L'horloge présidentielle BLOQUEE
L'OFFICE:
Le tailleur
On s’approche de l’échéance des locales, et les masques commencent à tomber. Des élections d’une importance capitale. Les Etats-majors politiques s’activent, mais le peuple reste zen. Toutes sortes de promesses, même les plus farfelues, sont débitées par les politiciens. L’intérêt supérieur de la nation doit être au-dessus de tout. Et le Ghana a donné l’exemple. Nous ne sommes plus la référence dans le domaine de la démocratie, surtout à cause de ce « tailleur » qui prend la Constitution pour un morceau de tissu. Il en fait ce qu’il veut ; tantôt un pantalon bouffant, tantôt une « ndokette », ou bien un « simbong ». Vraiment triste !
( Mor Todjangué )
L'OBSERVATEUR:
Crise économique L’Unacois/Jappo prône la concertation entre l’Etat et le secteur privé.
Article Par FATOU BINTOU K. NDIAYE ,
Paru le Mercredi 7 Jan 2009
La situation économique est plus qu’alarmante au Sénégal. De l’avis de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo), les situations de crise sont récurrentes sous nos cieux. Ainsi, l’organisation commerçante appelle au dialogue entre l’Etat et le secteur privé.
Le Sénégal traverse une situation économique quasi-intenable. Tous les secteurs d’activité sont bloqués. Les compteurs affichent le rouge. Rien ne marche. C’est dans ce contexte de morosité économique que l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal tire la sonnette d’alarme. Pour montrer que l’heure est grave. Et la situation risque d’empirer dans les semaines et mois à venir. L’organisation commerçante a déploré, hier, au cours d’un face à face avec la presse, le manque de concertation entre l’Etat et le secteur privé. « Nous avons un problème de concertation entre l’Etat et nous», se désole Moustapha Lô, Vice-président de l’Unacois/Jappo, appelant ainsi à une concertation pour une sortie de crise. «Le chef de l’Etat, clé de voûte des institutions de la République, se doit de dialoguer avec l’ensemble des acteurs économiques sans exclusive et le monde social», recommandent tour à tour les membres de l’Unacois/Jappo.
Pour ces commerçants, les situations de crise sont récurrentes au Sénégal. Les crises alimentaire, énergétique, les inondations, tout y passe. Ce qui a entraîné, selon eux, un effritement à un rythme vertigineux de la confiance entre l’Etat et les citoyens, gouvernants et gouvernés, administration et administrés. Pour ces commerçants et industriels, il urge de prendre des mesures pour sortir le pays du gouffre. Mieux, il faut anticiper sur les implications et ériger de nouvelles conditions de gouvernance économique et sociale pour la stabilité du pays. Parlant de la crise énergétique, les commerçants proposent la diversification des sources énergétiques et la réduction de la consommation d’énergie. Ainsi n’ont-ils pas manqué remettre en cause la Senélec et son cortège de préjudices causés au consommateur. Aussi préconisent-ils la libéralisation du secteur en mettant le capital privé national en pôle position.
SUD QUOTIDIEN:
SudQuotidien : Mercredi 7 Jan 2009
LES ASSISES NATIONALES DIAGNOSTIQUENT LA SOCIETE : ABSENCE DE REPERES, ANGOISSE DES LENDEMAINS….. Le Sénégal perd la boussole
La commission 5 des Assises nationales, chargée des questions sociétales, a procédé hier, mardi 06 janvier, aux Martyrs de L’Ouganda, à la restitution des résultats de ses travaux. Le constat est que les Sénégalais n’ont plus de repères et sont envahis par l’angoisse d’un lendemain incertain. Le mal serait trop profond pour inciter à une recherche de solution, au lieu de se cacher derrière des faux-fuyants. Plusieurs contributions de citoyens ont été enregistrées et toutes s’accordent à demander un retour à nos valeurs ancestrales.
La commission 5 des Assises nationales, chargée des questions sociétales qui procédait à la restitution de ses conclusions, lors de la plénière tenue aux Martyrs de L’Ouganda, n’a pas manqué de souligner que « la perte des repères, l’angoisse devant des lendemains incertains sont parmi les états d’esprit les plus largement partagés par les Sénégalais du temps présent. Le mal a pris une ampleur et une acuité telle, qu’il s’impose l’ardente et l’urgence nécessité que notre société, dans son ensemble s’atèle sans faux-fuyants ni retard à la recherche de ses causes ainsi que des remèdes qu’il faut y apporter ». Après analyse du système familial, il a été noté par la commission que beaucoup de nos valeurs nous échappent avec la modernisation que nous adoptons. Il s’y ajoute l’affaiblissement de la famille en des cellules. Pour remédier à ce phénomène, la commission conduite par Cheikh Amidou Kane a déclaré : « il faut refonder la famille pour lui redonner autorité et pouvoir dans l’éducation de base et l’insertion sociale de l’individu. A cet effet, il faut organiser chaque année une semaine nationale de la citoyenneté, de la solidarité »
Quelle destination pour notre pirogue ?
