porteront plainte…
Quand les moutons porteront plainte…
Chaque année dans les pays musulmans, on célèbre la fête de la tabaski ou l’Aid el Kabir ou encore la fête du mouton ! Ce n’est pas que le mouton va festoyer, non ! On lui fera sa fête, en le privant de sa tête. Des millions de moutons vont subir le sacrifice abrahamique, acte que ce patriarche avait fait en signe de dévotion à Dieu. Mais aussi acte symbolique et de haute portée pédagogique en ce sens qu’il constitue un geste qui allait sauver tous les enfants mâles d’un sacrifice, synonyme de boucherie humaine comparable aux deux grandes guerres.
Abraham, le sauveur, posa par ce geste, le second acte civilisateur de l’histoire de l’Humanité. Le sacrifice des animaux, en substitution au sacrifice humain, est sans doute un pas magistral vers plus d’humanisme. Cependant, sans risque de nous tromper, on peut avancer que le premier acte civilisateur est le sacrifice humain. Si pour éviter toute une guerre, aux conséquences désastreuses, l’on sacrifiait une ou deux personnes, il me semble qu’il n’y a pas acte plus humain et noble que ce sacrifice humain. Mais, à l’instar de Jésus, qui symbolise le troisième acte civilisateur, en faisant don de sa personne et/ou en démontrant par là qu’il n’y a rien de plus aveugle que la vindicte populaire, et que seule la foi en Dieu compte, l’on se rendra alors compte avec Mouhamad, que ni la viande ni le sang de ces animaux sacrifiés, n’arriveront au Seigneur, mais la piété des individus. Tels furent les enseignements de ces illustres personnages, faire comprendre qu’il n’y a que Dieu et que seule la foi et la piété comptent. Ni le sacrifice humain ni le sacrifice animal ne sont importants pour Dieu, si bien sûr c’est pour Dieu et pour Lui seul. Alors, à quand la fin du sacrifice animal ? Quand on plaidera pour eux !
Quand les animaux porteront plainte, et que l’on plaidera pour leur cause, les êtres humains se rendront compte que dans ce processus d’actes civilisateurs enclenchés ou symbolisés par les prophètes du monothéisme, ils ont interrompu sa longue marche et qu’effectivement, à l’heure actuelle, on aurait dû dépasser ce stade où les animaux sont massacrés à grande échelle. C’est plus qu’un génocide, c’est plus qu’une hécatombe !
Il est vrai qu’il existe depuis longtemps des lois contre les mauvais traitements infligés aux bêtes de compagnie et d’élevage, dans pratiquement tous les pays du monde, mais il y a lieu de progresser un peu. A défaut d’arrêter ces sacrifices à grande échelle, il y a lieu d’inciter les gens à le faire en veillant à ce que ces bêtes en souffrent le moins. De nouvelles techniques sont là et très appropriées, il suffit de les vulgariser. Cependant, le mieux serait de mettre fin purement et simplement à ces pratiques traditionnelles actuellement néfastes d’autant que, une fois de plus, ce qui «arrive au seigneur, ce n’est ni le sang ni la viande» ; et d’autant qu’il est possible maintenant de disposer de protéines animales sans consommer ces pauvres bêtes, dont le seul tort est de n’avoir pu jusqu’ici porter plainte contre ces traitements destructeurs. Il ne s’agit nullement ici de donner les mêmes droits aux animaux qu’aux êtres humains, mais de faire appel à ce qu’on les traite avec décence et respect. Il ne s’agit pas non plus de faire la promotion du végétarisme qui est un style de vie assez incongru, mais de faire progresser l’idée de justice, en y incluant de plus en plus les animaux et les plantes. On a souvent pensé la justice en termes de respect des droits humains, mais de plus en plus il faudrait que les êtres humains acceptent de prendre en considération cette catégorie de la population mondiale laissée pour compte : les animaux et les végétaux.
