13 fois modifiée:prostitution politique
13 è modifications de lea Constitution : Prostitution politique
WalFadjri : Samedi 22 Mar 2008
Confidences d'Abdou DIOUF : ‘ Pourquoi j’ai tenu à ce que mes enfants soient en dehors de l’administration et de la politique’
Si les enfants d’Abdou Diouf sont inconnus du grand public sénégalais, ils le lui doivent, quelque part. Lui qui a tenu à ce qu’ils ne soient pas mêlés aux affaires publiques. L’ancien président de la République du Sénégal a fait cette confidence sur le plateau de la Rtbf où il était invité dans le cadre de la célébration de la Journée de la Francophonie.
Je ne suis candidat à rien du tout, même pas pour le poste de chef de village’, avait déclaré Abdou Diouf sur les ondes de Radio France Internationale (Rfi). Par-delà sa propre personne, l’ancien président de la République du Sénégal qui ne semble pas garder un bon souvenir de la politique confie avoir même tenu à ce que ses enfants ne soient jamais mêlés aux affaires publiques. ‘J’ai tenu à ce qu’ils (ses enfants, Ndlr) ne soient pas dans l’administration, car pour moi, ça fait en ce moment un conflit d’intérêts. Je ne voulais pas, pendant que j’étais au pouvoir, qu’ils soient dans l’administration mais dans le privé. Je ne voulais pas qu’ils soient dans la politique’. Abdou Diouf a fait cette confidence sur le plateau de la Radiotélévision belge flamande (Rtbf). C’était à l’occasion de la célébration de la Journée de la francophonie dont il préside aux destinées de l’organisation inter-gouvernementale. Même après son départ du pouvoir, il dit leur avoir recommandé de continuer à se mettre à l’écart de la chose politique. Et Abdou Diouf d’indiquer que ses enfants ont beaucoup souffert de la politique et de ses conséquences. ‘Il y a des gens qui vous critiquent, ce qui se répercute sur vos enfants’, argumente celui qui a présidé aux destinées du Sénégal de 1981 à 2000, année de sa défaite face à son éternel challenger Abdoulaye Wade. De l’avis du successeur de Léopold Sédar Senghor, le terrain politique est parfois ‘très dur et brutal’.
Par ailleurs et toujours dans le registre des confidences, l’ex-chef de l’Etat sénégalais déclare que lui et sa femme ne veulent pas être séparés, même au-delà de la mort. En effet, Abdou Diouf a révélé que leur vœu, sa femme et lui, avait été d’être enterrés en Casamance précisément à Ziguinchor où il existe un cimetière mixte où musulmans et chrétiens sont enterrés. Seulement voilà : il y a eu les événements en Casamance, déplore Abdou Diouf. ‘Même si les choses se sont calmées, il y a toujours un problème latent de ce côté-là’, a ajouté M. Diouf. Alors, ‘nous devons trouver une solution parce que, ma femme et moi, nous ne voulons pas être séparés par delà la mort’, a indiqué Abdou Diouf pour qui, ‘c’est une vraie obsession’ chez lui.
Pour mémoire, l’ex-président sénégalais est musulman tandis que sa femme est, elle, de confession chrétienne. Le fait de ne pas pouvoir être enterrés au même endroit préoccupe le couple qui, au-delà de la mort, ne veut pas être séparé, a confié Abdou Diouf sur un ton attristé.
Pour ce qui est de ses enfants, l’ancien président de la République du Sénégal a déclaré leur avoir laissé toute la liberté de choisir leur religion.
WalFadjri : Samedi 22 Mar 2008
[ Contribution ] L’option Karim : ‘ Du Pourquoi au Pourquoi pas !’
Jamais dans le passé, la succession du président de la République n’a soulevé autant de questions au Sénégal. En effet, entre le retrait pour le moins inattendu du président Senghor en 1980 et l’avènement certes salutaire mais surprenant de l’alternance en 2000, le peuple sénégalais n’avait jamais eu l’occasion de s’aménager le temps d’analyser dans le sillage du président les possibles prétendants à sa succession. Parmi les quelques raisons de cette nouveauté figurent, entre autres, la conscience prise par le peuple de sa capacité et sa force de ‘choisir’ son président depuis le basculement de régime en 2000, la décision du président Wade de ne pas se représenter à la fin de son mandat en 2012, mais aussi et surtout l’inévitable ‘alternance générationnelle’ qui se profile avec la jeunesse des quelques probables candidats à la succession.
