sénégal
AGRESSION DE PAPE CHEIKH FALL Le procureur de Diourbel classe le dossier sans suite
Article Par Daouda MINE,
Paru le Mercredi 9 Mai 2007
Les agresseurs du correspondant de l’Observateur et de la radio Futurs médias (Rfm), Pape Cheikh Fall, identifiés comme étant des talibés de Cheikh Béthio Thioune, ont de très fortes chances de ne jamais répondre de leurs actes devant la justice. Celle des hommes. Le procureur de Diourbel, maître des poursuites, vient de classer le dossier sans suite.
Hier, mardi, vers les coups de 12 heures, Pape Cheikh Fall a reçu un coup de fil du commissaire de Mbacké lui demandant de venir au commissariat. Il se présente audit lieu et se voit orienté au bureau de l’inspecteur Dieng. Il croyait alors qu’on allait lui annoncer de bonnes nouvelles. Que nenni ! Après qu’il s’est installé sur une chaise qui lui a été indiquée, l’inspecteur lui dit : «Sur instruction du procureur de la République de Diourbel, nous vous notifions que le dossier de votre agression est classé sans suite parce que les agresseurs sont inconnus». Pape Cheikh tombe des nues. Il encaisse le coup et montre sa désapprobation, tout en restant courtois. L’inspecteur lui tend une oreille attentive, mais lui tend une feuille, une sorte de décharge, histoire de prouver au procureur que sa décision lui a été bel et bien notifiée. Légaliste, il signe le bout de papier. Pape Cheikh Fall a été attaqué, le 4 mai 2006 à la mi-journée, par sept hommes armés de barres et de câble de fer. Frappé au crâne, à la nuque et à la tempe, il s’en est tiré avec une incapacité temporaire de travail (Itt) de 15 jours. Des témoins ont reconnu l’un de ses agresseurs comme faisant partie des disciples du marabout Cheikh Béthio Thioune. Cette agression est survenue en réaction à l’interview réalisée et diffusée le 27 avril 2006 par Pape Cheikh Fall avec un disciple du marabout qui démentait les propos de Cheikh Béthio Thioune quant à l’ampleur du soutien dont il bénéficie. Ce dernier avait annoncé à la presse son intention de soutenir la réélection de Me Abdoulaye Wade, lors du scrutin présidentiel du 25 février 2007. Il assurait alors être en mesure de mobiliser «quatre millions de disciples
Un Citoyen témoin de son temps. ( par Mandiaye Gaye )
23 Avril 2007 10:30 heure de Dakar
Militant politique des décennies durant, je suis devenu citoyen observateur actif de la vie politique et sociale de notre pays...
J’ai pu observer et noter en témoin, sous l’angle du citoyen tout court, l’évolution de la situation politique, économique et sociale du pays comme un mirage mais, en vérité, stagnante voire en recul.
Notre pays le Sénégal est politiquement insolite, en ce sens que, les hommes politiques et la politique peuvent épouser tous les cas de figure imaginables et même, ceux non imaginables par leur manque d’éthique, de conviction idéologique et de fidélité par rapport au choix politique et j’en passe.
C’est ainsi que les repères de doctrines ou d’idéologies de certains d’entre eux se perdent complètement au fil du temps ou se diluent par moments dans des combinaisons opportunistes qui n’obéissent qu’à leur égoïsme et leur cupidité. C’est pourquoi, à mon avis, les historiens objectifs, les vrais en tout cas, qui devront écrire demain l’histoire politique du Sénégal, auront du pain sur la planche. Car, le contenu que certains acteurs politiques attribuent selon les circonstances aux concepts tels que : république, citoyenneté, démocratie, Etat de droit etc..., est hors norme. Egalement, une autre équation non moins sérieuse se posera pour eux, à savoir : comment sélectionner et retenir les véritables figures historiques, dépouillées de tout esprit partisan, de notre évolution, avant et après l’indépendance. Il est aujourd’hui rare, sans être puriste, de trouver parmi les acteurs politiques sur scène, voire dans la société civile, ceux qui sont demeurés fidèles à leurs options premières sans jamais avoir vacillé au cours de leurs activités, en valsant de gauche à droite ou vice-versa. C’est par des contorsions « laborieusement élaborées » et opportunistes, sous-tendues à vrai dire par des prébendes que certains hommes politiques tentent de théoriser ou de vouloir justifier la transhumance ou le partage du gâteau, en étroite collaboration avec le pouvoir en place.
