d’application.
«(...) Les hausses successives et surprenantes du prix du carburant avant-hier et hier (dimanche et lundi : Ndlr) et certainement après demain (ce jeudi : Ndlr), décidées en catimini généralement après minuit, quand tout le monde est censé dormir annoncé à 2 heures du matin avant que les gens ne se réveillent, ne peuvent trouver aucune justification dans la seule tendance à l’envolée des prix du brut. (…) Pourquoi des pays africains de la zone de l’Afrique de l’Ouest, qui n’ont pas d’accès à un port, arrivent-ils à maîtriser le rythme de la spirale inflationniste qui a conduit aux prix que nous connaissons actuellement pour ce qui concerne les hydro-carburants ?
Evidemment, les usagers sénégalais vont encore une fois en payer les conséquences avec la hausse immédiate des tarifs de transport. Les organismes des Transports publics ont annoncé pour demain (aujourd’hui : Ndlr) ou après-demain que les prix des transports urbains comme interurbains vont être augmentés. Il y a exactement un an, à l’occasion du 8e anniversaire de la Déclaration du 16 juin 1999, qui a été à l’origine de la création de l’Afp (Alliance des forces du progrès), j’ai tiré solennellement sur la sonnette d’alarme, et j’indiquais alors que les grands travaux d’infrastructures routières concentrées dans la ville de Dakar -encore que je ne conteste pas que Dakar a le droit de recevoir des infrastructures- dans la zone jouxtant l’océan atlantique et sur la Vdn, allaient ouvrir la voie à l’alourdissement de l’endettement des pouvoirs publics vis-à-vis du secteur privé, -le représentant du Fmi (Fonds monétaire international) l’a dit avant-hier (Voir l’édition du Quotidien de vendredi dernier : Ndlr), à la pauvreté de la population à Dakar, comme à l’intérieur du pays. (Ces travaux) allaient alourdir l’endettement de l’Etat vis-à-vis des sociétés de bâtiments et travaux publics, et l’impact de ces infrastructures ne réglerait pas la question de la mobilité urbaine. Bien au contraire, à part quelques privilégiés de circulation pour les riverains, pour aller à l’aéroport, il n’y a, pour le moment, aucun autre impact, sans compter les nuisances et les gênes que subissent les usagers (….) Tout simplement parce que les études techniques nécessaires n’avaient pas été entreprises à temps par les spécialistes des travaux publics.»
OCI ET GOANA
«Par ailleurs, (…) pendant près de trois années, l’avenir du Sénégal était suspendu à la tenue annoncée à grand bruit du sommet de l’Oci. Ce sommet, et nous l’avions rappelé en son temps, ne pouvait pas être, et n’a été effectivement qu’une rencontre de chefs d’Etat et de gouvernement. (…) Je ne perdrai pas du temps à évoquer la nouvelle trouvaille qui porte le nom pharaonique de Goana (Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance) comme si on allait à la guerre, (…) de toute façon, je ne crois pas du tout à la Goana. Ce qui est sûr, c’est qu’elle ne se réalisera pas. Je le dis aujourd’hui, 20 mai 2008. La Goana ne se réalisera jamais avec Wade. Et dans quatre mois, on verra. (...) Le démantèlement de la filière arachidière, qui n’est pas prévue dans cette Goana, été complètement oublié. La chimère des projets de M. Abdoulaye Wade a l’ambition de faire oublier aux Sénégalais (…) une situation dont les effets pervers et multiples sont encore présents drastiquement dans les zones rurales.
J’ai entendu dire dans les radios avant-hier (dimanche) que Keur Madiabel a reçu le riz. Oui, à Keur Madiabel, les populations ont reçu 1,200 Kg de riz par personne. Je dis que les 2 kg de riz, alloués par personne dans les zones rurales, depuis quelques semaines, et qui proviennent, semble-t-il, des dix milliards annoncés en faveur des paysans, feraient sourire, si le pays ne se trouvait dans une situation de famine, qui est vraie, réelle, visible, que l’on peut toucher et que l’on ne peut pas nier ; sauf, ceux qui n’ont pas faim et qui disent qu’il n’y a pas famine. Il convient de rappeler, à cet égard, que le tunnel de moins de 300 mètres à Soumbédioune a aussi coûté 10 milliards, c’est-à-dire le même montant alloué à tous les paysans du Sénégal. Je voudrai aussi rappeler les travaux de réalisation d’un Monument dit de la «Renaissance africaine» avec cette statue de 52 mètres avec un bébé de 6 mètres. Cette statue aussi va coûter 10 milliards. Dix milliards pour le tunnel, dix milliards pour la statue, si on avait (donné) ça aux paysans, ce serait mieux. Depuis quelques jours d’ailleurs, une intervention faite par un représentant à Dakar des institutions de Bretton Woods a déclenché un séisme psychologique dans le cerveau des gouvernants du Sénégal. Les démentis sont venus et se sont succédé ; les mises au point sont venues et le tout pour dire pourtant la même chose : ça ne va pas. Même ceux qui formulent des démentis, font des mises au point reconnaissent qu’il y a problèmes. Ils parlent en disant «mais…», le «mais», c’est pour eux, ce n’est pas pour le peuple. (…) Nous souffrons de mal gouvernance (…) et la responsabilité incombe exclusivement à Abdoulaye Wade, par la façon dont il gère le Sénégal depuis 8 ans, par son absence totale de vision et d’ambition pour le Sénégal, par sa méconnaissance des mécanismes et des procédures qui sont à la base de toute maîtrise des dossiers prioritaires de tout Etat, parce qu’il est incapable de transparence. Il n’aime pas la transparence, la sérénité, le détachement ; il a horreur de l’objectivité. Il a un problème avec le sérieux ; il tourne le dos au savoir-faire et ignore la compétence. Il lui manque cette dose indispensable de générosité envers le peuple. (…) Nous, nous refusons d’attaquer Abdoulaye Wade ; nous ne gérons pas l’individu, mais nous gérons l’homme politique et le militant politique à travers les actes qu’il pose et ses actions, mais sa personne ne nous intéresse pas.»
