Faillite ou sabordage du système de santé au
Faillite ou sabordage du système de santé au Sénégal : les responsabilités ?
La santé va mal et nos établissements de santé sont tous en quasi faillite. Pourtant, le Sénégal possède tous les atouts pour un service efficient. Mais hélas un amateurisme déplorable et un manque de rigueur à la limite de la complicité n’offrent plus d’alternative crédible aux populations déroutées, que celle d’assister impuissantes à la longue agonie des structures de plus en plus dégarnies et de moins en moins performantes. La santé publique est en déliquescence et la médecine libérale est devenue un fourre tout. Cet article a pour but de passer en revue les maux dont souffre le système et de proposer des solutions.
ETAT DES LIEUX
Le service de santé au Sénégal souffre aujourd’hui de maux multiples dont la problématique tourne au tour de : la politique de santé ; l’organisation des soins ; la gestion des personnels et des ressources ; le financement de la santé et, enfin, la libéralisation sauvage.
Une politique de santé sans rigueur ni conviction
Les bases d’une bonne politique de santé sont : une bonne couverture, un accès aisé, des soins efficients et un personnel suffisamment motivé et impliqué. L’Etat éprouve d’énormes difficultés à faire face aux obstacles du système de la santé, faute d’une vision claire et d’une volonté d’aller de l’avant. Les textes et programmes abondamment produits au fil des années peinent à être convenablement appliqués. Les affections courantes ne sont plus correctement prises en charge. Les évacuations sanitaires en Occident ou en Afrique du nord deviennent plus fréquentes, favorisées par des autorités qui ouvertement ne font pas confiance à la médecine nationale qu’ils refusent de soutenir. Ces options illustrent concrètement les choix réducteurs et l’inertie qui caractérisent notre politique sanitaire. Le Programme national de développement sanitaire (Pnds) est resté assez théorique et tout se passe comme un véritable pilotage à vue.
Une réflexion approfondie et une planification basée sur une vision claire sont indispensables pour ce département dont l’action concerne directement et tous les jours chaque personne se réveillant sur l’étendue du territoire. Une politique cohérente non plus ne saurait, au risque d’échouer, ignorer le bien-être des acteurs soumis aux plus longues études (Bac + 7 à 11) de notre système éducatif.
Des soins insuffisants et désorganisés
L’un des plus frappants problèmes du service de santé public du Sénégal est son incapacité à s’organiser efficacement au-delà des grands programmes de prévention qui ne doivent leur succès qu’à leur quasi indépendance et aux sommes immenses qui leur sont consenties. Il est certes important de miser fort sur la prévention, mais elle ne saurait être qu’un maillon d’une longue chaîne dont l’équilibre entre les différents éléments est tout aussi indispensable. Alors comment admettre que des milliards soient injectés sans compter dans la prévention et que nos hôpitaux peinent à opérer une appendicite ou à faire un pansement ? Comment comprendre les disparités en tout genre notées dans nos structures de santé de même niveau ? Peut-on attendre des résultats et un rendement identiques entre ces structures quand certaines ont l’avantage d’appliquer des coûts plus élevés, d’être plus équipées, ou de disposer de rémunérations plus importantes ?
La réforme hospitalière et l’érection des hôpitaux en Etablissements publics de santé demeurent tout de même, de bonnes initiatives dont il faut simplement regretter la mise en œuvre inachevée. De gros efforts ont été notés sur l’infrastructure. Mais la fonctionnalité fait beaucoup défaut. Les cas de la maternité de l’Hôpital Aristide Le Dantec, des hôpitaux de Fatick et de Ziguinchor en construction depuis une décennie, véritables scandales deviennent prioritaires sur tout. La médecine libérale actuellement marginalisée offre des conditions plus aptes à pérenniser la médecine de pointe. Elle devrait profiter du soutient de l’Etat pour maintenir son action. La médecine préventive doit subir de profondes réformes, cesser de privilégier l’action passive, au détriment de celle active, éduquer et responsabiliser les populations plutôt que de les mettre sous tutelle.
