LES PRESSIONS
Nettali : Lundi 16 Juin 2008
BUREAU DES ASSISES NATIONALES - DEMISSION : Babacar Ndiaye, Premier Vice-Président, jette l’éponge.
Nous avons reçu de Babacar Ndiaye, ancien Président d’honneur de la Banque africaine de développement (Bad) une longue lettre dans laquelle cet éminent banquier annonce son retrait du bureau des Assises. Non sans étaler les raisons qui motiveraient son choix. Nous reproduisons in extenso le texte.
ASSISES NATIONALES : CE QUE JE CROIS !
Babacar Ndiaye, Président d’honneur de la BAD Premier Vice-Président des Assises Nationales
Pourquoi j’ai participé aux Assises nationales ?
Lorsque j’avais été approché pour participer aux Assises nationales en qualité de membre du Bureau exécutif, j’avais réagi en rappelant candidement que je n’avais jamais fait de politique active dans ma vie et que la politique n’était manifestement pas mon fort. J’ai compris par la suite que ce que je pouvais objectivement considérer comme un handicap constituait, en l’occurrence, un atout non négligeable car ce qui était recherché c’étaient des hommes et femmes qui ne militaient pas activement dans un parti, qui jouissaient d’une certaine notoriété et d’une large crédibilité tant au plan national qu‘international.
De nombreux amis m’ont félicité pour le courage dont, selon eux, j’avais fait preuve en participant à ces Assises nationales le dimanche 1er Juin en dépit des menaces qui planaient sur la tète de ceux qui y prendraient part. Ma réaction a été de leur dire que je n’avais posé aucun acte de courage ou de bravoure, mais tout simplement un acte de Foi.
Et la Foi ignore la peur !
C’est donc avec Foi que j’ai participé à la cérémonie du 1er Juin et que j’ai publiquement accepté le poste de Premier Vice-président du bureau exécutif des Assises nationales. La brève intervention, du reste non prévue au programme de la cérémonie, que j’ai faite, était singulièrement marquée de cette empreinte. Oui j’étais allé ce matin du 1er Juin a la cérémonie d’installation du bureau et des organes des Assises nationales, persuadé de ce que la déclaration que ferait le Président Mbow, permettrait de clarifier la situation, de lever nombre de malentendus quant à l’opportunité de les tenir, le but recherché et la conduite à tenir dans leur déroulement.
Et de fait, notre doyen Amadou Makhtar Mbow a, dans son discours d’ouverture, affirmé que ces Assises nationales « […] n’étaient fermées à personne, comme elles n’étaient dirigées contre personne » et a clamé haut et fort qu’il « […]reconnaissait sans restriction la légitimité du Président de la République et des pouvoirs établis et que rien dans ces Assises ne sera[it] fait pour empêcher cette légitimité de s’exercer selon la Constitution et les lois de la République ».
De mon point de vue, l’essentiel a été dit dans ces passages pour dessiner le cadre des Assisses nationales qui se voulaient inclusives pour embrasser toutes les couches de la population, tous les partis politiques, toutes les composantes de notre société complexe.
Bien qu’elles aient été initiées par le front Siggil Sénégal, j’étais convaincu de ce que les participations déborderaient le cadre étroit des partis politiques pour y englober d’autres parties-prenantes de la vie socio-politico-économique de notre pays. Les « politiques »initiateurs des Assises, devaient passer le relais à la société civile une fois que celle-ci, en ses différentes composantes, aurait été convaincue de la pertinence des raisons avancées pour mettre en place un forum d’échanges d’idées par les citoyens pour contenir la situation de crise à laquelle notre pays se trouve confronté.
La réunion de ce 1er Juin offrait bien cette image de représentativité des différentes forces vives de notre nation.
Au vu de cette diversité de strates sociales, j’ai eu alors le sentiment réconfortant que les Assises nationales, étaient bel et bien devenues l’affaire de l’ensemble des Sénégalais et non plus la propriété exclusive de leurs initiateurs. La société civile avait désormais pris les rênes pour en conduire les travaux.
J’ai été convaincu que le but des Assises n’était autre que l’intérêt supérieur de notre pays ; qu’il fallait agir pour prévenir des dangers que pourrait engendrer cette situation de crise. Il fallait empêcher l’incendie de se produire, de se propager, pour ne pas avoir à jouer le rôle, bien des fois ingrat et toujours trop risqué, de sapeurs-pompiers.
J’ai pensé qu’il y avait là un rôle à jouer, celui de facilitateurs, pour rapprocher les uns et les autres afin de créer des conditions propices pour un dialogue ouvert avec et entre tous. Ce rôle je le voyais comme celui de bâtisseurs de ponts de convergence entre les différentes parties prenantes, les différents acteurs de la vie politique, socio- économique de notre pays.
Comme je l’avais dit à ceux qui étaient venus s’entretenir avec moi de la tenue des Assises, je voyais chacun de nous, membres pressentis du bureau exécutif, à même de revêtir le manteau du Révérend Desmond Tutu pour une mission de réconciliation, de rapprochement entre Sénégalais afin de créer un climat de paix sociale dans notre pays.
Pourquoi la tenue de ces Assises nationales était opportune ?
Si l’Opposition qui a lancé l’idée de tenir des Assises nationales avait été représentée au parlement par un nombre respectable de députés, l’opportunité d’organiser de telles Assises n’aurait peut-être pas été évidente. Et si toutefois la nécessité s’en était imposée, l’approche aurait certainement été autre dans un contexte bien différent de celui dans lequel nous sommes présentement.
En outre, si l’opposition bénéficiait d’un statut reconnu et respecté et disposait d’un espace de concertation et d’échanges avec le Pouvoir, il n’aurait certainement pas été nécessaire de tenir ces Assises ou, à tout le moins, elles auraient probablement eu une autre configuration.
Le diagnostic de cette situation fait ressortir les racines du mal. Ce mal, c’est la rupture du dialogue entre les responsables politiques de notre pays. Ce mal, doit-on le laisser se propager, se dégrader jusqu’au pourrissement et devenir incurable ? Le risque est grand si nos dirigeants, principalement nos dirigeant politiques, ne prennent soin d’absorber quotidiennement une dose de Tolérance et une large portion d’Amour. Tolérance et Amour pour eux-mêmes, pour l’autre, leur opposant -et non leur ennemi- et pour le Sénégal.
Il importe que ceux que le choix des citoyens, le choix des croyants ou le Destin a placés à la tête de pans entiers de notre société, le chef de l’État en tout premier lieu, les responsables des partis politiques, les chefs des institutions, les chefs d’entreprises, les chefs religieux et les chef de famille, se donnent la main en signe de paix pour magnifier l’exception sénégalaise : un Sénégal de convivialité fraternelle, un Sénégal d’avancées sociales, politiques et religieuses exemplaires.
Il importe de traiter les problèmes de notre pays, notre bien commun à tous et à chacun, non de manière partisane ou intéressée, mais avec cette flamme de patriotisme qui illuminera les cœurs et nous conduira à inventer des solutions génératrice de bien-être et de progrès.
Il est important de veiller à ce que la paix dans notre pays soit préservée. Pour ce faire il nous faut réunir les conditions favorables à son maintien : taire nos querelles, oublier nos divergences et travailler pour consolider ce qui nous unit, ce qui nous rapproche et qui est bien plus important que ce qui nous divise. Ceci est essentiel et ce n’est que de la sorte que nous pourrons atteindre l’objectif que ces Assises se sont fixé.
Ce n’est que pour cette raison que j’ai accepté d’y participer et d’y accepter les responsabilités de vice- président dans le bureau exécutif. La motivation fondamentale qui a dominé tous les autres arguments dans ma prise de décision a été ma forte conviction que, de la sorte, je servirais la cause de la paix au Sénégal.
J’avais le sentiment très fort que je me devais de répondre favorablement à l’appel qui m’avait été adressé et de donner le meilleur de moi-même pour entretenir la paix, maintenir la concorde entre sénégalais et nous réconcilier avec nos valeurs cardinales qui sont : la tolérance, la solidarité agissante, et la téranga.
Je me voyais, simplement comme le talibé porteur du message de paix et d’amour, animé par la Foi.
Pourquoi je quitte les Assises nationales ?
L’étiquette « Assises de l’Opposition ou Assises du FSS » que le pouvoir en place entend coller a ces Assises pour des raisons qui lui sont propres me préoccupe car elle nous place de manière on ne peut plus implicite dans un camp qui n’est pas nécessairement mien. Je dois à la vérité de dire que tant les réactions enregistrées venant du camp « présidentiel » - si je peux utiliser cette expression qui recoupe une réalité certaine- que les commentaires de quelques chefs des partis de l’opposition ont été bien éloignés de mes attentes et de mes convictions. Je ne peux respecter la ligne que je me suis tracée, si je suis catalogué comme rallié à l’un des deux camps et que de gré ou de force on veut m’y confiner.
Au cours d’un entretien accordé à une radio à la fin de cette première session des Assises, au journaliste qui revenait sur l’idée que l’objectif des Assises était le renversement du Président de la République, j’avais demandé de se référer à ce que le doyen Mbow avait dit à ce sujet de manière très claire dans son discours et j‘ai également ajouté de la manière la plus formelle que jamais je ne prendrai part à quelque manœuvre que ce soit contre les institutions légitimes de notre Nation. Paraphrasant Mère Térésa, j’avais dit qu’en revanche je serais au premier rang si une marche en faveur de la paix était organisée.
Ne pouvant malheureusement pas jouer mon rôle convenablement dans le contexte actuel de politisation des Assises, entre l’image qu’elles reflètent, les personnes qui y participent et celles qui n’y participent pas, je ne me sens plus en mesure de continuer à y adhérer.
C’est une décision très personnelle que j’aurais pu simplement notifier comme telle à ceux qui n’ont fait confiance et honneur en me cooptant au sein du Bureau Exécutif des Assises en qualité de Premier Vice-président.
Il m’a semblé important, pour éviter dérives et interprétations tendancieuses que je m’en explique publiquement.
Oui, je ne peux que militer pour la paix. Je me vois bien revêtant la soutane du Révérend Desmond Tutu ou être le disciple ou le talibé de nos grands chefs religieux pour porter le message pacifique de Dieu aux uns et autres afin de les amener à s’asseoir et à trouver ensemble des voies de sortie à cette crise multidimensionnelle qui secoue le socle de notre société. Il ne s’agit pas uniquement de crise politique et de (re)positionnement politique, il ne s’agit non plus pas principalement de crise économique ou écologique, mais, de mon point de vue, il s’agit d’une crise plus marquante, plus profonde, une véritable crise de la société. Qui sommes nous ? Ou sommes-nous ? Et Ou allons-Nous ? Quelles sont nos valeurs repères ?
Notre pays aura cinquante ans dans deux petites années en 2010 !
Que sont devenus ceux qui sont nés avec lui, les « baby boomers » du Sénégal neuf ? De quels espoirs étaient ils porteurs qu’ils ont peut être oublié ou trahi ou, au contraire, dont ils entretiennent la flamme, parfois vacillante, en dépit des vents contraires ? Ils sont porteurs d’un devoir et d’une mission, au midi de leur âge, dans la plénitude de leurs compétences, ce sont les bâtisseurs de nos lendemains. Leur réflexion ne doit être ni ponctuelle, ni conjoncturelle, elle doit nous permettre d’établir les termes de référence, de nous projeter dans la vision que nous souhaitons du Sénégal de l’an 2035, du Senegal du centenaire, en l’an de 2060 !
Ces questions méritent bien la tenue de concertations au niveau national ou d’assises citoyennes pour le devenir de notre Sénégal. Je crains que méprises et manipulations ne permettent à celles inaugurées le 1er juin dernier de jouer sereinement ce rôle. Je reste profondément convaincu de l’urgente opportunité de créer un « espace » pour étudier nos interrogations et tenter de leur donner les réponses pertinentes, que nous sommes tous en droit, en devoir, même, de leur apporter.
Auteur: Nettali.net
FERLOO:
La politique fut le péché originel des Assises Nationales
Depuis la proclamation des résultats de l’élection présidentielle ponctuée par la victoire nette et sans ambages du candidat libéral Me Wade, le monde politique est secoué par une suite ininterrompue de pratiques aux relents conflictuels et de discours puisés du lexique guerrier. Les actes frisent la guerre civile. Etonnant pour l’issue d’un processus électoral contrôlé en amont comme en aval par la société civile sénégalaise, ouest africaine, internationale, les représentants des partis politiques sans compter le Cena.
Etonnant pour un scrutin dont la régularité, la transparence et la sincérité sont attestées par les observateurs nationaux et internationaux. Etonnant aussi que de tels actes et faits de contestations post électorales se déroulent dans un pays qui s’appelle le Sénégal, vitrine de la démocratie africaine. Un pays qui a connu l’alternance politique après une gestion plus que cinquantenaire des affaires publiques et privées par le régime socialiste. Un parti qui s’est révélé à la face du monde depuis l’année 1948 (BDS-BPS-UPS-PS). Un parti politique qui a eu le temps de constituer un régime, durant tout le temps de sa gestion de la puissance étatique, avec des béquilles sociales, des relais socioprofessionnels, des antennes patronales, une assise populaire, des filières militantes, une expansion internationale, etc. Je laisse en suspens cette ébauche pour m’interroger ou interroger les faits politiques. Faut-il les malaxer pour en extirper les sucs nourriciers, au risque de s’attirer l’ire des bien pensants qui pensent que la posture intellectuelle se trouve aux abords de la rive des opposants, que je le ferai. Il est vrai que nous commettions cette erreur, il n’y a guère longtemps, tout juste 20 ans. Nous pensions que le pouvoir socialiste incarnait le diable et tout contact avec la formation des verts était avilissant. Bon nombre de gens « bien pensants » qui sont actuellement dans les strates de l’opposition manifestaient cette même tendance spirituelle. Il suffit de se situer dans le topos oppositionnel pour faire figure d’intellectuel. Les autres, ceux qui portent en eux la responsabilité de se mettre du côté du pouvoir en place, sont voués aux gémonies et sont dénués du titre d’intellectuel. C’est une tradition bien française avec un Sartre et « son meilleur ennemi » Raymond Aron (tous les deux normaliens et agrégés de philosophie). Nonobstant les désaccords conceptuels ponctués par des positions livresques ou politiques en 1968 (mettre le système à nu, Raymond Aron à nu…), les deux hommes ont cheminé avec Simone de Beauvoir et le jeune philosophe André Glucksmann pour demander à Giscard d’Estaing d’accueillir les boat people. Ce fut une élégance courtoise qui démontre que l’intellectuel demeure cette personne qui porte en elle les valeurs de vérité, de justice et de raison. Il est cette personne qui refuse d’être le moyen d’un but qui n’est pas le sien.
L’intellectuel est ce gardien des valeurs qui doit s’ériger contre le réalisme politique en ce qu’il comporte de concessions, de compromis et de compromission. Cette posture responsable vogue dans les océans de la liberté et de l’indépendance et délaisse les rivières politiques. La posture de l’intellectuel est l’incarnation des valeurs précitées et dit ces « valeurs-là ». Le manichéisme de fonction n’est plus de mise : Serge Halimi, reprenant une célèbre expression de Paul Nizan ( Les Chiens de garde. 1932. Nizan dénonçait le philosophe qui entendait dissimuler sa participation à l’actualité impure de son temps sous un amas de gros concepts) qualifie ceux qui sont avec le pouvoir en place de « nouveaux chiens de garde » du système, par opposition aux intellectuels « dissidents » et « résistants ». C’est une belle coquetterie. Cette forme de discours est aussi en cours sous nos cieux. Le « thuriféraire », « le laudateur » sont ceux qui expriment un accord avec les vues et les points exprimés par le pouvoir en place contre l’opposition ou une partie d’elle. Les gens se donnent des droits qu’ils dénient aux autres. Abonné dans le même sens théorique qu’eux et tu deviens subitement une lumière. La pensée unique, pour faire genre, veut s’imposer : il faut penser et écrire les mots : crise, népotisme, monarchie, incurie, gabegie, corruption, détournement ; en somme énumérer les sept plaies d’Egypte et les accoler au pouvoir libéral pour faire genre et être dans la mode du temps de la pensée et de l’action. L’on devient alors, par la magie des cathodes et ou des ondes hertziennes, un « patriote » ou plus : « un homme de bien ».