Les Sénégalais, très concernés par la ‘chose politique’, savent que leur pays se trouve déjà à un tournant décisif et leur attention se focalise sur ces successeurs potentiels pour scruter leurs capacités professionnelles et/ou morales à assumer les plus hautes fonctions de l’Etat. Les noms de Idrissa Seck, Macky Sall, Karim Wade sont les plus cités au-delà de toute considération républicaine devant placer le président du Sénat, numéro deux de l’Etat, en ‘pôle position’.
Le premier, ayant été Premier ministre pendant trois bonnes années, a démontré ses capacités professionnelles et sa maturité politique pour gouverner, mais pourra-t-il prendre assez de hauteur, se demandent les Sénégalais, pour se départir de tout esprit revanchard à l’égard de ses adversaires qui n’ont pas manqué de l’enfoncer durant sa traversée du désert, en lui reprochant un manque de loyauté et de fidélité au président Wade. Le second, aussi Premier ministre pendant trois ans, est vanté sous ses habits d’homme discret et humble, ayant été le seul capable de faire avancer les grands travaux du chef de l’Etat. La question que l’on se pose est de savoir s’il pourra rebondir après son recul dans les rangs du parti suite à sa confrontation politique avec le ‘Maître des lieux’.
C’est le troisième qui suscite le plus de polémique du fait de ses rapports particuliers avec le président de la République. En effet, il est vrai que la succession du ‘père’ par le ‘fils’ à la tête de l’Etat serait tout aussi inédite que la forte implication actuelle de Wade-fils dans les affaires de la Cité. Les langues se délient et les interrogations s’élèvent sur la question de la constitutionnalité ou du caractère démocratique du positionnement de Karim Wade comme successeur potentiel du président de la République. Ce positionnement serait non conforme aux principes de notre Constitution et assimilerait le Sénégal à une monarchie, disent certains. La transmission du pouvoir de père en fils constituerait un recul démocratique et annihilerait les résultats de décennies de lutte pour l’émancipation du peuple et sa liberté de choisir ses dirigeants, soutiennent d’autres.
Ces inquiétudes, quoi que fondées sous certains angles, souffrent de quelques critiques pouvant être résumées sous trois interrogations principales : 1 - Est-il tout de même légitime, du point de vue de la démocratie, de la loi fondamentale ou même de la morale, de nier à un citoyen sénégalais le droit et la possibilité de prétendre aux fonctions de président de la République, uniquement parce qu’il est ‘fils de président de la République’ ?
2 - La question de la filiation de Karim n’occulte-t-elle pas celle plus pertinente pour la nation et qui devrait être : ‘Quelle est l’alternative à Karim’ ?
3 - Que doit signifier pour nous ‘la Génération du concret’ et doit-on la rejeter à tout prix au nom d’une quelconque déontologie politique ? La première interrogation trouve sa réponse d’abord dans la législation de notre pays ainsi que dans la référence pouvant être faite à d’autres pays. En effet, notre loi fondamentale tranche la question en mettant ‘sur le même pied’ les citoyens sénégalais pouvant prétendre aux fonctions de président de la République, quelles que soient leurs origines et leur filiation. Par ailleurs, la succession de Bush ‘père’ et ‘fils’ à la tête des Usa et la course actuelle de Hilary Clinton vers la Maison blanche après que son mari y siégeât, montre qu’il n’y a pas de contradiction entre l’éligibilité à la magistrature suprême et les relations familiales vis-à-vis des tenants du pouvoir dans une démocratie.
La réticence à une éventuelle candidature de Karim n’est pas illégitime, elle est juste dépourvue de sens du fait qu’elle ne pose que des problèmes de forme. Or, une question fondamentale de fond serait de savoir s’il y a une alternative sérieuse à Karim Wade.