J’ai le sentiment que dans notre pays, la conviction idéologique et les principes directeurs de toute action politique, sont devenus une affaire de saison ou d’âge. En effet, nos hommes politiques ou tout au moins certains d’entre eux, passent souvent de Gauche vers la Droite et plus rarement de Droite vers la Gauche sans état d’âme.
Par ailleurs, notre classe politique en général, et celle même africaine devrai-je dire, ne prend pas conscience, qu’en un moment donné de la vie, il faut savoir se retirer non pas de la scène politique mais du rôle principal de dirigeant de premier plan. Comme s’ils voulaient la plupart d’entre eux, mourir au pouvoir ou à la tête de leur parti. L’illustration ou la preuve de violation de leurs propres statuts, se trouve dans le fait, qu’aucun des partis ne tient un congrès ordinaire à date prévue, y compris celui qui est au pouvoir qui les coiffe tous au poteau, en transformant un simple Bureau Politique en congrès d’investiture.
La formation des cadres politiques en vue de la relève du personnel de direction, ne semble plus inscrite à l’ordre du jour des programmes des partis politiques. Il est évident en fait, qu’ils sont en majorité, sournoisement contre toute alternance directionnelle dans leur formation. Ils préfèrent plutôt disloquer le parti en plusieurs morceaux insignifiants plutôt que de céder librement et démocratiquement la direction à d’autres plus jeunes ; qui ont acquis de l’expérience et de la maturité, s’y ajoute l’avantage d’être au diapason des Nouvelles Techniques de l’Information et de la Communication (NTIC), plus des aptitudes physiques à ne négliger. Pour preuve, ce fichier électoral qui a été confisqué et logé parallèlement à l’Intérieur et à la Présidence pour mieux être taillé à leur convenance, a échappé au contrôle de leurs experts en informatique, s’il en existe ; même Idy considéré comme un « as »dans la matière, n’est pas encore parvenu à nous éclairer de ce qui a bien pu se passer concrètement. Cet état de fait, est malheureusement valable au sein de la Droite comme de la Gauche. Par endroits, ce sont des dinosaures inamovibles qui n’appréhendent la démocratie et l’alternance que chez les autres. Cette pratique de gestion des organisations de masses en général, diminue ou mieux, annihile toute la portée des actions positives que certains d’entre eux ont eu effectivement à apporter des années durant au service d’un idéal, d’une cause, d’une organisation politique, d’un syndicat ou tout court à la nation. Ainsi petit à petit, la gestion démocratique cède le pas au culte de la personnalité et, par l’entremise du centralisme démocratique devient une gestion opaque, patrimoniale et autocratique. L’exemple de Nelson Mandela ne sert malheureusement à rien, à bon nombre de nos hommes politiques, qui devraient pourtant s’en inspirer comme exemple vivant, pour sortir par la grande porte. Il faut tout de même le reconnaître, certains parmi eux, ont fait le sacrifice en menant le combat sans désemparer depuis leur tendre jeunesse jusqu’à nos jours, ceci à l’opposé de la nouvelle race de politiciens cupides, qui n’ont pour motivation, que le gain facile et rapide sans effort, si ce n’est la ruse.