Pour les bien pensants, la morale se situe aux abords immédiats de l’opposition. Ceux qui débarque sur l’autre rive ne sont que mus par les biens du monde. Ce qui donne pour un « journaliste : la voix de son maître », pour « un professeur : l’opportuniste en quête de promotion », « pour le syndicaliste : le traître qui tente de déstabiliser le mouvement ». Tristes destinées spirituelles pour un pays aux intelligences plurielles que l’on tente d‘étouffer avec l’oreiller de la politique. Pour s’en convaincre, il suffit de constater le mode ahurissant de monstration des positions politiques des leaders syndicaux. Ils affichent ostentatoirement leur appartenance politique et refusent au peuple le droit d’en prendre acte. La LD/MPT et le PS se partagent les glorioles. Après Castro, pas Raul, mais La dame Sakho Dansokho. Au communiste succède, par une naïve volonté historique, la sociale démocrate. Toute personne qui agite une pensée non conforme aux desiderata de l’opposition est qualifiée de « pro consul ». On a réussi même à les répartir, ceux que l’on désigne par le vocable de « diplômés de l’enseignement supérieur », dans trois classes de « larbins ». Dans quel pays sommes-nous si personne ne peut afficher, en toute quiétude, sa pensée. La police de la pensée stalinienne veille au grain. Mais heureusement comme disait Heidegger : « là où croît le danger, croît aussi ce qui sauve ». Le démocrate dit : « je ne suis pas d’accord avec vos idées et opinions mais je ferai en sorte que vous puissiez les exposer et les défendre partout où je serai ». La démocratie est belle mais difficile à assumer. On ne le dira jamais assez devant l’histoire et le monde, les Assises sont un fait politique mu par des politiques à des fins politiques. Mais je ne crois pas un instant qu’elles peuvent déstabiliser le pouvoir en place, théoriquement et pratiquement car étant nulles et non avenues dans le principe comme dans le fact. Mais toutefois, je crois fermement que des hommes et des femmes ont le droit, garanti par la Constitution, de s’associer, de penser, de réfléchir sur tout domaine qui les intéresse. Maintenant chaque chapelle politique détient ses propres codes de lecture appropriés et est libre de les assumer. Ceci est également valable pour tout citoyen.
Le terrorisme intellectuel et politique
Il est vrai que politiquement, de telles assertions ont eu un effet sur le comportement des gens. Ils sont nombreux à freiner leurs critiques parce qu’ayant peur de passer pour des affidés au pouvoir libéral. Dans les discussions amicales comme familiales, le ton est empreint de désaccords, mais silencieux. Les gens soulignent, dans les instances familiales et amicales l’aporie d’un tel processus, mais se taisent… Posture dangereuse pour un pays car le silence des pensées est plus dangereux pour la démocratie que tous les cris politiques. Il est temps que l’intelligence plurielle s’affiche en toute responsabilité. Elle doit quitter les cavernes de la mode pour, en s’appuyant sur la raison, exalter le vrai et le juste et ce faisant atteindre les cimes éthérées pour permettre aux citoyens de savourer, dans la plénitude, la volupté de la pensée. Ce silence est aussi en construction tenace dans le corpus de la société civile. La sacro sainte loi de l’équidistance par rapport aux chapelles politiques est abolie au profit de la mode. La société civile doit penser contre le pouvoir pour acquérir une dignité aux yeux de l’opposition. Sinon, tout le monde se souvient des sorties tonitruantes d’un leader de l’opposition contre une association de la société civile coupable, à ses yeux, d’avoir communiqué sur le dialogue politique, on passe pour un traître à la nation. Des hommes se donne le droit reconnu nulle part, de délivrer les licences au bon gré de leurs positions politiques. Hier : le compagnonnage avec les lauriers, aujourd’hui le divorce et bonjour les anathèmes. Le Sénégal n’est pas peuplé d’amnésiques, même si l’utilisation de ritournelles dialectiques se généralise. Il faut afficher le courage de proposer un renversement de tendance et de perspectives pour le bien de ce pays qui ne peut plus souffrir de continuer à assumer le clivage conflictuel entretenu artificiellement par une classe politique, qui sous l’émail d’intérêts nationaux, en gère des particuliers. Nous sommes au carrefour d’une logique faite de diversification partenariale et de tensions soutenues économiquement avec les pays du Sud. Ce que les économistes analysent sous le slogan de coopération Sud Sud. Cette tendance se traduit par des innovations, des ruptures souveraines et des remises en cause de l’ancien modèle de coopération. Nous sommes en train de payer le prix de la dignité économique. L’axe Paris-Dakar ne dispose plus de l’exclusivité économique. Nous sommes dans le temps de la diversification partenariale
La politique comme péché originel
Il n’y a pas de crise économique, ni famine au Sénégal, mais des difficultés économiques nées de facteurs exogènes que notre économie ne peut supporter : le pétrole et la dépendance alimentaire fonctionnent comme de puissants leviers déstabilisateurs. Sans oublier qu’il faut prendre en compte un héritage politique économique plus que cinquantenaire qui a jeté les bases de la déstabilisation et de la précarisation parce que mue à partir de l’occident de ses intérêts. Je parle de système économique mondial et de ses sous-systèmes qui sont mus à partir de l’occident pour la satisfaction uniquement de ses besoins propres et ses visions. Désigner un pouvoir libéral comme responsable de l’agression des facteurs exogènes c’est manifestement faire preuve de parti pris notoire et de stratégie politique. Il n’y a pas de crise institutionnelle. L’Etat est assis sur un socle institutionnel solide. Les Institutions de la République fonctionnent correctement. Je pars de l’étonnement pour dérouler mon logos. J’essaie de comprendre le refus de la vérité des urnes manifesté ostentatoirement par une opposition qui se sait pourtant vaincue. Ce refus du tableau des urnes peut s’expliquer par la volonté de ne point accepter le statut de minorité infligé par le peuple souverain. Une élection présidentielle est une rencontre entre un homme et le peuple. Le parti devient dés lors un cadre de concertation, d’élaboration et de réflexions des politiques en somme une machine électorale au service exclusif du candidat. Quatre principaux partis politiques sont allés à la pêche des voix. Les fortunes furent diverses. Le PDS, Rewmi, le PS et l’AFP se sont partagés les voix des citoyens. Les autres partis politiques, il faut oser le dire, n’ont fait que de la figuration. Ils n’ont aucun poids électoral et doivent méditer cette vérité que le peuple souverain leur a servie.
Si le PDS et Rewmi ont accepté les résultats du scrutin électoral, les autres partis précités refusent d’admettre leur défaite et brandissent les cris de la fraude sans pouvoir pour autant apporter les preuves tangibles d’une quelconque irrégularité. En vérité, nous sommes en passe d’une stratégie de communication politique qui consiste à vouloir faire croire aux gens que « nous, socialistes, avons remporté la victoire, mais le camp libéral a truqué les élections dés le début des opérations ». Au point de vue politique, la manœuvre est intelligente. C’est la raison pour laquelle, le Ps principal parti politique de l’opposition a mis sur pied le « Front Siggil Sénégal (FSS) ». Le FSS, à son tour, de proposer les Assises Nationales en prenant soin d’y convoquer des hommes représentatifs de diverses institutions internationales. Le Ps a eu l’intelligence de replonger dans l’océan politique des hommes comme Amadou Mactar Mbow, Mamadou Lamine Loum, Moussa Touré, Babacar Ndiaye, Cheikh Amidou Kane, les généraux Keïta et Seck, Ibrahima Fall, Mamoudou Touré. Des sommités qui sont aujourd’hui des autorités reconnues au sein des institutions comme l’Onu, l’Unesco, la Bad, la Banque Mondiale et le FMI. La majorité a été ministre sous le régime socialiste. Comme dirait l’autre, la politique fut le péché originel des Assises. Elle a dénaturé ce qui devait être, pensé et conçu autrement, le rendez-vous idéel du peuple sénégalais. Dommage pour le Sénégal…
Le messianisme n’existe pas en politique
Qu’ils viennent du PRA avant fusion avec le BDS comme Amadou Mactar Mbow, ou de l’UPS-PS un trait commun parcourt leur trajectoire : ils sont tous du régime socialiste senghorien. Régime entendu au sens large de système cohérent porteur en partage d’une vision commune. Des anciens Premiers ministres côtoient des ex ministres des Finances dans un parterre devant dresser le tableau, le bilan des politiques libérales. Les résultats d’un tel exercice sont, parce qu’empreints de subjectivisme politique forcené, faux. L’exercice ne requiert pas une distanciation scientifique qui permet de valider ses résultats. Les Assises ne sont que l’expression politique d’un ancien système qui tait ses divergences notoires (la question du contrôle du parti socialiste a toujours été agitée entre les tenants du parti et de l’Etat) pour se lancer dans les batailles futures en face d’un pouvoir qui est en train de construire, difficilement, son régime. Mais force est de reconnaître qu’aujourd’hui, le PS, à l’insu de tous les partis politiques du Sénégal, a réussi la prouesse extraordinaire de convoquer les Institutions Internationales dans le débat politique interne du Sénégal par le biais d’hommes comme Amadou Mactar Mbow, Babacar Ndiaye, Mamoudou Touré, Ibrahima Fall, Moussa Touré, Mamadou Lamine Loum, etc. Les autres membres des Assises, enseignants, société civile, ne sont que pour décerner l’illusion de la technocratie à une rencontre politique. Le choix du patronat présent est édifiant. Il faut créer l’illusion de la totalité car le Ps sait qu’il est un parti politique comme tel est une partie, un segment ( pas le plus important, ni le plus patriotique) d’une société, donc parler au nom de la totalité relève d’une imposture. Il faut faire en sorte que divers segments socio professionnels prennent part aux Assises pour oser disséquer le réel social et en tirer des « leçons acceptables ». Force est de reconnaître que les socialistes ont réussi, avec la tenue des Assises, une opération politique. Mais en réalité pour « géants » qu’ils soient, ou qu’on veuille les faire paraître, ces hommes et ces femmes, qui assurent le présidium des Assises nationales, ont eu des trajectoires politiques aux conséquences diversement appréciées. Le messianisme n’existe pas en politique. L’histoire pose des questions cruciales et les peuples dans l’harmonie des destinées conscientes, apportent les réponses.
La succession de Me Wade en filigrane
L’opération, pour le Ps, consiste à faire croire à l’opinion publique nationale et internationale que le Sénégal est entre les mains de gens incultes qui n’ont aucune dose de générosité patriotique. Mais en réalité, la hargne, la haine et la violence qui colorent les discours politiques ne sont que les résultantes de la question de la succession du président Wade au pouvoir. Depuis 2003, le débat sur la succession du président Abdoulaye Wade se pose et se passe au sein du camp libéral. De Idrissa Seck à Karim Wade, sans oublier Macky Sall, la question de la succession est brandie à l’intérieur du cercle libéral, entraînant un lot effroyable de dégâts collatéraux. Cette tendance est renforcée par l’élection présidentielle de 2007 avec la victoire de Me Wade dés le premier tour. Il ne reste au secrétaire général du Ps et à ceux des partis qui sont arrimés à son bateau que la dernière bataille politique. La question est d’empêcher la mise à la retraite politique d’une génération d’hommes politique qui ont flairé, sans habiter la station présidentielle pour parler comme l’autre. Dés lors, il est impératif d’imposer au pouvoir en place une nouvelle carte politique pour un futur. Avec les Assises, l’opposition tente de convoquer le débat politique en dehors du champ libéral.
Sinon comment comprendre le ton irrévérencieux utilisé pour s’adresser au vainqueur de l’élection présidentielle ? Comment comprendre que des vaincus convoquent le vainqueur au tribunal virtuel ? Comment aussi comprendre que des citoyens ne veuillent point prendre en compte le choix des électeurs ? Un point nodal est à prendre en considération : en matière électorale, la légitimité est plus importante que la légalité. Si le second terme est du ressort de la justice, donc des institutions judiciaires, le premier tient son statut de la transparence et de la fiabilité du scrutin. On peut toujours dire que dans nombre de pays, la justice est collée aux basques de l’exécutif et par conséquent traduit les volontés des dirigeants. En opérant de cette sorte, en refusant de reconnaître la légitimité du président Wade, le FSS pose des accusations et fait douter du fait démocratique. C’est là où gît tout le danger. Le Sénégal a besoin de l’adéquation systématique entre les deux notions.
Le Sénégal vient de rater une occasion en or de ressouder les fils épars. En place et lieu d’Assises Nationales, il fallait tout simplement proposer des Concertations Sénégalaises pour dégager des consensus forts sur des thèmes majeurs. La question de l’économie et des agressions extérieures, celle de la coopération Sud Sud, la crise mondiale de l’agriculture, le choix d’une politique éducationnelle, etc. sont autant de points centraux qui requièrent l’expertise de tous les fils de la nation. Les grandes nations ont été capables, en un moment de leur histoire, de remporter des combats titanesques grâce à l’engagement massif de tous les citoyens. Imaginons un seul instant ce que des hommes comme Amadou Mactar Mbow, Mamoudou Touré, Babacar Ndiaye, les généraux Keïta et Seck pouvaient apporter à ce pays dans le cadre de concertations apaisées et consensuelles ? Nous autres sénégalais devons apprendre à entretenir des débats dépassionnés autour des thèmes centraux avec comme unique objectif de trouver des solutions pour notre cher pays. Nul besoin de verser dans l’invective, les insultes, les menaces, de part et d’autre, pour avoir gain de cause.
Par Abdoulaye Sèye, Journaliste Sociologue
GOANA : ABONDANCE ALIMENTAIRE OU LA FACE DOREE D’UNE MAIN BASSE DE GRANDE ENVERGURE SUR LES TERRES RURALES
La GOANA (Grande offensive pour l’agriculture, la nourriture et l’abondance), c’est la promesse faite d’une récolte de 2 millions de tonnes de maïs ; 3 millions de tonnes de manioc ; 500000 tonnes de riz et 2 millions de tonnes de diverses autres céréales (mil, sorgho et fonio) pour la saison et la contre saison de l’hivernage 2008/2009 - soit une période de 3 à 4 mois - ; quand les statistiques officielles portant sur les réalisations de l’hivernage 2007/2008 donnent les chiffres suivants : maïs 160.000 T ; manioc 310.000 T ; riz 195.000 T ; mil 310.000 T ; sorgho 100.000 T ; fonio 1.000 T.
Mais, la GOANA, avant les récoltes, c’est aussi les semences, les engrais, le matériel agricole et les terres. L’évaluation officielle du coût des trois premiers éléments s’élève à la somme de 344 milliards de francs CFA ; alors que, pour la même période, le budget d’investissement consolidé (BIC) n’a inscrit que la somme de 32 milliards pour le programme agricole.
A un mois du démarrage de l’hivernage où ira-t-on trouver la différence qui s’élève à 312 milliards de francs? Concrètement, pour le respect de leur mise en place à temps, où va-t-on trouver les semences, les engrais et le matériel agricole devant accompagner le programme GOANA ?
Seul le quatrième élément, que sont les terres, reste disponible. Et la méthodologie d’approche de la conception, de la mise en forme et de la diffusion de la grande offensive est on ne peut plus explicite pour permettre d’affirmer avec force que l’objectif fondamental de la GOANA correspond à une opération tendant à faire main basse sur les terres rurales au profit des détenteurs de moyens conséquents qui sont la base de classe du pouvoir en place, au grand dam de ceux qui les ont toujours occupées et travaillées.
A ce jour, ni ces derniers, ni leurs représentants n’ont eu le privilège d’être officiellement informés des tenants et aboutissants de la GOANA. Ils ont été superbement ignorés.
La primeur a été réservée aux chefs de l’administration territoriale et aux dirigeants des collectivités locales. Et c’était pour leur intimer l’ordre de libérer les terres pour les distribuer à ceux qui en ont les moyens.
Et si c’est à pas de tortue que la recherche de financement des entrants à hauteur de 344 milliards continue de se faire, il n’en est point de même en ce qui concerne les mesures de morcellement et d’affectation des terres rurales. Les autorités y vont avec une course de vitesse de 100 m plats.
Ainsi par une circulaire à l’adresse de l’ensemble des sous préfets le chef de l’Etat a demandé à chaque communauté rurale de mettre 1000ha (1.000.000 m2) de terre à la disposition de la GOANA.
En application de cette circulaire, Monsieur Ousmane Masseck Ndiaye, son ministre de la décentralisation et des collectivités locales bat campagne à travers le territoire national pour la mise en pratique de cette politique de spoliation des terres des paysans. A Guédé, il a tenu ces propos aux élus locaux en les exhortant « à accélérer la procédure d’affectation des terres à tous les Sénégalais qui en seraient demandeurs. » et en précisant bien que : « mais ces terres doivent être octroyées uniquement à ceux qui seraient capables de les mettre en valeur. Il faut les cultiver et ceux qui sont prioritaires pour son exploitation ne sont personne d’autre que ceux qui détiennent les moyens. » (cf walfadjri du 26 05 08 page 2) Et ceux qui les détiennent et les cultivent depuis toujours? Pourquoi ne pas leur destiner les moyens dont parle le ministre. Non au contraire, ils sont complètement ignorés.
Et de la parole, les autorités passent à l’acte et commencent à se servir d’abord (à elles les premières cuillères ; charité bien ordonnée commence….)