Si l’on observe le sillage des partis d’opposition, on se rend compte que les principaux leaders pouvant potentiellement occuper le poste de président de la République, sont déjà connus (O. T. Dieng, Moustapha Niasse, Abdoulaye Bathily, etc.) et leurs aptitudes professionnelles et morales ont été (sévèrement) jugées et tranchées par le peuple lors de la dernière élection présidentielle de février 2007. Pourtant, ces partis d’opposition regorgent de jeunes sénégalais, intellectuels et dont les compétences pouvaient émerger si les leaders ‘traditionnels’ ne leur faisaient pas autant ombre et si le système démocratique interne de ces partis permettait réellement un renouvellement périodique du ‘leadership’.
Apparemment, le peuple sénégalais n’est pas encore prêt pour le retour immédiat du Parti socialiste ni même à tenter l’aventure du pôle de gauche. N’est-il pas alors temps de nous pencher sérieusement sur la question de savoir ce que pourra nous apporter ‘la Génération du concret’ à la tête du Sénégal.
L’Oci, ce fut du Concret !
Au sortir du sommet de l’Oci, même ceux qui étaient les plus sceptiques, ont du mal à déceler un quelconque point d’échec sur l’organisation et les résultats ; ce qui est une preuve de réussite pour les organisateurs. La jeune équipe de l’Anoci peut, dès lors, se frotter les mains et prendre conscience qu’elle a marqué un point important dans la quête de légitimité devant le peuple : Ce fut du Concret !
Au passage, le Sénégal regagne sa place de ‘petit pays géant diplomatique’ capable de prouesses telle que la signature de l’accord sur le Darfour ainsi qu’un positionnement pour la médiation sur le conflit Israélo-palestinien, où les pays bénéficiant d’une crédibilité d’arbitrage se comptent sur le ‘bout des doigts’. Par ailleurs, notre pays gagne au passage un capital d’infrastructures sur lesquelles les générations futures pourront pointer du doigt en disant : ‘C’était l’Anoci’. Là commence à germer l’idée de l’utilité de la ‘Génération du concret’ qui s’affranchit des ‘carcans politiques’ dans lesquels voulaient l’enfermer ses détracteurs, en le taxant de slogan douteux et sans contenu. Oui ! Non seulement c’est du concret, mais c’est un pas-de-géant vers le modernisme qui tardait à se manifester et dont beaucoup de pays non encore développés peuvent se vanter.
On a le pincement au cœur lorsqu’on visite le Maroc, la Tunisie ou même le Ghana ou la Côte d’Ivoire, en admirant les échangeurs, les ‘High-ways’, etc., et l’on ne peut s’empêcher de penser à nos propres chantiers et de se dire : ‘Et si on l’avait commencé plus tôt ?’ Là, réside toute la question que l’on doit se poser en pensant au profil du prochain président du Sénégal : Quel est celui qui nous apportera le modernisme dont on a besoin et qui nous permettra de relever la tête devant ces pays qui, il y a 40 ans, nous prenait comme modèle et qui, aujourd’hui, nous ont dépassé sur ce plan ?
En tout cas, sur le plan de la modernisation, Wade Père et Fils ont fait leur preuve et on ne peut pas objectivement en dire autant pour ceux qui étaient là avant eux et qui en avaient la possibilité. Que doivent penser O. T. Dieng, M. Niasse, ou A. Bathily lorsque leurs voitures empruntent les ponts et tunnels de Dakar ?
Restons patriotes et ne plongeons guère dans la partialité excessive, mais disons simplement qu’avec les réalisations obtenues à Thiès et qui avaient déjà donné le signal sur le style de l’alternance, nous ne pouvons nous empêcher de rêver à un ‘dream team’ avec Karim pour gagner de l’altitude et atteindre le sommet. La seule preuve que ce ticket de rêve pourra peut-être nous donner est sa capacité à amortir les ‘chocs exogènes’ provoqués par les soubresauts du marché mondial sur notre économie et qui renchérissent le coût de la vie comme c’est le cas actuel avec la crise de l’énergie. Si de l’autre côté, on a osé Sarko, Obama ou Hilary, pourquoi pas Karim ?