WADE ET SES ATTAQUES CONTRE LES INSTITUTIONS AFRICAINES ET INTERNATIONALES
«(…) Un chef d’Etat en arrive, en effet, à s’attaquer successivement, et en l’espace de quelques mois, voire de quelques semaines, au fonctionnement de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), en s’insurgeant contre le fait que les autorités de la banque aient refusé que ses fonds soient donnés à certains Etats qui en ont besoin, en s’attaquant à la Bceao, sous ce chapitre-là, alors qu’il ne s’agit pas de fonds destinés à financer des budgets nationaux, mais pour garantir les équilibres nécessaires entre le franc Cfa et l’Euro, franc garanti par la banque de France. Et quand il (Wade) s’attaque à cette banque centrale, sans succès d’ailleurs, il a eu une petite réponse d’un agent subalterne de la Bceao pour que le débat soit clos sur cette question-là. Il s’attaque aux statuts politiques, juridiques des fonds de cette institution (…) Le chef d’Etat s’attaque à la Fao. C’est le 8 novembre 1993, de 9 h du matin à 19 h, après 7 tours de scrutin que Jacques Diouf a battu le Chili ; c’est le Sénégal et le Chili qui étaient les derniers parmi les 17 candidats qui étaient là. Alors dites-moi, le 8 novembre 1993, où était Wade (Abdoulaye) ? Pour faire élire Jacques Diouf, où il était ? Quant à la réélection de Jacques Diouf, l’épreuve la plus difficile, c’est la première élection ; le mandat du Directeur général de la Fao est de 7 ans. Au bout de son mandat, s’il a fait un travail apprécié par les pays membres, sa réélection est automatique ; quand il n’a pas réussi, lui-même s’en va. Alors, il a aidé Jacques Diouf, pour se faire réélire automatiquement ? Quelle aide ? Pour la deuxième élection, le pays ne présente pas la candidature de l’individu ; c’est l’individu lui-même qui présente sa candidature et on vote. Jacques Diouf n’a pas eu d’adversaires, mais c’est quand même, Wade qui l’a fait réélire ! Quand on s’attaque à l’Asecna qui regroupe 17 Etats et la France, qui gère l’espace aérien de tous ces pays-là et dont le siège est ici à Dakar, franchement, j’allais presque dire qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Le Sénégal a le droit de réclamer qu’il lui soit rétrocédé certains droits prévus par l’Accord de Tananarive, sur les équipements aéroportuaires et sur les recettes. Même sans cela, dans l’Accord qui règle le fonctionnement de l’Asecna, il y a une part des recettes qui revient à chacun des membres. Mais les Etats membres ont le droit -d’autres l’ont fait avant le Sénégal- de réclamer certaines prérogatives sur certains aspects de la gestion de leurs aéroports nationaux. (…) Seulement, il faut le faire dans la discipline. (….) Quand j’ai entendu que le Sénégal va quitter l’Asecna, j’ai dit : «Ce n’est pas vrai ; le Sénégal ne peut pas quitter l’Asecna. Qui va gérer notre espace aérien ?» Le Madagascar avait quitté l’Asecna, mais est revenu.»
PRIVATISATIONS CONTESTEES Et CONTROVERSEES «La privatisation contestée et controversée du Port de Dakar n’est pas encore achevée. Voilà que ceux qui se trouvent à la tête de l’Etat, toujours sous la férule de Me Abdoulaye Wade, s’entêtent, les yeux fermés, mais certainement pas sans raison, dans un processus opaque, nébuleux, ténébreux, incompréhensible, de privatisation des actions, qui appartiennent aux Sénégalais, dans le capital de la Sonatel. Ils disent qu’ils vont les vendre (….) De quoi s’agit-il ? Chaque année, grâce à ses actions, l’Etat du Sénégal engrange 25 milliards de dividendes. La Sonatel verse à l’Etat 25 milliards comme étant sa part des dividendes sur les bénéfices réalisés. Vouloir céder à des privés un tel patrimoine est un acte grave au moment où on parle de difficultés financières. (…) Et ce ne sont pas seulement les employés de la Sonatel qui sont concernés par une telle opération, mais c’est tout le peuple. Et aucune banque étrangère ou nationale, voulant servir de cheval de Troie, quelles que soient les capacités financières de cette banque, son envergure nationale ou internationale et de renom, n’a le droit de se faire le complice d’une telle forfaiture. Défendons ce qui nous appartient ! Nous refusons que la Sonatel soit vendue à un Sénégalais, à une Sénégalaise à la place du peuple et du Trésor public. Et aucun Sénégalais, quel que soit son rang et sa position dans la nomenclature politique ou économique ne saurait s’arroger le droit de commettre un tel acte à son profit, au profit d’un allié ou d’un parent, pour être plus clair, au profit d’un partenaire quel qu’il soit, en aliénant, de façon aussi irresponsable, un élément important parmi d’autres du patrimoine sénégalais. Nous devons tous demeurés vigilants.»
FRONT SIGGIL SENEGAAL
«(…) Des mesures s’imposent très rapidement parce que la situation générale du Sénégal se dégrade de jour en jour. (….)
Il est temps d’arrêter les querelles. Il y en a trop. Ces querelles n’intéressent pas les Sénégalais qui ont d’autres priorités. Il est vrai que lorsque des provocations se multiplient, que des affabulations prolifèrent, lorsque les mensonges se répètent et se répandent, tout citoyen sénégalais a le droit et même le devoir de rétablir la vérité pour que le peuple sache. (….) Il existe encore des Sénégalais qui refusent de vendre leur âme au diable. Il y en a qui l’ont fait ; d’autres disent non, parce que ces Sénégalais-là croient aux valeurs, aux vertus que sont le travail, la persévérance… C’est pour toutes ces raisons, que l’opposition sénégalaise, réunie au sein du Front Siggil Senegaal s’est mobilisée au côté du peuple, la main dans la main pour redonner à ce pays ses chances de se rétablir, de retrouver sa dignité et de relever les défis qui sont liés à un destin que nous partageons tous (…)
Je ne suis pas pour le renversement du régime de Wade, parce que c’est anticonstitutionnel ; je suis pour la chute du régime de Wade. (…) Wade sait très bien qu’il va tomber en cas d’élection et il le sait tellement bien qu’il a renvoyé les Locales.»
PROPOSITIONS
«Nous pouvons faire les propositions suivantes : toutes les dispositions nécessaires doivent être prises très rapidement pour apporter un soutien aux populations les plus défavorisées, un soutien direct sous toute forme et effectif de l’Etat et des Collectivités locales pour sortir ces populations de la situation de désarroi et de grande pauvreté qu’elles vivent actuellement. Que des réajustements budgétaires réalistes et opportuns soient élaborés et mis en œuvre dans des délais très courts, par voie législative, en dégageant et en mettant en mouvement les vraies priorités avec immédiatement la réduction du train de vie de l’Etat, et l’arrêt définitif des politiques de gabegie et de gaspillage des ressources nationales. C’est gentil d’offrir des 4X4 aux visiteurs qui viennent nous voir, mais quand ils ne nous appartiennent pas, c’est encore plus facile. Et pendant ce temps, un véhicule 4X4 coûte 40 millions de francs Cfa, mais combien de sacs de riz cela fait, au lieu des deux kilos de riz qu’on donne aux paysans ? Que soit créé un Fonds national d’ajustement structurel interne de 300 milliards de francs Cfa au moins sur une période de trois années. Ce Fonds qui sera alimenté de la manière suivante : prélèvement d’une partie des ressources douanières, tirées des produits chimiques qui entrent au Sénégal, sur les recettes douanières qui proviennent des produits alimentaires importés ; affectation de 50% de la dotation des crédits de carburant et de téléphone de tous les ministères et organismes assimilés, de l’Assemblée nationale, du Sénat et évidemment en commençant par la Présidence de la République et des services qui lui sont rattachés. Si le Président veut faire preuve d’originalité, qu’il déclare maintenant qu’il va prendre ces mesures-là et qu’il va couper son budget de 50 % pour l’affecter à ce Fonds national d’ajustement structurel. Dans la même démarche, que soit suspendu le retour annoncé du Conseil économique et social qui ne répond à aucune urgence dans les circonstances actuelles. Que ces agences qui prolifèrent soient purement et simplement supprimées sans aucune exception et que les missions qui leur sont assignées retournent dans les ministères dont relèvent normalement les activités qu’elles sont censées mener. Cela est facile. Il suffit de dix jours pour le faire. Que les salaires des députés et des sénateurs soient revus et qu’un système de paiement d’indemnité de cession puisse être étudié rapidement en attendant la suppression du Sénat. Evidemment, on ne peut pas réduire les salaires des députés et des sénateurs qui ne font rien sans réduire les salaires des ministres. Le Fonds national d’ajustement structurel servirait en priorité ainsi à financer l’apaisement du front social qui est aujourd’hui surchauffé. Il soutiendra les prix de certaines denrées de première nécessité parmi lesquelles : le gaz butane, le pain…(…) La dette intérieure doit être épongée dans un délai très court et cela est possible. Le monde rural doit recevoir un soutien effectif de 100 milliards minimum sur une période de trois ans au lieu des 10 milliards qui donnent 2 kg de riz. (….) Le gouvernement du Sénégal ne doit pas dépasser 22 ministres et de vrais ministres qui gèrent de vrais ministères et les voyages innombrables de Me Abdoulaye Wade doivent être réduits. (…) Ces mesures sont objectives, scientifiquement applicables, parce que rationnelles, claires. Si on les applique, on verra, dans six mois, les résultats d’amélioration de la situation du pays.»
