un prêt de 108 milliards de francs CFA
II- Pourquoi le 1er vice-Président des Assises nationales a démissionné et s’est débiné le
président de Rewmi ?
SUITE - Ainsi au Sénégal, cette fonction de «neutralité», souvent agitée par des
personnalités et des organisations de la société civile, pour prétendre jouer le rôle de
«facilitateur» entre le pouvoir et l’opposition, a toujours servi d’alibi à ceux qui ne
veulent pas prendre position sur les violations des libertés démocratiques et les dérives
anti-républicaines du pouvoir, tout en voulant garder leur respectabilité aux yeux de
l’opinion. Ce faisant, ils entretiennent la confusion entre, l’engagement partisan au sein
d’une formation politique, et le renoncement à l’engagement citoyen, sous couvert de
«neutralité politique».
Ils se comportent comme s’il y avait des «libertés démocratiques et des valeurs
républicaines» spécifiques pour la société civile, et d’autres pour les politiques,
desquelles la société civile devrait se démarquer !! Cette dichotomie leur permet de
justifier leur refus de participer à des luttes initiées par les politiques pour s’opposer
aux violations des libertés démocratiques et aux dérives anti-républicaines du pouvoir.
Ils en usent de même pour refuser tout soutien des politiques quand des organisations de la
société civile prennent l’initiative de se battre contre ces mêmes atteintes à la Démocratie
ou à la République, sous prétexte de risque de récupération politique pour préserver leur
«neutralité» entre le pouvoir et l’opposition. C’est ainsi que quand des syndicats ou des
organisations consuméristes veulent user de leur droit constitutionnel à la marche pacifique
pour se faire entendre d’un pouvoir sourd à leurs appels pour soulager la souffrance des
populations, des voix se lèvent pour empêcher toute solidarité avec des politiques, sous
prétexte de risque de récupération politique, mais en fait, le but visé par ce tollé, est de
les isoler de la solidarité nationale de toutes les forces démocratiques pour faire aboutir
leurs luttes.
Ceux qui osent braver cet «isolationnisme social», sont l’objet de cabales de toutes sortes,
qui autorise le pouvoir à user de la répression à leur égard, sans pour autant arriver à
entamer l’estime que leur portent les forces démocratiques nationales et du monde entier.
Cela a été illustré par l’exemple du président de l’Ascosen qui avait ouvertement invité le
Front Siggil Senegaal au «sit-in» qu’il organisait, et qui est devenu, aujourd’hui, un
interlocuteur privilégié du pouvoir, après avoir subi des violences policières, un séjour en
prison et un procès fortement couvert par les médias internationaux. Cette convergence dans
la lutte n’a pas, pour autant, transformé l’Ascosen en appendice de l’opposition, comme les
suppôts du régime le clamaient, mais, son président est devenu un interlocuteur bien
courtisé par le pouvoir, qui cherche à le faire renoncer à la lutte résolue de défense des
consommateurs qu’il avait déjà initiée avec brio.
Ce geste de l’Ascosen, en direction des politiques, a été un signal fort dans la
démystification de la division artificielle entretenue entre les forces politiques et celles
de la société civile, dans la lutte pour la démocratisation de la vie publique et
l’édification d’un Etat républicain fondé sur le Droit dans notre pays. Cette division
artificielle entre les forces qui combattent pour la République et la Démocratie dans notre
pays, a longtemps été le tendon d’Achille de cette lutte.
Cela a permis d’entraver, à intervalles régulières, la marche de notre peuple vers la
citoyenneté, par les forces rétrogrades et conservatrices de la société, que l’on retrouve,
aussi bien chez ceux qui exercent le pouvoir que dans l’opposition et dans la société
civile.
L’origine et le destin de cette division.
Le début de cette division artificielle peut être historiquement datée de l’époque, quand
Jean Collin avait tenté de substituer au dialogue politique, que l’opposition d’alors
exigeait pour régler le contentieux électoral issu des élections générales de février 1988,
par un dialogue citoyen avec des organisations et personnalités de la société civile.
L’échec de cette tentative avait occasionné son limogeage du gouvernement en mars 1990, et
l’avènement d’un gouvernement d’union nationale sous forme de «Gouvernement de majorité
présidentielle élargie» en 1991, qui a créé les conditions de dialogue politique entre le
pouvoir et l’opposition sur la réforme du système électoral, sous l’égide de personnalités
de la société civile.
De «substituts» à l’opposition politi-que, les personnalités et organisations de la société
civile deviennent ainsi les «arbitres» du jeu politique, avec toute l’e-xigence de
«neutralité» que cette fonction véhicule.
Ce faisant, un consensus politique se dégageait pour confiner la société civile, ses
organisations et ses personnalités, à cette fonction «d’arbitre», de «facilitateur» ou
«d’intermédiaire», pour les empêcher de participer activement à la lutte pour la défense de
la République et des libertés démocratiques, quel que soit le parti ou la Coalition
politique au pouvoir.
Cette culture de «neutralité» a tellement marqué certaines organisations de la société
civile apparues depuis la deuxième moitié des années 90, qu’elles ont pratiquement délégué
aux partis politiques le «droit exclusif de décider la manière dont l’expression du suffrage
du peuple est organisée, et de définir la traduction de ce suffrage dans les Ins-titutions»
!
Ainsi, les partis politiques se concertent et définissent le système électoral, tandis que
la société civile se contente du rôle, oh combien sécurisant, «d’arbitre».
Celles qui refusent ce confinement sont accusées de «faire de la politique», ou de
«travailler pour l’opposition» et sont souvent traquées par le pouvoir, ou dénigrées par
certaines factions rétrogrades dans l’opposition comme dans la société civile.
Pourtant, les partis ne détiennent pas cette délégation de pouvoir de la Constitution, qui
ne leur reconnaît que le rôle de «participer à l’expression du suffrage» et à le solliciter
auprès du peuple.
Ils n’ont même plus l’exclusivité de «solliciter le suffrage du peuple», depuis l’avènement
des «candidatures libres» aux élections présidentielles et législatives, qui a été une
conquête historique des forces républicaines et démocrati-ques sur les forces rétrogrades de
tous bords.
Mais, malgré ces avancées notoires dans le processus d’approfondissement de la Démocratie au
Sénégal, des organisations et personnalités de la société civile semblent se complaire dans
la fonction «d’arbitre du jeu politique», pour masquer leur démission face à leur de-voir de
citoyens dans cette dynamique.
En effet, quand les libertés démocratiques et les valeurs de la République sont en jeu,
aucune organisation ou personnalité, qu’elle soit politique ou de la société civile qui s’en
réclame, ne peut pas en même temps chercher à jouer à «l’arbitre» entre ceux qui les violent
et ceux qui les défendent.
C’est pour cette raison que, tous ceux qui évoquent ce principe de «neutralité» pour
expliquer leur renonciation à participer aux Assises nationales, sont en contradiction avec
l’évolution du processus de démocratisation du pays, qui restitue aux organisations et aux
personnalités de la société civile leur droit inaliénable de participer à part entière au
traitement des problèmes du peuple et du pays, au même titre que les partis politiques.
Fondamentalement, ils tentent, de cette manière, de masquer leur dépendance et ou leur
vulnérabilité par rapport au pouvoir ; ce qui fait d’eux les «moutons noirs» de la
Démocratie et de la République dans notre pays. Ce renoncement ne devrait donc être
considéré autrement, que comme une abdication, au moment même où le peuple a le plus grand
besoin que ses filles et fils, qui se réclament de la République et de la Démocratie, se
rassemblent le plus largement possible, pour redéfinir les règles qui devront présider à une
meilleure gestion de son destin.
