Plaidoyer pour une réconciliation de Me Wade
Plaidoyer pour une réconciliation de Me Wade avec le peuple
Excellence Monsieur le président de la République, Depuis la déclaration de votre candidature aux prochaines élections présidentielles de 2012, tous les chasseurs de primes, matamores sous-fifres et opportunistes qui s’agitent autour de votre personne ne dorment plus. Ils envahissent les citadelles, les familles religieuses et chaque jour qui passe est un jour de meeting. En lieu et place d’un engagement de ces hommes et femmes pour l’intérêt de la Nation, il n’y a plus que des affrontements et du chantage par presse interposée pour la quête d’une reconnaissance auprès de vous et de votre famille, d’où les thématiques inventées : ’Wadisme’ et ‘Génération du concret’.
Ces hommes et ces femmes ont savamment théorisé, puis intelligemment orchestré et maladroitement servi au peuple l’opportunité de votre candidature aux présidentielles de 2012, alors que celle-ci expose le pays à tous les dangers. Votre candidature, Excellence, ne va ni dans le sens de l’intérêt de la Nation ni dans celui de vos propres intérêts. Des malfrats et iconoclastes irresponsables, mus par une rage de destruction ou par la passion du pouvoir pour le pouvoir, continuent à vous faire faire des erreurs, tout en vous mettant en mal avec votre vaillant peuple rien que pour sauvegarder leurs intérêts personnels.
Excellence Monsieur le Président, vous conviendrez avec moi de la véracité de l’adage qui dit que les zéros font la révolution et les zéros en profitent. Aujourd’hui, beaucoup parmi ces hommes et ces femmes qui vous entourent, étaient des souteneurs d’Abdou Diouf en 2000. Ceux qui avaient donné tous leurs moyens pour vous porter au pouvoir, sont devenus aujourd’hui vos adversaires politiques. Comment pouvez-vous croire à ces gens incapables de loyauté dans le jeu démocratique, la bonne gouvernance économique et sociale qui vous réconcilie avec votre peuple ? A preuve, des tumultes, disputes, querelles entre groupes d’intérêts opposés, créant des scandales politiques étalés au grand jour sur la voie publique et fortement médiatisés, ornent leur vie politique et mènent le pays vers un gouffre.
La crise interne apparaît partout au Sénégal de la manière la plus odieuse : Batailles de positionnement, déstabilisation des valeurs morales, généralisation de la corruption et de l’enrichissement illicite dans un Etat qui ne vit que d’aides publiques extérieures, dé légitimation des institutions de la République avec de honteuses lois votées et promulguées pour assouvir des ‘deal’ politiques, cherté de la vie qui rime avec une pauvreté accrue dans tous les coins et recoins du Sénégal, dégradation de l’indice de croissance économique, privatisation des entreprises d’Etat, grèves cycliques et répétitives dans tous les secteurs (éducation, santé, justice, transport, etc.), délestages et coupures intempestives d’électricité, insécurité, inondations, le tout baignant dans une société de l’argent facile, de médiocrité, composée par la plupart d’hommes et de femmes n’ayant aucun projet d’intérêt national à court, moyen et long terme. C’est pourquoi, le peuple les a sanctionnés aux dernières élections locales du 22 mars 2009. Ils ont tous été battus dans leurs fiefs. Les quelques rares vainqueurs ont bénéficié de soutiens de dernières heures.
Vu votre âge Excellence, vu votre dimension d’homme d’Etat (avocat sachant juger et trancher, économiste sachant redresser et conduire, mathématicien sachant prévoir et démontrer, et enfin professeur sachant instruire et éduquer), le peuple doit prôner la voie révolutionnaire, celle de tous les pays à grande démocratie. Et, pour ultimes solutions qui vous donnent la chance de se faire compter honorablement dans les galeries de portraits d’hommes d’Etat dans l’histoire au lendemain de votre mandat à la tête du Sénégal, il faut que vous renonciez à votre candidature aux présidentielles de 2012, que vous souscriviez dans un projet de référendum sur la refonte des institutions en partenariat avec toutes les couches sociales, que vous fassiez l’audit de toutes les agences qui ont géré des projets importants, que vous organisiez des élections législatives et présidentielles anticipées, que vous engendriez les conclusions issues des assises nationales afin de rétablir le dialogue politique avec l’opposition. Ainsi, la grande porte de sortie vous sera grandement ouverte (…).
Votre jeune compatriote Malick Wade GUEYE Instituteur à Fatick