ASSISES NATIONALES
«Elles s’ouvriront dans quelques jours, début juin ; elles constitueront sans aucun doute le cadre idéal pour prendre en charge ces urgences. (…) Me Abdoulaye Wade a été appelé à prendre part à ces Assises ; le peuple jugera de la décision qu’il prendra. (….) Wade a dit qu’il ne veut pas parler de dialogue national, ni d’Assises nationales, mais ces assises se tiendront parce qu’on n’a pas besoin de (sa) permission pour faire les assises nationales. Cela fait plus de six mois que nous travaillons sur les termes de référence. Nous avons listé les personnalités du Sénégal qui réunissent âge, expérience et honorabilité ; tout le monde ne remplit pas ça. Et parmi ces personnalités, il y avait Mokhtar Mbow ; quand on l’a consulté, il a pris un mois de réflexion avant de donner sa réponse. Et il a été voir Wade pour lui dire qu’il a donné son accord pour piloter les Assises nationales (…)»
Aly FALL
OMD - Seuls 20% des ressources arrivent aux populations à la base : Trois pays en exemples pour améliorer la mobilisation des fonds
Alors que l’échéance approche à grands pas, pour la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement, de nombreux pays se rendent compte des difficultés qu’ils connaissent pour faire parvenir aux destinataires les ressources financières collectées. D’où l’atelier qui se tient, depuis hier à Dakar, sous l’égide du Pnud, afin de tirer les enseignements de l’expérience de trois pays d’Afrique de l’Ouest dans leurs efforts de mobilisation des ressources.
Plusieurs pays africains ont revu et corrigé leurs stratégies de réduction de la pauvreté sur la base des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Seulement, «la plupart des interventions reste encore au stade de politique globale et de planification nationale, en totale rupture avec les contextes de décentralisation qui prévalent dans ces pays», selon une note conjointe du Programme des Nations-Unies pour le développement (Pnud) et la Snv, une organisation néerlandaise d’appui au développement qui intervient dans huit pays africains. Aussi, l’aide budgétaire arrive-t-elle rarement aux populations à la base. Une incohérence liée au système de transfert des ressources aux collectivités locales «qui demeure le principal problème». Par ailleurs, déclare Mme Coumba Mar Gadio, représentante du directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique du Pnud, «il est démontré que de nombreux pays, qui bénéficient de cette aide budgétaire directe pour le développement local, ont un niveau de consommation relativement faible des ressources mises à leur disposition». Ce qui fait que «seuls 20% de ces fonds ont été déboursés et les 80% étant restés au niveau national».
C’est dans ce contexte que le Pnud et la Snv, rejoints dans leur initiative par le Fonds d’équipement de Nations-Unies (Fenu), le Programme de développement municipal (Pdm) et le Programme des villages du millénaire (Pvm), ont réuni à Dakar des experts du Niger, du Bénin et du Sénégal, «trois pays qui ont chacun des expériences très intéressantes à partager», de l’avis de Amagouin Keïta, directeur de la Snv-Bénin. L’enjeu majeur étant de «tirer les meilleurs profits afin d’avoir des expériences croisées», si l’on en croît M. Bouri Sanhouidi, coordonnateur-résident du système des Nations-Unies, par ailleurs représentant-résident du Pnud. Cet atelier de Dakar se veut le lancement d’un projet à caractère régional, dont l’ambition majeur est l’amélioration des mécanismes de mobilisation des ressources pour la mise en œuvre de plans locaux de développement, en corrélation directe avec les Omd dont l’échéance est fixée à l’horizon 2015.
La tâche majeure des participants à l’atelier de deux jours, lancé hier, sera donc d’identifier clairement «les goulots d’étranglement» qui limitent, à des proportions dérisoires, les fonds qui arrivent aux populations à la base. Cela, en passant par un diagnostic des mécanismes de mobilisation et d’utilisation des ressources, «avec un accent particulier sur l’aide budgétaire», et une analyse minutieuse de la manière dont les fonds sont utilisés, pour enfin proposer des solutions aux difficultés notées dans le circuit de levée des fonds, et faire de l’aide budgétaire directe un levier de développement.
Chaque pays va, également, présenter ses «bonnes pratiques en terme de localisation des ressources qui sont au niveau national», selon toujours Amagouin Keïta du Bénin qui, en passant, cite l’exemple de son pays. «Nous sommes en train de voir dans quelle mesure, dans le secteur de l’eau potable et de l’assainissement, les ressources, qui viennent à travers l’aide budgétaire directe, peuvent être déconcentrées au niveau des préfectures, afin que leur allocation, leur distribution et leur utilisation puissent se faire de façon optimale.» En ouvrant les travaux, Mme Néné Ndiaye Dieng, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, a fait part du modèle sénégalais, qui s’articule autour de la deuxième version du Document stratégique de réduction de la pauvreté (Dsrp2), du renforcement des capacités de l’administration et de l’amélioration, depuis 2003, des cadres de gestion des finances publiques et de passation des marchés. Une manière, «d’assainir nos systèmes nationaux d’acheminement de l’aide de façon à gagner la confiance la plus totale de nos partenaires».
Par Simon FAYE
Au rythme de la folie
Contrevérités, dénégations, prétextes et forfaitures : voilà ce qui a rythmé avec une forte dose d'extravagance la vie politique du Sénégal de l'alternance ces dernières semaines. Non contents de fermer l'oreille aux cris d'alarme et de détresse, nos gouvernants s'emploient maladroitement à démentir sans convaincre même leurs propres partisans. On prend prétexte de l'augmentation du prix du baril de pétrole pour justifier la flambée des prix, mais on oublie que le Mali, malgré son enclavement, vend ses produits pétroliers moins cher ; on modifie allègrement la Constitution de manière illégale et égoïste malgré la désapprobation unanime de juristes qualifiés ; on dissout des collectivités locales par une politique d'exclusivisme étroit et antirépublicaine ; on dément que la famine s'est installée dans le monde rural en dépit des poignants témoignages des victimes ; on nie les conclusions du Fmi, qu'on ne peut pourtant pas soupçonner de parti-pris ; on attaque la Fao et son directeur général ; tout y passe pour se donner bonne conscience, ou pour faire mal.