Ce large rassemblement est aujourd’hui matérialisé par la tenue en cours des Assises
nationales qui, en réunissant patiemment les conditions d’un dialogue national sans
exclusive, a permis à notre peuple de sortir du dilemme historique auquel les peuples
d’Afrique font face dans ce début du 21e siècle.
En effet, les populations font face à des pouvoirs qui les mettent devant le choix entre le
chaos ou la résignation, devant leur politique et leur manière de gérer leur destin, qui les
maintiennent dans la misère et l’ignorance, et la Ré-publique, en otage.
La tenue des Assises nationales constitue donc l’épilogue de la division artificielle des
forces qui se réclament des valeurs démocratiques et républicaines, et qui s’engagent dans
leur défense, quelles que soient leurs appartenances politiques ou de la société civile, ou
leurs convictions religieuses.
C’est cela qui fait peur aux forces rétrogrades dans le pouvoir et sa mouvance, qui y voient
le prélude de leur enterrement de première classe.
De ce fait, ils sont conscients que les Assises nationales ouvrent de larges perspectives
dans l’édification d’un puissant rempart du peuple contre toutes les dérives, pour asseoir
les fondements d’un Etat républicain, laïc et démocratique, sans lequel, aucun progrès
social n’est réalisable sur des bases stables et durables dans la paix civile.
Les Démocrates et Républicains de ce pays ont donc l’impérieux devoir de réussir les Assises
nationales du Sénégal, quel qu’en soit le prix qu’ils devraient payer individuellement.
FIN
Ibrahima SENE - Pit / Sénégal -
EMISSION - L’opération devait rapporter 60 milliards : L’emprunt obligataire ne récolte que
25 milliards de francs
Le gouvernement avait déjà chanté victoire et claironné partout qu’il avait même commencé à
payer ses arriérés de créance avec les sommes récoltées sur le marché financier. En fin de
compte, il s’avère qu’il y a eu beaucoup de vantardise, et que les institutions financières
régionales n’ont plus une grande confiance envers les engagements de l’Etat sénégalais.
Un joli flop, comme dirait l’autre. Le gouvernement se retrouve gros Jean comme devant, pour
n’avoir pas pu obtenir les 100 milliards de francs qu’il cherchait. Après avoir lancé une
double opération d’émission des bons du trésor, pour 40 milliards de francs et d’emprunt
obligataire pour 60 milliards de francs Cfa (Voir Le Quotidien n°1626 du mardi 10 juin
2008), le gouvernement pensait avoir réglé d’un seul coup de baguette tous ses problèmes de
dette intérieure. La preuve, le mardi 17 juin, en marge de la revue annuelle conjointe du
Programme d’eau potable et d’assainissement pour le millénaire (Pepam), le ministre d’Etat,
chargé de l’Economie et des Finances, M. Abdoulaye Diop, claironnait devant des confrères
que l’Etat était en train -déjà- de payer ses arriérés de dette dus aux entreprises du
secteur privé.
LE SATISFECIT DE ABDOULAYE DIOP
Dans les journaux Le Populaire et Wal Fadjri, M. Diop s’avançait jusqu’à prétendre : «Je
confirme que nous allons payer toute la dette intérieure avec l’emprunt. Nous sommes en
train de payer depuis hier lundi (Voir Le Populaire n°2570 et Wal Fadjri n°4871 du mercredi
18 juin 2008». Se félicitant de la réussite de l’opération, le ministre a ajouté que son
gouvernement a récolté 108 milliards de francs Cfa, alors qu’il n’en cherchait que 100
auprès de banques et institutions financières de la zone Uemoa. Or, voilà que la Banque
centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, qui a joué un rôle d’intermédiaire pour l’Etat
du Sénégal dans cette opération, vient de publier un communiqué, qui est aussi un démenti
des déclarations du ministre d’Etat, ministre de l’Economie et des Finances.
On apprend dans ledit communiqué, que le Sénégal, qui avait demandé 60 milliards de francs
Cfa en obligations du Trésor, n’a pu en obtenir que 25 milliards de francs Cfa, à la clôture
de l’opération, le 19 juin dernier. Un gap de 35 milliards gêne donc les opérations, et
qu’il faudra couvrir par tous les moyens, pour que le Sénégal puisse faire face à ses
engagements. Néanmoins, la question a été posée de savoir ce qui pouvait expliquer ce
revers, assez sérieux et inédit dans l’histoire des opérations du Sénégal sur le marché
financier sous-régional. Et là, les avis des spécialistes se rejoignent.
UNE SIGNATURE PEU FIABLE
Le Sénégal aurait pêché par excès de confiance, laissent entendre tous les spécialistes des
finances interrogés par Le Quotidien. Le gouvernement ne semble pas s’être pas rendu compte
du malaise ambiant et du peu de confiance que suscite auprès de plusieurs institutions
financières, sa signature, quand il s’agit d’immobiliser des ressources financières pour une
durée de temps assez longue. «Dix ans, c’est une longue période, et pleine d’incertitudes,
même pour un pays aussi politiquement stable que le Sénégal. Surtout dans un contexte de
crise économique», juge un analyste économique. Un autre de renchérir : «Peut-être que les
acteurs veulent voir comment vont évoluer les politiques de redressement économique
actuellement mises en œuvre, avant de se lancer dans des opérations financières qui
comportent tout de même, une certaine dose d’incertitude.» Quoi qu’il en soit, ce revers,
puisqu’il s’agit bien d’un, traduit le peu de crédit que les financiers accordent encore aux
engagements financiers du Sénégal, quand le pays est laissé à lui-même.
Pis, ce sont des partenaires que l’on croyait des plus fidèles à l’Etat, qui ont fait
capoter l’opération. Le Quotidien a pu avoir confirmation que c’est le revirement de la
Compagnie bancaire de l’Afrique de l’Ouest (Cbao) qui est à la base de cette
contre-performance. Selon les informations que Le Quotidien a pu obtenir, l’administrateur
général sortant de la banque, M. Patrick Mestrallet, s’était engagé à prendre une bonne part
des obligations émises par la Banque. Malheureusement, les nouveaux actionnaires
majoritaires de la boîte n’ont pas voulu s’engager sur cette voie. Les Marocains de
Attijariwafa Bank ont, semble-t-il, pour option de travailler plus avec le secteur privé de
la sous-région, au lieu de s’engager auprès des institutions étatiques.
L’autre élément déterminant de la frilosité de la Cbao serait, selon les spécialistes, le
niveau de l’endettement intérieur. La banque serait l’un des plus grands créanciers des
entreprises auxquelles l’Etat doit de l’argent. Et ladite dette pèse également pèse
également sur la banque qui, de ce fait, ne voudrait pas mobiliser d’autres ressources sur
une longue période, auprès du même débiteur, l’Etat. Ce retrait de la Cbao s’est ajouté à la
défection d’une autre institution financière importante, la Citibank, qui a désisté.
Pour rappel, l’emprunt obligataire est émis pour une échéance de dix ans, alors que les bons
du Trésor, dont l’opération a été un franc succès, ont des échéances beaucoup plus courtes.
Ces valeurs s’échelonnent sur quatre échéances, qui vont de 182 jours à 728 jours, pour des
sommes relativement modestes. Ce qui explique que le communiqué de la Bceao ait pu
enregistrer en ce qui concerne cette opération, un taux de couverture des soumissions mises
en adjudication, de 101%, quand les émissions obligataires n’ont pu faire mieux que 41,6% de
couverture.
ET MAINTENANT ?
