Elégance démocratique et institutions républi
Elégance démocratique et institutions républicaines !
La déclaration de Serigne Mansour Sy Djiamil dans l’Obs du mardi 5 janvier 2010 ‘Wade na dem, dafa dooy’ (ça suffit qu’il s’en aille), laisse, surtout, et objectivement, matière à réflexion. De la part d’un guide religieux sensé être ‘légaliste’, certains propos sont graves et dangereux. Quelle légitimité lui donne le droit de juger et de prononcer à l’encontre du chef de l’Etat une sentence ? Je le cite : ‘En exprimant le vœu – dafa dooy na deem, je prends la pleine mesure de la gravité de tels propos venant d’un chef religieux à un chef d’Etat démocratiquement élu et dont le mandat n’est pas arrivé à terme.’ L’on ne serait pas ému d’un tel jugement et son verdict s’il ne provenait pas d’un chef religieux que l’on respecte par son ascendance. Nous l’aurions plutôt compris de certains politiciens qui, dans un autre contexte marqué par la volonté sadique de nuire, avaient lancé le slogan qui se déclinait ainsi : ‘Initiative pour le départ de Wade’. C’était la fameuse Idewa. Au passage, le sadique est celui-là qui trouve du plaisir dans la souffrance d’autrui. Certaines familles notamment religieuses ne doivent pas tomber dans cette confusion devenue ambiante et savamment entretenue par des démagogues, des revanchards que nous connaissons, qui ne cessent de réclamer, d’exiger la démission pure et simple de Me Abdoulaye Wade, président de la République.
Au passage, arrêtons-nous un instant, sur la bonne gouvernance. A ce propos, où se trouvaient les confessions et confréries religieuses, à l’époque où la mauvaise gouvernance avait placé notre pays le Sénégal sous perfusion et conduit nos économies à des programmes d’ajustements structurels décidés par la Banque mondiale et le Fmi, dont nos braves populations ont atrocement souffert des terribles conséquences ? Est-ce à dire que sous l’ancien régime socialiste, par les présidents Senghor et Diouf, leurs éminences devaient se cantonner uniquement à la religion ? Alors il faut rendre à César ce qui est à César. Le président Wade mérite plutôt des encouragements, pour avoir favorisé, dès son accession à la magistrature suprême, l’expression de toutes les libertés, jusqu’à vouloir même dépénaliser le délit de presse.
Sur cette lancée, même ceux qui sont atteints de cécité politique feraient bien la différence des réalisations visibles des neuf ans du président Abdoulaye Wade par rapport aux quatre décennies de ses prédécesseurs. Mais passons pour dire simplement qu’il y a eu une rupture avec le passé. L’on reconnaît les nombreux acquis enregistrés.
On ne peut pas nier les réalisations visibles que les populations ressentent aujourd’hui dans leur quotidien. Des réalisations qui s’illustrent à travers les infrastructures avec leurs avantages économiques et sociaux en terme de mobilité urbaine, les ponts, l’environnement des affaires, le développement du secteur privé, les mines, l’énergie, l’autoroute à péage, l’éducation, la Case des tout-petits, les Centres universitaires régionaux, la politique sociale, le Monument de la Renaissance africaine avec les avancées touristiques et économiques qu’il va engendrer, la grande Muraille verte, les projets panafricanistes de l’Avenir, la fracture numérique, etc. Le tout dans un contexte international difficile marqué d’une crise économique et financière insoutenable qui n’a même pas épargné les pays les plus industrialisés.
Où allons-nous ?
Une fois de plus et de manière lancinante, où allons-nous ? A nouveau, sans retenue aucune, sans le minimum en matière de respect dû à l’institution républicaine qu’est le chef de l’Etat, des personnages au passé trouble qui ont plus que des contentieux avec la mémoire collective, eurent l’outrecuidance d’exiger la démission du chef de l’Etat malgré le bilan élogieux de ses réalisations. Ces personnages ne doivent pas servir d’exemple. D’autant qu’il s’agit, pour la plupart, de politiciens qui prennent leurs fantasmes pour la réalité et qui tentèrent de tirer profit, de maximiser les taux de profits avec ce qu’il faudrait bien viser comme malentendus nés du Monument de la Renaissance africaine. En tout cas, Dieu Le Tout Puissant Le Tout Miséricordieux, en qui nous croyons, avec au moins 99 % de nos compatriotes, fait et fera toujours bien les choses dans notre cher Sénégal.
Il est vrai, il y a énormément de démagogues et de douteux patriotes qui feraient mieux de revoir leurs tristes copies. On a l’habitude de dire, sous toutes les latitudes, que le minimum exigible, c’est d’être logique. L’un des grands principes de la logique classique est visé et défini avec extrême précision comme principe de non-contradiction. Le principe de non-contradiction, pour être bref et simple dans toute la mesure du possible, peut être ainsi résumé : On ne peut pas, en même temps et ou sous un même rapport vouloir une chose et son contraire. Me Abdoulaye Wade, si on est sérieux, on doit lui reconnaître qu’il tire sa légitimité de la volonté populaire majoritaire librement exprimée à travers les urnes, par un peuple majeur.
