Lettre ouverte au président de la République
Je pense que ce serait une très belle forme de pétition, que chaque sénégalaise et sénégalais vous adresse une lettre ouverte pour exprimer ses sentiments face à la situation actuelle.Monsieur le Président, massa, c’est dur, très dur pour vous et pour nous qui vous assurons de notre soutien en ces moments difficiles.Tous les problèmes de l’existence individuelle et collective se jouent dans un contexte communautaire.L’Etat-Nation, là, où sont à redéfinir la politique, la justice, l’éducation, l’économie et de façon générale toutes les affaires humaines concernant le peuple.
Dans un contexte de crise générale et en particulier d’autoritarisme, il est de notre rôle de formuler des propositions pour rétablir les fondamentaux et refonder de nouvelles conceptions et de nouveaux modes d’action, de privilégier la concertation en tenant compte de la population qui a plus de 60 % de jeunes d’une génération déjà en proie au chômage, et qui manque de formations diplômantes et de financements de micro projets.
Monsieur le Président, le mouvement du 23 juin aborde des questions de grande actualité au moment où le monde est en train de changer radicalement.Une mutation de civilisation s’accompagne de crises incessantes, c’est aussi le temps de la renaissance qui invite à des refondations dans tous les domaines de la vie collective. Cependant, plus difficile reste le changement des mentalités et de la compréhension de la marche du monde et de l’homme qui amène à voir les problèmes de gestion autrement et à déployer de nouvelles façons d’exister ensemble par la bonne gouvernance. En cela, vous avez échoué. A vous d’en tirez toutes les conséquences. Alors que des voix s’élèvent, de plus en plus nombreuses et fortes, pour dénoncer les scandales dans notre société et mettre en lumière les traits essentiels du système qui semble structurellement générateur d’injustices et de peur collective, face aux catastrophes et impunités bien visibles et audibles qui dépassent la dénonciation.
Mon Président, le moment est venu pour indiquer concrètement les chemins susceptibles de conduire notre peuple vers un monde plus juste, plus vivable, plus ouvert et épanoui.
Monsieur le Président, les difficultés sociales, économiques et financières des dernières années ont éreinté plus d’un Sénégalais. Ceci a renforcé les revendications, l’invocation de valeurs que l’on voudrait voir partagées et s’appliquer sans restriction ainsi que la réduction du train de vie de l’Etat et du nombre des ministres.
Vos interventions à l’international sur la Libye sont irrespectueuses des intérêts de l’Afrique et de notre morale. S’y ajoute votre déclaration provocatrice et inhumaine mais sans doute bien calculée sur le sort de Hussein Habré dont le droit à la vie est protégé par Dieu le Tout-puissant.
Monsieur le Président, sachez raison garder car les calculs politiciens vont vous être fatals.
Les critères de l’intérêt particulier devraient pour le moins, être subordonnés à ceux de l’intérêt général. Et pourtant les revendications de liberté de manifester, de bien-être, de la bonne conscience aussi, des droits individuels inaliénables dessinent une focalisation sur l’appartenance à un ‘système groupe ou clan’ plus que sur la citoyenneté qui doit être la règle générale.
Il est évident, pour le plus grand nombre, que le bonheur personnel est à tous égards légitime. Ainsi en faisant appel à la morale, aux droits humains, à quelque solidarité à l’égard des plus faibles, aux valeurs de notre culture, l’intérêt collectif doit être assuré et respecté.
L’appel du 23 juin est à inscrire dans les mémoires et être référencé pour servir aux autres générations.
Toutes ces dérives et déstructurations ne vous ressemblent pas. J’en appelle à votre sagesse cher Président. Réconciliez-vous avec votre Afrique, votre peuple, vous en avez les moyens avant la fin de la fin car, chaque chose à une fin.
Monsieur le Président, une analyse complaisante de la situation du pays serait de nature à compromettre sa stabilité et la performance du secteur privé qui doit être guidé par la paix, le travail et la culture de la transparence et de l’excellence.
Je sais, vous avez mal et vous êtes seul à chercher à comprendre. Et force est de reconnaître que vous avez travaillé, mais pas assez bien compris. Et en cela, la faute est au gouvernement.Prenez-en la responsabilité. Maintenant, vous devez préparer une retraite bien méritée et une sortie à l’image de Mandela. Je vous demande d’annoncer votre retrait de candidature à la prochaine élection et vous soulagerez tout un peuple, tout le globe, et vous aurez démontré que la démocratie sénégalaise est un exemple à emprunter.
Monsieur le Président, nul n’éduque autrui, on s’éduque ensemble. Le Sénégal, un bien commun à tous.
Mouhamed Faouzou DEME