Le communiqué signé du directeur national de la Bceao, M. Birame Sène, indique que le Trésor
sénégalais devra convertir ses obligations en bons en compte, pour obtenir le reliquat des
100 milliards de francs Cfa qu’il vise. Cependant, signalent tous les observateurs, cette
opération ne va pas s’avérer aussi rentable pour le gouvernement, que le ministre Abdoulaye
Diop l’avait claironné au départ. En effet, les bons du Trésor étant des ressources à
échéance très courte, ne sont pas indiqués pour payer des dettes. De plus, leurs intérêts
sont beaucoup plus élevés que les emprunts obligataires. Une fois la dette des entreprises
payée avec ces bons, il faudra bien trouver d’autres artifices pour ne pas faire mentir
Abdoulaye Diop qui disait, auprès des confrères, que le Sénégal a encore une très importante
marge d’endettement. Le tout, sous la haute surveillance des institutions de Bretton Woods.
Mohamed GUEYE -
Sénégal : Crise institutionnelle d’identités, à quand le bout du tunnel ?
La principale caractéristique du Gou-vernement de l’Alternance dans son ac-tion de tous les
jours, c’est l’absence to-tale de discernement en matière de priorités. Les questions
politiques dominent tout, alors que les besoins essentiels et fondamentaux des citoyens sont
souvent négligés. En Management mo-der-ne, cette confusion dans les choix prioritaires est
incompréhensible dans un environnement de ressources rares et maigres et fait perdre tout
son sens à l’efficacité et à l’efficience recherchées.
Il y a à peine 2 ans, un tintamarre fou avait été organisé autour des cartes d’identité
«numérisées», des milliards a-vaient été dépensés, des fleuves de discours déversés par le
ministre de l’Inté-rieur de l’époque, en matière de sécurité, de qualité, de quantité et de
disponibilité de la pièce. Aujourd’hui tout le monde s’accorde sur le fait que ces cartes
n’ont de «numériques» que le nom, qu’en matière de qualité et en moins de 2 ans, les
écritures et la photo s’effacent progressivement, en d’autres termes, la carte ne tiendra
pas 10 ans comme promis. Mais ce qui est plus grave et plus scandaleux, c’est l’arrêt total
de la production de ces cartes sur toute l’étendue du territoire national, sans aucune
communication officielle sur la durée de cet arrêt, la reprise éventuelle des opérations ou
les solutions alternatives. Des dossiers sont déposés depuis des mois sans suite, et
d’ailleurs, les commissariats n’acceptent plus aucune demande, et il semble que le matériel
lui-même n’est plus disponible, d’autres rumeurs parlent même de la disparition du
fournisseur et des fichiers d’exploitation faute d’avoir été payé !
Disposer de la carte d’identité nationale est un droit et même un devoir pour tout citoyen,
c’est le premier élément de validation et d’exercice de la citoyenneté. De ce point de vue,
l’on ne peut comprendre l’absence de réaction des autorités depuis déjà plusieurs mois sur
cette question centrale. Quelle garantie pourra-t-on donner à l’identification au Bac et aux
autres examens avec de simples cartes d’identité scolaires que n’importe quel individu
malintentionné peut con-fectionner et y apposer un cachet frauduleux ? Quel sort réserver à
ceux qui veulent voyager dans la sous-région et ne disposant pas de cette CIN ? Et ceux qui
cherchent du travail ? Et ceux qui veulent tout simplement retirer un chèque en leur nom à
la banque ? Est-ce que ce Gouvernement mesure l’ampleur des préjudices subis, les
condamnations aux subterfuges imposés aux citoyens ? Sur quelle base nos forces de l’ordre
vont procéder au contrôle d’identité ?
Tout cela pour dire que pour des raisons de sécurité, de dignité et de droit à la
citoyenneté, nos autorités doivent au plus vite régler cette question qui, mesurée à sa
juste valeur, est une priorité des priorités et mérite tous les sacrifices. Et même si la
machine des «numérisées» est grippée, pourquoi ne pas recourir de manière transitoire à
l’ancienne formule, en attendant d’auditer l’opération susnommée et situer les
responsabilités pour qu’à l’avenir, pareille situation ne se renouvelle plus, d’autant plus
que beaucoup d’argent y a été englouti.
Dr Abdoulaye NDOYE - Saint-Louis
UBLICATION - Les inégalités et l’exclusion à la base des crises : Oxfam produit un livre sur
la situation du monde
Moins de 20% de la population mondiale s’arrogent plus de 80% des richesses. D’où plus de
80% des populations ne bénéficient que 20% des richesses. Une situation qui crée un
sentiment d’impuissance, un sentiment d’exclusion des processus de prise de décision et un
défaut d’accès aux services publics de l’éducation et la santé. Ce sont là quelques-uns des
enseignements de l’ouvrage que Oxfam international a présenté hier et dans lequel
l’organisation place l’inégalité au cœur de la crise que traverse le monde.
Intitulé L’urgence du moment, le livre mentionne qu’«à chaque minute, quelque part dans le
monde en développement, 20 enfants succombent à des maladies évitables, telles que la
diarrhée ou la malaria et une femme meurt inutilement en couches. Parmi les trois milliards
de personnes vivant aujourd’hui, dans les villes, un milliard vivent dans des bidonvilles,
en marge de la société et sous la menace des maladies et de la violence. Plus de 880
millions de personnes sont sous-alimentées, 33,2 millions sont touchées par le VIH dont 22,5
millions en Afrique subsaharienne». Citant des données de l’Organisation mondiale de la
Santé (Oms) et des Nations-Unies, Mamadou Bitèye de Oxfam international souligne que «le
changement climatique a causé, durant les 30 dernières années, plus de 150 000 morts par an.
La plupart étaient originaires des pays pauvres. Selon les Nations-Unies, il faudrait 300
milliards de dollars chaque année, pour ramener tout le monde au-dessus du seuil d’extrême
pauvreté (fixé à un dollar par jour). Cette somme représente un tiers de la dépense
militaire mondiale».
Au-delà de ce portrait désolant d’un monde fracturé où l’inégalité grandit sans cesse, le
livre examine quatre facettes de la vie qui contribuent à l’accroissement des inégalités et
qui doivent être réformées. Parmi lesquelles, le rôle du pouvoir et de la politique, de
l’économie et des marchés, des risques et des chocs tels que la maladie ou les désastres,
les systèmes et institutions internationales. Chaque chapitre examine ce qui peut réduire
l’inégalité et accroître le développement. Considérant qu’il n’y a pas de recette toute
faite qui fonctionne en toute circonstance, M. Bitèye estime néanmoins, qu’il y a «certaines
solutions qui semblent être communes aux grands réussites, certaines situations qui mènent à
plus d’égalité et à moins de pauvreté que d’autres». Il invite aussi, les Etats de passer à
une redistribution plus équitable des opportunités, des avoirs et du pouvoir. Appelant à un
«nouveau deal» sur le pouvoir, l’économie et les institutions internationales, le livre,
d’environ 61 pages, a été lancé dans le cadre d’un forum réunissant Oxfam et ses
partenaires, des représentants de la société civile, et du monde des arts, entre autres.
Dialigué FAYE -
OPINION
Inflation au Sénégal : violence, ambivalence et l’absolue nécessité.Par | | mardi 24 juin
2008
Ce travail est un exposé technique non pour brocarder des projets mais traiter un thème
sérieux que des circonstances ont banalisé. Nous ne parlons pas de cette inflation
vertueuse, celle qui découlerait d’une hausse du pouvoir d’achat.
En effet, dans un tel contexte de choix délibéré d’une forte croissance (source possible de
déséquilibre) la surchauffe de la demande peut provoquer une pénurie relative des capacités
productives susceptible de conduire à une hausse des prix. Il est question de cette
inflation perverse dont les effets se manifestent sur l’organisme économique par une
hypothèque sur l’avenir du pays en termes de ressources humaines et de compétitivité.