Ils le méritent bien et il est plus que temps que les êtres humains leur accordent ce droit, d’autant que ces animaux ont toujours rendu de bons et loyaux services à ces bipèdes prédateurs ; mais aussi et surtout, parce que l’être humain est la créature qui ressemble le plus à un animal, plus que tous les autres êtres. D’ailleurs, de plus en plus cet être humain découvre qu’il veut ressembler à cet animal qu’il a longtemps honni. Dans ses ébats sexuels, dans ses performances physiques, etc. ; l’homme se fait volontiers animal. Dans les compétitions sportives internationales ou même nationales, l’on note des Lions de la teranga, des Panthères, des Scorpions, des Coqs, des Antilopes, des Eperviers, des Pandas, etc. Des emblèmes à l’effigie d’animaux (Lions, Aigles, Eléphants, Chevaux, etc.), et nous avons même eu droit à un Président Bélier, Houphouët Boigny. Ce bélier qu’on veut égorger à grande échelle dans toutes les contrées musulmanes, à l’occasion de la «fête du mouton».
Quand les moutons porteront plainte, on ne les mènera plus comme des moutons de panurge ! Et quand on reviendra vraiment à nos moutons, on verra bien qu’on est en train de les massacrer et qu’on n’a pas été très sérieux avec eux jusqu’ici, ni avec les autres animaux. Quand les moutons porteront plainte, peut-être que ce cauchemar, dans lequel je me débats où je me vois comme un agneau de sacrifice poursuivi par des moutons noirs, se transformera en un rêve où tous les êtres humains sont doux comme des agneaux et n’ont d’yeux que pour Dieu. Ce Dieu qui n’a besoin ni du sang ni de la viande de ces animaux ou hommes sacrifiés. Cependant, s’il faut éviter une boucherie humaine en sacrifiant une ou deux personnes, il faudrait le faire. S’il faut éviter une boucherie humaine en sacrifiant des animaux, il faudrait là aussi le faire. Mais si on ne le fait que pour Dieu et rien que pour Lui, Il n’a pas besoin de tout cela, ni du sang ni de la viande !
Moutons de tous les pays, unissez-vous !
Mamadou Moustapha WONE - Sociologue moustaphawone@voila.fr
BP : 15 812 Dakar-Fann - Sénégal
Niasse et Tanor n’ont pas été à la hauteur de la grandeur qu’on attendait d’eux, comme hommes d’Etat responsables, soucieux et p
Comme je posais la question dans ma dernière contribution : « ….Niasse et Tanor feront-ils honneur ou honte à nos attentes ? », malheureusement, la réponse est négative, c’est plutôt la honte qui a été servie. Elle a produit une large déception au sein des simples citoyens non militants du PS et de l’AFP. C’est une grave responsabilité que les deux endossent par-là, devant l’histoire et le peuple sénégalais, au cas où, le candidat de l’unité et du rassemblement n’aurait pas lieu dans les conditions prévues et souhaitées par les Assises nationales. Ils porteront aussi l’entière responsabilité de l’éventuelle défaite de Benno, ce qui équivaudrait au maintien du régime libéral ou la poursuite des souffrances des larges couches de notre pays, avec Wade. Tout cela ne les a pas aidés à prendre conscience des conséquences désastreuses de leur abstention ou la non prise de décision dans le sens attendu.
Mais, est-il vrai encore que le prochain régime après Wade, compte s’engager sur la voie de la rupture totale avec le passé de 52 ans de pratique politique aux antipodes des intérêts et préoccupations du peuple sénégalais, tant au plan institutionnel que celui du développement économique et social ? Si cette volonté, exprimée clairement par le peuple des Assises nationales, qui semble être celle approuvée par la majorité des forces vives de notre pays, est un engagement sans équivoque et irréversible pour tous les deux, pourquoi diantre, que la station de la présidence de la République soit l’attrait d’autant de passions et d’intérêts, comme si en dehors d’elle, c’est le néant? N’y-a-t-il pas anguille sous roche ? On peut bien le soupçonner.
A y regarder de près, l’on semble perdre totalement de vue l’esprit des Assises et la volonté de rupture nette envisagée dans la gestion des affaires publiques à l’avenir. N’est-il pas prévu, que dorénavant, pour éviter un pouvoir autocratique ou personnalisé, il sera instauré en lieu et place un pouvoir rationnalisé, sous la conduite d’une équipe consensuelle compétente, qui va gérer le pays sur des bases claires en conformité aves les lois de la République, certes avec un capitaine, mais aussi avec des institutions républicaines, fiables et pérennes pour la refondation de la République ?
