Vers une JACQUERIE SOCIALE
CAMPAGNE POUR LE RETOUR A L 'ANCIENNE TARIFICATION DU COURANT
Où va le Sénégal?
Les Sénégalais, sous perfusion, n'en peuvent plus!
La suppression de la subvention du gaz butane va nous achever inéluctablement!
NON AU REVERSEMENT DE NOS MAIGRES SALAIRES ET NOS TRES MINCES PENSIONS DE RETRAITE A LA MORIBONDE SENELEC !
NE RENDANT AUCUN SERVICE AU PEUPLE, LE SENAT DOIT ETRE SUPPRIME ET SON BUDGET UTILISE POUR LE REGLEMENT DEFINITIF DU PROBLEME !
Seneweb.com: Lundi 29 Déc 2008
Quelle neutralité partisane Monsieur Le Président
Il y a quelques jours notre Président bien aimé disait à Paris «Dans cette affaire, je garde ma neutralité». Par « Dans cette affaire » entendez la volonté prêtée à la famille Wade de vouloir faire remplacer le père par le Fils. Il est vrai que personne n'a jamais entendu Wade Père ou Wade Fils avouer un tel dessein. Cependant, il y a des signes troublants qui font que chaque Sénégalais se pose des questions. Pourquoi?
Parce que chacun a entendu Wade Père, parlant de Wade fils, dire « Je dirai à ta mère que tu as bien travaillé » alors même que les travaux qui lui avaient été confiés accusaient un retard considérable. En outre, Wade Père nous avait assuré qu’il n’y aurait aucun centime du trésor engagé dans ce projet.
Quand le président de l'assemblée nationale, maison des représentants du peuple (en théorie), a voulu entendre Wade Fils pour qu'il nous dise comment tout cet argent avait été utilisé, il a reçu une fin-de-non-recevoir et une mise en demeure. Partant, mission a été donnée à la majorité mécanique présidentielle de le destituer, et il en fut ainsi. De Gaulle dirait à ce propos « L'intendance suivra ». Oui hélas, l'intendance a suivi, comprenez intendance comme cette « nébuleuse » qui s'occupe, une fois la décision prise, de toutes les questions d'ordre pratique pour la mise en œuvre de cette décision. Certes, le fusible était un dénommé Saada Ndiaye, mais chacun savait que l'électricien n'était rien d'autre que Wade Père, celui qui veut « garder sa neutralité ».
Par ailleurs selon les dires d'Idrissa Seck, le nouvel ancien futur ex futur ... fils spirituel de Wade Père, ses problèmes avec Le Père ont commencé le jour où ce dernier lui a posé cette question « Que penses-tu de Karim, comme mon successeur ?» et Idy répondit en présence de Karim « La seule fois dans l'histoire où le Fils a voulu prendre la place du Père, il a été crucifié ». Et après s'en suivra ce qui s'en suivit et que nul n'ignore... Wade Père avait usé du caractère mécanique de l'intendance. Et il veut toujours « garder sa neutralité ».
Les deux concurrents directs du Fils ont été écartés toujours par volonté de « garder sa neutralité ». Reste maintenant l'opposition dite « significative ». Il les laisse s'empêtrer dans ce qu'ils appellent les « assises nationales ». Et pour couronner le tout il ajoute, comme pour s'octroyer plus de crédit, devant les représentants des familles religieuses convoqués au palais «Si on me montre des idées nouvelles que je n'avais pas, je les mets en œuvre » et transforme cette opposition en « têtes chercheuses ». Pendant ce temps Wade Père continue d'avancer sereinement ses pions pour la mise en place de sa succession, ou pour son remplacement par son Fils. Jules Diop disait « C'est le seul projet que Wade mène avec méthode ». Mais bon, attendons qu'il nous le dise car il veut « garder sa neutralité ».
Pour finir, il reproche à Macky de chercher des militants, mais depuis quand interdit-on à un homme politique de rechercher des militants? Cette question mérite d'être posée même si je n'ai aucune considération pour Macky, encore moins pour Idy. En effet, pendant ce temps, son fils à carte blanche, il en fait « le génie » que le Sénégal attendait: il a été l'homme le plus médiatisé en 2008 et on nous dit qu'il sera l'homme qui fera 2009. Rappelons quand même une chose: le seul mérite de l'homme c'est d'être le fils de son Père. Cela semble suffire comme CV. Il lui donne carte blanche, sans entretien d'embauche, pour aller chercher des militants où bon lui semble... Non c'est normal, son père ne dit rien, il veut toujours « garder sa neutralité ».
Eh bien, quand on affaiblit l'ensemble des potentiels adversaires, quand on arme lourdement son candidat préféré, on peut affirmer « sa neutralité ».
Eh bien quelle neutralité partisane, Monsieur le Président.
Babacar GUEYE
babakash@gmail.com
Nettali : Lundi 29 Déc 2008
CONCLUSIONS- ASSISES NATIONALES : Un chronogramme en trois temps
NETTALI.NET-Conformément au délai qu’il s’était fixé, le bureau des Assises nationales va procéder à la restitution, à la validation et à la présentation de son rapport durant les mois de janvier et février 2009. C’est le président Amadou Makhtar Mbow qui en a fait l’annonce ce lundi 29 décembre. C’était au cours d’une conférence de presse qui lui a servi de tribune pour apporter des éclairages sur des questions relatives aux Assises nationales et à la situation nationale.
« Les résultats des Assises nationales appartiennent à tous les Sénégalais. » C’est l’invite que le président du bureau des Assises nationales a adressée à ses compatriotes. Amadou Makhtar Mbow a appelé les Sénégalais à faire une utilisation rationnelle des conclusions de ces séries de conclaves initiées depuis le 1er juin dernier par 74 organisations sénégalaises. C’est à travers un chronogramme qui s’étale en trois temps que ce programme sera déroulé. Ainsi, en début janvier, des séances de restitution seront animées par les différentes commissions, une plénière nationale de validation destinée aux parties prenantes suivra et une présentation publique du rapport final se tiendra en février 2009.
« Si le président Wade utilise les conclusions des Assises nationales, cela changera peut-être sa manière de gouverner le Sénégal » a affirmé Mbow en marge de cette conférence. Il a, par ailleurs, tenté de lever toute équivoque relative à une éventuelle connexion entre les locales et les activités des assisses nationales qui auront lieu un mois avant les joutes électorales prévues en mars 2009. « Quand nous avons fixé ce délai de six mois, on ne parlait pas encore d’élection. Nous n’avons rien à voir avec l’agenda électoral » a-t-il ajouté.
Les généraux Seck et Keita n’ont pas été dégradés comme en a fait état une partie de la presse. C’est du moins l’avis d’Amadou Makhtar Mbow qui déclare : « on ne dégrade pas un général. Dans ce pays, il y a des gens qui ont un sens de la dignité qui fait que ni les menaces, ni l’argent ne leur fera changer d’avis. Les militaires ont le droit de parler des problèmes de leur pays. Qu’ils aient des avantages ou pas, n’y change rien ».
Sur les événements de Kédougou, le président des Assises a estimé que le Sénégal traverse des crises et que le meilleur moyen pour les résoudre est de réfléchir objectivement. "50% de la population de la région de Kédougou a moins de 20 ans. Cela doit pousser à chercher des solutions pour les jeunes." a t-il ajouté.
A la suite du président du bureau des Assises nationales, Mansour Kama, le président de la Commission spéciale Casamance a échangé avec la presse sur la création de ce groupe chargé d’organiser les auditions dans cette région en vue de la recherche de solutions à la crise qui secoue cette partie du Sénégal. Pour lui, ce n’est en rien une commission pour la paix. Les auditions de cette commission tenteront, à travers le dialogue, de trouver une solution à la crise casamançaise. Mansour Kama, par ailleurs président de la Cnes, a indiqué : « Nous voulons faire de cette commission un cas d’école qui permettra de résoudre des crises de ce genre. »
L’ancien ministre et écrivain, Cheikh Hamidou Kane s’est également exprimé durant cette rencontre. Il a rappelé que l’application des conclusions des Assises est obligatoire et contraignante pour les parties prenantes.
Auteur: Nettali
udQuotidien : Lundi 29 Déc 2008
CRISE MORALE, SOCIALE, POLITIQUE… AU SENEGAL : Le Front du refus s’élargit
C’est parce que « le Sénégal, notre pays, est confronté à une profonde crise morale, sociale, économique et politique », qu’un groupe de partis politiques et de membres de la société civile s’est retrouvé, le 27 décembre dernier, pour lancer un appel aux populations en vue de la mise sur pied d’un « Pôle de la confiance citoyenne pour la République au Sénégal ». Il est convaincu « du péril que court notre nation si la déliquescence déjà avancée de nos valeurs se poursuit ».
Les signataires ambitionnent de « construire une force politique de type nouveau capable de transformer le Sénégal au profit des populations des villes, des banlieues et des campagnes ». Tout en s’engagent à tout mettre en œuvre pour le « rassemblement le plus large possible en vue des élections locales du 22 mars 2009 ».
Un appel pour une initiative politique et sociale visant à « construire un pôle de la confiance citoyenne pour la République au Sénégal » a été lancé, le 27 décembre dernier, par des partis politiques et des membres de la société civile. Il s’agit de l’Alliance JËF JËL, du FSD/BJ, du Mouvement Tekki, du Rassemblement National Démocratique (Dialo DIOP), de la Renaissance Citoyenne, de l’UDF/Mbooloo-Mi, de l’Union pour le Développement du Sénégal-Innovation, de Yoonu Askan-Wi.Et en ce qui concerne les members de la société civile, il y a l’islamologue Alioune DIAGNE, Charles GUEYE, Dr Mame Anta Ngoné NDOUR, Kadialy GASSAMA, Ousseynou FAYE et Pape Saliou SOW.
La raison de ces retrouvailles est à trouver, disent-ils, dans le fait que « le Sénégal, notre pays, est confronté à une profonde crise morale, sociale, économique et politique ». Et devant cette situation qui interpelle les citoyens d’horizons et d’obédiences les plus divers, font-ils remarquer, les signataires se disent unis par une commune conscience du péril que court notre nation si la déliquescence déjà avancée de nos valeurs se poursuit et partagent le souci commun d’y remédier d’urgence.