D’abord, le secrétaire général de la Présidence de la République, Monsieur Abdoulaye Baldé qui se découvre en nous tenant ces propos : « Je vais cultiver mes propres champs pour vulgariser la GOANA en Casamance. » et encore, il continue: « Moi même je m’implique personnellement pour la GOANA. Demain si vous allez à Colomba, vous le verrez, les populations vont débroussailler une dizaine d’hectares. Au niveau de l’arrondissement de Nyassia, j’ai également 10ha. Donc j’aurai à cultiver au total 20ha. » (cf le Matin du 27/05/08 page 4) Monsieur Abdoulaye Baldé qui devient subitement cultivateur, cumulativement avec ses fonctions de secrétaire général de la Présidence de la République, en 2008, soit 8 ans après l’alternance, ça fait sourire.
Ensuite, le ministre de la jeunesse et de l’emploi, Mamadou Lamine Keïta, était en visite à DIANNAH, le jeudi 29 Mai 2008, dans la communauté rurale de KALOUTINE pour, nous apprend t-il, « prendre possession des terres qui lui ont été affectées pour la GOANA. » 20ha (20.000m2) ont été mis à sa disposition dans la localité de Diannah dans le cadre de la GOANA. (cf Sud quotidien du 30/05/08 page 3).
Les terres rurales sont donc ainsi en train d’être affectées à des personnes à travers l’ensemble des communautés rurales au nom de la GOANA qui n’a pourtant pas de personnalité juridique qui pourrait comptabiliser ces terres comme sa propre propriété.
Ainsi la démonstration est en train d’être faite que la GOANA n’est qu’une simple couverture pouvant permettre à la base de classe du régime d’avoir un pied ferme en milieu rural à la suite de celui déjà bien installé en milieu urbain. C’est une manière d’élargir sa base économique.
On peut le corroborer par cette information nous apprenant que « la communauté rurale de Rosse Béthio a décidé d’affecter 1500ha cultivables aux populations dans le cadre de la GOANA. » propos tenus par son président Oumar Mboulé Sow. Et qu’une parcelle de 1000ha dans la zone de Thianaldé sera destinée à la culture du tabanani (jatropha). (cf Sudquotidien du 06/06/08 page 4)
Une autre information confirmant cette thèse est celle révélée par le journal l’AS du 10 juin 2008 à propos de Monsieur Alioune Diop chargé de mission du Président de la République. (encore la présidence de la République) Le journal nous apprend que : « suite à une visite dans son patelin ses parents lui ont donné 53ha dans le diéri qu’il compte exploiter dans le Walo ses amis et parents de Bodé Lao ont eux, décidé de mettre en valeur 100ha pour la réussite de la GOANA »
Mais, dans cette précipitation, les dispositions de la loi relative au domaine national et de ses décrets d’application sont-elles scrupuleusement respectées ? Les conditions de forme et de fond se rapportant à l’affectation des terres du domaine national sont-elles remplies ? Les présidents de communautés rurales et les autorités de tutelle, chacun en ce qui les concerne, ont-ils assumé avec rigueur leurs responsabilités ? L’histoire nous édifiera un jour sur toutes ces questions. Et chacun assumera les conséquences de ses actes.
La GOANA vient s’ajouter à la longue liste des programmes dits agricoles que les pouvoirs qui se sont succédés depuis l’indépendance déploient, année après année, sans pour autant atteindre l’objectif poursuivi de l’avènement d’une agriculture développée se traduisant par une transformation réelle des conditions de vie et de travail des paysans de notre pays qui font plus de 60% de notre population.
L’approche est toujours la même. Elle est plus quantitative que qualitative. Elle s’appuie plus sur le produit que sur le producteur, plus sur la quantité du produit que sur la qualité du producteur.
La conséquence qui en résulte est qu’en l’absence de la quantité du produit attendu, le producteur ne réagit pas comme il devrait le faire et se contente de solliciter et d’attendre que l’on vienne à son secours. Ainsi son indépendance et sa dignité en prennent un sacré coup.
Ainsi le paysan de 2008 ne diffère en rien du paysan de la SP (Société de Prévoyance) Un paysan attentiste, passif avec la mentalité d’encadré et d’assisté, loin d’être libéré, est le produit de la mise en œuvre des programmes agricoles depuis 48 ans.
Le résultat de la méthode d’approche est donc bien négatif. Et, en paraphrasant l’autre, on peut bien dire que, jusqu’à l’extinction du Soleil, tous les programmes agricoles quantitatifs à la GOANA n’entraîneront aucun changement en milieu rural.
Il faut par conséquent, changer de méthode d’approche pour être sûr de pouvoir transformer enfin les conditions de vie et de travail de nos braves paysans.
Il faut privilégier l’approche qualitative qui mettra l’accent plus sur le paysan lui même que sur la quantité à produire. C’est le paysan qu’il faut changer en lui donnant les moyens de changer lui même ses conditions de vie. Il faut une véritable révolution dans le monde rural.
En Septembre 2003 -bientôt 5 ans- dans une étude sur les problèmes fonciers au Sénégal, qui a fait l’objet d’une série d’articles parus dans les colonnes du journal Walfadjri, j’ai eu à aborder cette révolution que je me permets de reprendre ici, je cite : « Une révolution foncière et culturelle, large et profonde, doit nécessairement intervenir dans le monde rural pour enfin créer les conditions objectives d’une agriculture moderne dans un environnement enfin humanisé.
« D’abord la révolution foncière
« Il s’agit de rectifier les incohérences révélées par l’application de la loi sur le domaine national.
« Il faut rétablir dans leurs droits les paysans et les collectivités locales qui sont des démembrements de l’Etat en leur accordant le droit de propriété pleine et entière sur la terre […]
« Il faudrait, pour ce faire, insérer dans la loi sur le domaine national, de nouvelles dispositions prescrivant l’immatriculation au nom, d’une part, des paysans des terres qu’ils occupent et cultivent et, d’autre part, des collectivités locales des terres comprises à l’intérieur de leurs territoires respectifs. […]
« Il faut transformer radicalement les conditions d’existence actuelles de la campagne par la mise en place d’un vaste PROGRAMME DE MODERNISATION DE L’ESPACE RURAL s’appuyant sur les deux axes principaux que sont, d’une part, LE LOTISSEMENT de tous les villages sénégalais, leur immatriculation et la distribution des parcelles délimitées avec remise des titres fonciers au nom des chefs de famille, et d’autre part, LA DELIMITATION DES ZONES DE CULTURES, leur bornage, leur immatriculation et leur attribution à ceux qui les cultivent et qui en deviendront les propriétaires effectifs.
« Le programme de modernisation délimitera chaque village en quatre zones distinctes : la zone de l’habitat ; la zone des cultures ; la zone d’extension et le bois du village, chaque zone ayant son statut propre […..]
« Pour la réalisation effective de ce programme de modernisation, il devait être envisagé la création d’un « FONDS NATIONAL POUR LA MODERNISATION DE L’ESPACE RURAL » doté de moyens substantiels…
« Il pourrait être alimenté par une dotation annuelle du budget de l’Etat et de ceux des collectivités locales.
« Il pourrait également faire appel à des financements des bailleurs de fonds nationaux et étrangers, au marché financier par des emprunts avalisés par l’Etat ainsi qu’à des dons de la part de ressortissants nationaux
« Ensuite la révolution culturelle
« Dans ce cadre il s’agira de révolutionner la mentalité des paysans pour les amener à se prendre eux-mêmes en charge. Eradiquer définitivement l’analphabétisme en milieu rural et assurer une formation professionnelle de qualité aux paysans, tel doit être le contenu de la révolution culturelle proposée.
« L’éradication de l’analphabétisme doit viser à scolariser tous les enfants, garçons et filles, du monde rural….
« Quant à la formation professionnelle de qualité, elle devra s’appuyer sur un plan bien structuré de déploiement de structures de formation solide aux différents métiers agricoles et ruraux à travers l’espace rural, allant des communautés rurales aux régions.
« Ce plan pourrait être conçu de la manière suivante :
« Au niveau de chaque chef lieu de communauté rurale, UN CENTRE DE FORMATION PROFESSIONNELLE aux pratiques culturales traditionnelles et modernes ainsi que la tenue de pratiques comptables simplifiées.
« Au niveau de chaque département un COLLEGE MODERNE D’AGRICULTURE ayant pour mission de faire acquérir les connaissances nécessaires à une agriculture moderne ayant maîtrisé tous les paramètres concourant à des rendements élevés et à un taux de rentabilité toujours plus accru.
« Au niveau de chaque région un LYCEE AGRICOLE POUR L’ETUDE des problèmes liés à l’agriculture et à l’élevage spécifiques à chaque région
« Egalement au niveau de chaque région, l’ouverture d’un CENTRE REGIONAL DE RECHERCHE, DE CONCEPTION, DE FABRICATION ET DE REPARATION de matériels agricoles adaptés aux conditions agro pédologiques de notre pays. C’est l’expérience et l’expertise accumulées par les artisans ruraux dans le domaine de l’outillage agricole qu’il faudra inventorier, rationaliser et valoriser à plus grande échelle.
« La maîtrise de l’eau étant fondamentale pour notre agriculture, le plan de formation professionnelle pourrait aussi prévoir la mise en place D’INSTITUTS DE RECHERCHE ER D’ETUDES HYDRAULIQUES pour la maîtrise de l’eau installés à Matam au Nord (fleuve Sénégal) à Kédougou à l’Est (fleuve Gambie) et à Ziguinchor au Sud (fleuve Casamance)
« Telle est dans ses grandes lignes la révolution foncière et culturelle proposée. Son objectif est l’avènement d’un paysan nouveau, réhabilité dans ses droits, formé intellectuellement et professionnellement et capable de prendre son destin en main [….]
« Un paysan qui, comme les travailleurs des villes, crée ses organisations professionnelles pour la défense de ses intérêts matériels et moraux. Un paysan enfin libéré, réfléchi, mûr, qui se bat, qui lutte, proteste, marche et manifeste afin que ses problèmes soient pris en considération par les autorités compétentes.
« Enfin un paysan propriétaire de sa terre et de son exploitation garanties par la détention des titres fonciers correspondants, un paysan moderne, intégré dans le monde, décidant lui même de ses spéculations, disposant de sa calculette, de son portable et capable de surfer sur Internet pour entrer, par e-mail, en contact avec les fournisseurs et les clients qu’il aura lui même choisis. »
Telle est la voie. Tel est le chemin qu’il faudra emprunter pour transformer réellement notre agriculture.
Les paysans auront le principal rôle à jouer pour réaliser les changements voulus. Il faut qu’ils passent de la passivité et de l’attentisme à l’action. Il faudra qu’ils s’organisent et qu’ils se battent. Si depuis 48 ans leurs conditions de vie se dégradent de plus en plus, c’est parce qu’ils ne s’impliquent pas, ils ne luttent pas, ils continuent d’être fatalistes et attendent tout des autres. En paraphrasant encore l’autre jusqu’à l’extinction du Soleil tant qu’ils n’auront pas mis fin à cette attitude de démission consistant à signer un chèque en blanc remis à d’autres pour plaider leur cause, ils ne verront pas le bout du tunnel dans lequel ils se sont engouffrés depuis notre indépendance.
En le faisant ils laissent le champ libre aux opportunistes de tout acabit qui font de leur misère un fonds de commerce très rentable qui leur permet de se servir largement en prétendant être au service des paysans. Un de ces opportunistes et particulièrement remarqué sur la scène politique qui squatte en permanence les rédactions de la presse privée et publique, attitude qui lui permet de jouer le rôle de démobilisation des forces du monde rural en se faisant passer pour leur porte parole.
Quant à la GOANA version 2008/2009, nous donnons rendez-vous au peuple sénégalais au soir du 3 Avril 2009 devant le petit écran après l’écoute du message à la nation du Président de la République à l’occasion de la fête du 4 Avril commémorant le 49e anniversaire de notre accession à la souveraineté internationale.
Nous donnons aussi rendez-vous, à la même date, aux membres FOGEC (Forum des opérateurs économiques pour la grande émergence économique) qui ont eu l’amabilité de remettre au Premier ministre un Rapport des travaux de leur forum sur le rôle et la place des opérateurs économiques et des émergents pour la réussite de la GOANA.
Enfin, nous donnons également rendez-vous à Monsieur Mamadou Diop président du groupe Isec/Cesmi, initiateur de « GOANA ENTREPRENDRE » ayant pour mission de « mobiliser, sensibiliser, former les étudiants et diplômés à la création d’entreprises ou d’activités dans les domaines de l’agriculture, de l’élevage et de la transformation agroalimentaire. »
Alla KANE
Kane_alla@yahoo.fr
L'OBSERATEUR :
SUCCESSION AU POUVOIR DU PRESIDENT WADE Les libéraux de Nioro invitent Karim Wade à regagner les rangs du Pds
Article Par Laïty Mbassor NDOUR,
Paru le Lundi 16 Juin 2008
La succession du président Abdoulaye Wade à la tête du pays continue de défrayer la chronique. Pour les libéraux du département de Nioro qui étaient en tournée de mobilisation des militants le week-end dernier, le fils du président de la république, Karim Wade, doit ipso facto aller militer à la base et aux instances locales du PDS, s’il veut succéder à son père.
De l’avis du porte-parole des libéraux du département de Nioro, le député Moustapha Goumbo Cissé, le fils du président de la république, Karim Wade et ces compagnons, doivent impérativement regagner les rangs du parti démocratique sénégalais (PDS). Face à la presse le samedi dernier à Nioro, le député libéral et vice-président de la fédération départementale PDS de Nioro ne s’est pas traîné dans ces propos pour décrier l’illégalité du mouvement de la Génération du Concret. Et selon Moustapha Goumbo Cissé, ce mouvement de soutien politique que parraine Karim Wade a terminé sa mission dès lors qu’il s’était fixé comme credo l’organisation et les préparatifs du sommet islamique de Dakar. Mieux a-t-il soutenu: «Karim Wade, s’il est intéressé par le pourvoir, n’a qu’a aller militer à la base et aux instances locales et régulières du parti démocratique sénégalais. Et ceci comme tout autre citoyen sénégalais».Sur la tenue des assises nationales, les libéraux du Rip en ont vigoureusement dénoncé les comportements des leaders des partis de l’opposition, membres du front «Siggil Sénégal». Dédaigneux pour qu’ils invitent le président Abdoulaye Wade à auditer ces responsables politiques au lieu de les permettre de tenir des assises nationales dans le territoire national. Auparavant, ces libéraux conduits par le député Moustapha Goumbo Cissé ont sillonné l’ensemble des collectivités locales du département pour s’enquérir des préoccupations majeures de ces populations, avant que l’opérateur économique prenne ferme engagement de réhabiliter une cinquantaine de puits détruits dans des villages de cette localité.
IDRISSA SECK MARQUE LE PAS, LE PREMIER VICE-PRÉSIDENT BABACAR NDIAYE CLAQUE LA PORTE SALE TEMPS POUR LES ASSISES NATIONALES
Article Par Latir MANE,
Paru le Lundi 16 Juin 2008
La participation ou non de Rewmi aux assises nationales n’est pas une mince affaire. Tout simplement à cause des conséquences que cet acte peut avoir pour l’avenir de cette formation politique et de son leader Idrissa Seck. Raison pour laquelle, lors de sa rencontre avec le président de ces assises, Idy a cherché à en savoir un peu plus, avant de répondre à l’invitation. La rencontre a eu lieu samedi à Paris et a duré environ 2 heures.
Amadou Moctar Mbow, président des assises nationales continue ses rencontres avec des personnes ressources pour la réussite des assises. Et si ses entreprises réussissent, Me Abdoulaye Wade et sa formation politique risquent de se retrouver face à tous. Après avoir rencontré et proposé au président de la République de prendre part aux assises, M. Mbow est depuis quelques jours en France, toujours dans le cadre des assises nationales. Et de sources bien au fait de ce qui se trame autour de Idrissa Seck, les deux hommes se sont rencontrés samedi matin dans la capitale française. Après avoir présidé une rencontre vendredi pour une sensibilisation et une information des Sénégalais de l’extérieur, M. Mbow a fait face à Idy pendant deux tours d’horloge. Et nos sources d’ajouter que l’ex-maire de Thiès a profité de l’occasion pour demander de plus amples informations à M. Mbow sur ces assises qui font l’actualité politique au Sénégal et qui sont aussi suivies par l’opinion internationale.
A en croire notre source, Idy a interpellé le président des assises sur le retard qu’a accusé l’invitation de Rewmi à ces Assises. Alors que toutes les 80 organisations qui prennent part à ces rencontres ont pris le train avant le départ. Entre autres questions, Idrissa Seck n’a pas manqué de revenir sur les fameuses conclusions de ses assises. Qui constituent l’élément majeur de ces concertations. La question des contours des assises a aussi été abordée par Idy. Qui a cherché à en savoir un peu plus sur ces assises avant de donner son accord. Idy va d’abord faire un compte-rendu de cette rencontre à la direction de Rewmi, qui va inclure ces éléments dans la suite de sa réflexion. Et la réponse de Rewmi ne devrait plus tarder. Surtout que les organisateurs des assises ne l’attendent pas. Le bureau des assises nationales veut installer prochainement les comités départementaux.