Précisons. Il ne s’agit pas selon la terminologie classique de l’inflation rampante,
inévitable avec un taux d’accroissement des prix faible cependant continu et qui sévit
particulièrement dans les économies développées.
L’inflation dont nous faisons cas inclut la géopolitique et la violence qu’elle exerce sur
le peuple. Elle ignore les clivages et contingences politiques pour embrasser la situation
du Sénégal. Au demeurant, l’état des institutions publiques semble servir de terreau aux
dérives mercantilistes. L’altérité analytique c’est-à-dire le principe de l’universalité est
rejetée. Autrement dit, nous considérons l’Economie du Sénégal comme un cas d’espèce au sein
d’une Economie globalisée.
Nous n’avons pas manqué de donner notre avis sur les leviers que l’Etat acteur ambivalent
entend utiliser pour s’attaquer au problème. De ce point de vue, l’épiphénomène recouvre
deux réalités autour desquelles s’articuleront nos propos.
I.Réalité théorique.
Nous retiendrons que les concepts courants en usage dans la littérature économique ne
cernent pas le phénomène de l’inflation au sénégal. Celui-ci puise ses racines dans une
logique idéologique budgétivore prédatrice et de désinformation. Il est à l’origine de
toutes les imaginations dans le pays et déclenchent une psychose collective dont les signes
les plus apparents sont les réactions d’hystérie dans le système éducatif, base du
développement.
Déjà avec un taux d’abandon élevé on ne peut manquer de manifester une réelle inquiétude au
regard de l’avenir de façon générale. La crise est profonde et le socle de la société
ébranlée. Elle est située au niveau de l’inadquation entre le corps du régime politique et
celui de la société. Seul un comportement idéologique et doctrinaire peut justifier
l’acceptation résignée de la tendance haussière des prix à ce rythme effréné. L’explication
réside dans l’idée que l’abstention de l’Etat dans les rouages économiques- c’est dans l’air
du temps- constitue le chemin royal pour juguler l’inflation.
Elle soutient que le marché est le meilleur régulateur de l’activité économique. Une telle
conception serait une erreur scientifique et historique. D’abord, l’hypothèse d’un marché de
concurrence pure et parfaite reste illusoire. Elle élude les rapports de force
caractéristiques du champs de l’économie ainsi que la primauté de la rationalité du
comportement économiciste et la marchandisation, aujourd’hui, de toute forme de relations
humaines. Cet aspect permet de comprendre les forfaitures, l’opacité et certains crimes et
délits en matière de gestion. A preuve. Malgré ses convictions profondes dans le libéralisme
économique, Keynes préconise le contrôle des prix (fixer le prix d’autorité) pour juguler
l’inflation.
L’Etat a le devoir impérieux de s’impliquer activement pour corriger les imperfections
intrinsèques aux lois du marché et les « appétits insensés » de l’offre spéculatrice.
Egalement, le jeu spontané du marché s’oppose à la solidarité sociale (valeur éminemment
humaine) et aux règles élémentaires constitutives de l’Etat de droit auquel est dévolu
l’installation du lit pour l’expansion du capitalisme.
Ensuite, le modèle de gestion de l’Etat sénégalais se révèle spécifique. Jugeons- en. Le
Budget a été triplé dans un contexte d’une économie extravertie contrperformante et dont le
secteur informel concentre 70% des activités. A cela s’ajoute que 80% des dépenses de
consommation et d’investissement des ménages, surtout ruraux proviennent des fonds de
l’immigration et autres transferts unilatéraux.
L’Etat sénégalais, de nature dispendieux et clientéliste trouve avantage à laisser filer
l’inflation. Il ne peut en être autrement du fait de l’implication des bases théoriques
fondatrices du régime libéral dogmatique triomphant. Une politique de lutte audacieuse
contre l’inflation conduirait à créer un manque à gagner en impôts et taxes.
Ce qui est inconcevable car, dans sa fuite en avant, même en se livrant à des comptes
d’apothicaires, c’est cette pression fiscale qui permet à l’Etat de financer le Budget. Des
mesures administratives hardies signifieraient pour l’Etat, prendre le risque de
transgresser une loi immanente, la foi fanatique en la supériorité des mécanismes du marché
et récuser le socle économico- philosophique du régime politique. On ne se déprend pas
aisément d’une culture.
Selon le capitalisme, dans son ‘intime conviction’, la régulation des tensions relève d’un
processus automatique grâce aux mécanismes d’un marché autonome transcendant. Cependant, les
expériences démontrent et la situation concrète du Sénégal l’illustre, la singularité d’une
telle vision qui combine émotion et passion pour marquer. L’allure de la courbe d’évolution
de l’accroissement auto entretenu des dépenses publiques, jamais remise en cause participe
de l’origine de la crise profonde porteuse d’un choc émotionnel général.
II. Réalité pratique.
Incapable de se projeter dans l’avenir, son horizon de l’Etat demeure le court terme. Il
entreprend des projets ponctuels très souvent contradictoires. Il se contente d’actions
passives démagogiques de saupoudrage, présentées de façon folklorique. Non seulement l’Etat
nie toute responsabilité dans l’amplification et la propagation ondulatoire du déséquilibre
mais il avoue, au grand désarroi des populations, son impuissance à le résorber. Ce qui lui
permet d’évacuer toute mesure active hardie. Simultanément, interrogeons-nous sur le
caractère judicieux du choix de l’Etat sénégalais à engager plus de 20% du Budget national
en charge plutôt qu’en investissement dans un projet dont la décence voire l’efficacité
comparée aux priorités économico- sociales et d’aménagement du territoire est franchement
douteuse.
Un programme de développement du biocarburant est-il compatible avec la recherche de
l’autosuffisance alimentaire, les exigences, institutions et structures nationales ? Aucune
alchimie ne peut, dans les dispositions économiques actuelles mener de front plans de
développement du biocarburant et Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance
(GOANA).Une des raisons est que l’ l’Etat n’en assure pas le financement intégral. Invoquer
l’inflation importée est un alibi fallacieux destiné à masquer bien des incompétences et
incurie.
En effet, il est insensé, pour un Etat d’indexer ses actions économiques sur le cours du
pétrole, erratique et aberrant au sens statistique du terme ou de les fonder sur des
paramètres externes qui lui échappent totalement. Dans ce domaine, une incursion analytique
dans l’orientation de la politique économique sénégalaise donnerait bien des indications.
Des Autorités quasi exaltées exultent en proclamant, avec cynisme que la flambée des prix
–le malaise social- voire les actions entreprises par l’Extérieur modifieront à terme
favorablement le modèle de consommation sénégalais.
Ce résultat est sensé exercer un effet bénéfique sur la Balance des Paiements. Peut-être
épousent-elles la thèse de la « stratégie d’acteur », principe consistant, selon les
sociologues, à transformer une contrainte en opportunité ? Des Fantasmes et de la pure
utopie car cela se traduit dans l’immédiat, par des larmes, des énergies plombées et des
ressources sacrifiées. Donc cette idée constitue un déni de rationalité économique, un défi
et un scandale de gestion dont aucun représentant du peuple ne s’est offusqué.
En effet, une demande forte est un facteur de croissance économique. Nul doute qu’il revient
à l’Etat de créer les conditions de relance de la production interne essentiellement grâce à
la probité des dirigeants et des structures transparentes durables. Sous l‘angle du prisme
politique déformant les solutions tout azimut (baisse des impôts, subventions, exonérations,
renoncements à des taxes, stratégie de cultures de rente, de biocarburant et
d’autosuffisance alimentaire, …) sans cohérence ni compatibilité sinon véritablement
contradictoires sont élaborées.