« Quelle destination pour notre pirogue ? » C’est la question que s’est posée les membres de la commission qui avancent : « le Sénégal est à genoux concernant les valeurs sociétales et il faut travailler à la base. L’école et la famille sont les cadres idéaux à s’investir ». Aujourd’hui la réflexion sur les valeurs est fondamentalement dans le développement et l’émergence d’un pays. Ce qui fera d’ailleurs dire à la Commission : « faute de cette mobilisation et de cette remise en cause radicale de nos fondamentaux, aucun segment de notre communauté ne sera épargné par les conséquences qui pourraient découler de notre irresponsable et commune décision ».
Quant aux différentes contributions de citoyens, l’on peut retenir l’appel au retour à la source. « Les jeunes ne maîtrisent plus la tradition. Ils sont animés par des slogans qui nous éloignement de nos valeurs ancestrales » ; « le Sénégalais doit être humble. Il doit se défaire des tares et c’est ainsi qu’on pourra bâtir un Sénégal uni et meilleur ».
Face à la révolte des populations, faut-il croiser les bras ?
En effet, les tenants des Assises nationales ont exposé les problèmes qui se posent dans notre société. Pour eux, le Sénégal traverse une période de crise économique, mais aussi sociale. Chose qui a engendré des tensions au sein de la société. A cette occasion, plusieurs manifestations ont été tenues pour dénoncer la situation vécue. La population à travers une marche s’est opposée à la cherté de la vie, la hausse des prix de denrées de première nécessité, la double facturation de la Senelec. Les syndicalistes dans la mouvance, n’ont pas été en reste dans ce combat. Ils ont battu le macadam dans tous les secteurs de la vie sociale, perturbant du coup le système éducatif, mais aussi de santé. Cette période de fortes turbulences a amené les partis de l’opposition réunis au sein du Front Sigguil Sénégal, à initier des Assises nationales pour une sortie de crise.
Une affaire de tous les citoyens
Des Assises nationales, comme leur nom l’indique, n’appartiennent ni au Front Siggil Sénégal, ni à l’opposition au sens large, ni à la Société civile, mais à tous les fils du pays, sans distinction de parti, de sexe, de catégorie sociale etc. Il est vrai que le parti démocratique sénégalais (pds) a refusé, en tant qu’entité, de participer à la réflexion, même si des militants libéraux et d’autres partis de la mouvance présidentiels ont individuellement participé aux travaux au niveau des régions et départements. Pour les tenants des Assises nationales, « il ne s’agit pas au cours des consultations citoyennes de jeter la pierre aux équipes dirigeantes actuelles, il s’agit plus fondamentalement de procéder à notre examen de conscience et à notre autocritique, élites et peuple, sur la manière dont nous nous sommes acquittés de la tâche de nous conduire et de nous gouverner depuis un demi-siècle ».
Après six mois de consultations citoyennes dans les régions et départements du Sénégal, les Assises Nationales sont passées à la phase de restitution des conclusions.
Auteur: Denise D. ZAROUR
11 janvier 1852."Certes, nous avons tenté une grande chose quand nous avons appelé dix millions de citoyens à participer à la chose publique; quand nous avons tenté cette grande initiation, qui devait mettre un terme aux scandales de tous les anciens pouvoirs. Les masses ont bafoué leurs initiateurs: le prolétaire grossier a voté, non sans ingratitude, non sans malice, contre ceux qui lui offraient cette extension de la liberté. Quelle honte peut rejaillir sur nous? Pourquoi l'apôtre serait-il déshonoré parce que, n'employant que la persuasion et la liberté, on lui oppose l'outrage,la persécution et la violence? Le populaire français se déclare indigne de la liberté politique; il revient à sa servitude et à son humilité; il déclare ennemis publics ceux qui croyaient l'emanciper à sa guise". Carnets de Pierre - Joseph Proudhon.
L'OFFICE:
La date du 10 janvier , continue de susciter beaucoup de polémiques. En effet, cette date où il est prévu une baisse des prix des denrées de première nécessité par le chef de l’Etat reste incertaine. L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois) qui rencontrait hier la presse , a soutenu qu’il ne peut avoir une baisse si les opérateurs économiques ne sont pas associés à cette décision. Car, l’Etat ne contrôle pas le marché des denrées de première nécessité.