Une gestion calamiteuse des personnels et des moyens
Les personnels médicaux et paramédicaux devraient en plus d’avantages justifiés, avoir des obligations, être suivis et régulièrement évalués. Ils devraient être recrutés sur la base de contrats clairs permettant à chacun d’assumer son choix et d’éviter les vases communiquant qui étouffent le système de santé. Entre la médecine libérale et la Fonction publique, une option claire et réglementée devrait permettre à chaque acteur de santé d’évoluer en toute liberté dans un secteur ou l’autre. Il est aussi inconcevable qu’il faille tout le temps au lieu de salaires convenables, payer des primes identiques à toutes les catégories de personnel d’un système. Ceci n’est pas équitable et ressort de la pure démagogie. Mettre le chef de service, ses assistants et les garçons de salle à la même enseigne n’encourage pas ; mais plutôt déstabilise le système. L’occupation de certains postes ou la nomination à certaines responsabilités devrait se faire sur la base de critères objectifs excluant toute manipulation, que chacun sera libre de réunir selon ses capacités pour y prétendre.
La concentration non justifiée de certaines sommités dans de nombreux services est un énorme gâchis. Il est fréquent dans les centres hospitaliers dakarois dits Chu1, de trouver plus de professeurs de médecine que d’assistants, d’internes ou même d’infirmiers qualifiés. Alors qu’en pratique, l’efficience voudrait qu’ont ait une organisation pyramidale des services et départements selon des ratios aussi équilibrés qu’un professeur soit secondé par au moins deux assistants, et ces derniers chacun par au moins deux internes et autant d’étudiants de 3e cycle ou en cours de spécialisation. Cette équipe aura l’avantage de travailler plus efficacement, de former davantage de spécialistes et de permettre la couverture convenable et durable de nos besoins planifiés en personnels. L’organisation de l’enseignement n’est pas du ressort de l’hôpital. Une convention entre les établissements d’enseignement et les hôpitaux devrait gérer le personnel et les étudiants évoluant dans les deux sphères. Il est évident que toute la politique, l’organisation et le fonctionnent évoqués plus haut ne peuvent se concrétiser sans un financement conséquent. La formation, le matériel et les médicaments coûtent cher.
Il sera tout aussi vain de vouloir former et affecter sans équiper, que d’équiper sans prévoir l’entretien et la maintenance. Pour preuve, depuis quelques années, parlant de l’hôpital Aristide Le Dantec, de nombreuses solutions sont avancées dont la délocalisation. Mais les diagnostics étant erronés, les solutions proposées ne feront que pérenniser le mal partout où la substitution sera opérée. Si Le Dantec n’est pas fonctionnel ce n’est pas parce qu’il est vétuste, enclavé ou simplement éloigné des usagers. Les véritables problèmes de cette structure, comparables à ceux de la plupart dans ce pays sont : une politique de santé obsolète ; une démission de l’Etat ; un manque d’engagement ; un refus de gestion et de rigueur. En outre, la santé fait partie des départements les plus mal gérés de ce pays.
Les fonds sont intelligemment détournés à force de séminaires et perdiem, si ce n’est ailleurs par le jeu des marchés arrangés, pour l’acquisition en général de matériel de très mauvaise qualité, ou de seconde main. Des besoins sont même simplement créés pour gérer des marchés, au détriment des vraies préoccupations des formations sanitaires.
Un financement inéquitable et inefficient
Tout focaliser sur la prévention médicale constitue en soi une vision conforme à l’adage qui dit qu’il vaut mieux prévenir que guérir. Il ne faut cependant pas prendre cette règle à la lettre. On ne pourra pas tout prévoir ni tout guérir non plus. Le challenge est d’améliorer l’espérance de vie en bonne santé des populations. Un pays où l’espérance de vie se situe entre 50 et 60 ans, perd l’essentiel des hommes d’expérience et une bonne frange des bras valides pouvant impulser son développement. Repousser cette limite entre 60 et 70 ans permettrait une plus-value nettement supérieure aux moyens qui auront permis d’obtenir le résultat. Les Nations pauvres dépensent beaucoup pour la formation et voient leurs élites disparaître au moment où ils en ont le plus besoin pour produire, former et encadrer.
Cette dimension de la santé prouve que promouvoir et financer ce département n’est rien de moins qu’un investissement aussi rentable que les différentes actions et propriétés de l’Etat dans différents domaines. Il faut faire de la bonne santé des populations une priorité, l’un des éléments majeurs de notre Indice de développement humain. De nouvelles sources de financement devront être trouvées et pérennisées en considérant la bonne santé et la longévité de la population comme une entreprise dans laquelle l’Etat et ses partenaires seraient les actionnaires majoritaires, mais dont les dividendes iraient dans chaque foyer.