Ces pratiques courantes au Sénégal ne sauront résoudre la question centrale héritée du
Programme d’Ajustement Structurel avec l’utilisation d’instruments d’intervention radicaux
(vérité des prix, désengagement de l’Etat, externalisation des services publics y compris la
sécurité, transfert du financement des biens collectifs sur le peuple, privatisation). Elles
contribuent à brouiller les repères et à créer une atmosphère de terreur, de précarité et de
défiance dans la société.
Est-ce par hasard si la Communauté Internationale (ONU, Etats et autres Institutions ?)
proposent comme option de sortie de crise l’accroissement de l’Aide Publique au
Développement (APD), alors même que celle-ci fait l’objet d’une critique unanime acerbe y
compris de la part de l’Union Africaine ? A juste titre puisque l’application des règles de
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) a fait passer l’aide alimentaire de 15 % en 2001 à
3% 2007 ; et c’est une tendance qui semble se dessiner pour le futur. La Communauté
Internationale se garde bien de mettre l’accent sur l’inégalité de la répartition des
richesses et de l’incriminer.
En effet, selon différentes sources, la quantité de biens et des services disponibles est en
mesure de couvrir largement les besoins de l’humanité. L’Etat doit donner un plan indicatif
de ses intentions clair plus incitatif qui puisse servir de cadre aux agents économiques.
Au surplus l’exploitation des potentialités agricoles est contrariée par le déficit
d’infrastructures ainsi que, à brève échéance les Accords Partenariat Pour le Développement
(APE). Dans cet esprit, le retrait de l’Etat, est-il concevable, au double point de vue de
l’éthique et de l’efficacité économique ? A nos yeux l’Etat reste le centre gravité
l’économe Le climat inflationniste exerce des effets pervers diffus. Aussi les titulaires de
revenu fixes ou non indexés (salaires, pensions capital, intérêt …) victimes désignées de
cette dynamique sont-ils des laissés pour compte.
De son côté, l’épargne subit un taux d’intérêt réel négatif. La résultante est qu’elle se
dirige vers les secteurs spéculatifs immobiliers, des jeux ou l’achat -parfois illégal- des
devises. Le calcul économique est faussé, la dette de l’entreprise étant artificiellement
allégée et l’entreprise bénéficie d’une hausse de la marge d’autofinancement apparente
mystificatrice du fait de la dépréciation monétaire. Compte tenu de la politique monétaire,
notamment du taux de change en vigueur, l’inflation entame la compétitivité prix des
entreprises domestiques.
L’extension de cet univers de marchandisation des rapports et actes humains permet aux
opérateurs économiques d’appliquer sans coup férir la logique de maximisation du profit
c’est à dire augmenter les prix à leur guise. On ne peut le leur reprocher, logique de
maximisation oblige. Il n’est pas erroné de considérer aujourd’hui que le prix est fixé à la
« tête du client » sur un marché réputé de concurrence. C’est l’organisme social tout entier
reposant désormais sur des bases économiques irrationnelles qui subit une surexploitation
par procuration.
Conjointement cette frange de la population qui ploie déjà sous le poids de l’inflation
vient combler les carences de l’Etat en accomplissant certaines de ses fonctions régaliennes
: arbitrage, redistribution, régulation…etc. Elle assume la couverture des risques
individuels (chômage, maladie, vieillesse) de tous les exclus et marginalisés du système
économique, une prise en charge relevant, dans les pays développés, plutôt de l’Etat. Nous
tairons volontiers l‘hypothèque qui pèse sur l’avenir scientifique et du capital humain de
la nation au moment où il est acquis que le développement et la compétitivité reposent sur
le savoir. Or, avec la spirale inflationniste, les enfants malnutris sont les éléments les
plus patents de ce danger.
Ces pathologies graves irréversibles sont lourdement préjudiciables à leurs capacités
intellectuelles ipso facto atrophiées et inhibées à jamais. Même la Communauté
Internationale et l’ONU oublient le Droit à l’Alimentation un des vieux des droits de
l’homme contenus dans la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Cette indifférence
relayée par les illusions perdues liées aux travers de la gestion publique cristallise chez
le peuple un sentiment de rejet de l’Etat. La multiplication de projet irréalistes faits
dans la précipitation telle la GOANA, en raison de la non adhésion populaire est source de
déstabilisation et d’inquiétude face à un lendemain d’angoisse et d’anxiété.
L’inflation signifie le prélèvement d’un impôt non voté et l’inoculation d’un régime de la
diète à l’encontre du peuple. La création d’un dispositif étatique d’éradication de
l’inflation (magasins témoins, structure de détermination et de contrôle des prix…)
ressemblerait à un déni de l’idéologie libérale officielle. Un risque que l’Etat évite de
prendre pour ne pas se renier, trahir ses « pairs et encourir les représailles et
récriminations des défenseurs de l’ordre économique international au rang desquels les
opérateurs nationaux. Cette interdiction de l’immixtion de l’Etat dans la sphère économique
traduit la volonté manifeste de l’Etat de militer en faveur du nouvel ordre économique d’un
capitalisme de plus en plus orthodoxe. Il favorise la défense d’intérêts mercantiles cumulés
tout en nourrissant les réflexes d’un comportement spéculatif, somme toute compréhensible,
du capitaliste.
En fait le capitaliste ne fait que perpétuer la tradition de la rationalité capitaliste, la
maximisation de son objectif, sans égard de la légitimité ; en ce qui nous concerne, la
marge bénéficiaire, peu importe le processus et les moyens utilisés. De toutes les façons
les impératifs de la concurrence et du profit rendent impossible l’abandon des irrégularités
dans les pratiques de l’activité économique (cf. les multiples scandales
économico-financiers à l’échelle planétaire). Dans ce contexte où le capitaliste
(apatride/transnational) prêt à tout pour assouvir son idéal, peut-on, doit-on stigmatiser
l’intervention de l’Etat ? Diverses explications composites se profilent.
L’idéologie du moment soutient que ce capitalisme et son corollaire le secteur privé est
porteuse d’espérance universelle au sens où c’est le seul chemin pour réaliser les ambitions
du capitaliste et le bien-être de l’homme. L’Etat bénéficie aussi de l’inflation soit en
tant que débiteur soit par le canal de l’effet insidieux de ponction opérée sur les revenus.
Dès lors une mesure de baisse de l’impôt sur les revenus ne peut être efficace que si elle
se situe à la hauteur du taux d’inflation. Sous cet angle le pouvoir législatif est
interpellé à moins qu’il ne soit inféodé et aux ordres). Que des instances internationales
enjoignent l’Etat de soulager les souffrances des populations n’est que du bluff et du
dilatoire.
L’absolue nécessité de l’initiative publique s’avère incontournable, sinon exclusive
s’agissant des pays tel le Sénégal qui n’ont ni structures économiques expérimentées ni
ressources constitutives du fonds de développement. A ce titre les choix sectoriels de
l’Irlande et de la Chine (un effort notoire d’investissements dans la formation) s’avèrent
très instructifs. Illustration sommaire.
Considérons les éléments ci-après d’un pays.
Niveau du taux d’imposition directe : 10% ;
Revenu du contribuable : 100 000f ;
Scénario 1 : absence d’inflation (le taux d’inflation est égal à zéro) ;
Scénario 2 : présence d’inflation (le taux d’inflation est égal à 5%).
