coût de la vie !
CONTRE LA MAUVAISE QUALITE DE L’EAU
La banlieue va marcher
Par Cheikh Tidiane MBENGUE | SUD QUOTIDIEN | mercredi 12 mars 2008
la qualité de l’eau consommée par les ménages de la banlieue dakaroise pose un sérieux problème. En effet, de couleur assimilable au « café noir », selon les protestataires qui ont tenu hier, mardi 11 mars, un point de presse, la qualité de cette eau est très douteuse. Les populations de Guédiawaye sous la conduite du Mouvement des jeunes intellectuels du Sénégal (Mjis) et celui des associations de femmes, ont tout simplement décidé de battre le macadam le 26 mars prochain pour tirer la sonnette d’alarme sur la qualité de cette eau qui menace leur santé.
La qualité de l’eau consommée par les populations de la banlieue Dakaroise ne risque-t-elle pas d’avoir une incidence sur leur santé ? En attendant une réponse de la Sde, la question inquiète au plus haut point les concernés. Et le sujet a fait hier, mardi 11 mars, l’objet d’une rencontre à l’hôtel de ville Guédiawaye à l’issue de laquelle un point de presse a été tenu par le Mjis pour dénoncer vivement cette situation. Celle-ci a créé la psychose et le désarroi total chez les populations qui n’ont plus confiance à la qualité de l’eau qu’elles consomment. Ainsi, sous la houlette du mouvement de jeunes et des associations de femmes, les « banlieusards » ont décidé de monter au créneau en organisant une marche en vue d’attirer l’attention des autorités. Selon le président du Mijs, Moulaye Camara, “l’eau est une source capitale pour acquérir une santé de fer“. Ce qui n’est pas, dit-il, le cas des populations de Guédiawaye qui “consomment une eau de qualité très douteuse“.
Les populations de cette banlieue Dakaroise se disent également être victimes d’une discrimination dans la distribution de l’eau. Elles l’expliquent par le fait que ceux qui habitent au bord du littoral consomment l’eau du Lac de Guiers, alors que ceux qui sont dans la vieille ville où vivent la plupart des démunis, consomment eux, l’eau du forage qui est de très mauvaise qualité.
Abordant toujours cette question, les populations soutiennent que les gens souffrent de plus en plus de toutes sortes de maladies dont la mauvaise qualité douteuse de l’eau est la source. C’est pourquoi elles interpellent directement le ministère de la Santé et de la Prévention sur la qualité de l’eau que les populations boivent dans la banlieue. Elles exigent de ce département de la Santé et de la Prévention pour “un examen microbiologique de l’eau dans un cabinet neutre“ afin de certifier son caractère potable avant de soutenir “il faut que cette question fasse l’objet d’une question orale à l’assemblée nationale“.
Face à cette situation récurrente, les populations estiment qu’il est temps qu’elles sortent de leur mutisme. Pour ce faire, un plan d’action a été élaboré dont l’acte majeur est le dépôt d’une demande d’autorisation d’une marche prévue le 26 mars prochain.
Mme Bâ Asta Diakhabi, présidente d’une association de femme de la localité abonde dans le même sens en soutenant que les ménages à Guédiawaye sont obligés, à chaque fois, d’acheter des seaux de filtrage pour changer la couleur de l’eau et diminuer la quantité de résidus, avant de souhaiter que Dieu leur préserve de toutes formes de maladies liées à la mauvaise qualité de l’eau qu’ils consomment.
Interrogé, le directeur de la Communication de la Sde a reconnu que la distribution de l’eau connaît quelques problèmes dans certains quartiers de la banlieue. Toujours, selon lui, cette eau n’a pas une incidence sur la santé des populations, si l’on se fie aux résultats des analyses de laboratoire. Toutefois, le responsable de la Communication de la Sde soutient en outre que « des actions sont en train d’être menées pour régler ces problèmes ». Des investissements lourds sont en cours pour changer la qualité de l’eau et la configuration actuelle de distribution de l’eau.
DIOURBEL - REPORT DES ELECTIONS LOCALES, CHERTE DE LA VIE : La coalition « Siggil Sénégal » veut marcher le 15 mars
Les partis de l’opposition membres de la coalition « Siggil Sénégal » au niveau de Diourbel a décidé d’organiser une marche de protestation contre le report des élections locales, la cherté de la vie. La déclaration a été faite, lundi dans la soirée, par Moussa Bèye, responsable départemental du Pit de Diourbel et porte-parole du jour, au cours d’un point de presse. En présence des autres membres de la coalition, le porte-parole du jour a considéré que : « le report des élections locales au 22 mars 2009 constitue un recul démocratique, précisant que c’est la deuxième fois que ces élections ont été reportées » « C’est Aminata Tall, député et maire de Diourbel, qui a porté le chapeau de déposer ce projet de loi à l’Assemblée nationale. Elle-même n’est pas prête car elle serait battue et aussi cela lui permet de prolonger son mandat », a soutenu Moussa Bèye. Selon lui, l’autre problème qui sous-tend ce report : « c’est que Abdoulaye Wade veut faire élire son fils par le suffrage universel indirect en passant par les institutions que sont l’Assemblée nationale, le Sénat et les collectivités locales, tout en sachant qu’il ne peut pas le faire avec le suffrage universel direct ». « C’est un objectif inavoué. Nous ne sommes pas d’accord. Nous allons nous battre contre l’injustice, l’illégalité, l’illégitimité », a-t-il martelé. Dans la même lancée, Moussa Bèye a fustigé la politique menée par le maire de Diourbel, Aminata Tall. Pour les actions à mener, le porte-parole du jour de la coalition a révélé qu’ils vont sortir une déclaration et organiser une marche le 15 mars. « Au cas où cette marche ne serait pas autorisée, nous tiendrons une conférence publique », a-t-il dit.
Oumar Ngatty BA
SOLUTION A LA CRISE DES VALEURS : Plaidoyer pour une émergence citoyenne
« Le réarmement moral et éthique au Sénégal ». C’est le thème d’une conférence animée, le week-end dernier, à la Librairie Claire Afrique par l’économiste Mamadou Lamine Diallo.
« Le réarmement moral et éthique au Sénégal ». C’est le thème d’une conférence publique, animée par l’économiste Mamadou Lamine Diallo. C’était le week-end dernier à la Librairie « Claire Afrique ». Devant un public composé pour la plupart d’universitaires, M. Diallo a d’abord précisé que « l’économie est une science sociale qui met en œuvre les relations entre les individus et les peuples. Et celles-ci sont basées sur la confiance qui est un point important en matière de valeurs ». Ce qui fait qu’un économiste est bien en mesure de disserter sur un thème comme celui-ci, lié à la crise des valeurs.
Il s’est ensuite interrogé sur la véritable nature de ce qu’on appelle aujourd’hui la « gauche » ; ce qui, selon lui, est important dans la perspective de l’examen « du déficit moral et éthique ».
Selon toujours Mamadou Lamine Diallo, les notions « d’éthique et de morale » étaient longtemps relevées au second plan. Mais, actuellement, elles sont devenues des questions d’intérêt général. D’où l’importance de leur examen à l’aune de la crise des valeurs. « Le réarmement moral et éthique suppose préalablement un armement et un désarmement. Agir, selon son désir, c’est revenir à l’état de nature. La fragilisation des prescriptions et des recommandations ont donné naissance à la crise des valeurs. Cette crise est favorisée par l’argent, le paraître, l’insolence et la culture people », déclare le conférencier. Selon lui, « la morale n’a pas un autre but qu’elle-même ; et l’éthique vise à améliorer le réel, à rechercher le bon, le bonheur ».
Faisant un diagnostic du champ d’application de la crise des valeurs, Mamadou Lamine Diallo soulignera que le phénomène est avant tout institutionnel. « Les institutions sénégalaises sont malmenées. Elles servent à résoudre un problème politique ; donc, elles sont pour une clientèle politique », a-t-il constaté. Or, argumente-t-il, les institutions sont basées sur des valeurs partagées. « La défense de ces valeurs reste fondamentale pour un réarmement moral et éthique », a-t-il soutenu.
De son point de vue, le réarmement moral suppose également une indépendance de la Justice. « Le report d’élections, les fréquents changements institutionnels sont, à mon avis, des facteurs favorisant la crise des valeurs », a fait noter Mamadou Lamine Diallo, selon qui « l’émergence citoyenne » doit être l’alternative à la crise des valeurs.