Une tendance frauduleuse à la libéralisation de la santé
Au Sénégal les textes sont clairs, mais en pratique il n’y a pas de démarcation nette entre l’option libérale ou publique de nombreux acteurs. Chacun s’octroie des droits et en abuse au nez des autorités, passives ou complices. Les arguments avancés sont simplement audacieux, sectaires et très laxistes au détriment des populations. Du je m’en foutisme et de la fraude qui tuent la santé publique en faveur des intérêts privés de ses acteurs abonnés sans avoir à rendre compte et sans autorisation, dans les cliniques et cabinets privés installés frauduleusement dans les hôpitaux et dans nos quartiers. Disons, pour des raisons évidentes, que ces acteurs n’ont pas besoin de voir la médecine hospitalière performante. Ils ne sont pas majoritaires mais sans le vouloir, ils marginalisent ceux qui sont encore animés du sentiment qu’ils ont, de l’obligation de travailler pour mériter le salaire et les avantages liés à leur fonction.
Aujourd’hui, les hôpitaux tous niveaux confondus, fonctionnent laborieusement pour ne pas dire qu’ils sont au bord de la rupture. Les autorités ont beau rattraper des dettes, subventionner, cela ne servira absolument à rien. Le gouffre est déjà béant et cela ne cessera de se creuser. Aucune structure hospitalière au monde ne peut se passer de sa clientèle solvable. Tout doit être fait pour que les praticiens des hôpitaux gagnent bien leur vie, mais dans les structures où ils officient. A quoi bon financer et équiper des établissements si rien n’est fait pour contrôler et maîtriser le service public ? L’anarchie est à son comble et plus que le ministre de la Santé, c’est le président de la République qui est interpellé.
LES SOLUTIONS D’URGENCE
Tout est question de décisions pour régler ces multiples problèmes. Il faut :
- Commencer par l’application de la réglementation.
- Instaurer un contrôle idoine de l’accès des agents publics aux établissements privés. On ne doit plus construire des établissements privés, uniquement pour le business tuant le service public.
- Ensuite restructurer les établissements publics de santé en leur assignant des objectifs précis.
- L’équipement convenable des établissements suivra après.
Il faut réglementer, créer un nouveau service avec un nouvel esprit, planifier, mettre les moyens, contrôler et sanctionner ou récompenser selon l’exemple. Nous terminons en reprenant l’Oms dans son Rapport en 2000 sur la santé dans le monde. «De nombreux ministères de la Santé privilégient le secteur public aux dépens du secteur privé des soins de santé, qui est souvent beaucoup plus important. De nombreux gouvernements laissent subsister un ‘’marché noir’’ de la santé, où la corruption généralisée, les paiements illicites sévissent. Ce marché noir produit du dysfonctionnement des systèmes de santé et du faible revenu des agents de santé, fragilise davantage les systèmes. De nombreux ministères de la Santé négligent de faire appliquer les règles qu’ils ont eux-mêmes édictées dans l’intérêt public.» Fin de citation.
1 Centre hospitalo-universitaire
Dr Aliou LAM
Médecin Lieutenant-Colonel (CR) - Professeur agrégé du Val De Grâce
Ancien interne des hôpitaux de Dakar
Ancien chef de service et de département à Hpd
Clinique Ophtalmologique Colaser Dakar
Sopi ou Sapi
Tous les dictateurs du continent, Présidents à vie, monarques déguisés, rusés ou tordus ont intérêt à vite dégager pour ne pas subir le sort infamant des Ben Ali, Mou-barack, etc. Ceux qui sont encore là et qui continuent de narguer leur peuple doivent savoir qu’ils ne perdent rien pour attendre. Le temps du ma taay est révolu ; la révolution est déjà dans les esprits et ce sera comme une irruption volcanique qui les balaiera, tous, sur son passage. A bon entendeur salut !
Au lendemain de l’Alternance chez les wéddikat, nous avions tous nourri le rêve d’un Sénégal nouveau et affranchi où la démocratie, la justice, le respect des lois et des institutions seraient les fers de lance d’un développement économique et social que le chef du Sopi nous avait pourtant promis. Onze années se sont écoulées et la République s’est effondrée.
La situation est aujourd’hui si dramatique qu’à la prochaine alternance que nous souhaitons de tout cœur, les stigmates de l’impunité, de l’incurie, des multiples détournements de deniers publics, de la paupérisation des populations, de la mal gouvernance et tous les autres maux dont souffre la République seront difficiles à effacer.
La politisation par le régime de toutes nos activités économiques, sociales et culturelles a fini par faire de la campagne ce qu’elle était il y a mille ans ; et la pauvreté généralisée, les délestages interminables et l’insécurité dans les villes et les régions du sud sont aujourd’hui les signes négatifs les plus illustratifs de l’Alternance.