Construire une force politique de type nouveau
Pour cela, les signataires de cet appel veulent proposer une alternative basée sur la citoyenneté dans le but, disent-ils, de construire une force politique de type nouveau capable de transformer le Sénégal au profit des populations des villes, des banlieues et des campagnes. Ils soutiennent que le retour au patriotisme, aux valeurs et à l’éthique est devenu une nécessité dans ce pays. « C’est quand on partage des valeurs communes que des relations de confiance durables peuvent se créer entre les citoyens. Les valeurs de dignité, de travail, d’honneur, de respect de soi, de la communauté, des engagements et de la discipline doivent être réhabilitées au Sénégal. Ces valeurs placent la responsabilité de l’homme au centre de la dynamique des sociétés. Ces valeurs ainsi définies servent à fonder une vision du Sénégal, responsable, solidaire, et ouvert sur l’Afrique et le Monde », peut-on lire dans l’appel.
S’engager, organiser et mobiliser…
Ainsi, après avoir rendu un hommage aux populations qui se « battent dans une crise multidimensionnelle et luttent courageusement pour y faire face », les signataires de cet appel soulignent que leur option irréversible est de s’engager aux côtés des populations qui souffrent en contribuant à les organiser et à les mobiliser en vue d’apporter des solutions à leurs problèmes. « La résistance à l’oppression pour la sauvegarde des intérêts des masses populaires et l’offensive pour restituer la République aux citoyens martyrisés seront les moyens privilégiés de notre combat au service du peuple », font-ils remarquer. Les signataires de cet appel, « soucieux de la nécessité d’abréger les souffrances de nos compatriotes », s’engagent à tout mettre en œuvre pour le « rassemblement le plus large possible en vue des élections locales du 22 mars 2009 ». Dans cette optique, ils « lancent un appel à tous les partis d’opposition, aux organisations démocratiques, citoyennes et à tous les patriotes pour la plus large conjugaison possible des efforts et des moyens, en vue d’arracher les collectivités locales à la Coalition Sopi au pouvoir ».
Auteur: Bacary Domingo MANE
Nettali : Lundi 29 Déc 2008
INVITE d’OPINION, HASSANE BA, CONSEILLER SPECIAL DU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
" Quel Que Soit Le Cas De Figure, Karim Wade Va S’investir à La Présidentielle "
NETTALI.NET - Invité de l’émission « Opinion » sur Walf Tv, Hassane Bâ, a décliné sans ambages les ambitions de la Génération du concret (Gc). Et selon le conseiller spécial du Président de la République, la structure dirigée par Karim Wade, le fils du Chef de l’Etat, est un mouvement politique qui participera aux élections locales de mars 2009 ainsi qu’à la Présidentielle de 2012.
Toutefois, déclare M. Bâ, la Génération du concret n’ira pas à ces échéances électorales sous sa propre bannière, mais elle va renforcer le camp présidentiel. S’agissant des modalités de ce que l’on pourrait appeler une alliance entre le Parti démocratique sénégalais (Pds) et la Gc, le Conseiller spécial du Président de la République renseigne que des réglages internes sont en train d’être effectués. De même, estime t-il, un contrat politique et programmatique sera défini.
Concernant les investitures, l’invité de Walf Tv, a laissé entendre que leur volonté est d’inscrire le plus grand nombre de « concrétistes » sur les listes électorales. S’agissant du profil des futurs maires, M. Bâ estime que ces derniers doivent être représentatifs et à l’écoute des populations. « Nous voulons de nouveaux types d’élus locaux ayant une preuve d’imagination pour faire face au manque de moyens dont sont confrontées les collectivités locales » indique-t-il.
Outre les élections locales, la Présidentielle de 2012 est dans la ligne de mire de Karim Wade et ses amis. « Quel que soit le cas de figure, Karim Wade va s’investir », a lancé M. Bâ non sans ajouter : « le pays a besoin d’une nouvelle génération de politiques, d’un nouveau leadership politique qui prend en charge les destinées du peuple ». Et de l’avis du conseiller, la Gc incarne ces valeurs qui font que Karim Wade et ses partenaires seront présents à ce rendez-vous électoral. Toutefois, « cette participation est assujettie à la candidature de Me Wade » semble dire Hassane Bâ. Car, a-t-il souligné, « rien n’indique que Wade ne sera pas candidat en 2012 ».
Auteur: Nettali
Le processus d'absorption est enclenché. Le dessein est la neutralisation non pas du PDS mais de toute velléité réfractaire. Le désir de Karim Wade est clair : le PDS sera la base et la mécanique de son ambition, la GC la maestria. Cet objectif est d'autant plus simple à atteindre qu'il n'existe plus de postulant au leadership au sein du PDS. Son père lui a balisé le chemin, c'est lui le véritable chef d'orchestre de ce tripotage testamentaire.
Le signal à été donné à Paris dans ce qu'il convient d'appeler une quasi-investiture. Le père y a légitimé les ambitions arrivistes et démesurées du fils. Ses anciens zélateurs, aujourd'hui dans l'opposition, y ont été vertement cloués au pilori devant des militants ricaneurs et applaudisseurs à merveille. Il parait qu'il en est sorti béat et satisfait.
La machine est en marche et parait bien huilée. L'opposition est prévenue. A défaut d'unité, la tache sera ardue. Elle devra être énergique, critique et même contempteur. Elle devra constituer une alternative crédible et mettre en œuvre un programme solide et une tactique offensive, informer le peuple,l'alerter et le mettre en garde parce que c'est lui, et lui seul, qui choisira.
Kilam2000@voila.fr
L'Office : Lundi 29 Déc 2008
Élections locales de mars 2009 : Quand la GC vide les rangs du Pds
Jusque-là, le mouvement piloté par Karim Wade n’avait pas visiblement dévoilé ses principales ambitions : ceci, au moment où d’aucuns le plébiscitent comme successeur potentiel de son père-Président. Mais, hier, dans l’émission « Opinion » de Walf Tv, Hassan Bâ, Conseiller spécial de Me Abdoulaye Wade et très proche de son Fils Karim Wade, a défloré le sujet : la GC, « mouvement politique », est en négociation avec le Pds pour la mise en place des prochaines listes devant mener aux élections locales. En conséquence, le champ libéral devra céder de l’espace aux « concrétistes ».
Autrement, au moment où les guerres de positionnement font rage entre libéraux de pure souche et transhumants, Karim Wade et ses hommes sont en train de fissurer, davantage, la formation libérale.
Dans la marche qui mène aux prochaines élections locales, prévues en mars 2009, le Pds se cherche encore. Et pour cause : les libéraux, en proie à de nombreuses contestations, à des crises de leadership généralisées et à de guerres de positionnement, ont du mal à former les rangs dans l’ordre normal de la décision et du choix politique ; la représentativité de quelques « choisis » faisant douter d’autres, qui se sentent lésés. Et pleuvent des frustrations, qui ont été à la source de l’arrêt de la première phase des opérations de placements et de ventes de cartes devant mener aux renouvellements de l’ensemble de leurs instances. Aussi, et même si Ousmane Masseck Ndiaye, avec « ironie », parlait de « l’inexistence de querelles » dans la famille libérale, en annonçant le début de ces opérations de vente à la date du 27 dernier, le choix porté sur certains responsables dans la marche vers les locales, fait couler beaucoup de salive. À cela, vient s’ajouter le mouvement piloté par Karim Wade.
Pendant ce temps, la Génération du Concret, par la voix de Hassan Bâ, qui se prononçait sur les ondes de Walfadjiri, travaille pour participer largement et activement à ces élections locales, prévues en mars 2009. Et le conseiller spécial du Président de la République, de révéler que la GC, « mouvement politique », est « en négociation avec le Pds pour figurer sur les listes », et aller à la conquête de certaines localités du pays. À quel titre ? Sûr qu’ils ne seront pas seulement de simples figurants. Les collectivités locales peuvent bel et bien être un bon départ pour une « grande représentativité politique ». Il s’y ajoute que les maires, sont plus proches des populations. Il faut donc s’impliquer politiquement, pour 2012. Ainsi donc, au moment où des querelles plombent le Pds, la Génération du Concret creuse une fissure déjà trop visible dans la formation libérale. Quel « wadiste » écarter au profit d’un « concrétiste » ? Mais, quel prétendu libéral, s’estimant plus représentatif à la base, se résoudra à « céder » son fauteuil pour le compte de la Génération du Concret ? Car, même si le vote est dit indirect, chacun voudra aller dans le sens d’une conservation d’un poste ; à des instants considérés comme seul rempart électoral. Seulement, dans ces conditions, n’y a-t-il pas des risques d’accumulation de frustrations, sources d’une transhumance constatée et décriée par les libéraux, eux-mêmes ? Dans tous les cas, le mouvement dit de la Génération du Concret vient d’élargir une fissure déjà trop visible au niveau du Pds.
Auteur: Abdoulaye Mbow
Numérique: vérités et vanités
Amadou Gueye NGOM Lundi 29 Déc 2008
De toutes les créations, l’Homme demeure le seul être capable de détruire ou soumettre les autres créatures mais également la seule que toute autre peut détruire. De l’infiniment grand au microbe invisible, tout peut lui être fatal.
Et face à Dieu, qu’il ne cesse de défier et contredire, l’homme, cet obstiné, n’est même pas à l’abri de ses propres créations. Ni de son toit qui lui croule dessus ni de ses avions qui s’écrasent, de ses bateaux qui font naufrage. La minuscule aiguille si utile le fait saigner ou l’éborgne, s’il n’y prend garde.
Jamais pourtant l’araignée ne s’étrangle avec ses fils malgré leur complexité et le trou de mère taupe ne s’affaisse non plus sur ses petits. La pluie et le vent arrachent nos barrages, en épargnant ceux du castor; les mêmes furies dévastatrices qui tordent nos orgueilleux pylônes électriques laissent intact le fragile nid de brindilles du moineau, jusqu’à l’envol des oisillons.
L’unique créateur, c’est donc lui, Là-haut, Maître des Cieux et de la Terre qui eût le premier l’idée du numérique qu’est l’ADN dont les données inscrites dans des programmes frauduleusement appelés « logiciels » font de chacune de Ses créations un chef d’œuvre unique.
Les codes numériques du Koran renferment tous les mystères de la création divine faisant évoluer le spermatozoïde, les substances végétales, minérales et autres créés à notre insu.