Dans le scénario 1, le montant de l’impôt est égal à 10 000f (100 000fx10%). Il correspond
rigoureusement à l’effort contributif de l’individu à la solidarité nationale en fonction de
sa capacité réelle pécuniaire et de son pouvoir d’achat. Cet esprit traduit la philosophie
de la fiscalité directe. En considérant le scénario 2, le contribuable s’acquittera de 10
000f (100 000fx10%), somme inchangée alors que l’inflation aura érodé sa capacité réelle
c’est à dire son pouvoir d’achat de 5000f (100 00fx10%). Au nom de l’équité attachée aux
principes de l’impôt, il eût été plus juste d’asseoir la base de l’imposition sur son revenu
réel, à savoir 95 000f [100 000f-(100 000fx5%)]. Pourtant, il aura payé un montant identique
de 10 000f.
L’inflation désorganise l’architecture fiscale par un biais discriminant et pénalisant.
Cette observation ouvre une piste de réflexion au regard de tout projet de réforme fiscale
destiné à gommer une injustice sociale. En effet, les catégories vulnérables de la société
constatent, impuissantes, la fonte traumatisante de leurs revenus sans aucune possibilité de
couverture.
Certes à l’échelle macroéconomique, l’inflation diminue le salaire et incidemment le coût de
la main d’œuvre. Pourtant l’entreprise n’en tirera pas un grand avantage à cause des effets
cumulatifs de contraction de la demande non compensée par d’éventuelles plus-values sur
stocks. Est-ce dans ce cadre que les Institutions de Brettton Woods et autres organismes,
reconnaissant la gravité de la situation, ont sommé le Sénégal d’infléchir sa politique
économique vers plus de social ? Ou veulent-ils se prémunir contre l’explosion des
aspirations sociales ? Nous pouvons raisonnablement penser que c’est plus le sens du réflexe
et de l’exaltation que celui de l’action réfléchie qui prévaut dans la prise de décisions
publiques. Cette attitude se fonde sur la manipulation érigée en système (une constante).
Deux cas démonstratifs : le taux de dévaluation officialisé à 50% alors que l’application de
la méthode de cotation dans la zone, ce qui paraît normal, affichait 100%. En outre, sans la
moindre décence, les Autorités signifient solennellement aux populations leur incompétence à
combattre l’inflation. Paradoxe et comble d’irresponsabilité, elles utilisent tous les
subterfuges pour se maintenir aux commandes de l’Etat.
Peut-il en être autrement quand on sait que les mesures d’inspiration libérales servent de
base à l’initiative publique ? Si elles sont ambitieuses et audacieuses à l’image de la
GOANA, leur mise en œuvre reste inappropriée. Seule une prise en charge effective de ces
mesures par l’Etat, à travers des structures publiques solides pérennes, donc une rupture
idéologique, peut en assurer l’exécution et la réalisation. En conséquence, les magasins
témoins, les projets agricoles ou l’appel à la diaspora s’avèrent des leviers inopérants et
plutôt surréalistes.
A la limite, ces projets sont des calmants justes efficaces pour faire tomber la fièvre mais
inaptes à remédier les déséquilibres structurels qui minent les différentes sphères de la
société sénégalaise. Fixer des objectifs à partir d’un discours politique incantatoire et
délirant (GOANA, refuser la fatalité, émeute de la faim, autosuffisance alimentaire…etc.) se
transforme en chimère. L’Etat sénégalais ne peut s’aventurer à une « contre-performance
fiscale » car pour l’ordre économique hégémonique, plus précisément les Institutions de
Bretton Woods, la performance économique qui offre le Certificat de satisfecit international
est fonction croissante des recettes fiscales. Celles-ci demeurent de nos jours une
conditionnalité à l’éligibilité aux programmes de ces Institutions, canaux de financement
inestimable au moment où l’APD continue de dégringoler allègrement.
La « taxe » d’inflation, cet impôt indolore est injuste socialement du fait qu’il modifie la
répartition du revenu national au détriment des ménages et des épargnants. Réduire les
impôts et taxes à l’importation-autre solution alternative proposée-représente un piège
permettant aux mécanismes implacables des Accords Pour le Partenariat au Développement (APE)
de se déployer subtilement avec toute la logistique nécessaire. Outre, l’opérateur
économique ne peut, de gaieté de cœur, consentir à une réduction de sa marge commerciale ou
renoncer à capter le surplus qui naîtrait d’une suppression/baisse de la fiscalité.
L’Etat est investi des tâches de régulation et de moralisation de l’environnement économique
à la dérive : traquer la logique « marchande », instaurer des structures de référence sous
la puissance tutélaire exclusive directe de l’Etat, réhabiliter les service du contrôle de
prix. Un préalable subsiste : la volonté politique. Faire une fixation sur le rôle de l’Etat
pour fustiger son interventionnisme constitue surtout un aveu d’impuissance et une source de
dysfonctionnement par rapport à l’économie. Il est anachronique de soutenir, dans le
contexte du Sénégal et de la globalisation que l’interventionnisme altère l’ordre naturel et
perturbe le déroulement autorégulateur du marché.
Les dépositaires du pouvoir populaire ont là une occasion de s’agiter et de légitimer leur
mandat. La théorie libérale souligne que les déséquilibres (l’inflation…) sont à traiter par
des politiques internes spécifiques. En l’espèce, l’Etat doit être au service du marché en
palliant ses défaillances. Le Sénégal a emprunté cette ligne et ses pratiques intègrent ce
conformisme politico-économique, obstacle à la formation d’un dispositif anti inflationniste
probant.
Notre analyse a décrypté les manifestations du phénomène pour en soulever des aspects
importants jusque là occultés. Au regard du statut de l’Etat et de l’environnement
économique, la stratégie amorcée pour combattre la crise ne sert qu’à distraire la société
et déchaîner des passions partisanes. Globalement catastrophique pour le peuple, l’impact de
l’inflation se révèle, paradoxalement, positif vis à vis de l’Etat et potentiellement
avantageux pour l’entreprise. Ces résultats offrent la perspective d’un débat technique
expurgé de toute connotation politicienne, fructueux et fécond à tous les niveaux du corps
social : gouvernemental, parlementaire, syndical et communauté scientifique. En tout cas,
c’était l’un des objectifs que l’exposé visait : un enjeu national.
Docteur C. SOUARE
Courriel : dalaba4@yahoo.fr
Assises nationales : Le cas du Cercle d’initiatives des intellectuels sénégalais
Le débat sur les Assises est déjà omniprésent dans l’actualité nationale et intéresse un nombre croissant de citoyens de toutes les catégories et de toutes les couches sociales, malgré (ou à la faveur) de la crise mondiale à laquelle nous sommes confrontés. Nous sommes de plus en plus nombreux à en discuter de manière substantielle à travers les canaux de la presse indépendante nationale, ce qui traduit la grande capacité des Sénégalais à dialoguer, à partager et à faire face ensemble aux défis qui se posent à la Nation, en l’occurrence la consolidation de la démocratie et de la stabilité politique du Sénégal, et la recherche de palliatifs à la crise internationale. A cet effet, la cellule de communication des Assises pilotée par le Syndicats des professionnels la communication (Synpics), les concertations au niveau des départements, la Commission scientifique ainsi que le projet de forum électronique me semblent être des instances participatives et pluralistes de recherche et de communication d’une grande importance pour les citoyens qui veulent déjà apporter leurs contributions. Beaucoup de pays africains se trouvent dans une conjoncture politique et économique semblable à celle que vivent les Sénégalais, et sous ce rapport, les Assises constituent une circonstance épistémologique de sortie de crise et d’inclusion politique et sociale pour tout un Continent. Ce texte s’insurge contre les confusions que le leader du Cercle d’initiatives des intellectuels sénégalais (Ciis) cherche à entretenir maladroitement autour des principes de démocratie et de citoyenneté. Il dénonce aussi l’imposture intellectuelle, et réfute les allégations fallacieuses du Ciis sur la participation de la société civile dans le processus des Assises nationales, en clarifiant les rôles et les responsabilités qui lui incombent dans la gouvernance politique.