La vie se durcit de jour en jour, la majorité des Sénégalais ne mangent qu’une seule fois par jour ou presque, nonobstant les milliards qui entrent tout le temps dans le pays. L’élargissement de quelques artères de la capitale et quelques deux ou trois ponts érigés çà et là n’ont pu cacher le sombre bilan du Sopi et ses alliés.
La jeunesse, artisan du changement attendait du travail ; la population une baisse des prix ; et les travailleurs une amélioration de leur statut.
C’est donc toute la demande sociale qui est restée non satisfaite et à la place de ces chantiers prioritaires, l’on a choisi la voie de l’échec, celle de la politique politicienne avec une pléthore de ministres, une multitude de députés, des sénateurs à n’en plus finir, une diplomatie qui était la fierté de notre Nation, banalisée et décrédibilisée.
L’on attendait aussi des pistes de production, une protection énergique des paysans qui sont considérés comme les parias de la société, la restitution de nos richesses halieutiques au lieu de s’occuper à renouveler sans cesse des gouvernements dont la plupart des membres ne cherchent qu’à se remplir les poches et profiter sans vergogne des avantages que leur offre leur statut. Et, c’est l’argent du contribuable qui leur est partagé.
C’est donc une économie en déliquescence, un pays exsangue, pressuré, pillé, des maisons et des rues jetées toutes les nuits dans la pénombre qui constitueront votre bilan en 2012.
Vous devez donc, chaque jour, après vos prières, demander pardon aux Sénégalais au lieu de vous accrocher obsessionnellement au pouvoir auquel d’ailleurs vous n’avez plus droit.
Ibrahima SOW - Conseil national des sages
diemedaouda@hotmail.com
De Londres à Dakar via Madrid, Santiago et Tel Aviv, les jeunes crient leur désespoir !
Dans l’autocar qui me ramène chez moi en ce mercredi, ployé par une chaleur d’étuve qui semble fixer le temps à Dakar, je plonge mes yeux dans un article de presse qui traite des récentes émeutes à Londres.
Ma première réaction a été un effet de surprise justifié. Car tout ce que je vois à la télé ou lis sur cette ville est très éloigné d’un lieu propice à une révolte populaire des classes défavorisées. Comment en effet une ville qui abrite avec la «City» la plus grande place financière d’Europe, une ville dans laquelle la Tamise (fleuve qui traverse Londres) semble couler sous des jours heureux, une ville qui nous émerveille tous les week-ends avec les stades bondés de la Premier league, une ville où même les policiers ont l’air si inoffensif ; comment une telle ville peut subir un soulèvement populaire et juvénile d’une telle ampleur avec des scènes de pillage et de guérilla urbaine sans précédent.
Mais passé l’effet de surprise, vient le temps de la prise de conscience. En suivant l’actualité de ces dernières semaines, nous pouvons nous demander si ces émeutes ne sont en fait rien d’autres que la dernière manifestation d’une lame de fond qui, par un effet domino, est en train de balayer le monde. Le point de départ serait bien sûr ce que l’on a merveilleusement nommé le «printemps arabe». Mohamed Bouazizi, ce héros de Sidi Bouzid serait-il l’égérie d’un nouveau mai 68 ?
Quelle est en effet la différence entre les émeutes et les soulèvements de Tunis, de Dakar les 23 et 27 juin, ceux de Londres et de Santiago au Chili, le mouvement des «indignados» en Espagne, les récentes manifestations de la jeunesse israélienne à Tel Aviv ?
Aucune ! Partout dans ces contrées les jeunes ont l’impression de faire partie d’une génération sacrifiée, abandonnée par les pouvoirs publics, engluée dans un chômage chronique, pendant que les prétendues mesures d’austérité continuent d’enrichir les gouvernants, sous le regard complice des élites intellectuelles, bourgeoises, culturelles. Comme des rats pris en cage, les jeunes sont désormais prêts à tout pour s’en sortir !
Babacar NGOM - Etudiant en Droit, Ucad
babsmania@gmail.com
Dans l’autocar qui me ramène chez moi en ce mercredi, ployé par une chaleur d’étuve qui semble fixer le temps à Dakar, je plonge mes yeux dans un article de presse qui traite des récentes émeutes à Londres.