BP 45 333 Dakar-Fann
SudQuotidien : Samedi 22 Mar 2008
SITUATION SOCIALE NATIONALE : La Fgts décidée à affronter les autorités
La Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) est très en colère. Sidya Ndiaye, le Secrétaire général de cette centrale syndicale et ses camarades sont très remontés contre les autorités qu’ils accusent de ne rien faire pour soulager les difficultés des populations. C’est pour cette raison que leur centrale est décidée à descendre dans la rue pour se faire entendre. Du moins, c’est qu’a révélé Sidya Ndiaye, le Secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts), lors d’un point de presse tenu hier au Café de Rome.
Après l ‘Association des consommateurs du Sénégal (Ascosen) qui a dénoncé la semaine dernière la situation sociale actuelle du Sénégal, hier c’était au tour des membres de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (Fgts) de monter au créneau hier pour élever le ton. Car pour Sidya Ndiaye et ses camarades, les Sénégalais sont confrontés à une dégradation continue de leur pouvoir d’achat. Ceci bien que le gouvernement ait eu bel et bien annoncé, mais sans suite, 19mesures pour soulager le panier ménagère .
Selon le secrétaire général de la fédération des travailleurs du Sénégal Sidya Ndiaye, le gouvernement ne peut plus interdire à la population de marcher car ceci est un droit reconnu par la constitution du pays. Même si cette interdiction persiste, dit-il, la Fgts n’hésitera pas à braver les décisions préfectorales. Il a estimé que le Sénégal est entrain de vivre une situation oligarchique et/ou une bourgeoisie est entrain de se dessiner notamment avec« un Sénégal d’en haut qui roule dans de rutilantes cylindrée, se construit de belles villas …et se payant même le luxe de gagner de l’argent en dormant, sur le dos du pauvre « goorgorlou ». Et un autre Sénégal, celui des pauvres et des assujettis ; toujours entrain de subir les humeurs de leurs dirigeants. « Un Sénégal d’en bas qui se lève tôt le matin en quête de sa pitance quotidienne et qui n’a aucun droit sinon celui de la boucler. Des soi-disant citoyens qui ne peuvent même plus manifester leur désarroi et leur colère par ce que le préfet …ne délivre plus d’autorisation de manifestation sur la voie publique. »
Pour le leader de la Fgts, cette situation que vivent les Sénégalais doit cesser. Car selon lui, il est impensable que le Sénégal puisse continuer à promouvoir des médiocres à des postes de responsabilités. « Non ! », clame-t-il très révolté, car, selon lui, « nous nous ne pouvons pas accepter d’être dirigés par des cancres. » Pour faire face à cette situation, la Fgts a révélé sa décision de dérouler un plan d’actions devant permettre d’agir pour faire aboutir les revendications de tous les travailleurs.
Ce plan est articulé sur une campagne de protestation qui comporte plusieurs axes : une marche pacifique de protestation le 15 avril 2008 à Dakar contre la hausse des prix. ; tournée nationale de sensibilisation et de mobilisation des travailleurs suivie de marche de protestation et des sit-in dans toutes les régions ; une marche de soutien à la lutte des enseignants pour la généralisation de l’indemnité de recherche documentaire (IRD), et une marche de soutien à la lutte des travailleurs des collectivités pour un statut , une marche de soutien au monde rural pour les vivres de soudures .
Il est à noter qu’une demande d’autorisation de marche a été déposée sur la table du préfet de dakar à compter d’hier vendredi 21mars.
Défiance à l’Etat, après le report des locales And Siggil Sénégal dépose ses listes le 18 mars
Article Par Fatou Bintou K. NDIAYE,
Paru le Mardi 11 Mar 2008
Comme prévu, la Coalition And Siggil Sénégal va déposer ses listes le 18 mars auprès des préfets de tous les départements pour l’organisation des élections locales prévues le 22 mars 2009 prochain dont le report s’est officialisé le week-end dernier à l’Assemblée Nationale.