Des principes de droits humains, de démocratie et de citoyenneté
Les principes de droits humains, de démocratie et de citoyenneté consacrent le caractère indivisible des droits, et l’égalité de droit de tous les êtres humains. Ils sont énoncés dans la Déclaration universelle des Droits de l’homme adoptée en 1948, la Déclaration internationale sur le droit au développement de 1986, la Charte africaine des Droits de l’homme et des peuples adoptée en 1981 ainsi que dans le préambule de la Constitution du Sénégal. La lecture de la Constitution du Sénégal permet de mesurer les écarts entre les prescriptions sur les libertés individuelles et collectives et les pratiques de gouvernance. Pour illustrer cet écart, il suffit par exemple de consulter analyses des syndicats de magistrats et de greffiers sur l’état actuel de la justice au Sénégal, l’étude du Forum civil sur la corruption dans le secteur de la santé, les rapports de la Raddho et du Congad sur la situation en Casamance, ou la Lettre du Citoyen, entre autres initiatives des organisations de la société civile. Cet écart est encore plus ahurissant quand on se réfère à l’actualité quotidienne faite de meurtres et autres crimes non élucidés en Casamance, de scandales politico-financiers, de querelles intempestives entre les plus hautes autorités de l’Etat et de changements constitutionnels inopportuns du point de vue de la promotion des droits humains, de la démocratie et de la citoyenneté.
Se fondant sur ces principes de droits, de liberté et d’égalité, des groupes de citoyens s’étaient mobilisés sur toute l’étendue du territoire, à la veille de l’élection présidentielle de 2000 pour garantir un processus électoral inclusif (dans la perspective de la participation des jeunes, des femmes et des autres catégories marginalisées), consensuel (dans le sens d’une acceptation des règles du jeu par les parties prenantes à l’élection) et paisible (sans une instauration de l’état d’urgence au lendemain du vote).
Les mêmes principes de liberté continuent d’animer les intellectuels et les activistes sénégalais, qui dénoncent régulièrement les abus contre les libertés et les actes de mauvaise gouvernance sous tous les régimes, pendant que le leader du Ciis aura navigué en toute liberté, du soutien au président Abdou Diouf au soutien au président Abdoulaye Wade, à la manière d’un ’chien de garde’. En effet, c’est de cette manière que le leader du Ciis a accusé les participants aux Assises nationales de préparer un coup d’Etat pour le compte d’un étranger qui en voudrait au régime actuel. Il appelle ainsi les Sénégalais à mettre en place un front pour la sauvegarde de la République. Par la suite, le porte-parole du chef de l’Etat déclarait que les Assises sont un événement normal qui participe du jeu démocratique au Sénégal, ce qui démontre encore une fois que, pour découvrir d’éventuelles marionnettes des hommes politiques, le Ciis doit suivre la curieuse trajectoire de son leader toujours plus royaliste que le roi, et non les chercher au sein des organisations de la société civile impliquées dans les Assises.
De l’imposture intellectuelle
En reconnaissance de cette liberté d’expression, d’opinion et d’association qu’ils exercent avec autant maladresse et de boucan, les membres du Ciis doivent faire preuve de bon entendement, de discernement, de responsabilité, d’intégrité intellectuelle et de tolérance dans leur prise de parole publique et dans leurs analyses des initiatives de leurs concitoyens. En effet, il peut arriver que l’intellectuel (l’érudit en religion, ou le philosophe chez Platon) soit victime d’un défaut d’entendement de son rôle, de sa mission et de ses responsabilités, et qu’il s’installe dans le rôle d’un mandarin au service du prince du moment. Cependant, il ne faudrait pas qu’il bafoue les principes et libertés d’expression, d’association et d’opinion qui sont des vertus cardinales chez l’intellectuel et chez le citoyen ordinaire.
Ainsi, le Ciis devrait rompre d’avec sa promptitude à utiliser les médiats pour s’engager si gaillardement dans des batailles à la Don Quichotte et par des digressions constamment grossières sur les notions de démocratie et de la citoyenneté. C’est par de telles manœuvres qu’il a voulu discréditer les Assises nationales en calomniant les citoyens qui y participent aux Assises. Le Ciis est allé trop loin en diabolisant les uns dans le but de créer les conditions d’une confrontation entre ceux qui menaceraient la République et ceux qu’il appelle à la défendre, oubliant toute la différence qui existe entre le rôle et la mission de l’intellectuel et ceux des services de police, de gendarmerie ou des services secrets.
Il est particulièrement rare qu’un professeur de sociologie puisse avoir autant de difficultés à comprendre la majesté de son rôle en société. Mais en plus, l’intolérance intellectuelle persistante chez le leader du Ciis traduit une monstrueuse dévalorisation des libertés civiles et intellectuelles dont il a le privilège de jouir. Il en est de même de l’intolérance civique qui caractérise son interprétation ponctuelle des règles qui régissent la vie en République et qu’il prétend défendre en hurlant au complot lorsqu’une partie de la classe politique, l’essentiel de la société civile politiquement active et de l’intelligentsia sénégalaise décident de discuter de manière inclusive et approfondie de l’avenir du pays. Dans cette théâtralisation avilissante des responsabilités académiques et sociales de l’intellectuel mise en œuvre par le Ciis, son leader ne parvient même pas à déterminer quel personnage incongru, il voudrait incarner.
Pour les intellectuels véritablement engagés, dont la trajectoire est radicalement différente de celle du Ciis, les beaux yeux du prince de l’instant ne l’emportent pas sur l’avenir d’une Nation aussi vaillante et savante et aussi libre et tolérante que le Sénégal. Le génie des Assises confirme que nous restons un exemple sur la scène africaine et internationale.
De la méconnaissance du rôle de la société civile
Les trois dernières décennies correspondent à l’expansion de la notion de société civile et à sa centralité dans le champ théorique et expérimental de la démocratie en Afrique et dans les pays en voie de développement en général. Cependant, le fait le plus marquant dans cette évolution, est certainement le manque de consensus autour du sens qu’on donne à cette notion de société civile. Sa définition affecte naturellement son positionnement intermédiaire entre l’Etat et la famille, les principes d’autonomie et le cadre légal et institutionnel qui la régissent, ainsi que les fonctions, rôles ou responsabilités qu’elle s’assigne dans les processus de transformation politique, économique et sociale. On peut toutefois présumer que la défense et la promotion des libertés civiles et politiques, la suppléance dans la provision de services pour les pauvres et les démunis, la critique de l’action des autorités politiques et le plaidoyer en faveur de politiques alternatives ont été les principales orientations de l’engagement des organisations de la société civile envers les populations africaines.
On constate aussi que dans la plupart des situations de transition ou de consolidation démocratique, la société civile joue un rôle incontournable, notamment lorsqu’il s’agit d’arbitrer les processus électoraux ou de conduire une médiation entre des acteurs politiques en conflit. Son succès dans le champ politique dépend largement de son autonomie et de sa neutralité entre les parties prenantes à la compétition ou au conflit. Ce succès peut aussi dépendre de la capacité des hommes politiques à respecter les droits humains et les règles de la démocratie, et à faire preuve de dépassement et de patriotisme. C’est pourquoi le Ciis qui est supposé être une organisation de la société civile composée d’intellectuels, devrait adopter une attitude moins préjudiciable à la promotion des droits et des libertés civiques, politiques et académiques.