Non associée à la décision de baisser les prix des denrées
L’UNACOIS-Jappo met en doute les décisions de Wade
Mis sur pied il y a un an, le bureau de l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS) a , hier, tenu une conférence de presse pour faire le bilan de l’année 2008 , et annoncé leurs perspectives pour l’année 2009. C’est au cours de cette manifestation que les membres de l’UNACOIS ont montré leur scepticisme par rapport à la baisse annoncée par le président Abdoulaye Wade , des prix des denrées de première nécessité. Car, selon ces derniers, la baisse des prix des denrées comme le riz , dépend du marché international. « Le président de la République ne peut pas diminuer le prix des denrées alimentaires, c’est un marché qu’il ne contrôle pas. En plus, il continue de recevoir ses taxes , et il a enlevé la subvention », soutient M. Moustapha Lô, vice-président et chargé de mission à l’UNACOIS. De plus, les membres de l’union décrient la manière dont ces décisions sont prises par le président Wade. « Le président ne nous a pas associés, alors que nous sommes des opérateurs économiques , et détenons le marché ». Et ces derniers d’ajouter que « Wade ne peut baisser que les prix de l’huile et du sucre , car ce sont des étrangers qui gèrent ce secteur , et ils sont protégés par l’Etat ». Ce qui fait dire aux amis du président Idy Thiam que « le président de la République doit soutenir son secteur privé national , s’il veut développer le pays , au lieu de soutenir le privé étranger ». Aussi, l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (UNACOIS) dénonce le manque de concertation entre l’Etat et les opérateurs économiques. Toutefois, Moustapha Lô et ses amis estiment que s’il y a une baisse, c’est parce que le prix du baril a baissé , et que la Thaïlande a fait deux récoltes de riz ». Les membres de l’UNACOIS ont aussi soutenu que leurs désaccords avec l’Etat , ont commencé en 2000. Car, selon toujours eux, l’Etat a changé le cadre de concertation des opérateurs économiques par le conseil présidentiel pour l’investissement (CPI) , qui « n’associe pas l’UNACOIS ».
Anta Nar Ndiaye
LEQUOTIDIEN:
DIAGNOSTIC - Les maux de la société sénégalaise passés au peigne fin.
07-01-2009
Les Assises nationales comme tentative de réponse à la clameur d’angoisses
En séance de restitution, la Commission thématique Questions sociétales, valeurs, éthiques et solidarités, des Assises nationales, a passé en revue les questions liées à la société sénégalaise. C’est un tissu social en danger que peint le président de la commission, Cheikh Hamidou Kane. En lieu et de place de Barça et Barsakh (émigrer à Barça ou mourir), l’heure est à Bakhaat, la remontée.
Par Papa Ibrahima DIOP
La perte de valeurs et l’absence d’éthique, telles ont été les expressions auxquelles a fait recours la Commission des Assises nationales, chargée des Questions sociétales, pour qualifier l’état d’une société sénégalaise qui ne sait plus où donner de la tête du fait de la crise. En fait, selon les membres de la commission, «c’est à cette clameur d’angoisses que tentent de répondre ces assises». Auparavant, elle a tenté de remonter les origines surtout de l’identité sénégalaise qui est un composite de la culture traditionnelle du monde noir, les valeurs religieuses et la modernité de type occidental.
Après un bref rappel des éléments qui sous-tendent la société sénégalaise et une insistance sur cet édifice en danger de mort, résumé par le tryptique «Barsa, Barsakh et Bakhaat» ou la remontée, l’alternative à laquelle appellent les Assises, la Commission Questions sociétales a fait ainsi l’état des lieux. «Il y a un conflit qui s’approfondit entre les valeurs traditionnelles endogènes, culturelles et religieuses et les valeurs globalisées. De très larges segments de la population sont exclus des circuits modernes de production et de redistribution et le système éducatif en vigueur est inadéquat, faute d’avoir su concilier réalités et valeurs endogènes et modernités de type occidental. Et la gouvernance, telle qu’elle est pratiquée par l’Etat postcolonial, est décriée. Cet Etat lui-même est contesté, contourné et suppléé», explique la commission. Ne se limitant pas à une simple posture descriptive, l’équipe que dirige l’écrivain et intellectuel Cheikh Hamidou Kane a trouvé, entre autres causes et responsables de la situation de l’école et du système éducatif, la démission parentale à différents niveaux, les contre-valeurs convoyées par les leaders sociaux, culturels et gouvernementaux et celles importées, via la globalisation.
Face à «la déliquescence progressive du tissu social et la tendance à la dégénérescence globale de la société, l’urgence et la nécessité de s’entendre sur des valeurs pratiques, comportements et postures consensuels et collectivement assumés apparaissent avec acuité», souligne la commission. Et «ce projet ne peut pourtant être réalisé sans la construction d’un nouveau paradigme dans le cadre d’une initiative largement partagée par les franges parmi les plus représentatives de la société en vue d’une refondation des façons de penser, des modes de gouvernance et de nos rapports aux êtres, aux biens et des choses», préconise l’équipe à laquelle appartient Penda Mbow du Mouvement citoyen.
Fort de ce constat, la commission recommande comme alternative face à cette crise qu’elle qualifie de politique, sociale et culturelle, de «créer les conditions d’une demande impérieuse», mais également «obliger ou exiger les décideurs des valeurs et comportements vertueux vis-à-vis des dirigeants d’abord et de tous».
Mis à part ces objectifs dégagés, Penda Mbow a suggéré de jeter un regard critique sur les valeurs, les comportements. Mais, pour elle, il faut qu’on s’adosse sur notre identité et la notion soulevée de Sénégalité qui n’est rien d’autre que l’émanation de valeurs positives pour une meilleure société.