Au-delà des partis politiques, au-delà des confessions et des confréries religieuses, des organisations politiciennes se réclamant de la société civile, au-delà des maîtres chanteurs, le peuple, en système démocratique, est le seul, l’unique souverain détenteur du pouvoir. Au plan de l’étymologie et de l’histoire des idées, le souverain est synonyme de ce qui n’a pas de supérieur.
Les disciples et toxiques interprètes de Malaparte devraient relire et contextualiser leurs copies. Malaparte fut un des théoriciens de la technique du coup d’Etat. C’est plus que dommage, ici, n’importe qui croit qu’il est en droit de dire n’importe quoi. Nous ne sommes plus à l’époque de l’anarchiste Georges Darien. Il faut cesser de mépriser le peuple qui n’est pas dupe. Ce peuple qui a élu et triomphalement réélu Me Abdoulaye Wade dont il convient de se rappeler du passé de célèbre opposant qui lui procurait les possibilités de mettre le pays à feu et à sang. Il disait cependant ‘qu’il ne marchera jamais sur des cadavres ou en enjambant des cadavres pour accéder au pouvoir’. Combien de fois, sous l’ancien régime pseudo-socialiste et liberticide, Me Abdoulaye Wade avait été privé de victoires électorales et de liberté, parce qu’à chaque fois arbitrairement et scandaleusement embastillé à la prison de Rebeuss.
Avec quelques pincements au cœur, suite à des déclarations intempestives, irresponsables pour ne pas dire indignes de sénégalais authentiques et de démocrates sincères, nous avons le devoir de rappeler que Me Abdoulaye Wade aura eu le courage d’annoncer sa candidature à sa propre succession pour la présidentielle de 2012. En effet, il n’est pas du genre à avancer masqué. Bien entendu, nous ne sommes pas dans les secrets de Dieu. Nous ne saurions connaître les détails ou les modalités des décrets divins. Mais sur le même registre, demander au président Abdoulaye Wade de se retirer du pouvoir alors qu’il a été bien élu et triomphalement réélu par le peuple souverain, c’est non seulement manquer de respect au peuple et même le mépriser, mais c’est récuser la volonté divine.
Pour notre part, humbles citoyens que nous sommes, nous nous contentons de prier pour que Me Abdoulaye Wade réussisse, qu’il dispose de l’ensemble des moyens lui permettant de parachever l’immense œuvre qu’il a brillamment entamée. La réussite du chef de l’Etat, le mieux élu depuis que le Sénégal est indépendant, ne sera que réussite et grande fierté pour tous ses compatriotes, tout au moins ceux et celles qui sont de bonne foi. Tout le reste n’est que bavardages inutiles et méchancetés. Prions Dieu de nous préserver des démons et des prophètes de malheur qui, à les écouter de l’extérieur, on a l’impression que le Sénégal est en train de brûler.
A ceux-là qui demandent au président Wade de se retirer, qu’il se rassure que le chef de l’Etat n’est pas du genre à déserter. La désertion, dans le vocabulaire fleuri des militaires, est synonyme d’abandon de poste. Alors, il ne sert à rien de lui demander de partir. Il restera toujours fidèle à son électorat dont les suffrages dépassent de loin l’effectif des partis politiques toutes opinions confondues. Aux politiciens machiavéliques à tout point de vue qui tentent de le déstabiliser, de le démoraliser, ce sera peine perdue. Il suffit de se rappeler qu’à la naissance du Pds en 1974, Me Abdoulaye Wade, de manière claire et distincte, pour reprendre une célèbre formule, disait que son unique ambition est de ‘conquérir le pouvoir pour servir son peuple’. Il le fait et il continuera de le faire, Incha Allah.
Certains politiciens trop imbus de leur personne, trop sûrs de leur destin national, parlent d’élégance démocratique. Alors venons-en ! Le maximum en matière d’élégance démocratique, d’élégance tout court, devrait constituer à attendre les prochaines échéances électorales, à s’y préparer. C’est mieux que d’en appeler au quotidien à l’émeute, au soulèvement, à formuler des situations macabres auxquelles eux-mêmes n’y échapperont guère. Quant aux politiciens les plus bavards qui usent à longueur de journée des bandes Fm, qu’ils comprennent définitivement que la légitimité n’est pas le fait des radios et télévisions, mais qu’elle appartient au peuple souverain par la volonté divine.
Sénateur El Hadji Sidy DIENG Secrétaire élu du Sénat