Le résultat de tout ceci a conduit aujourd’hui dans notre pays, à la multiplicité de minuscules partis et d’organisations syndicales, avec des chefs hâbleurs sans envergure ni consistance. Il s’en suit que les partis politiques et les syndicats perdent progressivement capacité, confiance et emprise sur leurs membres et par conséquent peinent à mobiliser les masses de citoyens. Les citoyens sont complètement abusés et désarçonnés par le fait que les mêmes gens défendent parfois tout à fait le contraire de ce qu’ils ont toujours chéri et réaffirmé dans un passé récent. Djibo KA, Iba Der Thiam, Abdoulaye Babou, A. Agne etc.. en sont quelques exemples parmi tant d’autres.
Autres conséquences, notre pays tributaire de politique, sans programme crédible et fiable, fondé sur une base concrète de nos réalités économiques à tous les niveaux de la société, demeure encore dans un sous-développement chronique. Il ne pourra en sortir, si toutefois, la politique de tâtonnement, de l’informel et de courte vue, ne cèdent le pas à une réflexion profonde pour asseoir de véritables plans de développement ; particulièrement au niveau des infrastructures adéquates qui constituent la base fondamentale pour tout développement économique et social durable d’un Etat.
La politique de l’Autruche, cheval de bataille de ceux qui ont dirigé le pays jusqu’ici, a toujours fait et continue de faire fi de notre réalité économique. Mais avec une note particulière décernée au libéral Me Wade qui ravit la palme dans la manière idyllique de peindre une situation économique cahoteuse et désespérante, en un « paradis de succès ». L’agriculture base fondamentale de toute lutte efficace contre la pauvreté et pour l’autosuffisance alimentaire, est le parent pauvre dans la mise en œuvre des « programmes » de politique de développement économique et social du pays. Le monde rural qui vit dans le dénuement total voit ses bras valides émigrés ou faire l’exode vers les grandes villes du pays précisément à Dakar. Ainsi, au lieu d’un développement durable rationnel et équilibré comme souhaité par nos campagnes, c’est la pauvreté qui s’y installe durablement.
Dakar, qui est considéré comme le miroir du pays et que l’on montre à l’étranger, divorce totalement avec le reste du territoire national. Outre Thiès récemment doté d’infrastructures routières adéquates, aucune autre ville n’a bénéficié de la manne d’argent que constituent les emprunts et l’aide extérieure rentrée au pays depuis l’indépendance. Cet argent qui est d’ailleurs une dette contractée en notre nom, faut-il le rappeler, est à payer demain par le contribuable sénégalais (nos enfants et petits enfants). Nos capitales régionales et moins encore nos villes sont dans un état de décrépitude avancée. Le peu d’infrastructures qui y existait, tombe en ruine.
A l’inverse, nous assistons à des dépenses de prestige au service exclusif des dirigeants de l’Etat et de leur clan, à la construction de monuments dont certains n’ont aucun sens, ni symbolique, ni expressif ou représentatif en quoi que ce soit pour le citoyen lambda. Ce train de vie dispendieux de l’Etat, la confusion des biens publics avec ceux du Parti Etat au pouvoir, ont été priorisés par rapport à la modernisation de l’Etat, précisément les institutions, l’administration générale et les collectivités locales.
L’objet cette contribution est dans une certaine mesure, de partager avec le lecteur, la somme de réflexions et d’observations, faite sur une longue période, de la manière dont nous sommes gouvernés, des constats qui en ont découlé, de mon vécu quotidien de citoyen qui veut assumer pleinement ses prérogatives. A cet effet, mes différentes contributions ont souvent porté sur certains domaines de la vie de notre société : institutionnel, social, politique, économique, culturel et divers autres, depuis un certain nombre d’années. Ceci en tant que témoin de la période coloniale et du magistère des trois Présidents qui ont dirigé notre pays.
Estimant que l’indifférence des citoyens ou l’inobservation de leurs prérogatives citoyennes par rapport à la chose publique ou politique est l’alliée objective d’une politique antidémocratique pour un Pouvoir qui tend vers l’accaparement des institutions à des fins personnelles. Ce qui conduit en droite ligne à la dictature et à l’autocratie.