9e ANNIVERSAIRE DE L’APPEL DU 16 JUIN DE L’AFP Niasse qualifie Wade de traître
Article Par Laye FAM,
Paru le Lundi 16 Juin 2008
La capitale du Ndiambour a abrité ce dimanche la commémoration du 9e anniversaire de l’appel du 16 juin 1999. A cette occasion, le secrétariat national du Bureau Politique de l’Alliance des Forces du Progrès (AFP) a transféré son Quartier Général au palais Djily Mbaye. Ce 9e anniversaire s’est tenu dans un contexte de crise politique et socio-économique assez tendue, fortement ressenti à travers la communication de Moustapha Niasse, entouré des différents leaders et représentants de partis de l’opposition membres du Front Siggil Sénégal et de la coalition Alternative 2007. Lors de sa rencontre avec la presse Niasse a expliqué comment Wade a trahi ses compagnons qui l’ont aidé à accéder au pouvoir en 2000.
«Wade est un traître». C’est l’avis de Moustapha Niasse, secrétaire général de l’Alliance des forces de progrès (Afp). Il en veut pour preuve le sort que Me Wade a réservé aux hommes qui l’ont aidé à réaliser l’alternance en 2000. Alors que «c’est grâce à eux qu’il est encore au pouvoir après une élection présidentielle truqué» déclare M. Niasse face à la presse. Le choix de la capitale du Ndiambour, après Fatick en 2006, d’abriter la cérémonie marquant la célébration de l’appel du 16 juin, 9e du genre, se justifie d’une part par une tradition du parti à alterner bi annuellement son organisation au niveau des capitales régionales ; d’autre part ce choix constitue un hommage que le parti rend « aux illustres camarades de l’Afp disparus et qui appartenaient à la terre du Ndiambour.» Après le mot de bienvenue de Cheikh Bamba Sall, secrétaire général de la coordination régionale de l’Afp de Louga ; et l’allocution de Madame Mata Sy Diallo responsable nationale des femmes de l’Afp et vice-présidente du comité préparatoire et d’organisation de ce 9e anniversaire, c’était au tour de Moustapha Niasse de prendre la parole pour son allocution solennelle. Une allocution au cours de laquelle le secrétaire général de l’alliance des forces du progrès n’a épargné aucun secteur de la vie socio-économique et politique du pays. Mention spéciale a été faite aux Assises nationales. Ensuite revenant sur le contexte de l’appel du 16 juin 1999, Moustapha Niasse dira à cet effet que cet appel n’est pas seulement pour lui un repère de premier ordre, mais une partie intégrante du profil de l’Afp, parti politique, selon lui, qui a été formaté à partir des grands axes de la déclaration du 16 juin 1999 en Afrique du Sud. Aboutissement logique de son avis d’une succession de moments historiques significatifs. Moustapha Niasse ajoute qu’aujourd’hui, au détour des mouvements de l’histoire qui se déroule, l’actualité de cet appel demeure une évidence qu’on appréhende en jetant un bref regard sur le tableau sombre qu’offre la gouvernance des «pseudo libéraux.» A ce propos M. Niasse a déclaré qu’avec le mode de gouvernance de Me Wade, le régime présidentiel est devenu une caricature au service d’intérêts privés, dans la mesure où la république et les populations sont sujettes à des préoccupations multiples. De l’avis du secrétaire général de l’Afp, le Sénégal se trouve actuellement non loin du précipice. Et de poursuivre en se désolant que « malgré la crise le gouvernement continue à s’agripper sur un train de vie débridé. » Malheureusement pour M. Niasse lorsqu’un pays subit un mal gouvernance constante, des réflexes dispendieux de gaspillage des finances de l’Etat, la corruption, la gabegie, et l’affaiblissement qui en résultent ne peuvent, soutient-il, permettra de relever les défis de l’urgence et de régler les difficultés. Au regard de toute ces dérives « asphyxiantes », il est temps estime Moustapha Niasse de sauver le Sénégal de la tyrannie dont les populations souffrent le martyre. Et pour la quête des solutions de tous ces problèmes qui assaillent le Sénégal et ses populations, M. Niasse estime qu’elle trouve un champ fertile dans le cadre des Assises nationales dont « le succès certain effraie déjà les prédateurs recroquevillés dans leur autisme suicidaire. » En terminant son discours Mr Niasse n’a pas manqué de donner un rendez-vous au peuple lors du congrès ordinaire qui va constituer selon lui une nouvelle étape dans la quête et la proposition de solutions devant ce qu’il appelle « la gravité des exigences de l’heure », afin que renaisse l’espoir. Une résolution finale devrait sanctionner la fin de ce 9e anniversaire de l’appel du 16 juin.
PRÉOCCUPÉ PAR LE TITRE «ASSISES DU FRONT SIGGIL SÉNÉGAL» Babacar Ndiaye, 1ier vice-président des assises, claque la porte
Article Par Latir MANE,
Paru le Lundi 16 Juin 2008
C’est dans une longue lettre adressée au site Nettali.com que Babacar Ndiaye, ancien Président d’honneur de la Banque africaine de développement (Bad) et non moins 1ier vice-président du bureau des assises a annoncé et expliqué son retrait du bureau des Assises.
L’homme ne passe pas par quatre chemin pour exprimer ses sentiments. Il écrit que «l’étiquette «Assises de l’Opposition ou Assises du FSS» que le pouvoir en place entend coller a ces Assises pour des raisons qui lui sont propres me préoccupe car elle nous place de manière on ne peut plus implicite dans un camp qui n’est pas nécessairement mien». En plus de ça, il y a «les commentaires de quelques chefs des partis de l’opposition», qui à ses yeux ont été bien éloignés de ses attentes et convictions. Alors qu’avec la ligne qu’il s’est tracé il ne peut pas se permettre d’être «catalogué comme rallié à l’un des deux camps et que de gré ou de force on veut l’y confiner». Par conséquent, «ne pouvant malheureusement pas jouer mon rôle convenablement dans le contexte actuel de politisation des Assises, entre l’image qu’elles reflètent, les personnes qui y participent et celles qui n’y participent pas, je ne me sens plus en mesure de continuer à y adhérer» écrit M. Ndiaye.
Il n’a pas manqué d’expliquer dans sa lettre pourquoi il a accepté de participer aux assises. Et comment sa foi lui a permis d’affronter les menaces et autres propos des autorités à l’encontre des participants aux assises. Enfin il a aussi expliqué comment il est aujourd’hui important pour les Sénégalais de se retrouver autour d’une table pour trouver des réponses aux questions qu’ils se posent. Mais il craint que «méprises et manipulations ne permettent à celles inaugurées le 1er juin dernier de jouer sereinement ce rôle». Je reste profondément convaincu de l’urgente opportunité de créer un «espace» pour étudier nos interrogations et tenter de leur donner les réponses pertinentes, que nous sommes tous en droit, en devoir, même, de leur apporter.
LE REGARD DE FALLOU Un doute sans bénéfice du doute …
Article Par Fallou Mbacké Diallo, fmdiallo1@yahoo.fr,
Paru le Lundi 16 Juin 2008
Lorsque dans une société, on en arrive à un point tel que les populations ne s’offusquent plus de leurs propres turpitudes. Ou, ce qui revient au même, lorsqu’elles en arrivent à n’être plus indignées du mal que par sa forme, et simplement pour la forme, il y a danger ; pour les hommes, comme pour les valeurs fondatrices de leurs actions. En démocratie, lorsqu’on en arrive à ce stade, le doute s’instaure entre gouvernants et concernés. Or, il en est de la démocratie comme du tribunal : le doute n’engendre pas forcément le bénéfice du doute. C’est pour cette raison que durant toute la semaine écoulée, la médiation du ministre Farba Senghor, dans la crise scolaire, a suscité une vive polémique. Depuis lors, en effet, entre pouvoir et enseignants grévistes, comme à l’intérieur des syndicats d’enseignants, consciemment ou non, l’attention n’est plus portée sur la crise scolaire elle-même. On disserte plutôt sur la pertinence ou non de cette médiation, son opportunité ou non, sa réussite ou son échec … Et, superfluité extrême, on délibère même sur la personnalité hypertrophiée de cette sorte de vice-Premier ministre, dont les menées à la Don Quichotte sont de plus en plus étouffantes dans l’espace gouvernemental. Journalistes, «intellectuels» de tous bords, syndicalistes, comme simples citoyens, médusés devant tant de témérité, le félicitent pour ses initiatives, ou lui rappellent les limites de ses prérogatives. Pendant que lui, pour sa défense (communicationnelle) et sa gloriole (politique), affirme invariablement n’agir que pour «servir le Président Abdoulaye Wade». L’école sénégalaise, pendant ce temps, attend de trouver un serviteur aussi loyal, aussi dévoué, aussi désintéressé. En vérité, toute cette agitation n’a aucune espèce d’importance devant tout ce que les élèves, et avec eux, toute la nation, ont perdu depuis tant de temps ! Et qu’ils ne rattraperont jamais. Ni cette, ni les années à venir. Car, aucun gouvernement ne peut se prévaloir d’aucune conjoncture internationale pour justifier de tels dysfonctionnements dans la vie d’un Etat, d’une nation ; une grève qui dure toute une année, et que, durant toute l’année, on qualifie de purement politique ! Pour que finalement, comme une sorte de «Deus ex-machina», un ministre - non pas de l’Éducation, mais des Transports aériens - fasse tomber du ciel, comme Zeus de sa cuisse, une solution miracle ! Qui, précisément en raison de son caractère miraculeux, sème le doute dans l’esprit des véritables acteurs de l’éducation. Car, un gouvernement, même libéral, n’a pas pour vocation de faire des miracles. Mais de prévenir, gérer et trouver des solutions rationnelles, efficaces, durables et concertées aux problèmes des citoyens. Dans notre pays, au contraire, les agissements du ministre Farba Senghor ne sont que la reproduction miniaturisée et ritualisée du messianisme fondateur de la conception wadiste du pouvoir. Il s’agit d’une transcendance cristallisée en sa seule personne, qui s’arroge tous les droits et s’autorise tous les écarts. C’est ainsi que depuis l’alternance, aucune autorité de l’Etat n’a souverainement résolu aucune question relevant de sa compétence. Aucun secteur d’activité n’a également eu recours à son autorité de tutelle pour résoudre ses problèmes. Tous, inconsciemment, ont systématiquement recours au chef de l’Etat. Faisant ainsi de notre pays une exception démocratique où cette énormité devient une norme de bonne gouvernance. On assiste ainsi dans notre pays à ce que Michel Crozier appelle la «crise du contrôle social». Où «les formes d’autorité qui fondaient l’institution se désagrégent. On ne peut plus contrôler (les) gens, qui ont, désormais, des degrés de liberté qui transforment la nature même du jeu social». L’Etat n’est plus alors qu’un tas. Sur lequel s’entassent des événements échappant à tout contrôle. Au haut et au bas du tas, les élus et les électeurs ne sont plus unis que par le doute. Un doute sans bénéfice du doute …
RIZ Le Trésor a finalement débloqué une partie symbolique des milliards que doit l’Etat du Sénégal aux importateurs de riz
Article Par LA REDACTION,
Paru le Lundi 16 Juin 2008
Riz
Le Trésor a finalement débloqué une partie symbolique des milliards que doit l’Etat du Sénégal aux importateurs de riz. Qui «nak» avait bloqué le ravitaillement du riz dans le marché local. Ce qui avait raréfié la denrée très prisée des Sénégalais dans les coins des boutiques. Seulement comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, la rétention du riz par les importateurs avait été saisie par certains boutiquiers pour augmenter le prix jusqu’à 400 francs le kilogramme.
Intifada
C’était prévisible. Le village traditionnel de Ouakam a été chaud durant la matinée d’hier. Une situation née de la volonté des sympathisants du maire Samba Bathily d’organiser une marche en guise de riposte à une partie de la population ouakamoise. Qui «nak» réclamait récemment le départ de l’édile à travers une marche. Pour montrer que Samba Bathily pèse lourd chez les «Lébous», une marche de soutien lui a été dédiée par ses fans. Un rassemblement qui avait mobilisé plusieurs administrés du maire. Et l’odeur des gaz lacrymogènes s’est dégagée sur Ouakam.
Intifada (bis)
Seulement pour éviter tout débordement la gendarmerie avait quadrillé le village tôt le matin. N’empêche les opposants du maire ont tenté de saborder la marche en brandissant des armes blanches. Et des blessés ont été constatés chez les partisans du maire. C’est ainsi que les pandores sont entrés en action en lançant des grenades lacrymogènes. D’ailleurs, des personnes armées d’armes blanches ont été arrêtées durant la manifestation. Pour la sécurité de la villa du maire et de sa famille, la gendarmerie avait dépêché sur les lieux des éléments. Qui «nak», dans le passé, a vu sa maison brûlée par ses opposants. Et pour ne pas aggraver la situation, le maire, rassuré de la supériorité numérique de ses militants contre ses ennemis, a sifflé la fin de la marche.
Gc
Nous vous l’annoncions, récemment, dans nos «Index». Il s’agit du meeting que la Génération du concret devait organiser à Guédiawaye, plus précisément à Hamo 5. Eh bien, nos satellites qui y ont fait un tour, samedi, nous rapportent que les petits plats y ont été mis dans les grands pour accueillir l’imposante délégation dirigée par Latif Aïdara, chargé de mission à la Présidence. Et qui comprenait, entre autres, Mme Aminata Niélé Bâ, M. Diawara, Pape Diouf et Ousmane Kâ. Suffisant pour que l’organisatrice en chef, Mme Bop Aïda Sy, qui évolue dans la micro finance, en tire la conclusion selon laquelle «un vent nouveau souffle, au-delà de la banlieue, sur le Sénégal tout entier».
Gc (bis)
Reprenant à son compte le cri de ralliement du candidat Abdoulaye Wade à la présidentielle de février 2007, à savoir que «weddi giss bokku ci», Mme Bop Aïda Sy a listé, pour s’en réjouir, les échangeurs, l’autoroute à péage, les chantiers de l’Anoci … En effet, sa conviction est faite que «le parti de l’action a fini d’étaler celui de la parole qui n’a plus d’autre alternative que se réfugier derrière des Assises nationales alors que le Sénégal est debout depuis le 19 mars 2000». Pour une rentrée politique, nos satellites sont formels : «Mme Bop a frappé un grand coup». Comme «ku def lu rey am lu rey» (aux grands actes, les grandes récompenses) …
LEQUOTIDIEN:
FILIGRANE - Le Far West Sénégal
Des menaces de mort publiques proférées à l’encontre d’un citoyen. Sans porter le masque. Sans se voiler. En déclinant toute son identité. Les mêmes menaces réitérées. Et pas une seule fois, le procureur de la République n’a pris le soin de lever le plus petit doigt. Même la plainte faite n’a servi à activer, ou à entendre une tierce personne. Tout ceci s’est déroulé au début du mois d’avril, après la publication par le magazine Weekend d’un entretien de la désormais ex-femme du Khalife général des Mourides.
Début du mois de juin. Nous sommes à Rome. Le président de la République du Sénégal jette en pâture Yaxam Mbaye, directeur de publication du journal Le Populaire. En l’apostrophant verbalement de manière violente, Me Abdoulaye Wade donnait en même temps (qui sait ?) le feu vert à des affidés zélés (Dieu sait qu’il en a), de pouvoir disposer de Yaxam Mbaye comme bon leur semble.
Vendredi dernier. Jour saint pour les musulmans. Serigne Bara Mbacké, Khalife général des Mourides pose un acte grave. Il a empoigné un citoyen sénégalais. Qu’il soit journaliste, menuisier, chômeur, sdf,… a peu d’importance. Il demeure être un citoyen sénégalais avec des droits et devoirs. L’acte posé par Serigne Bara dans sa concession et devant des talibés tous acquis à sa cause, signait l’arrêt mort de Babou Birame Faye, journaliste à Weekend magazine. Son seul tort, c’est d’avoir été professionnel. C’est d’avoir fait tout ce que ces pseudo donneurs de leçons reprochent à la presse depuis quelques temps : d’aller à la source pour recouper l’info. La profession n’étant pas de tout repos, tout un chacun l’assume. Mais jamais de mémoire de journaliste sénégalais, l’idée d’être empoigné par un Khalife général d’une confrérie aussi importante, aussi respectable que celle des Mourides n’aurait traversé l’esprit.
