Inquiets du devenir du pays
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Duncan Mac Le-Wade
Souleymane Jules Diop Jeudi 9 Avr 2009
« La famille d'un chef d'Etat ne rend
pas service à ce dernier en se lançant
dans un trafic qui heurte la conscience
populaire, car le peuple, qui a faim et soif,
qui vit dans les taudis, est quand même intelligent ».
A. Wade, août 1985
Les visiteurs libéraux qui ont rencontré le président de la République ces derniers jours n’en reviennent pas. Pour ne pas le mettre en rage, ils évitent de prononcer un nom qu’on ne fait que chuchoter depuis au palais de la République, « Karim ‘Nemess’ Wade ». Il fait partie, avec la Génération du concret, des « portés disparus » du petit lexique de la cour présidentielle. Ceux qui ont souffert de l’autorité du fils du chef de l’Etat ne sont plus obligés de dissimuler leur réjouissance. Ils sont contents de le voir échouer. Ils ricanent en étant certains qu’ils ne seront pas punis. Et quand ils sont devant Abdoulaye Wade, ils lui délivrent le message que ses oreilles attendent : « Monsieur le président, il faut reprendre le parti en main! ». Ils savent maintenant que le vent vient de Thiès. En réalité, on ne peut jamais savoir. Tantôt c’est la pluie qui a causé la perte de leur manger local, tantôt c’est la sécheresse qui est la cause de leur détresse. Parfois, ces thuriféraires soutiennent, comme pris dans un brouillard, qu’il ne s’est rien passé, qu’ils sont vainqueurs dans l’ensemble du pays. Même après avoir perdu Dakar, Saint-Louis, Thiès, Louga, Diourbel, Pikine, Guédiawaye, Saint-Louis, Sedhiou et de nombreuses villes du pays, les libéraux soutiennent qu’ils sont les vainqueurs. Le seul qui soit resté lucide et qui mesure la portée des dégâts causés est le président de la République. Il parle clairement de défaite électorale et avoue sa honte. Quand il a voulu rappeler Idrissa Seck, tous les experts de la Génération du concret lui ont promis une razzia à Thiès. Il a voulu reporter les élections, ils l’ont encore convaincu de s’abstenir: « Tous les sondages, mêmes les plus pessimistes, indiquent que nous allons les battre partout ». Le seul que les sondages n’arrivaient pas à battre, c’était Robert Sagna. Il a été battu.
On croyait la partie humiliante terminée avec le défilé du quatre avril boycotté par les chefs d’Etat de la sous-région. Mais la totale est tombée mercredi avec le démenti public du khalife général des mourides, après la sortie malheureuse du chef de l’Etat sur les écoles françaises à Touba. Du jamais vu dans l’histoire de la République. Les journalistes ont écrit un peu partout que le marabout a démenti le ministre Kalidou Diallo. Mais ils oublient que ce n’est pas Kalidou Diallo qui a menti ! Ou alors, il n’a pas menti le premier. Soyons justes avec l’historien de la défunte « gécé ». Ou bien le président de la République a été abusé par son ministre, et c’est grave. Ou bien il s’est abusé tout seul, et c’est encore plus grave. Mais si Kalidou s’est permis une telle frivolité sur une question aussi sensible, c’est qu’il sait que le mensonge n’a jamais dérangé Abdoulaye Wade. Son ministre des Affaires étrangères a déjà excellé dans ce domaine. Il a fait dire au chef de l’Etat, dans un communiqué envoyé à toutes les agences de presse du monde, que le Hamas allait lui remettre en mains propres le soldat israélien Gilat Shalit. C’est le secret de sa longévité au poste. Depuis deux ans que nous attendons l’avion spécial qui doit convoyer le précieux prisonnier, « l’éternel » ne s’est pas ravisé. Il attend encore. Il était de tradition, dans cette jeune République, que le président de la République se garde de déclarations aussi farfelues, pour protéger « l’institution ». Mais le « journaliste » Abdoulaye Wade aime les scoops. Il ne sort jamais sans une nouvelle « rafraichissante », quitte à être démenti par la suite.
Les journalistes qui s’y connaissent ont encore découvert, le soir du trois avril, à quel point le discours présidentiel a été coupé et recollé. Le chef de l’Etat essaie un ton menaçant, se reprend, pique une colère inattendue, dit une chose, répète son contraire. Au bout de plusieurs heures, ses experts entament le « couper-coller ». Abdoulaye Wade lui-même découvre ce qu’il a dit effondré sur son fauteuil, en même temps que les téléspectateurs. On nous coupe la partie qui annonce la création d’une vice-présidence de la République, on nous laisse la partie qui demande aux femmes de choisir entre le poste de vice-président et celui de Premier ministre. Le 31 décembre dernier, ses « conseillers » ont travaillé sur un discours de trois heures, coupant et découpant à souhait. Parfois, c’est le chef de l’Etat qui leur rend la tâche difficile, quand il demande lui-même une pause parce que son fond de teint lui fait ressembler à un « mort ». Son discours du quatre avril pouvait se résumer en ces mots : une vice-présidence pour sauver son pouvoir et un statut de chef de l’opposition pour opposer Niasse et Tanor.
C’est une situation très préoccupante, puisqu’Abdoulaye Wade n’a pas encore entamé la moitié de son mandat. On ne peut pas parler de fin politique non plus, puisque « l’éternel » entend, à la fin de celui-ci, briguer un autre mandat, du moins dans l’esprit de ceux qui pensent que le président n’est pas mortel. A moins qu’il lui arrive ce qui arrive aux footballeurs qui jouent trop avec leur état-civil. La nature finit par les rappeler à l’ordre et les obliger à une retraite anticipée.
C’est pourquoi, quel que soit le bout par lequel on la prend, ce monocrate du quatrième âge connait une triste fin. L’arrogant qui traitait son opposition de « fuyarde » se dit humilié. Il appelle à son secours son ancien collaborateur qu’il traitait de voleur. Les responsables du Pds dissocient maintenant le Pds d’Abdoulaye Wade. C’est un coup de canif au rituel d’adoration qui avait cours jusqu’ici. Abdoulaye Wade veut sauver son fils, les responsables de son parti veulent se sauver. Abdoulaye Faye l’a martelé en des termes courageux, en soulignant que « maintenant, tout le monde sait qui pèse quoi ». Pour dire qu’il n’est plus question que le Pds prenne le risque de perdre le pouvoir en voulant imposer Karim Wade et Doudou Wade contre tous les autres, alors qu’ils n’avaient été d’aucun apport lors de la victoire de 2000. Le président de la République travaille maintenant au schéma le plus fièrement sorti de son intellect, un poste de vice-président. Idrissa Seck deviendrait vice-président, puis coopterait Karim Wade pour se présenter avec lui à la présidentielle de 2012. Mais malgré ses doctorats indénombrables, la réflexion n’est pas le fort du Napoléon de Kébémer, on le sait. Quelle que soit l’issue de ses cogitations cérébrales, il sera la victime ou de son fils ou d’Idrissa Seck.
SJD
Auteur: Souleymane Jules Diop
APS : Jeudi 9 Avr 2009
Le ministère du Commerce déterminé à arriver à un contrôle ’’efficient’’ des prix.
Dakar, 9 avr (APS) - Le ministère du Commerce espère arriver à une surveillance plus efficiente des prix appliqués à la consommation, avec l’acquisition prévue en 2009 de 40 véhicules et de 50 motos qui seront mis à la disposition de ses agents.
