il désavoue son Premier ministre, ses députés
Marche nationale des consuméristes contre les délestages (23 octobre)
L’Entente nationale des associations de consommateurs (ENAC), organise une marche nationale de protestation contre les délestages, le 23 octobre, pour obliger le gouvernement sénégalais à mettre fin la crise récurrente de l’électricité, annonce un communiqué reçu à l’APS.
Réunis en assemblée générale, jeudi, pour examiner les conséquences et mesures à prendre contre les délestages, les membres de l’ENAC ont décidé d’organiser une marche sur toute l’étendue du territoire.
Cette manifestation se fera "en synergie avec toutes les forces sociales notamment les syndicats de travailleurs, la société civile, la classe politique, etc.", indique la même source.
L’ENAC a pris également, lors de cette rencontre, la mesure ’’de déposer une plainte auprès du procureur de la République auprès du Tribunal régional de Ziguinchor, pour homicide volontaire concernant les bébés qui sont morts à la crèche de l’hôpital régional de ladite ville’’, ajoute le texte.
"Elle compte remettre un mémorandum au président de la République et aux gouverneurs des régions’’.
Auteur: APS
Etonnant Wade : il désavoue son Premier ministre, ses députés et ses… juges
Le comportement suscite des interrogations, tellement il est étrange. Le président Wade a surpris son assistance jeudi, par la nature de ses réactions à de nombreux sujets portant sur la mendicité, l’audit de la Senelec et de la Sar ainsi que les Ong, sans manquer de tisser des lauriers à son fils.
La mesure avait été prise en Conseil des ministres il y a deux mois, et consignée noir sur blanc dans un communiqué du Conseil. La mendicité avait été interdite sur l’ensemble du territoire et une traque organisée dans le pays. La loi elle, date de plusieurs années, proposée par le gouvernement, votée par la majorité libérale à l’Assemblée nationale. Qu’à cela ne tienne, le président Abdoulaye Wade a déclaré jeudi en Conseil des ministres, qui s’opposait à la mesure d’interdiction de la mendicité, estimant que l’aumône est une pratique recommandée par la religion. Maître Wade met mal à l’aise son Premier ministre et les juges qui ont déjà condamné des maîtres d’école coranique. Etonnant Wade, qui a même instruit Souleymane Ndéné Ndiaye de réfléchir sur les voies et moyens d’accorder une subvention aux maîtres coraniques pour leur permettre de s’acquitter convenablement de leur devoir d’éducateur. Deux mois après avoir été traqués dans Dakar et emprisonnés, les voilà réhabilités par le président Wade.
Rattachement des Ong au ministère de l’Intérieur
Le président de la République, qui ne décolère pas contre les Ong qu’il assimile à des partis d’opposition, n’a pas manqué d’instruire le Premier ministre d’ordonner une étude les concernant, d’établir des « critères objectifs de leur accréditation dans notre pays» et de les rattacher au Ministère de l’Intérieur. Le chef de l’Etat n’est pas en odeur de sainteté avec certaines Ong, surtout celles qui interviennent dans le domaine des Droits de l’homme et la transparence.
Audit de la Senelec et de la Sar
Sur l’Energie, Abdoulaye Wade a attendu que son fils prenne les rênes de ce département pour ordonner un audit de la Senelec et de la Sar. Une demande qui a toujours été formulée par les autorités politiques de l’opposition, les associations de consommateurs, et même de simples citoyens. Le chef de l’Etat s’était toujours montré sourd à ces appels. Il vient de donner des instructions pour que des audits institutionnels et de gestion soient effectués au niveau de la Senelec et de la Sar. «Ces audits devront aboutir à la définition du meilleur profil pour une gestion efficiente du secteur de l’Energie», dit-il. Prenant la parole, Karim Wade a promis que les coupures d’électricité seront bientôt un mauvais souvenir, puisqu’il a déjà identifié le problème qui est à l’origine les délestages intempestifs.
Auteur: senewebnews
La mesure du progrès africain
2010 est une année majeure pour l’Afrique. La Coupe du Monde s’est déroulée pour la première fois en terre africaine. Dix-sept pays ont célébré le 50e anniversaire de leur indépendance. Et nous avons commémoré les dix ans des Objectifs du Millénaire pour le développement. Ces événements nous ont fourni une occasion unique de faire le point sur la situation du continent, d’évaluer où nous en sommes, et où nous nous dirigeons.