Selon le Pr. Dioum de la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université de Dakar qui intervenait dans les débats, « il faut articuler la société à un contexte de mondialisation qui impose une manière de voir, de penser et d’agir ». Cependant, réplique Mamadou Lamine Diallo, « la mondialisation produit des valeurs et tend à vouloir les standardiser. Elle est en train de conduire le monde dans une direction qu’on ne peut pas comprendre ». Pour sa part, le Dr Mame Marie Faye estime que « Les Sénégalais ne se rendent pas souvent compte du degré de maladie de leur pays en ce qui concerne la crise des valeurs ». Pour elle, « il faut changer les mentalités pour se développer. Tous les peuples qui aspirent au développement doivent prendre en compte cette dimension ».
Souleymane Diam SY
NDIORO NDIAYE, DIRECTRICE GENERAL DE L’OIM : « Les riches de la Ummah doivent aider l’Afrique de l’Ouest à stopper l’émigration clandestine »
L’ancienne ministre socialiste Ndioro Ndiaye, actuelle directrice générale adjointe de l’Organisation internationale pour les migrations (Oim), a invité, hier à Dakar, les pays riches de la Ummah islamique à aider les pays africains au niveaux de vie « relativement bas » à stopper les flux migratoires irréguliers en direction de l’Europe. « Le phénomène des migrations s’est amplifié ces dernières années en direction de l’Europe par voies irrégulières. Cela s’explique par le niveau de vie relativement bas des pays africains », a-t-elle soutenue dans un entretien accordé à l’Aps. « Il faut que les pays riches de la Ummah aident les pays pauvres, au nom de la solidarité islamique, à créer les conditions de développement qui pourront stopper les migrations irrégulières vers l’Europe », a indiqué Mme Ndiaye.
La directrice générale adjointe de l’Oim qui participe au 11e sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci), a aussi soutenu qu’il faut « créer un mouvement très fort, très significatif pour le développement de l’Afrique, notamment l’Afrique de l’Ouest où il y a des pays qui n’atteignent pas les 5 % de taux de croissance ».
APS
African Global News : Mercredi 12 Mar 2008
[ O C I ] - Entretien avec... Penda Mbow : « Nous n’avons pas besoin de nous déguiser le temps d’une conférence, il faut respecter notre culture »
Peut-on imposer un statut à la femme musulmane, lui fixer une place dans la société ? Quels sont ses droits, ses devoirs ? Ces questions sont présentes dans bien des débats et les femmes s’en emparent de plus en plus. Alors que s’ouvre cette semaine le 11ème sommet de l’Oci, Penda Mbow, historienne et enseignante à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar jette un regard sur la situation de la femme musulmane. Au-delà de la question féministe, elle considère la réduction des inégalités entre l’homme et la femme comme un préalable indispensable au progrès
« La Sentinelle » : Cette semaine s’est ouvert à Dakar le 11 ème sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci). Cette organisation peut-elle permettre de réduire les inégalités entre l’homme et la femme ?
Penda Mbow : L’Oci n’est rien d’autre que le reflet des Etats. Et dans les Etats, à l’intérieur des Etats, s’il n’y a pas véritablement une politique allant dans le sens de réduire les inégalités entre l’homme et la femme, naturellement, cela va se répercuter sur la composition même de l’Oci. Il faudra bien observer la composition des différentes délégations qui vont prendre part à cette réunion. Je pense qu’il y aura très peu de femmes. Parce que tout simplement, les Etats arabes dans leur majorité, sont des Etats où les femmes ne sont pas aux commandes. Et mieux, là où il y a une politique pour intégrer les femmes dans les instances de prise de décisions, on fera de telle sorte que les femmes ne se retrouvent pas au devant de la scène. On a affaire à des Etats qui mettent en avant la virilité. Les femmes sont exclues. On ne discute pas, au niveau de l’Oci, de certaines questions sociales. C’est une institution éminemment politique. J’ai été frappée, lors de la semaine culturelle de l’Arabie Saoudite. Je n’ai pas vu une seule femme se produire sur scène. Cela veut dire que dans ces pays, c’est une question qui n’est même pas à l’ordre du jour. Un pays comme le Sénégal sera obligé d’en tenir compte pour la composition de sa délégation. Et puis un autre phénomène. Quand je vois aujourd’hui, et ça je le dénonce de toutes mes forces, les hôtesses qui ont été recrutées. On dit qu’on va les voiler. J’espère qu’elles ne seront pas voilées car j’estime que la tenue vestimentaire au Sénégal peut refléter notre identité propre. Ce sont des tenues décentes que nous avons dans notre propre culture et nous n’avons pas besoin de nous déguiser le temps d’une conférence. Il faut respecter notre culture.
« La Sentinelle » : Quelle est la place de l’Islam dans la lutte des femmes aujourd’hui ?
P.M : L’Islam est une religion qui a beaucoup fait pour les femmes. Au XIIème siècle, et jusqu’à la seconde guerre mondiale, dans le pourtour de la Méditerranée, la femme musulmane était celle qui avait le plus de droits. Les choses ont commencé à changer après la seconde guerre mondiale, lorsqu’en Europe, les besoins de reconstruction ont fait qu’on a donné plus de droits à la femme. Le problème avec le monde musulman est qu’il a très peu avancé par rapport à ses acquis d’avant la période moderne. Les musulmans ont très peu fait pour réduire l’inégalité. Mais la situation est différente d’un pays à l’autre. Quand on considère un pays comme l’Iran, la mixité existe. Mais par ailleurs, le pouvoir de décision reste très patriarcal. Donc on ne peut pas comparer la situation de la femme en Iran à celle de la femme en Arabie Saoudite ou au Sénégal. Les cultures locales font la différence. Quand on considère l’Islam, il y a beaucoup de débats. Dans l’Islam des origines, la femme participait à tout. Elle jouait un rôle. Aujourd’hui, un certain nombre de droits sont restés. Il est évident que des débats, comme celui qui porte sur la polygamie, ne se pose pas dans des pays comme l’Iran ou l’Arabie Saoudite. Ce ne sont pas des sociétés où la polygamie est un phénomène commun. Alors qu’en Afrique, c’est un problème qu’on vit mais dont on ne discute pas et on le lègue à l’Islam. Mais ce n’est pas vraiment le fait de l’Islam. Je pense qu’une conférence comme celle de l’Oci devrait être précédée d’une grande conférence des femmes ressortissantes des pays musulmans pour leur permettre d’avancer et de faire des propositions à leur pays pour que la situation de la femme connaisse une certaine évolution.
« La Sentinelle » : Que répondriez vous à ceux qui affirment s’appuyer sur les textes sacrés, sur la tradition islamique, pour dire que la femme n’est pas l’égale de l’homme ?
P.M : Je travaille sur ces questions depuis très longtemps. Je crois qu’on a fait beaucoup d’avancées en matière de réflexion dans ce domaine. Tout dépend. Les femmes musulmanes intellectuelles ont élaboré au moins depuis les années 80, toute une réflexion sur ce qu’on peut appeler la pensée féministe en Islam. La publication du livre de Fatima Mernissi dans les années 80 a été un tournant. Il y a beaucoup de choses qui ont été discutées pour démontrer au fond, que c’est surtout l’interprétation qui impute à la femme musulmane cette situation d’infériorité. Quand on considère toutes les sourates qui parlent de dogmes, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas égalité entre l’homme et la femme. Dieu s’adresse à l’homme et à la femme. C’est sur les questions de sociétés qu’il y a débat. Comme les sociétés évoluent, on ne peut pas réfléchir sur la société musulmane actuelle comme on réfléchissait au XIIème siècle.Il y a même une interprétation féministe des sourates du Coran. De ce point de vue, les femmes ont développé énormément d’arguments pour juguler cette vision qui fait appel à l’infériorité.
« La Sentinelle » : Il y aurait donc un fossé entre les prescriptions du Coran pour la femme musulmane et ce qui se fait dans la pratique, en particulier dans des pays comme l’Afghanistan ou l’Iran ?