Une partie de ces véhicules et de ces motos est déjà acquise à partir du budget 2008, sans compter un apport en vue du président de la République, a précisé Mamadou Diop de Decoix jeudi au cours d’une conférence de presse.
Selon le ministre du Commerce, cette dotation en logistique permettra aux agents de ce département d’être mieux outillés pour contrôler sur le terrain l’application faite par les commerçants des prix officiels à la consommation.
‘’En réalité, nous avons combiné plusieurs leviers pour avoir un contrôle plus efficient’’ des prix appliqués à la consommation, a indiqué M. Diop citant notamment l’information sur les prix et la vérification sur le terrain.
‘’Le contrôle est en train de se parfaire’’, a assuré le ministre du Commerce, tout en se félicitant ’’des baisses substantielles opérées’’ sur les prix des denrées de première nécessité entre août 2008 et avril 2009.
Dans l’intervalle, les baisses constatées sont ‘’extrêmement importantes, très très importantes’’ et vont de l’ordre de moins 100 francs CFA sur le prix du Kg de riz brisé non parfumé, moins 55.100 francs sur la tonne de farine, sans compter les baisses constatées sur le prix de l’huile et des différents types de lait.
S’y ajoute une baisse, dans la même période, de l’ordre de 322 francs CFA sur le prix du gas-oil, le produit pétrolier de référence dont la baisse ‘’impacte de façon positive’’ en terme de compétitivité des entreprises et d’achats des consommateurs.
Par la même occasion, une baisse du prix du transport a été constatée, soit moins 2.070 francs CFA pour le trajet Dakar-Matam, moins 1450 francs CFA entre Ourossogui et Dakar et moins 3150 francs CFA pour voyager de Dakar à Bakel.
‘’Certains pensent qu’on peut baisser les prix comme on veut’’, a-t-il cependant fait observer en se faisant l’écho des réclamations récurrentes des populations concernant le coût de la vie. ‘’Ceci n’existe pratiquement plus dans aucun pays’’, a-t-il souligné.
Dans la question de la baisse des prix, des paramètres que les Etats ne maîtrisent pas entrent en compte, a-t-il fait valoir, en faisant référence notamment aux hydrocarbures qui ‘’jouent un rôle très important sur les fluctuations des prix’’ sur le marché local.
Auteur: BK/AD
24hchrono : Jeudi 9 Avr 2009
3 Questions à Ouza Diallo : « Idy est indécis, je préfère Macky…»
Quelle analyse faites-vous de la percée de l’opposition aux locales ?
C’est le peuple qui s’est exprimé. Mon peuple a réagi à l’action de barrer la route au népotisme, il est devenu conscient de cet état de fait que le Président de la République est son staff sont en train de mener le pays vers l’abîme. L’autre enseignement de ces élections est que l’opposition est descendue de son lit. Le plus beau jour de ma vie, c’est quand j’ai appris que l’opposition a raflé les localités les plus importantes du pays.
L’alternance a été positive selon vous ?
Si je dois noter l’alternance, je lui donne 7 /20. Sur le plan des infrastructures, l’alternance a un peut réussi. Pourquoi un peu parce que si vous emprunter les axes Dakar-Tamba, Saloum-Dhara, vous vous rendez compte qu’il y a problème a l’intérieur du pays. 346 milliards de tunnel pour désenclaver Dakar par des routes de sorties. Les journalistes sont traqués et emprisonnés. C’est parce que nos gouvernants ne sont pas au diapason de la liberté d’expression. Le Président de la République a toujours cru que les journalistes sont avec lui or la presse est avec le peuple. A ce propos, je trouve que trois ans pour El Malick Seck est trop. La seule voie pour détrôner le Pds, c’est l’unité, agir ensemble.
Que pensez vous de Idy et de Macky ?
Je préfère Macky Sall parce que Idrissa Seck est très indécis, alors qu’avec Macky Sall les valeurs demeurent toujours. A mon avis, le Président de la République doit écouter le peuple. Vous imaginez un policier qui voit son salaire multiplie par 2 où 3 au moment où l’enseignant qui est à Fongolemy galère parce qu’il ne peut pas être en possession de son salaire.
Lobservateur : Jeudi 9 Avr 2009
PUBLICATION : « UNE SUCCESSION EN DEMOCRATIE- LES SENEGALAIS FACE A L’INATTENDU » DE ABDOUL AZIZ DIOP : COMMENT KARIM WADE A ÉTÉ FABRIQUÉ.
Après sa dernière publication intitulée «Sarkozy à Dakar : le rendez-vous manqué de Dakar», publiée en avril 2008, Abdoul Aziz Diop trempe, de nouveau, sa plume dans l’encre politique pour révéler les différents contours, sus ou jusque-là inconnus des hommes, du projet de succession élaboré par le Président Wade pour le compte de son fils. Avec des témoignages d’hommes et une analyse froide de la situation, le politologue et chargé de cours et de recherche à l’Institut supérieur des sciences de l’information et de la communication (Issic) démontre le long jeu de Me Wade dont le but est d’installer son fils à la tête de l’Etat. Une occasion aussi saisie par l’auteur pour présenter Karim Wade sous toutes ses coutures. Dans son ouvrage de 217 pages édité par l’Harmattan et préfacé par le conseiller en management, Abdoul Aziz Tall, une large fenêtre est aussi ouverte sur les aspects de la vie économique du Sénégal, entre autres sujets abordés.
Du néant à une position privilégiée. Tel est le résumé de la vie de Karim Wade, fils de son père, Abdoulaye, président de la République du Sénégal. Cette découverte du président de l’Agence nationale de l’organisation de la conférence islamique (Anoci) est faite par le politologue, Abdoul Aziz Diop, dans un livre à paraître bientôt : «Une succession en démocratie - les Sénégalais face à l’inattendu.» En effet, l’auteur, à travers des faits et des constats, reconstitue «la vraie histoire de Karim Wade» essentiellement «fabriquée sur fond d’enrichissement illicite, de corruption à grande échelle, de criminalisation de la politique, de report frauduleux des élections et de sabordage du Pds au profit d’un machin -la Génération du Concret- conçu et parrainé au bénéfice exclusif du fils pressenti pour le sommet».
La fabrication
La création d’une nouvelle histoire pour Karim Wade se présente comme une nécessité pour réussir le plan de succession monarchique en ce sens que, «faute de pouvoir voler de ses propres ailes, Karim reste toujours pendu aux basques de son père». Ainsi, Abdoul Aziz Diop rapporte un conseil donné à Me Wade dans ce sens : «Monsieur le Président, si vous voulez que Karim vous succède à la tête du Sénégal, fabriquez-lui une histoire meilleure que celle des jeunes prétendants légitimes de votre parti qui pourraient lui faire de l’ombre, à commencer par vos anciens Premiers ministres, Idrissa Seck et Macky Sall.» Le suivi de ce conseil suffit, en effet, pour comprendre les opérations de «déseckisation» et de «démackysation» qui ont suivi les plans de liquidation de Idy et de Macky. Malgré l’élimination des éventuels empêcheurs de succéder en rond, M. Diop écrit que Abdoulaye Wade n’est pas sûr de réussir. «Karim, lui, se sent pousser des ailes au fur et à mesure que s’accumulent les privilèges indus et qu’un nouveau mode de dévolution du pouvoir suprême se prépare», écrit-il.