Ma première réaction a été un effet de surprise justifié. Car tout ce que je vois à la télé ou lis sur cette ville est très éloigné d’un lieu propice à une révolte populaire des classes défavorisées. Comment en effet une ville qui abrite avec la «City» la plus grande place financière d’Europe, une ville dans laquelle la Tamise (fleuve qui traverse Londres) semble couler sous des jours heureux, une ville qui nous émerveille tous les week-ends avec les stades bondés de la Premier league, une ville où même les policiers ont l’air si inoffensif ; comment une telle ville peut subir un soulèvement populaire et juvénile d’une telle ampleur avec des scènes de pillage et de guérilla urbaine sans précédent.
Mais passé l’effet de surprise, vient le temps de la prise de conscience. En suivant l’actualité de ces dernières semaines, nous pouvons nous demander si ces émeutes ne sont en fait rien d’autres que la dernière manifestation d’une lame de fond qui, par un effet domino, est en train de balayer le monde. Le point de départ serait bien sûr ce que l’on a merveilleusement nommé le «printemps arabe». Mohamed Bouazizi, ce héros de Sidi Bouzid serait-il l’égérie d’un nouveau mai 68 ?
Quelle est en effet la différence entre les émeutes et les soulèvements de Tunis, de Dakar les 23 et 27 juin, ceux de Londres et de Santiago au Chili, le mouvement des «indignados» en Espagne, les récentes manifestations de la jeunesse israélienne à Tel Aviv ?
Aucune ! Partout dans ces contrées les jeunes ont l’impression de faire partie d’une génération sacrifiée, abandonnée par les pouvoirs publics, engluée dans un chômage chronique, pendant que les prétendues mesures d’austérité continuent d’enrichir les gouvernants, sous le regard complice des élites intellectuelles, bourgeoises, culturelles. Comme des rats pris en cage, les jeunes sont désormais prêts à tout pour s’en sortir !
Babacar NGOM - Etudiant en Droit, Ucad
babsmania@gmail.com
La notoriété est un désir que tout homme souhaiterait avoir. Les gens se battent pour des titres, des responsabilités, pour avoir une renommée qui pourrait à l’avenir les mener à des relations conflictuelles avec les autres. Il est parfois difficile de relever les défis qui se présentent à nous. Il ne faut jamais oublier qu’on a demandé la confiance des autres soit au péril de son bonheur soit pour le bien-être de tous. Notre vie privée peut devenir publique sans qu’on ne le souhaite. On est souvent traqués par des jaloux ou d’éternels insatisfaits de leur sort. Mais parfois la loyauté et la fidélité des autres nous donnent l’espoir et nous poussent à en croire davantage.
Quand on écrit, soit c’est le cœur qui parle soit c’est l’expérience. En somme je m’adresse à l’homme averti, à l’homme qui sait que peut-être demain il ne sera pas ; ou, quelle que soit sa responsabilité d’aujourd’hui ne sait pas ce que demain sera. Certains se retrouveront dans mes écrits et d’autres non. Pour ces derniers je le leur concède. Plus on s’éloigne des valeurs humaines plus on est égarés. Et malheur à celui qui a oublié qu’il n’a pas choisi de naître !
Le destin appartient aux croyants, à celui qui croit en lui même avant de croire en l’autre. Le pouvoir peut monter par la tête au point que l’on oubli que l’on existe à travers l’autre. On peut exercer son pouvoir sur l’autre, mais n’oubliez jamais que l’aliénation est un sentiment individuel. On ne peut m’occulter cette liberté car j’ai choisi d’être leader. Je vous demande de croire en vous afin de répondre aux attentes des gens qui se sont permis un jour de rêver grâce aux responsabilités que vous avez entre vos mains. Ne pensez pas que quelqu’un lorgne votre fauteuil, car vous l’avez abimé au point que personne ne veuille s’y asseoir.
Soyez rassuré car il faudra beaucoup d’ardeur et de maturité à la personne qui vous succédera pour relever le défi. Grâce à vous, les gens sont passés de la lueur d’espoir au désespoir. L’avenir de beaucoup de personnes repose entre vos mains. N’oubliez pas que vous êtes né avec la responsabilité de servir, d’aimer et d’adorer votre prochain. Et qui sait peut-être demain, vous aurez besoin des gens que vous avez longtemps cherché à aliéner.
Je lance un appel à la jeunesse, de ne pas perdre espoir et de croire en elle car le combat de la vie commence par soi-même. Ne soyons pas corrompus au point de sacrifier les autres, car l’être humain est fait de chair et de sang et non de mensonge.
Ne nous combattons pas entre nous, ne soyons pas les boucliers de ceux qui n’ont aucune dignité ni aucune valeur, car demain sera ce que nous en ferons.
Marième Ngoné DIOP - Présidente du Conseil départemental de la jeunesse de Pikine