Toutefois, sur ce dernier point, un rappel s'impose : M. Jacques Diouf a été élu à la Fao le 8 novembre 1993 avec prise de fonction pour un premier mandat de 6 ans le 1er janvier 1994 ; réélu pour un deuxième mandat le 1er janvier 2000 (notez bien le mois : Abdou Diouf était encore au pouvoir) ; puis pour un troisième mandat le 1er janvier 2006, élection dont il était le seul candidat. Et pourtant on lit dans le Populaire qui rapportait l'interview du président de la République à Rfi dans son édition du vendredi 16 mai 2008 : ‘Il a été élu la deuxième fois parce qu'il a été mon candidat… Je l'ai soutenu deux fois’… Bizarre. Le Sénégal serait-il le seul pays au monde où un opposant parraine la candidature d'un de ses ressortissants à un poste des Nations Unies ? Quant au troisième mandat, il était sans enjeu car M. Jacques Diouf n'avait pas de challenger. Dans le même article, on lit encore : ‘Moi, je n'ai jamais su que Jacques Diouf était du Parti socialiste’. Rappelons que ce dernier a été député du Ps en 1983-1984, président de la Commission parlementaire des Affaires étrangères, secrétaire élu, député confédéral sénégambien… Le chef de l'opposition parlementaire d'alors pouvait-il ignorer l'appartenance politique de M. Diouf qui, plus est, serait son neveu par alliance ? Re-bizarre…
Des souverains extravagants, l'histoire en a connu beaucoup. Les historiens connaissent bien le roi des Perses Xerxès 1er qui fit construire un pont de bateaux sur l'Hellespont, mer qui l'a rendu célèbre, pour envahir la Grèce ; après que la tempête eut détruit son ouvrage, il ne trouva rien de mieux que de punir cette mer en ordonnant de lui donner trois cents coups de fouet !
Infliger une punition à une mer, c'est un peu comme attraire la Fao en justice. M. Mody Niang a rappelé, non sans humour, les excentricités de l'empereur Néron dans sa dernière contribution, avec cette image des souteneurs apportant essence et allumettes. Le Roi Lear, personnage-titre d'une tragédie de Shakespeare, fit, durant sa vieillesse, diviser son royaume en trois parties pour régler sa succession : il avait trois filles. Analysant la personnalité de Lear, un critique littéraire rappelle les symptômes de la démence sénile : ‘égoïsme, autoritarisme, propension à la dépression, dégradation de la mémoire, conduite incongrue et puérile’.
La situation que traverse le Sénégal impose à tous de ne pas rester indifférents. Le courage et la justice sont deux des quatre vertus cardinales, par conséquent, se taire, croiser les bras, ranger sa plume, c'est se faire complice des dérives actuelles.
On demanda un jour au Prophète (Psl) : ‘O Envoyé de Dieu, quel est le plus grand des djihads ? Il répondit : ‘Une parole de vérité face à un souverain inique’ rapporté par Tirmizzi). Il nous faut prendre le contre-pied de Vigny et refuser de ‘souffrir et mourir sans parler. Alors, nous dirons : ‘Seule l'action est grande, tout le reste est faiblesse’ (La mort du loup).
Yatma DIEYE, Professeur d'anglais Lycée Abdoulaye Sadji Rufisque yatmadieye@orange.sn
Me Wade ouvre le front de la Diaspora »
LES PRÉCISIONS A SUD-QUOTIDIEN
Par | | mercredi 21 mai 2008
Il faut ignorer le fonctionnement des Institutions Internationales pour penser que les Etats membres versent leurs contributions statutaires dès le 1er Janvier de l’année budgétaire
Les modalités de libération de telles contributions, par les Etats, dépendent de la programmation budgétaire et des procédures propres à chaque pays. Contrairement aux allégations contenues dans le n°4519 de votre quotidien du 20/05/08 signé par MADIOR FALL, aucune sanction ne pèse sur la délégation sénégalaise aux ACP. Pour preuve : le premier pallier des « sanctions », la rétention des documents, n’a jamais été appliquée au Sénégal. L’Ambassade du Sénégal à BRUXELLES a participé activement à la 806e Réunion du Comité des Ambassadeurs ACP tenue le 15 mai 2006 avec toute la documentation fournie par les services compétents du Secrétariat ACP. Ceci est vérifiable.
Par ailleurs, la confiance placée dans notre pays, par l’Union européenne et par les ACP, explique la tenue programmée à Dakar, du 27 au 29 mai 2008, d’un « Atelier régional Consultatif sur les Produits de Base » organisé conjointement par le Fonds Européen de Développement (FED) et les ACP. Or donc, comment un état sous sanction peut-il abriter des réunions d’une institution qui l’a sanctionné comme écrit dans l’article ???
Dés lors, rapporter de telles absurdités sans procéder aux vérifications d’usage nous pousse encore une fois à de sérieux questionnements ! Monsieur FALL, l’individu qui se cache courageusement derrière le parapluie des prétendus « fonctionnaires internationaux sénégalais » est bien connu du Ministère des Affaires Etrangères. Ce franc-tireur limogé pour faute professionnelle grave, opère depuis une organisation que nous connaissons bien et passe le plus clair de son temps à dénigrer les Autorités sénégalaises et la diplomatie de son pays dans ses différents voyages, en violation flagrante des Statuts qui régissent l’organisation à laquelle il est affilié. Le même individu, nombriliste à souhait, avait saisi des Journalistes d’autres organes de presse pour distiller les mêmes contre-vérités. Mais ces derniers prudents et professionnels, ont refusé de les publier avant vérifications.
M. FALL, l’affirmation selon laquelle « les comptes du pays dans les livres des Organisations régionales et internationales dont il est membre sous la rubrique cotisations obligatoires sont au rouge » est simplement ahurissante. Et du reste vous citez comme Organisations la CEDEAO et les ACP. Savez vous réellement ce qu’est une Organisation Régionale ou Internationale quand vous citez les ACP ?
En ajoutant que depuis 2006, le Sénégal n’est pas à jour de ses cotisations, avez-vous vraiment vérifié ou fait vérifier par « vos fonctionnaires internationaux » l’état des contributions du Sénégal dans la centaine et plus d’Organisations Régionales et Internationales dont le Sénégal est partie ? Avez-vous pris la précaution de saisir le Ministère des Affaires Etrangères qui prend les décisions ministérielles de versement des contributions ou le Ministère de l’Economie et des Finances (le Trésor public) qui procède aux transferts bancaires ?
Ou encore avez vous saisi l’Ambassade du Sénégal à BRUXELLES ou le Secrétariat des ACP aux fins de vérifications ? Vos réponses à toutes ces questions risquent d’être un retentissant « NON » et cela est dérangeant encore une fois et à plus d’un titre !!!
Le Ministère des Affaires Etrangères dit sans ambages ceci : Le Sénégal n’est pas sous sanction et il ne saurait l’être. L’individu, auteur de cette offensive médiatique haineuse, est rentré récemment d’une mission à BRUXELLES où il a cherché à glaner des ragots de son protégé, fonctionnaire aux ACP et qui est bien connu des services de notre Département.
La volonté morbide de nuire pousse le « diplomate » franc-tireur devenu informateur des médias à raconter des contre - vérités sur la candidature de M. Ibrahima FALL à l’OUA et celles de Jacques DIOUF à la FAO et de Moussa TOURE à la Commission de l’UEMOA ? Jacques DIOUF, en particulier, parlant de sa brillante réélection pour un troisième mandat, n’a jamais cessé d’exprimer sa gratitude pour son pays, son président, sa diplomatie et son continent !
M. FALL vous avez suivi ou avez été piégé par cet individu qui vous fait rapporter ce qui reste une grosse monstruosité diplomatique quand il parle de retard de cotisations à la CEDEAO. Votre « source » sait-elle que depuis belle lurette les Etats membres ne versent plus de « cotisations obligatoires » à la CEDEAO au sens où il l’entend.
Depuis Janvier 2000 en effet, la CEDEAO a mis en place un mécanisme indépendant des Budgets nationaux des Etats dénommé « Prélèvement Communautaire » qui a remplacé le système des contributions traditionnelles. Pour votre information et celle des lecteurs de votre journal, ce Prélèvement qui est de 0,5% opéré sur les marchandises importées des pays – tiers est liquidé par la Douane et recouvré par le Trésor qui reverse directement les montants collectés dans le compte de la CEDEAO ouvert à la BCEAO. Comment alors le Sénégal peut – il accumuler des arriérés de contributions à la CEDEAO ?