Malgré l’appel pathétique de bonnes volontés et de citoyens, mus uniquement par l’intérêt national et la fin rapide du régime dévastateur de Me Wade, les deux candidats à la candidature de Benno, sont restés quasiment sourds, et n’ont semblé prêter oreilles qu’à leurs militants, aux instances de leur parti respectif, donc, de leurs intérêts propres. Ce qui justifie amplement, les raisons de la désolation inattendue qui a gagné de larges milieux de notre pays, qui étaient pourtant convaincus et qui fondaient de réels espoirs sur la base des déclarations de l’un et l’autre, que la date du 31 Octobre 2011 allait être la bonne, pour trouver ce candidat tant désiré, qui se jouait en dernier ressort entre deux hommes de la vieille garde politique. Mais hélas ! Compte n’était pas tenu, des ambitions folles que certains hommes politiques nourrissent pour le pouvoir, comme si hors du pouvoir, ils n’étaient absolument rien du tout. Autrement dit, c’est comme si l’on ne pourrait servir son pays, qu’en étant le président de la République, ce qui est tout à fait faux. Et là, Amadou Mokhtar Mbow en constitue un exemple vivant dont ils devraient se référer, pour se convaincre du contraire. Dommage que tel ne fut pas le cas.
Les deux, ont déçu plus d’un Sénégalais, en trahissant la confiance qui était placée en eux, par le président Amadou Mokhtar Mbow d’abord, leurs pairs, chefs de parti, les sympathisants de Benno, la diaspora, une partie de la société civile et tous ces nombreux citoyens électeurs qui n’attendaient que la désignation du candidat de Benno pour s’engager dans la précampagne. Ils ont détruit toutes ces potentialités qui se présentaient en faveur de Benno, par leur attitude, synonyme d’ambition immodérée ou démesurée pour le pouvoir. Pourtant, ils devraient savoir que les autres –leurs nawlé- ont fait don de leur égo pour l’intérêt général et non parce qu’ils sont de qualité inférieure ou minables par rapport à eux. En fait, Niasse et Tanor n’ont vraiment pas su comprendre et prendre la pleine mesure de l’immense honneur qui leur est fait.
Mais en insistant outre mesure sur leur personne, ne risque-t-on pas de tomber sur l’envers de la médaille, à savoir le culte de la personnalité. Cet autre méfait grave de conséquences qui place les dirigeants au-dessus de leur peuple, les considère comme indispensables ou incontournables, en leur attribuant la fonction ou le rôle d’homme providentiel ou de sauveur, hors pair, comme c’est le cas avec Abdoulaye Wade en ce moment.
Voilà pourquoi, leur attitude est inacceptable, à un tournant aussi crucial et décisif d’une étape de notre histoire où les autres ont oublié totalement leur modeste personne, en leur profit, ils devaient rendre la pièce de la monnaie. Alors au vu des atermoiements des deux, voire les manœuvres souterraines incompréhensibles de leurs alliés, c’est le syndrome de Me Wade avec le programme de la CA2000, qui semble se dessiner sous nos yeux. Sinon, en se référant aux conclusions et à la charte de gouvernance démocratique des Assises nationales, à la nouvelle Constitution prévue, à la Refondation et au Rééquilibrage des institutions au cours de la période de transition des cinq ans, aucune raison, ne saurait justifier valablement une telle attirance pour la fonction du président de la République, si ce n’est alors, celle de vouloir maintenir le régime présidentiel concentré comme cela se fait actuellement avec Wade. Surtout quand on sait, que, dans le futur régime après la victoire sur Wade, l’essentiel du pouvoir réel devrait être détenu par le Parlement et émanerait de lui effectivement et non, de la présidence de la République. Pourquoi alors, dans ce cas-là, cette course folle vers la fonction présidentielle ?
