cessez de prendre les enseignants pour des dé
«S’il vous plaît, cessez de prendre les enseignants pour des débiles !»
La politique, dans le milieu enseignant, date de l’antiquité. Il a surtout prospéré dans les pays où régnaient le monopartisme et la dictature. Dans le cas du Sénégal, la politisation à outrance des enseignants pour ne pas dire celle de l’enseignement date des années qui ont coïncidé avec le monopartisme et la clandestiné des partis de l’opposition.
On se rappelle d’ailleurs que le Président Senghor, pendant tout son règne, taxait de politique toutes les grèves. Il n’avait certainement pas tort. Le problème c’est que ceux-là qui dirigeaient ces grèves, donc ceux qui recrutaient des enseignants pour en faire des politiciens, ce sont eux qui accusent le ministre de l’Education de vouloir politiser l’école sénégalaise.
A ces nostalgiques du passé je voudrai dire que ce temps est révolu. Il l’a été avec la tombée des masques en 1980 avec l’arrivée au pouvoir du Président Abdou Diouf et l’ouverture démocratique qui en a suivi. On a encore en mémoire la fameuse phrase du Président Diouf «jakk jaagui nî kumane na nodd».
Tout le monde sait que c’est cette ouverture qui avait perdu Mamadou Ndoye, puissant Secrétaire général du Sudes d’alors.
Vouloir accuser quiconque de manipuler les enseignants à des fins politiques, c’est tout simplement ne pas respecter ces derniers. Chacun est libre d’appartenir au parti politique qu’il veut et au syndicat où il croit pouvoir défendre ses intérêts professionnels.
Quand on ne peut pas dissocier la politique du syndicalisme, on croit que tout est politique. C’est dommage ! C’est vraiment dommage de confondre hier et aujourd’hui.
Les enseignants ne se nourrissent plus que de beaux discours, ils ont besoin d’être convaincus par la pratique quotidienne.
S’il vous plaît, cessez de prendre les enseignants pour des débiles !
La participation responsable est morte et personne ne peut la ressusciter sous quelque forme que ce soit. Aujourd’hui, on est à l’ère du syndicalisme de développement. Les intimidations, le chantage et les menaces ne passeront pas. Les enseignants choisiront sans contrainte aucune là où ils veulent aller et avec qui ils veulent être.
Saliou THIECK - Instituteur à l’école Pikine 17/A