Le paysage d’ensemble nous donne des raisons d’être optimistes. Depuis l’indépendance, le continent s’est largement transformé. Tous ses pays ou presque sont maintenant des démocraties multipartites. Nous assistons aussi à l’essor d’une classe moyenne africaine, prête à conduire le développement économique et les reformes politiques là où elles sont nécessaires. La révolution des télécommunications, à laquelle j’ai participé, a également contribué à transformer le continent et permis des avancées considérables. La croissance économique africaine est désormais cinq fois supérieure à celle de la zone euro, selon les toutes dernières estimations du Fmi. A l’aube de ce nouveau siècle, dynamisme et croissance économique sont bien en Afrique.
On peut s’en féliciter. Mais ces évolutions ne résument pas l’histoire. Nous restons encore à la traîne dans de nombreux domaines. Plusieurs facteurs peuvent être évoqués, mais aucun n’est plus crucial que le manque d’une gouvernance de qualité dans nos pays.
Nous sommes désormais le continent le plus jeune de la planète, doté en outre d’un potentiel considérable de ressources physiques et naturelles. Pourtant, ces avantages ne débouchent pas encore sur une amélioration significative de la qualité de vie de nos concitoyens. Réaliser ce potentiel et en faire bénéficier le plus grand nombre est bien le défi principal de la gouvernance en Afrique.
Tel est l’objet social de la fondation que j’ai créée en 2006 : traiter les enjeux de la gouvernance et du leadership politique en Afrique. Une de nos contributions à l’amélioration de cette gouvernance est la création d’un instrument de mesure adéquat : l’Indice Ibrahim. Notre objectif est de construire l’indice le plus solide et le plus complet sur le sujet, indiquant à l’aide de faits et de chiffres, et non de suppositions ou de sentiments, où en est réellement chaque pays. En s’appuyant sur des observations et sur des résultats concrets, nous entendons contribuer à un débat constructif et partagé sur les succès et les échecs des uns et des autres, pour favoriser le progrès de tous.
L’Indice constitue une estimation consolidée de la qualité de la gouvernance en Afrique dans les 53 états africains, à travers 88 indicateurs, issus de 23 sources répertoriées. Ces indicateurs sont regroupés en quatre piliers : Sécurité et souveraineté du droit ; Participation et droits de l’homme ; Développement économique et Développement humain (santé et éducation), qui constituent l’essentiel des obligations de chaque gouvernement envers ses concitoyens.
Comme on pouvait s’y attendre, les résultats de l’indice varient beaucoup selon les pays. Cependant, trois grandes tendances se dessinent, suscitant autant d’espoirs que d’inquiétudes. Pour une majorité de pays, les progrès accomplis en matière de développement humain et de développement économique sont considérables. Au sein de ces catégories, des améliorations ont été enregistrées dans plus de 40 des 53 états africains. En ce qui concerne la gestion économique, les services de santé et la protection sociale, l’amélioration de la gouvernance est en train de changer profondément la qualité de vie de centaines de millions d’individus. Plus important encore, aucun pays du continent n’a constaté de déclin significatif dans ces domaines.
Ces résultats sont bien plus que de simples chiffres. L’éducation a soutenu l’essor de la classe moyenne africaine, le noyau de jeunes professionnels qui souhaite désormais, et qui est en mesure de, construire la prospérité de l’Afrique. L’amélioration des services de santé signifie que des millions de personnes reçoivent désormais un traitement approprié et que des millions de décès ont été évités. Une meilleure gestion économique favorise le commerce tant au niveau national que régional, stimulant ainsi la croissance et donnant à des millions d’individus l’opportunité de s’extraire de la pauvreté.
Cependant, les deux autres piliers de l’Indice n’enregistrent pas les mêmes avancées. Des baisses sensibles apparaissent même dans ce que l’on peut appeler le versant politique de la gouvernance, à savoir les droits, la participation, la sécurité, la corruption, la responsabilité et la souveraineté du droit. Or ces régressions ont également un impact direct sur la vie quotidienne, et nous ne connaissons que trop bien les conséquences désastreuses de la corruption, de systèmes juridiques bancals et d’environnements peu sûrs et dangereux.
Nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer ni de justifier ce déclin, comme étant par exemple le prix à payer pour les progrès économiques réalisés. C’est un mauvais choix. L’expérience nous enseigne que lorsque la gouvernance politique et la gouvernance économique divergent, aucun développement n’est soutenable dans la durée.
L’Indice 2010 nous rappelle les progrès réalisés et le travail qu’il reste à accomplir. Au cours de cette année emblématique et à mesure que nous avançons dans le siècle, nous, qui que nous soyons, dirigeants d’entreprises, hommes et femmes politiques, membres de la société civile, devons confirmer notre engagement à améliorer la qualité de la gouvernance. Nous devons également encourager nos dirigeants à poursuivre d’un même pas le développement économique et le développement humain, en insistant pour que les avancées réalisées dans le domaine des droits politiques ne soient pas abandonnées.
Par Mo Ibrahim
Réflexion sur les inondations au Sénégal
Le Sénégal est confronté depuis plusieurs années à des inondations qui menacent des villes et des villages. Cette situation est engendrée par plusieurs causes dont certaines sont perceptibles et d’autres ne le sont pas même si elles sont plus graves.
Commençons d’abord par le commencement, car beaucoup des gens parlent des inondations sans les mettre en relation avec la dégradation de l’environnement.
On peut imputer ces inondations à plusieurs causes mais la principale est liée au déplacement des populations rurales vers les grandes villes pendant les années des grandes sécheresses qui sévissaient dans la zone du Sahel particulièrement entre 1970 et 1985.
Cet exode est dû à l’extrême pauvreté des populations rurales causée par la raréfaction des ressources naturelles, par la diminution des rendements et des productions agricoles dans plusieurs régions du pays.
Ce phénomène est également lié au poids démographique qui nécessite le défrichement des terres neuves, l’exploitation permanente des anciennes terres au détriment du système de jachère jadis pratiqué. Ceci a fortement contribué au bouleversement de l’écosystème entraînant la disparition du couvert végétal, du tapis herbacé et la dégradation du sol.
Ces dégâts sont visibles partout au Sénégal.
Il convient de signaler que les causes profondes des inondations depuis ces dernières années au Sénégal, notamment à Dakar, sont imputables à plusieurs facteurs comme le poids démographique, la dégradation de l’environnement, l’exode rural intensif, l’urbanisation horizontale, la modernisation de la ville non accompagnée de mesure adéquate sur le plan d’assainissement et environnemental, l’incohérence de la politique de décentralisation, l’incivisme, et tant d’autres.
Pour rappel, ces intempéries ne sont pas dues exclusivement à une fatalité divine ou à un châtiment céleste comme veulent nous le faire croire certains prédicateurs en se référant à l’effondrement de la digue ou barrage de Maarab au Yémen (édifiée dès le VIIIe siècle avant notre ère et qui ne fut définitivement détruite qu’en l’an 572 de notre ère).
L’effondrement de ce fameux barrage est le résultat du changement d’activités économiques, de l’activité agricole à l’activité commerciale. Il s’est agit de négliger les activités agricoles qui reposaient sur l’irrigation assurée par l’édification des digues ce qui avait donné au Royaume de la reine de Saba (du VIIIe siècle jusqu’au VIe siècle avant notre ère) son titre de gloire, grâce à des activités commerciales florissantes. L’encens et la myrrhe figuraient parmi les produits commercialisés les plus convoités au temps du paganisme dans toute la partie orientale de la Méditerranée. Ces deux produits ont été utilisés en grande quantité lors des rituels religieux notamment pour embaumer les morts et dans toutes les cérémonies publiques avant que cette pratique ne soit prohibée par la religion chrétienne.
Vu l’essor de ce commerce, le Royaume de Saba (Yémen) contrôlait l’activité commerciale de l’Arabie jusqu’à l’Éthiopie et la Somalie. Durant toute cette période, les Yéménites ont abandonné l’entretien des digues, ce qui a causé leur effondrement provoquant une grande migration arabe vers l’Afrique du Nord et vers d’autres directions dans la péninsule Arabique.
Ce récit historique nous montre que le changement d’activités économiques peut engendrer un déséquilibre dans l’écosystème, ce qui va de pair impérativement avec le changement des comportements des populations qui courent toujours derrière leur besoin substantiel en cherchant des endroits plus propices et plus cléments. Ceci justifie le phénomène de l’exode rural qui est à l’origine des occupations anarchiques des lieux vulnérables du point de vue environnemental.
