le sens de la célébration
Contribution sur le sens de la célébration des 50 ans de l’Indépendance.
J’ai vécu les quatre moments marquant l’histoire de notre République qui célèbre à présent les 50 ans de son existence. Des réalisations ont été faites par le pouvoir, nous indiquons quelques repères.
De 1960 à 1962, ce fut le temps du régime bicéphale où Léopold Sédar Senghor était le président et Mamadou Dia le chef du gouvernement. Malheureusement ce régime ne pouvait durer longtemps dans le contexte social de cette époque en Afrique.
De 1962 à 1980, le Président Léopold Sédar Senghor a installé un régime présidentiel, régime qui sein duquel le chef de l’Etat est le chef du gouvernement. Durant cette période, Senghor s’est fait reconnaître par son talent d’homme de vision, ainsi que le sens du dialogue et la promotion de la culture sous toutes ses qualités agréées partout. Il a su réaliser l’unification de son parti par la fusion du B. D. S. (Bloc Démocratique Sénégalais dont il était à la tête) et du P. R. A (Parti du Regroupement Africain) dirigé par le Pr Abdoulaye Ly pour créer l’U. P. S.(Union Progressiste Sénégalaise) en 1966. En effet, cette date est fort utile dans l’agenda culturel du Monde Noir pour avoir été celle au cours de laquelle fut organisé le premier festival mondial des Arts Nègres et de la culture au Sénégal. D’ailleurs, cette manifestation a contribué à doter notre pays d’infrastructures modernes tels que le Théâtre National Daniel Sorano et le musée dynamique. Dans le domaine social, la politique du logement a été renforcée avec l’Office National d’Habitat à Loyer Modéré (O.H.L.M) et la S.I.C.A.P. C’est dire que la politique d’ouverture de Léopold Sédar Senghor a valu à notre Jeune Etat des investissements qui s’inscrivent dans la perspective de sa modernisation. Dans le monde rural, les forages, nombreux par leur quantité, ont été implantés. Il faut également citer la construction de la Foire Internationale de Dakar qui avait coûté 6 milliards à l’époque (1966).
La promotion culturelle à ce moment était l’action la plus importante, après avoir construit un appareil administratif très solide et un appareil politique solidement implanté dans tous les départements administratifs.
De 1980 à 2000, les acquis institutionnels légués par son prédécesseur, ont été consolidés par Abdou Diouf qui s’est révélé être un grand fonctionnaire de l’Etat, doublé d’un Républicain dont la loyauté est saluée de tous.
I - Le fait le plus marquant de sa politique est l’organisation des élections démocratiques et transparentes. Et pour réussir ces actions importantes, il a pris les mesures ci-après :
1) Pour démocratiser le code électoral, il l’a confié à Kéba Mbaye, code qu’il a présenté au comité central qui ne l’approuve pas, mais il insista afin qu’on en enlève pas une virgule.
2) Pour l’organisation des dites élections Abdou Diouf avait nommé un général, un ministre de l’intérieur à qui, il a confié ce travail.
3) Il a mis à la tête de l’O.N.E.L. un magistrat dont la probité morale et la loyauté juridique étaient exemplaires : Mr Carvalho.
4) Il a baissé l’âge de vote à 18 ans pour que les jeunes puissent voter.
5) Il a invité les observateurs internationaux, pour assister aux élections.
6) Il a « poignardé » l’appareil politique du P.S puissant, en imposant Ousmane Tanor Dieng par un congrès sans débat, ce qui a affaibli le parti socialiste.
II - Parmi les faits marquants de son pouvoir, une action économique rigoureuse : le plan d’ajustement structurel construit sur 4 mesures :
1 - L’augmentation des prix de denrées de première nécessité.
2 – Le blocage des recrutements dans la fonction publique.
3 – La stagnation des salaires.
4 – Et le dégagement des fonctionnaires.
Les résultats étaient positifs, car les clignotants de l’économie nationale étaient devenus tous verts.
De 2000 à 2010, le régime de Wade a fait des réalisations importantes d’infrastructures : routes, ponts, échangeurs, cases des tout-petits et la « Goana » sont autant d’indications qui méritent l’approbation positive de tous les Sénégalais de bonne foi, étant entendu que les acquis énumérés plus haut ont été doublés ou triplés.
Ces quatre moments illustrent, à n’en point douter que les hommes qui nous ont gouverné ont chacun construit, développé et consolidé les bases sur lesquelles repose notre cher Sénégal, de sorte que chaque citoyen Sénégalais est fier d’être le fils de ce grand pays. Ceci explique tout le sens de la célébration des 50 ans du Sénégal.
Du reste, notant par-ci et par-là, des agitations allant jusqu’à toucher au caractère sacré lié à l’exercice du pouvoir, les leaders choisis librement par leurs peuples, doivent mériter de la part de ceux-ci, respect et considération. Dans le Saint Coran, il est clair que Dieu a désigné l’homme comme son légitime représentant sur terre (Sourate 2 verset 30), je cite « Je vais établir sur la terre un vicaire » ; Cette représentation doit être gérée temporairement et spirituellement par tous les êtres humains dignes d’êtres responsables, chacun à son niveau de compétence et de responsabilité. Dès que le premier responsable est choisi par les autres, pour une période bien définie, on lui doit obéissance et respect jusqu’à la fin de son mandat.
Pour mériter ce choix, il faut être compétent, capable honnête, loyal, patient et pacifique. Ce qui veut dire qu’il ne faut jamais chercher le pouvoir par la violence, car Dieu a prescrit dans le Coran à Moussa, je cite : « Allez vers Pharaon, il est vraiment rebelle et parlez lui gentiment. » Pourquoi dit-Il gentiment ? Car dans tout homme vivant, il y a une âme qui est une manifestation discrète de la lumière divine, donc capable de faire du bien et du mal.
• Pr Amadou Amar
• HLM 5 Immeuble N n°2223