Test majeur pour notre démocratie
INTERVIEW DE ME WADE AU JOURNAL LA « CROIX » - Après moi, le déluge
Me Wade aura tout essayé pour faire accréditer une candidature des plus problématiques, après douze années d’exercice sans partage du pouvoir équivalant à trois mandats consécutifs si l’on se réfère au système politique Américain dont il voulait s’inspirer pour instaurer l’élection simultanée d’un président et d’un vice président .
Cette nouvelle candidature controversée à la magistrature suprême pour un troisième mandat s’oppose à la fois à la loi constitutionnelle,à son age et à son bilan , notamment, sur la satisfaction de la demande sociale instante,sur la mauvaise allocation des ressources publiques et sur la résolution des questions lancinantes relatives à l’électricité et aux inondations dont l’ampleur des désastres causés dépassent de loin les seuils critiques de tolérance.
Comment Me Wade, dans des conditions objectives d’illégalité, d’inaptitude et de bilan défavorable, puisse –il faire accepter une candidature de trop ?
Toutefois, en dépit des barrières insurmontables à l’entrée, le rusé » « ndjombor » aura tout tenté jusqu’à sa dernière énergie au point de vouloir introduire en son temps une proposition de projet de loi interprétative de l’article 27et 104 combinés de la constitution à l’assemblée nationale afin d’imposer au conseil constitutionnel la recevabilité de sa candidature pour un troisième mandat. Il aura également tenté d’introduire le « ticket présidentiel » qui a reçu une fin de non recevoir catégorique du peuple le 23 Juin 2011.
Non instruit de la posture désapprobatrice du peuple, il rédicive aujourd’hui en tentant d’utiliser l’arme de la terreur pour faire croire qu’après lui ce sera le déluge dans l’unique but de faire accepter une candidature impossible pour un troisième mandat.
Après moi, ce sera le déluge, expression ne pouvait mieux traduire un aveu d’échec d’un homme qui fut élu démocratiquement en 2000 dans la paix civile et la stabilité et dans des conditions économiques où tous les fondamentaux étaient au vert avec une croissance du PNB de plus de 5%. Ni Senghor, ni Abdou Diouf n’ont laissé un pays confronté à une guerre civile après leur départ ; Car le plus important dans l’exercice du pouvoir du véritable homme d’état, c’est de laisser un legs positif susceptible de conduire le pays vers le progrès et la paix et, le pire est de réveiller les démons de la division pour installer le pays dans le chaos après son retrait.
Senghor et Abdou Diouf ont eu le mérite après leur départ de laisser un pays avec des institutions démocratiques fortes et la paix civile ; Il ont su sans résistance quitter le pouvoir au moment qu’il fallait sans heurts tout en s’assurant de la pérennisation de la paix et de la stabilité, de la cohésion sociale, de l’unité nationale et de la sauvegarde du patrimoine commun. Le vrai homme d’état est celui qui se soucie au lendemain de son élection, non pas à sa prochaine réélection, mais, à l’avenir des générations futures.
A la différence des présidents Senghor et Abdou Diouf, le président Wade aura oeuvré douze années durant pour installer contre toute attente les bases d’une instabilité au Sénégal par sa faculté à entretenir des contre valeurs préjudiciables à la paix civile, à la cohésion nationale, dans la perspective d’une dévolution monarchique du pouvoir ; Ces contre valeurs ont noms :
-l’institution de la corruption en règle d’état,
-l’institution de la ruse et de la manipulation comme méthode de gouvernement,
-l’institution d’un accaparement des ressources publiques et de la patrimonialisation des ressources financières et foncières du Sénégal,
-l’institution de l’impunité,
-l’institution de l’instrumentalisation des lois et de la constitution jusqu’à vouloir briguer un troisième mandat interdit,
La volonté d’une dévolution monarchique du pouvoir et le mélange de genres entre famille et pouvoir,
-le non respect de la parole donnée contrairement aux valeurs de civilisation négro africaine : tels sont les lits d’une désarticulation de la société sénégalaise à l’orée des élections présidentielles de février 2012.
Vous conviendrez avec moi qu’à la suite de tous ces travers, un risque de confrontation est tout à fait dans l’ordre des possibilités au Sénégal et le principal responsable d’une guerre civile pire qu’en Cote d’ Ivoire sera celui qui aura semé les germes de la division en ce qu’il ne s’est jamais soucié du renforcement de le démocratie, de la justice, de la protection du patrimoine commun, de la paix civile et de la stabilité.
En vérité, il s’est trouvé que le projet de la transmission du pouvoir à un successeur désigné fut-il son fils comme à la togolaise ou à la gabonaise soit mort né que Me Wade se trouva devant un imbroglio contre toute attente. Le Sénégal pays de tradition démocratique qui regorge d’hommes intègres et valables à l’image de son vaillant peuple n’est ni le Gabon, ni le Togo encore la Cote d’Ivoire ; Le peuple sénégalais trouvera les ressorts nécessaires pour extirper les démons de la division pour la paix et le progrès après 2012
Que Dieu préserve le Sénégal et ses fils.
