de succession aura-t-elle lieu
CONTRIBUTION La guerre de succession aura-t-elle lieu ?
Article Par Pape Wara Diop, Patte D’Oie Builder’s Villa N° G1, Tel:,
Paru le Mardi 22 Mai 2007
C’est la question qui agite le monde politique sénégalais et ce dès la proclamation des résultats du scrutin présidentiel par le Conseil constitutionnel. Et c’est le premier des Sénégalais qui pour faire honneur à sa réputation de roi des ambianceurs a soulevé cette question. Assurément le dernier mandat de Wade sera comme le premier essentiellement politique et cela à la grande joie des Sénégalais qui contrairement à d’autres peuples moins civilisés et moins versatiles se nourrissent uniquement de choses politiques. On s’en délecte. Faisons fi des problèmes scolaires, de l’extrême pauvreté de la majorité de la population, du chômage des jeunes, de la déliquescence de notre système judiciaire et patati patata. A temps voulu Dieu y pourvoira. On a mieux à faire, suivons plutôt ce film à suspens et essayons d’en deviner les scénarios envisageable. La guerre de succession est ouverte. D’une part, nous avons un vieux seigneur de guerre rompu aux ficelles de son métier et qui, rattrapé par le cours des âges se trouve dans l’amère obligation de passer la main. Maître de son destin et de ceux des autres, il se proclame d’office le seul arbitre du combat et par la même occasion le seul apte à en déclarer le vainqueur. Travail s’il en est plus titanesque et plus noble que celui de revitaliser les vallées fossiles. Nous avons d’autre part pour qui sait lire le discours et les actes de Wade, les prétendants Messieurs Idrissa Seck, Macky Sall et Karim Wade, tous trois vos fils, Monsieur le Président. Le premier cité à pour vous le visage de la mort. Il a le faux à la main et comble d’horreur. Il œuvre à se façonner un destin. C’est celui qui vous ressemble le plus. Et si pour une fois c’est le père qui tue le fils. Quelle suprême extase. Monsieur Seck si vous parvenez à sortir des griffes du tout puissant président vous accomplirez alors le plus épique des retours, un effort digne d’être couronné mais pour l’instant vous êtes au bord du gouffre et le public réclame son moment de frissons. Les pouces pointent le sol. Le second vous ressemble le moins c’est un animal de sang-froid. Il fait le dos rond et n’attend que le bon moment pour porter le coup fatal. Il sait aussi que le temps qui vous est compté est son plus sûr allié. A charge pour vous Monsieur le Président de lui apprendre que le pouvoir ne se ramasse pas il se conquiert. Monsieur Sall, faites-vous violence et attaquez, il vous reste pour entrer dans le cœur des gens à passer par Rebeuss et à prendre la posture du martyr. Le troisième représente pour vous le prolongement de votre mandat. Ce qui est à votre âge le dernier défi à relever pour entrer définitivement dans l’histoire politique du pays. A l’impossible nul n’est tenu dirait le commun des mortels mais pourquoi s’imposer des limites, votre vie est un perpétuel défi. Adjoignez à Monsieur Karim le plus fin stratège politique du pays Monsieur Djibo Ka, le plus grand encenseur Monsieur Iba Der Thiam, quelques ferrailleurs Monsieur Ngom, Farba et compagnie, un fusil de rechange, Monsieur Baldé, n’oubliez pas de lui donner les moyens de l’Etat, quelques grands électeurs, le Parti démocratique tout cela ficelé à quelques grands projets conduits par lui et le tour est joué. Chose aisée que de persuader de devenir le mentor et le tacticien de votre fils. Ne lui avez-vous pas déjà demandé de se fondre dans le parti. A Monsieur Iba Der, demandez-lui d’en élaborer la formule et de la rendre plus digeste. En fait la Constitution n’interdit pas à un fils de succéder à son père, il doit simplement passer par les urnes. Et dans la grande démocratie du monde un Bush en a remplacé un autre, n’est-ce pas ? Et n’eut été une balle assassine un Kennedy en aurait remplacé un autre. Et toujours dans ce même pays une épouse est en passe de remplacer son mari. Bref , à Monsieur Karim Wade nous demandons d’occuper un peu plus la scène médiatique sénégalaise. Monsieur Karim faite le candidat et moins le fils, nous vous élirons, nous devons bien cela à votre père, il nous a tant distrait de nos maux. A vos armes, messieurs, jouez-nous le film de la guerre de succession et pour qu’il soit plein de rebondissements. Nous voulons un arbitre partial. Moteur.