Incompétence, incapacité
Toutefois, en dépit de toutes possibilités qui lui sont offertes, l’entreprise familiale, dont l’unique but est de fabriquer une histoire présidentielle à Wade-fils, connaît des limites. Son passage de «conseiller financier passablement discret au patron de la l’Anoci, Karim Wade», se désole le politologue, «défraya souvent la chronique dans de sulfureuses affaires auxquelles est mêlé le trafiquant de devises, l’ouvreur de portes, l’apporteur d’affaires cupide etc.». En effet, l’auteur du livre fait un constat : «Le bambin transforma tout ce qu’il toucha en objet sans valeur.» D’une part, son implication dans la «banqueroute» des Industries chimiques du Sénégal (Ics) est proclamée en public le vendredi 10 mars 2006 par les populations de Darou Khoudoss, localité où se trouve la plus grosse unité de production des Ics. A ce moment, Abdoul Aziz Diop rappelle que «un peu moins de 100 mille personnes dépendant des revenus des employés des Ics. En tête de cortège, les femmes des employés accusèrent nommément le Président Abdoulaye Wade, son fils Karim, l’ex-ministre d’Etat, Landing Savané et l’ancien Directeur général de la société d’avoir provoqué, par leurs agissements, la faillite de la première industrie de leur pays». Ces accusations sont ainsi démontrées par l’auteur de l’ouvrage à travers l’établissement de nombre de liens et de connexions entre l’homme d’affaires Jérôme Godart et son ami, Karim Wade.
Une relation névrotique avec l’argent
Mieux, le politologue examine la responsabilité de ce dernier dans la crise des Ics et «l’immunité dont il jouit». En effet, le livre fait noter la signature d’une clause de la convention entre le gouvernement sénégalais et le groupe Indian farmer fertiliser cooperative limited (Iffco), pour le contrôle des Ics et, par ce dernier, «protège les fossoyeurs de la société». (…) «Pour avoir repris ses droits d’Iffco, l’Etat indien menacerait de porter plainte du fait des agissements de Karim Wade, qui se trouverait, malgré tout, derrière une société française du nom de Rouiller pour le contrôle des Ics.» D’autre part, l’ouvrage évoque le cas du marché des ordures pour convaincre du penchant de Wade-fils pour les affaires financières, même si sa compétence et ses prérogatives ne sont pas convoquées. M. Diop, après un rappel sur le marché de concession finalement cassé qui liait l’Etat du Sénégal au groupe suisse Alcyon Sa entré en partenariat avec Ama Sa, entre autres sociétés, s’étonne de l’implication de Karim Wade dans l’octroi du marché des ordures à Véolia. En dépit des bizarreries notées dans la pertinence du choix et du coût de ce marché, Abdou Aziz Diop convoque la signature du contrat qui a été faite par le maire de Dakar, Pape Diop et Wade-fils en sa qualité de président de l’Anoci, au moment où «le ministre de l’Environnement d’alors a été mis à l’écart». Encore une «histoire de gros sous !», s’exclame l’écrivain.
Le flop
Impossible de parler de l’histoire du fils de Wade sans évoquer le Sommet de l’Oci, dont la préparation et l’organisation ont été confiées à une structure spécialement mise en place, l’Anoci présidée par Karim Wade. Ainsi, Abdoul Aziz Diop ouvre une large fenêtre sur le Sommet qu’il considère comme un «flop». Il fonde son propos sur le triste constat selon lequel «en route pour le sommet, Karim Wade n’aura pas réussi, ni même l’accueil des délégations dans les suites des hôtels prévus à cet effet». En effet, M. Diop part d’un constat pour tirer sa conclusion : «Pour avoir fait de la réalisation d’infrastructures son mandat, l’Anoci rata sa vraie mission de rapprocher les musulmans du Sénégal à ceux du reste du monde.» L’ouvrage en déduit que «le manager Karim n’en est pas un». Comme en atteste l’éclairage alors fait par l’expert en management, Abdoul Aziz Tall qui a, par ailleurs, préfacé le livre. Les recherches de M. Diop n’ont pas épargné les effets financiers de ce sommet controversé. La structure gérée par Karim Wade a coûté en dépenses la somme de 376 milliards de francs Cfa, dont une bonne partie provient des emprunts. Lesquels emprunts «posent un sérieux problème de gestion», d’après l’auteur du livre. «Comment l’argent des banques avait-il été prélevé et géré par les responsables de l’Anoci (Abdoulaye Baldé et Karim Wade) ?» Une question que l’auteur du livre se pose au même titre que les Sénégalais. En résumé, Abdou Aziz Diop reste convaincu, dans son livre, que «la Conférence islamique n’a pas servi de rampe de lancement à la Génération du concret».
Le gouvernement invisible de Karim Wade
D’ailleurs, il établit un lien entre ce mouvement politique et «une société secrète» en partant du choix pris par les animateurs d’opter «pour un mode (occulte) de massification et des pratiques». Ce type de société demande que ses membres gardent une partie de ses activités et de ses motivations loin des regards de personnes qui lui sont étrangères, des médias et de l’Etat». Il en veut pour preuve, «les propos évasifs d’Abdoulaye Baldé qui en disent long sur le culte du secret ou peut-être simplement sur la vacuité intellectuelle de la société secrète des «Concrétistes». M. Diop va plus loin en révélant que «la Génération du concret profite de son principe de discrétion pour développer des activités criminelles et politiques». L’auteur part d’une citation de Théodore Roosevelt, pour expliquer sa position : «Derrière le gouvernement visible, siège un gouvernement invisible qui ne doit pas fidélité au peuple et ne se reconnaît aucune responsabilité.» Un lien suffisant pour prévenir que «l’influence programmée, mais illégitime, du gouvernement invisible dirigé par Karim Wade, augure un coup de force dont Abdoulaye Wade pose les derniers jalons». De quoi pousser l’auteur du livre à sonner l’alerte : «Quand ce que prépare Wade aura définitivement pris forme, les patriotes et les démocrates sénégalais auront beaucoup de mal à démêler les vilaines choses.»
Auteur: NDIAGA NDIAYE
Seneweb.com : Jeudi 9 Avr 2009
L’Alternance et l’Agriculture : la continuité sans la rupture.
Le régime issu de l’alternance du 19 mars 2000 s’est illustré dans le domaine de l’agriculture par une série de mesures politiques au sommet qui laissent pantois les techniciens qui ont vécu, voire conduit, l’évolution du secteur depuis 1960. Au CNCR, la seule plateforme d’Organisations Paysannes avant 2000, les membres nagent dans le dépit face à la résurgence de pratiques politiques qu’ils croyaient d’un temps révolu. Les responsables des six autres plateformes paysannes nées de « l’explosion démocratique » de 2000, comme pour exister, saluent en public une volonté politique sans précédent d’un « chef de l’Etat visionnaire » mais arrivé tard au pouvoir. Pourtant en privé, et face à leurs membres mécontents ou à leurs bailleurs confus et navrés, ils nuancent leurs propos ou tout simplement les remisent.
Et tous se posent une même question : Les performances obtenues dans le secteur après 2000, expliquent-elles ou justifient-elles ce fort réengagement de l’Etat ?
Il faut savoir que l’agriculture, dans tous les pays du monde, sert à 4 choses : i) nourrir la population ; ii) créer des emplois et des revenus pour les ruraux ; iii) exporter pour des devises ; iv) préserver et valoriser les ressources naturelles (sols, eau, climat). Aucun de ces rôles n’est aujourd’hui rempli, et il est encore difficile d’entrevoir des signes d’espoir.
