Bennoo, un mausolée de frustrations qui s’eff
Bennoo, un mausolée de frustrations qui s’effondre : quelles conséquences politiques ?
Bennoo, un mausolée de frustrations qui s’effondre : quelles conséquences politiques ?
par Sene Saliou, jeudi 8 décembre 2011, 15:51
Il n’y a donc plus de mystification possible, l’unité de Bennoo était un mythe, une illusion sciemment entretenue pour ne pas avoir à faire face à la réalité politique.Du haut des mamelles, Bennoo a voulu dicter au peuple les dix commandements d’une religion sans adeptes.On a confiné le peuple sénégalais et les médias dans l’étroite illusion que derrière une pseudo-unité programmatique, il y avait une unité politique, et la randonnée vers les sommets de la mauvaise foi a vite atteint ses limites objectives.Non seulement il n’y a pas eu une candidature de l’unité et du rassemblement, mais la discorde sur les critères de la désignation dudit candidat a fait apparaître l’étendue de la supercherie dont on a fait preuve au début et à la fin de cette agrégation aberrante de partis politiques.
Tandis que leur adversaire du pouvoir et les plus sérieux observateurs de la scène politique s’acharnaient à leur faire observer que l’élection présidentielle est une rencontre entre un homme porteur d’un rêve ou d’un projet avec son peuple, ils persévéraient dans leur entreprise de mystification.
Adossés à ce qu’ils considèrent comme leur Bible politique, à savoir les conclusions des Assises, ils ont voulu masquer leur défaut de légitimité et de charisme en persistant à chercher à persuader leur propre moi de l’urgence et de l’opportunité de constituer une équipe pour aller briguer le suffrage des Sénégalais.
Comme un disque rayé, leur discours politique consistera à radoter partout la même absurdité : l’ère des Présidents héros est caduque, on ne peut plus gagner des élections seul, etc.
Sans qu’aucune étude historique, de science politique ou de sociologie, permette une telle inférence, on a voulu l’imposer au peuple et éviter ainsi l’exigence minimale en démocratie, à savoir la compétition entre les hommes politiques avec leur image et leur programme.
Maintenant que les masques sont tombés et que le peuple sénégalais a compris que l’esprit de Bennoo n’a jamais prévalu ni dans un quelconque programme politique, ni dans l’unité de ses membres, on veut étouffer le scandale en déplaçant les enjeux.
Comment des gens qui prétendent que c’est désormais l’esprit d’équipe qui devra être de rigueur dans la gestion des affaires de l’Etat, peuvent-ils se déchirer avec autant de violence dans le processus de désignation d’un candidat ?
On prétend qu’avec le projet de Constitution qu’on a peaufiné (qui est bizarrement passé du régime parlementaire au régime d’inspiration parlementaire !), le centre de décision du pouvoir déménagera sensiblement de la Présidence de la République à la Primature et on se querelle sur la question de la candidature unique à la présidentielle !
Il y a manifestement là une incohérence ou une posture de mauvaise foi éclatante : si c’est une équipe qui doit diriger et si le Premier ministre devra être responsable devant le Parlement, on ne voit pas pourquoi s’acharner à se disputer la candidature unique à la présidence qui, plus est, est destinée à périr après avoir réussi à assurer une transition.
Un signal fort vient d’être envoyé au peuple sénégalais : nous sommes tous alertés sur les intentions occultes des membres de Bennoo. Si ces gens étaient vraiment décidés à gouverner ensemble et à appliquer les conclusions de leurs Assises, ils n’auraient pas autant de difficultés à réaliser l’unité et le rassemblement dont on dit qu’elle constitue l’esprit et l’âme des Assisses et de Bennoo.
Bennoo fait pire que ce qu’il reproche à Wade
Si donc on a choisi de façon si clandestine (au regard de la logique démocratique) un candidat, c’est soit parce qu’on est convaincu que les élites font toujours le meilleur choix que les peuples, soit parce qu’on n’a pas confiance en celui qui est le plus représentatif. Dans le premier cas, on fait pire que ce que l’on reproche à Wade, car c’est ce qu’on appelle aristocratie ou oligarchie que d’élire un candidat par de ‘grands électeurs’ qui n’ont comme mérite que le fait d’être des chefs de factions d’idéologues.
Dans le second cas, le fait de mentir au peuple en lui faisant croire qu’on est dans une unité (avec des personnes en qui on n’a aucune confiance) disqualifie définitivement les membres de Bennoo quant à leur prétention de s’activer pour le bien du peuple.