P.M : Dans les différents pays, la coutume joue un rôle. Dans des pays comme l’Afghanistan, le Pakistan, ou même l’Inde, on applique ce qu’on appelle l’ « honor killing ». Les femmes sont tuées parce qu’elles auraient attenté à l’honneur de la famille. Cela, je crois que ce n’est pas le fait de l’Islam. Ce sont des sociétés patriarcales. Effectivement, l’Islam est né dans une société patriarcale et cela à une conséquence sur la perception que l’on en a. L’Islam est toujours convoqué pour ralentir le progrès, pour limiter les femmes dans l’espace public. Mais c’est très difficile de le faire et les évolutions sont notoires. Je crois qu’il n’y a pas un seul pays au monde où la femme n’aspire pas à plus de liberté et d’égalité.
« La Sentinelle » : Peut-on retrouver dans les livres Saints, des prescriptions qui correspondraient à un code de la famille, ou à un statut de la femme ?
P.M : Dans les livres Saints, il y a effectivement beaucoup de sourates. Il y a des codes de conduite expliquant comment gérer la femme, comment gérer les relations familiales, les relations sociales… Surtout comment régler les questions de l’héritage, les divorces. On le retrouve dans la sourate Al-Baqarah. Ce qui est important pour nous historiens, c’est de savoir quel était le contexte de l’époque, le contexte qui commandait l’arrivée de cette sourate. L’interprétation du Coran et des textes nécessite un certain nombre de compétences. Il faut connaître l’histoire de l’époque. Il faut connaître les conditions dans lesquelles les écoles juridiques se sont développées. A partir de ce moment on peut relativiser un certain nombre de choses.
« La Sentinelle » : Quel a été l’impact de la modernisation sur les sociétés musulmanes ?
P.M : Le contact entre les civilisations est très important. Déjà en Egypte, au XIXème siècle, le débat s’était posé. Le fait d’être en contact avec la civilisation occidentale, l’interpellation de la culture des droits de l’homme a poussé les musulmans à réagir. C’est une opposition très vive entre le monde musulman et l’Occident et la femme se trouve un peu prise en tenaille entre les différentes cultures. La femme joue un rôle extrêmement important dans la modernisation des sociétés. Maintenant elles mêmes se sont emparées du débat car au fond, elles veulent gagner en terme de maturité, gagner en terme d’autonomie, en terme d’indépendance, d’émancipation… Je pense que le monde musulman ne peut pas être un monde refermé sur lui-même et doit absolument s’ouvrir. Ce n’est pas un hasard si le débat sur le voile est un débat si passionné, y compris au cœur de l’Occident.
« La Sentinelle » : Quel rôle doit jouer la femme dans ce que l’on peut considérer comme son propre combat ? Un combat pour l’égalité d’accès au travail, à l’éducation…
P.M : Je crois que c’est un débat de société. Quand on parle de débat de société, tout le monde doit en faire partie. Aussi bien les femmes que les hommes. Tout le monde doit comprendre la nécessité de participer à ce débat parce que c’est le sens du progrès qui le commande. Les femmes intellectuelles doivent constituer l’avant-garde.
« La Sentinelle » : Mais les hommes sont- ils prêts à aller dans le sens du progrès ?
P.M : Ah oui !! Il y a des hommes qui sont prêts. Il y a des hommes qui se battent pour faire bouger les choses. Comme il y a des femmes qui sont conservatrices et qui ont peur du changement. Mais plus que les hommes, ce sont les femmes qui doivent se mobiliser pour défendre leur cause.
Le Matin : Mercredi 12 Mar 2008
LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ, LE TERRORISME ET L’INSTABILITÉ POLITIQUE : Trois défis majeurs du monde musulman à la loupe aujourd’hui et demain
Le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique s’ouvre aujourd’hui. Les 57 Etats membres et les observateurs sans oublier quelques invités se réunissent à Dakar pour, selon le secrétaire général le Turc Ekmeleddin Ihsanoglu, concrétiser la nouvelle vision de la Oummah islamique. Il s’agit en clair, de mettre l’accent sur les inégalités sociales entre Etats membres, car, il est regrettable de constater que la plupart des Etats membres croupissent encore dans une pauvreté sans pareil. Il faudra alors examiner les voies et moyens de faire de l’organisation, un creuset du respect de l’esprit de l’Islam dans la solidarité, et l’entre aide. Mais, s’il a un autre niveau où l’esprit de l’Islam, largement écorché, mérite d’être respecté, c’est celui de la paix.
L’Islam et la Culture de la paix
Il faut le constater pour le déplorer, l’image de l’Islam, cette culture de la paix qui réunit plus d’un milliard d’habitants de notre planète, s’est gravement écorchée. Des actes terroristes atroces exécutés par des groupes qui se cachent sous le drapeau sacré vert ont créé un portrait de l’homme musulman comme d’une personne qui est incapable de vivre en paix avec ses semblables d’autres cultures ou religions. Mais, si l’on se demande d’où vient cette image écorchée de l’Islam, la réponse ne sera pas aussi claire que l’Occident voudrait le faire croire.
Si l’on prend par exemple l’organisation qui se nomme Hizb Ut-Tahrir, qui a exécuté plusieurs actes de terreur préférablement dans les pays arabes (musulmans !!!), où elle est déjà interdite, il est curieux que, pendant ce temps, selon plusieurs sources, elle a des cellules légales dans des pays européens notamment la France, l’Autriche, la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark et la Grande-Bretagne. Londres de plus abrite l’état-major régional de cette organisation où se logent leurs serveurs qui empoisonnent l’Internet d’articles et slogans qui manifestement, falsifient l’image de l’Islam. Alors, pourquoi ce soutien à ces types d’organisations alors que les pays européens se disent champions de la lutte contre le terrorisme ? Pourquoi, accepter que des caricatures contre le Prophète Mohamed empoisonnent les relations entre le monde musulman et l’Occident ? Autant de questions et bien d’autres comme le soutien à Israël contre la Palestine malgré les résolutions des Nations Unies, qui feront l’objet d’âpres discussions au sein de la Conférence. Il est clair que le monde musulman veut vivre en paix avec tous. Le Sommet de l’Oci est bel et bien alors l’occasion pas seulement pour déclarer à haute voix ses exigences, mais peut-être également de mener la lutte contre le terrorisme, version Oci.
Coordonnée avec ceux qui le veulent, bien sûr. D’ailleurs, la même coordination sera également nécessaire, pour éteindre les foyers de tensions politiques et militaires au sein des Etats membres. Instabilité politique
La Palestine sera au centre des débats comme une des priorités. Et d’ailleurs, elle n’a jamais cessé de l’être, car ce problème dépasse le simple cadre de l’Oci. La question de l’Indépendance du Kosovo sera également au centre des préoccupations, comme nouvelle donne. Car, ce problème est devenu, déjà, un point de division entre les pays musulmans. La question est bien difficile : Faudrait-il reconnaître l’indépendance de ce territoire serbe d’après le principe de la solidarité islamique ou faudrait-il respecter la loi internationale et les décisions de l’Onu ? Une tentative de réponse peut être donnée à partir de l’analyse partant de l’examen des intérêts menacés.
En effet, le changement des frontières des Etats souverains est une menace pas seulement pour l’Europe comme on le prétend dans cette affaire, mais surtout pour les pays de l’Afrique et de l’Asie. En réalité, le monde entier est le champ de combats pour des ressources comme le pétrole, le gaz, les bauxites, le fer, etc. La souveraineté des Etats qui possèdent ces ressources et qui veulent les utiliser conformément à leurs intérêts propres, est une lourde préoccupation pour certains Etats industrialisés qui ont tant besoin de ces ressources.
La guerre en Irak en est un exemple patent. Certes, l’Irak et le Soudan sont visés en premier, mais d’autres Etats sont dans le collimateur comme le Kosovo, la Côte d’ivoire, le Congo, l’Angola, le Nigeria et bien d’autres. Pendant ce temps, tout indique qu’au niveau des pays européens et de leurs alliés américains, les conditions d’affaiblissement d’institutions comme les Nations Unies et l’Oci, sont parfois mises en place pour que ces organisations ne les empêchent pas de gérer leurs intérêts partout où ils se trouvent menacés. C’est pourquoi, il est encore si difficile pour l’Oci, de se rendre utile au monde musulman. Mais, nous gardons espoir que Dakar soit justement le départ de l’impulsion d’une nouvelle vision de l’Oci.