Deux illustrations :
• En 1960, le pays produisait 96% de sa nourriture, aujourd’hui il importe 60% de ses besoins alimentaires. Cette tendance se poursuit encore et la dépendance alimentaire s’accentue, rendant évanescents l’idée et l’espoir d’une souveraineté alimentaire même à moyen terme.
• En 1960 l’agriculture entrait pour 90% de la valeur des exportations, aujourd’hui cette proportion est réduite à sa portion congrue (8 – 10%).
Au plan économique l’alternance n’a pas non plus amélioré les performances d’avant 2000. Au contraire ! Entre 1994 et 2000 le taux de croissance moyen du PIB s’était stabilisé à 5,5% sans jamais descendre sous la barre des 5% ; tandis que de 2001 à 2007 ce taux moyen est tombé à 5,1% avec 2 chutes en 2002 et 2006 à 1% et 3% respectivement. Ce qui s’interprète comme un retour à la vulnérabilité de l’économie depuis 2000, alors que la période antérieure avait montré des indices d’une relative résistance aux chocs exogènes.
C’est dans ce contexte de retour à la vulnérabilité que le ministère de l’Agriculture a décrété l’objectif d’autosuffisance en riz en 2012, en lançant le Programme National d’Autosuffisance en Riz (PNAR). C’est son devoir, et c’est ce qui est attendu d’un pouvoir élu. Mais s’il est possible de réaliser cette performance, la conserver est tout à fait incertain. Car la méthode utilisée pour y parvenir consiste à i) distribuer des équipements (tracteurs et GMP) et des intrants subventionnés aux producteurs, ii) réhabiliter les anciens périmètres rizicoles abandonnés, et iii) lever l’hypothèque de la dette des agriculteurs auprès de la CNCAS. Elle procède d’une approche classique qui prétend qu’en donnant tous les moyens de production aux producteurs ils réalisent les objectifs qui leur sont édictés ! C’est une erreur. Pour preuve :
• L’économie de traite qui a fonctionné sur ce modèle pendant un siècle (1860 à 1960) n’a jamais transformé l’agriculture en profondeur. Juste quelques augmentations conjoncturelles de productions agricoles, qui profitaient plus aux industries et à la main d’œuvre en métropole ; pacte colonial oblige.
• Le Programme Agricole instauré par SENGHOR et DIA, a permis de réaliser des performances jamais égalées (1,2 million de tonnes d’arachides en 1976). Mais celles-ci ont été vite enrayées par les sécheresses, les chocs pétroliers, et la mondialisation des années 70. Ce Programme consistant à distribuer des intrants, du crédit et des équipements aux producteurs à chaque campagne hivernale, puis à racheter la production à des prix fixés d’avance, a été même abandonné en 1979 en application des mesures d’ajustement structurel du secteur en crise.
• Le Programme Agricole sera repris en 1999, comme mesure de relance de l’Agriculture au sortir de l’Ajustement Structurel qui a permis de restructurer le secteur. Il sera poursuivi sans changement, ni dans l’approche ni dans la philosophie, au-delà de 2000 alors que sa pertinence et son efficacité étaient déjà mises en doute. Mieux les autorités de l’alternance ont multiplié et généralisé les quantités distribuées par campagne. Pire, elles ont construit toute la politique du secteur autour de cette vision simpliste consistant à « faire encore plus de la même chose », alors qu’il s’agit de faire les choses autrement. L’illustration est donnée par les programmes spéciaux du Président, la Goana, le Plan REVA. Les résultats sont connus : les bons impayés de 2002, les faibles taux de croissance de 2003 (pluies hors saison), de 2006 et 2008 (mauvaises pluviosités), la crise alimentaire de 2008 (flambée des prix du pétrole et des céréales importées). Face à ce constat amer et indéniable, les autorités agacées par les critiques, leur opposent l’argument que « nous avons fait pour ce secteur ce qu’aucun autre gouvernement n’a fait », en citant les milliards dépensés et les quantités distribuées au monde rural. Qu’il en soit ainsi, cela n’est pas le problème à résoudre, car les 4 fonctions ne sont pas remplies, ni ne sont pas en voie de l’être. Au contraire !
• Les paysans quant à eux ne sentant pas leur situation s’améliorer, se croient tourner en bourrique dans ce discours de milliards. Leurs organisations représentatives émettent sans cesse des objections et réserves énervantes pour les pouvoirs publics, qui finissent par les accuser de connivence avec l’opposition politique. La participation, fort justifiée, du CNCR aux assises nationales a mis le feu aux poudres. Le ministre de l’agriculture a décidé la rupture des relations avec cette organisation paysanne, et demandé par lettre à ses services et aux partenaires d’en tirer les conséquences en l’excluant de tous les financements publics. Avant de revenir quelques jours plus tard sur la décision suite à une médiation civile.
• Manifestement les politiques agricoles en cours ne convainquent pas les acteurs du secteur, elles ne changent pas les tendances négatives de l’agriculture (baisse des productions et des exportations, hausses des importations, malaise paysan, pauvreté rurale, etc.) et elles coûtent des milliards, dans un contexte de crise économique et financière à l’issue incertaine. Cette voie est sans issue, et les « légers mieux » obtenus çà et là, risquent d’être l’arbre des petits succès qui cache la forêt de la faillite qui guette le secteur.
• Alors il ne faut pas se leurrer des chiffres euphoriques de l’Agence REVA sur l’emploi des jeunes ruraux : investir 350 millions (ferme de Jilakh) pour employer 200 jeunes est irréaliste. Car c’est un coût de revient de 1.750.000 F pour un emploi créé, c’est-à-dire 175 milliards (soit le double du budget du ministère de l’agriculture) pour insérer 100.000 jeunes. Ce chiffre correspond au nombre de jeunes ruraux recherchant un premier emploi chaque année. Pour comparaison depuis sa création en 2000, le FNPJ doté d’un budget total de 10 milliards, incluant son fonctionnement, n’a créé que 12.500 emplois, représentant 2,5% de l’effectif à insérer. Le scandale du « barsa wala barsaaxx » a sans surprise éclaté en 2006.
• Il est indispensable de cerner cette réalité globale au départ avant de décider d’engager les investissements ! Car le but n’est pas simplement de créer des emplois jeunes mais bien de résoudre le problème du chômage massif des jeunes ruraux, pour tenir l’objectif de lutte contre l’émigration clandestine. C’est par conséquent une erreur d’approche consistant à compter des emplois créés (au risque de s’en suffire) au lieu de travailler sur le nombre de jeunes restants sans emplois malgré, ou après, les efforts faits (pour éradiquer le chômage). Tel est le péché mignon des politiques agricoles des gouvernements successifs depuis 2000.
L’autre erreur réside dans le sens donné à la notion de « développement agricole » qui est recherché. Ce qui est fait depuis avant 1960, centré sur les campagnes agricoles, l’assimile au développement des productions agricoles. C’est ainsi qu’on a pu réussir des hausses erratiques de productions, mais les exploitations agricoles qui les fournissent sont restées très peu évoluées et fragiles. Rendant ainsi aléatoires et fugaces les réalisations du secteur. De ce point de vue le développement agricole est intimement lié au développement des exploitations agricoles familiales. Cette conception implique que les investissements agricoles soient dirigés vers les structures des exploitations agricoles, pour les améliorer et les consolider. Ces structures d’exploitation reposent essentiellement sur les 4 facteurs à combiner pour produire en agriculture : la Terre, l’Eau, le Travail, le Capital.
