EST IL UN ATTRAIT TOURISTIQUE ?
LE MONUMENT DE LA RENAISSANCE EST IL UN ATTRAIT TOURISTIQUE ?
Article Par Pape TOURE Technicien Supérieur en Tourisme,
Paru le Mardi 12 Jan 2010
La majorité des professionnels du secteur touristique répondrait certainement par la négative. Le touriste est une personne qui se déplace d’un endroit à un autre différent de sa résidence habituelle pour découvrir une curiosité ou satisfaire un besoin. Le motif de son voyage peut être d’ordre naturel, religieux, culturels, balnéaire, curatifs, scientifique, ornithologique, d’affaire etc.
En dehors des atouts naturels, les flux touristiques se mesurent par rapport à la stabilité politique, sociale et économique du pays. Alors qu’aujourd’hui le Sénégal souffre terriblement d’inflation, de délestage, d’épidémie. Ces défaillances sont aggravées par l’insécurité, la paupérisation (émigrés clandestins), les inondations et le problème de la crise casamançaise. La cherté de la destination Sénégal constitue aussi un grand obstacle au développement du tourisme. La faillite de la compagnie Air Sénégal Internationale, l’absence de desserte aérienne entre les régions touristiques (Sénégal oriental, Saint Louis, Cap Skirring) font régresser les mobilités touristiques. La désorganisation du secteur (prolifération d’agences, d’auberges, de résidences, location illégale de voiture, de maisons closes…) freine les performances du secteur. Les taxes aéroportuaires et le taux élevé de la TVA (18%) affaiblissent la vente du tourisme sénégalais. Le manque crucial de promotion de la destination du Sénégal, la fermeture voire l’absence de bureaux et d’offices de tourisme du Sénégal dans les pays émetteurs réduit au néant la visibilité du pays de la téranga devant ses principaux conquérants ouest africains et magrébins. La baisse des arrivées touristiques est devenue insupportable par les acteurs du tourisme. Voila entre autres problèmes que le Président de la République du Sénégal devrait penser à résoudre d’abord pour que le tourisme sénégalais retrouve son lustre d’autan. Il est certain tant que ces difficultés demeurent le monument de la renaissance ne peut en aucun cas constituer un attrait touristique, ni faire booster le tourisme au Sénégal. Dans la mesure où ce monument n’est pas un produit touristique rare. Le Sénégal ne manque pas d’infrastructures hôtelières, de sites, de monuments, d’histoires, d’hospitalités pour attirer les touristes mais souffre plutôt d’une bonne vision politique touristique. Aucun monument construit au Sénégal peut avoir plus d’envergure internationale que l’île de Gorée. Ce site touristique est un véritable sanctuaire avec son histoire riche pour symboliser la destruction de l’Afrique et la renaissance de l’Afrique. Il suffit juste de valoriser le passage de toutes les grandes figures qui sont venus se ressourcer à Gorée pour que l’île devienne visitée comme la tour Eiffel. Il importe de préciser que les touristes ne vont pas à Paris pour admirer la tour Eiffel mais Paris est visité grâce son emblématique patrimoine architectural. En vérité, si les quatorze milliards (14 milliards) éjectés sur ce monument culturellement, artistiquement et historiquement contesté, étaient consacrés à la promotion de la destination Sénégal. Cette pharamineuse somme aurait permis au Sénégal d’enregistrer plus d’arrivées touristique, des retombées plus fructueuses, des emplois plus nombreux, des acteurs plus rassurés et des privés locaux plus courageux à investir dans ce secteur méconnu jusqu'à présent par les sénégalais. Cet argent pourrait être utilisé dans le tourisme sur une durée 10 ans en raison d’un milliard 400 millions par an. Cela permettrait de mieux vendre l’image du pays et de construire des villages artisanaux, de financer des G.I.E du tourisme rural intégré. Ces GIE emploieraient des jeunes ayant acquis une formation en tourisme, en hôtellerie, en restauration, limiteraient l’exode rural, engendraient des emplois directs et indirects, développeraient la coopération internationale, rendraient le tourisme plus responsable et social. Les profits tirés du tourisme (deuxième secteur après la pêche) serviraient à construire des écoles, des centres de santé et des routes.