Ce préambule aux airs de messe dominicale ou de sermon du Vendredi vise à démystifier cette fausse nouveauté qu’on appelle « le numérique » et dont le principe repose tout simplement sur la codification d’informations. En d’autres termes et pour autant qu’on veuille paraître moins mystérieux, le numérique constitue un registre de données fonctionnelles. L’anglo-saxon préfère le terme digital, vocable dont les latins ne se sont souvenus que pour ficher des spécificités anthropomorphiques comme les empreintes de doigts.
Pour le meilleur ou pour le pire, le numérique semble avoir pris le mors aux dents. Le poète d’antan façonnait ses mots dans le cœur et dans la tête ; celui d’aujourd’hui se confie à la souris qui lui suggère des choix d’adjectifs, de noms et de verbes. L’architecte qui rêvait de ses formes les compose « digitalement » aujourd’hui. Dans le domaine du cinéma, certains réalisateurs trouvent leur compte dans les logiciels numériques lorsque le budget repérage s’avère exigu. Un simple générateur plante le décor adéquat, parfois plus vrai que nature. Ce genre de performance ou supercherie - c’est selon - ne prête pas à conséquence, tant qu’elle ne franchit pas les limites de la fiction romanesque. Il en va autrement lorsqu’il s’agit d’altérer ou falsifier des événements historiques. Par des effets spéciaux, il est possible de montrer la Reine d’Angleterre donnant l’accolade à la Reine Ndete Yalla du Walo Sénégal au XIXe siècle. Les perspectives qu’ouvrent de telles prouesses peuvent être appréciées différemment selon qu’elles servent à inspirer un idéal ou manipuler négativement des consciences.
Pendant longtemps, le joueur d’échecs a symbolisé le rempart de l’intelligence humaine face à la machine. Là également, l’homme a éprouvé la vanité de se faire échec et mat en inventant Deep Blue et Deep Fritz banals softwares (logiciels), vendus dans le commerce à 50 euros, mais capables de configurer 8 à 10 millions de combinaisons par seconde pour humilier deux grands maîtres de ce magnifique jeu de stratégie, Gary Kasparov et Vladimir Kramnik dont les prestations avaient été honorées à plusieurs millions de dollars. Il faut être homme et avoir perdu la raison pour éprouver le plaisir de se faire battre à son propre jeu.
Quels numériques pour l’Afrique ?
Des transports attelés aux supersoniques, l’Euraméricain doit son avancée technologique au simple fait qu’il évolue à partir d’acquis conservés puis transmis et qui se perfectionnent au fil des siècles. Ce qui m’amène à définir le futur comme « un passé en perpétuel devenir. »
Entendu comme outil, procédé ou application et non culture de masse, le numérique peut servir autrement l’Afrique de tradition orale. Chez nous, l’on convient avec Amadou Hampathé Ba qu’« un vieillard qui meurt est une bibliothèque qui brûle ». Or, on agit peu pour recueillir et conserver nos « mémoires vivantes » qui s’éteignent avec le savoir-faire ancestral, les connaissances et autres informations véhiculées par contes et légendes délaissés au profit des séries télévisuelles étrangères.
Comme du temps de l’esclavage, le troc de nos âmes physiques et spirituelles se perpétue à coups d’éclats: miroirs d’hier devenus les reflets kaléidoscopiques des fulgurances numériques d’aujourd’hui. Quelle place nos universités accordent-elles à l’enseignement des humanismes négro-africains ? Dans nos facultés de droit, le code napoléonien est mieux connu que la charte du Kaya Maghan, le bréviaire de conduite bantou ou sahélien. N’est-il pas venu le moment de transcrire et de vulgariser enfin les manuscrits de Djenné, de Tombouctou sur des supports CD et DVD ? Tant il est vrai, comme le soulignait Cheikh Anta Diop, qu’on ne peut pas « vivre en dehors des nécessités de son époque. » Il ne s’agit pas, bien entendu, d’un regard contemplatif mais plutôt de la visite introspective d’un patrimoine susceptible d’échafauder le futur. De cette frénésie contemporaine qui transforme l’homme en instrument de son propre outil, il est concevable de craindre la disparition, à plus ou moins brève échéance, des métiers d’art et d’artisanat, seules richesses que l’Afrique pourrait encore troquer si elle prenait le pari de les assumer, sans complexe. Nous éviterons, ainsi, les risques du génocide culturel qui se profile dans une mondialisation tous azimuts et sans discernement. La parade ? « Absorber, sans être altéré... »
Pourvu que le grain ne meure !
Amadou Gueye Ngom
Critique social
Le Soleil : Lundi 29 Déc 2008
CRISE ÉCONOMIQUE MONDIALE : Le capitalisme financier à l’américaine au banc des accusés
Omar Aktouf, professeur de l’université Hec-Montréal plaide pour un retour à un capitalisme producteur qui place l’homme au centre du développement pour sortir de la crise financière.
Le Pr Omar Aktouf de Hec-Montréal lie la crise qui secoue actuellement le monde au capitalisme financier. « Cette crise est la faute exclusive du capitalisme sauvage américain », a-t-il affirmé. Il a animé une conférence mardi dernier, sur son dernier ouvrage : « Halte au gâchis ! En finir avec l’économie-management à l’américaine ». Titre ne peut être plus expressif pour dénoncer le capitalisme financier à l’américaine et ses avatars, qui sont, selon Pr Omar Aktouf, la source de tous les malheurs de notre monde.
Parce qu’un tel système ne survit que sur les catastrophes et autres guerres. D’ailleurs, il prédit l’effondrement, dans un futur proche, de ce modèle dont le chef de file n’est autre que les Etats-Unis.
Le conférencier rappelle que la dénonciation du capitalisme financier ne date pas d’aujourd’hui. Des penseurs comme Aristote ou Confucius invitaient déjà, au 4e siècle avant Jésus-Christ, à ne pas confondre l’économie et la finance. Parce que le capitalisme financier, souligne le Pr Omar Aktouf, citant ces auteurs, ne poursuit que l’accumulation de richesses au mépris toute autre considération. Un tel modèle, à son avis, a atteint ses limites.
« L’économie réelle ne permet plus de faire des profits », dit-il. Ce qui explique les crises en cascades dont l’onde de choc n’épargne aucun pays. Il soutient même que les pays pauvres seront les plus affectés.
« Dans une crise, ce sont les maillons les plus faibles qui cèdent les premiers. Nos pays ne sont pas à l’abri », avertit-il. Poursuivant son analyse, il indique que les remèdes préconisés pour sortir de la crise ne sont pas efficaces. Ils maintiennent seulement sous perfusion le système qui, tôt ou tard, va s’effondrer.
« Les 4.000 milliards injectés ne sont qu’une perfusion qui tiendra pour quelques temps, mais pas pour toujours ».
Mais, existe-t-il une thérapie à un mal si profond ? Oui, répond le Pr Omar Aktouf, en invitant à un retour au capitalisme producteur qui place l’homme au cœur de l’économie et du management. Donc du développement.
Pour ce faire, le conférencier invite à quatre types de ruptures. Une première rupture avec la logique de maximalisation du profit. « La maximalisation, c’est le suicide. Le maximum n’existe pas dans la nature », affirme-t-il. Interdiction de toute forme de spéculation comme deuxième point de rupture. Troisième point de rupture : les actionnaires doivent cesser de se comporter comme les « fous du roi », c’est-à-dire en prédateurs.
« Des dividendes oui, mais sur la valeur réelle de l’entreprise », plaide-t-il. Quatrième et dernier point de rupture : réduire les pouvoirs des dirigeants des grandes entreprises qu’il qualifie de « rois ». Il souligne que Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie et professeur à l’Université de Columbia, dit à peu près la même chose, dans ses deux livres « La Grande désillusion » et « Quand le capitalisme perd la tête », pour montrer qu’il n’est pas seul à soutenir une telle thèse. Durant la conférence, le Pr Omar Aktouf n’a pas failli à sa réputation de penseur qui rame à contre-courant. Comme l’a soutenu dans sa présentation, le Pr Abdoulah Cissé, Recteur de l’université de Bambey. Il a dépeint le conférencier comme « une personne capable de prendre ses distances avec certaines théories et qui prône un management à visage plus humain avec le concept d’éco-management ». « Quand vous avez une telle posture vous dérangez », dit-il.
Cette conférence animée par le Pr Omar Aktouf et portant sur son dernier ouvrage fait partie des cycles de conférences qu’organise l’Institut supérieur de management (Ism) dans le cadre de son programme « Université de tous les savoirs » dont l’objectif est de présenter, sous la forme de conférences publiques, des analyses approfondies et originales des grands problèmes contemporains, en faisant appel à des experts, des enseignants-chercheurs, des professionnels, des décideurs politiques, etc.
Mamadou GUEYE et Amadou Maguette NDAW
Xamle.net
La GOANA :une initiative ’’pertinente’’ mais doit s’inscrire dans une perspective ’’plus globale’’
L’initiative sénégalaise de la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA), est ’’pertinente’’ mais doit être combinée à une approche ’’plus globale’’ qui prenne en charge les recherches menées, a soutenu le secrétaire exécutif du Conseil Ouest et Centre africain pour la recherche et le développement agricoles (CORAF).
Le plan GOANA, comme le programme Retour vers l’agriculture (REVA) sont de bonnes initiatives mais cela ne suffit pas. Il faut que cela soit accompagné d’une approche globale incluant en amont la recherche’’, a expliqué Paco Sérémé.
Selon M. Sérémé, invité de la rédaction de l’APS, la GOANA est ’’intéressante en ce sens qu’elle focalise l’attention sur le secteur important de l’agriculture et de son poids sur le développement intégral’’.
Lancée le 18 avril dernier, la GOANA vise à atteindre, à court et moyen termes, 500.000 T en production locale de riz. Ses autres objectifs sont : 2 millions de tonnes de maïs, 3 millions de tonnes de manioc, deux millions de tonnes pour les autres céréales tels que le mil, le sorgho, le fonio, une production de 400 millions de litres de lait et 43.500 tonnes de viande.
Sur les points précis de l’autosuffisance alimentaire et des échanges de produits agricoles entre pays membres du CORAF, son secrétaire exécutif a souligné que ’’tout n’est pas question de recherches’’.
’’Les décideurs politiques d’un pays donné ont besoin de savoir qu’il est plus économique de faire venir des produits supplémentaires du voisin que de l’Asie qui propose souvent de vieux stocks’’, a-t-il dit à ce sujet.