L’approche à la base de la campagne agricole, des programmes spéciaux, de GOANA, et du PNAR, ne travaille que sur le facteur Capital (intrants, équipements). Le REVA met en place les « pôles d’émergence agricole » où les investissements sont réalisés hors de l’exploitation agricole familiale, dans des champs exploités en commun par les associations d’usagers. Les limites de cette approche sont connues : quand ça appartient à tous personne n’en prend soin.
Les autres facteurs qui déterminent la durabilité de la production agricole sont visiblement escamotés dans les politiques publiques passées et actuelles du secteur. Les résultats sont là :
• En l’absence d’une politique foncière performante, les 500.000 exploitations agricoles, sont majoritairement (80%) de taille très petite (3 à 5 ha) à petite (5 à 8 ha) et surpeuplées (8 à 10 personnes, pour 4 à 6 actifs). Donc structurellement déficitaires du point de vue même de leur couverture vivrière.
• Faute d’une politique solidaire de prix garantis, les campagnes de commercialisation sont mal organisées (bons impayés, marchés parallèles, méventes, etc.) et les prix aux producteurs sont dictés par les marchés mondiaux, spéculatifs et non transparents. La main d’œuvre agricole, mal rémunérée, migre massivement vers les autres secteurs, avec de maigres chances de s’y insérer, car généralement peu qualifiée.
En définitive les politiques actuelles, à l’instar des précédentes, réussiront probablement des augmentations de quantités produites, notamment le riz en 2012, mais ne sont pas susceptibles de réaliser le développement de notre agriculture, qui reste leur unique finalité pertinente.
Cette analyse n’est ni une découverte ni une révélation car la plupart des organisations de producteurs militent pour un développement agricole basé sur la modernisation de l’exploitation familiale. Une d’entre elles est déjà avancée, avec le soutien de ses partenaires, sur un projet expérimental de « suivi de la productivité des exploitations familiales ». Comme l’y encourage l’esprit des réformes des années 90. Il vise à tester un modèle adapté de développement agricole, susceptible d’alimenter le discours sur l’agriculture paysanne et d’inspirer les politiques publiques. Mais comme à son habitude, l’Etat, engoncé dans ses certitudes, est absent du processus de cette expérience. Orgueil technocratique ou vanité républicaine ?! Voilà le nœud gordien de l’Agriculture de l’Alternance.
Auteur: Faap SALY
WALF FADJRI :
Ne jetez pas le manche après la première cognée !
Le dimanche 22 mars 2009, les Sénégalais, toutes couches confondues, telles des fourmis laborieuses et silencieuses, ont en toute sérénité, malgré le folklore assourdissant, les fresques et frasques provoquées depuis des mois par les cigales libérales, leurs alliés de la Cap 21, le parti du fils du président de la République (la Génération du concret ?), rabattu par la voie des urnes le caquet à ces derniers, et ramené les pendules de nos valeurs millénaires d’honneur et de dignité à l’heure.
Au demeurant, même si ces élections avaient pour enjeu principal le contrôle des collectivités locales : mairies des communes, des villes, conseils ruraux, conseils régionaux, gérés par des élus formés pour la plupart à la nouvelle école libérale de la médiocratie et de la voyoucratie avec comme spécialités : magouilles, prévarications, ventes illégales de terrains, au grand dam de leurs administrés, force est de reconnaître que d’autres enjeux de taille qui engageaient à la fois la nature républicaine et l’avenir de notre Etat, ont été bien pris en compte par les citoyens. Les intentions qui avaient été prêtées, à tort ou à raison, au fils du président de la République de succéder à son père à la tête de l’Etat, finirent par s’imposer tristement dans la pensée quotidienne des Sénégalais traumatisés par une telle éventualité.
De mémoire de Sénégalais ou d’homme tout court, l’on n’a jamais vu dans l’histoire des Républiques, un chef d’Etat sillonner presque tout le territoire du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest pour battre une campagne locale ou économique selon, au prix de pénibles randonnées, souvent agrémentées d’humiliantes scènes d’accueil par les populations des villes et des campagnes : brassards rouges, huées, jets de cailloux, malgré l’imposant dispositif de sécurité et la présence des forces de l’ordre. Dans cette pitoyable scène, digne d’une tragédie de la mythologie grecque, Icare le prince, pardon ‘Mikar’, et sa bande de thuriféraires, de joyeux captifs marqués au fer avec l’estampille Génération du concret, n’avaient pas voulu être en reste. Qui ne s’est pas souvenu des envolées lyriques de son chambellan en chef, le S.B.P (sans base politique) ‘l’ami des fils de président’, pourtant de très bonne famille, qui rivalisait d’enthousiasme avec les griottes et bouffons au Cices, lors de l’accueil du dauphin par les femmes ? Il ne lui manquait qu’une camisole pour le confondre aux dames, lorsqu’il se mit à trépigner et à entonner de sa belle voix de rossignol, à faire pleurer de jalousie nos grandes divas un vieux refrain populaire des troubadours à l’honneur de son maître : ‘Bis sa Bis, Bissou diambour dou biss, Bis bi sa bis la’ (ce jour est ton jour, futur président du Sénégal) que reprenaient en chœur les femmes conviées à cette grotesque et bouffonne cérémonie de sacre du prince. Ne soyez guère surpris un jour, de voir l’éternel vassal, revendiquer avec force d’avoir été le frère de case de Ibrahima et de Hamidou Sall, si leur père devenait président de la République par la volonté de Dieu le tout Puissant et des Sénégalais ! Dire que ces gens sont des époux et des pères de famille. Quelle honte !
La question que les dignes Sénégalais seraient en droit légitime de leur poser pour le moins est la suivante : Où est-ce que ces gueux tirent leur force, après une journée bien remplie en bassesse, reptation et aplatissement, pour croiser le regard de l’honnête voisin, de leurs subalternes, leur femme, enfants, et le matin se regarder dans la glace ?
Hélas le messie, pardon le fils du président eut droit aussi à sa part de correction, après avoir reçu les prières, bénédictions, cadeaux des marabouts et chefs coutumiers. Le ressac contre lequel j’avais tenté en vain depuis longtemps de prévenir le président à travers de nombreuses contributions, se transforma hélas en déluge et emporta avec lui, son fils et son parti de 35 ans au soir du 22 mars 2009. Comble de malheur, le président de la République, son fils, son épouse furent vaincus dans leur propre bureau et centre de vote dans la commune du Point E. Le bon sens aurait dû inviter les responsables du camp présidentiel à traduire cette réaction du peuple, malgré les immenses moyens déployés, un véritable trésor de guerre chiffré à des milliards, au mépris du peuple, la création de l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue, comme une sanction ayant valeur de blâme ou d’avertissement à l’intention du président qui devrait décrypter les messages suivants : que les Sénégalais étaient loin d’être satisfaits de sa politique économique et sociale ; que le Sénégal était loin d’être le Togo ou le Zaïre pour une dévolution monarchique du pouvoir de père en fils ; que l’on ne se moque pas éperdument et impunément de la République et des Sénégalais, en offrant aux jeunes un concert musical ayant coûté près de 400 millions au président et ancien maire Pape Diop, et en louant un bateau de croisière à 8 milliards pour deux nuitées seulement pour leurs ‘hôtes’ lors de l’Oci, le tout dans une ambiance digne des Contes des mille et une nuits.