Toutefois, dans le Sénégal d’aujourd’hui, toutes les certitudes ont pris la tangente. Et les trois cas évoqués ci-haut, l’illustrent parfaitement. Ceux qui sont investis d’un certain pouvoir aujourd’hui, sont loin de mesurer la lourdeur de leurs charges et, surtout, la portée de leurs actes. Qu’aurait-il advenu de Babou Birame Faye, vendredi dernier, si, se sentant humilié, il s’était un tant soi peu rebiffé ? C’est dramatiquement simple : il serait passé de vie à trépas en une fraction de millième de seconde. Les condamnations vont pleuvoir, Serigne Bara aurait été désolé que ses talibés en fussent arrivés à cette extrémité, et certaines bonnes consciences n’auraient pas manqué de trouver des circonstances atténuantes. La suite ? Une totale impunité aurait été garantie aux auteurs de l’acte et à son commanditaire.
Tout ceci n’a cependant rien d’étonnant. Et il faut que chaque citoyen prenne, dès à présent, toutes ses dispositions car le Sénégal est devenu un pays à turbulences. Certains secteurs, certaines personnes ont déjà commencé à fonctionner comme à l’époque du Far West. Avec en prime, l’«onction» de la Justice. La Justice, ce dernier rempart, ce dernier refuge, où tout le monde est censé se retrouver sur un pied d’égalité, offre aujourd’hui un visage balafré. Un visage où chaque entaille représente une grosse manip’.
Aujourd’hui, la pirogue ne tangue plus. Elle se retrouve prise dans un tourbillon infernal, avec un capitaine à la barre qui aurait dû être «rappelé à l’ordre» par le spirituel. Malheureusement, le tourbillon a fait perdre la tête à tout le monde car ce sont ceux ayant pour mission de jouer le rôle de régulateur, qui sont les premiers à s’en donner à cœur joie. De quoi regretter davantage les disparitions de Serigne Abdoul Aziz Sy «Dabakh», Serigne Saliou Mbacké, Thierno Mountaga Tall,…
Mamadou BIAYE
ASSISES NATIONALES / PARIS - Amadou Makhtar Mbow, président du Comité de pilotage : De l’obligation des mandataires du peuple de rendre des comptes
A l’occasion des Assises nationales lancées le 1er juin, les participants ne chercheront pas uniquement à diagnostiquer le mal de la société sénégalaise et à en trouver des solutions. Ils auditeront également les «affaires» du pays, pour savoir l’origine et la destination des nombreux milliards qui tombent dans les mains de Wade et son régime, depuis le début de l’Alternance. C’est ce qu’a indiqué vendredi dernier, à Paris, le président du Comité national de pilotage des Assises. Au cours d’une réunion d’information organisée par le Forum Res Publica (une société civile sénégalaise basée à Paris) et le Front Siggil Senegaal/France, Amadou Makhtar Mbow a également soutenu que les mandataires du peuple doivent rendre des comptes, en comparant «leurs promesses par rapport à ce qu’ils ont réalisé et ce qu’ils n’ont pas réalisé».
Lors de son discours prononcé au Méridien-Président, à l’occasion du lancement des Assises nationales, il y a deux semaines, Amadou Makhtar Mbow avait sagement esquivé des objectifs, les nombreux milliards qui entrent dans le pays depuis huit ans. Et pourtant, ces «affaires» de sou, au même titre que les problèmes institutionnels, les difficultés socio- économiques des populations, font partie de ce mal que les initiateurs des Assises sont en train de diagnostiquer afin de pouvoir lui prescrire les remèdes qui s’imposent. Que ceux qui réclament «transparence» se rassurent : les participants aux Assises s’intéresseront de très près à ces liasses de billets qui tombent dans les mains du régime, sans que le peuple (une partie en tous cas) n’en ressente un quelconque effet. A Paris, où il expliquait, vendredi soir, l’objectif des Assises à la communauté sénégalaise, M. Mbow a détaillé un peu plus les termes de référence de ces concertations. «Il faut également une transparence totale dans la gestion des affaires du pays, pour qu’on sache exactement d’où vient l’argent qui est utilisé dans le pays, où va-t-il, comment il est utilisé», a-t-il soutenu, dans une salle pleine à craquer. En effet, «tout cela intéresse la totalité des citoyens». Le président du Comité national de pilotage (Cnp) des Assises n’a, cependant, pas donné plus de précisions sur les milliards auxquels il fait allusion. Cependant, au vu des nombreuses salives qu’ont fait couler les pétrodollars mobilisés en vue du Sommet de l’Oci tenu en mars, on peut croire que l’Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique (Anoci) figure également dans le collimateur des organisateurs des Assises. D’autant plus que le Front Siggil Senegaal n’a cessé d’exiger un audit de cette agence pilotée par le fils du président de la République, Karim Wade. Un audit qu’avait également réclamé le président de l’Assemblé nationale, Macky Sall, et qui avait failli emporter ce dernier.
EXIGENCE DE RENDRE COMPTE
Sur sa lancée, Amadou Makhtar Mbow, comme le 1er juin à Dakar, a également exigé que le gouvernement soit placé devant ses responsabilités, en rendant compte de ses actes au peuple : «Quand on élit un gouvernement, quel qu’il soit, ce n’est pas lui donner un blanc-seing, c’est de lui demander de conduire les affaires du pays, de rendre compte. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, à l’occasion de ces Assises, nous pensons qu’un bilan exhaustif sera dressé sur l’ensemble de ce qui se fait dans le pays, pour que les gens aient l’habitude de rendre compte de leur mandat.» En effet, selon l’ancien directeur général de l’Unesco, le fait que les mandataires du peuple ne rendent pas comptent de leur mandat, peut érige l’«impunité» en règle. Or, le Sénégal étant aujourd’hui «majeur», doit franchir un palier dans le sens de la responsabilisation de ceux qui le dirigent. «Il est nécessaire que chacun de ceux qui ont demandé un mandat électif, puisse rendre compte de la façon dont ce mandat a été exécuté», souhaite d’abord M. Mbow, avant, dans une allusion qui ne trompe personne, de jeter une pierre dans le jardin de Wade : «Comparer leurs promesses par rapport à ce qu’ils ont réalisé et ce qu’ils n’ont pas réalisé.»
Par ailleurs, Amadou Matar Mbow a minimisé les attaques et autres menaces dont il fait objet, pour avoir accepté de présider les Assises. «Je n’ai absolument rien à dire à propos d’attaques quelconques, parce que je continuerai à agir comme je dois le faire et présider les Assises jusqu’au bout. Aucune attaque ne me fera dévier de ça ; j’en ai vu d’autres dans ma vie», a-t-il déclaré à la presse, à la fin de réunion. Un peu plus tôt, il avait également minimisé les menaces du gouvernement à l’encontre des participants : «Quand on a commencé ces Assises, il y a eu au Sénégal un certain nombre de remous, mais nous avons dit que nous ne craignons rien parce que tout ce que nous ferons, se fera exactement sur la place publique. Nous ne cacherons absolument rien. Nous n’avons rien à cacher parce que nous voulons réfléchir de façon approfondie sur les problèmes, tels que nous les sentons, tels que nous les posons.» Car, conclut-il, «nous sommes évidemment dans un pays qui est libre et démocratique ; et dans ce pays qui est libre et démocratique, nous avons le droit et même le devoir d’exprimer notre opinion sur tout ce qui concerne le pays».
A noter également que M. Mbow a soutenu devant la presse, que Idrissa Seck a été invité comme tout le monde à prendre part aux Assise nationales. «On n’a oublié personne», dira t-il. Avant d’ajouter : «Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé, mais en tout cas, les invitations ont été adressées à tout le monde ; peut-être, il y a eu des invitations qui ne sont pas arrivées ; et je le regrette, si c’est le cas.» Amadou Makhtar Mbow devait d’ailleurs rencontrer le leader du Rewmi, samedi dernier (lire ailleurs), dans la capitale française.
Par Thierno DIALLO - Correspondant permanent en France
DIASPORA - Pour une réussite des Assises nationales : Appel à une contribution intellectuelle et financière
Accompagné de Talla Sylla, membre du Bureau national des Assises nationales, Amadou Makhtar Mbow a appelé vendredi dernier, à Paris, les Sénégalais de la diaspora à prendre activement part à ces Assises. Il leur est demandé de contribuer intellectuellement, mais aussi et surtout, financièrement, pour une meilleure prise en charge des Assises.
«Nous attendons donc, évidemment, de la diaspora d’Europe, d’Amérique et de partout ailleurs, une participation active. Si vous êtes loin du pays, nul n’ignore la part que vous apportez à sa survie et à son développement (…). Etant donc parmi les meilleurs fils de notre pays, votre apport aux Assises sera très apprécié.» C’est en ces termes que Amadou Makhtar Mbow a appelé les Sénégalais de la diaspora à se mobiliser activement pour les Assises nationales, lors de sa conférence tenue vendredi à Paris. Dans une salle du Parti communiste, remplie par des hommes politiques, des membres de la société civile et simples anonymes, le président du Comité national de pilotage (Cnp) des Assises a beaucoup insisté sur le rôle d’assistance sociale de cette diaspora. «Je rappelais à l’ouverture des Assises à Dakar, que de nombreux Sénégalais connaîtraient la faim ou vivraient dans de grandes difficultés sans l’apport des émigrés. Cette solidarité que vous n’avez cessée de témoigner à l’égard des vôtres, vous honore et nous devons le souligner. J’ai posé une question récemment à des gens au Sénégal, parce qu’on parle beaucoup de famine probable au Sénégal, étant donné que la production agricole a été déficitaire pendant la saison pluvieuse passée, et la réponse qui a été donnée est qu’il y aurait eu la famine sans l’apport des émigrés. La personne qui m’a dit ça, est un dignitaire religieux. Ce qui veut dire donc que vous contribuez beaucoup à la survie et au développement de note pays», a déclaré d’abord, M. Mbow, sagement écouté par le public. Avant de solliciter leur aide pour le compte des concertations nationales en cours : «Nous comptons sur vous pour savoir exactement ce que vous pensez de cette situation et quelles solutions vous voyez à cette situation, pour que nous intégrions l’ensemble dans les conclusions qui découleront des Assises.»
D’après l’ancien directeur général de l’Unesco, la diaspora doit faire valoir son privilège pour ne ménager aucun effort pour la réussite des Assises. En effet, selon lui, l’expérience liée à l’expatriation donne aux Sénégalais de l’Extérieur, un «recul nécessaire» pour pouvoir bien réfléchir aux «problèmes et aux solutions qui peuvent être apportées». «Vos contributions sont même essentielles à la mise en œuvre de toutes les solutions susceptibles de changer la condition de notre peuple», en-cense M. Mbow. Qui ajoute : «Vous êtes les meilleurs ambassadeurs de notre pays à l’étranger ; donc, vous avez une part importante à assumer dans ces Assises qui préparent notre avenir.» Si la diaspora est sollicitée pour participer aux débats, elle l’est également pour la prise en charge des Assises. Le président du Cnp a, en effet, fait état de l’attente des organisateurs sur la «contribution financière, si modeste soit-elle», des émigrés : «Nous voulons que tout le monde sache que nous comptons uniquement sur nos propres forces pour mener ces Assises jusqu’à leur terme. Nous n’attendons d’aide de qui que ce soit. Nous pensons que ça appartient à l’ensemble des Sénégalais et ce sont eux-mêmes qui doivent en assumer la responsabilité totale.»
En tout cas, vu les acclamations qui ont suivi cet appel solennel, on peut croire que le message est bien reçu. Au regard des conditions difficiles que vivent les émigrés dans leur pays d’accueil, reste maintenant à savoir s’ils seront à même de répondre financièrement à l’appel.
Par Thierno DIALLO - Correspondant permanent en France
PREOCCUPATIONS - Contribution de la diaspora sénégalaise aux Assises : Les éternelles revendications des émigrés en question
Sollicitée officiellement à contribuer intellectuellement aux Assises nationales, la diaspora n’est pas à court de propositions. Les émigrés vont, en effet, profiter de ces concertations nationales pour remettre au goût du jour leurs sempiternelles préoccupations. Comme au bon vieux temps de la campagne présidentielle. Même s’ils entendent parler également de ce qui se passe au Sénégal, leurs idées seront surtout nourries à partir de leurs préoccupations quotidiennes à l’étranger. D’ailleurs, vendredi dernier, Amadou Makhtar Mbow a eu un avant-goût des propositions de la diaspora qui seront envoyées à Dakar. Accords sur l’immigration, allocations familiales, importations de voitures, les sans-papiers, la plupart des intervenants n’ont pas manqué de souligner ces faits qui préoccupent avant tout les Sénégalais résidant à l’étranger. «Nous demandons l’abrogation des récents accords avec la France sur l’immigration choisie et la négociation de véritables accords de coopération entre les peuples français et sénégalais, permettant notamment à nos compatriotes de vivre dignement en France avec des papiers réguliers pour qu’ils puissent continuer à contribuer à l’essor de l’économie du Sénégal», a notamment déclaré Doro Sy (Ps), qui représentait le Front Siggil Senegaal sur le présidium. Un représentant de Collectif de sans-papiers a également insisté sur ce point, en demandant l’aide du Sénégal pour un meilleur sort de «ces gens qui occupent actuellement des lieux pour des papiers.» Et d’implorer : «Aidons-les à sortir de cette misère !» Bouba Bengeloum du Forum Res Publica, lui, veut surtout qu’ «on soit vigilants» pour que les conclusions de ces Assises soient «appliquées par le gouvernement». Dans le public, d’autres intervenants ont aussi appelé à une révision des accords franco-sénégalais sur la sécurité sociale (allocations familiales, assurance maladie, paiement des retraites…)
Pour autant, la situation à l’intérieur du pays préoccupe également les ressortissants en France. Une intervenante de dire : «Ce que j’ai vu au Sénégal ne me donne pas envie d’y retourner.»
Par Thierno DIALLO - Correspondant permanent en France
DEMISSION - Le 1er vice-président écrit son «Ce que je crois» : Babacar Ndiaye cède sa chaise
Près de deux semaines après la mise en place du Comité de pilotage des Assises où il a été désigné premier vice-président aux côtés de Amadou Makhtar Mbow qui en assure la présidence, Babacar Ndiaye, ancien directeur de la Banque africaine de développement, a jeté l’éponge. Cette démission a été annoncée par M. Ndiaye, lui-même, à travers une lettre rendue public.
Dans une lettre rendue public hier et après y avoir expliqué les raisons de sa participation aux Assises nationales, ainsi que l’opportunité de la tenue de celles-ci, Babacar Ndiaye qui avait été désigné 1er vice-président à cette occasion, a décidé de céder sa chaise en démissionnant. Il y avoue avoir cédé à cause «réactions venant du camp présidentiel», mais aussi aux «commentaires de quelques chefs de partis de l’opposition (…) éloignées de (ses) attentes et de (ses) convictions». Plus explicite sur les raisons de sa démission, Babacar Ndiaye, l’ancien directeur de la Banque africaine de développement, écrit : «Ne pouvant, malheureusement, pas jouer mon rôle convenablement dans le contexte actuel de politisation des Assises, entre l’image qu’elles reflètent, les personnes qui y participent et celles qui n’y participent pas, je ne me sens plus en mesure de continuer à y adhérer.» M. Ndiaye, à ce sujet, parle d’«une décision très personnelle», qu’il aurait pu «simplem
Soro DIOP
L’AFP A LOUGA / MOUSTAPHA NIASSE - Sur la légitimité du chef de l’Etat : «Wade s’est réélu lui-même»
Près de 9 ans après sa déclaration du 16 juin 1999, «J’ai choisi l’espoir», c’est sur un tout autre ton que s’est exprimé Moustapha Niasse, ce dimanche à Louga. Le secrétaire général de l’Afp n’a pas mâché ses mots à l’égard du régime de Abdoulaye Wade.
Très attendu par la population et les militants de l’Afp réunis ce dimanche à Louga, le discours de Moustapha Niasse n’a pas été des plus tendres envers le gouvernement de Abdoulaye Wade. «Plus que jamais l’Etat est bousculé dans son autorité morale, son autorité tout court», a ainsi introduit Moustapha Niasse, déclarant que le régime présidentiel est devenu «une caricature au service d’intérêts privés». Par ailleurs, il est revenu sur le fait qu’en 2007, Wade n’a en aucun cas été élu par le peuple sénégalais, puisqu’il s’est clairement «réélu lui-même». D’après M. Niasse, Me Wade «s’est réélu, a fermé la porte derrière lui, avant de jeter la clef à la mer». Il pense qu’aucun des leaders de l’opposition réunie au Front Siggil Senegaal ne reconnaîtra la légitimité de Me Wade. Après «son hold-up électoral, il est devenu le Président de facto», mais, insiste Niasse, «il n’est pas légitime». C’est pourquoi, il déclare que Me Wade se prend «pour un empereur Mongol ou un roi de l’Empire Almoravide». Cette attitude du chef de l’Etat entraîne un dysfonctionnement des institutions, ajoute M. Niasse. «C’est précisément ce déséquilibre des institutions qui encourage la mal gouvernance, la corruption et l’impunité», poursuit-il, encouragé par les applaudissements de la foule.