Selon lui, il s’agit de ’’montrer que le riz d’ici, par exemple, est plus compétitif’’, que celui proposé par l’extérieur. Pourquoi ne pas bloquer l’importation en la matière pour favoriser la production locale et les échanges entre voisins ?’’, a-t-il poursuivi.
Cheikh Tidiane Sy : ’Il faut privilégier la pédagogie et la responsabilité sur la répression’’.
Le ministre de l’Intérieur Cheikh Tidiane Sy a dit vendredi à Dakar qu’il préfère, pour éradiquer ’’la lancinante question’’ de l’indiscipline au Sénégal, privilégier la pédagogie et la responsabilité sur la répression.
"Nous avons le choix à faire entre un régime qui réprime ses citoyens et un autre qui se préoccupe de leurs libertés. Je ne pense pas que la répression soit la solution. Il faut faire preuve de beaucoup de pédagogie et de responsabilité. C’est ce qu’exige l’Etat de droit que nous voulons construire’’, a déclaré M. Sy devant les sénateurs qui ont adopté à l’unanimité le projet de budget 2009 de son département.
‘’Les Sénégalais ne respectent plus les institutions...’’, a affirmé Cheikh Tidiane Sy, après avoir dénoncé ‘’la lancinante question des comportements des Sénégalais face à la République et aux institutions.’’
Face à l’indiscipline, a-t-il estimé, l’Etat doit faire preuve d’une ‘’exigence d’éducation et de sensibilisation.’’
‘’On n’a pas baissé les bras. On réprime l’infraction, mais il faut aussi trouver d’autres modes de conscientisation et de communication avec nos concitoyens pour qu’ils sachent jusqu’où ils peuvent exercer leurs droits sans gêner’’ les autres, a-t-il ajouté.
Le ministre de l’Intérieur réagissait à l’interrogation de plusieurs sénateurs sur ce sujet.
‘’Je voudrais que vous nous aidiez à discipliner (la société sénégalaise). Tant qu’on ne réglera pas le problème de l’indiscipline, on ne réglera pas non plus d’autres problèmes. Il faut éradiquer l’indiscipline pour arriver à construire un Sénégal moderne, civique et discipliné’’, a commenté le sénateur Mouhamed Fadel Gaye, maire de la commune d’arrondissement de Dakar-Plateau.
le projet de budget 2009 du ministère de l’Intérieur arrêté à 41,3 milliards de francs CFA contre 37,9 milliards pour l’exercice en cours, a été adopte a l’unanimite par le Seanat
Le budget du département de l’Intérieur connaît ainsi une hausse de 3,43 milliards, soit une hausse de 9,07 pour cent en valeur relative.
La construction de postes de police dans plusieurs collectivités locales notamment à Dakar, de casernes de sapeurs pompiers dans les villes centre de Nioro (Kaolack), Linguère (Louga) et Bambey (Diourbel), nord (Matam) et à Yarakh (Dakar) sont parmi les nouveaux projets dont l’exécution est prévue dans l’exercice de ce budget.
Le ministre Cheikh Tidiane Sy a été interpellé par les sénateurs sur le statut des chefs de village, la réhabilitation des bâtiments administratifs de plusieurs collectivités locales, le renforcement des effectifs de la police, les assises nationales, etc.
LEQUOTIDIEN:
Après Kédougou, à qui le tour
29-12-2008 Les Sénégalais ont tous suivi avec beaucoup de tristesse et d’amertume les événements malheureux qu’ont vécu ces derniers jours les populations de la nouvelle région de Kédougou.
Les Sénégalais ont tous suivi avec beaucoup de tristesse et d’amertume les événements malheureux qu’ont vécu ces derniers jours les populations de la nouvelle région de Kédougou. La mort du jeune Sina Sidibe tué par balle par l’armée est une première au Sénégal et nous fait reculer de plusieurs décennies dans notre quête d’une démocratie digne de ce nom. Pour mieux analyser ces événements, il faudrait effectuer un recul, nécessaire, aux sources du problème qui a atteint son paroxysme le 23 décembre et entraîné ces événements tragiques. Ensuite, il faudrait comprendre le contexte et la dynamique des enjeux réels que constituent les ressources minières pour la population. Enfin, présenter les éléments non encore résolus qui ont contribué au déclenchement des événements de manière objective, sur la base des témoignages de personnes présentes sur les lieux de ce crime que vient de commettre notre armée.
UNE VIE MEILLEURE POUR TOUS : DE L’ESPOIR A LA DESILLUSION
Le contraste est saisissant entre la pauvreté de la population de Kédougou et la richesse en ressources naturelles de cette belle région. La région regorge d’immenses ressources avérées (fer, or ou marbre) ou potentielles (comme l’uranium) en plus de l’eau, du bois et d’immenses étendues de terres fertiles. En jetant cependant un coup d’œil sur les indicateurs de développement social et humain du Sénégal, on peut sans aucun doute affirmer que la région de Kédougou est l’une des plus mal loties du Sénégal. On me rétorquera que c’est le cas pour d’autres régions aussi. Soit, mais alors, qu’est ce qui expliquerait les niveaux de pauvreté et de chômage des jeunes de Kédougou qui seraient les plus élevés du pays ? En fait, l’exception à Kédougou est de trouver quelqu’un originaire de Kédougou qui exerce un métier dignement rémunéré dans la ville ou la région. Principale source de subsistance, l’agriculture ne nourrit plus son homme depuis belle lurette à cause de la qualité des semences, de l’accès difficile aux engrais et pesticides et des crues régulières du fleuve ces dernières années, qui ont fait que la plupart des récoltes ont été détruites, y compris celle de 2008 pour la plupart des agriculteurs du Dande Mayo. En plus de l’agriculture, l’exode vers les autres régions et l’assistance des émigrés Kédoviens sont les principales sources de revenu des ménages. Ces ressources s’amenuisent progressivement du fait, entre autre, de la crise actuelle que traversent tous les pays. Ces difficultés, conjuguées à l’enclavement de la région, font que l’espoir d’une vie meilleure est très limité.
En vérité, il n’est pas rare de trouver dans la ville ou la région des cinquantenaires qui habitent toujours la maison paternelle, avec épouse et enfants, non pas pour des raisons culturelles, mais faute d’alternative viable. Ces contraintes font que l’espoir suscité par l’exploration et l’exploitation des ressources du sous-sol est immense. En fait, ceci constitue la seule corde à laquelle des milliers de jeunes et de moins jeunes peuvent s’accrocher. L’autre raison pour laquelle cet espoir est très élevé repose sur les expériences du passé. Dans les années 80 et 90, avec la présence des sociétés d’exploration minière comme la Cogema, Anmercosa, Ashati Goldfields, de nombreux jeunes de Kédougou et des villages environnants avaient été recrutés et formés sur le tas à des tâches plus ou moins techniques. Cela avait contribué à une amélioration significative du niveau de vie des populations ainsi qu’à une réduction du niveau de dépendance des jeunes par rapport à leurs parents. L’appui apporté en son temps par les jeunes à leurs parents avait eu comme effet induit une amélioration de la production agricole car, du fait des rentrées d’argent, des travailleurs agricoles avaient pu être recrutés et les surfaces emblavées augmentées. C’est aussi, au cours de ces années que plusieurs écoles avaient été construites et des enseignants recrutés. Le volet social minier avait à l’époque généré des résultats nettement positifs bien qu’insuffisants.
On doit reconnaître que le volet social minier actuel a bien démarré et qu’il a suscité d’immenses espoirs auprès de la jeunesse de la région. L’inclusion dans le package de bourses d’études, de constructions d’écoles, le logement social des étudiants originaires de Kédougou à Dakar, les promesses d’embauche des jeunes de la région en priorité etc., a largement contribué tant au soutien sans faille que toute la population avait apporté au projet, qu’aux résultats de la présidentielle à Kédougou. Cependant, la mise en œuvre de certains aspects parmi les plus attendus de ce projet, minée par la corruption et le népotisme de plusieurs intervenants, y compris parmi des membres de l’administration, a fini par décourager le plus optimiste des souteneurs du régime actuel.
LES INGREDIENTS D’UNE EXPLOSION
Les causes et déterminants de la situation actuelle sont à chercher dans un certains nombre de faits, d’actes et de paroles qui, mis ensemble, ont mis le feu aux poudres d’une contestation que seuls un gouvernement et une administration volontairement aveugles n’ont pas su, pu ou voulu anticiper. Entre autres :
L’immense espoir d’une réduction massive du chômage suscité par les projets miniers actuels, dans leurs aspects sociaux et économiques ;
Les promesses d’un candidat à la présidentielle qui a signé en pleine campagne électorale un contrat mirobolant avec Mittal, qui inclut une embauche massive des jeunes de la région ;
L’opacité entourant la signature et la gestion des contrats entre le Sénégal et les différentes sociétés minières. A part quelques privilégiés, qui peut valablement dire aujourd’hui être au courant des différentes clauses du contrat ?
L’incapacité des gouvernants à décrypter les signaux que constituent les nombreuses frustrations et récriminations des jeunes de la ville ainsi que des étudiants Kédoviens des universités de Dakar et St Louis. Ces jeunes ont en effet organisé plusieurs marches et meetings de protestations tant à Dakar qu’à Kédougou ;
La crainte de voir l’unique chance de s’en sortir avec ces investissements massifs dans le secteur minier échapper aux populations sans qu’elles ne puissent bénéficier des retombées économiques de l’exploitation du sous-sol de leur région ;
La condescendance et le manque de considération dont certains représentants de l’administration et des sociétés minières ont fait preuve à l’endroit des populations, en croyant pouvoir tout se permettre sur leur dos car, d’après eux, «ils ne font que parler mais n’agissent jamais» ;
Cerise sur le gâteau, le fait que certains fassent venir des proches de Dakar, St-Louis ou Thiès pour occuper certains emplois, y compris subalternes, alors que les jeunes de Kédougou peuvent valablement les occuper, rendant ainsi l’accès à l’emploi plus difficile pour ces derniers ;
Il serait imprudent d’avancer l’argument, comme on l’entend parfois, selon lequel les jeunes de Kédougou n’ont pas les formations requises pour occuper certains postes afin de justifier le dernier point ci-dessus. D’abord, ceux qui «viennent du Nord», comme on les appelle à Kédougou, occupent aussi des postes de manoeuvre et n’ont pas forcément la formation requise. Ensuite, l’expérience du passé d’une formation sur le tas pour des postes semi-techniques par les sociétés est là pour prouver au besoin que cet argument ne tient pas la route. Enfin, la responsabilité de former ces jeunes repose sur le gouvernement. Sans une sélection et une formation des jeunes de Kédougou aux métiers techniques et administratifs, doit-on s’attendre à ce que ces derniers n’occupent que des postes subalternes lors des prochaines décennies d’exploitation des minerais ?