ENTRETIEN AVEC…Cheikh Khalifa MBENGUE, porte-parole des Cadres de l’Afp : «A l’Afp, il y a un problème de construction de leadership local»
Cheikh Khalifa Mbengue, le porte-parole des Cadres de l’Alliance des forces de progrès (Afp) revient sur «la crise de l’opposition et de son parti». Crise qui le conduit aujourd’hui, à vouloir aller aux élections locales avec une liste citoyenne différente de celle de la coalition And Siggil Sénégal dont son parti est pourtant membre.
Vous revenez au Sénégal dans un contexte politique marqué par le report des élections locales. Comment avez-vous accueilli cette loi ?
Nous avons tous assisté à cette situation de report des élections locales. Au fond, ce n’est pas nouveau ; à la limite, on peut dire que c’est la énième fois que Me Wade reporte les élections. Cela veut dire que Wade et son système ne comprennent pas, en réalité, que la démocratie, c’est aussi l’organisation de consultations électorales à bonne date. En fait, c’est quelque chose qui relève du système Wade.
Mais, est-ce que ce système Wade n’est pas facilité par le comportement passif de l’opposition ?
Oui ! Mais d’abord, il faut essayer de comprendre pourquoi Me Wade a reporté les élections. La réponse est très simple : «La Génération du concret» n’est pas encore prête par rapport à ces élections. Abdoulaye Wade a un projet monarchique qui consiste à vouloir placer Karim Wade à la tête du pays. C’est ma conviction. Dans ce cadre-là, lui et son clan veulent disposer d’un an pour mieux préparer l’arrivée de Karim Wade et ses amis à la tête des Collectivités locales. Je ne serais pas surpris, dans sept mois, par exemple, d’entendre parler de Karim Wade à la mairie de Dakar.
Mais, face à cette volonté du chef de l’Etat de se faire remplacer par son fils, ne pensez-vous pas que l’opposition est trop attentiste, sinon inerte ?
Ce qu’il faut dire franchement, même si on est membre de l’opposition, c’est qu’il y a une crise de l’opposition sénégalaise qui se manifeste sous divers aspects. D’abord, nous sommes une opposition qui n’est pas capable de répondre à Wade à chaque fois qu’il pose des actes allant dans le sens de la négation de la démocratie. C’est des communiqués, des déclarations et, au bout du compte, il n’y a pas de résultat. Il y a un problème d’articulation entre les formations politiques de l’opposition et les masses sénégalaises. Dans l’opposition, il y a deux grands pôles : le Parti socialiste et l’Alliance des forces de progrès. Le Ps ne me semble pas être dans une situation qui lui puisse lui permettre de mobiliser les masses autour de quelque projet que ce soit. Tout ce qu’il pourrait reprocher à Wade, il l’a déjà fait dans le passé. Ce qui s’est passé en 2000 a installé le Ps dans une situation de discrédit. Même s’il peut continuer à exister, il y a un certain nombre de principes qu’il ne peut pas porter légitimement. Le parti qui aurait pu le faire, c’est l’Afp, et elle a failli. Nous, on ne peut pas nous faire les mêmes reproches ; nous avons été là en 2000. C’est nous qui avons installé Me Wade. En principe, nous devions être la locomotive de cette opposition. Nous avons commis une erreur fondamentale dans notre démarche en misant trop sur Moustapha Niasse en tant qu’homme. C’est une hypothèse. J’ai l’impression qu’au lieu de travailler à construire un parti fort pour l’alternative, nous avons toujours pensé qu’il fallait que Moustapha Niasse, par ses qualités, son expérience, ses relations etc., puisse tirer le parti vers une direction qui nous amènerait à l’alternative. Au lieu d’aider Moustapha Niasse à assumer sa mission, nous avons presque croisé les bras, en attendant qu’il fasse tout le travail.
Et en même temps, on a l’impression que Moustapha Niasse n’a pas le temps de construire cette alternative…
Ce n’est pas exactement cela. Wade a été le leader de l’opposition et, en son absence, le leadership continuait de fonctionner.
Vous voulez dire qu’il n’y a pas de n°2 à l’Afp ?
Il y a un numéro deux : c’est Madieyna Diouf. Il joue son rôle dans la mesure des moyens qui sont les siens. Mais, le problème ne se situe pas à ce niveau. Le problème, c’est nous qui avons entre 35 et 55 ans. Cette génération n’a pas assumé sa mission. Au Parti socialiste, par exemple, en plus d’Ousmane Tanor Dieng, qui est le leader sur le plan national, vous avez Aïssata Tall Sall, Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, le jeune Bartélémy Dias… Donc, le Ps a plusieurs visages qui le personnifient. Ce qui n’est pas le cas à l’Afp. Vous avez Moustapha Niasse, Madieyna qui est connu, Hélène Tine en tant que porte-parole du parti. Après, c’est le désert. Il y a beaucoup de cadres, mais on a l’impression que le travail que chacun devait faire en apportant sa pierre à l’édification du parti, n’est pas compris.
C’est quoi le problème au juste ? Est-ce que c’est le leadership de Moustapha Niasse qui crée le vide autour de lui ?
Je suis en train de vous dire que Moustapha Niasse a fait l’Appel du 16 juin ; il a rassemblé autour de lui un certain nombre personnes, mais malheureusement, beaucoup d’entre nous ont pensé que l’accession de Moustapha Niasse au pouvoir, était quelque chose d’inéluctable. Ils n’ont pas fait le nécessaire pour que cela se réalise. Il me semble que les gens ont essayé de construire un leadership dans leur localité. Si vous posez aux gens la question à savoir qui est le leader de l’Afp dans leur département, ils ne le connaissent pas. Personne ne connaît qui est le responsable départemental de l’Afp à Dakar. Par contre, on sait que, pour le Pds, c’est Pape Diop. Il y a un problème de construction de leadership local. Or, ce sont ces différents leaderships locaux qui fortifient le parti.
N’êtes-vous pas en train de reconnaître que l’Afp n’a pas de base ?
Nous avons une base affective forte, mais nous n’avons pas apporté grand chose à cette base. C’est ma conviction. Avoir un leader charismatique, c’est extraordinaire, mais c’est un atout qu’il faut renforcer. L’erreur que nous avons commise, nous, la génération comprise entre 35 et 55 ans, c’est de ne pas jouer ce rôle devant Macky Sall, Idrissa Seck, mais on a pensé que Niasse a une envergure pour régler seul le problème. Finalement, dans le parti, il y a une locomotive, Moustapha Niasse, qui tire tout le reste, mais comme tout le reste est inerte, le mouvement est difficile ! Imaginez si la locomotive tirait des wagons, qui eux-mêmes ont des moteurs qui leur permettent d’avancer. Les choses seraient beaucoup plus simples.
Revenons sur les élections locales : vous envisagez d’y participer avec une liste citoyenne…
Je ne veux pas m’étendre sur un certain nombre de contradictions, mais ce que je peux vous dire, c’est que je suis un responsable de l’Afp depuis fin 2002 et je suis responsable du parti au niveau de Mermoz. Mais, j’ai aussi une expérience du mouvement associatif, en tant que président d’Asc depuis une douzaine d’années, membre de l’Odcav de Dakar, etc. Donc, j’ai cette base affective dans le quartier qui est une base réelle. Mon point de vue est que les alternatives qu’il faut construire dans ce pays, ne peuvent pas être juste politiques. Il me semble qu’il y a des forces sociales dans les quartiers et ailleurs, qui doivent être mobilisées dans la construction de cette alternative.
Mais, c’est ce que dit la coalition And Siggil Sénégal dont l’Afp est membre. Pourquoi n’allez-vous pas ensemble sur les mêmes listes ?
