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PRESIDENCE DES ASSISES - La carte secrète de l’opposition : Amadou Moctar Mbow pour raisonner Me Wade
On a longtemps spéculé sur la personnalité qui va présider les Assises nationales que l’opposition significative entend tenir. C’est maintenant connu. Amadou Moctar Mbow, ancien secrétaire général de l’Unesco, a été proposé, samedi dernier, lors de la première réunion entre les parties prenantes des Assises. Les initiateurs attendent également de lui une médiation auprès de Me Wade, pour que ce dernier accepte de participer à ce moment de dialogue et d’échanges politiques sur les grandes questions nationales.
C’est le chef de file du mouvement citoyen Tekki, Mamadou Lamine Diallo, qui a balancé le nom de Amadou Moctar Mbow, l’ancien secrétaire général de l’Unesco, pour présider le Comité national de pilotage (Cnp) des Assises nationales. Une proposition qui a eu un écho favorable lors de la réunion, du samedi dernier, entre les différentes organisations et les divers partis politiques en vue des Assises. Le modérateur, Mansour Kama, a signifié son adhésion à cette proposition en rappelant que M. Mbow est un citoyen sénégalais qui réunit toutes les qualités, le consus autour de lui et la compétence requise pour mener à bien les Assises. L’ancien secrétaire général de l’Unesco remplit également tous les critères retenus dans les termes de référence des Assises. Termes de référence d’ailleurs acceptés par toutes les parties prenantes. Parmi ces critères, il y a, entre autres, la probité, la neutralité et l’expérience.
En réalité, cette proposition de Mamadou Lamine Diallo est un souhait des initiateurs des Assises nationales qui avaient commencé à travailler sur la question depuis longtemps. D’après les informations recoupées par nos soins, Amadou Moctar Mbow est même disposé à assurer cette mission. En effet, nos interlocuteurs révèlent que l’opposition a déjà pris langue avec M. Mbow et ce dernier a donné son accord de principe. L’ancien secrétaire général de l’Unesco a été sensible aux arguments des initiateurs des Assises, qui attendent de lui plus que la conduite des Assises. On lui demande, aussi, d’user de sa sagesse pour intervenir auprès du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, afin de le convaincre d’accepter le dialogue politique bloqué depuis l’élection présidentielle. Cela sans compter le climat social tendu avec les grèves répétitives.
Fervent défenseur des intérêts africains, M. Mbow s’est surtout illustré à l’Unesco avec sa proposition de rétablir le gap entre l’Occident et les pays du Sud en matière des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le programme dénommé Nomic (Nouvel ordre mondial pour l’information et la communication) piloté par l’Hollandais, Sean Mc Bright, a d’ailleurs appuyé beaucoup de projets africains en matière télécommunications.
Cheikh Fadel BARRO
ECHANGES - Dîner-débat de l’Ancp à l’hôtel Téranga : L’Afp tient ses Assises
Fidèle à sa nouvelle démarche politique, l’Alliance des forces de progrès (Afp), à travers ses cadres, dévoile stratégiquement son projet de société. La formation de Moustapha Niasse organisait vendredi dernier, à l’hôtel Téranga un dîner-débat aux allures d’Assises sectorielles.
Après les journées d’analyse et de prospective organisées les 19 et 20 janvier 2008 à l’hôtel Ngor Diarama sur le thème «Quel service public pour le Sénégal à l’horizon de 2015», les cadres de l’Alliance nationale pour le progrès (Ancp) se sont retrouvés le vendredi dernier à l’hôtel Téranga autour d’un autre thème : «La qualité et l’éthique dans l’action publique». Tous les secteurs de la vie nationale étaient venus nombreux répondre à l’appel des «progressistes». Ce fut en réalité des Assises nationales ou sous-régionales puisque l’opposition mauritanienne était représentée par Ahmed Ould Daddah du Rassemblement des forces démocratiques, accompagné de Amadou Baba Kane, vice-président de l’Assemblée nationale de la Mauritanie.
L’objectif de cette rencontre que présidait Moustapha Niasse, était de proposer une démarche de qualité pour l’action publique, notamment les conditions devant être réunies pour en maximiser ses effets. Ce rassemblement a amené M. Niasse, dans son allocution, à parler d’une famille africaine venue participer au banquet d’une réflexion contre la fatalité. Plus loin, il révèle qu’il y a trois binômes qui, s’ils sont absents dans la conduite d’un Etat, on ne saurait parler d’une bonne gouvernance. Il s’agit des concepts qualité/morale ; pureté / éthique et clarté/transparence.