LES FAITS RECENTS ET LES ACCUSATIONS
Les événements du 23 décembre 2008, à n’en pas douter, constituent une première dans l’histoire récente du Sénégal. La gestion de ces événements par les autorités a frisé l’amateurisme pour ne pas dire l’incompétence.
En effet, pour la première fois, notre vaillante armée que toute l’Afrique nous envie, qui a, en toutes circonstances, affirmé et démontré son attachement aux valeurs républicaines, a tiré et tué des sénégalais dans des conditions qui ne sont pas liées à une guerre ou une rébellion. Les responsabilités devraient être tirées à tous les niveaux autour des questions suivantes : Qui a commandité le déploiement de l’armée ? Qui l’a autorisé ? Qui a donne l’ordre à l’armée de tirer des balles réelles sur les citoyens ? Il faudrait une enquête indépendante pour situer les responsabilités. Général Fall, chef d’Etat major Général des armées, l’histoire retiendra que c’est sous votre magistère que cela s’est passé pour la première fois au Sénégal. Vous devez faire la lumière sur ces évènements et en tirer toutes les conséquences dignes de votre rang, vous et les responsables militaires de la région Est du pays, y compris le ministre de la Défense.
La sortie du ministre de l’Information, M. Sow, qui a déclaré que le jeune Sina Sidibé est mort piétiné m’a laissé pantois. Tout le monde sait que les militaires ont utilisé des balles réelles contres les manifestants et que, le jeune a reçu une balle en pleine tête, tirée à bout portant. Voila donc une autorité de haut rang dans ce pays, si tant est qu’on peut appeler certains ministres «autorité» qui veut tout simplement cacher le soleil avec ses mains en plein jour. Aduna jaroul lii. Soit il a été abusé en étant de bonne foi ou il a voulu abuser le peuple sénégalais. En tout état de cause, le résultat est le même, sa déclaration a davantage contribué à révolter et radicaliser la frange modérée de la population de Kédougou. D’autre part, l’incompétence des autorités à décrypter les signes avant coureurs de cette tragédie ne doit pas se traduire par des fuites en avant du genre «ces jeunes ont été manipulés». M. Sow, vous aviez dit la même chose lors de la manifestation des Imams de Guédiawaye. Nous ne sommes plus à l’ère des complots tous azimuts de Sékou Touré. C’est à croire que l’on vit dans une république bananière. Il faut regarder la réalité en face et y apporter les réponses attendues par les Sénégalais. En fait, qu’expriment ces jeunes : un ras-le-bol des promesses non tenues couplées à une spoliation des minerais dont regorge le sous-sol de leur région sans qu’ils en tirent profit. M. Sow, quand on est ministre de l’Information, on doit avoir certaines compétences pour occuper ce poste dont la premiere est de vérifier une information avant de dire des contre-vérités. Vous faites ce que vous reprochez à tort ou à raison à certains journalistes. Vous êtes en grande partie responsable de la poursuite des manifestations et de ses conséquences. Vous devriez prendre vos responsabilités et démissionner pour vous préparer à faire face aux éventuelles suites judiciaires de cette tragédie.
M. le Premier ministre, quand on coordonne l’activité d’un gouvernement dont l’armée tire sur sa propre population avec des balles réelles et fait des victimes, vous devez en tirer toutes les conséquences. Je constate aussi que dans tous les autres pays de grande démocratie, quand des événements tragiques de cette nature arrivent, les plus hautes autorités du pays interrompent leurs vacances à l’extérieur pour venir gérer la situation. Cela n’est pas le cas au Sénégal.
TON VOISIN, C’EST TOI
Un autre fait marquant de ces évènements est qu’à part quelques molles condamnations ici et là de certaines organisations civiles ou politiques, la grande majorité des Sénégalais observe un silence quasi léthargique face à la situation que vivent leurs compatriotes de Kédougou. Il faut savoir que certains régimes perdurent du fait de cette attitude individualiste qui veut que les gens ne pensent qu’à eux et ne se préoccupent pas du sort des voisins. C’est dans ce domaine lié au sentiment national et à l’intérêt général que les pays occidentaux dament le pion aux Africains. L’exemple récent de la Grèce est là pour étayer ce propos. Après la mort d’un jeune tué par un policier avec son arme, tous les jeunes du pays se sont mobilisés et ont manifesté leur mécontentement pendant plusieurs jours. La situation vécue par Kédougou peut arriver à n’importe quelle autre région du Sénégal. Les échos provenant de Matam sont assez inquiétants, et témoignent si besoin est encore l’opacité dans laquelle les affaires du pays sont gérées. Il semblerait que les contrats ont été signés et l’exploitation des phosphates a commencé sans que les populations aient été informées. Après Kédougou, à qui le tour ?
Attendons de voir comment la situation va évoluer et comment elle sera gérée par les «autorités» et la justice sénégalaises. Si elle est gérée comme les affaires précédentes : Farba Senghor, journalistes sportifs tabassés par la police, Talla Sylla, etc. ; cela signifiera qu’il faudra définitivement désespérer des autorités judiciaires de notre pays. Dans ce cas, une action en justice auprès des tribunaux de compétence universelle en Europe pourrait être la seule alternative crédible de voir justice rendue. Let’s wait and see.
Khassoum DIALLO - Ressortissant de Kédougou
PIT- Amath Dansokho et ses camarades, sur les violences à Kédougou
29-12-2008
A l’origine de la manif, une politique de pillage et de boulimie foncière
L’ancien maire de Kédougou, secrétaire général du Parti de l’indépendance et du travail (Pit), Amath Dansokho et ses camarades ont indexé l’irresponsabilité du régime de Wade dans la manifestation survenue dans cette localité et qui s’est soldée par des morts et des blessés. A l’origine, la surdité du pouvoir face aux multiples alertes, une politique de pillage et de boulimie foncière du régime, excluant les jeunes de la localité.
Selon le Parti de l’indépendance et du travail (Pit), les affrontements violents entre les forces de l’ordre et les populations de Kédougou sont «le résultat logique et matériel d’une politique économique et sociale qui, au grand dam de l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la stabilité et la paix civile du pays, produit déjà et ne cessera de produire des convulsions partout dans le pays». Dans leur communiqué rendu public, les camarades de Amath Dansokho précisent que «c’est bien là le pur produit de la politique de spoliation des populations locales, la marginalisation de certaines régions périphériques, la boulimie foncière et le pillage systématique des ressources locales pratiquées par le pouvoir, ses dignitaires et ses acolytes étrangers». Et donc, poursuivent-ils, c’est dans ce sens qu’«excédés, Kédougou et sa jeunesse, qui n’avaient cessé d’alerter les autorités, ont tenu à exprimer leur ras-le-bol devant la confiscation et l’affectation à des étrangers, de leur patrimoine foncier, comme l’illustre, entre autres, l’octroi dans des conditions aussi opaques qu’illégales, à un ressortissant espagnol d’une concession de plus de 80 000 ha, soutirés des champs des populations».
Ce qui est insupportable pour les populations de Kédougou, selon M. Dansokho, «c’est de voir les immenses ressources minières, comme l’or de Sabodola, leur passer tous les jours sous le nez sans qu’elles en profitent, alors que leur jeunesse se meurt dans le chômage et que leurs écoles et leurs postes de santé manquent du minimum requis». Ces populations «ont tenu à exprimer leur indignation devant le fait scandaleux que le pouvoir, qui n’hésite pas à dépenser plus de 300 milliards à Dakar, ne daigne pas consacrer même une dizaine de milliards aux infrastructures de base nécessaires au développement des régions périphériques, même pas au plus récentes d’entre-elles, de surcroît enclavées comme Kédougou».
Pour finir, le Pit dénonce avec la dernière énergie la répression sauvage qui s’est abattue sur les habitants de cette Kédougou et en appelle à la cessation des tortures dont sont victimes les manifestants arrêtés. Il exige leur libération immédiate.
Stagiaire
ASSISES NATIONALES - Restitution de pré-rapport : Dakar étale ses maux
29-12-2008 C’est à l’école Sacré Cœur que le département de Dakar a fait la restitution du pré-rapport de ses Assises. Une occasion pour évoquer les maux de la capitale. Par Cheikh Fadel BARRO
Le département de Dakar poursuit ses assises. Le samedi passé, son Comité de pilote s’est réuni à l’école Sacré Cœur pour faire la restitution du pré-rapport. Une occasion, d’après le rapporteur du jour, Aliou Barki Diallo, joint au téléphone à la fin des travaux, de «permettre à ceux qui avaient participé à la réflexion de donner l’autorisation de publier». C’était donc une séance d’amendement pour les parties prenantes afin de valider ou d’invalider le rapport présenté par la Commission scientifique chargée de rédiger tout ce qui est sorti des consultations citoyennes. «Quelques légers amendements ont été faits», d’après M. Diallo, personne indépendante et président de la Commission scientifique. Il rapporte que sur le plan de la gouvernance publique, les participants, «ont beaucoup insisté sur le respect des Institutions», décriant la prédominance du président de la République sur les autres pouvoirs.
D’ailleurs, pour la gestion du budget, les assises prônent que «l’Etat doit être le socle des dépenses» au lieu de compter principalement sur les dons et l’aide extérieure.
S’agissant de l’Education, l’Université Cheikh Anta Diop Dakar préoccupe les populations du département. En effet, ils ont demandé que l’Ucad soit «décongestionné», rapporte M. Diallo.
Mais, c’est la question de la morale et de l’éthique qui a surtout mobilisé les réflexions. Face au clientélisme et au népotisme, qui prévalent au Sénégal où on note aussi la prédominance de l’argent, «quel type de Sénégalais faut-il former ?» Le département de Dakar a apporté sa contribution à cette grande question à laquelle les Assises nationales devront répondre. Parlant de la laïcité, les participants ont fortement réclamé une «équidistance» de l’Etat vis à vis de tous les groupes religieux.