Le secrétaire général de l’Afp s’est, en outre, largement attardé sur la crise politique et économique que traverse actuellement le pays. Dans le domaine de l’énergie, M. Niasse a évoqué le lourd endettement traîné par la Senelec, mais aussi ses investissements mal orientés. Concernant les produits de première nécessité, il a, une nouvelle fois, donné la leçon au gouvernement. «Au lieu de supprimer les surtaxes qui frappent certains produits, le gouvernement de M. Wade continue de s’agripper à un train de vie débridé, sans commune mesure avec les possibilités de notre pays», a-t-il dit. Et de poursuivre : «Lorsqu’un pays subit une mal gouvernance constante, des réflexes dispendieux de gaspillages des finances de l’Etat… la gabegie et l’affaiblissement qui en résultent, ne peuvent permettre de relever le défit de l’urgence et de régler, étape après étape, les difficultés rencontrées.»
Le leader de l’Afp a saisi l’opportunité de la manifestation pour donner quelques recommandations au pouvoir, parmi lesquelles, entreprendre une «cure d’amaigrissement», afin d’alimenter une partie des fonds budgétaire d’ajustement structurel de 300 milliards de francs Cfa. Des fonds qui concerneraient une période de trois années et dont le tiers serait affecté au monde rural.
Il a également mis l’accent sur les mauvaises relations entretenues par le Président Abdoulaye Wade avec l’Extérieur, en qualifiant son style «de fébrile et désordonné et ses déclarations trop souvent énoncées sur le ton de la provocation, notamment contre les organisations internationales de coopération comme la Fao, l’Asecna et la Bceao.
Concernant l’agriculture, le leader de l’Afp s’en est violement pris à la Goana, qu’il a qualifié de «véritable programmation d’une nouvelle modalité de la gabegie ambiante». Le tourisme et l’industrie traversent, également, une mauvaise passe, selon M. Niasse, à cause de la gestion gabégique du régime libéral.
Par Marie BERNARD et Cheikh Fadel BARRO
APPEL -Pour déboulonner Me Wade : Les leaders de l’opposition appellent à l’Union
C’est Cheikh Sarr de Mj/Mag qui a ouvert le chapitre. Lors de son intervention à la commémoration de l’Appel du 16 juin, il a interpellé les leaders de l’opposition sur leur regroupement. Il explique que si les Assises nationales empêchent aujourd’hui le régime de dormir, c’est dû au fait que les partis du Front Siggil Senegaal ont réussi sur ce coup, à parler le même langage. «Cela doit nous amener à comprendre qu’il est nécessaire de se réunir pour faire partir Me Wade et son régime.» Ce même discours sera repris par Cheikh Bamba Dièye du Fsd/Bj et le représentant du Parti socialiste dans la ville de Louga. Et à chaque fois, la foule a salué leurs interventions par une salve d’ovations.
Par C.F. BARRO et M. BERNARD
COMMEMORATION - Appel du 16 juin de Moustapha Niasse : Méli-mélo dominical à Louga
L’Alliance des forces de progrès (Afp) a fêté, hier, à Louga, le 9e anniversaire de l’Appel du 16 juin de Moustapha Niasse. Seulement la commémoration a été marquée par un désordre total.
La commémoration du 9e anniversaire de l’Appel du 16 juin de Moustapha Niasse a vécu avec le souvenir d’une longue journée caniculaire, rythmée par un désordre parfait. Les discours qui ont constitué l’essentiel de la manifestation censée démarrer à 10 heures, n’ont débuté finalement qu’à midi et demi. Il le fallait bien. En effet, le leader de l’Alliance des forces de progrès (Afp) était plutôt occupé le matin à présenter à ses invités, le palais du défunt Djily Mbaye qui les a accueillis. Si ce n’était que cela. Moustapha Niasse, visiblement nostalgique et admiratif du défunt propriétaire, tient quand même à faire son Ziarra (pèlerinage) au mausolée de Djily Mbaye situé dans l’enceinte du palais. Il y a entraîné toute la délégation dans le bâtiment fantastiquement décoré, avant de diriger les prières pour que repose en paix son «aîné et ami» qui l’a maintes fois reçu en ces lieux. M. Niasse est sous le charme de cet homme, qui, en construisant ce château, avait prévu même «la tenue du Conseil des ministres». Ce n’est pas tout. Il montre, tout souriant, les lieux qui ont hébergé les présidents Félix Houphouët Boigny de la Côte-d’Ivoire et Léopold Sédar Senghor du Sénégal,…
Il est onze heures passées et Moustapha Niasse ne remarque pas les rayons du soleil, de plus en plus insupportables. Surtout pour ses militants qui se sont massés très tôt le matin sous la tente à côté du marché principal de Louga, et pris en otage par l’animateur et les communicateurs traditionnels. Et puis la bâche tellement délabrée, ne retient pas vainement la chaleur. Si elle ne fait pas grimper le thermomètre. Mais, les militants sont apparemment assez engagés pour abandonner ; ils se sont tous levés vers 13 heures pour gratifier d’une salve d’ovations l’auteur du «symbolique Appel du 16 juin». Il y a eu foule dominée par les supporters aux habits colorés et aux pancartes incendiaires, visiblement gagnés par la longue attente et la canicule énervante sous cette piteuse bâche qui n’a su conserver longtemps la flamme de l’enthousiasme. Surtout que le programme annoncé n’a pas été respecté. Déroutés qu’ils ont été, à la suite du discours de Moustapha Niasse qui a précédé celui des invités et des responsables locaux du parti, les militants seront régulièrement rappelés à l’ordre pour s’asseoir et assister à la fin de l’évènement. Encore qu’ils ne voyaient même pas les leaders qui parlaient. Les cameramen et autres «m’as-tu vu» installés à l’emporte-pièce sur l’estrade gênaient la vue du présidium. Rares sont ceux qui ont admiré les couleurs blanches des habits du couple Niasse rivalisant de clarté. L’un en caftan, l’autre en boubou, le couple se reçoit les louanges des griots et les encouragements de leaders politiques comme Cheikh Bamba Dièye du Fsd/Bj.
Mais, l’assistance sera bientôt secouée et réveillée. Non pas par les discours, mais par du Hip-Hop. C’est le rappeur Bill Diakhou, qui a eu la clairvoyance de convoquer tous les marabouts du pays dans une déclamation proche de ceux des griots, pour que chacun y trouve son compte et accepte de jouer au jeu du «haut la main». Il s’ensuivit des instants d’euphorie de la foule avant que celle-ci ne retombe dans une morosité qui contraste avec les rencontres du genre. Même si, au finish, vers 16 heures, Moustapha Niasse a uni les cœurs dans les prières de clôture qu’il a encore dirigées.
Par Cheikh Fadel BARRO et Marie BERNARD
SUD QUOTIDIEN:
MAIS DANS QUEL PAYS SOMMES-NOUS ?
Par | | lundi 16 juin 2008
« Les injures sont les raisons de ceux qui ont tort »
(Fénelon)
A entendre Babacar Gaye, Doudou Wade et consorts, proférer des menaces et injures à l’endroit de citoyens libres et à part entière, qui ont eu pour seul tort, l’intention de réfléchir sur la situation difficile et qui perdure de notre pays, à travers des assises nationales, en vue de trouver des solutions idoines durables et consensuelles, il y a lieu de se poser des questions. A savoir si ces gens là, comprennent et savent ce que veut bien dire la république et les droits et libertés qui sont attachés à la citoyenneté, en tant que, statut.
Le peuple sénégalais est pris à témoin et ceux parmi nous, qui sont de bonne foi peuvent attester que les hommes du pouvoir dépassent les limites du tolérable, si tant est, qu’ils savent ce que veut dire limite. Cette attitude puérile et leur argumentaire à la fois, consistant à dire, qu’ils représentent 56% des suffrages exprimés, donc majoritaire –ils oublient toutefois que celle-ci est très loin de la majorité sociologique- par conséquent les 44% et tous les autres sénégalais,qui restent sont dénués de tout droit ; de protester, de s’organiser et pourquoi pas de s’opposer au régime en place, selon les règles démocratiques établies par la Constitution dans un Etat de droit, si telle est leur volonté.
Il est généralement admis que le respect de l’adversaire est une preuve de grandeur pour les hommes d’honneur. Malheureusement du côté de Me Wade et ses souteneurs, cela leur est totalement étranger.
Comment des énergumènes, je devrais dire des va-nu-pieds qui n’ont jusqu’ici rien apporté de significatif à leur pays, mais qui plutôt, ont profité du pouvoir qu’ils détiennent pour se tailler des privilèges exorbitants ; osent-ils s’attaquer impunément à des hommes et femmes aussi respectables et respectés, qui n’ont fait que répondre favorablement à l’appel de leur peuple ? Des hommes qui ont servi loyalement et dignement au nom de leur pays, la communauté internationale avec beaucoup de satisfaction ; ceci après s’être acquittés de leurs tâches premières à savoir, servir la patrie sur le sol national. Il ne fait l’ombre d’un doute pour aucun sénégalais doué de raison et de bonne foi, que ces concitoyens là, sont des patriotes au service de leur pays. La moindre des choses que nous puissions faire, c’est d’être reconnaissants envers eux et fiers de les compter parmi nous.
Alors, au nom de quoi et sur quelle base, peut-on interdire ou reprocher à d’honorables citoyens et patriotes, de tout subordonner, pour réfléchir sur les problèmes et difficultés de leur pays aux fins de leurs trouver des solutions justes et durables. Ce n’est qu’au Sénégal sous le régime libéral, qu’une idée aussi idiote peut germer.
Il est aujourd’hui tout à fait avéré pour la majorité des sénégalais conscients, que les hommes du camp présidentiel n’ont rien d’autre que l’injure à la bouche –cette arme des faibles pour contraindre- à la place des arguments solides pour convaincre.
La crise au Sénégal ne se discute plus, en tout cas, pour tout homme honnête, avisé et impartial ; parce qu’elle est évidente et même de plusieurs ordres. En 8 ans seulement, le pouvoir de Me Wade a procédé au moins à trois emprunts obligataires, signe évident que nos finances se portent très mal. La dette intérieure n’arrive pas à être soldée, ce qui met les entreprises de la place et l’économie en générale dans des difficultés énormes.
L’agriculture à un mois de l’hivernage, ne trouve pas encore assez de semences de qualité et d’engrais. Tous les programmes économiques et sociaux ont tous, successivement lamentablement échoué, les uns après les autres. Les échecs de Me Wade quasiment dans tous les domaines, sont patents. Alors, signe d’incompétence ne peut être plus éloquent. La preuve, Me Wade ne fera jamais le bilan de sa gestion aux Sénégalais. De ces gens là, il n’y a rien à attendre. Le plus tôt qu’ils partiront, mieux ce sera pour les Sénégalais. Dés lors, il est du devoir de chaque citoyen sénégalais conscient de ses responsabilités, de ne pas croiser les bras ou de rester indifférent par rapport à la situation qui prévaut en ce moment.
C’est pourquoi, tout le monde devrait saluer l’initiative de la tenue, de ces assises venues à son heure et souhaiter, que leurs travaux soient couronnés de succès, dans l’intérêt bien compris du peuple sénégalais tout entier.
Véritable paradoxe non ! Au même moment où, des Sénégalais conscients de leurs responsabilités vis-à-vis de leur peuple, se font des soucis et se penchent avec sérénité sur la situation difficile du pays, par la tenue d’assises nationales d’autres, non loin du Palais de la république, sous les yeux du Premier ministre figurant, des membres du gouvernement et presque l’essentiel des autorités de la république, se retrouvaient au Théâtre National Daniel Sorano pour une cérémonie, tout à fait à l’opposé des assises, d’exhibition honteuse de richesse, de provenance douteuse.
Cet étalage, signe extérieur de richesse, devant un peuple qui peine à manger à sa faim, est vraiment de l’indécence pour ne pas dire de l’injure faite au peuple sénégalais. Ces sommes gaspillées au cours de ces Xavaré et manifestations folkloriques, sont pourtant le fruit de nos labeurs, elles auraient bien pu servir à soulager la souffrance dans nos campagnes où, la famine sévit à grande échelle, plutôt que de servir à fabriquer des riches artificiels fossoyeurs de l’économie nationale. Ce genre de sénégalais, ne nous mènerons nulle part, si ce n’est vers l’abîme.
Alors messieurs les « marabouts, autres guides religieux » et simples citoyens, entre ces deux groupes de citoyens, de quel côté vous vous situez ? C’est le moment et le lieu pour les médiateurs neutres, les chefs religieux et toutes les bonnes volontés, épris de paix, défenseur de la cohésion et de l’unité nationale, pour la sauvegarde des libertés et des droits des autres citoyens, de se faire entendre et de faire leur choix.
Chers compatriotes, soyons justes, car Dieu n’aime pas les hypocrites et pour être fidèles à ses recommandations, personne ne devrait fermer les yeux sur des pratiques qui frisent l’infamie.
Il me semble que Me Wade vit le complexe d’un mal élu et cela lui trouble la conscience en permanence sinon le sommeil. Ainsi, le syndrome de cette fameuse victoire arrachée, le poursuivra comme l’œil de Caïn, partout où il ira. Me Wade chef de l’Etat, qui devrait être le gardien de l’ordre public et du respect des textes en vigueur, ne lève jamais le plus petit doigt pour mettre en garde ou sanctionner ses partisans, qui commettent des actes de banditisme, violent et font fi des lois et règles d’un Etat de droit à longueur d’années. Par exemple, comment un ministre peut refuser à un syndicat, le dépôt d’un préavis de grève qui est bien prévu par nos lois ? Mais dans quel pays sommes-nous ?
Il faudra que Babacar Gaye, Farba Senghor et consorts se détrompent et reviennent à la raison au plus vite. Qu’ils sachent que ce pays le Sénégal, n’est pas un territoire conquis par leur maître, armes à la main ou hérité de ses parents. Il est vrai, qu’il est parvenu aujourd’hui, à transformer un nombre important de nos compatriotes en larbins grâce à l’argent et le pouvoir que nous lui avons confié. Mais, que Me Wade ne se fasse pas d’illusion, à l’exemple de ceux qui ont tenu ces assises, il y aura encore d’autres sénégalais qui se dresseront pour faire face et empêcheront que notre pays, ne soit transformé en une monarchie, n’en déplaise aux larbins.
Il est tout de même amer, de constater que, notre pays, depuis l’avènement de l’alternance perd une à une toutes ses valeurs et les plus sures malheureusement. En effet, ces malades qui nous gouvernent sont incapables de concevoir aujourd’hui, l’existence de la justice, du droit, de la liberté et une limite à ne pas franchir, en dehors de leur prisme. Voici des parvenus, rejoints par des transhumants, qui se sont accaparés du pouvoir et qui n’entendent plus le quitter par les voies et règles fixées par la constitution. Tout obstacle constitutionnel, moral, éthique, physique ou quel qu’il soit est balayé systématiquement, sans aucune forme de respect à la loi et sans état d’âme.
Cela fait 8 ans de pouvoir libéral, que les Sénégalais s’accommodent de leurs bévues, tolèrent leur arrogance, évitent les casses, supportent la vie dure, attendent patiemment les échéances électorales prévues par les textes, mais tout cela ne leur suffit pas car, ils furent, sont et demeureront toujours des hors-la-loi, rien n’y fait. Leur véritable objectif dissimulé, c’est de faire de ce pays une monarchie avec Me Wade comme souverain.
Les assises nationales, que Me Wade et son camp considèrent, sans avoir le courage de le dire ouvertement, comme une menace sérieuse à leur existence, n’a pas encore fini de semer la panique en leur sein. Ils ont cessé toute activité tant au niveau gouvernemental que du parti, pour contrecarrer les assises. C’est pourquoi, imperturbable, toutes les forces vives de la nation attachées encore à nos valeurs, devraient se mobiliser pour conduire, les assises jusqu’à leurs termes, avec détermination, dignité et fermeté, uniquement dans l’intérêt du peuple sénégalais. Les calomnies, les diffamations, les intimidations et les menaces proférées, ne devraient pas nous détourner des objectifs de ces assises, qui sont pour beaucoup de Sénégalais une raison majeure d’espérer.
Cette agitation des fous du village et leur commanditaire, devrait être un motif réel et suffisant pour amener tous les Sénégalais qui n’en peuvent plus, qu’ils soient de la diaspora ou sur le sol national, de se mobiliser fortement pour la réussite des assises. Nous devons faire preuve de maturité parce que nous sommes dans notre bon droit de citoyen. Trop c’est trop !
« Le mépris efface l’injure plus vite que la vengeance »
Thomas Fuller
Mandiaye Gaye
BP 1600 Dakar
Gaye_mandiaye@hotmail.com
POINT DE PRESSE DES JEUNES DE ROBERT SAGNA
Abdoulaye Baldé et le régime de Wade cloués au pilori
Par Denise D. ZAROUR | SUD QUOTIDIEN | lundi 16 juin 2008
La jeunesse du Rassemblement pour le socialiste et la démocratie takku Defaraat Sénégal (RSD/TDS) a eu dans son viseur Abdoulaye Baldé et le régime libéral. Elle a été très « corrosive », lors d’un point de presse tenu samedi 14 juin dernier dans un restaurant à Ziguinchor. Il était question de faire le bilan des huit années de gestion du Sénégal sous le règne de l’alternance. Un parcours qu’il qualifie d’un « échec total » sur tous les secteurs de la vie. Les jeunes militants ont tiré à boulets rouges sur le secrétaire Général de la présidence, Abdoulaye Baldé.