Il y a des questions sur lesquelles And Siggil Sénégal est en retard et qui relèvent du leadership local. Dans différentes localités, les gens vous disent qu’ils ont mis des listes avec une tête de liste proportionnelle qui est de l’Afp, majoritaire qui est du Ps, etc. Et on va aux élections sur cette base. Quand on demande qui est le candidat au poste de maire, on dit : «Non, on y va ensemble, ensuite on verra.» On oublie que les élections locales sont personnalisées. On n’a jamais entendu les gens dire que le Conseil municipal n’a pas fait son travail ; c’est toujours le maire qui est cité. C’est une forme de gouvernance très personnalisée. D’ailleurs, la loi dit que le maire est l’exécutif de la commune. Donc, on ne peut pas aller à des élections sans identifier au préalable qui est le candidat-maire. Une liste, c’est un programme commun, un candidat-maire commun. Il faut que les gens discutent à priori. (…) Il faut rompre avec l’élection du maire au suffrage universel indirect au niveau des localités. Les populations votent pour des conseillers et un des illustres inconnus va se retrouver par le biais de tripatouillages, à la tête de la collectivité locale. Dans ce cas-là, celui qui devient maire n’est pas le plus populaire, mais c’est celui qui a le plus de capacité à manœuvrer dans le Conseil municipal. Or, celui qui doit être maire, c’est celui qui a le courage avant les élections de dire qu’il est candidat.
C’est le cas avec votre liste citoyenne ?
Bien sûr, nous nous sommes réunis et les gens ont dit que nous voulons que Cheikh Khalifa Mbengue soit leur candidat-maire.
Et vous serez face à l’Afp et sa coalition ?
On sera face à tout le monde ! Et on a la chance de fédérer les forces sociales. Mais, nous sommes une liste ouverte. Il y a parmi nous, des gens qui viennent de divers horizons et la majorité du groupe n’appartient à aucun parti politique. Ils sont connus dans leur quartier pour leur engagement ; ils sont crédibles.
Mais, êtes-vous un membre de l’Afp ?
Je le reste ! (Avec assurance : Ndlr)
Mais comment vous pouvez rester membre de l’Afp et figurer sur une liste concurrente ?
Au moins, je suis avec mon quartier et les populations de mon quartier.
Cheikh Fadel BARRO -
LA TENUE D’ELECTIONS LIBRES ET TRANSPARENTES DANS LE RESPECT DU CALANDRIER :
Le devoir le plus sain de tout chef d’Etat démocrate
Par | | mercredi 12 mars 2008
Alors qu’il joue au « M Bons-Offices » un peu partout en Afrique, et aujourd’hui au Tchad, le Président de la République, en faisant reporter les élections locales d’un an, joue avec le feu dans son propre pays et renie ainsi son engagement pris, ensemble avec les autres chefs d’Etats en juillet 2002, à Durban, où l’Union africaine fut portée sur les fonds baptismaux.
En effet, à Durban, les chefs d’Etats présents se sont engagés à faire, ce qu’ils appelaient eux-mêmes « un saut qualitatif » impliquant pour l’ensemble du continent des élections libres et honnêtes, le renoncement à toute corruption lors des prochains scrutins, le libre accès aux médias publics et la libre circulation des partis politiques en période de campagne électorale. Le Sénégal d’aujourd’hui est malheureusement devenu un triste cas de figure du non-respect de la parole donnée.
La situation au Tchad et au Kenya aujourd’hui, comme celle au Togo hier, prouve, hélas, qu’il ne suffit pas de remplacer un sigle par un autre pour, d’un coup de baguette magique, effacer certaines mauvaises habitudes et amener ceux qui, hier, bafouaient la démocratie et refusaient des élections libres et transparentes à les respecter aujourd’hui. On doit même constater, tout en le déplorant profondément, qu’en ce qui concerne le Sénégal il y a un réel recul de la démocratie à laquelle le pouvoir vient de porter un autre coup par le non-respect du calendrier électoral et par la transformation du sommet de l’OCI en campagne électorale permanente soutenue par des fonds dont le montant nous donne le vertige.
L’Union africaine en tant que telle, plutôt que des bonnes volontés individuelles, doit pouvoir agir afin d’éviter des agissements de la part de nos gouvernants qui entraînent des contestations et mènent, à terme, à des affrontements sanglants entre partisans des uns et des autres.
Afin d’éviter les conflits, il faut impérativement inscrire dans la Charte de l’Union africaine l’obligation du dialogue et de la concertation entre tous les acteurs de la vie politique, majorité et opposition, pour tout ce qui concerne le processus électoral : la fixation du calendrier, la préparation et le déroulement proprement dit du scrutin.
Il faut également assurer le libre accès aux médias publics et aborder le problème de la presse en général. C’est pourquoi nous plaidons en faveur de la mise en place d’une Convention de la presse qui viserait la protection du journaliste contre les procès arbitraires et son emprisonnement préventif, mais aussi la protection des citoyens contre la diffamation. Il faut donc à la fois définir un cadre déontologique pour le journaliste et un cadre juridique qui le protège de toute forme d’abus. Un comité composé notamment de journalistes et de juristes devrait être mis sur pied au sein de l’Union africaine.
Seuls des dispositifs contraignants inscrits dans la Charte de l’UA nous mettent à l’abri des abus de certains de nos gouvernants.
Nous comptons sur le Président de la République, Me Abdoulaye Wade, grand défenseur des principes de la démocratie ailleurs que chez lui, pour qu’il en prenne l’initiative afin de convaincre les Africains, et les Sénégalais bien entendu, qu’il s’attache profondément à la démocratie, parce qu’en définitive l’amour de la démocratie est l’amour de l’égalité et qu’un état police ne saurait exister là où l’on foule du pied l’égalité des citoyens.
Ceci mettra définitivement notre pays à l’abri de l’arbitraire en matière de calendrier électoral, dont nous sommes devenus coutumiers depuis l’avènement de l’alternance.
Me Jacques BAUDIN
Secrétaire national du PS aux Relations
Extérieures et à l’Intégration africaine
Dakar, le 11 mars 2008
Report des élections locales Le Sénat adopte à l’unanimité la proposition de loi Aminata Tall
Article Par Abdoul Magib Gaye (Stagiaire),
Paru le Mercredi 12 Mar 2008
Les sénateurs ont procédé hier à l’adoption de la proposition de loi introduite par l’édile de Diourbel Aminata Tall pour le report des élections locales au 22 mars 2009. Cette adoption s’est faite à l’unanimité. Mais auparavant, on a eu droit à une séance d’explication entre les sénateurs et le ministre de l’Intérieur Ousmane Ngom.
Après l’adoption par l’Assemblée nationale de la proposition de loi d’Aminata Tall pour le report des élections locales, la deuxième chambre parlementaire s’y met. En effet, les sénateurs ont statué hier sur ladite proposition, avec comme conclusion, une adoption à l’unanimité. L’opportunité du report des élections locales s’explique selon les sénateurs, par le nouveau découpage territorial du Sénégal, avec comme corollaire l’érection de nouvelles collectivités : Kaffrine, Sedhiou, Kédougou. Compte tenu de ce nouveau découpage territorial, le Sénat a jugé sage de suivre la position prise par l’Assemblée nationale pour le report des Locales, initialement prévues le 18 mai 2007. C’est dans ce cadre que le ministre de l’Intérieur a tenté d’apporter une clarification. «Cette initiative soumise par l’Assemblée nationale est d’une importance capitale pour l’État, du moment que ces régions nouvellement érigées ne sont pas encore dotées de statuts administratif et juridique», signale-t-il. Et de poursuivre : «Avec l’impact de ce nouveau découpage sur le processus électoral, notamment sur la carte électorale, le dépôt et la réception des candidatures, les cartes des électeurs et les commissions de recensement des votes, il est quasiment impossible de tenir des élections à date échue dans ces nouvelles localités». Il a ensuite insisté sur les moyens qu’avaient dégagés l’État pour une bonne tenue de ces élections. Les sénateurs quant à eux, se sont montrés favorables à cette décision du report des élections locales en votant à l’unanimité la proposition de loi.
TEKKI SUR LE REPORT - Récidive du Pds, ses alliés et ses inféodés : La démocratie sénégalaise poignardée
Le 9 mars, au lendemain de la Journée internationale de la femme, la section féminine du Mouvement Tekki a rendu public une déclaration dans laquelle elle affirme honteuse, «la proposition de loi reportant la date des élections locales d’une année au motif que de nouvelles régions administratives sont créées». Et cette initiative l’est d’autant plus qu’elle a été le fait d’«une femme responsable du Pds». Les femmes du mouvement Tekki, «engagées dans le sursaut citoyen» et «réunies pour honorer en ce jour les batailles héroïques des femmes ici et ailleurs pour la liberté, le respect de nos droits et la démocratie» disent rependre «le flambeau des mains de (leur) députée Ndèye Fatou Touré». Après avoir protesté «devant une telle forfaiture», les femmes du mouvement Tekki appellent leurs «sœurs et frères», les «citoyennes et citoyennes de notre République malmenée à dire non aux fossoyeurs de la nation et à défendre nos droits de contrôle sur les collectivités locales, par le choix à date échue des conseillères et conseillers à qui nous voulons confier leur gestion».