Si les pétrodollars des ‘amis arabes’ ont porté chance à leur frère du Sud, tel n’a pas été le cas malheureusement pour ceux du centre et du Nord. Par crainte d’affronter le courroux du résident ou de perdre leurs privilèges, ces courtisans ont pris l’option de la chicane et de la chienlit. Certains ont attribué cette honteuse débâcle au vote sanction de certains responsables, mal investis sur les listes de candidatures. D’autres ont, au contraire, invoqué la confusion de rôle, ou plutôt de rang entre le maire sortant de la Ville de Dakar, le président du Sénat Pape Diop et le fils du président de la République. Le clou a été la sortie télévisée de l’enfant de Boynadji, l’ex-badaud de Davos, et non moins conseiller en communication du chef de l’Etat. Ce dernier s’était payé le luxe, l’insolence même de se rendre une première fois à son village natal, accompagné du fils du président à bord d’une flotte de quatre avions, et la seconde fois, en affrétant un jet privé pour y faire son vote. Les téléspectateurs furent stupéfaits de voir et d’entendre l’intriguant en chef, membre fondateur de la génération des concrétistes, devenus désormais ‘concrétristes’, l’air hagard comme un zombie ressuscité, ou plutôt comme une gazelle Thompson qui venait d’échapper des griffes d’un lion du Fouta, haletant de frayeur, loufoque : ’Je m’étais mépris sur le compte du messie de Thiès qui est en fait incontournable ; je demande pardon au président de la République, Macky Sall a joué dans la fibre ethnique pour sa victoire.’ La saison des amours, pardon des allégeances des oiseaux picoreurs au futur vice-président de la République ou Premier ministre venait-elle de commencer ?
De toutes les explications données par ci et là à cette déroute historique, celle du chef de la Cap 21, forte d’une centaine de partis alliés au Parti démocratique sénégalais (Pds), est la plus sidérante. Jugez-en. Lors de la conférence de presse des responsables de la Cap 21, leur leader n’y est pas allé par quatre chemins pour soutenir que la Coalition Sopi n’a nullement essuyé une débâcle lors des consultations locales. A l’appui de ses allégations, il étale ses chiffres. En premier lieu, il soutient que la coalition Sopi a remporté 311 collectivités sur les 543 que compte le Sénégal. Certes, la coalition a perdu un certain nombre de communes ou de villes importantes comme Dakar, Thiès, Kaolack, Fatick, Saint-Louis, poursuit-il, mais elle a aussi dans le même mouvement conquis des bastions jusqu’ici imprenables tels que la Casamance, Bakel, Kédougou, etc. Qu’en deuxième lieu, pour édifier l’ampleur de la victoire de la Coalition Sopi, la Cap 21 a élaboré un document sur lequel figurent les résultats et qu’elle compte les déposer dans toutes les représentations diplomatiques. Car, selon le Professeur, il est aujourd’hui avéré que s’il s’agissait d’élections présidentielle ou législatives, la majorité présidentielle les aurait remportées haut la main. Voilà en substance les conclusions d’une des figures de proue du régime de l’Alternance qui ne cache pas sa ‘satisfaction’ de ce verdict des urnes. De tels propos qui ne manquent certes pas de hardiesse, serviraient-ils de bémol pour soulager le cœur meurtri de notre malheureux président de son infortune ?
Sauf à lire en diagonale, ou en médiane les résultats de ces élections qui ont plus d’une valeur de référendum, celles-ci ont bel et bien remis en cause la légitimé du régime de l’alternance et sonné par la même occasion son glas. La seule voie pour le régime en place de prouver le contraire serait d’organiser des élections présidentielle et législatives anticipées. D’abord, on ne peut pas perdre les communes des plus grandes villes du Sénégal comme Dakar la capitale, et ses treize communes, Rufisque, Gorée, Kaolack, Kaffrine, Saint-Louis, Podor et conseils ruraux et se permettre de pavoiser sans friser le ridicule. D’autant plus que c’est le président de la République lui-même qui disait que l’opposition n’était candidate que sur un cinquième de l’ensemble des circonscriptions du territoire.
Ensuite, à quelques exceptions près, dans presque toutes les localités où la Coalition Sopi a été vaincue, figuraient sur les listes de candidatures aux élections des maires des communes, des villes, des présidents de conseil rural, ou Conseil régional, des élus sortants ou candidats qui sont au cœur du dispositif institutionnel de l’Etat et des centres de décisions stratégiques du parti au pouvoir et ses alliés, cumulant deux, voire trois fonctions électives ou étatiques : Premier ministre, ministres, conseillers du président de la République, président du Sénat, sénateurs, députés, directeurs généraux de sociétés nationales ou d’agences nationales, présidents de Conseils d’administration ou ambassadeurs, le Directeur des structures et l’Administrateur du Parti démocratique sénégalais. Le cas de la Commune de Biscuiterie, fief historique du Parti démocratique sénégalais, lieu de résidence de la famille du président de la République, tombée dans l’escarcelle de l’opposition, avec la cinglante déconvenue du député et président du Groupe libéral Doudou Wade et non moins neveu du chef de l’Etat, ses frères de parti : le député maire Lamine Dia, le sénateur Meïssa Sall, Kader Sow, ancien directeur de cabinet du président de la République et actuel Pca de l’Apix, Ndiouga Sakho, neveu du président et Pdg de la Sapco, Djibril Wade, frère de Doudou Wade, Pdg et président de l’Asc Niary Tally, Babacar Thiam, membre de la Génération du concret et Pca de la Saed est plus qu’édifiant.
La coalition Benno Siggil Senegaal (34 partis) y a remporté les élections, avec 4 885 voix, 45 conseillers, suivie par la Coalition Sopi (Pds, la Cap 21, les partis alliés au nombre de 65), avec 3 550 voix, 10 conseillers, et la Coalition Dekal Ngor (composée de deux partis), créée il y a moins de 50 jours avant la campagne, obtint 2 363 voix et 6 conseillers. Cette déroute de la Coalition Sopi regroupant le parti au pouvoir et sa cohorte de partis alliés, la Génération du concret confirme, si besoin en était, que le peuple sénégalais seul souverain venait d’apporter un désaveu cinglant au système de l’alternance.
Le chef de l’Etat, dépositaire de l’espoir des Sénégalais au soir du 19 mars 2000 a-t-il bien perçu le message des honnêtes sénégalais au soir du 22 mars 2009 ? A entendre son message adressé à la Nation à la veille de la commémoration de l’accession de notre pays à l’indépendance, se limitant essentiellement à des projets de réformes constitutionnelles : le statut du chef de l’opposition, création de poste de vice-présidente de la République, et nomination d’une femme au poste de Premier ministre, la réponse est non.
L’on se demande d’ailleurs comment ces députés et sénateurs qui ont été presque tous vaincus dans leurs localités, et désavoués par leurs concitoyens jusque dans leurs quartiers ou villages d’origine, à l’exemple de Doudou Wade, dont sa base n’a même pas voulu en faire un simple conseiller, pourront-ils désormais voter des lois en toute légitimité et dignité au nom du peuple qui les a vomis pour de bon ? La triste réalité est que les Sénégalais ne croient plus aux déclarations et engagements du président. Si tenté qu’il fût de promouvoir la femme sénégalaise au plus haut sommet, pourquoi avait-il alors remercié l’ancien Premier ministre Mame Madior Boye, connue pourtant pour sa compétence, sa rigueur dans la gestion de la chose publique, mais surtout pour son intégrité ?