C’est une question fondamentale dans les circonstances actuelles, que nous devons nous poser. Et au-delà, s’atteler dans les meilleurs délais à la constitution de l’équipe consensuelle, première étape prioritaire de Benno et son Comité de facilitation, et à une candidature alternative maintenant, pour parer à toute éventualité car, il n’y a plus de temps à perdre. Dans la mesure où aucune date ne peut plus être avancée, cela suppose que Benno se trouve devant une impasse sans être en mesure de dire quand est-ce qu’elle trouvera la solution. Pour le moment en tout cas, les adversaires et détracteurs de Benno, ainsi que ceux des Assises et voire du M23 ont le sourire aux lèvres. Vont-ils éclater de rire ? La réponse à cette question dépend du sursaut ultime de Benno dans sa globalité et chacun assumant ses responsabilités dans les plus brefs délais.
A bon entendeur salut !
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com
La marche de Noël !
L’acte que Malick Noël Seck vient de poser nous renseigne davantage sur un certain dérèglement des mœurs sociales et politiques à la veille des échéances électorales prochaines qui devraient sûrement permettre une redistribution des cartes, une circulation de l’élite politique, économique et sociale, ou peut-être, donner une alternance générationnelle dans l’élite politique ! Mais, quelle qu’en soit sa raison, on peut être certain que l’acte, analysé dans son fond, est à la fois contemporain et solidaire de quelque perturbation liée à la nature de la présente Constitution. C’est ainsi que jamais le nombre des attaques et des remises en question contre les règles régissant la compétition ne cesse de croître dans un contexte pré-électoral où les différents acteurs ne sont pas d’accord sur l’essentiel !
Par ailleurs, doit-on dire, si la violation est répréhensible, la sanction qui en est son remède ne l’élimine pas ! Encore que l’acte posé par Malick N. Seck, loin d’être un simple outrage à magistrat, traduit un décalage entre les libertés et les ambitions des acteurs d’une part, et de l’autre, l’absence de confiance qu’une partie des acteurs qui participent à la compétition pour l’exercice du pouvoir nourrit face à la Constitution. De quoi il est question ? Comment en est–on arrivé là ? Quel rapport entretient le M23 avec la ‘Constitution de Maître Wade’ ?
Aujourd’hui, tous les acteurs engagés dans la compétition pacifique pour l’exercice du pouvoir butent devant la principale charte qui organise cette compétition. Les premiers, tenants du pouvoir, soutiennent que le Président sortant a droit à une troisième candidature, ils se fondent sur la Constitution. Les seconds, regroupés dans l’opposition et le M23, soutiennent que l’actuelle Constitution ne donne pas le droit à l’actuel Président de se représenter lors de la prochaine élection présidentielle au Sénégal.
J’interviens alors dans ce débat, non en partisan des cours et tribunaux, car cela n’aide pas à avancer la question. J’interviens au forum pour relater l’esprit d’après lequel le commanditaire de la Constitution, en l’occurrence Me Abdoulaye Wade, secrétaire général du Parti démocratique sénégalais, a proposé les règles du jeu. Pour en parler, je me fonde sur la loi scientifique qui dit que ‘l’intention précède l’usage !’
En fait, le Président Wade serait dans deux types de schémas lorsqu’il proposait les règles fondamentales de la compétition ! Il pouvait choisir de le faire en concertation avec tous les acteurs intéressés par les règles du jeu dans l’esprit que le principe de la démocratie n’est pas la vertu mais le compromis ! Ou, au contraire, ne le faire qu’avec ses seuls partisans en invoquant, cette fois-ci, la morale gaulliste qui dit que la gloire ne se partage pas !
Nous pensons que le maître se serait drapé de ce second esprit pour proposer les règles du jeu ! Pour vous en convaincre, nous allons ouvrir le livre que Me Wade a publié en 2007 sur Les mathématiques de l’analyse économique moderne où il montre clairement à la page 626 l’esprit dans lequel il a fait rédiger la présente Constitution. En effet, le maître pouvait choisir de rédiger la Constitution dans l’esprit suivant : ‘Un jeu est un ensemble de règles et de conventions qui déterminent les rapports entre un certain nombre de joueurs, à partir de la situation que chacun d’eux crée, par le choix indépendant qu’il effectue en fixant son propre rapport avec la base matérielle. Un jeu a toujours une base matérielle : une ou plusieurs pièces de monnaie, cartes, etc. En plus de la base matérielle, il comprend des conventions qui définissent le mode d’appropriation de la valeur du jeu. Ces règles doivent être fixées d’avance, sinon on n’est en présence d’un jeu… ’. Dans cette optique le compromis serait de rigueur.