M. FALL, avez-vous, encore une fois, vérifié auprès de la Commission de la CEDEAO ? NON assurément car elle vous aurait épargné de rapporter une autre absurdité ! En utilisant une formule comme « reversement de la CEDEAO au Sénégal » sans dire de quoi il s’agit, vous ouvrez une brèche à la suspicion de malversations ? Or si vous voulez parler de « subventions de la CEDEAO » aux Cellules Nationales de la CEDEAO qui constituent les poins focaux de l’Institution dans les différents Etats membres, ces subventions sont domiciliées au Trésor Public.
Au total, nous devons à la vérité d’avouer notre déception qu’un quotidien aussi valeureux et respecté que SUD, pionnier de la presse libre et professionnelle, se laisse entraîner dans des règlements de comptes qui sont loin de sa mission d’informer juste et d’informer vrai !
Le Bureau de Presse et d’Information
Ministère des Affaires Etrangères
Dakar, le 20 Mai 2008
NDLR : Sud Quotidien ne connaît jusqu’ici « d’individu qui se cache courageusement derrière le parapluie des prétendus « fonctionnaires internationaux sénégalais », ni encore de « FRANC-TIREUR » qui lui dicterait ses papiers. Le reste procède de la version du ministère des Affaires étrangères dans cette affaire.
Débat autocritique de la « Gauche » : la mission historique du XXIe siècle.
Par | | mercredi 21 mai 2008
Nous nous essayons à l’exercice de confronter quelques opinions sur le débat autocritique de la « Gauche » dans le contexte international et national d’aujourd’hui pour susciter davantage d’expressions mais surtout d’actions. Nous pouvons d’emblée relever l’évidence de l’unité idéologique et de conviction pour tous - jeunes et vieux -de réussir la mission historique du XXIe siècle, parce que , comme nous rappelait feu doyen Soumaré, militant ouvrier docker de première heure et syndicaliste. « Tant que l’on vit, il faut lutter »
Notre propos d’aujourd’hui porte sur le concept « Etre de Gauche ». L’opportunité nous est offerte par la conférence publique du 26 Avril 2008 organisée par le collectif « Initiative 912 ». Le thème était intitulé « 3-) Etre à gauche en rapport avec le contexte d’aujourd’hui, national, africain et international » introduit par Cheikh Kassé, professeur de lettres, qui d’entrée, rejeta la notion « Etre à gauche » pour amplement expliquer sa préférence sémantique pour la formulation « Etre de gauche » plus conforme à l’action dans la durée. Il soutient que « Gauche » est, historiquement une conception de la bourgeoisie et affirme qu’au fond « Etre de Gauche » n’a jamais été autre chose que « Etre de l’extrême Gauche ». Il jure ne pas croire aux références, car il n’en reconnaît pas ! Il n’est pas le seul car aucun Parti ne commémore ses références.
Ce n’est certainement pas le lieu de recenser tous les apports importants de nombreux camarades, autres théoriciens et historiens sur le concept, mais comme le suggère Alioune Diop (lune) « … il faut interroger la pertinence du concept de gauche et le redécouvrir le cas échéant… ». « Il sera indispensable de livrer des indications claires afin de favoriser la clarté des débats et des controverses… » Sur le même sujet, le camarade Mandiaye Gaye écrit (Matin du 20 décembre 2004) que « Etre de gauche ce n’est pas une marque indélébile, il se vérifie sur le terrain de la lutte, dans le comportement et la permanence de la défense des causes justes et c’est en cela que l’on reconnaît les uns et les autres… »
Ababacar Fall Barros, dans l’une de ses contributions donne son opinion sur le concept : « … Etre de gauche, c’est être de façon conséquente sur des positions anti-colonialistes et anti-impérialistes en étant solidaire des luttes des peuples qui se battent et résistent de par le monde et qui également sont solidaires des autres peuples qui luttent…. Enfin être de gauche, c’est récuser cette attitude consistant à vouloir « être avec Dieu et avec le diable… » Alioune Diop, (Sud Quotidien des 15 et 16 Avril 2008) dans « Pour une autocritique de la Gauche » donne un rappel sur l’origine du concept de gauche et indique « …à ceux qui, péremptoires opposent une phobie au « concept de gauche » qu’à l’origine, les idées de gauche s’élaborent contre le féodalisme et l’absolutisme et qu’elles sont des idées bourgeoises voire libérales…. L’appropriation du concept de gauche comme référence pour la classe ouvrière et les couches populaires traverse toute l’histoire du XIXe et du siècle suivant. Et c’est une histoire chargée de concentrations révolutionnaires, avec des victoires et des reculs, mais aussi de déchirements et de ruptures…. Au Sénégal, l’apparition des courants et des partis de gauche remonte à la période coloniale. Et déjà, ils ont contribué de manière remarquable à la résistance contre le colonialisme et l’impérialisme capitaliste. C’est du reste dans cette trajectoire que s’inscrivent divers groupes et partis dans leur lutte contre le pouvoir néocolonial et répressif de Senghor. Il faudra aussi rappeler que divers groupuscules, Maoïstes, Trotskistes et autres sont apparus au Sénégal dans les années 70 à la faveur de la clandestinité imposée au PAI et l’interdiction d’organisations démocratiques.
Le Camarade Alla Kane dans « La Gauche en miettes » écrit « …. L’avenir, c’est le développement pour sortir notre peuple de la misère, de la maladie, de la faim et du chômage. Or, ce magnifique projet ne peut être porté et réalisé concrètement que par la gauche avec ses valeurs d’abnégation, de don de soi, d’esprit de sacrifice et de partage, de respect religieux de l’intérêt général, de générosité et d’engagement profond pour la justice, l’égalité, le progrès et la démocratie.. »
Ramener le débat aux réalités concrètes du moment tout en s’instruisant des expériences étudiées ou vécues, serait la sagesse pour aller de l’avant. De multiples et diverses tentatives de coalition et d’unification émaillent la vie militante des groupes et individus dits de gauche, sur lesquelles nous ne nous étendrons pas ici. Nous disions fort justement que « … le temps est venu de se ressaisir et de porter un regard de vérité sur nous-mêmes sur notre histoire de cinquante années de lutte et de sacrifices, et d’opérer l’introspection historique inévitable et indispensable…accomplir cette tâche comme un devoir qui s’impose à la conscience individuelle de chaque militant et à celle collective de chaque parti membre de la famille de gauche toutes sensibilités confondues. » (Moctar Fofana Niang )– « Pour la gauche que faire ? » Par ailleurs, dans « cacophonie au sommet de l’Etat » (Walfadjri n° 4687 page 10 des 31 octobre et 1er novembre 2007) je rappelais que « c’est dans notre mobilisation et dans la lutte qu’apparaîtront aussi les solutions aux maux du mouvement marxiste sénégalais et des forces de progrès et la formation d’une coalition de gauche plurielle victorieuse qu’appelle l’histoire » En tout état de cause, à la récurrente « que faire » après le concept la question principale aboutit d’abord à « qui est de gauche, avec qui s’unir et agir ? » Des voix se sont élevées et des propositions avancées. Alioune Diop avertit : « Il est clair que la réponse à cette question gagnerait en pertinence si elle était un acte collectif. Cela aurait l’intérêt de décrypter l’existant et dévoiler les diverses évolutions historiques des groupes et partis notamment ceux que Moctar Fofana Niang caractériserait d’obédience marxiste… Dans cette perspective, il faut, d’emblée, s’entendre sur les responsabilités des partis de gauche dans la situation actuelle. Ils sont en effet, à des degrés divers, comptables de leur contribution à l’élection de Diouf ou de Wade, et leur participation aux gouvernements successifs…. En effet à y voir de près, les partis renoncent à leur option originelle » ….. « Aussi l’introspection qui nous interpelle commande d’analyser les pratiques des partis et surtout leurs erreurs. Tout doit déférer devant la critique » Dans le flot du débat nous rappellerons Monsieur Ousmane Tanor Dieng. (Soleil n°8827 des 30 et 31 octobre et 1er Novembre 1999) « … Je considère pour ma part que le Parti socialiste qui est par essence et par vocation un parti de gauche, c’est-à-dire de solidarité, de partage doit faire preuve de sens de l’initiative historique en assumant une telle problématique de la gauche…. ».