Je me suis toujours refusé d’être un citoyen passif, simple observateur ou laudateur des « hauts faits » de nos gouvernants sans intervenir et donner mon opinion sur la chose publique. Ainsi, à travers ces lignes, je tente de traduire autant que peut se faire, ma conviction profonde d’un citoyen libre et conscient de son devoir.
La problématique du développement de notre pays en tant que république, est l’absence d’une application effective des valeurs fondamentales d’un Etat moderne, dans un cadre institutionnel qui garantit la pérennité de nos institutions et de leurs valeurs essentielles telles que :
• La république, la citoyenneté, la démocratie et l’Etat de droit.
Les gouvernants ont l’habitude de les proclamer juste dans une constitution, mais dans la pratique, ils procèdent tout à fait autrement. L’absence d’un tel cadre est évidemment incompatible avec le développement d’un Etat moderne. Il est une des composantes essentielles de la bonne gouvernance et un gage de climat approprié pour un développement harmonieux d’un Etat de droit. Une des missions premières d’un pays décolonisé qui accède à l’indépendance devrait consister, à asseoir ses institutions républicaines sur une base solide comme fondement. Un cadre institutionnel de la sorte constituerait sans nul doute son meilleur socle :
• La république, étant comme le jour qui pointe à l’horizon suite à une longue nuit coloniale, nous consacre le statut de citoyen. Elle donne une égale dignité à tous ses enfants, tant pour ceux qui ont vécu sous le joug de la colonisation, que pour ceux qui ne l’ont pas connu.
• La citoyenneté, une valeur que la république confère à tous ses enfants devenus citoyens à part entière et qui fait d’eux des hommes libres qui ont des droits mais aussi des devoirs, à l’opposé des sujets qu’ils étaient.
• La démocratie, une autre catégorie de valeur et de liberté conquise pour donner au peuple, seul détenteur du pouvoir par son suffrage, la plénitude de ses prérogatives à choisir librement ses dirigeants.
• L’Etat de droit, cet espace géographique abstrait mais qui se vérifie dans la pratique et le fonctionnement de celui-ci, est le résumé de toutes les valeurs citées plus haut. C’est la traduction de leur mise en œuvre, dans le cadre d’une organisation parfaite des institutions de la république en symbiose. Il garantit et sauvegarde à tous les citoyens les droits attachés à leur personne et à leurs biens. Il assure et sécurise en toute quiétude à l’ensemble des populations partout où elles se trouvent dans le territoire national. En somme, c’est un véritable Etat régulateur, du social, de l’économique, du juridique, du temporel, du religieux, du linguistique etc.
Au vu des bilans des gouvernements qui se sont succédé depuis notre accession à la souveraineté internationale, à la lumière de l’expérience de tant d’années vécues sous leur direction, on peut affirmer sans crainte d’être démenti que nous sommes très loin du compte par rapport à cet Etat idéal.
Dans notre pays et même au de-là en Afrique, le rôle et la fonction du citoyen sont relégués au second plan pour ne pas dire marginalisés dès que les élections se terminent, à telle enseigne que les gouvernants, une fois élus ne tiennent plus compte des préoccupations du citoyen qui les a portés au pouvoir, pour une période bien déterminée. Petit à petit, ils s’érigent à la fois comme : pouvoir législatif, exécutif et judiciaire. Ils inversent ainsi les rôles, au lieu d’être au service de ses mandants, maintenant ce sont eux, les citoyens qu’on oblige presque à faire acte d’allégeance au Pouvoir. Et c’est ainsi que la république, la citoyenneté, la démocratie et l’Etat de droit deviennent de vains mots proclamés à la face du monde et pour la galerie de nos constitutions, mais en fait complètement dévoyés.