Les femmes de Tekki récusent d’abord l’argument des nouvelles entités administratives, parce que «la loi créant ces régions n’existe pas», car, «elle n’est même pas encore votée par le Sénat, sans parler de sa promulgation». Ensuite, elles rappellent qu’«au moment de faire voter la loi, le gouvernement avait prétendu que toutes les dispositions étaient prises pour que des élections locales se tiennent à bonne date dans des conditions transparentes». Au regard de tous ces aspects, les camarades de Ndèye Fatou Touré ne doutent point «qu’il s’agit encore et toujours de manœuvres politiciennes visant à empêcher (…) les citoyens de reprendre la gestion de leurs collectivités locales des mains d’élites rentières, réactionnaires, spécialisées dans la spéculation foncière». Pour elles, le «Maître du Pds dévoile qu’il parle en démocrate et se comporte en autocrate», car, il «ne se gêne pas pour donner un coup de pied au 8 mars, journée symbole de l’affirmation des droits et libertés des femmes».
Soro DIOP
SOULEYMANE NDENE NDIAYE, MINISTRE D’ETAT, MINISTRE DE L’ECONOMIE MARITIME ET DES TRANSPORTS MARITIMES
« La décision du chef de l’Etat est souveraine… »
Par Madior FALL | SUD QUOTIDIEN | mercredi 12 mars 2008
« Aline Sitoe Diatta » a pris le relais du « Willis » pour la desserte de Ziguinchor. Du voyage aller Dakar-Ziguinchor samedi-dimanche dernier pour l’ultime réglage avant les rotations commerciales, Souleymane Ndéné Ndiaye, le ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime et des Transports maritimes s’est prêté aux questions de Sud Quotidien. Selon lui, « la décision du chef de l’Etat de confier la gestion du bateau à un consortium de fils du pays, est une décision souveraine ». L’homme politique et maire libéral de Guinguinéo donnant par ailleurs son sentiment sur le renouvellement de la classe politique avance « qu’il n’ya pas un renouvellement ex-nihilo de la classe politique. Celle-ci ne se renouvelle pas comme par un coup de baguette magique ». Fait-il allusion à la « Génération Karimiste du concret » qui frappe aux portes du Parti démocratique sénégalais (Pds) avec insistance ? Non, répond-il. En ce qui le concerne cependant, il affirme qu’il ne se sent nullement bousculer par qui que ce soit au Pds.
« Aline Sitoe Diatta » a pris le relais du Willis rendu à ses propriétaires. Pourquoi n’a-t-on pas gardé les deux ?
On ne pouvait pas garder les deux bateaux, parce que le Willis avait été loué à l’Etat d’Indonésie. Il était entendu que nous le retournions à son propriétaire une fois, Aline Sitoé Diatta, notre nouveau bateau sorti de chantier. C’est chose faite. Il s’y ajoute que la location du Willis était assez chère car elle coûtait à l’Etat 3 millions de Fcfa/ jour. Cela a été supporté pendant tout ce temps parce qu’il fallait trouver les moyens de remplacer le JOOLA pour permettre aux Casamançais qui le désiraient de voyager par voie maritime pour joindre Dakar et vice-versa.
Combien a coûté Aline Sitoe Diatta ?
A peu près 17 milliards de FCfa avec une contribution de 10 millions d’euro (plus de 6 milliards de FCfa) de la Banque européenne d’investissement, 10 millions d’euro de la KFW (allemande) et 4 millions d’euro de la part du gouvernement sénégalais.
La Somat qui gérait le Willis donne le sentiment d’avoir été floué par le gouvernement du Sénégal pour n’avoir pas été choisi pour la gestion d’Aline Sitoé Diatta. Qu’en est-il ?
On parle de trahison à partir du moment où l’une des parties ne respecte pas un engagement. Le gouvernement du Sénégal ne s’est jamais engagé à confier la gestion du bateau à la Somat. Par conséquent, n’a trahi personne. Il s’y ajoute que nous sommes un pays souverain. La décision prise par le chef de l’Etat de confier la gestion du bateau à un consortium de fils du pays, est une décision souveraine.
Que gagne l’Etat du Sénégal à confier l’exploitation du bateau ?
Il perd plutôt de l’argent. Mais comme il se soucie de la qualité et surtout de la sécurité, il a choisi de confier l’exploitation à des Sénégalais expérimentés dans le domaine du transport maritime. Parce que Maritalia dirigée par Monsieur Alioune Ndiaye, est une société sénégalaise à l’expérience avérée dans le domaine du transport maritime. Il est vrai qu’avec le Willis, on avait choisi la Comonaf, une société marocaine expérimentée, mais avec Aline Sitoé Diatta, nous avons également choisi une société, cette fois sénégalaise, tout aussi expérimentée dans ce domaine. Je dois dire par ailleurs que très prochainement les travaux du quai et de la gare maritime de Karabane vont démarrer. Ce qui permettra une rentabilisation accrue du bateau et surtout aux habitants de Karabane et environs de jouir pleinement du bateau. Pour l’instant, Ziguinchor dont la gare maritime et le quai ont été rénovés, va être rentabilisé avec les rotations d’Aline Sitoe Diatta. Outre le bateau, il y a également d’autres embarcations qui accostent à Ziguinchor.
Après le drame sans nom connu avec le naufrage du Joola, le tout sécurité est-il devenu le maître mot ?
Il n’y a pas de mesures spéciales, extraordinaires. Sinon, les mesures de sécurité admises et de vigueur partout dans le monde. Nous avons rappelé les principes et les règles du jeu. Un bateau a une contenance déterminée. Toute personne qui voyage doit être munie d’un gilet de sauvetage et le bateau doit être doté des instruments nécessaires de sécurité. Le gouvernement a tenu compte des erreurs du passé pour mettre en place un système qui respecte les normes de sécurité admises.
Les bateaux-taxi c’est pour quand ?
Nous avons posé la première pierre de la gare maritime de Rufisque qui va accueillir les bateaux-taxi qui seront mis en service le 1er juin 2008. En 2009, il y aura un catamaran qui reliera Dakar à la petite-côte (Mbour). Le projet est bien en place.
Dans le cadre du désenclavement de la Casamance pourquoi n’a-t-on pas cherché à relier Cap Skring à Foundiougne par exemple ?
Le président de la République a eu l’idée de relier Missirah dans les Iles du Saloum à Kafoutine en Casamance. Mais ce type de projet pour sa mise en œuvre requiert des études techniques approfondies. Celles-ci ont révélé que le terrain au niveau de Missirah n’était pas apte à accueillir un quai. A cause des bolongs, les bateaux risquaient également d’avoir des problèmes de tirant d’eau. On a cherché à substituer Foundiougne à Missirah. Là on s’est rendu compte que 8 heures étaient nécessaires pour rallier par l’eau Kafoutine. Ce qui posait un problème de rentabilité certaine. En attendant que les services techniques finissent d’explorer toutes les possibilités, voilà où en sont les projets dans ce domaine.
Qu’en est-il par ailleurs de la situation halieutique du pays ?
L’économie du Sénégal s’est reposée pendant longtemps sur les ressources de la pêche. En tout cas, la pêche a constitué une des mamelles essentielles de nos revenus. Une surexploitation, voire une exploitation non planifiée a fait que la ressource s’est raréfiée au grand dam de nos populations et de notre économie. Il suffit d’aller au niveau des marchés du pays pour s’en rendre compte. La qualité et la quantité de poisson s’en sont bien ressenties. La situation globale du secteur n’est pas des plus reluisantes à cause de ce que je viens d’énoncer, une mauvaise politique, une surexploitation débouchant sur un abus d’exploitation des ressources. Nos prédécesseurs, les Socialistes balayés en 2000 n’étaient assurément pas préoccupés par la bonne marche du secteur ainsi que des intérêts bien compris des acteurs et du pays tout entier. Les pêcheurs, les mareyeurs, les armateurs, bref les acteurs du secteur sont confrontés à des difficultés énormes. Les entreprises de conservation, de transformation et de commercialisation des produits de la pêche, ferment ou à tout le moins connaissent des gênes réelles. L’on a noté récemment que les travailleurs de la société AfricaMer en étaient arrivés à observer une grève de la faim parce qu’ils sont restés plus de 36 mois sans percevoir leur salaire.