Ils ne vont pas se laisser faire. Les camarades d’Ali Aidar, porte-parole du jour, à travers le mouvement And Siggil Sénégal ne reconnaissent pas le vote de la loi sanctionnant le report des élections au 22 mars 2009. Ce qui fait que les membres d’And Siggil Sénégal compte déposer auprès des préfets de tous les départements du Sénégal leur liste le 18 mars. « Nous allons faire des tournées au niveau national pour parler avec nos membres. Faire tout pour que les élections aient lieu. D’ailleurs c’est dans ce cadre que nous allons déposer nos listes le 18 mars prochain comme prévue. Depuis que ce régime est en place, ils ne font que changer les élections à leur convenance » fait savoir Ali Aidar, du parti des écologistes. Avant de renchérir «Nous avons dénoncé cela avec la plus grande énergie et nous avons demandé au niveau de tous les départements à nos représentants de continuer à travailler comme s’ils allaient vers les élections locales. Nous n’allons pas baisser les bras. Travailler comme si les élections vont avoir lieu ».
Et si l’Etat ne recule pas, le mouvement And Siggil Sénégal compte adopter le système des marchands ambulants. «Les marchands ambulants nous ont donné cette chance du recul de l’Etat » menace le porte-parole du jour.
S’agissant des assises nationales, And Siggil Sénégal, va continuer sa campagne de sensibilisation. « Nous allons continuer vers l’organisation des assises nationales avec toutes les forces vives de ce pays afin de mettre un terme à la dérive de ce pays » dit-il .
D’ailleurs, un tableau peu reluisant du pays a été décrit par ses membres de l’opposition pour montrer que rien ne va dans ce pays. « Très récemment, vous avez vu l’organisation de meetings pharaoniques qui ont coûté 800 millions de francs Cfa. Et pourtant à l’intérieur du pays, les paysans sont dans le désarroi, la santé va mal. Alors qu’à côté de cela, l’organisation de l’Oci, Ainsi, ils menacent de reprendre les tournées au niveau des corps diplomatiques afin de décrier la situation alarmante du pays. Et cette mesure, explique Amath Dansokho, numéro du Pit, le Chef de l’Etat Me Abdoulaye Wade la vérifiera dans les meilleurs délais, cette forfaiture ne sera pas impunie notre riposte sera foudroyante. »
«Quand le bâtiment va… tout va»
Doit-on, au Sénégal, s’en réjouir surtout quand les chiffres de la Direction de la prévision et de la statistique (Dps) montrent que le secteur du Btp est en pleine expansion (chiffre d’affaires réalisé en 2004 au Sénégal par les entreprises, en ce qui concerne le ciment, estimé à 100,7 milliards de francs Cfa).
Pour arriver à de pareils résultats, il aura fallu… «déforester», déclasser et démolir le Patrimoine culturel classé, dénaturer le littoral, vampiriser l’espace public, chasser les dieux et déesses de leur terroir (terres et mers),…
Au cœur de tout cela, la question foncière se pose à nous tous et particulièrement au niveau de la capitale. Tous ces projets urbains concentrés au même endroit, alors que parallèlement, on entend parler de ville nouvelle, de zone économique spéciale intégrée…
Dakar, presqu’île, doit, comme toutes les grandes capitales du monde, se mouler dans ce XXIe siècle, mais pas à n’importe quel prix ; elle doit se donner les moyens de rentrer dans le nouveau siècle en sauvegardant son patrimoine, ce qui ne veut absolument pas dire qu’il faille tout garder !
«La préservation demande des sacrifices, la perte signifie un sacrifice.» Alors pourquoi cette boulimie du foncier ?
Sur la Corniche à Fann Claudel ; un «deal obscur» aurait été fait entre l’Institution ayant sous sa responsabilité la Direction des Parcs nationaux et l’hôtel, du genre : «Je te cède une partie de mon terrain, tu me construis mon centre… !» Au finish l’hôtel se déploie sur l’ensemble du site ! Et on a retrouvé une «espèce de construction» ailleurs en guise de centre, plus exactement juste en face de Fann-Hock sur le littoral. Construction fort heureusement arrêtée depuis peu de temps.
L’Université privée Ahmadou Hampathé Bâ mitoyenne au lycée si vétuste Blaise Diagne, et sur le terrain de ce dernier. Cela se traduit par trop d’élèves concentrés dans les mêmes locaux de ce lycée décanti, chargé d’histoire, dont la construction remonte à plus d’une quarantaine d’années ! Qu’on nous dise, si vente il y a eu, pourquoi ne semble-t-elle pas profiter au lycée, à sa réhabilitation ?
