un véritable frein au développement
AFRIQUE : La corruption, un véritable frein au développement
Le rapport sur la gouvernance publié hier à Addis-Abeba par la Commission économique pour l’Afrique (Cea) indique que la corruption enfonce de plus en plus les pays africains dans la pauvreté et peut être responsable de la non atteinte des Omd d’ici 2015.
(Addis-Abeba) - La Commission économique pour l’Afrique (Cea) a présenté hier à Addis-Abeba, dans le cadre de la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd+15), un rapport intitulé : « La gouvernance en Afrique II 2009 ». De 317 pages, cette étude a été menée dans 35 pays africains par la Cea, en collaboration avec Oxford university press. Elle a permis d’examiner des questions liées à la gouvernance dans les domaines des droits de l’Homme, du développement du secteur privé, des élections, des acquis de la macro-économie et surtout des problèmes liés à la corruption.
Selon le rapport, la corruption continue d’aggraver la pauvreté et de freiner l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Le coordinateur de ce rapport, Saïd Adejombi de la Cea, a expliqué que malgré les efforts réalisés par certains pays africains en mettant en place des institutions de lutte contre la corruption, elle reste un des grands problèmes qui entravent le développement du continent. Il a précisé que la corruption n’est pas le propre des pouvoirs publics. Des secteurs non étatiques, comme les Organisations de la société civile (Osc), ne sont pas épargnés. Le rapport de souligner que le Congo-Brazzaville, le Nigeria, la Sierra Leone font partie des pays les plus corrompus.
Trop d’abus
Quant aux droits de l’Homme, ils sont loin d’être universels. Malgré les bonnes paroles des chefs de gouvernement en faveur des droits de l’Homme et de l’Etat de droit, les populations continuent de souffrir d’abus de pouvoir. « Les droits et la pratique en Afrique sont en deçà des normes internationales et cela dans les domaines de l’égalité des sexes, libertés d’expression... », a commenté le présentateur.
L’étude a constaté l’organisation de nombreuses élections dans le continent (50 scrutins au cours des 15 dernières années). Malheureusement, elles ont été entachées d’irrégularités. Ce qui menace le processus démocratique et provoque les conflits et les crises politiques.
Le rapport fait état de progrès substantiels dans les domaines macro-économiques. En Afrique subsaharienne, à l’exception du Nigeria qui a connu une croissance négative, le taux de croissance a progressé partout. Il est passé de 3,5 % en 2003 à 7 % en 2007. Ce taux a enregistré également une hausse en Afrique australe passant de 2,8 % en 2003 à 5 % en 2007. En Afrique du Nord, il stagne autour de 5,5 %.
Le rapport note par contre que la hausse des prix des produits alimentaires et la fluctuation des cours du pétrole commencent à peser lourd sur cette croissance. Une note positive a été décernée à certains pays africains comme le Rwanda et le Mozambique où une nette amélioration a été constatée en matière de participation des femmes aux affaires publiques.
Auteur: Eugène KALY (envoyé spécial)