Une situation qui justifie que l’on se penche rapidement sur le secteur pour lui apporter une bonne thérapie. C’est la raison pour laquelle, le président de la République a pris la décision de convoquer un conseil présidentiel sur la pêche. Il n’attend que le Sommet de l’Organisation de la conférence islamique (Oci) se termine pour nous amener à nous pencher sérieusement sur la question et conduire le gouvernement à trouver des solutions et dessiner des perspectives pour le secteur.
Avez-vous cessé de délivrer des licences de pêche ?
Oui, en ce qui concerne les licences de pêche demersale. Les espèces de fond comme le thiof, sont les plus menacées. Maintenant, nous continuons à délivrer des licences pour les espèces pélagiques comme le yaboye (espèce de sardine) etc. qui sont des espèces de surface. Elles ne sont pas menacées. Les licences sont valables six mois et doivent être renouvelées.
Quelle solution pour les industries thonières en voie de disparition dans notre pays ?
L’Etat a mis en place la cellule de redéploiement industriel qui est chargée de la réunification de la plateforme thonière. A ce niveau, nous avions deux grandes unités : la Société nouvelle de conserverie du Sénégal, (Sncds) qui est divisée en une société de patrimoine et d’Exploitation. Il y avait aussi la société Pêcherie et froid du Sénégal (Pfs). Celle-ci est fermée. La Sncds tourne à 25 à20% de sa capacité dans une des activités les moins rentables, même si elles permettent à la société de ne pas fermer. Depuis sept ans, l’Etat cherche à sauver l’entreprise car elle emploie près de 2000 personnes. Elle a un problème d’approvisionnement en matière première. En ce concerne Africamer, le gouvernement est en train de voir la solution la meilleure. Il veut amener la direction de la boite à prendre en charge les revendications des travailleurs car ils n’ont que leur salaire pour vivre. Nous avons reçu instruction d’amener la direction de la société à régulariser rapidement la situation de ses travailleurs. Dans les prochains jours, nous allons nous pencher sur ce dossier pour lui trouver une solution définitive. Travailleurs, sénateurs et députés ne cessent en effet d’interpeller le gouvernement sur la question.
Où en est-on avec l’Union européenne ? Toujours pas d’accord ?
Depuis juin 2006, effectivement il n’y a pas eu d’accord de pêche avec l’Union européenne. On ne s’était pas entendu sur le paiement de la contrepartie financière des accords comme sur la nécessité d’embarquer à bord des bateaux pêchant dans nos eaux. J’ai reçu récemment le chef de mission de l’Union européenne. On envisage dans un futur proche de renouer le contact et l’ouverture de nouvelles négociations. Il faut le dire tout cela résulte d’une mauvaise politique du régime du Parti socialiste (Ps) qui a pillé le pays dans tous les domaines.
Parlons politique.L’opposition vous accuse à nouveau de tripatouiller le calendrier électoral avec ce nouveau report des locales. Que répondez-vous ?
Nos adversaires spéculeront toujours. Après avoir dirigé le Sénégal pendant 40 ans, l’avoir conduit dans l’état où le régime de l’alternance l’a trouvé en 2000 pour le porter à la situation enviable que nous voyons, ces gens là continuent néanmoins à gesticuler. Croient-ils que les Sénégalais sont amnésiques au point d’apporter un quelconque crédit à leurs déclarations, au regard surtout des multiples souffrances où ils les avaient plongés ? Je pense que non. Le peuple est loin d’être dupe et si ces gens là croient pouvoir revenir par l’entremise de déclarations tonitruantes et des amalgames, ils se trompent lourdement. Il y a eu l’élection présidentielle. Celle-ci s’est passée dans les meilleures conditions de transparence, de sécurité et de sérénité possibles. Ils ont perdu partout au Sénégal sauf dans la ville de Thiès où le candidat Idrissa Seck a battu le candidat Abdoulaye Wade. Ils ne parlent pas assez de ça. Chez moi à Guinguinéo, j’ai multiplié par trois le nombre des voix du candidat Abdoulaye Wade par rapport à l’ensemble des voix obtenues par tous les autres candidats. Ils parlent de fraude sans en apporter la moindre des preuves. Le gouvernement a décidé de reporter les élections pour plusieurs raisons. Il a estimé que les conditions ne sont pas réunies pour la tenue de ces élections,reportées à l’année prochaine. Si l’opposition est en mesure de gagner aujourd’hui, elle gagnera aussi l’année prochaine. Elle sait bien qu’elle s’illusionne simplement en le pensant. En tout cas, chez moi, l’opposition ne peut pas gagner. Je défie quiconque de prouver le contraire. Avec le candidat qu’ils veulent, je les battrais comme ils seront battus partout au Sénégal.
Huit reports pour moins de cinq consultations en moins de huit ans, avouons quand même que la fréquence pose problème. Qu’est-ce qui justifierait cette tendance ?
Abdou Diouf a reporté les élections locales à plusieurs reprises. Le gouvernement apprécie la situation et prend la décision de reporter. La majorité parlementaire a décidé de proroger le mandat des élus locaux par le biais d’une loi. Parmi ces élus locaux, il n’y a pas que des membres du Parti démocratique sénégalais (Pds). Le président du Conseil régional de Kaolack, ma tante Mata Sy Diallo est une responsable de l’Alliance des forces du progrès (Afp) de Moustapha Niasse. Le maire de Ziguinchor, Robert Sagna est de l’opposition. La liste n’est pas exhaustive. C’est comme ça, il faut l’assumer. On attendra le moment venu pour battre à nouveau ces gens de l’opposition.
Etes-vous par ailleurs bousculé par la « génération du concret » qui frappe aux portes du Pds avec insistance ?
Je ne me sens nullement bousculer. Je suis bien assis. Personne ne me bouscule.
Même pas la génération du concret ?
Je ne me sens pas menacé. Je suis bien ancré au Pds. Alhamdoulilaye (Dieu merci Ndlr)
N’empêche, la question du renouvellement agite la classe politique. Qu’en pensez-vous ?
Il n’ya pas un renouvellement ex-nihilo de la classe politique. Celle-ci ne se renouvelle pas comme ça, par un coup de baguette magique. Sa reconduction obéit plutôt à la loi de la nature. Laissons donc la nature opérer son rôle en la matière. Les meilleurs prendront les places.
Il ya peu, vous disiez votre sentiment sur le rassemblement de la famille libérale en déclarant en substance que le maire de Thiès, Idrissa Seck avait toujours sa place au sein du Pds. Continuez-vous à penser la même la chose ?
Je crois fermement que la famille libérale doit se reconstituer autour de Me Abdoulaye Wade, son seul leader au Sénégal. Tout le monde sans exclusive est compris dans cette famille là. Je pense à Idrissa Seck, Jean Paul Dias à tous pour reconstituer la force qui a amené Abdoulaye Wade au pouvoir. Je n’exclus personne.
Même pas Macky Sall, coupable de la « faute politique » d’avoir convoqué Karim Wade à l’Assemblée nationale ?
Personne ne doit être exclu. Macky Sall est mon ami. Pourquoi on exclurait Macky Sall pour récupérer quelqu’un d’autre ? Quand je parle de réunir la grande famille libérale, c’est sans exclusive.
Exergues :
1/ Pas de mesures spéciales, extraordinaires. Sinon les mesures de sécurité admises et de vigueur partout dans le monde.
2/ Les travailleurs de la société Africamer en étaient arrivés à observer une grève de la faim parce qu’ils sont restés plus de 36 mois sans percevoir leur salaire.