Le problème du régime libéral est d’ordre plus comportemental que structurel. Ce que les Sénégalais attendaient du président ce soir du 3 avril, c’était de leur apporter des solutions à leurs multiples problèmes tels que la crise scolaire, marquée par la grève des élèves, des étudiants et des enseignants, le secteur de la santé, la situation calamiteuse des paysans avec leurs récoltes d’arachides jusqu’ici invendues, les stocks de tomates et d’oignons qui commencent à pourrir dans le Nord du fait de la sauvage et déloyale concurrence que leur font certains pontes de ce régime plus libertin, liberticide que libéral. Tant que le président n’aura pas pris certaines mesures, comme la diminution du train de vie de l’Etat, plutôt celui de ses faux serviteurs, oisifs devant l’éternel, du nombre des ministres, conseillers et ministères, la suppression du Sénat, d’agences comme l’Apix, avec des salaires mensuels de 9 millions pour leurs directeurs, diminué ses nombreux voyages, il prêchera toujours dans un désert. Car, comme on le dit si bien : ventre affamé n’a point d’oreilles.
L’opposition et la société civile devraient, pour leur part, consolider cette dynamique unitaire, taire les querelles de positionnement, faire preuve de vigilance et de solidarité. Qu’elles s’opposent avec énergie à une quelconque modification de la Constitution visant à instaurer des plans de transmission du pouvoir, contraires aux principes républicains. Qu’elles rejettent avec fermeté toute invite du président de la République à participer à un gouvernement d’union nationale ou autre compromission. Sinon, elles seront éclaboussées par la boue du déshonneur dans laquelle se noie le régime de l’alternance. Au nom des générations passées, présentes et futures qui constituent la Nation même, elles ne devraient point jeter le manche, après la cognée du 22 mars 2009, qui a fait vaciller l’arbre de la honte, en attendant celle de 2012 au plus tard, qui le fera tomber. Ce sera alors la vraie alternance pour laquelle se sont battus durant toute leur vie d’illustres patriotes à l’image des regrettés Mamadou Dia, Sémou Pathé Guèye et tant d’autres : celle des gouvernants au cœur et à l’esprit purs, aux mains propres, étant au service exclusif de leur peuple, seul souverain.
• Maître Djibril WAR Militant Apr.Coalition Dekkal Ngor Commune de Biscuiterie wardjibril@yahoo.fr
Quelle bourde de la direction de la pharmacie en cette période de crise !
C'est avec consternation que j'ai suivi ce jour, au cours du journal télévisé de la 2sTV, l'élément relatif aux malades des hôpitaux qui ne peuvent plus se soigner faute de moyens pour acheter leurs médicaments, désormais hors de prix. Je suis médecin et vis hélas ce drame au quotidien depuis deux ans dans mon service. Mais sachant ce que valent nos services de prise en charge en Afrique, je m'interroge sérieusement sur cette décision de la direction de la pharmacie d'interdire les échantillons médicaux dans notre pays. Quelle bourde en cette période de crise ! Ces médicaments destinés à nous autres médecins et paramédicaux, nous aidaient à démarrer des traitements auprès des personnes âgées et autres nécessiteux en attendant qu'ils trouvent de l'aide au sein de leurs familles.
Pour faire la promotion de leurs spécialités, 200 à 300 laboratoires pharmaceutiques distribuaient gratuitement aux spécialistes 3 000 à 4 000 boîtes (par an et par laboratoire), soit environ 1 200 000 boîtes gratuites auxquelles nous renonçons désormais. Mais pourquoi diable attendre ces temps de vache maigre, où manger, boire, se loger et se soigner tient de la magie noire pour prendre une telle décision ? Ces médicaments venaient en appoint à nos défaillantes couvertures sociales et faisaient l'affaire ‘de la veuve et de l'orphelin’. Pourquoi donc les interdire ?
Il est vrai que certains inconscients ont développé un marché parallèle du médicament à ‘Keur Serigne bi’ profitant de la misère des démunis. Mais n'est-ce pas à ceux-là qu'il faut faire une guerre sans merci ? Une centaine de marginaux peuvent-ils tenir tête à l'armée, à la police, à la gendarmerie et à la douane de notre pays ? Il faut, à mon avis, faire la part des choses : la misère des sans-voix est insupportable et faire la fine bouche, suicidaire pour les populations démunies.
En tout cas, Messieurs les Dirigeants, sachez que regarder mourir des patients pour des maux faciles à soigner est insupportable pour les médecins que nous sommes. Je tiens également à attirer votre attention sur le fait que le Sénégal n'est pas si prospère pour bouder 1 200 000 boîtes de spécialités pharmaceutiques et, par conséquent, bouder 300 recettes douanières lors des livraisons, car tenez vous le pour dit : pour environ 1 200 000 boîtes offertes, des dizaines de milliards de nos pauvres francs sont gagnés chaque année en contrepartie prescrits par nos soins et rapatriés illico en Europe. A la place des échantillons médicaux, on nous propose aujourd'hui des gadgets (stylos, ordonnanciers, porte-savon et toute sorte d'objets débiles ‘made in China’, bref toute la panoplie du miroir aux alouettes). Nous revoilà dans l'affreux système du temps colonial : de l'alcool, un miroir, des colliers de pacotille, en échange d'êtres humains valides pour les champs de cannes... Mais qui donc a dit que l'esclavage était aboli ?
Dr M.T.K.
SUD QUOTIDIEN :
UNITE ET TRANSPARENCE DANS LA GESTION DES COLLECTIVITES LOCALES
par , vendredi 10 avril 2009
Les élections locales du 22 mars 2009 ont vécu. Elles ont aussi donné leur verdict, en mettant un terme à l’hégémonie du Président Abdoulaye Wade et de ses alliés sur les collectivités locales et en consacrant la victoire relative de l’opposition regroupée au sein des coalitions : Benno Siggil Senegaal et Dekkal Ngor.
Face à un président qui, depuis le 1er avril 2000, gère le Sénégal et ses richesses comme une affaire familiale en concentrant tout le pouvoir d’Etat entre ses mains, le challenge de l’opposition est d’administrer la preuve de sa capacité à gérer ses collectivités locales avec un maximum de probité et de transparence. Et cela ne peut se faire profitablement pour les populations que dans l’esprit d’UNITE et de COLLEGIALITE ayant présidé à la formation de la coalition Benno Siggil Senegaal par exemple. Une telle démarche apparaît d’autant plus impérative que le désaveu du pouvoir actuel s’est fait en dépit des insuffisances criardes du fichier électoral et du comportement manifestement partial du ministre de l’Intérieur.