Dans le pré-rapport amendé hier, les maux du département de Dakar sont énumérés point par point. D’après M. Diallo, «l’occupation de l’espace public, la «cantinisation» de la ville, l’insécurité dominante, les mauvais états des services de la Senelec, de la Sde et l’utilisation du Domaine public maritime qui est aujourd’hui privatisé au lieu d’être protégé», sont passés en revue. Sans oublier la question foncière avec la suppression des poumons verts qui n’existent plus avec le bradage des terres.
Après la restitution tenue hier à l’école Sacré Cœur, «un petit comité de rédaction» va se charger de finaliser le rapport avant de le joindre à celui des autres départements de la région pour constituer le rapport de Dakar, apprend-t-on.
delfa@lequotidien.sn
SUD QUOTIDIEN:
CRISE FINANCIERE AU SENEGAL Pour la Ld elle « résulte de l’incurie et de la boulimie de Wade »
par Bacary Domingo MANE | SUD QUOTIDIEN , lundi 29 décembre 2008
Le Secrétariat permanent de la Ligue démocratique (Ld) soutient, dans un communiqué daté du 27 décembre, que la « banqueroute financière du Sénégal n’est pas imputable à la crise internationale mais elle résulte de l’incurie et de la boulimie de Wade comme l’attestent les coûteux et inutiles voyages du Président de la République, les multiples dépenses non prioritaires etc ».
Pour les camarades du Pr Abdoulaye Bathily, les multiples souffrances auxquelles les Sénégalais ont été confrontés au cours de l’année 2008 montrent à suffisance l’incapacité du régime à sortir le pays de la crise profonde où il l’a plongé. « En effet, la dette intérieure (évaluée à plus deux cent milliards CFA) qui étouffe les entreprises nationales, les dépenses hors budget, la pénurie et la flambée des prix des denrées de consommation courante, le recul démocratique, le malaise social, la déchéance des valeurs morales ont encore rythmé la vie des Sénégalais sous Abdoulaye Wade. Jamais, la régression n’a été aussi douloureusement vécue dans tous les secteurs », renseigne la source.
Par ailleurs, la Ld « dénonce vivement les dérives liberticides du gouvernement, qui, incapable de satisfaire les préoccupations légitimes des populations, multiplie les actes de violence et les mesures arbitraires ». A ce sujet, les camarades du Pr Abdoulaye Bathily « condamnent l’interdiction de l’AG du Dimanche 21 décembre dernier du collectif des imams de Guédiawaye qui protestent contre la surfacturation de la Sénélec et la répression barbare de la marche des jeunes de Kédougou ayant entraîné mort d’homme »
Pour le Secrétariat de la LD, cette « réaction sauvage digne des régimes de terreur expose ces localités à une situation d’ébullition dont les conséquences pourraient se révéler fâcheuses pour la stabilité du pays ». Et d’exiger toute la lumière sur l’exploitation des ressources minières de la région de Kédougou.
En outre, le Secrétariat de la Ld demande à son patron « d’impulser avec toutes les forces patriotiques et de progrès une nouvelle dynamique politique pour mettre fin au régime de ruine nationale de Wade ».
DECLARATION INOPPORTUNE DU SYCAS : Une Jacquerie de cols blancs
par , lundi 29 décembre 2008
Toutes les décisions prises par les anciens Directeurs Généraux de SENELEC, notamment Messieurs Cheickh Diakhaté et Samuel Sarr l’ont été en concertation avec la CSTS dont le SYCAS est partie prenante J’en veux pour preuve la satisfaction par M. Samuel Sarr de la principale revendication du Syndicat de Cadres par la dotation de véhicules à l’encadrement de la SENELEC. Ces véhicules ne sont pas offerts contrairement aux allégations, d’un journal de la place qui raconte des histoires au peuple Sénégalais.
La nouvelle grille tarifaire a été étudiée et mise en application par des cadres de l’entreprise, certainement militants du SYCAS si le syndicat est représentatif. L’immixtion du Ministère de l’Energie dans la gestion quotidienne de l’entreprise est une vue de l’esprit, un cliché. Il ne peut y’avoir de gestion quotidienne par une quelconque autorité au dessus d’une entreprise de la taille de SENELEC. A moins que l’achat d’un bateau de 30000 tonnes de combustible ne requière du fait de son coût faramineux (plusieurs milliards), l’intervention diligente et sollicitée du Ministère. Je ne pense pas que l’intérêt de la Nation ou des travailleurs aie motivé la déclaration du SYCAS qui a décidé par opportunisme, et sur le tard de s’en prendre au Ministre.
Cela s’appelle ramer à courant, ou caresser l’opinion dans le sens du poil, au détriment de la vérité. « Diwou gnor so ko baguè diarinio danga koy tangal ». Je soupçonne le SYCAS de mettre la pression sur la nouvelle Direction pour peser sur la nomination de Directeurs devant remplacer les futurs retraités de 2008. Le SYCAS a plusieurs fois raté l’occasion de s’exprimer en public pour défendre les travailleurs et surtout les cadres, tous malmenés par une opinion publique abusée.
Le drame c’est que les travailleurs, cendrillons des salariés du privé, du public et du parapublic, comme les dindons de la farce, deviennent les victimes potentielles de populations rendues furieuses par ce charivari. Nous n’avons bénéficié que d’une augmentation de salaire de 6.5 % en 2003 alors que partout ailleurs c’est X fois X% de hausse.
La vérité c’est que :
45 % des clients ont enregistré une baisse de leur facture comprise entre – 3 et – 10% ;
Pour 32% des clients la hausse est comprise entre 2 et 16% ; et entre 17 et 30% pour 22% des clients.
Pour 1% des clients la hausse est comprise entre 30 et 40%
0,2% des clients ont enregistré une hausse supérieure à 40%
Evidemment, il y’aura toujours des factures erronées dont le redressement est prévu par SENELEC.
La Jacquerie du 19 décembre 2008 renvoie à l’image du faux Médecin Légiste qui ne se manifeste qu’après la mort pour en « décréter » le genre. Que les travailleurs se mobilisent donc pour défendre leur intégrité menacée, leur pouvoir d’achat, et leur outil de travail. Qu’ils se préparent à faire face à une menace sérieuse qui pèse sur notre maigre revenu avec l’invitation du SYCAS à la Direction Générale à engager une opération de réduction des coûts. Les sacrifices consentis en permanence par le personnel d’exécution et la maîtrise, pour la conduite de nos ouvrages vétustes doivent être rémunérés. Qu’ils attendent les propositions des cadres sur des projets pertinents comme la résorption des pertes non techniques, l’amélioration de la qualité du service, etc.…
Ibra FALL
DRH / DF /CFPP
WALFADJRI:
Le deuxième viol !
‘Le viol (et surtout le viol des enfants) est plus grave qu’un assassinat’, entend-on dire sous nos cieux depuis quelques moments, à la suite des féministes américains du 20e siècle. Des individus, au premier desquels on peut ranger Adama Sow, le président de l’Ong Groupe de recherche et d’action contre les violences faites aux enfants (Grave), tirent la sonnette d’alarme. A la télé, à la radio, partout où on pourrait les entendre, ils se déchaînent avec beaucoup de gesticulations et de tintamarres pour alerter. L’heure serait grave comme le serait sûrement Grave avec ces agissements incongrus et vraiment cyniques. Ils font feu de tout bois et vont jusqu’à prôner la castration chimique des violeurs récidivistes. Et c’est le moins qu’ils ont pu dire !
Invité il y a quelques jours à l’émission Ndjegamar de la Rts1, Adama Sow a eu l’outrecuidance de pousser le bouton jusqu’à demander à ce qu’on interdise aux adultes (père, oncle, frère, etc.) de porter sur leurs genoux, nièces, filles ou petites sœurs. Et cela parce que ce serait une porte d’entrée à toute dérive sexuelle bien entendu ! En le disant, il pensait certainement à ce musicien qui, dans l’une de ses chansons, disait aimer devenir un fauteuil afin que sa belle puisse s’asseoir dessus et de la sorte sa ‘dimension affective’ logée au fond de son pantalon pourrait se frotter contre les fesses rondes de sa belle blonde.
Mais quand Adama Sow le prônait, il m’a fait penser… à moi ! Eh oui, moi qui avais l’habitude de faire le bain à ma nièce et à mon neveu au petit matin, je ne sais pas ce qu’on fera de moi dans ce cas. Suis-je un potentiel violeur ou un pédophile ? En toute beauté, voilà où cela risque de nous mener les élucubrations de M. Sow et compagnie ! Mais le plus beau résultat de ces délires est, en ce qui me concerne une fois de plus, qu’il a réussi à pervertir mon esprit. Chaque fois que je douche mes nièces et neveux, je pense à son discours.
Ça y est, c’est fini ! Maintenant, même ma nièce a REMARQUE que je saute ses fesses et que je contourne ses parties génitales. Alors qu’avec mon petit neveu, je continue toujours le même rituel. Peut-être parce que dans mon inconscient, je pense qu’il est asexué et qu’il ne ressent rien des va et vient de mes mains savonneuses entre ses jambes. Alors, venez me castrer s’il vous plaît parce que je suis vraiment un danger pour lui et pour elle.
Lui et elle grandiront avec beaucoup d’handicaps. Ils ne pourront pas s’épanouir comme les autres enfants qui n’ont pas eu ce tourment d’être cajolés, de sauter sur les genoux… d’oncle Adama. Mon neveu Amadou, ma nièce Diami, quand vous serez grands, je vous serais reconnaissant de bien vouloir me pardonner d’avoir causé votre handicap pour vous avoir aimés jusqu’à ne permettre à personne de vous préparer pour aller à l’école.
Mon oncle paternel, ma cousine, ma belle-sœur me l’avaient fait et j’ai cru que je pouvais le faire sans arrière-pensées jusqu’au jour où des énergumènes mus par l’appât du gain, ont décidé de faire de cet acte, un délit, un crime afin d’en tirer profit. Au même titre sans doute que tous ceux-là qui s’agitent autour de l’excision, des rapports de genre, du Sida, etc., qui ne foutent absolument rien du tout, à part s’enrichir cyniquement. Mais, jusqu’à quand ?