Les luttes menées par les forces de progrès pendant la colonisation, ensuite celles pour l’indépendance nationale et les premières années d’indépendance, jusqu’à la restauration des libertés démocratiques, constituent une somme de sacrifices léguée par les générations précédentes, aux générations présentes et futures. Ces sacrifices consentis au prix de pertes, en vies humaines, sont à prendre en haute considération pour la mémoire des disparus mais aussi, pour que nul n’en ignore. Le chemin qui a été défriché par nos pionniers et nos martyrs, devrait amener les gens qui nous gouvernent, à savoir qu’ils ne sont ni tombés du ciel ni moins encore, poussés de terre. Et par conséquent, tout ceci devrait les inviter à plus de modestie dans l’appréciation fanfaronne de leur « bilan » et de la situation actuelle. A y regarder de près, ceux qui nous gouvernent ne prennent jamais la peine d’interroger la mémoire du Sénégal. Ils tentent à tout prix de falsifier notre histoire par un maquillage sophistiqué qui donne l’impression aux jeunes générations que le Sénégal est né hier seulement. Les libéraux vous diront tantôt en 1974 ou tantôt le 19 mars 2000. Ils écrivent l’histoire du pays à partir de leurs propres paramètres et de leur vision, toute objectivité mise à part.
De la récurrence des Etats-Partis ou Partis-Etats depuis notre accession à l’indépendance, découle la fragilité ou l’instabilité de nos institutions. En effet, c’est l’évidence pour tout citoyen objectif de constater que toute la charpente institutionnelle est à la merci du chef de l’Etat, qui la modifie à sa convenance grâce à une Assemblée à sa dévotion. La présente législature en est une preuve indéniable. C’est aussi la source ou l’émanation de l’absence de gage pour la pérennité de nos institutions considérées comme républicaines ; mais qui en fait, sont de type monarchique. En Afrique en général et comme au Sénégal en particulier le chef de l’Etat « remplace » en cas de besoin la Constitution, ce qui rend récurrente l’instabilité de nos institutions. Dans le cas d’espèce seule l’interprétation du chef de l’Etat est valable contre celle de ceux qui sont habilitées par les institutions à interpréter les lois et règlements.
La pérennité de nos institutions doit être l’affaire de tous les citoyens sans exception. Ils doivent peser de tout leur poids pour exiger de tout pouvoir, un cadre institutionnel qui reposerait effectivement sur le respect des valeurs républicaines universelles, gage de toute stabilité institutionnelle. Les citoyens devront se constituer en une équipe de sentinelles pour défendre : la république, la citoyenneté, la démocratie, et l’Etat de droit qui font l’objet d’une remise en cause perpétuelle par ceux qui nous gouvernent en ce moment.
Je vous invite à méditer quelques paroles de Me Wade d’hier par rapport à sa pratique d’aujourd’hui. Ce n’est pas une erreur, c’est bien lui qui disait cela.
"L'isolement permet les abus mais il y a des limites que l'autorité hésite à franchir si elle sait que l'opinion internationale sera informée". Me WADE (opposant)
"Tout peuple éduqué est capable de consentir des sacrifices à la condition que les dirigeants soient les exemples vivants de ce qu'ils prônent". Me WADE (opposant)
"La question qui se pose aujourd'hui, en Afrique, est bien la déconfiscation du pouvoir confisqué par des hommes et leur appareils d'exclusion et de répression". Me WADE (opposant)
"Le consensus est le fondement de l'Etat. Et la Stabilité de l'Etat dépend du degré de consensus" Me Wade (opposant)
"Notre pays est un excellent cheval de course qui n'a jamais pu donner le meilleur de lui-même, entravé qu'il a toujours été par la médiocrité qui s'est emparé des postes de commande et des rênes du pouvoir". Me WADE (opposant)
Mandiaye Gaye
BP 1600 Dakar
Email :gaye_mandiaye@hotmail.com
Par Gaye Mandiaye
Email : gaye_mandiaye@hotmail.com
Contribution reçue le 23 Avril 2007