C’est certainement fidèle à sa vision et convictions affirmées dans le même journal, associant « les partis d’inspiration marxiste….ont leur place dans une gauche plurielle à coté du Parti socialiste réformé modernisé et plus ouvert que jamais » que Monsieur Tanor Dieng opte pour les alliances et coalitions comme point de départ tel qu’il le dit dans le Quotidien n° 1468 des 24 et 25 Novembre 2007 « …La coalition que nous avons est de gauche, nationaliste et socialiste ; c’est ce que nous avons au niveau du Front Siiggil Senegal….ma préférence, c’est qu’à partir de cette expérience, tirant les enseignements de la situation que nous avons vécue, qu’ont aient des alliances qui reposent sur un certain nombres d’engagements de valeurs, de convictions. Des alliances qui travaillent dans la durée, qui puissent même au-delà des partis à défaut d’un parti, d’une alliance organique, aller vers une fédération, une confédération des partis de gauche… nous sommes entrain de réfléchir, au niveau du parti socialiste et des autres partis du F S S pour voir comment, par quels moyens, selon quelles modalités, selon quel calendrier nous allons faire ensemble une grande force de gauche. Maintenant cette force là comment elle va être composée et configurée ?....mais à proprement parler il n’y a pas de projet c’est le F S S que nous voulons transformer. »
Selon Sadio Camara (Info N° 1683 du 15juin 2004) dans « la problématique de la « gauche » au Sénégal » on relève ceci : « Donc, en politique, un groupement ou parti politique est de la « gauche » quand il se dresse contre une politique conservatrice pour une autre, celle là novatrice, de changement et de progrès… Mais de nos jours, avec le contexte du monde mono polaire et de la mondialisation, la notion de « gauche » en politique semble avoir évolué. Ainsi on parle de la l « gauche plurielle » comprenant pour certains « la gauche révolutionnaire » et la « gauche réformiste », intégrant la notion de « lutte de classes » ; pour d’autres, « tous ceux qui défendent les populations les plus défavorisées (les ouvriers, les paysans) et les personnes les plus vulnérables » ; pour certains autres « les socialistes, les communistes et les écologistes…. Quand au « PS » ou de ce qui reste de ce parti, il faut noter deux faits importants à nos yeux : premièrement, il s’est purgé de ses éléments les plus caciques… deuxièmement, les actuels dirigeants du « PS » sont relativement jeunes, donc plus réceptifs aux idées nouvelles, aux innovations… »
Très enthousiaste pressé ou désespéré il déclare « il nous apparaît hasardeux de s’attarder à la formation d’une hypothétique ou lointaine gauche en dehors du CPC. »
Alioune Diop avertit : « les confusions, les amalgames et surtout les nouvelles alliances suscitent débats et controverses. Les nouvelles réalités imposent donc des clarifications voire la réactualisation des orientations. » Alla Kane est catégorique « ..il faut une solution de gauche… Une solution à appliquer au plus vite, en raison de l’urgence de la situation et la gravité que revêtent les problèmes politiques de notre pays. Comment ? Selon quel rythme et avec quelles modalités ? Sous quelle forme ? ..« …le front et la fédération sont en fait une seule et même modalité…. Le front ou la fédération nous conduira aux mêmes impasses et le problème restera entier…. La vraie solution au problème qui nous préoccupe au plus haut point est la mise sur pied d’un grand parti de la Gauche historique. C’est la solution, mais la plus difficile parce que ce dernier devrait entraîner la disparition de plusieurs autres… » et il affirme que « la réponse à cette question dépasse les partis et relève de la conscience individuelle de chaque militant de la gauche, qu’il soit dans un parti ou non organisé. A la base, les militants doivent oser prendre leurs responsabilités et exiger de leurs dirigeants de prendre la seule décision qui vaille parce qu’allant dans le sens des intérêts du peuple et de l’histoire, liquider les partis et rejoindre le grand courant de rassemblement de toute la gauche historique pour la création d’un parti unique…. »
Sadio Camara avertit : « … A la suite de toutes les expériences malheureuses sur fond d’ambitions personnelles, de rancune et d’anticommunisme, il nous semble difficile d’appeler les « militants et sympathisants des partis de la gauche sénégalaise à exiger ici et maintenant de leurs états majors des démarches concrètes et immédiates en direction de toutes les composantes de notre famille politique pour tenir les assises nationales de la gauche sénégalaise… d’autant qu’il s’agit des mêmes partis et presque des mêmes hommes à la tête des dits partis… »
Alla Kane encore catégorique « L’heure n’est plus au renforcement des partis de la gauche pris individuellement car objectivement, ils ont fait le plein et atteint leurs limites. L’heure est à leur disparition effective, à leur renaissance en un grand parti, seul capable de réaliser l’alternative. Le chauvinisme de parti est devenu le pire ennemi de la gauche et le sûr allié du pouvoir que cette gauche prétend combattre…. Des hésitations, des tergiversations et même des résistances ne manqueront pas de se faire jour dans les rangs, portés par les séjours plus ou moins prolongés dans les avenues du pouvoir… » … La voie qu’elle a choisie, celle des coalitions et des alliances tactiques l’affaiblit plus qu’elle ne la renforce en la distrayant de ses tâches d’organisation et de formation politique de ses membres seules capables de lui frayer le chemin vers la prise du pouvoir… » Ce que confirmera Madieye Mbodj de AJ/PADS qui conduira une action critique vigoureuse aboutissant à la naissance de Yoonu askan wi. Aux assises de baptême de leur nouveau mouvement Madièye Mbodj dans l’Observateur des 3 et 4 Mai 2008, lance un appel « nous voulons une alternative politique que nous voulons construire non pas de façon isolée en tant que Yoonu Askan Wi avec toutes les forces de gauche et toutes les forces démocratiques et sociales qui pensent avec nous, que le projet de Gauche se résume dans ce concept : « servir le peuple et non se servir du peuple. »
Enfin la LD/MPT (Pop n°2536 du 8 Mai 2008) par son Secrétariat exhorte le Pr Bathilly « à entreprendre, dans le cadre de l’initiative du Parti pour l’émergence d’un pôle réunissant l’ensemble des forces de gauche, des rencontres bilatérales avec toutes les forces sociales et politiques de progrès qu’il n »a pas encore rencontrées »
Le problème de l’unification de la gauche est donc bien campé, mais dans cette dynamique, chaque collectif doit s’interdire de créer avec empressement un nouveau parti qui ne sera qu’un autre de plus et groupusculaire. Mettre en place un comité d’initiative et de coordination nous paraît souhaitable. Il ne servira non plus à rien de débattre sur la gauche sans être en prise avec la réalité, l’action et les actes et faits concrets. La politique c’est l’action et le marxisme léninisme science et guide. A travers les contributions et échos « filtrés » des instances de partis de la « gauche historique » par endroit malveillants et de grande gesticulation, il ressort clairement qu’une autre difficulté réside dans la volonté politique des uns et des autres. A qui reviendra l’initiative historique du XXIe siècle ? Prendre ses responsabilités, animée de la foi profonde et sincère des « douze barbudos de la Siera Maestra cubaine » (voir www.xalima.com) pour offrir un cadre d’échanges et déployer voies et moyens pour y associer tous, y compris les partis de gauche qui y ont place et ne peuvent être exclus de ces solutions ou du débat. Chacun doit faire violence sur lui même, la situation dramatique et de misère imposée à nos populations nous en fait obligation et dans l’urgence. Ne serait-il pas arrivé le temps de lancer le « Manifeste du XXIe siècle par la gauche ? »
• Moctar Fofana Niang
• Matafofana39@yahoo.fr
UN FONDS D’AJUSTEMENT POUR FAIRE FACE A LA CRISE ECONOMIQUE
Niasse s’attaque aux privilèges des autorités
Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | mercredi 21 mai 2008
La création d’un fonds budgétaire d’ajustement structurel pour sortir le Sénégal de la crise économique. C’est ce que propose le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse. Il a, lors de la conférence de presse organisée hier, mardi 20 mai dernier, donné les grandes lignes de son plan de sortie de crise qui vise singulièrement les privilèges des autorités de différentes institutions, les agences et les salaires des membres du Parlement. Le leader de l’Afp est, par ailleurs, convaincu que la Goana ne sera jamais réalisée par Abdoulaye Wade avant de s’opposer à la vente des actions de l’Etat du Sénégal à la Sonatel.