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Kadialy GASSAMA, Economiste
Rue Faidherbe X Pierre Verger
Rufisque
Test majeur pour notre démocratie
En faisant l’historique du mouvement du 23 juin 2011 et des émeutes, on se rend compte du ras-le-bol des populations, d’où le slogan Y’en a marre. Le constat est là, la vie dure qu’endure la population, les coupures intempestives d’électricité, la hausse des prix des denrées de première nécessité où l’on n’observe jamais de baisse des prix qui aurait pu soulager les populations, comparé à certains scandales financiers et fonciers, le tout couronné de réactions anti-démocratiques, qui sont à mon avis contraires aux facteurs qui étaient fixés à l’Alternance à savoir la reconstruction du tissu social et non la régression définie par certains secteurs, tels que la santé, l’éducation, l’agriculture, etc. L’électricité étant un des piliers de nos facteurs de développement, devrait connaître un meilleur sort que celui vécu aujourd’hui. Le patriotisme nous incite à nous dire que le pays nous appartient à tous, nul n’a intérêt à ce que la violence prédomine les débats. Les conflits récents qui jouxtent la sous-région devraient nous édifier sur la démarche à adopter, c’est-à-dire prôner le dialogue et non la radicalité qui est contraire à notre culture politique.
Une démocratie ne se reconnaît que dans ce sens, le dialogue entre l’Etat et l’opposition sur le devenir du pays, par le respect des institutions qui demeurent puisque les hommes changent, la mise en œuvre d’une justice indépendante capable de mettre fin à l’impunité qui sévit dans le pays. Si tous ces facteurs sont réunis, on ne peut que se diriger vers une paix sociale. Ces tensions n’augurent rien de bon pour les prochaines élections.
L’apport de solutions suscité par les populations ne peut être que l’œuvre de l’Etat qui doit apporter sa partition et non se radicaliser face à la demande sociale qui est des plus légitimes. Le développement du pays ne peut s’opérer que dans un climat de paix sociale et de sécurité, ce n’est que dans ce contexte qu’évolue un pays démocratique et non dans le contexte de la violence, source de destruction. Aujourd’hui, la bataille devrait se situer sur la résolution des problèmes socio-économiques.
Le dialogue de sourds auquel on assiste depuis longtemps entre le pouvoir et l’opposition, n’est qu’un problème de confiance mutuelle entre les deux parties, la meilleure solution d’accéder à un dialogue franc et sincère, c’est d’installer des personnes neutres appartenant à aucune des parties en présence. Ayant démontré notre maturité démocratique pendant longtemps, ce n’est vraiment pas le moment de montrer le contraire, nous devons tous lutter pour préserver les acquis démocratiques obtenus jusqu’ici depuis 2000. La complexité sur le débat entre l’article 27 et 104 de la Constitution, quelle que soit l’interprétation qu’on en fera, n’oublions pas qu’en 2007 le Président nous avez dit sur les ondes de Rfi qu’il ne se représentera pas, puisqu’il est au terme de son mandat.
A l’aube de la IV République, le Président devrait tout faire pour nous remettre sur les rails de 2000 quand l’on avait observé une belle transition démocratique, c’est la meilleure posture qu’il puisse nous présenter pour des lendemains meilleurs. Dorénavant rien ne sera plus comme avant, puisque la société civile et certains mouvements jouent le rôle de contre-pouvoir ; ce qui est une bonne chose pour l’équilibre démocratique.
L’Etat doit tout mettre en œuvre pour que la cohésion reprenne le dessus sur le plan social, s’inscrire dans une autre voie serait suicidaire pour la stabilité du pays, puisque source de violence. Ce qui ne ressemble pas à notre culture politique basée sur le dialogue et le débat d’idées pour la recherche de solutions allant dans le sens de prospérer le pays. C’est la seule initiative souhaitable pour le bonheur des populations.
Notre pays a une nouvelle fois rendez-vous avec l’histoire, avec l’échéance de 2012 qui se profile à l’horizon et il n’y a pas meilleur expression que le processus des élections. Agissons comme des responsables, tout en n’oubliant pas qu’on est un peuple mature qui veille sur ses acquis démocratiques et qui aspire à un bon déroulement du scrutin à venir et que celui-ci ne soit pas entaché de fraudes ou de protestations. Pour ce faire, il faudrait que ceux qui devraient prendre les décisions importantes soient des personnes neutres, comme ça, l’on n’assistera pas à une certaine partialité comme on a eu à le vivre récemment en Côte d’Ivoire. J’ose espérer que notre image politique ne sera pas ternie par certaines velléités mal-intentionnées par rapport à la chose politique.
Seul les gens qui n’ont pas d’arguments à prévaloir optent pour la violence. Tout ce que notre contexte politique demande à l’heure actuelle, c’est d’évoluer dans la stabilité et le développement du pays.
Coumane SENE
Hlm Grand-Yoff n°3