Nettali : Jeudi 8 Jan 2009
Malgré la baisse, l’électricité reste dépendante des fluctuations du prix du baril de pétrole
NETTALI.NET- Le ministre de l’énergie était face à la presse cet après-midi. La baisse du prix de l’électricité était au menu de cette rencontre, qui a permis à Samuel Sarr de préciser les tenants et les aboutissants de cette baisse de 12%, dont l’application est immédiate.
« Faisant suite diligemment aux directives présidentielles, (…) il a été décidé sur la base des recommandations pertinentes de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (Crse) et des études réalisées par les techniciens du département et de la Sénelec sur la question, d’appliquer une baisse uniforme de 12% du prix de l’électricité. Cette baisse est d’application immédiate », a affirmé Samuel Sarr dans sa déclaration liminaire.
Toutefois, le ministre a tenu a apporter une précision de taille : « il nous faut en toute responsabilité préciser que cette baisse est contenue dans une fourchette incluant le cours du baril, au 29 décembre 2008, avec un plafond fixé à 58 dollars au-delà duquel, néanmoins, les mêmes exigences et contraintes pourraient justifier la révision de la grille », ajoute le ministre de l’énergie. En clair, malgré cette baisse le prix de l’électricité reste arrimé au prix du baril du pétrole. Si celui-ci dépasse la barre des 58 dollars, le prix de l’électricité pourrait être revu à la hausse.
En marge de cette rencontre, le ministre a également fait allusion aux imams de Guédiawaye. « C’est l’occasion de nous adresser à ceux qui ont choisi d’autres voies pour faire entendre leur voix, afin de les rassurer et leur indiquer que notre département, sur la base des simples requêtes et réclamations formulées, avait déjà et avant toute marche ou protestation, instruit les services compétents et préconisé des solutions » a dit le ministre de l’énergie.
Auteur: Nettali
Ferloo.com : Mercredi 7 Jan 2009
Baisses des prix : La nouvelle grille tarifaire ne concerne pas le sucre et le loyer
Les baisses des prix des produits de grande consommation ne concernent pas le sucre et le loyer. Si l’on en croit le ministre du Commerce, « la société qui produit le sucre a fait comprendre qu’elle a investi 40 milliards pour la production du bio-carburant ». « L’Etat ne va pas lui tordre le bras pour le forcer à baisser le prix », a dit "Decroix".
S’agissant de la baisse du prix du loyer au Sénégal, surtout à Dakar et dans certaines capitales régionales, le ministre dit ne pouvoir rien dire puisque ce secteur n’a pas fait l’objet de discussion.
A rappeler que toutes les propositions d’enquête parlementaire à ce sujet sont restées lettres mortes. Peut être, connaîtra-t-on une baisse dans ce secteur après celle enregistrée pour les matériaux de construction comme le fer à béton, le ciment et le bois. En tout cas, pour l’application des nouveaux prix, le ministre a précisé que le décret et les arrêtés sont déjà dans le circuit.
Auteur: Abdou TIMERA
Le mensonge à bout portant
Souleymane Jules Diop Jeudi 8 Jan 2009
« L'honneur passe avant la vie dans
l'opinion des hommes de cœur »
EURIDIPE
Il y a une liberté que les petits brigands s’accordent quand ils se libèrent de la peur de mourir jeunes. Celle de dire ce qu’ils veulent. Dans ce domaine, Abdoulaye Wade est passé maître. Il l’appelle pompeusement « le privilège de l’âge ». Au droit de dire ce qu’il veut, le président de la République a ajouté ces dernières années le droit de faire ce qu’il veut. Au point où, après le passage des dignitaires de Kédougou à son bureau, il est légitime de se demander s’il a toute sa tête. J’ai discuté avec de nombreux psychanalystes sur la perte de cet homme. Le diagnostic compassionné qu’ils me font est que le chef de l’Etat a perdu tout contact avec la réalité. Je suis d’accord avec eux. Mais l’imposant palais qui termine le boulevard de la République n’est pas une Maison de repos. C’est un lieu de travail.
On ne peut pas comprendre cette propension à rester dans sa propre réalité et à refuser d’en sortir, même quand l’évidence tape à l’œil. La mort par balle du jeune Sina Sidibé a été constatée par ses proches, sa famille et un médecin légiste qui a dressé un certificat de genre de mort. Et voilà qu’Abdoulaye Wade sort de sa tête fertile un rapport imaginaire qui disculpe la soldatesque et accable les manifestants. Il retient la thèse inventée par son ministre de la Communication, celle de la bousculade. Les populations de Kédougou pleuraient un mort, c’est toute une région qui se sent aujourd’hui meurtrie par les propos irresponsables de celui qui était censé la consoler. Elles étaient venues dénoncer un meurtre, elles ont vécu une seconde mort qui s’ajoute à leur humiliation. Cette injustice qu’ils vivaient sur leurs terres, les habitants de ce patelin très convoité la vivent maintenant dans leur chair.