Egalement sur la 2stv, Adama Sow (encore et toujours lui), mon ami Pape Alé, Seynabou Badiane (psychologue) et Anta Mbow (Empire des enfants) n’ont pas pris de précautions pour ameuter les gens, faire des amalgames impardonnables quant à nos conduites et nos gestes vis-à-vis de ces pauvres créatures encore immatures et ont appelé l’Etat à sévir avec la plus grande énergie. S’il est vrai qu’il est des cas de viols d’enfants ou d’adultes, cela justifie-t-il néanmoins toute cette dérive ? Je pense que non, sinon toutes mes gesticulations n’auraient servi à rien du tout !
Alors, que faudrait-il ? Certainement, faire moins dans le sensationnalisme et dans l’instrumentalisation médiatique du viol et surtout du viol des enfants. C’est de la démagogie notoire qu’on nous sert depuis quelques temps à travers les mass-médias. Viol, pédophilie, abus sexuel, harcèlement ou autres, de quoi s’agit-il en fait ? Certainement de relations sexuelles ! L’époque moderne est une époque où l’on définit les conduites sexuelles comme licites si et seulement si il y a consentement, égalité entre les deux parties, et enfin absence de dommages. Mais une chose est sûre, quelque judicieux puissent être ces principes, il n’en demeure pas moins vrai que les conduites sexuelles sont toujours la manifestation de normes sociales, juridiques et morales d’une époque.
En effet, pendant plusieurs millénaires, les sociétés traditionnelles ont fonctionné sans ces principes de consentement, d’égalité ou d’absence de dommages. A titre d’illustration, dans ces sociétés passées, on pouvait se marier sans demander à la femme son avis. Mieux, on pouvait se marier avec des filles de 09, 10, 11 ans. Est-ce à dire, cependant, que les sociétés modernes sont meilleures que les sociétés anciennes ? Ou que toutes ces unions occasionnaient des pathologies ? Rien ne serait plus faux !
Cela dit, pour en revenir au cas qui nous intéresse, le viol d’enfant, contrairement à ce que l’on nous dit à la radio et à la télé, il n’a jamais été vérifié par aucune étude objective que le viol est à l’origine des troubles psychologiques auxquels ces enfants peuvent être confrontés.Dans la plupart des cas, ce n’est pas tant le sexe qui est à la cause des troubles psychologiques, que les événements qui peuvent résulter de la découverte de l'abus comme les réactions de l'entourage, les enquêtes judiciaires, les interrogatoires de police, les examens génitaux, la survictimisation voire l'instrumentalisation médiatique de l'enfant, conditions qui peuvent être vécues par l'enfant comme un ‘deuxième viol’ de son intégrité psychique.
L' ’abus sexuel’, désigné comme tel, implique une notion de dommage causé à l'enfant, alors qu'il ne s'agit en fait que de la violation de normes sociales et juridiques ou morales. Tous les enfants, abusés, ne réagissent pas de la même façon et ne développent pas nécessairement des troubles psychologiques ou sexuels. Ce n’est certainement pas nier de la sorte la souffrance de ces individus violés et les dommages physiques occasionnés par l’intromission vaginale ou anale mais c’est tout juste reconnaître qu’ils ploient plus, pour la plupart d’entre eux, sous le poids de la médiatisation, de la surenchérisation et de l’instrumentalisation de leur mal à des fins souvent mercantiles, exhibitionnistes et voyeuristes dans notre époque dite moderne.
De ce fait, pour aider ces enfants ou adultes violés, la meilleure des procédures serait de leur témoigner toute notre compréhension en les aidant à s’en sortir au lieu de les figer à jamais dans ce statut de mortiférés. Dépassionnons les débats et dédiabolisons les violeurs pour leur permettre aussi de se reprendre, et surtout n’exagérons rien pour une meilleure prise en charge ou un meilleur traitement de la question des viols sous toutes ses formes.
Voilà, je suis soulagé de m’être enfin décidé à dire ce que je retenais depuis longtemps…en attendant que quelqu’un le fasse !
Mamadou Moustapha WONE Sociologue BP : 15812 Dakar-Fann moustaphawone@voila.fr Sénégal
Migrations et Droits Humains
Célébrer la Journée internationale des migrations mérite une attention particulière car, certains points sont encore peu interrogés ou non évoqués. A présent, lorsqu’il est question de parler des migrations, les regards tournent plutôt vers les transferts de fonds et de biens ou tout récemment la question des cayucos sénégalais qui accostaient aux terres espagnoles. Au niveau de notre équipe de recherche, le Groupe d’éudes et de recherches sur les migrations et les faits de sociétés, nous avons estimé utile pour cette année de célébrer cette journée avec comme sujet de réflexion la question des droits humains qui, faut-il le dire, est fondamentale pour appréhender les migrations actuelles qu’elles soient celles d’ici, de là-bas ou d’ailleurs.
Seulement, avec précaution, il faut comprendre que pour parler de la question des droits humains plusieurs éléments aussi importants les uns des autres sont à évoquer. Il y a la question de liberté de circulation et de sécurisation territoriale, la question de la mobilité souvent entravée avec la mise en place de fichiers numériques et de visa uniforme, la question de l’asile et des réfugiés avec quelquefois des procédures longues ou sommaires dans le traitement des demandes. Nous pouvons aussi évoquer la question du respect du droit dans l’activité des populations migrantes et dans leur vie de tous les jours, la question des excès du tout sécuritaire avec les camps de rétention et les procédures d’éloignement.
Nous avons choisi de parler de la question des droits humains cette année car, pour le dire rapidement c’est une opportunité qui nous permet de nous orienter vers d’autres problématiques migratoires telles que les trajectoires sociales, les territoires circulatoires, les études de genre, les E-migrations, la question du vieillissement des populations étrangères, le transnationnalisme, la question des diasporas, etc., bref autant de questions qui devraient interpeller à la fois les pays du Sud tout comme ceux du Nord malheureusement les choses traînent parfois.
Des organismes ont compris cela et des efforts sont, présentement, mobilisés pour soutenir la recherche et les structures qui s’intéressent à ces problématiques évoquées et à la question des droits humains en matière des migrations. A cet effet, le Groupe d’études et de recherches sur les migrations et les faits de sociétés avec le soutien du Centre de recherches pour le développement international (Crdi) est en train de réaliser une recherche qui porte sur la protection sociale des migrantes sénégalaises évoluant dans les activités agricoles et les services particuliers en Espagne. Une recherche menée dans le contexte général des législations nationales et internationales existantes, en relation avec les droits des femmes et des femmes migrantes en particulier.
Pour rappel, le besoin d’assurer les droits et la protection des migrants a été reconnu et sanctionné dans plusieurs conventions des Nations unies et de ses agences spécialisées ainsi que dans les dispositions nationales et à l’échelle africaine. Les différents instruments tels que la Déclaration universelle des droits de l’homme de 48, le Pacte international sur les droits économiques, sociaux et culturels qui garantissent le droit à la protection sociale, la convention internationale de 1990 sur la protection des droits de tous les migrants et de leurs familles, la Convention sur l’élimination des discriminations à l’endroit des femmes (Cedef) de 1979, le Protocole additionnel à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, relatifs aux droits des femmes en Afrique, de 2003, etc., sont des cadres légaux pour la protection des droits des migrants.
Aly TANDIAN Docteur en Sociologie de l'Université Toulouse- Le Mirail et de l'Université Gaston Berger de Saint-Louis
Elections locales 2009 : La Génération du concret en coalition avec le Pds
C’est maintenant officiel, la Génération du concret prendra part aux prochaines élections locales. Cependant, elle n’ira pas seule. Selon Hassan Ba, conseiller spécial du président de la République et bras droit de Karim Wade, le mouvement ira en coalition avec le Pds. Mais pour la présidentielle de 2012, Karim Wade briguera les suffrages des Sénégal, si son père n’est pas candidat. Et la raison est bien simple selon l’ami de Karim Wade : il n’est plus question que ‘ des médiocres prennent en otage ce pays’.
A moins de trois mois des élections locales prévues le 22 mars prochain, la ‘Génération du concret’, ‘mouvement politique’ fondé par Karim Wade, le fils du président de la République, se dévoile de plus en plus et met à nu sa stratégie pour conquérir les collectivités locales, …. sans se mouiller. En effet, invité hier, de l’émission politique ‘Opinions’, sur la chaîne de télévision privée, Walf tv, Hassan Ba, un des responsables de ce mouvement a affirmé que ce mouvement dirigé par Karim Wade ira à ces joutes, mais pas en solitaire. En effet, il compte s’appuyer sur le Pds pour placer ses hommes au niveau des collectivités locales. ‘La Génération du concret, en tant que mouvement politique, n’ira pas aux élections locales sous sa propre bannière. Il fera en sorte de renforcer le camp présidentiel dans lequel nous sommes’, a indiqué Hassan Ba, qui est aussi conseiller spécial du chef de l’Etat. ‘La Génération du concret ira en coalition avec le Pds’, a-t-il ajouté.
D’ailleurs, toujours selon le conseiller spécial du président Abdoulaye Wade, actuellement, la Génération du concret mène des discussions avec les responsables libéraux pour réfléchir sur la façon d’insérer des membres de ce mouvement dans les listes de la coalition Sopi, lors de ces joutes locales. ‘Nous ferons de sorte que les membres de la Génération du concret soient présents sur les listes des locales, afin que ses membres puissent être élus au moment du choix des maires. C’est la position de principe de ce mouvement’, précise, Hassan Bâ. Et d’ajouter : ‘Il faut de nouveaux types de maires et de dirigeants pour les collectivités locales’. Et si les ‘concrétistes’ décident de s’agripper au Pds pour les locales, c’est parce que de l’avis d’Hassan Ba, ils ne sont pas encore prêts pour solliciter le suffrage des Sénégalais. En plus, poursuit-il, le mouvement est en train de faire des réglages internes au niveau de sa structuration. Et si Karim Wade ne brigue pas un mandat local, tel ne sera pas le cas pour l’élection présidentielle de 2012.
En effet, selon Hassan Ba, ‘quel que soit le cas de figure’ en 2012, Karim Wade va s’investir politiquement avec ses amis pour peser sur le destin de ce pays. ‘Nous serons présents sur le plan politique, nous allons donner notre message faire en sorte qu’on sente émerger un nouveau leadership politique qui prend en charge les besoins de Sénégalais’, prédit-il. Ainsi Hassan Ba qui révèle que bientôt, le mouvement va placer des cartes dans toutes les localités du pays, martèle que Karim Wade va faire de la politique. Et si le Président Wade n’est pas candidat à sa propre succession, Hassan Ba affirme avec force que Karim Wade briguera le suffrage des Sénégalais. En ce moment, poursuit-il, ceux qui sont contre lui, ne seront plus contre lui en tant que fils du Président de la République, mais contre un candidat. ‘Ce sera valeur contre valeur, programme contre programme et projet contre projet’, estime-t-il. Car, selon lui, il n’est plus question de permettre à des ‘médiocres’ de prendre le pays en otage.
