Des enseignants meurtris : Mépris ou méprise
Des enseignants meurtris : Mépris ou méprise de la tutelle
Citoyen, portant deux casquettes, celle de parent et d’enseignant, je ne peux pas rester stoïque face aux dérives et aux mauvaises conduites empreintes de partialité de certaines autorités qui ont en charge l’éducation. Ces dernières, qui ne respectent pas les enseignants qu’elles mènent à la baguette, les fustigeant et les critiquant, poussent ‘in-extenso’ ces patriotes hors pair qui ne remettent pas à demain ce qu’ils peuvent faire aujourd’hui, ces braves agents qui savent que nul ne possède d’autres droits que celui de toujours faire son devoir, à fourbir leurs armes pour en découdre avec elles. Beaucoup d’autorités ignorent que la critique est vaine, parce qu’elle met l’individu sur la défensive. Elle est dangereuse parce qu’elle blesse l’amour propre, provoque la rancune et développe une certaine dose de mépris et de haine.
Le ministre de l’Education sait que le syndicalisme est le lieu des grands défis. Et pour y survivre, il faut savoir faire face. Nous du Cusems, nous réaffirmons notre attachement à la vie syndicale et notre souci constant de la consolider, compte tenu de son rôle crucial et prépondérant dans le raffermissement des fondements de la société civile, et l’extension des espaces de dialogue.
Certains psychiatres assurent que des gens deviennent fous pour trouver dans le monde imaginaire de la démence le sentiment d’importance que la réalité leur a refusé. Dire qu’on peut radier le secrétaire général du Snems, non moins coordinateur du Cusems, relève de la volonté de faire mal pour se donner une importance. Ce qui dénote une méprise ou une pure folie. Parce que la radiation est en dehors et au-delà des compétences du ministre de l’Education.
Faudrait-il que nos gouvernants soient grands et aient des comportements beaucoup plus républicains ? Un grand penseur disait : ‘Un grand homme montre sa grandeur dans la manière de traiter les gens’.
Ceux-là même qui naviguent dans les eaux troubles de la manipulation du ressentiment, qui tentent par tous les moyens d’étouffer le Cusems, tout en mettant sur pied le mouvement de la Génération du concret pour faire plaisir au fils du président, sont de vrais opportunistes. En parlant d’opportunisme, le président Senghor disait : ’L’opportuniste n’est pas dans l’opposition, il a sa carte (celle du parti au pouvoir). Il ne croit qu’à ce qui peut favoriser sa carrière, la situation de ses parents, de ses amis, de ses clients.’
Il n’est pas sans savoir que les gouvernements se succèdent, les ministres sont des parenthèses qui s’ouvrent et se referment, les enseignants demeurent. Devant l’urgente nécessité d’instaurer un dialogue franc, sincère et fécond et un climat de moindre passion pour apaiser les cœurs et les esprits, le ministre se lance à son jeu favori qui consiste à tenir des propos irrévérencieux à l’endroit des enseignants du Cusems, connus pour leur engagement, leur dévouement et leur passion pour la cause de l’école. Face au comportement franchement morbide et révélateur d’un état d’esprit d’un individu en quête de popularité et de légitimité ; devant les soubresauts de la polémique, les agissements malveillants, le mépris et les intimidations d’un ondoyant, de quelqu’un dont l’outrecuidance n’a d’égal que le cynisme, nous devons non seulement opposer une résistance bien organisée, forte et confiante pour contenir les assauts de cet enseignant particulier (dans le mauvais sens), mais surtout consentir des sacrifices pour préserver notre dignité, afin que la postérité retienne qu’on a su se battre pour sauvegarder notre dignité.
Par ailleurs, quand on a en face un individu qui fonctionne par diffamation, intrigue et mensonge, on se doit de prendre les devants. Lorsqu’on donne des coups, on doit s’attendre à des contrecoups. Ce faisant, pour éviter que le système éducatif ne soit à genoux et que notre pays ne sombre dans la déliquescence, il est du devoir de ceux qui ont en charge l’éducation, de vouer plus de respect aux enseignants et de cesser d’alimenter les querelles de bas étage.
El Hadji Mansour NGOM Professeur de Maths au lycée John Fitzgerald Kennedy