Or, je venais encore de jeter un œil sur la géographie du capital de la société qui exploite l’or sur le site de Sabodala, et bientôt le Zircon sur la petite côte. On trouve en bonne place, parmi les actionnaires de MDL, la société Genesis, la même qui voulait faire main basse sur les actions de la Sonatel. Pour ceux qui ne savent pas, Genesis appartient aux enfants de Cheikh Tidiane Sy, les amis de Karim Wade. Plutôt que de déranger l’armée chargée d’assurer la tranquillité de ce site, le président de la République préfère encore une fois trouver des arrangements avec la vérité.
Cette senteur fétide a créé un malaise indescriptible au palais de la République. Même les plus zélés de ses collaborateurs s’indignent des propos tenus face à la délégation de Kédougou. Il est certes allé trop loin. Mais il est toujours allé trop loin. Le problème c’est que jusqu’ici, personne n’a été capable de l’arrêter. Ses réfutations captieuses risquent de radicaliser une population qui l’était déjà du fait de son isolement. Sa soumission systématique à la chose militaire est surprenante, pour quelqu’un qui a déserté l’armée pour ne pas combattre en Indochine. Il peut se trouver que c’est un sentiment de culpabilité qu’il nourrit vis-à-vis de ses anciens frères d’armes, en plus de la fascination de les voir accomplir ce qu’il n’a jamais été capable de faire. Il assure à ses soldats leur impunité, mais il radicalise des populations humiliées.
Un bon connaisseur de la région rappelait la semaine dernière que ce sont les mêmes populations qui vivent des deux côtés de la frontière avec la Guinée Conakry. L’Etat a voulu jouer le jeu de la désinformation pour calmer les esprits, mais des armes ont bien disparu des garnisons et n’ont pas été retrouvées.
C’est à ce moment qu’Abdoulaye Wade se rend compte de la catastrophe qu’il causerait en s’aliénant un deuxième Yaya Jammeh à Conakry. Il avait pourtant déclaré qu’il ne rendrait pas visite à la junte tant qu’une date précise n’était pas fixée pour des élections libres et transparentes. On s’est mis à espérer qu’après sa sortie pathétique sur les ondes de RFI, le président de la République était enfin revenu à la raison. C’était sans compter avec l’homme trouble qui vit en lui. Dès que les lampes se sont éteintes, il a changé d’avis. Ce qu’il a vomi le vendredi, il le ravale le mercredi. Même l’Aps, d’habitude très assouplie quand il s’agit de se soumettre aux communiqués contradictoires, a rappelé à Abdoulaye Wade son reniement avant son départ pour Conakry. « Abdoulaye Wade a justifié son voyage différé par le fait que la date de ces élections n’était pas annoncée par le chef des putschistes regroupés dans le Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD) », finit l’agence.
Il y a là un réalisme géopolitique qu’on peut comprendre. Il s’agit de ne pas répéter l’erreur gambienne, qui avait consisté à laisser le capitaine-guérisseur aux mains de Khaddafi. Le guide libyen ne s’embarrasse pas des mêmes précautions démocratiques. Dès que Wade s’est mis hors jeu, il est allé proposer son argent et son assistance militaire à la nouvelle junte. Aller rencontrer le capitaine Camara s’imposait donc. La question est maintenant de savoir où s’arrête le néo-réalisme politique et où commence la compromission avec les putschistes. Je trouve pour ma part que ce soutien ouvert aux auteurs du coup d’Etat contre l’ordre constitutionnel en Guinée est indigne de quelqu’un qui, au soir de son accession au pouvoir, déclarait péremptoirement que l’ère des coups d’Etat était terminée en Afrique. Mais le Mandela de Kébémer ne se refuse aucun registre. C’est le même qui, 8 ans après, élève des bébés putschistes dans sa pouponnière. Il suffit maintenant de lui dire « papa » pour obtenir sa bénédiction. Le seul argument qu’il a trouvé pour justifier sa confiance à Moussa Dadis Camara, c’est qu’« il m’a dit papa. C’est un africain, et je sais ce que ça veut dire d’appeler quelqu’un papa ». Dès qu’il a entendu ce feu-vert, le chef de la junte s’est mis à menacer les Guinéens de châtiment, dans son français approximatif.
Les jeunes rebelles ivoiriens ont, les premiers, révélé ce brin de mégalomanie chez l’homme. Tous les jeunes illuminés, que ce soit au Togo ou ailleurs, suivent leur exemple. Ils l’appellent « papa », et il leur assure la même protection qu’il assure à son fils. On croyait Abdoulaye Wade abondant d’idées et rusé, mais il a l’esprit sec. De quelqu’un qui se dit « intellectuel », on attendait plus de hauteur. Mais sa pensée ne vole qu’à basse altitude. Dès qu’il essaie de s’élever, son esprit s’affaisse. Il comparait le pouvoir à un plat de riz qu’on veut lui prendre.