En estimant que les organisations de la société civile qui participent aux Assises nationales sont manipulées par ‘des gens tapis dans l’ombre’, le leader du Ciis porte atteinte à l’honorabilité de ses concitoyens les plus méritants. Les membres du Ciis semblent ignorer que le processus électoral consensuel par lequel Abdoulaye Wade a battu l’ancien président à qui ils avaient fait allégeance, a maintenant laissé la place à un dialogue politique bloqué par de perpétuels changements constitutionnels opérés de manière unilatérale, et par des acrobaties excentriques sur les mandats des députés, sur le calendrier électoral, la distribution de la justice, etc. Il semble aussi ignorer que la société civile a joué un rôle déterminant, tout en restant impartial, dans la mise en œuvre du processus électoral consensuel de 2000, en mettant en confiance toutes les parties prenantes à cette élection présidentielle. A moins que le Ciis comprenne tout cela et qu’il ne se donne comme vocation ’citoyenne’ que de gagner une invitation dans la cour du prince du moment.
Quant à M. Bolloré, qui a été mis en cause dans les déclarations du leader du Ciis sur le financement des Assises, il a répliqué en exerçant son droit d’assignation, créant du coup, une panique visible chez le leader du Ciis. Cette réplique aura au moins comme résultat, d’aider le leader du Ciis à comprendre enfin les vertus qui doivent guider la prise de parole publique, particulièrement chez des intellectuels. Comme bon nombre de Sénégalais, je souhaite que le leader du Ciis retrouve son destin de prince de l’intellectuel et qu’il continue de jouir de toutes ses libertés civiques et politiques. Nous estimons cependant que M. Bolloré comprendra que, malgré nos différends passagers et fraternels, nous sommes des Sénégalais plus que jamais convaincus qu’en ce XXIe siècle, le monde a besoin de beaucoup de tolérance, et que fort de cela, il voudra bien renoncer à poursuivre l’auteur de ces déclarations devant les tribunaux.
Sidy SISSOKO Spécialiste de la Société civile Directeur exécutif du Mouvement citoyen Email: cisko117@gmail.com
Quand la police, matraques électriques en mains, s’attaque sauvagement à des journalistes et citoyens aux mains nues, dans l’exercice de leur fonction !
« La brutalité est le recours de ceux qui n'ont plus de pouvoir intérieur. »
[Anne Hébert]
Extrait de Le torrent
Ce n’est pas étonnant pour qui sait, ceci est simplement à l’image de ceux qui nous gouvernent et en premier lieu, leur chef, Me Wade. Il est en effet, le premier à ne pas respecter les lois du pays dont il est le premier gardien, en en faisant ce qu’il veut, ce qui lui plait et quand il le veut. Dès lors, il n’y a plus lieu de s’étonner de ces policiers qui sont en grande partie d’anciens calots bleu et des miliciens de Me Wade quand il était à l’opposition. L’arme du PDS a toujours été la violence et la brutalité, arrivé au pouvoir, il en fait simplement un argument massue pour s’y maintenir à tout prix. A mon sens, il est du devoir et de la responsabilité des vrais policiers patriotes et républicains, de les dénoncer pour éviter qu’on ne les mette tous dans le même sac, à savoir confondre la bonne et la mauvaise graine. Leur silence pourrait être synonyme de complicité et contraire à la déontologie de leur corps. Alors, même si c’est anonymement, les policiers patriotes qui n’approuvent pas de tels actes barbares propres aux voyous et tontons macoutes, devraient dénoncer les auteurs et responsables de telles pratiques car, ils les connaissent très bien et sont facilement identifiables par le service.
Mais, chers concitoyens, nous n’avons encore rien vu, ceci n’est que le début d’un régime fascisant qui est en train de prendre ses marques. Une fois qu’il aura assis ses propres institutions qui sont en voie et recruté ses hommes de main, il passera à la vitesse supérieure en procédant à la "liquidation physique" si nécessaire. Ne soyons pas naïfs ou surpris demain ! ce régime n’est en rien au service de son peuple, c’est pourquoi, tout soutien qui lui est apporté dans son entreprise de destruction de la société sénégalaise, par qui que ce soit, pourrait être considéré comme un acte de trahison à notre peuple. Globalement aujourd’hui, les forces de «l’ordre » sont le bras armé du régime libéral pour exécuter toutes ses forfaitures. Presque, tous les actes pris par Me Wade et son équipe sont contraires aux intérêts bien compris du peuple sénégalais, toutes origines confondues. De ce point de vue, nous sommes tous en liberté provisoire et prenez bien cela pour du vrai, car nul d’entre nous, citoyen digne de ce nom, qui garde encore les valeurs de la république, ne sera épargné à l’avenir. Notez le bien aussi, le plus dur est à venir !
Wade et Mugabe sont tout à fait identiques, le premier est sur les traces du second. Pour Me Wade comme Mugabe, aucune disposition d’une constitution ne pourra les arrêter dans leur volonté de s’ériger en de véritables monarques « républicains ». Tenez-vous bien ! Il est remarquable de constater que, de fil en aiguille, le Sénégal s’achemine vers la perte de sa Constitution si ce n’est déjà fait, par une volonté inavouée de Me Wade de changer, tout ce qui ne lui convient pas dans cette Loi fondamentale, bien qu’il en soit le principal promoteur.
Comme disait l’autre, L’Afrique est véritablement malade de ses dirigeants, j’y ajoute archaïques.
C’est pourquoi, tous les citoyens épris de justice et de paix, dignes fils de notre pays le Sénégal, doivent apporter leur appui, leur soutien et leur contribution en tout genre pour la réussite des assises nationales avant que l’irréparable ne se produise. Ces assises nationales peuvent constituer une planche de salut et permettre à notre peuple de se retrouver sans dommage autour de l’essentiel et de nous sortir d’une crise grave qui menace toute la nation sénégalaise dans ses différentes composantes.
Tous les Sénégalais et à tous les niveaux, de toutes conditions sociales ont l’obligation de prendre leur responsabilité pendant qu’il est encore temps, car demain il pourrait être trop tard. L’indifférence, l’attentisme, la résignation, l’intimidation, le ndigueul de ceux qui partagent le gâteau avec le pouvoir, les graves menaces sur la cohésion nationale, les épineux problèmes fonciers sur l’ensemble du territoire national qui peuvent imploser à tout moment, les injustices sociales et économiques et j’en passe, tout ceci n’a que trop duré et il est temps d’y mettre un terme. Un peuple uni autour de l’intérêt général, de par sa volonté, est capable de surmonter, bien des difficultés momentanées, dressées sur son chemin.
Nous avons déjà beaucoup subi et enduré depuis 8 ans des souffrances terribles, qui continuent et se poursuivront, tant que ce régime sera à la tête de notre pays. C’est l’évidence même de dire, qu’ils sont incapables de faire mieux et plus que ce qu’ils sont en train de faire.
L’agression sauvage et lâche perpétrée par des « policiers » sur des journalistes dans l’exercice de leur fonction, qui ne sont du reste armés que d’un micro, est l’illustration parfaite d’une police qui manque de maîtrise et d’intelligence, incapable de faire la différence entre un agresseur et un paisible citoyen, qui est libre de vaquer à ses occupations dans l’ensemble du territoire. Il est loisible à tout un chacun d’ailleurs, de constater, que les agresseurs, dans notre pays aujourd’hui, sont plus à l’aise pour perpétrer leurs forfaits, car ils ne rencontrent nulle part sur leur chemin, cette police armée de matraques électriques qui s’attaque aux honnêtes citoyens sans arme. Honte et lâcheté ne peuvent être plus grandes !
Mandiaye Gaye BP 1600 DK RP
Gaye_mandiaye@hotmail.com