Les participants se sont félicités de cette nouvelle démarche politique, qui dévoile progressivement le projet de société des «progressistes» qui estiment que «l’environnement économique et social, qui prévaut présentement sur le continent africain, au Sénégal en particulier, est perturbé par une charge de turbulences de toutes sortes. Des pratiques informelles se développent dans la gestion des Etats et du bien public et affectent l’administration, les grandes entreprises publiques et le secteur privé».
Ce qui autorise Ismaël Madior Fall, de l’université Cheikh Anta Diop à souligner que «les problèmes de qualité ne sont pas conjoncturels, mais structurels ; ils ne sont pas non plus personnels, mais systémiques». Du côté du monde rural, le porte-parole des paysans a sévèrement décrié les nombreuses campagnes agricoles jugées catastrophiques sous le régime du pouvoir libéral. D’où le cri de cœur de Penda Mbow de la société civile, qui appelle à un nouveau pacte ou consensus social.
Remettant toujours en cause les principes de bonne gouvernance, Alioune Sarr constate que, de plus en plus, des dérives qui ne font appel à aucune disposition de la Constitution de la République, sont notées au Sénégal. «Cette conduite illégitime et sans fondement moral du service public et des missions qui lui sont assignées de manière récurrente en Afrique» aboutissent, selon M. Sarr, «à des difficultés, voire à des échecs». Justifiant cette politique d’échec, le Mauritanien Ould Daddah a souligné que les hommes d’Etat africains ne définissent pas d’avance leurs objectifs, n’élaborent pas de procédés pour éviter la voie de l’arbitraire, manquent de processus d’organisation, ignorent le suivi-évaluation et n’ont pas d’éthique et de morale dans la conduite de la chose publique. C’est pourquoi Aboubacry Guèye, expert/qualité dans son exposé intitulé «La problématique de la mise en œuvre d’un programme national de qualité», a développé le concept d’«optimisation» qui consiste pour l’Etat, à maximiser la satisfaction des usagers, des chiffres d’affaires et la rentabilité, mais aussi de minimiser la déception, les coûts et les pertes.
Quant à Babacar Mbengue, docteur en Science de gestion, il a diagnostiqué dans son exposé «Mondialisation et qualité : bréviaire pour une Afrique en reconstruction», les causes du mal liées à la cupidité de l’Etat, à la non-formation des citoyens, au dysfonctionnement des structures étatiques et au manque de systèmes de récompense.
Les «progressistes» estiment que les causes d’une telle inconduite politique peuvent être recherchées dans «l’absence d’une culture de la qualité et de l’éthique dans l’action publique».
Selon les cadres de l’Afp, pour corriger ces erreurs, il s’agira «de placer l’usager-citoyen au cœur des missions de l’État et d’assurer une meilleure maîtrise des finances publiques, afin de rendre la dette publique supportable pour les générations à venir.» C’est ce qu’a suggéré Mouhamadou Moustaha Bâ dans sa communication, «La qualité : perceptions, procédures de mise en œuvre et résultats».
Par Paul Diène FAYE
COMITE NATIONAL DE PILOTAGE DES ASSISES NATIONALES
La société civile prend le dessus
Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | lundi 28 janvier 2008
Le comité national de pilotage chargé de concrétiser les assises nationales, a été mis en place à la suite du séminaire organisé samedi 26 janvier par le Front « Siggil » Sénégal. Il est composé de 15 membres issus aussi bien du monde politique que de la société civile. Il devra se réunir le 16 février prochain pour finaliser les termes de référence des Assises, le schéma institutionnel, formaliser les adhésions et identifier les personnes ressources.
Une cinquantaine d’organisations politiques, de la société civile, des organisations patronales s’est appropriée l’idée des assises nationales. C’est du moins ce qui ressort des déclarations du Front « Siggil » Sénégal lors du séminaire de partage des termes de référence et de mise en place du Comité national de pilotage (Cnp) du samedi 26 janvier dernier. A cette occasion, le Comité national de pilotage des assises nationales a été installé. Le coordonnateur du Forum civil, Mamadou Mbodj a été désigné pour piloter ce comité. Il est composé de près cinquante organisations. Le Cnp a pour mission de finaliser les termes de référence, le schéma institutionnel, de formaliser les adhésions et de préparer la réunion du comité national de pilotage et d’identifier les personnes ressources. Il est, en outre, chargé de convoquer la première réunion dès le 16 février à 10 heures.