Pendant plus d’un quart de siècle, il a pourtant été le professeur émérite en matière de démocratie. Il s’était autoproclamé le père de l’opposition « légale » en Afrique. Eh bien, le père de l’opposition légale est devenu le grand-père des putschistes. Voilà comment finit l’avocat : au banc des accusés de la Cedeao. Ce renoncement à nos propres valeurs démocratiques coûte quelque chose de plus cher au Sénégal. Il lui coûte son honneur. Quand il fait ses sorties en bikini, il engage la réputation du Sénégal tout entier. Nous devons donc dire de la manière la plus claire à nos voisins qui nous regardent éberlués, que ce président de la République est loin de représenter ce que nous sommes. N’oubliez pas que c’est sur insistance d’Abdoulaye Wade qu’en décembre 2001, ses pairs de la Cedeao ont adopté à Dakar la convention interdisant les coups d’Etat. Il n’a pas fallu un an pour qu’il apporte son soutien aux mutins ivoiriens. Laurent Gbagbo avait bien fait de dénoncer « ceux qui, à l’extérieur de la Côte d’Ivoire, apportent leur appui aux rebelles en leur fournissant passeports diplomatiques, argent, relations et moyens de locomotion ».
C’est pourquoi quand Abdoulaye Wade l’a appelé pour plaider la cause de la junte de Conakry (je dois avouer que sur ce coup je le comprends), il l’a envoyé promener. On ne peut pas être négociateur le jour et comploteur la nuit tombée. Depuis qu’il est au pouvoir, le président de la République n’a jamais dénoncé une seule prise du pouvoir par les armes. Il y a aussi derrière ce soutien aux mutineries des raisons psychologiques. Il veut être l’exception. Soumettre tous les peuples d’Afrique à la dictature ne le gênerait pas.
Nous étions pourtant en droit d’espérer mieux cette année, après ses aveux circonstanciés sur l’état du pays. Il y avait des oublis certes, mais pour l’essentiel, son discours de nouvel an était un grand moment de repentance. Wade ne fait plus de grands discours depuis qu’il s’est séparé de son conseiller Amadou Diop. Mais j’y ai vu un minimum sincère, ce que j’ai dit à certains de ses collaborateurs. C’était malheureusement l’homme dissimulé qui s’agitait derrière le prompteur, tentant rageusement de noyer son « R ». Personne n’a jamais rien pu faire. Quand on lui demande de rester fidèle à son discours, il se sent coincé et devient artificiel. Il est meilleur dans l’improvisation. Mais le laisser sortir de son texte est un pari risqué. Ou il se laisse aller à des promesses incontrôlées, ou alors il s’emporte et s’énerve tout seul. J’en ai vu qui sont prêts à le béatifier pour avoir réussi à baisser les prix. Ce n’est pas lui qui l’a réussi, c’est le marché mondial qui l’a permis. Ce n’est pas lui qui paie les entreprises, c’est la France et la Chine. A bien des égards, cet endettement s’avère injuste. Il fait payer aux générations futures ses caprices d’aujourd’hui.
SJD
Auteur: Souleymane Jules Diop
Baisse "uniforme’’ et ‘’immédiate’’ de 12% du prix du courant
Publié le 7 janvier 2009 à 20h32
Le prix de l’électricité appliqué aux abonnés de la société publique SENELEC subira ‘’une baisse uniforme de 12%’’, a annoncé mercredi le ministre de l’Energie, Samuel Amète Sarr, qui a indiqué que ‘’cette baisse est d’application immédiate, conformément aux instructions du président de la République’’, Abdoulaye Wade.
"Il a été décidé sur la base des recommandations pertinentes de la Commission de régulation du secteur de l’électricité (CRSE) et des études réalisées par les techniciens du département et de la SENELEC sur la question, d’appliquer une baisse uniforme de 12% du prix de l’électricité’’, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
Cette décision fait ‘’suite diligemment aux directives présidentielles visant à préserver l’équilibre entre la viabilité de l’activité, la continuité du service public et la fourniture d’électricité au consommateur à un prix abordable’’, a-t-il expliqué.
En octobre dernier, une nouvelle grille tarifaire est donc entrée en vigueur. Selon le ministre, elle ‘’comportait, entre autres contraintes et procédures imposées à la SENELEC, une hausse du prix de l’électricité intégrant, en partie, la hausse du prix du baril’’.
‘’Diverses restitutions de nos services mais aussi des réclamations et requêtes qui nous ont été adressées nous ont informé des difficultés suscitées par la nouvelle grille tarifaire auprès des consommateurs’’, a rappelé Samuel Sarr.
Des usagers de l’électricité ont organisé diverses manifestations de protestation contre cette hausse moyenne de 17% et le nouveau mode de facturation introduit en même temps, à l’appel notamment des imams, délégués de quartiers et résidents de la ville de Guédiawaye (banlieue de Dakar).
‘’Ces difficultés ont été corroborées par les conclusions de la CRSE que nous avions instruite dès le 1er décembre 2008, à la suite des réclamations, aux fins de procéder à l’étude de l’impact de la hausse sur les consommateurs’’, a signalé le ministre de l’Energie.