Les leaders de l’opposition ont dans l’ensemble bien réagi, à la proclamation des résultats du 22 mars, en parlant, en général, d’unité et de gestion transparente. Le peuple exige que les nouveaux dirigeants mettent en pratique leurs intentions louables, pour satisfaire dans la mesure des possibilités localités qu’ils dirigent, les revendications légitimes des populations durement éprouvées par une mauvaise gouvernance. Depuis 2007, à défaut de frauder sur une grande échelle, le ministre de l’Intérieur utilise la désorganisation avec la complicité de ses collaborateurs et de l’Administration territoriale. Me Ousmane Ngom l’ancien ministre de l’intérieur, au lendemain de la présidentielle 2007 déclare :
« On ne peut pas vérifier que tous les cinq millions de citoyens inscrits sur les listes électorales, y figurent. Dans la ville de Touba certes le démarrage du scrutin n’a pu être effectif que vers 13 heures, mais une telle situation est due au manque d’infrastructures scolaires et sanitaires pour abriter les bureaux de vote. Le cas de Touba est spécifique car rien qu’à Touba Mosquée, il y avait 580 bureaux de vote soit deux fois plus de bureaux que le département de Pikine, mais nous avons contourné cette donne en faisant recours aux tentes, pour permettre la tenue du scrutin ».
Deux ans après, Ousmane Badiane Secrétaire général adjoint de la Ligue Démocratique, chargé des élections déclare dans Le Quotidien « L’organisation du scrutin du 22 mars 2009 est un scandale. Comment comprendre alors, les nombreux manquements constatés lors du scrutin du 22 mars 2009 ? Entre autres : mise en place tardive du matériel de vote dans de nombreux bureaux et centres de vote du territoire national, absence par-ci et par là d’isoloirs, de cachets, de bulletins de vote, de chaises pour les membres des bureaux, de confusion dans les bulletins de vote de listes en compétition.
A cela s’ajoute les votes multiples, la prolongation délibérée du vote jusque tard dans la nuit, dans de nombreuses localités du pays, aggravée par l’absence soit de lumière, soit de lampes tempêtes et même parfois de bougies. Donc, des dysfonctionnements constatés le jour du scrutin et ayant entraîné le démarrage du vote au-delà de 12 heures dans de nombreuses localités, ont été savamment orchestrés, planifiés et programmés par le ministère de l’intérieur.
Notre pays a une forte et longue tradition d’organisation des élections locales, que tous les dysfonctionnements constatés lors des élections locales de 1996 ont fait l’objet d’une évaluation exhaustive par les partis politiques, par le ministère de l’intérieur, par l’inspection générale d’Etat et par les organisations de la société civile. Toute cette évaluation est consignée dans des rapports entre les mains du ministre de l’intérieur ». La conclusion qu’il faut tirer de tout cela est que le ministre de l’intérieur et ses directeurs créent sciemment les conditions d’une pagaille à chaque scrutin. Ces agents de l’Etat qui auraient dû être neutres acceptent d’être utilisés par leur ministre de tutelle, qui est avant tout un homme politique partisan.
La corruption et la fraude sont les principales armes des libéraux pour se maintenir au pouvoir. Mais la particularité de ces élections locales qui viennent de se dérouler, est que le président Wade comme tout le monde le sait maintenant, a voulu utiliser ce scrutin pour propulser son fils Karim Wade au devant de scène politique sénégalaise. Il n’ignore certainement pas ses capacités intellectuelles et surtout politiques limitées, mais pense comme il l’avait suggéré à Faure Gnassingbe Eyadéma, actuel président togolais venu lui demander des conseils, avant l’élection présidentielle de son pays, qu’avec l’appareil d’Etat (administration et forces armées) et l’argent, il est possible de faire élire n’importe qui, fut-il le moins capable des candidats.
Depuis la proclamation des résultats des boucs émissaires sont désignés pour justifier la débâcle des libéraux. Madame Awa Diop présidente des femmes libérales et deuxième questeur de l’Assemblée nationale déclare dans le journal Populaire « Ce sont des gens arrogants qui passent tout leur temps à raconter des contre-vérités à Maître Wade. Il doit se débarrasser de Babacar Gaye qui l’a mal conseillé Ousmane Masseck Ndiaye et Abdoulaye Faye qui nous ont perdus. Ces gens sont des tricheurs. Ils doivent payer les pots cassés.
Tous les ministres et ministres d’Etat qui ont été battus dans leurs fiefs doivent partir ». Son frère de parti Modou Diagne Fada Vice président de l’Assemblée nationale et membre de la Commission de supervision des investitures a eu autre lecture de la défaite, qu’il exprime dans Walfadjri « Notre difficulté dans le cadre de ces élections a été l’absence de renouvellements des structures de base depuis des décennies. Aussi toutes les structures de base, à savoir les fédérations, les sections et les sous-sections étaient presque en lambeaux » Quel aveu ! Il faut en convenir, le principal responsable de cette déroute (perte des plus grandes villes de son pays, y compris la Capitale) n’est personne d’autre qu’Abdoulaye Wade qui a dirigé la campagne électorale de bout en bout et qui gère ce pays et son parti de façon solitaire et politicienne.
Au moment de sa prise de fonction, les comptes publics étaient équilibrés. Et les caisses de l’Etat étaient pleines, comme il l’avait, lui-même, reconnu. Aujourd’hui, pendant que le budget de l’Etat est multiplié par trois et les Sénégalais de plus en plus pauvres, d’obscurs individus au niveau du régime libéral se sont enrichis scandaleusement. Pour les plus corrompus, leur poids financier s’évaluerait, pour le moment, en milliards de francs CFA. Nous nous acheminons inévitablement vers une banqueroute si des mesures urgentes ne sont prises.
Le Ministère des finances et la Direction des impôts - procédé rarissime – ont signé un contrat pour pouvoir soutirer plus d’argent aux contribuables afin de permettre au pouvoir de continuer son train de vie dispendieux. Ce sont les entreprises privées source d’emplois qu’il a mises dans des difficultés en refusant de les payer, qui vont être surtout sollicitées. Certaines commencent d’ailleurs à mettre la clé sous le paillasson. Après avoir vendu 190000 actions de la Sonatel, l’Etat s’apprête à vendre la plus grande part de ses actions qui lui restent. Ainsi l’Etat sénégalais va tuer sa poule aux œufs d’or.
Me Wade a-t-il tiré toutes les leçons de ce scrutin du 22 mars ? Nous nous en doutons. Son allocution télévisée à la veille de la fête de l’indépendance du 4 Avril n’a pas apporté une réponse aux nombreuses sollicitations du peuple sénégalais. Il a cherché plutôt à le divertir en parlant de vice présidence de la république qui n’existe pas dans la Constitution et de premier ministre femme qui n’est pas une nouveauté. Le Président Wade à l’air de s’amuser avec la Constitution.
C’est bien le lieu de souligner ici et maintenant l’apport inestimable des Assises Nationales du Sénégal (ANS) sur la psychologie des électeurs qui ont compris la justesse de la tenue des Assises mais le message éclairant qu’elles ont jeté sur la situation critique de notre pays, en ne manquant pas de tracer des perspectives de travail et de proposer des solutions alternatives aux problèmes du pays.
Le travail fourni par les Assises –ce regroupement de tous les segments de la nation- devrait amener nos hommes politiques de tous bords, principalement ceux qui sont aux affaires, de faire preuve davantage d’humilité. Nul n’ignore en effet que, malgré la modicité des moyens, le Sénégal aurait pu légitimement s’attendre à de meilleurs résultats si ses dirigeants depuis 1963, avaient eu un comportement plus patriotique à l’image du Président Mamadou Dia qui vient de nous quitter.
• Abdou Aziz Diagne
• Membre de Benno et des Assises Nationales du Sénégal Ouakam
• Aadiagne262000@yahoo.fr
LE QUOTIDIEN :
Interrogations?
09-04-2009
Enfoncer des portes ouvertes, l’expression est souvent utilisée lorsque l’on s’échine à démontrer des choses évidentes.