Moustapha Niasse à une solution pour régler la crise économique du Sénégal. Le secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp), Moustapha Niasse a proposé la création d’un fonds budgétaire d’ajustement structurel de 300 milliards au moins sur une période de trois années. L’annonce a été faite hier, mardi 20 mai lors de la conférence de presse animée par le chef de file des progressistes au siège de leur parti. Ce fonds sera, selon Moustapha Niasse, alimenté par « le prélèvement d’une partie des recettes douanières tirées des produits chimiques entrant au Sénégal, le prélèvement sur les recettes douanières provenant des produits alimentaires importés, et en affectant 50 % de la dotation des crédits de carburant et de téléphone des ministères, de l’Assemblée nationale, du Sénat et, évidemment, en commençant par la présidence de la République et les services qui lui sont rattachés ».
Il a, dans la foulée, préconisé que soit suspendu le retour annoncé du Conseil Economique et Social et que les voyages innombrables de Me Abdoulaye Wade doivent être réduits. Le membre de la conférence des leaders du Front « Siggil » Sénégal a encore,dans sa ligne de mire, les agences créées par le président de la République. Pour lui, « les Agences qui prolifèrent, çà et là, dans l’espace public et dans la gestion du développement du Sénégal, doivent purement et simplement être supprimées et que les missions qui leur sont assignées retournent dans les ministères dont relèvent les activités qu’elles sont censées mener. Leurs budgets actuels seront réduits et refondus dans le budget général de l’Etat, étant entendu que les économies réalisées financeront le Fonds ». Il a, aussi, plaidé pour que « les salaires des députés et des sénateurs soient revus et qu’un système de paiement d’indemnités de session puisse être étudié rapidement, en attendant la suppression du Sénat ».
Le secrétaire général de l’Afp d’expliquer à cet effet, que « le Fonds budgétaire d’ajustement structurel servirait, en priorité, à financer l’apaisement du front social, à soutenir les prix de certaines denrées de première nécessité dont le gaz butane, le pain, le riz, le lait, le savon, les céréales. Les prix de l’électricité, du sucre et de certains autres produits doivent être surveillés de très près, pour alléger leur poids sur les ménages. Au surplus, la dette intérieure doit être épongée dans un délai très court, et le monde rural doit recevoir un soutien effectif de 100 Milliards minimum, chaque année et sur une période de trois ans ».
Le dernier point de ces propositions se trouve être la réduction du nombre de départements ministériels. « Le nombre des membres du Gouvernement doit être réduit à 22, avec de vrais ministères et toute fonction de prétendus ministres conseillers doit être supprimée », a-t-il soutenu.
« La Goana ne se réalisera jamais »
Après avoir décliné les grands axes de son plan de sortie de crise, Moustapha Niasse s’est attaqué à la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) du président de la République, Abdoulaye Wade. Il a affirmé qu’il ne croit pas à ce projet du chef de l’Etat et qu’il ne se réalisera jamais.
« Je ne perdrai pas du temps à évoquer dans cette introduction liminaire la nouvelle trouvaille qui porte le nom de GOANA, parlant d’abondance quand tout fait défaut et de grande offensive quand le régime en place a perdu toute capacité d’innovation dans la prise en charge des difficultés actuelles de l’agriculture sénégalaise, du secteur alimentaire, de l’éducation, de la santé, de la paix en Casamance et de la nécessité d’inscrire la jeunesse de notre pays dans le chemin d’une responsabilisation et d’un traitement humain susceptible d’armer, pour demain, les élites et les populations de valeur et de vertu qui sont aujourd’hui violemment battues en brèche et cela chaque jour que Dieu fait », a-t-il ironisé.
Le leader de l’Afp s’est prononcé sur la volonté affichée par l’Etat de vendre ses actions à la Sonatel pour marquer son opposition et asséner ses quatre vérités. Il a, en effet, révélé que « chaque année, à la faveur de ses actions, l’Etat sénégalais engrange 25 milliards cfa de dividendes, qui sont versés au Trésor ».
Et de marteler : « vouloir céder à des privés un tel patrimoine est un acte grave ». Selon Moustapha Niasse, « ce ne sont pas seulement les employés de la Sonatel qui sont concernés par une telle opération, mais c’est tout le peuple ». Il a, ainsi fait allusion à une personne qui aurait sollicité l’aide d’une banque pour acquérir ces actions de l’Etat. Pour cela, le chef de file des progressistes a tenu à indiquer qu’aucune « banque étrangère ou nationale, quelles que soient ses capacités financières, son envergure ou son renom, n’a le droit de se faire le complice d’une telle forfaiture ».
L’opposant au régime libéral d’insister : « aucun Sénégalais, quel que soit son rang et quelle que soit sa position dans la nomenclature politique ou économique de notre pays ne saurait s’arroger le droit de commettre un tel acte à son profit, au profit d’un allié, au profit d’un partenaire, en aliénant, de manière aussi irresponsable, un élément important parmi d’autres du patrimoine national ». Moustapha Niasse a lancé aux Sénégalais : « et nous devons tous demeurer vigilants ».
EMBOUTEILLAGE DANS LA BANLIEUE
Les populations s’expriment
Par Mamadou Amadou DIOP | SUD QUOTIDIEN | mercredi 21 mai 2008
La mobilité urbaine constitue un véritable problème pour les populations de Dakar. Quitter la banlieue pour le centre ville est un vrai casse-tête. En témoignent les embouteillages monstres constatés tous les jours sur les routes.