Certes, a-t-il reconnu, ‘’le rapport entre les fluctuations haussières ou baissières du cours du baril de pétrole et le coût de l’électricité n’est jamais direct et immédiat puisqu’une régulation permet d’amoindrir ou de neutraliser l’impact réel à court ou moyen terme’’.
Inversement, a-t-il indiqué, ‘’les mêmes mécanismes de régulation permettent de répercuter au consommateur les avantages pouvant résulter d’une tendance à la baisse du cours du baril’’.
‘’Il n’y a aucun mécanisme permettant de figer la grille de la SENELEC qui doit toujours refléter l’arbitrage et la régulation permanente de la juste mesure entre une activité à pérenniser et un consommateur à protéger’’, a-t-il ajouté.
La capacité de production de SENELEC a été renforcée de 226 MW depuis 2000 soit un accroissement de 65% dont 130 MW réalisés en 2008 pour un montant de 68 milliards de FCFA, selon le ministre, lui-même ancien directeur général de la SENELEC.
‘’Ces réalisations ont permis également de résoudre le problème chronique de la SENELEC lié à la vétusté et à l’insuffisance du parc de production qui expliquaient jusqu’alors les perturbations et les difficultés récurrentes notées dans la distribution continue de l’électricité’’, a-t-il poursuivi.
Il a toutefois invoqué ‘’les répercussions positives légitimement attendues de ces importants efforts d’investissement’’, lesquelles ont été annihilées en 2008 par ‘’un bouleversement sans précédent sur le marché international du pétrole et les hausses répétées du cours du baril à un rythme et à un niveau difficilement soutenus par les mécanismes de prévention et de régulation en vigueur, ce dans presque tous les pays du monde’’.
Au Sénégal, a-t-il rappelé, cette crise, combinée aux difficultés financières de la SENELEC qui accusait déjà en 1998 un cumul de résultats déficitaires de plus de 140 milliards CFA a, nonobstant les efforts consentis pour redresser la situation financière de la SENELEC, sévèrement grevé les capacités de celle-ci et nécessairement modifié les objectifs fixés et les résultats escomptés’’.
‘’Il a fallu, tout de suite identifier et adopter des mesures qui assurent à la fois l’équilibre et la sauvegarde d’intérêts divergents et concilient la protection du consommateur, surtout celui à faible revenu, la continuité du service public, qui reste la mission de la SENELEC et la pérennité de son activité’’, a-t-il souligné, justifiant le changement tarifaire d’octobre 2008.
APS
LA SENTINELLE:
Baisse des denrées de base effective vendredi, commerçants et industriels sceptiques
Publié le 7 janvier 2009 à 20h28
Les prix des denrées de base subiront une baisse ce vendredi. Des baisses "consistantes", selon le ministre du Commerce, Mamadou Diop Decroix qui en a fait l’annonce mercredi. Les prix du riz, du lait, de la farine, des hydrocarbures, du butane, du transport public, de la farine, des matériaux de construction et de l’huile sont concernés.
Mardi, les commerçants et industriels de l’Unacois-Jappo se sont montrés sceptiques quant à l’effectivité de ces mesures tout en regrettant de ne pas avoir été consultés par l’Etat. "Cette baisse ne peut pas se faire. Le Gouvernement pourrait baisser uniquement les prix de l’huile et du sucre, mais il ne le fera pas, car il protège la Suneor, la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) et Dubaï Port World qui a le droit de vie et de mort sur les conteneurs débarqués au port.", a déclaré Moustapha Lô, vice-président de l’association.
Les commerçants et industriels doutent par ailleurs que les baisses suivent sur le terrain. Le gouvernement lui se dit prêt à employer la manière forte pour faire appliquer la baisse des prix. "Partout où nous serons informés d’une pratique illicite, nous interviendrons, a déclaré Mamadou Diop Decroix. Un dispositif d’intervention rapide doté de moyens de locomotion une dizaine de véhicules sera chargé de veiller au respect des nouveaux tarifs qui entrent en vigueur à partir de vendredi".
Amadou Samb avec Aps
2008, année sombre pour l’économie sénégalaise
Publié le 2 janvier 2009 à 23h59
L’année 2008 a été sombre pour l’économie sénégalaise ! Les zones de turbulence s’appellent crise pétrolière et énergétique, inflation, dépassements budgétaires etc. Si la crise financière mondiale n’est pas étrangère à cela, force est de reconnaître que ce sont "les spécificités sénégalaises" qui ont conduit le pays au bord du gouffre.
Un pays qui frôle la banqueroute, tel est le fait marquant qu’on peut retenir de l’année 2008 en matière économique. Une situation devenue alarmante au point que les principaux partenaires économiques et financiers du Sénégal, en sont venus à faire pression sur notre pays, afin qu’il prenne des mesures pour redresser la situation.