J’ai lu avec attention l’article du quotidien Le Soleil du 16 janvier 2008 relatif à la nouvelle école «moderne» des Manguiers. Cette école s’écroule depuis bien longtemps, comme oubliée par tous !
Pas de sanitaires dignes de ce nom, effectif pléthorique, hélas à l’image de toutes ou presque toutes les écoles publiques de Dakar. Pas de terrain de sport, sans compter les tables-bancs très souvent pris en charge par les parents d’élèves, cantines aux activités incompatibles à l’école, adossées au mur de clôture dépourvu de porte d’accès digne de ce nom. On aura même vu, il y a quelques années, des chevaux parqués tous les soirs sur le trottoir, du genre hara de ville !
Si l’on doit reconnaître que cette école ne doit plus demeurer dans cet état de délabrement, et qu’il faut la réhabiliter, la moderniser, que les réserves foncières en ville s’amenuisent et qu’il faut réfléchir à une mise en valeur des réserves restantes… il est difficile de comprendre que c’est en installant sur plus de la moitié de cette superficie un quelconque siège… Francophonie, Hca ou tout autre projet, que les problèmes de l’école les Manguiers seront résolus ! Cela ne me semble qu’un vil prétexte.
D’ailleurs, ce fameux siège de la Francophonie ou Institut de langues et de civilisation française à Dakar semble être un «prétexte volant» que l’on promène de site en site. D’abord prévu sur la Corniche en face de «Yaye boy» et pour lequel un concours aurait été lancé et gagné (!), mais projet vite déguerpi par l’immeuble du «club de la presse», puis ce siège s’est promené du côté du cimetière catholique situé sur la Vd ! D’ailleurs, il s’y promène toujours à en croire la presse de ces jours-ci. Et aujourd’hui, on le retrouve à l’école les Manguiers ; bizarre non ? Quel bailleur, quel promoteur peut se laisser «balader» ainsi ?
Souhaitons que la résistance autour du projet, les Manguiers se ravive et «booste» ce projet, s’ils ne veulent pas se retrouver dans le même cas que d’autres à qui on avait promis mots, «maux» et merveilles. Mieux, ces résistances doivent exiger une école nouvelle sans condition, en tout cas, pas celles-là énoncées -une pierre trois coups !
Cette nouvelle boulimie du foncier semble inquiétante et l’on se surprend à regarder différemment d’autres grands projets et leurs réelles motivations : la construction du nouvel hôpital Dalal Jamm soi-disant prévu pour remplacer Le Dantec ! que de lenteurs dans ce projet et surtout Le Dantec doit être remplacé par deux ou trois hôpitaux, l’aéroport de Ndiass, dont les travaux ne cessent de démarrer depuis 3 ans… pour bénéficier d’une énorme réserve à Yoff, le lycée Van Vo, etc.
J’ai lu, tout dernièrement, un portrait de Berlin, titré «Le visage d’une métropole ou l’ancienne nouvelle capitale» : Berlin - c’est ce qu’on y ressent – a fait preuve d’honnêteté. On a compris que le passé ne saurait être refoulé… c’est une ville moderne respirant l’Histoire…
«Une patrie riche serait celle où le capital base des revenus passés, présents et futurs, s’élargit» ; il nous faut réagir pour sauver «l’authenticité de la ville».
Annie JOUGA - Citoyenne
USA - Tenue d’une conférence publique pour la fédération du Rta/S : Momar Sambe dénonce «l’hypocrisie de l’Oci»
Le coordinateur national du Rassemblement des travailleurs africains/Sénégal (Rta/S) était face à des émigrés de New-York, dimanche 16 mars 2008. Au cours de la conférence publique qu’il a animée, Momar Sambe a dénoncé «l’hypocrisie de l’Oci» avant d’appeler «la diaspora à participer aux Assises nationales du Front Siggil Sénégal».