Mais sachant que, si les règles sont établies dans cet esprit, il n’aura pas de grande chance de s’approprier de la valeur du jeu. Il a entrepris progressivement et méthodiquement de s’écarter de cette voie au profit d’une seconde. Maître poursuit sa pensée dans la seconde séquence du texte tout en mettant en exergue son esprit du jeu politique, il dit :’ …Si le poker est un jeu, le poker dit coréen est un jeu de dupes. Dans ce jeu, une personne J1 met sur la table une pièce de monnaie, disons un franc, et demande à une autre personne J2 de faire la même chose. Ainsi, la mise est de deux francs. J1 demande à J2 : ’dites un chiffre’. J2 dit, par exemple, 150. J1 dit 151 et s’empare de l’enjeu. J2 découvre seulement alors qu’il a été dupé, puisque la règle d’appropriation de l’enjeu n’était pas fixée d’avance. En effet, à tous les coups J1 gagnera, puisqu’il lui suffira, chaque fois que J2 dit un chiffre, de dire un chiffre supérieur, fixant ainsi, a posteriori et de manière unilatérale, la règle du jeu ’. C’est dans ce dernier esprit que Me Wade a voulu rédiger ‘sa Constitution’, car étant le seul à comprendre et à connaître les dits et les non-dits du texte.
Depuis qu’il a changé de nouveau la durée du mandat présidentiel à 7 ans, j’ai compris qu’il voulait égaler le temps que messieurs Senghor et Diouf ont passé à la tête de l’Etat qui est de 20 ans pour le premier et de 19 pour le second. Et lui, s’il est élu en 2012, il aura ainsi : 7ans+5ans +7 ans = 19 ans. Me Wade avait alors des intentions inavouées de conservation et de transmission du pouvoir. Pour arriver à ses fins et laisser le pouvoir à son parti pendant 50 ans, comme il l’a souhaité d’ailleurs, il choisit de jouer au Poker dit coréen !
Wade est un grand joueur de Poker coréen, depuis qu’il a accédé à la magistrature suprême au Sénégal, il a transformé tous les espaces culturels et symboliques en jeu politique où le champ politique est la variable qui structure les autres espaces !
En effet, Me Wade pensait déjà à cette troisième candidature lorsqu’il rédigeait la Constitution. Pour dévoiler son jeu, il s’est arrangé à pousser hors du pouvoir tous ses alliés et partenaires qui pouvaient lui disputer le même degré de légitimité du régime de l’Alternance. Pour réussir dans son jeu, après avoir écarté tous ses alliés ayant participé considérablement à son accession à la magistrature suprême, maître s’inspire de la leçon contenue dans Le Prince de Nicolas Machiavel qui enseigne ce qui suit : ‘ Les princes, et surtout les nouveaux, ont trouvé plus d’avantage et de fidélité chez les hommes qui paraissaient suspects au début de leur règne que chez les alliés de la première heure. Si ces suspects ont besoin, pour se maintenir de l’appui du prince, il pourra très facilement les gagner à sa cause. Ils le serviront alors avec d’autant de zèle qu’ils se sentiront plus en devoir d’effacer la mauvaise opinion qu’il avait d’eux en son début. Ils lui rendront ainsi plus de services que des amis trop assurés, qui songeront moins à ses intérêts qu’aux leurs propres’.
Maintenant que tous ceux qui pouvaient entraver son entreprise ont été dégagés, il refuse d’être sagement conseillé par ses pairs et fait tout pour les intimider. Je crois qu’il n’ignore pas également qu’un prince qui manque de sagesse ne sera jamais sagement conseillé. Les bons conseils, d’où qu’ils viennent, dit Machiavel, procèdent toujours de la sagesse du prince, et non la sagesse du prince de ces bons conseils.