Et dire que le Sénégal, de 1994 à 2005, a été considéré comme un exemple de discipline budgétaire. Et maintenant, il est en passe de devenir l’un des plus mauvais élèves en matière de gestion budgétaire, vu les différents scandales financiers qui ne cessent d’émailler cette réputation acquise au bout d’énormes sacrifices mais qui en un laps de temps par des politiques véreux et un gaspillage effrénée devenus le lot quotidien du pays. Pourtant on a senti venir les choses mais comme le dit souvent l’homo sénégalensis, il n’y a pas péril en la demeure. Et arrive forcément où le laisser aller, le ‘’masla’’ ou le politiquement incorrect se paie cash et le Sénégal ne peut échapper à la trappe de la banque route. Et 2008 a sonné comme le glas et pourtant pour bon nombre d’experts, il y a eu des signes avant coureurs.
C’est tout d’abord la visite du 12 au 26 juillet 2007 qu’a effectué une mission du FMI dans lequel il était question pour l’organisme financier de demander au Sénégal de réduire les marchés de gré à gré. Des conseils par la voix de son Représentant résident avait appelé les autorités sénégalaises à une réduction stricte de l’octroi des marchés de gré à gré, adossée à une meilleure planification, qui permettraient au Sénégal de redresser sa situation macroéconomique.
C’est au tour ensuite d’un communiqué de presse rendu public le 16 mai à Paris, dans lequel la firme Standard & Poor’s Ratings Services a confirmé les notes « B+/négative/B » attribuées au Sénégal. Le FMI et Standard & Poor’s ont tiré la sonnette d’alarme : les subventions aux produits alimentaires ont coûté 200 milliards de FCFA alors que le secteur privé court derrière 228 millions d’euros de factures impayées soit 150 milliards de francs Cfa, ce qui représente plus de 10% du budget de l’Etat. Cette situation a fait monter au créneau le Représentant du FMI qui avait tiré la sonnette d’alarme à traves la presse. Mais face à l’inertie des autorités, ce dernier n’a sans cesse continué de prédire ses prévisions alarmistes si l’Etat ne réagissait pas à temps.
S’ensuit l’affaire des dépassements budgétaires, ce qui occasionnera la perte du ministre du Budget de l’époque, Ibrahima Sar. Après vérification, il a été constaté qu’au lieu des 150 milliards concernés, ce sont plutôt 450 milliards de francs CFA qui sont en réalité l’objet de dépassement budgétaire. L’absence de poursuites de ce dernier de même que son licenciement rapide fait planer des doutes quant à la bonne foi des autorités du ministère des finances. En fait les experts économiques ont remonté ces pratiques sous la tutelle de l’actuel Premier ministre alors chargé du Budget à l’époque. La mission du Fmi programmée pour mi-novembre s’invite fin octobre. Mais les péripéties qui ont entouré la découverte du déficit des 450 milliards du Trésor public ont précipité les choses.
Selon une interview en mai dernier du Représentant du FMI, Alex Segura à nos confrères du Quotidien, l’Etat du Sénégal avec le rythme actuel des dépenses y compris les subventions n’est pas en mesure de faire face en même temps au paiement des salaires des fonctionnaires, à couvrir les dépenses de fonctionnement de l’Etat et à payer les factures dues aux fournisseurs. Des doutes ont plané pendant plusieurs semaines que les capacités de l’Etat à faire face aux charges salariales, faisant régner sur le pays une atmosphère de tension.
La dette intérieure du pays, qui constitue le goulot d’étranglement du secteur privé a dépassé le seuil critique. Estimée à plus de 300 milliards, les autorités ont, de leur côté, annoncé des chiffres de l’ordre 174 milliards de FCFA. La dette interne et externe du Sénégal constitue 24% du PIB. L’arrêt des subventions et la suspension des droits et taxes sur certains produits alimentaires rentrent dans cette logique. Tous les observateurs s’accordent à penser que rogner sur les frais de fonctionnement de l’Etat, pour économiser 100 milliards de francs, ne peut que constituer un cautère sur une jambe de bois.
Pour renflouer les caisses de l’Etat devenues désespérément vides tout au long de l’année 2008, ce dernier va être obligé de vendre ses actions flottantes de la Sonatel. Une opération qui rapportera plus de 30 milliards de FCFA au Trésor public. Des institutions comme l’Ipres, la Caisse de sécurité sociale voleront également au secours de l’Etat pour renflouer les finances publiques.
La vente d’une troisième licence dans le domaine de la téléphonie à Sudatel, fera rentrer dans les caisses du Trésor la somme de 90 milliards de FCFA. Toujours plus avide, l’Etat s’attaquera au deuxième opérateur pour lui demander 125 milliards de francs CFA, mais de renvoi en renvoi, l’affaire devrait connaître son épilogue en 2009. Malgré ces rentrées, la situation au niveau des finances demeure sombre et les perspectives alarmistes. Cependant des avancées notoires dans le secteur bancaire apportent une note d’éclairci dans cette grisaille économique. A ce chapitre on peut aussi ajouter la recapitalisation des Industries Chimiques du Sénégal (Ics), une bouffée d’oxygène pour l’économie sénégalaise qui, malgré les auspices peu favorables peut espérer une remontée économique à condition de ne pas rater la marche en 2009.
Marie Lucie BOMBOLONG