De passage à New-York, après une mission à Washington, indique un compte-rendu de la fédération du Rta/S, Momar Sambe, coordinateur national dudit parti, a animé une conférence publique devant «une cinquantaine de personnes», dimanche 16 mars dernier. Le communiqué indique que cette «conférence a débuté par un récital de poèmes en Wolof de son recueil intitulé «Ruu yu mar». Traduisez «Ames assoiffées». Ce récital de poèmes auquel ont participé les responsables du Rta/S était, selon la source citée, «une manière de signifier au public l’importance de la culture et de l’utilisation des langues nationales, dans le processus de conscientisation du peuple».
Abordant les questions d’actualité, Momar Sambe a fait le procès de l’Organisation de la conférence islamique tenue tout récemment à Dakar. M. Sambe a décrié un sommet «scandaleux avec ses dépenses ostentatoires». Il a illustré son propos par l’exemple «des chantiers de près de 350 milliards, la location d’un bateau de luxe à 8 milliards pour 8 jours (soit 1 milliard par jour)». Ces «dépenses ostentatoires», selon le coordinateur du Rta/S, ont été faites «dans un pays où les populations meurent de faim, où les jeunes, sans espoir aucun, se jettent dans la mer pour chercher ailleurs un avenir meilleur, où les paysans se débattent contre la soudure, où les étudiants qui ne demandent qu’à suivre les cours à partir d’écrans géants, s’arment de pierres pour se défendre contre les grenades lacrymogènes des policiers». Pour Momar Sambe, c’est tout simplement «scandaleux et inadmissible». Et de citer «Baldé (Abdoulaye : Ndlr), secrétaire général de l’Anoci», qui à propos de la location du bateau, «rétorquait pour se justifier, que le Sénégal allait en tirer des profits. Or, à l’arrivée, c’est moins de la moitié des cabines qui a été occupée, et… gratuitement». Il débusque cette «même attitude (…) chez «sa majesté Abdoulaye Wade qui nous a habitués à dire des contre-vérités». Momar Sambe rappelle les affaires de «l’avion présidentiel» et «l’accusation de Idrissa Seck», entre autres
Ensuite, le coordinateur du Rta/S a fait, indique la synthèse de la conférence publique, «le tour d’horizon (…) sur la situation de crise structurelle du pays» en appuyant son analyse «de faits et de statistiques» : «Le cas des Ics bradées à 45 milliards, le cas de la Sonatel dont l’Etat veut brader sa part du capital (26,67%), etc.» Sur la situation politique du Sénégal, face aux émigrés, Momar Sambe a justifié «la position de boycott du Rta-S face aux élections locales prévues pour le 18 mai et reportées par le pouvoir en 2009». Il a ainsi donné des explications sur «les révélations et recommandations de la Cena (Commission électorale nationale autonome) à propos de l’état du fichier électoral, des inscriptions multiples, de la non identification de la résidence des électeurs et du transfert de ceux-ci que cela peut entraîner». Tout cela justifie la position du Rta/S de «ne pas participer à la farce électorale de mai que Wade et ses sujets nous préparaient».
Cependant, rapporte la source, «des intervenants ont exprimé avec insistance leur souhait que le Rta-S participe aux joutes électorales à venir comme pour dire qu’ils veulent des représentants dignes et à qui ils peuvent faire confiance».
Au cours de sa conférence publique, Momar Sambe, abordant la question relatives aux Assises nationales, «a réitéré l’appel du Front Siggil Senegaal pour que ce moment de rencontre de toutes les forces qui aspirent au changement soit également celui des émigrés». En tout cas, il milite pour leur participation à ces Assises, «sous une forme ou une autre». Il est persuadé qu’«il est temps qu’on cesse de croire que le changement véritable viendra des partis politiques», car «tant que le peuple n’est pas éveillé par une prise de conscience qui lui fait prendre son destin en main, les choses resteront en l’état». L’appel de M. Sambe est allé «aussi à l’endroit des talibés et religieux de toutes obédiences qui doivent interpeller leurs marabouts ou prêtres sur leur silence complice envers le régime de Wade». Parce que, pour le coordonnateur du Rta/S, Wade «tente toujours de les manipuler en leur offrant des millions, des 4 X 4, des Mercedes alors qu’au même moment, à cause de ses politiques, les populations des villes comme des campagnes sont plongées dans la misère la plus noire».
Soro DIOP