Charles Gaïky DIENE
Motus et bouche cousue…
Laye le voyageur planétaire, est revenu de Paris la France où il a séjourné deux semaines. Et. Malgré la tension qui sévit dans presque tout le territoire national, Wade a préféré se taire, en attendant son allocution du 31 décembre. En tout cas, Laye, une chose est sûre, et c’est une lapalissade, le pays va mal. A Kédougou, les forces de sécurité tuent et torturent sans ménagement. Dans tous le pays, la tension politique est à son comble, du fait, en grande partie, du Pds. Et aujourd’hui, le baril du pétrole oscille aux environs de 30 dollars, alors que les prix des denrées de première nécessité coûtent toujours les yeux de la tête. Wagniko ! Surtout, ne mettez pas de l’huile sur le feu, il faut jouer la carte de l’apaisement. Conseil de Sage !
( Mor Todjangué )
NETTALI:
Wade, tragicomédie de la traîtrise
dimanche 28 décembre 2008
Près de deux semaines d’absence du territoire national. Une absence du territoire qui serait sans doute passée inaperçue si les notes confidentielles de Christophe Rufin n’avaient pas été publiées par le Canard enchaîné. Le très sérieux journal satirique français a fait sortir des morceaux succulents de ces renseignements que l’Immortel Rufin a adressés à l’Elysée. En résumé, le Président Wade voyage beaucoup, à tel point que la facture pour le contribuable, est lourde.
Dans la note confidentielle, note Rufin, les frontières qui ceinturent notre tout petit pays, sont devenues trop dangereuses pour le si tranquille Sénégal. Mauritanie, Guinée Bissau ; ces pays ayant tout dernièrement connu des putschs. Pire la tension interne est vive. Tant et si vrai que Rufin est amené à tirer la sonnette d’alarme. L’ambassadeur de France au Sénégal pousse l’élégance « diplo » jusqu’à assimiler notre si cher Gorgui international à un « toxico » de xaaliss ou l’argent. Faut surtout pas lui donner sa dose sans en amont verrouiller le système, souligne Rufin.
« Message » bien « capté » entre Dakar et Paris, par le Canard enchaîné, qui, en l’occasion, prouve bien qu’il a des sources bien autorisées à l’Elysée qui lui permettent de balancer des infos si « bétons » qu’il ne faille surtout pas censurer le démenti du ministère sénégalais des Affaires étrangères. Pour sans doute ne point donner l’occasion aux bons cerveaux de la Diplomatie sénégalaise, de deviner la source de l’information… L’Elysée. Raffinés, ces gars de l’Elysée… Mais enfin, notre si cher Président international, si complice des militaires de Conakry, est bien rentré à Dakar. Tout discrètement, ni vu, ni connu, comme d’ailleurs lorsqu’il prenait son avion depuis Dakar. Depuis hier.
La « patte du lion » de Gorgui
Mais il aura vraiment assuré sur la Seine. Rendue par la RTS, la très politique dernière grande sortie de Gorgui. Cela se passe la semaine dernière à Paris, en présence de notre chère ambassadrice, Maïmouna Sourang Ndir, confortablement installée dans son fauteuil, de bleu habillée. Les images parlent d’elles-mêmes.
C’est Meïssa Touré l’initiateur qui ouvre la bal pour Gorgui : « ce jour est un jour de vérité pour démentir ceux qui disaient que la France a tourné le dos au frère secrétaire général, en venant massivement.. ». Il poursuit dans un français pensé en wolof comme pour justifier la motivation des militants : « …on n’a donné à personne son transport ». Ah bon, le PDS « donnait » le transport aux militants pour parler comme Meïssa Touré, dans un « français » pensé en wolof ! On a eu par la suite, eu droit au discours de Amadou Ciré Sow, député secrétaire général Président de la fédération de France, « pro Macky » qui jure fidélité à Wade, allant même jusqu’à lier son arrêt de la « politique » à l’arrêt de la carrière politique de Wade : « le jour où il cessera de faire de la politique, je cesserai de faire de la politique ». Il n’en a donc plus pour longtemps. Athia Niang Aw, vice-consul de Paris s’y est aussi mise. Bla bla bla et bla bla.Tous les représentants diplomatiques « importants » étaient à ce mini meeting politique : l’ambassadrice, la vice -consul, … Leur fonction se confondant allègrement à la politique avec son cortège de règlements de comptes bien déclinés.
Et celui qu’on attendait arrive enfin. Ou alors, attendait-il dans les couloirs pour les besoins de la mise en scène, question qu’on chauffe la salle, avant son entrée en jeu. L’acteur central du jeu de jouer à merveille sa pièce habituelle. « Lorsque j’entends les gens dire que je veux me faire remplacer par Karim… Personne ne m’a jamais entendu dire cela de ma bouche. Je ne crois pas aussi que Karim le dise… ». Voilà en substance l’argument brandi par Wade pour démentir ce bruit qui court depuis si longtemps, non sans oublier de casser du sucre sur le dos d’Idy et de Macky Sall : « Idrissa Seck, depuis qu’il a eu son bac, c’est moi qui l’ai pris en charge jusqu’à sciences Pô… Ses parents sont là pour en témoigner. Je l’ai pris en politique jusqu’au jour où je l’ai nommé ministre, puis Premier ministre. Je l’ai considéré comme mon fils spirituel. Mieux, un jour, je lui ai dit que je pense que tu pourras me remplacer… ».
Idem pour Macky : « Il est venu me trouver alors qu’il était en 2ème année de géologie. Je l’ai poussé, et j’en ai fait un ministre, puis un 1er ministre. Lorsqu’après les élections, il a fallu mettre en place un gouvernement et que son mandat est terminé, il m’a présenté la démission de son gouvernement. Si j’avais voulu me débarrasser de lui… Je lui ai dit, je vais te confier une mission plus importante, la présidence de l’Assemblée nationale, le 2ème poste de l’Etat…. Je pense que tu as beaucoup de qualités et peut-être qu’un jour, je pourrais te soutenir pour être candidat à la présidence… Après ça, lui aussi s’est mis à la recherche de militants. Au Sénégal, à Paris, partout, je l’ai appelé plusieurs fois et je lui ai dit, qu’est ce que tu fabriques, tu cherches des militants partout, tu n’iras nulle part. Si tu dois aller quelque part, c’est au PDS…. » Rires et applaudissements. Zoom sur Amadou Ciré Sall. « Tu dois aller convaincre les militants de l’intérieur du pays plutôt que de mener des activités fractionnaires ». Et Wade de poursuivre : « si mais deux collaborateurs que sont Idrissa Seck et Macky Sall s’étaient comportés comme il le faut aujourd’hui, on ne parlerait pas de Karim Wade ».
Et Wade de rebondir comme pour légitimer le fait que Karim en tant que citoyen, puisse se présenter comme candidat à la présidence : « La constitution est claire sur ce point. Quiconque veut être Président de la République, peut être présenté par un parti politique et avoir l’âge électoral ». Ouf ! le tour est joué, la République tient encore sur ses jambes. Mais c’est quand même pas clair, ce que dit Wade.
En vieux à qui on n’apprend pas à faire la grimace Wade reprendra son propos, en disant et cette fois en wolof : « Yow nga yor sa thiébou djen di leek. Beenn waay diogué felé, nga xamné amoul dara. Ngané ko gnewêl gnou bookk. Au lieu que mou xaar ndaxam dang koy diox bol bi yëp wala, mou bêge kêf bool bi daw ak moom » Il marque une petite pause avant de dire : « kou indi tankou bouki rek ma indi taankou gaïndé. (T’invites un nécessiteux à partager ton repas. Au lieu d’avoir l’élégance de savourer avec toi le mets jusqu’au bout, il profite de ta générosité en s’enfuyant avec le bol). Qu’est ce qu’il est le marrant, le roi de la mise en scène !
Visiblement le déplacement de Gorgui à Paris était en partie motivé par cette affaire. La démission de la quasi-totalité du Bureau de la Fédération de Paris a si bien secoué le Pds que la « Seule constante » du Palais était obligée de déclencher la contre-offensive. Opération réussie, avec en plus des messages bien destinés à la consommation de masse, qui ne peuvent manquer, avec justement la complicité de la Rts, d’avoir leurs effets.
Noël, si fade…
Au moins un peu d’ambiance donc sur le petit écran. Car, pour le Noël-ci, c’était franchement bien fade. Les férus de la Télé ont beau zapper, pas grand-chose à se mettre sous les yeux. Une ambiance qui reflète sans doute l’atmosphère de crise que les fêtes de Noël ont bien extériorisée.
Ça chauffe dans les poches et Thione Seck et Alioune Mbaye Nder qui ont l’humilité de le reconnaître à l’émission « Grand Débat » de la Rts, le 24 décembre. Thione de dire en wolof que Sutura (pudeur) mise de côté, les artistes tirent le Diable par la queue. Sans doute pas avec la même rage que le « Goorgoorlu » ordinaire. Mais venant de la bouche d’Alioune Mbaye Nder de Setsima Groupe qui s’est invité au téléphone à « Grand Débat » pour dire que les artistes aujourd’hui gèrent tout juste les formes pour ne pas paraître misérables, ces remarques valent bien leur pesant d’or. Sauf peut-être que Mbaye Nder qui roule en Hummer, aurait bien pu économiser du carburant et en même temps de la salive, en immobilisant sa caisse qui fait vraiment « exotique », dans l’univers bien « anémié » de Dakar.
Tout comme Youssoupha Sarr, Président du Collectif des imams aurait gagné à économiser son énergie. Sur la 2Stv, face à Pape Alé Niang, il revient sur son parcours, depuis l’Enam puis comme commissaire aux comptes de la Fédé Foot lors du périple Caïre 86. Si la cause que défend l’imam Sarr est bien noble avec les factures d’électricité qui coûtent le nez et la barbe des citoyens, il faut bien que l’imam Sarr, attendu sur le plateau de Walf Tv avec Aïssatou Diop Fall, que trop de com’ tue la com…