Au nom de quelle logique démocratique veut-on que ceux qu’on appelle emphatiquement et frauduleusement des ‘faiseurs de roi’ devraient-ils décider du destin d’une coalition qui renferme des partis de masse ?
La leçon que le peuple sénégalais peut en tirer est que la démocratie au nom de laquelle on prétend combattre Wade, n’est pas le problème de ces mages politiques.
Historiquement les partis de gauche, dans tous les pays du monde, excellent dans le lobbying, dans les réseaux occultes et nocturnes, dans les pratiques sordides et dans les combines.
Le plan de Bennoo était d’articuler sa stratégie sur les aventures d’une crise politique pré-électorale
Accéder au pouvoir sans être légitime est une grande arnaque démocratique : on ne peut pas parler au nom du peuple, prétendre se battre pour son salut et passer toute son existence politique à trouver des feintes pour ne pas se soumettre à la sanction des urnes, au suffrage de ses concitoyens. Il ne faut pas réinventer la démocratie, il ne faut pas ruser avec la volonté populaire parce qu’elles sont sacrées. La voix du peuple est la voix de Dieu, la voix des élites n’a aucune espèce de légitimité populaire. Voilà pourquoi l’échec de Bennoo est une sorte de justice divine immanente : désormais le peuple connaît la façon de penser et d’agir des principaux animateurs de Bennoo.
L’esprit même des réformes institutionnelles prévues par cette structure est une sorte de conversion de type nietzschéen : ne pas pouvoir est converti en ne pas vouloir. Ils aiment le pouvoir et le régime présidentiel, mais la nature peu sincère de leur union ne leur permettait pas d’avoir de telles ambitions. Aussi, ont-ils vilipendé et injurié le régime présidentiel et embarqué les gens dans le navire ivre qu’est l’illusion d’un régime hybride source future de toutes sortes d’armes pour les experts en combines politiques.
Il faut dire la vérité au peuple sénégalais, car il le mérite : les manœuvriers ont déduit de leurs propres actes qu’élire Tanor comportait le risque de ne jamais voir une chimère de régime d’inspiration parlementaire parce que l’histoire même du Parti socialiste s’est faite contre le régime parlementaire. Ils savent parfaitement que Tanor a compris leur tactique et a certainement trouvé une parade à leurs calculs politiques. Un homme qui a réussi à survivre aux défections des grands caciques du régime socialistes est malaisément manipulable : il est assez aguerri pour ne pas comprendre les agissements souterrains des politiciens.
Beaumarchais a bien résumé le duel à distance entre les différents protagonistes dans cette affaire : ‘Feindre d'ignorer ce qu'on sait, de savoir tout ce que l'on ignore... voilà toute la politique.’ Ils savaient tous que ce qui devrait arriver arrivera forcément, mais ils ont fermé les yeux et ont entrepris de tromper le peuple.
En réalité, le plan de Bennoo était d’articuler sa stratégie sur les aventures d’une crise politique pré-électorale et sur l’éventualité d’un retrait de la candidature de Wade. On croyait qu’à force d’acculer le régime par l’ampleur des intrigues et des combines mesquines, on mobilisera des foules dociles à commettre des forfaits qui raccourciraient les chemins du pouvoir. On a misé sur une sorte d’immaturité du peuple qui consisterait à prendre la résolution irréfléchie et aventurière d’abîmer sa république pour assouvir la soif de pouvoir de quelques illuminés.
La stratégie de Bennoo consistait, en réalité, à dérouler un plan sinistre d’invalidation populaire de la candidature de Wade en lieu et place des institutions naturellement destinées à le faire.
Une telle invalidation rendrait la tâche plus facile à Bennoo, car face à ce camp il y aurait une famille libérale fort émiettée et complètement déboussolée par la retraite anticipée et tragique de son leader naturel.
Sur l’autel des calculs politiques chauvins et irrévérencieux à l’endroit du peuple sénégalais, ce dernier a présentement l’occasion de sacrifier, une bonne fois pour toutes, les imposteurs qui prétextaient de ses difficultés pour échafauder des plans antidémocratiques.
Tout le monde le sait, Bennoo est une sorte de mausolée de frustrations politiques : la plupart des membres de cette association sont d’anciens collaborateurs de Wade.
C’est comme si on a créé cette structure pour servir de déversoir destiné à capter tous ceux que les vagues de l’alternance ont jetés hors des rivages du pouvoir. Il est symptomatique de constater que tous ceux qui sont avec Niass et qui ont inventé sa désignation comme candidat de Bennoo sont des limogés du régime de Wade : les cagoules commencent à tomber et la lisibilité devient plus facile.