Le jeu politique semble être en ébullition dans le Sud du pays. En effet, la jeunesse du Rassemblement pour le socialisme et la démocratie/Takku défaraat Sénégal (Rsd/Tds) l’ont démontré samedi dernier lors d’un point presse. Elle a tiré à boulets rouges sur le secrétaire général de la présidence de la République et secrétaire exécutif, Abdoulaye Baldé qui est, par ailleurs, candidat à la mairie de Ziguinchor. Selon, Mamadou Lamine Sagna secrétaire du mouvement, « leur mission est de reléguer la région au dernier plan. Ils sont conscients qu’ils ne vivront pas le reste de leur vie en Casamance. Aujourd’hui la bande à Baldé a fini de transformer la mentalité des résidents dans le mauvais sens ».
La recherche de la paix demeure la préoccupation majeure des habitants, la jeunesse déplore l’absence du secrétaire général de la présidence sur ce dossier. Elle a jugé que cela ne fait pas partie des priorités d’Abdoulaye Baldé. « Ce que nous disons avec fermeté, c’est tellement vrai que si Baldé était l’homme de la situation de la Casamance, Wade, le lui aurait confié, au lieu de Farba Senghor, pour mettre fin à la crise qui mine depuis 1982 cette partie du Sénégal », ont indiqué les jeunes de Robert Sagna.
Ils ont, par ailleurs, demandé aux populations de se ressaisir car il n’est pas encore tard. « Au président, ils ont demandé qu’il consacre personnellement ses efforts à la résolution de la crise casamançaise pour que les habitants qui ont le sentiment d’être abandonnés à eux-mêmes et d’être exclus, se sentent sénégalais à part entière », ont-ils fait savoir.
Toujours dans le registre de la gestion de la crise Casamançaise, la jeunesse a été interpellée sur l’inexistante d’un dossier solide conduit par leur leader Robert Sagna et pouvant conduire à la paix. Mamadou Lamine Sagna a, ainsi déclaré : « Robert Sagna a toujours été dans le champ. Il a toujours été acteur aux négociations, lui au moins est dans la recherche de la paix ».
Dans le domaine de l’agriculture, la jeunesse du Rsd/Tds a tenu à souligner que ce secteur n’a jamais autant souffert que maintenant. « Aujourd’hui, en lieu et place de cette fierté qui nous animait à l’idée que le Sénégal fut le n°1 sur le plan de la récolte de l’arachide au monde et la Casamance le N°1 du riz au Sénégal, c’est de plus en plus l’angoisse de ne plus manger, dans la plupart des localités du pays, plus de deux repas par jour », ont fustigé les jeunes du parti de Robert Sagna.
« La GOANA un programme chimérique »
La jeunesse du Rsd/Tds a qualifié le programme de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) de « chimériques ». Selon elle, « la crise alimentaire que nous vivons, n’est pas due du simple fait des inondations. Au lieu de travaillé depuis 2000 à réunir les conditions utiles et nécessaires pour une auto suffisance alimentaire, au lieu d’initier un programme concret et réaliste de mise en valeur de l’agriculture au niveau des principales vallées, le président Wade que seuls les non initiés qualifient de visionnaires, a passé tout son temps à ne gérer que son parti ».
Les jeunes du Parti de Robert Sagna ont estimé que « la crise est surtout le fait de la mauvaise gouvernance du pays caractérisée par une politique de développement et de sauvegarde du PDS à la place d’un politique de développement et de sauvegarde du pays sur tous les plans et particulièrement de l’agriculture ».
Ils se disent convaincus que « le programme ne peut pas être réalisable que dans 6 ans et l’urgence serait de régler les problèmes fonciers, mettre le matériels à la disposition des agriculteurs ainsi que les intrants. L’autosuffisance ne peut pas être improvisé, prenons exemple sur le Mali qui travaillait pendant des années avant d’atteindre 8 millions de tonnes ».
Sur la crise qui secoue le monde de l’éducation, Mamadou Lamine Sagna a salué l’initiative du ministre Farba Senghor avant de fustiger le comportement de Madame Innocence Ntap. « Son attitude qui frise la ruse et la tromperie, s’est illustrée par son incapacité à gérer son département, dans le domaine des relations avec les organisations des travailleurs », a-t-il indiqué.
WALFADJRI:
Amadou Mokhtar Mbow: ‘Il faut qu’on sache exactement d’où vient l’argent qui est utilisé dans le pays’ Justification des Assises
Dans son discours à Paris adressé à la diaspora sénégalaise, Amadou Mokhtar Mbow a tracé les grandes lignes du programme des Assises nationales ouvertes le 1er juin à Dakar. Parmi les grandes questions qui vont être discutées, il y aura l’origine de l’argent déversé dans notre pays. Sera aussi discutée la question de son utilisation et les domaines dans lesquels il a été investi. Tout cela vise à donner à nos gouvernants la culture de rendre compte de leur mandat, gage de transparence dans la gestion des affaires du pays. Quelques extraits du discours du président des Assises nationales prononcé vendredi dernier.
‘Si j’ai accepté à 87 ans de présider ces Assises, c’est parce que la situation de notre pays mérite qu’on s’y penche à l’heure actuelle. Cette situation est préoccupante à plus d’un titre. Le Sénégal a la chance d’avoir été épargné par tous les soubresauts que l’on connaît dans d’autres pays d’Afrique, mais la patience d’un peuple a parfois des limites. Il faut craindre exactement, si la situation continue de se détériorer comme elle l’est, la cherté de la vie, le chômage…tout cela va créer une situation de tensions qui serait préjudiciable à l’ensemble des Sénégalais. C’est pour éviter tout cela que nous sommes décidés à unir nos forces, pour essayer ensemble de réfléchir et d’adopter les solutions les plus adéquates pour notre présent et notre avenir’.
Objectifs des Assises nationales
‘Comme je l’avais dit à leur ouverture au Sénégal, ces assises sont celles de tout Sénégalais mû par la volonté de progrès, de paix et de concorde. Elles sont, donc, celles de tous les hommes, de toutes les femmes, jeunes et vieux du pays et de la diaspora, soucieux du présent et de l’avenir de notre pays. Elles sont l’occasion, dans l’effort collectif, de réflexion sur nous-mêmes, sur nos progrès, sur nos échecs, sur nos divisions stériles, sur les leçons qu’on peut tirer de toute l’expérience qui a été accumulée après 48 ans d’indépendance Nous devons nous interroger en effet sur la situation actuelle de notre pays, sur les conditions dans lesquelles vivent les Sénégalais, aussi bien ceux qui sont au pays que ceux qui sont dans la diaspora. Les enjeux fondamentaux de ces assises sont, donc, la réflexion sur nos institutions, sur notre démocratie, sur le développement de notre pays, mais un développement au profit de tous les habitants, en particulier les habitants les plus défavorisés. Il s’agit donc de fédérer les initiatives venues de tous les secteurs de la nation, d’utiliser toutes les capacités intellectuelles, toutes les initiatives du secteur formel comme du secteur dit informel, d’écouter tout le monde y compris nos dirigeants d’entreprises de toute nature, les paysans du plus profond de nos campagnes, les travailleurs de nos villes et des champs, de tous les secteurs d’activité et de la vie sociale. En sondant leurs pensées, leurs idées sur eux-mêmes, sur leur situation, sur la façon dont ils envisagent la solution des problèmes qui les concernent, nous pouvons, en définitive, arriver à des conclusions nous permettant de savoir exactement l’état du pays, les souhaits exprimés par l’ensemble de la population. Evidemment, nous confronterons les résultats obtenus des consultations à la base avec les conclusions qui découleront des travaux des différentes commissions.
Ces Assises ne seront pas, de fait, l’occasion de critiques stériles, d’invectives, de mise en cause de quelque personne que ce soit. Ce sont les problèmes, les situations et leurs solutions dans le cadre d’un vaste consensus qui est l’objectif de tous ceux qui se sont engagés dans cette rencontre. Ce seront des propositions mûrement réfléchies qui en sortiront. Et je suis heureux d’avoir à mes côtés Talla Sylla qui, vous savez, est membre du comité de pilotage et également membre du bureau des assises et qui a participé donc à tous les travaux préalables qui ont été accomplis depuis plus de trois ans’.
Transparence, clarté et ouverture
‘Quand on a commencé ces Assises, il y a eu au Sénégal un certain nombre de remous, mais nous avons dit que nous ne craignons rien parce que tout ce que nous ferons se fera exactement sur la place publique. Nous ne cacherons absolument rien, nous n’avons rien à cacher parce que nous voulons réfléchir de façon approfondie sur les problèmes, tels que nous les sentons, tels que nous les pensons. Nous sommes évidemment dans un pays qui est libre et démocratique. Nous avons le droit et même le devoir d’exprimer notre opinion sur tout ce qui concerne le pays. Quand on élit un gouvernement quel qu’il soit, ce n’est pas lui donner un blanc seing, c’est lui demander de conduire les affaires du pays, de rendre compte. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, à l’occasion de ces Assises, nous pensons qu’un bilan exhaustif sera dressé sur l’ensemble de ce qui se fait dans le pays, pour que les gens aient l’habitude de rendre compte de leur mandat. Parce qu’en ne rendant pas compte de leur mandat, on ignore beaucoup de choses et, en définitive, on arrive à une impunité. Personne ne dit exactement comment les choses se sont passées (…) Or, le pays est majeur, il est nécessaire que chacun de ceux qui ont demandé un mandat électif puisse rendre compte de la façon dont ce mandat a été exécuté, et comparer leurs promesses par rapport à ce qu’ils ont réalisé et ce qu’ils n’ont pas réalisé. Il faut également une transparence totale dans la gestion des affaires du pays. Il faut qu’on sache exactement d’où vient l’argent qui est utilisé dans le pays, où va-t-il, comment est-il utilisé. Tout cela intéresse la totalité des citoyens.
Donc il s’agit vraiment dans ces Assises de s’appuyer sur la première richesse du Sénégal qui est son capital humain, pour d’une part évaluer l’état de la situation sur tous les rapports et préconiser, d’autre part, les voies et moyens de sortir durablement de la crise dans laquelle se trouve notre pays. Ces Assises démontreront avec force que sans partager la même idéologie et les mêmes ambitions politiques, des hommes et des femmes du pays et de la diaspora, inspirés par l’esprit citoyen, peuvent, avec détermination et enthousiasme, s’asseoir autour de la même table pour réfléchir en commun au devenir meilleur pour notre pays.
Nous attendons donc, évidemment, de la diaspora d’Europe, d’Amérique et de partout ailleurs, une participation active. Si vous êtes loin du pays, nul n’ignore la part que vous apportez à sa survie et à son développement. Je rappelais à l’ouverture des Assises à Dakar que de nombreux Sénégalais connaîtraient la faim ou vivraient dans de grandes difficultés sans l’apport des émigrés. Cette solidarité que vous n’avez cessé de témoigner à l’égard des vôtres, vous honore et nous devons le souligner. J’ai posé une question récemment à des gens au Sénégal, parce qu’on parle beaucoup de famine probable au Sénégal étant donné que la production agricole a été déficitaire pendant la saison pluvieuse passée. Et la réponse qui a été donnée est qu’il y aurait eu la famine sans l’apport des émigrés. La personne qui m’a dit ça est un dignitaire religieux. Ce qui veut dire donc que vous contribuez beaucoup à la survie et au développement de notre pays. Etant donc parmi les meilleurs fils de notre pays, votre apport aux Assises sera très apprécié. (…)
Par ailleurs, l’expérience que vous avez acquise dans les pays où vous vivez vous donne un recul nécessaire pour pouvoir bien réfléchir à nos propres problèmes et aux solutions qui peuvent être apportées. Vos contributions sont même essentielles à la mise en œuvre de toutes solutions susceptibles de changer la condition de notre peuple. Vous êtes les meilleurs ambassadeurs de notre pays à l’étranger, donc vous avez une part importante à assumer dans ces Assises qui préparent notre avenir’.
Participation de la diaspora au financement des Assises
‘Nous comptons aussi sur votre contribution financière, si modeste soit-elle, pour financer les Assises aussi bien au Sénégal que dans la diaspora. Nous voulons que tout le monde sache que nous comptons uniquement sur nos propres forces pour mener ces Assises jusqu’à leur terme. Nous n’attendons d’aide de qui que ce soit, nous pensons que ça appartient à l’ensemble des Sénégalais et ce sont eux-mêmes qui doivent en assumer la responsabilité totale. Aussi, voudrais-je vous dire, hommes et femmes de la diaspora, tout mon fraternel respect et également toute l’espérance que nous fondons en vous. Vous êtes au carrefour de différentes expériences humaines, expériences que vous avez acquises dans votre pays et dans les pays où vous vivez. Et nous savons toute la valeur de ces expériences. Votre vie est un combat de tous les jours (…)’.
Propos rassemblés à Paris par Moustapha BARRY
France-Afrique : Ambiguïté du langage, embarras dans les buts poursuivis par les journalistes
Le problème de certains journalistes français lorsqu’ils abordent les relations entre leur pays et l’Afrique, est de savoir dans quel (s) sens orienter leurs articles et comment dire les choses pour atteindre ces objectifs qui sont à la fois d’informer sur une réalité et même fournir des renseignements qui permettront aux politiques de leur pays de se faire une idée de ce que les Africains attendent d’eux, surtout que maintenant les Chinois sont apparemment en train de prendre leur place en Afrique et dans le cœur des Africains, et en même temps d’influencer et de manipuler une certaine opinion africaine que l’on tente encore de regagner à la sympathie française. Tout le monde sait que les notions de neutralité et d’objectivité parfaites des journalistes relèvent de la pure utopie.
Je prendrai l’exemple d’un reportage du journaliste du Monde, M. Philippe Bernard à Yaoundé et Douala, publié le 03.06.08. Le titre en est : ‘Les jeunes Camerounais déçus par une France timorée sur les Droits de l'homme en Afrique’. Mais on s’aperçoit bien vite, à la lecture de l’article, que les sentiments que M. Bernard décrit vont bien au-delà de la simple déception et qu’il ne s’agit pas seulement de l’attitude de la France face au respect ou plutôt au non-respect des droits de l’Homme en Afrique. Les termes récurrents qui décrivent ces sentiments, termes auxquels le journaliste du Monde ne résiste pas sont : dépit, procès, réquisitoire, griefs ordonnés, aigreur, hostilité antifrançaise, colère, attaque, rogne, animosité, les jeunes Camerounais enragent...„. Tous ces sentiments et attitudes sont nourris et tournés contre la France, bien sûr.
Je ne peux croire que l’article de M. Bernard soit hors sujet. Plus grave, ce qui frise la contradiction, c’est que, oubliant peut-être son titre, il ait écrit lui-même, dans le même article :‘Mais c'est dans le domaine économique, ultrasensible pour une jeunesse massivement condamnée au chômage, que l'aigreur est la plus marquée...’ L’information est certainement juste. Les Français, à qui elle est destinée, ne manqueront pas de la remarquer et de changer d’attitude : il n’y est pas seulement question d’exploitation économique, mais il est question aussi de rapports entre Français et Camerounais. Les premiers se comportant comme s’ils étaient encore dans leur colonie ; les seconds, frustrés, ne supportant pas le rang auquel ils sont réduits. Si l’on devait parler de Droits de l’homme sur ce plan, les violations seraient alors du côté, non pas des autorités camerounaises contre lesquelles, bien sûr, les citoyens ont bien des raisons de se plaindre, mais du côté des Français installés au Cameroun, même si c’est un pouvoir camerounais corrompu qui favorise cet état de choses. M. Bernard le dit sans le dire.
La réalité de ce sentiment antifrançais est là, que l’on veuille le dire ou non : l’idée qu’étant en Afrique, dans un pays indépendant, l’on subisse la loi de la France et des Français, n’est pas plus supportable au Cameroun qu’au Togo, au Sénégal ou ailleurs. Le soutien apporté par la France officielle aux dictateurs (si elle ne les a pas simplement installés au pouvoir), les interventions des chefs d’Etat français, qui se sont succédé à l’Elysée, de l’armée française dans les anciennes colonies, nourrissent ce sentiment. Et tôt ou tard, si les Français veulent vraiment regagner la confiance et la sympathie des Africains, ils doivent accepter que l’on discute de ces questions à tête reposée.