Après ce bref rappel nous préconisons les causes et les conséquences des inondations.
Les causes :
1. Occupation anarchique des terres basses. Le non contrôle strict et permanent par les autorités administratives de l’arrivée massive des populations villageoises en ville a favorisé l’occupation des terres basses inhabitables créant des quartiers dits ’’flottants’’.
La plupart des habitations inondées ont été installées dans la zone des Niayes ou des cuvettes à Dakar, des tannes à Kaolack, des terres basses à Saint-Louis, des marigots ou des dépressions par exemple à Nioro-du- Rip. Toutes ces zones sont caractérisées par une nappe phréatique superficielle et un couvert végétal vulnérable. C’est le cas des quartiers créés majoritairement dans les années soixante-dix comme Pikine, Grand-Yoff, Grand-Médine, Khar-Yalla, Thiaroye, Diamaguène, Ben Brack, Guédiawaye, Cham Cham, Keur massar pour recaser les populations.
2. Urbanisation horizontale
Les inondations récentes au Sénégal sont généralement liées à l’incohérence entre le plan d’urbanisme et la pression démographique. L’urbanisation horizontale est un fléau pour l’environnement car elle consiste à étendre les zones à usage d’habitation pour que chaque citoyen ait sa propre concession. Ceci fait que partout au Sénégal les champs, les maraichages et les pâturages se rétrécissent d’année en année au profit des maisons. Ce phénomène contribue inévitablement à appauvrir les populations qui n’ont aucun moyen de subsistance que l’agriculture ou l’élevage. Il est à noter aussi que l’appauvrissement des populations citadines issues de l’exode rural est à l’origine de l’émigration clandestine qui poussent nos jeunes dans des embarcations de fortune.
3. Absence d’assainissement approprié :
En général, les nouveaux quartiers de recasement dits bidonvilles ou flottants sont dépourvus de tout et sont confrontés au problème d’hygiène, d’assainissement cohérent sur le plan du lotissement, de la canalisation et d’addiction d’eau et/ou d’électricité. C’est dire qu’il n’y a pratiquement aucune différence entre ces quartiers et les villages. C’est pour cela que la majorité des populations de ces quartiers continuent de mener un mode de vie villageois faisant fi des règles les plus élémentaires d’hygiène.
4. Incivisme total :
L’incivisme au Sénégal fait maintenant partie des crises socioculturelles les plus graves qui déstabilisent la cohésion nationale, ternissent l’image du pays et freinent son développement. Ceci est certainement dû à la perdition de nos valeurs socioculturelles, à la carence du système éducatif, à l’abandon par les familles de leur rôle éducatif et à la faiblesse des autorités administratives pour faire respecter les lois et les règlements. Certains phénomènes d’incivisme qu’on remarque dans le comportement de certaines populations sont liés au changement de leurs milieux socioculturels. Ces gens-là ont besoin d’une formation civique.
5. La négligence et/ou la faiblesse des autorités devant
6. l’entêtement des populations :
Il faut que les lois soient appliquées fermement et sans répit.
7. Le décalage entre les mesures prises et le degré évolutif des inondations tant dans l’espace que dans le temps :
On remarque qu’à chaque hivernage des nouvelles zones sont submergées comme par exemple le quartier de Hann Mariste dont les populations crient leur ras- le- bol à cause la sortie du lac de son lit qui pourrait être la conséquence de la construction de l’autoroute.
Les conséquences des inondations sont nombreuses et visibles partout au Sénégal, c’est pourquoi les autorités doivent prendre des mesures radicales et durables concomitamment au pompage et au recasement des sinistrés.
Je pense qu’il faut continuer la politique menée par le gouvernement afin de redonner aux villages leur lustre d’autan en les dotant d’infrastructures de base comme l’école, la case ou le poste de santé, l’électricité, l’eau potable, la sécurité, mais surtout augmenter le pouvoir d’achat des populations par la valorisation de leur production agricole et animalière.
Dans les villes, il faut prendre des mesures contraignantes pour combattre voire extirper totalement l’incivisme ascendant et récurrent, comme il faut préconiser un plan d’urbanisation verticale qui, malgré ses problèmes de sécurité, permet de préserver l’écosystème.
• Dr El Hadji Ibarhiama THIAM
• Archéo-environnemenaliste
• Email : thiamsane@yahoo.fr