3/ La classe politique ne se renouvelle pas par un coup de baguette magique
Oci : Le sommet de la foi et de la solidarité
Le 11e sommet de l’Organisation de la conférence islamique va se tenir du 8 au 14 mars 2008 dans la capitale du Sénégal, terre de foi, de paix et d’hospitalité. Dans un contexte globalisant marqué par l’injustice, les inégalités et une crise de la foi, les peuples musulmans qui comptent parmi les plus défavorisés ont le devoir de s’unir autour de leur religion pour renforcer leur poids et leur influence dans l’équilibre mondial. La pauvreté, «ce mal qui engendre tous les maux», prend en otage toutes les valeurs des sociétés musulmanes en les plongeant dans la misère morale et matérielle. Elle a fini de détruire la foi qui est le fondement et le paravent de la culture musulmane, de l’Islam et du respect de ses règles de vie commune. La fidélité aux préceptes, recommandations et obligations de la Charia qui renvoie au profil du bon musulman est terriblement en souffrance. Les musulmans envahissent chaque vendredi les mosquées pour prier, mais leurs comportements et leurs actions de tous les jours reflètent des déviations par rapport à la conduite fondée sur l’éthique et la morale du vrai musulman convaincu de la sagesse et de la vérité de sa religion. Le vol, le viol, l’adultère, la prostitution, le mensonge, la magouille, le crime, l’homosexualité sont des faits dont la banalité est vécue comme une norme dans nos sociétés musulmanes modernes. Les Etats qui régissent et gèrent la communauté islamique sont interpellés pour répondre de leur responsabilité et de leur mission dans le combat contre la pauvreté qui gangrène la ressource humaine musulmane. Le développement d’une Nation dépend de la qualité morale, intellectuelle, scientifique et technique des hommes évoluant dans un environnement économique, social et démocratique propice. La solidarité de la Ummah est plus que jamais nécessaire pour vaincre la misère et libérer notre foi piégée des étreintes de satan. Les leaders de la Ummah, réunis à la conférence de Dakar, doivent définir un plan solidaire de sauvetage et de sécurisation des valeurs et de la culture musulmanes exposée aux influences perverses de la pauvreté.
Le peuple sénégalais qui partage la foi islamique doit marquer la conférence par la spécificité de sa pratique religieuse organisée autour des confréries. La vie spirituelle, les miracles et la résistance à la colonisation des fondateurs des confréries sont des témoignages vivants de l’apport de nos Saints dans l’émergence d’une culture sociale profondément enracinée dans les valeurs de l’Islam. Leurs œuvres et leurs actions doivent être exposées aux participants à la conférence dans des supports audiovisuels en français, en anglais et en arabe pour montrer la contribution de valeureux fils du Sénégal à l’édification d’un Islam pacifiste et humaniste immunisé à la tentation terroriste. Les panneaux publicitaires doivent porter leurs effigies pour montrer que le Sénégal est une terre de foi et de tradition islamiques. Elles constituent, plus que les images actuelles, une matière publicitaire plus éloquente et plus pertinente qui atteste de la participation de nos héros musulmans au patrimoine spirituel et islamique mondial. La contribution de la commission, qui réunit l’essentiel des guides religieux représentant leur confrérie, doit rassembler tous les matériaux qui restituent l’identité islamique sénégalaise. La foi islamique au Sénégal est une réalité qui a une substance qui se manifeste dans nos activités et cérémonies religieuses telles que les Magal et les Gamou. Il faut les peindre, les photographier et les filmer pour mieux les présenter au public et à nos hôtes musulmans. L’Islam soufiste et confrérique contient des vertus qui vivifient la foi, galvanisent les adeptes et préviennent le terrorisme. Il constitue une réponse et une alternative au dépérissement islamique des sociétés modernes. Le sommet de Dakar ne peut être qu’un sommet de la foi et de la solidarité pour répondre aux attentes et aux préoccupations des populations musulmanes.
Dr Abdoulaye TAYE - Président national de Tgl
11E SOMMET DE L’OCI / PARTICIPATION - Les «amis» du chef de l’Etat et du président de l’Anoci incertains : Mystère autour de l’absence des invités personnels des Wade
La participation au Sommet des amis personnels de Me Wade et de son fils qu’ils avaient démarchés, est hypothéquée. Ne voulant pas endosser ce camouflet, les Wade cherchent à coller au ministère des Affaires étrangères des fautes qu’il n’a pas commises.
De plus en plus, les défections des chefs d’Etat et de Souverains pour le sommet de l’Oci se multiplient. Le constat fait est que ce sont les chefs d’Etat et Souverains que le Président Wade et son fils, Karim, avaient personnellement invités, qui ont décidé de faire faux bond. Cela, malgré le fait que, depuis quelques temps, l’on cherche à faire porter la responsabilité de cette absence collective au ministère des Affaires étrangères et conclure à une défaite de la diplomatie sénégalaise. En effet, notre confrère L’As a révélé dans son édition d’hier, que le fils de Me Wade a profité d’un dîner avec la presse étrangère pour faire porter le chapeau à Cheikh Tidiane Gadio. Le mérite de ce dernier a plutôt été de convaincre les pays membres de l’Union africaine et de la Cedeao à soutenir l’organisation du sommet à Dakar.
Seulement, cette volonté affichée des Wade à mettre cette situation sur le dos du ministère des Affaires étrangères est un mauvais procès qu’on veut lui faire. Car, les faits rappellent que depuis quatre ans, Karim Wade et Abdoulaye Baldé, à bord d’un jet privé, ont sillonné le monde et particulièrement les pays arabes, pour vendre le sommet auprès de leurs «amis». Le ministère des Affaires étrangères n’a été associé à l’évènement que depuis quatre mois, avec la mise en place d’une commission scientifique que M. Gadio dirige. Le résultat du périple du duo de tête de l’Anoci s’est avéré être un échec, qu’eux seuls doivent assumer. D’ailleurs, la seule défection de l’Emir de Dubaï est un camouflet pour le fils du chef de l’Etat, compte tenu de l’intérêt qu’il a toujours manifesté pour l’Emir et pour son pays. Cela s’est traduit par la cession au groupe émirati, Jafza, du Terminal à conteneurs et de la Zone spéciale économique intégrée de Diass. Ainsi, la décision de l’Emir de Dubaï de ne pas participer au Sommet de Dakar après avoir bénéficié du soutien de Karim Wade pour disposer d’importants projets dans l’économie du Sénégal, est un pied de nez pour Karim Wade.
Outre l’incapacité des leaders de l’Anoci à garantir la présence de leurs «amis», les différents périples du chef de l’Etat à travers le monde pour inviter personnellement ses «préférés» se sont soldés par un flop. En effet, les pays comme l’Arabie Saoudite, la Turquie, la Libye, le Maroc, l’Egypte ont été personnellement démarchés par Me Wade qui avait tenu à se déplacer pour les inviter au sommet de Dakar. Mais, tous les leaders de ces pays, qui devaient honorer de leur présence la conférence de Dakar, n’ont pas donné une suite favorable à l’invitation du chef de l’Etat. Et même si le contexte politique diffère essentiellement, la plupart des chefs d’Etat et Souverains ayant décliné l’invitation de Me Wade s’était déplacé en 1991, à la suite des démarches de Moustapha Niasse et de Seydina Omar Sy. Le Président Abdou Diouf leur avait alors confié cette mission qu’ils avaient réussie. Sans grande peine et avec moins de bruit.
Par ailleurs, l’absence qui suscite nombre d’interrogations est celle du Président malaisien. Ce dernier s’est fait représenter par le Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères de son pays qui assurait, depuis 2003, la présidence de l’Oci et devrait transmettre le relais au Sénégal. Il en est de même pour le roi du Maroc, si l’on sait les relations privilégiées qui lient les deux pays et leurs dirigeants.
Si ces absences constituent un mystère, celle du Président iranien a déjà révélé ses secrets. Si l’on en croit les confidences de diplomates, Mahmoud Ahmadinejad n’a pas digéré que sa proposition d’intégrer dans l’ordre du jour de la conférence «la question du nucléaire iranien», ne soit pas acceptée par le Sénégal. Car, il sollicitait le soutien de l’Oci, mais les autorités sénégalaises n’ont pas été enthousiastes à cette idée. D’ailleurs, sa présence à Dakar devait être mise à profit pour l’inauguration de l’usine de montage de véhicules Seniran Auto. Autre obstacle à la participation de M. Ahmadinejad à la conférence de Dakar, c’est la présence au Sommet d’un émissaire du Président américain George W. Bush alors que, soutient-on, du côté de l’Iran, «les Etats-Unis ne sont ni membre, ni observateur de l’Oci».
Ndiaga NDIAYE