Pourquoi la Constitution prête à équivoque ? Une Constitution est le socle sur lequel repose la collectivité, elle est l’âme de la société, elle doit être aimée par tous ceux qui l’ont votée, la valeur essentielle d’une Constitution d’où qu’elle vienne, est-elle d’être acceptée comme évidente par ceux qui la connaissent ou la subissent. Ensuite, l’efficacité de la Constitution repose sur sa capacité à garantir les libertés et avoir un ancrage sociologique. (A suivre)
Dr Hadiya TANDIAN
À propos de la justice des hommes
« À Malick Noel Seck
Ceux qui choisissent de souffrir pour les autres, grandissent et font grandir les autres.
Souffre, meurs en martyre s’il le faut mais ne te plains jamais».
Je ne suis ni juriste ni magistrat, mais s’il m’était donné l’occasion de dire le droit et ou de rendre la justice au nom de mon Peuple, je l’aurai fait – l’un comme l’autre - en toute équité. Cela veut dire tout simplement que je ferai en sorte que chaque citoyen de mon pays se retrouve convenablement sur le contenu des copies que je leur rende à chaque opportunité.
Je sais que notre cousin Ivoirien Paul Yao Ndré est un constitutionnaliste reconnu, car il en aurait appris la matière - et peut-être même plus - là où les nôtres l’ont fait. Mais cela ne l’a pas empêché de mettre la RCI en feu pour les simples beaux yeux d’un Gbagbo au pinacle de la déchéance. Il s’est allié à Gbagbo au détriment de la Démocratie, de son Peuple, de sa Nation et de la République parce que personne ne l’aurait alerté au moment opportun du danger guettant obstinément les siens.
Je sais aussi que les Institutions ne sont en réalité que ce qu’en font les hommes chargés de les animer. Elles ne sont fiables et viables que si les hommes qui les incarnent ont les mains propres mais surtout les mains libres. Je veux dire par là qu’un corrompu, qu’un talé, qu’un assujetti ou un parachuté ne saurait diriger qu’une Institution gauche et décriée. En effet, une impression n’est pas une certitude ; elle ne doit surtout pas en avoir le poids mais de nombreuses impressions qui se recoupent trop souvent nourrissent et fondent les certitudes. En termes plus clairs, autant les hommes chargés de nous administrer la justice donnent l’impression d’être inféodés aux tenants du pouvoir, autant le Peuple se détourne de cette même justice des hommes en lui retirant inévitablement sa confiance.
Je suis aussi de la secte des réalistes de ce pays qui pensent effectivement que notre pirogue nationale tangue dangereusement de plus en plus et puis pire encore, s’approche imprudemment chaque jour un peu plus des tourbillons inhérents aux eaux troubles dues à la confrontation civile et au chaos général. Parce que justement le Peuple dans sa quasi-totalité ne se retrouve point dans ses Institutions que conduisent à son goût des hommes auxquels il n’accorde que très peu sa confiance. Et c’est là, où réside le gros du problème Sénégalais à quelques encablures des présidentielles de 2012 ; les élections de tous les dangers.
Je sais aussi que tout le Peuple attend le Conseil constitutionnel sur la validité ou non de la candidature de Wade. Pour ma part, comme pour tous les républicains de ce Pays, il n’y a même pas débat : Wade est hors-jeu. En recherchant avec ses ouailles coûte que coûte le mandat de trop, il met le Peuple entier sous pression et pousse ainsi inexorablement les uns et les autres à la faute et aux maladresses. C’est dans cette optique, c’est sous cet angle que nous allons lire la peccadille qui vaut aujourd’hui à Noël Seck une condamnation de deux ans de prison.
Je sais aussi que le jeune Noël Seck n’a été que le porte-parole, le porte- étendard de tous les défenseurs de notre Constitution. Il est aujourd’hui puni pour l’avoir malhabilement été. Un pouvoir despotique aux abois ne laisse jamais passer la moindre occasion de faire peur, de museler ou de bâillonner les moindres contestataires. C’est ce que les enseignants de tous les pays appellent la « Pédagogie par l’exemple ».