De longues colonnes de voitures sur des centaines de mètres, des klaxons, de la fumée et des vrombissements de moteurs. A l’intérieur des voitures des discussions avec comme seul thème les embouteillages. C’est la situation qui règne tous les jours sur les routes de la banlieue. En effet, des passagers quittant la banlieue pour se rendre au centre ville vivent un véritable calvaire des heures durant à cause. Sur les axes rond-point Case-bi pond de la Patte d’Oie et Front de Terre Castor avenue Bourguiba, des voitures venant de tous les sens (gauche, droite) créent des embouteillages favorisant ainsi un blocus de plusieurs dizaines de minutes voire des heures.
A en croire un agent de la police de la circulation rencontré au rond-point Case bi , les bouchons sont surtout dus à la manière dont est construit le rond-point. « C’est normale qu’il y est embouteillage au niveau du rond-point case bi parce qu’il est trop large. Et en plus, il y a beaucoup de voies secondaires. Seule une décision municipale pourrait régler la situation en créant des sens interdits sur les axes secondaires et en diminuant la largeur du rond-point » conseille-t-il.
Certains passagers, par contre, lient ces encombrements au nombre très élevé de voitures. « Tout le monde ne peut pas partir en même temps. Il y a trop de véhicules qui quittent la banlieue bourse rendre au centre ville ». Monsieur Gaye pour sa part estime que cette situation est due tout simplement par de mauvais comportements. « Ils sont indisciplinés les Sénégalais. Et ceci se remarque dans tous les domaines ». Et d’ajouter « il faut que l’on change de comportement si on veut se développer » martèle-t-il.
A quelque trois kilomètres de là, au pont de la Patte d’Oie, la situation est la même, mais les causes sont tout autre. Selon monsieur Cissokho rencontré sur les lieux, les bouchons sont dûs à des erreurs techniques. « Je pense que les ingénieurs qui ont construit ce pont ont fait des erreurs techniques car ce pont dans les normes ne devrait pas abriter deux voies Il est trop petit en largeur » dénonce-t-il avant d’évoquer des questions de sécurité « En plus ce pont manque de sécurité. Il est vieux de plus de quinze ans et certaines parties commencent à lâcher » fait-il remarquer.
Un autre lieu qui est aussi concerné par ces embouteillages est la route de Castors. Ici d’après les usagers, ce trajet est victime de sa position de carrefour. « Nous souffrons vraiment de ces embouteillages. La route de castors est trop petite pour toutes ces voitures qui viennent des parcelles, de Pikine, de Yarakh et du Front de Terre » note-t-il. A l’image de ces tronçons, c’est quasiment toutes les voies d’accès au centre ville de Dakar qui sont concernés par ces embouteillages malgré la réception de certaines routes déjà rénovées dans le cadre de l’amélioration de la mobilité urbaine.
Manœuvres Politiques : Trajectoire d’un chaos politique au Sénégal
Le Président de la République, Me Abdoulaye Wade a choisi le journal « Le Soleil » quotidien gouvernemental pour parler aux citoyens au début de cette semaine. Le contexte de sortie de son livre auto biographique en France, la tenue de la réunion de l’Internationale Libérale et bien évidemment les questions majeures touchant à la crise alimentaire, à l’ambition du chef de l’Etat et au dialogue politique entre le pouvoir de l’alternance et les acteurs politiques membres du « Front Siggil Sénégal » constitue probablement une explication de la décision du maître du jeu de rompre le silence.
Le président de la République a, tout au long de cet entretien, tenté d’éclairer l’opinion publique nationale sur des aspects forts intéressants de son parcours politique, de son panafricanisme et de sa volonté inébranlable de poursuivre son œuvre inscrite naturellement dans une volonté de bâtir un pays émergent. De ce côté, l’interview renseigne sans nul doute sur l’idée que le Secrétaire général du Pds se fait de sa mission et des enjeux économiques, culturels et politiques. Seulement, voilà.
Nous sommes en politique. Le discours est une chose. Les réalités économiques, sociales et politiques et leur prise en charge en est, une autre plus complexe à mettre en œuvre dans un programme cohérent. De ce côté, le président de la République a laissé plus d’un citoyen sur sa faim. L’impression d’un homme politique expérimenté, qui a des idées et des projets est encore au cœur des intentions de l’ancien chef de l’opposition sénégalaise sous le règle des socialistes.
Quelques jours après cet entretien, la situation de l’école sénégalaise demeure quasi la même au regard de l’impossible compromis historique avec les radicaux de l’inter syndicale des enseignants du primaire et du secondaire. Tout laisse croire que les négociations entre le gouvernement et les syndicats des enseignants sont bien loin de leur dénouement. Bien au contraire. Les examens de fin d’année et la validité de l’année scolaires à quelques semaines de la fermeture officielle sont plus que jamais compromis.
Au plan strictement économique, la flambée des prix se poursuit. Et, la dernière hausse des prix du carburant ouvre évidement la perspective de la poursuite du cycle infernal du renchérissement du coût de la vie. Dans ces conditions où le pouvoir n’a de réponses ni à l’inflation ni à la crise de l’enseignement primaire, moyen et secondaire, la marge du président du président sera bien étroite dans les prochaines semaines. Autrement dit, en attendant un hivernage hypothétique qui sera cette fois un test national des capacités de l’alternance à engager une campagne agricole doublée de la mise en chantier de la Goana, on ne voit pas comment les Sénégalais vont croire à un gouvernement qui n’a pas de réponses satisfaisantes aux grandes préoccupations des populations.
Evidemment le retour de l’affaire des chantiers de Thiès conjugué à la tension née de la suppression de certains conseils municipaux et ruraux ne fera que réduire la marge de manœuvre du pouvoir du pouvoir du président Abdoulaye wade. Il est même permis de penser que nous nous acheminons vers une impasse politique significative de l’équipe gouvernementale. Le Premier ministre a du mal à se retrouver dans sa feuille de route. Entre la gestion rigoureuse des finances publiques rudement mises à l’épreuve des dépenses imprévues notamment le soutien aux populations les plus affectées par les prix des denrées de première nécessité, la pression de l’augmentation des salaires et les indemnités devenues la mode d’une part et la grande offensive agricole d’autre part, le gouvernement semble bien mal à l’aise pour trouver une cohérence et une vision globale de l’économie capable d’orienter ses actions dans le court, moyen et long terme.
La tentation de laisser le président se « débrouiller » seul dans un tissu de problèmes économiques, sociaux, culturels et politiques est le comportement le mieux partagé par les ministres et les partis soutenant l’action du président de la République. Le sursaut du gouvernement ne viendra que du fait que le président A Wade se rende compte de cette passe difficile et qu’il décide à trouver l’unité de pensée et d’action de sa majorité sur les Grandes Questions du Sénégal. A défaut, il est fort possible que le régime tombe dans une radicalisation face aux syndicats, aux révoltes potentielles dans les villes et les campagnes que le « front Siggil Sénégal » entend exploiter politiquement.
Paradoxalement, c’est là que les marges du Front se réduisent. Tant que les activités de cette mouvance se sont confinées à la préparation pacifique des assises nationales, à l’organisation de l’opinion autour des centres d’intérêts souhaités par les responsables du Front Siggil, il n’ y a pas eu de risque de confrontation. Par contre, tout soutien à la violence signifiera de facto le passage de l’opposition républicaine à une opposition violente.Il faudra alors choisir les méthodes de changement par des voies démocratiques ou par des voies violences. L’impasse secrétera soit un remaniement ministériel. Soit il va engendrer la confrontation de l’alternance avec tous ces radicaux ne croyant plus au dialogue, à la concertation pour le changement dans la gouvernance économique, sociale et politique sous le règne du président Abdoulaye Wade.
MSA/FC