Et au regard de la façon absolument antidémocratique dont ils ont accompli la prouesse de désigner le candidat le moins pourvu en termes de charisme et surtout de légitimité prouve parfaitement la nature de cette structure qu’on appelle Bennoo.
Comment peut-on, en effet, reconnaître qu’il n’y a pas de consensus sur le mode de désignation du candidat de l’unité et du rassemblement et s’autoriser en même temps un choix qui défie tous les principes élémentaires de la démocratie ?
(A suivre) Pape Sadio THIAM, Journaliste Chercheur en Sciences Politiques 77 242 50 18/76 587 01 63 thiampapesadio@yahoo.fr
Après l’impasse de la candidature unique de Bennoo Siggil Senegaal, une seule issue : Cheikh Bamba Dièye
L’expérience positive de la Coalition Bennoo Siggil Sénégal durant les élections locales de 2009, un test positif pour démontrer à l’opinion qu’elle était une voie crédible pour bouter le pouvoir de l’Alternance hors des sphères de l’Etat, lors de la Présidetielle de février 2012.
L’unanimité dégagée à travers cette option en dépit des sensibilités politiques différentes, donnait aux partis membres de Bennoo le ton et le temps pour choisir démocratiquement ce nécessaire candidat unique pouvant représenter toutes ces sensibilités sans être un frein à cet élan alternatif au pouvoir actuel. Malheureusement dés le départ, des critères ont été donnés pour ce candidat unique et les dés ont été pipés au détriment d’un candidat consensuel, parce que taillé sur mesure.
Imbu de cette vertu devenue si rare, le Front pour le socialisme et la démocratie Bennoo Jubel (Fsd/Bj) s’est immédiatement démarqué de cette position pour fustiger un tel choix qui n’honore en rien l’opposition, mais surtout qui renvoie à une image négative de certains d’entre ceux qui aspirent à diriger ce pays. Le Secrétaire général Cheikh Bamba Dièye comme à son habitude, avec sa sérénité et sa courtoisie a démontré clairement pourquoi et comment des dés aussi pipés étaient inadmissibles dans un Etat démocratique et juste. Aujourd’hui, avec cette machine dorénavant «grippée», la coalition a changé de terminologie en se livrant à une gymnastique intellectuelle et en s’orientant vers un autre terme, celui de candidat de l’unité et du rassemblement.
Face à cette impasse, comment mettre un terme à cet autre règne catastrophique et quelle alternative pour le Sénégal à quelques semaines de ce choix essentiel de février 2012 ? La seule issue heureuse pour relever les nombreux défis auxquels le Sénégal est confronté, est porter son choix sur Cheikh Bamba Dièye, seul candidat de la crédibilité et de l’espoir. Dans un pays où le ridicule ne tue plus, le mérite ayant perdu ses lettres de noblesse, seule une candidature de la crédibilité fait la différence. Dans un pays où la médiocrité sert de tremplin pour se hisser dans les plus hautes sphères du pouvoir, une candidature de la droiture et des mains propres fait également la grande différence. Dans un Etat où seuls des dinosaures rampants et complètement «amortis» font la pluie et le beau temps, porter son choix sur un homme de conscience et de conviction, responsable et citoyen fait également la différence.
C’est pourquoi, tous les fils du Sénégal épris de justice, d’éthique, de morale et d’intégrité, sont particulièrement attentifs à la candidature de Cheikh Bamba Dièye, parce qu’étant un homme jeune mais responsable ; cette responsabilité qui renvoie simplement à beaucoup de valeur comme l’engagement au sens sartrien du terme, à l’intégrité morale, au patriotisme, à l’humilité, au courage politique, tant de valeurs qui de nos jours deviennent une vertu si rare, à l’instar des denrées alimentaires qui ne sont plus à la portée des honnêtes citoyens de ce pays.
Vive la candidature de la jeunesse, celle de la crédibilité et de l’espoir à travers la personne du maire de Saint-Louis du Sénégal, Secrétaire général du Fsd/Bj, Cheikh Bamba Dièye qui a ravi la vedette au parterre de ministres d’Etat originaires de l’ancienne capitale du Sénégal, à travers son discours d’accueil simple et courtois à l’occasion de l’inauguration des travaux de réhabilitation du Pont Faidherbe, inauguration avant laquelle, les démons de l’Etat ont dû faire fi de cadavres laissés en cours de route pour se donner en spectacle devant l’humilité de ce maire d’abord sénégalais.
Mor FAYE - Front pour le Socialisme et la Démocratie/Bennoo Jubel
Le Comité de Pilotage de Dakar