Je suis de ceux qui pensent que la justice n’est pas simplement une somme de châtiments. Les lois ne sont pas uniquement faites pour brimer, pour mater les citoyens. Assurément non ! Autrement, elles (ces lois) seraient plus criminelles que les forfaits qu’elles essaient de juguler, d’asphyxier. La justice doit effectivement se lire et se dire à l’échelle humaine ; elle ne peut être un objet bourreau, un instrument de torture pour ceux qui ont la « malchance de penser, de dire ou de faire » autrement que les plus forts. Quand les citoyens ont le sentiment que la Justice, leur justice leur échappe pour s’allier au plus offrant (ici le plus puissant car planant au dessus des rouages de l’Etat), ils s’en offusquent d’abord, ensuite se braquent contre elle et enfin ils ne lui accordent plus ni leur confiance ni leur respect. Ce qui est légitime du reste car le Peuple est au-dessus de Tout.
Il ne peut y avoir une justice à plusieurs vitesses pour un même Peuple car elle est dite – la justice – au nom de ce même Peuple. Nous savons tous que les criminels, nos criminels sont ailleurs et qu’ils vivent en nabab en nous narguant en toute impunité. Le dire, ce n’est pas manqué de respect au Procureur de la République ! Ce sont les précédents hors du commun et que l’on voit impunis ou peu punis qui nous le font dire : c’est comme si notre procureur de la République ne s’autosaisisse que de ce que – en haut lieu - l’on a voulu qu’il s’autosaisisse. Le saccageur des journaux comme l’AS n’a jamais été inquiété, les prédateurs de nos deniers publics vaguent à leur occupation sans gêne aucune, le pyromane des tribunes du meeting du PS à Thiès s’en tire avec une peine légère parce que l’on a senti qu’il fallait lui épargner la cour d’assises comme il se devait, le présumé assassin de Malick Ba de Sangalkam est comme protégé contre les rigueurs de la loi, les meurtriers de Maître Babacar Sèye sont libres comme le vent et leurs commanditaires « bunkerisés » par une loi d’amnistie etc..
Dire que les citoyens de ce pays sont inégalement traités devant la justice ne signifie pas que l’on manque de respect à nos magistrats. « Dëgg kaani la, kumu dugg say gët nga toxoñu » dit le Wolof. Les citoyens que nous sommes sont dans le regret de constater que les peines ne tombent que sur ceux qui sont en dehors du pati au pouvoir et de ses alliés ou sur les journalistes pour lesquels la Dic est d’une promptitude suspecte.
Les hommes de droit parlent de récidiviste lorsqu’un présumé coupable présente des précédents, plusieurs précédents presque similaires. Alors on lui propose une sanction plus sévère parce qu’il ne peut aucunement prétendre à des circonstances atténuantes liées à la confiance du juge. De la même manière, le Peuple ne peut accorder sa totale confiance aux Hommes de droit qui ont des précédents, beaucoup de précédents qui ont milité à son désavantage. Le traitement fait des listes forcloses de Ndindy et de Ndoulo et du cas de Mbane, lors des dernières locales, ne plaident point en faveur de certains magistrats, particulièrement de celui qui dirige actuellement le Conseil constitutionnel. Les décisions rendues en son temps, avaient heurté plus d’un parmi les citoyens et elles constituent de fait un lourd tribut à assumer pour ce magistrat.
Il est vrai que chaque citoyen doit le respect aux Institutions et aux hommes qui les incarnent. Mais je vous dis aussi que le Président Wade n’est pas au- dessus des lois car – comparativement aux autres citoyens - il a plus de devoirs que de droits. Il s’est permis de douter d’un arrêt du Conseil constitutionnel et par écrit s’il vous plaît sans que cela n’émeuve qui de droit. Il s’est permis de nous dire que Seul Dieu pouvait l’empêcher de briguer un troisième mandat : ceci constitue soit une menace, soit un désaveu pour le Conseil constitutionnel. À ma connaissance, personne ne s’est braquée pour que « force reste à la loi ».
Wade a beaucoup souffert entre 1988 et 1993 de certains magistrats carriéristes. Aujourd’hui l’histoire les a rattrapés ! Le traqué d’hier est aujourd’hui le faiseur de roi. Tous avaient accouru dès les premières heures de l’alternance pour faire acte d’allégeance et pour faire leur mea culpa ! Qu’il est bon pour un despote de tenir entre ses mains des pantins repentis !
Amadou Fall
Enseignant à GUINGUINEO
TEL : 775457544/766887279
Zemaria64@yahoo.fr/zemazia64@hotmail.fr