Presque toutes les structures que le Front « Siggil » Sénégal a rencontrées de juillet à octobre 2007 pour les sensibiliser et les inviter à adhérer à l’idée sont membres de ce comité. Le Cnp a mis en place un bureau composé de quinze (15) membres dont les neuf sont issus de diverses organisations de la société civile alors que les six autres sont des partis initiateurs comme le Parti socialiste (Ps), la Ligue démocratique/Mouvement pour le parti et le travail (Ld/Mpt), l’Alliance des forces de progrès (Afp), le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), etc. des Assises nationales.
Dans ce comité national de pilotage, on note la présence de Mamadou Mbodj, des responsables de partis du Front « Siggil » Sénégal comme Serigne Mbaye Thiam du Ps, Ibrahima Sène du Pit, Malick Diop de l’Afp, Amadou Lamine Ndiaye alors que pour ce qui est de la société civile, il y a trois syndicalistes, Diatou Cissé Badiane du Synpics, Atoumane Diaw de la Cnts, Malick Ngom. Le patronat est représenté dans cette structure par Ousmane Ndiaye, Mor Talla Kane. El Hadji Momar Samb et Diatou Cissé Badiane ont été désignés comme porte-parole dudit comité de pilotage. Les participants de ce séminaire ont fait des amendements sur l’avant-projet de termes de référence qui a été proposé. Comme également des amendements ont été intégrés. C’est ainsi qu’un consensus s’est dessiné sur l’organisation des travaux. Le chronogramme a aussi été discuté ainsi que la répartition des commissions.
Les leaders de ces partis ont tenu, naturellement à prendre part à cette rencontre à l’exception du chef de file de la Ld/Mpt, Abdoulaye Bathily absent du Sénégal. Cet atelier a été riche en débats. Et les représentants de cette cinquantaine d’organisations notamment de la société civile se sont quasiment le plus, illustrés. Les travaux étaient d’ailleurs présidés par le président du Conseil national des employeurs du Sénégal (Cnes) Mansour Kama, alors que Diatou Cissé Badiane, secrétaire général du Syndicat national des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics) et El Hadj Momar Samb étaient les rapporteurs.
Les initiateurs et participants aux Assises nationales se retrouvent le 16 février prochain pour procéder aux derniers réglages. Les Assises nationales devraient se tenir au mois de mars prochain, presque en même temps que le prochain sommet de l’Oci prévu à Dakar les 13 et 14 mars prochains.
APRES UN ATELIER SUR LE TYPE DE FONCTION PUBLIQUE AU SENEGAL
L’Afp se lance dans le pari de la qualité
Par Ibrahima Lissa FAYE | SUD QUOTIDIEN | lundi 28 janvier 2008
L’Alliance des forces de progrès semble avoir pris l’option de s’opposer par la force des idées. Après un atelier le week-end du 19-20 janvier dernier, l’Alliance nationale des cadres pour le progrès (Ancp) de l’Alliance des forces de progrès (Afp) ont organisé un dîner débat sur la problématique de qualité dans le service public.
Les cadres et responsables progressistes se sont ainsi mobilisés pour prendre part à la conférence. L’expert en qualité, directeur général de l’agence de publicité Optima et membre de l’Ancp, Aboubacry Gueye n’a mis du temps pour entrer dans le vif du sujet ainsi libellé « problématique de la mise en œuvre du programme national de qualité » . Il a estimé que « le management coaching donne du sens et de la valeur pour la réussite de l’organisation ».
Aboubacry Gueye a ainsi décliné les différentes étapes de ce programme sans les lesquelles une réussite ne peut être espérée. Elles sont, selon lui, liées aux facteurs clés de réussite, la commission interne et externe de l’administration, la communication interpersonnelle des agents, la formation des agents, l’autoformation des agents, l’organisation et le recrutement.
L’autre conférencier, Mouhamadou Gueye ingénieur en qualité est entré beaucoup en détail de ce sujet en exposant sur « la qualité : perception, procédures de mise en œuvre et résultats ». Le propos central de sa communication c’est, selon lui, que « la base de la qualité c’est la confiance. Si elle décroît, l’entreprise ou l’administration publique est en difficultés ».
Ces communications ont été suivies par des échanges avec les participants. Des réactions de responsables progressistes qui n’ont pas manqué d’égratigner d’un sens ou d’un autre le régime en place.
Le secrétaire général de l’Afp, Moustapha Niasse, qui a présidé cette rencontre, a, lors de son discours, beaucoup fait référence des auteurs du XIXe siècle comme Montesquieu pour expliquer que « la crise des valeurs était déjà théorisée » depuis la nuit des temps.