Mais, voilà, comme toujours, certains Français ont besoin d’un faux-fuyant, mieux, de justifier leur comportement. Et il leur semble facile d’aller dénicher leurs justifications là où ils le peuvent et de les diffuser grâce à leurs médias qui écrasent par leur puissance ceux dont disposent les Africains. C’est à ce réseau de rhétorique qu’appartiennent les propos du genre : De façon inattendue, Nicolas Sarkozy a plutôt bonne presse parmi ces jeunes en rogne contre la France. Ils sont nombreux à le créditer d'une énergie inépuisable dont il ne peut sortir que du bien. ‘Il a demandé aux Africains de se prendre en main. Mais certains trouvent plus commode d'accuser la France’, affirme une étudiante.
‘Ils sont nombreux... Et combien sont-ils ?’ Combien de jeunes Camerounais M. Bernard a-t-il interrogés au cours de son reportage ? Déjà un sondage d’opinion chiffré est bien loin d’être parole d’évangile. Quelle valeur peut-on alors donner à ce ‘nombreux’ ? Pour écrire ce ‘nombreux’, il n’est pas besoin de faire une enquête, il n’est pas besoin d’aller au Cameroun, il n’est même pas besoin d’être journaliste. On ne peut pas, pour tenter de comprendre ce reportage et ses motivations, ne pas se souvenir que ce M. Bernard s’était livré à un commentaire sur ‘L’Afrique répond à Sarkozy’, l’ouvrage collectif des intellectuels africains qui ont critiqué le discours de Sarkozy à Dakar.
Le moins qu’on puisse dire est qu’il s’agissait beaucoup plus de dénigrer l’ouvrage et ses auteurs que d’en faire une véritable critique. Cela, bien sûr, est facile comme bonjour. Aux yeux de M. Bernard, ce n’était qu’un ‘étalage souvent atterrant d'absurdités, d'approximations et de conformisme intellectuel..., outrance grandiloquente...et délire’.[1] Il faut tout de même avouer que lorsqu’on parle en ces termes du travail de 23 intellectuels, on est bien loin de la critique crédible (celle que l’on enseigne même dans les écoles françaises) et l’on tombe dans le véritable ‘délire’... Parmi les auteurs de l’ouvrage, un seul avait trouvé grâce aux yeux de M. Bernard, celui qui ‘voit dans la provocation de M. Sarkozy une invitation à construire une politique de l'universel-concret que ‘nulle“ (sic) autre que la France n'est mieux placée (...) pour inspirer’. La France, même si elle n’est pas le centre du monde est en tout cas le passage obligé de l’Afrique vers le développement, ou même le bonheur, selon M. Bernard!
Il fallait donc que M.Bernard ait la confirmation, du moins à ses propres yeux, de ce qu’il avait avancé, et qu’il puisse, à cette nouvelle étape de son cheminement, proclamer que le discours de Sarkozy avait atteint son but, malgré les protestations qui se sont élevées ça et là. Et qui sait si la véritable mission de son voyage au Cameroun n’était pas juste dans la suite logique de celui de Sarkozy en juillet 2007 ? Ce qu’il oublie, c’est que ‘ils sont nombreux’ aussi les Africains qui sont au courant de l’actualité en France et qui pourraient se demander quel est le bien que les Français tirent depuis plus d’un an de l’énergie débordante de Sarkozy. Serait-ce l’ennui, comme l’exprime un numéro du Canard Enchaîné qui ‘célèbre’ ce bien en termes de ‘Premier Ennuiversaire’ ?
Au fond, dans le reportage de M. Bernard, tout est dans ce ‘contre toute attente’ qui ne trompe que qui veut être trompé, qui n’apporte d’illusions qu’à celui qui veut être bercé d’illusions. Il exprime au moins le doute chez ceux qui ont rédigé et prononcé le discours du 26 juillet 2007 et chez ceux qui tentent de le défendre, même si Guaino [2] clame haut et fort qu’il ‘l’assume ligne à ligne, mot à mot, à la virgule près.’ S’il était si sûr, aurait-il eu besoin de le crier sur tous les toits ? Et si on était si convaincu à l’Elysée, pourquoi n’est-ce pas Sarkozy lui-même qui réclame la paternité de son discours, puisque c’est lui qui l’avait prononcé ? Si les deux hommes étaient si tranquilles après le tollé que le discours avait provoqué dans la presse sénégalaise surtout, pourquoi ne se taisaient-ils pas simplement après le 26 juillet 2007 ? Et, M. Bernard lui-même n’avait-il pas alors écrit, comme s’il craignait la chose, ‘Le faux pas africain de Sarkozy’ ? [3]
Nul ne peut nier que politiciens et hommes de médias français sont préoccupés de connaître l’état de l’image du président en Afrique et je doute fort que les vrais résultats d’une enquête commandée sur ce sujet soient publiés dans un journal comme Le Monde, qui a par ailleurs refusé de publier le droit de réponse des auteurs de ‘L’Afrique répond à Sarkozy’. Cette fameuse étudiante camerounaise (sans nom dans le reportage) dont M. Bernard fait le porte-parole de Sarkozy ou qui, en tout cas, se livre à une si laborieuse explication de texte du discours de Dakar, si elle existe, cette étudiante, poursuit parfaitement le boulot entrepris par le journaliste.
‘Paris éternelle (sic) responsable ?’, se demande ou nous demande M. Bernard. Et il donne la parole à un député camerounais pour répondre : ‘Voilà une rhétorique du passé dont il est difficile de se passer, tranche Jean-Jacques Ekindi, député de l'opposition. Le véritable problème du Cameroun, ce sont les Camerounais.’ Qui dit le contraire ? Seulement, je compléterai le jugement du député camerounais par ceci, dans le cadre des relations entre la France et l’Afrique : maladie éternelle de certains Français (pas tous pour ne pas faire de l’anthropologie à la Guaino [4]) qui n’arrivent pas à se défaire de cette prétention à être servis et suivis partout en Afrique comme les maîtres, comme les donneurs d’ordres et de leçons : voilà un type de comportement du passé dont il faut guérir.
Le véritable problème des Français en Afrique et face aux Africains, ce sont les Français eux-mêmes. M. Bernard devrait d’ailleurs être d’accord avec moi sur ce point, puisqu’il nous fournit un précieux témoignage de certains Camerounais sur ce genre de comportement : ‘Le réquisitoire est récurrent. Les Français exploitent notre port, notre bois, nos bananes. Ils se réservent les postes de direction... Ils donnent des ordres, mais ne vont jamais sur le terrain, ils ne construisent rien de visible.’ Tout le contraire des vertus prêtées aux ‘partenaires’ chinois... ’Je comprends que dans une situation économique pénible, le chômage soit la raison première de l’aigreur de la jeunesse. Ce qu’il m’est difficile de comprendre, c’est que M. Bernard lie les griefs des jeunes Camerounais contre les Français au problème du chômage. Cela relève peut-être de la haute psychologie, sinon, ces Camerounais auraient été plutôt contents de voir des expatriés, Français, Chinois ou Américains, créer des emplois dans leur pays, si toutefois les choses se passaient dans le respect des uns et des autres, le respect des intérêts de toutes les parties. La comparaison avec les Chinois à qui les Camerounais prêtent des vertus (imaginaires, peut-être) n'intervient que parce que les Français semblent ignorer ou oublier ces vertus, pour la simple raison qu’ils se sentent en Afrique comme en pays conquis’.
Sans le savoir, peut-être, M. Bernard, qui n’avait pas hésité à prononcer un jugement d’autorité sur l’ouvrage de 23 penseurs et scientifiques africains (c’est son droit), est parfaitement susceptible d’être rangé dans cette catégorie de Français, jouissant du fait qu’ils viennent de Paris et lui, encore plus, en qualité de journaliste du Monde. C’est lui-même qui nous le dit : ‘Nul besoin d'orienter la conversation sur l'image de la France au Cameroun. La présence d'un journaliste blanc suffit à la déclencher, quitte, parfois, à forcer le trait...’ Et lui, M. Bernard n’a même pas besoin de forcer la vérité qu’il détient exclusivement, puisqu’il vient de Paris et est journaliste au Monde.
Que personne donc parmi les Camerounais qu’il aurait interviewés, ceux qu’il aurait cités ou simplement les lecteurs de son reportage ne s’avise de lui envoyer un droit de réponse : il ne le publiera pas. Là aussi, c’est son droit. Je ne formule donc pas de jugement de valeur, mais je laisse le lecteur juger lui-même des dimensions réelles de l’esprit de M. Bernard, de ses outils intellectuels pour faire de la critique et même pour faire du journalisme (même si l’objectivité n’est pas la qualité première qu’on attend de ceux qui exercent ce métier) sur des sujets sensibles, telles que les relations entre la France et l’Afrique. Et, ne sont-ils pas ‘nombreux’ ces journalistes, ces reporters de la taille de M. Bernard que les grands journaux, les puissants médias de l’Occident chargent de traiter des sujets concernant l’Afrique ?
Le reportage de M. Bernard est le symbole même de la gêne et de la confusion que l’on doit ressentir en tant que Français face à l’Afrique. Mais, comme toujours, maladie incurable oblige, on prendra les précautions pour que cette gêne ne soit pas perçue et surtout exploitée par des Africains qui seraient à l’affût d’arguments pour conclure qu’ils ont raison de critiquer la politique africaine de la France et tout particulièrement celle de Sarkozy. Il faut bien que l’image de marque du grand président français soit hors d’atteinte, malgré l’image négative de la France que M. Bernard a lui-même décrite dans son reportage au Cameroun. Ce n’est pas un paradoxe, puisque tout est clair, tout se comprend.
Je ne crois pas que M. Bernard croit que lorsque la France interviendra, en gendarme, pour faire respecter les droits de l’Homme en Afrique, elle aura gagné le cœur de la jeunesse africaine, à l’assaut de laquelle Sarkozy semble parti depuis le 26 juillet 2007. Peut-être, ce reportage est-il une suggestion faite aux autorités françaises de lancer leur prochaine offensive en Afrique, dans un domaine où les Chinois ne pourront pas les battre : celui de la condamnation des violations des Droits de l’homme. Mais même dans ce domaine, nous les avons vues à l’œuvre, ces autorités françaises. Nous connaissons bien leurs formules, surtout quand ces violations sont le fait de ceux qu’elles aident elles-mêmes à conquérir et à conserver le pouvoir, avec qui elles sont en complicité sur plusieurs plans. Il ne faut pas trop charger les frêles épaules de Rama Yade d’un poids lourd de plusieurs décennies de colonisation et de pseudo-indépendance.
Le mal est plus compliqué que le titre d’un article dont le développement s’éloigne complètement. Je suis tenté de paraphraser ici un proverbe mina qui exprime bien ce type de situation dans laquelle la France s’est mise en Afrique : le galeux prend des précautions pour ne pas se gratter au vu et au su de tous, mais c’est lui et lui seul que la plaie démange, surtout dans cette partie du corps qu’on ne nomme pas en public.
Sénouvo Agbota ZINSOU
[1] Des intellectuels africains en colère“ par Philippe Bernard Le Monde 28.02.08
[2] Guaino est le conseiller de Sarkozy qui a rédigé le discours de Dakar
[3] Le faux pas africain de Sarkozy, par Philippe Bernard LE MONDE | 23.08.07 Article paru dans l'édition du 24.08.07
[4] Guaino prétend avoir fait de l’anthropologie en décrivant l’homme africain comme il l’a fait dans le discours
Assises nationales : Le Parti de Robert Sagna étudie son éventuelle participation
Le Rassemblement pour le socialisme et la démocratie /Takkou défarat Sénégal n’écarte pas systématiquement sa participation aux assises nationales. En conférence de presse, samedi dernier, le mouvement des jeunes de ce parti a indiqué que si Robert Sagna et ses camarades n’ont pas pris part au lancement officiel de ces Assises, c’est parce qu’il n’y ont pas été associés ni invités. Toutefois, décision a été prise par le bureau politique ‘d’étudier minutieusement la question’. Les jeunes du Rsd/Tds ont reconnu qu’une recherche de solutions s’impose pour sortir le Sénégal de l’ornière. ‘Et sur ces Assises, la position du Rsd/Tds est sans appel’, martèle Mamadou Lamine Sagna.
Se prononçant sur la situation de l’école, les jeunes du Rsd/Tds demandent aux grévistes de ne pas perdre de vue que les enfants et leurs parents n’y sont pour rien et au gouvernement d’avoir le courage de respecter ses engagements chaque fois qu’il en prend. ‘Nous profitons de l’occasion pour fustiger l’arrogance de Innocence Ntap qui, par son attitude qui frise la ruse et la tromperie, s’est illustrée par son incapacité à gérer son département, dans le domaine des relations avec les organisations des travailleurs’, indiquent Mamadou Lamine Sagna et ses camarades.
Abordant la question de la Casamance, les jeunes camarades de Robert Sagna soulignent que cette région a commencé à perdre ses valeurs à cause de l’Alternance. ‘La clique des Abdoulaye Baldé, dont la seule mission est de reléguer la région au dernier rang (…) a fini de transformer la mentalité des Casamançais dans le mauvais sens’, accusent-ils. ‘Ce que nous disons avec fermeté est tellement vrai que si Baldé était réellement l’homme de la situation en Casamance, puisqu’on pense qu’il a la confiance de tous les casamançais, Wade lui aurait confié, au lieu de Farba Senghor, le dossier de la Casamance pour mettre fin au conflit qui mine depuis 1982 cette partie du Sénégal’.
Georges Nesta DIOP
Amadou Mokhtar Mbow, président des assises nationales : ‘Aucune attaque ne me fera dévier des objectifs des Assises nationales’
(Correspondant permanent à Paris) - Difficile d’arracher un mot au président des Assises nationales sur ce vandalisme perpétré chez lui par des agents de la Senelec en lui coupant l’électricité. Amadou Mokhtar Mbow reste serein et imperturbable. Il l’a dit aux journalistes en marge de la rencontre avec la diaspora organisée par le Forum Res publica dirigé par Mansour Guèye. Aux journalistes, l’ancien directeur général de l’Unesco martèle : ‘Aucune attaque ne me fera dévier des objectifs des assises nationales’. Il fera remarquer que ce n’est pas la première fois qu’il subit de telles représailles dans sa vie politique qu’il n’est pas né de la dernière vague de politiques du Sénégal. ‘J’en ai vu d’autres dans ma vie’, rappelle Amadou Mokhtar Mbow. Et peut-être qu’il s’attend d’en voir d’autres encore. Aux actes de vandalisme perpétrés chez lui, il dira à ceux qui auraient pensé qu’il peut être découragé par des propos ou des attaques contre des membres de la structure qu’il dirige : ‘Je n’ai absolument rien à dire à propos d’attaques quelconques, parce que je continuerai à agir comme je dois le faire et présider les Assises jusqu’au bout’,.
Même chose sur les propos du président Wade qui dit attendre de voir ce que les Assises proposeront de nouveau : ‘Je ne fais pas de commentaire sur ce que le président Wade a dit (des Assises, Ndlr). Moi, je m’en tiens à ce que j’ai dit personnellement et à la position qu’on a adoptée dans le cadre des Assises’.
D’ailleurs le nombre important des Sénégalais venus assistés à cette rencontre avec la diaspora le vendredi 13 juin dernier nourrit beaucoup d’espoir, selon l’ancien ministre de l’Education nationale sous Senghor. Et il ne manquera pas de souligner aux journalistes : ‘Je suis très satisfait, je pense qu’il y a eu une grande mobilisation et ça nous donne l’espoir qu’il y aura une participation active de la diaspora à ces Assises. Déjà nous avons aux Etats-Unis, au Canada et ailleurs des gens de la diaspora qui veulent participer’, explique le patron des Assises nationales.
Amadou Mokhtar Mbow n’a pas voulu, non plus, épiloguer sur la rencontre qu’il devait avoir avec Idrissa Seck. ‘Je ne peux rien dire sur cela pour le moment, j’attends de le rencontrer’, insiste-t-il. Surtout que ‘Demain, (samedi, Ndlr), je ne sais pas exactement ce que nous allons nous dire, nous ne nous sommes pas encore vus’. Mais pour lui, personne n’avait été oublié dans la convocation des différentes structures politiques et socio-économiques du pays, ‘y compris le Pds’.
Moustapha BARRY
L'OFFICE:
Le règne de la pénurie
Où va le Sénégal ? Sincèrement, cette question mérite d’être posée, au regard de ce qui se passe dans notre Gaal national. En effet, tout manque dans ce pays. L’électricité est rationnée, au grand dam des usagers. Le prix du carburant, autant dire le Super est non seulement augmenté de manière exponentielle, mais on n’en trouve presque pas à Dakar. Le riz a aussi disparu des étals. C’est le règne de la pénurie, comme si le pays était en guerre. Des manquements qui prouvent nettement que ceux qui nous dirigent, sont incapables de mener à bon port cette barque, dans laquelle, nous sommes tous embarqués. La politique politicienne ne mène nulle part. Sinon, à la catastrophe…
( Mor Todjangué )