Au Président de la République
contriution de Mr Mouhammadou Sall Doctorant en droit international Paris(lobs n°1052 du lundi 19/03/07)
Excellence,sagissant de la question du dauphinat, il faut laisser les citoyens écrire eux-mêmes les nouvelles pages de l'histoire après votre départ.Ldémocratie et la paix sont des biens rares en Afrique;la voie des urnes doit rester et demeurer le seul moyen d'accéder à la magistrature suprême et pet persone ne doit utiliser de subterfuges pour nous imposer une personne au sommet de l'Etat, l'appareil étatique et l'armée ne doivent pas être utilisés à ces fins.Les initiés en stratégie politique sauront bien déchiffrer ce message.
GREVE GENERALE - Pour faire baisser le coût de la vie : L’Intersyndicale décrète une opération ville morte, le 9 janvier
Le Sénégal est parti encore pour vivre les affres des manifestations de mécontentements des organisations syndicales et civiles. Après les marchands ambulants, c’est au tour des centrales syndicales de menacer de descendre dans la rue, si rien n’est fait pour mettre fin à leurs souffrances.
En effet, l’Intersyndicale des centrales a tenu un point de presse, hier, pour annoncer l’opération «ville morte, le 9 janvier». Une action qui constitue le pilier de son plan d’actions.
Selon Mamadou Diouf, de la Confédération des syndicats autonomes du Sénégal (Csa), «cette opération ville morte va être organisée avec tous les secteurs économiques du pays». A l’en croire, «tous les secteurs vont être paralysés durant la journée ville morte», afin de dénoncer «le laxisme des autorités qui ne font rien pour mettre fin aux nombreuses souffrances du peuple Sénégalais». Ce mot d’ordre, renseigne M. Diouf, sera suivi par tous les corps économiques, du secteur informel au formel afin de contraindre le gouvernement à faire face aux nombreux problèmes des Sénégalais. Mais, auparavant, des tournées de sensibilisation au niveau des entreprises seront organisées à travers tout le pays. Il annonce également la tenue d’une Assemblée générale le 12 décembre prochain, pour «une mobilisation des délégués des personnels».
L’Intersyndicale des centrales a une plate-forme revendicative qui tourne autour de 8 points majeurs dont « la baisse des prix de denrées de première nécessité et de services, la fiscalité sur les salaires, les locations, de payer les indemnités des entreprises liquidées», entre autres.
Yathé Nara NDOYE
ENTRETIEN AVEC… …Abdou Aziz TALL, ancien Dg de la Lonase , expert en management : «Dans un gouvernement, 10 ministres d’Etat sur 28, cela dilue l’impact de la charge honorifique et technique»
Abdou Aziz Tall, l’ancien Directeur général de la Loterie nationale sénégalaise, titulaire d’un MBA HEC de Montréal, a une longue expérience de l’administration sénégalaise, lui qui a exercé dans le célèbre et mythique Bureau Organisation et Méthode mis en place par le défunt Président Senghor. En cadre de l’administration averti, il jette un regard d’expert sur la fonction de ministre d’Etat, aujourd’hui banalisée, comme en témoigne l’existence dans le gouvernement réajusté mardi dernier, de dix ministres d’Etat. De quoi, selon M. Tall, en diluer «la charge honorifique et technique».
Quelle différence existe réellement entre ministre d’Etat et ministre simple ?
Les gens ont tendance à parler de ministère d’Etat. La qualité d’Etat s’applique au ministre, pas au ministère. C’est une hérésie que de parler de ministère d’Etat. Maintenant, le ministre d’Etat, c’est habituellement un ministre qui est nommé, à qui on donne un titre. Cela lui donne un peu plus de latitude et d’initiatives et il rend compte généralement directement au président de la République. Il a ce pouvoir-là de passer par-dessus la tête du Premier ministre pour rendre compte directement au président de la République. Donc , c’est une prérogative supplémentaire qu’on lui donne et qui le libère un peu les brides par rapport à l’autorité qu’est le Premier ministre. Il n’en demeure pas moins sous l’autorité de ce dernier. Mais, il a la latitude de sortir un peu de cette autorité-là pour communiquer directement avec le président de la République. C ’est là l’approche formelle ; maintenant, du point de vue de l’informel, dans le terme d’Etat, on peut mettre beaucoup de choses et cela dépend essentiellement de la volonté du Président de savoir jusqu’où il va limiter l’autorité de son ministre. Ce qu’il faut surtout noter, c’est que j’ai souvent entendu parler, même dans la nouvelle administration, de ministère d’Etat. Non, il n’y a pas de ministère d’Etat ; la qualité d’Etat s’applique à la personne qui occupe le ministère, mais pas au ministère en tant que tel. C’est une prérogative supplémentaire que l’on donne au ministre d’Etat, honorifique quelque part, pour lui dire : «Vous êtes quelqu’un de très important par rapport à moi ; je peux même vous confier des charges qui sont un peu en dehors des attributions traditionnelles de votre département ministériel.»
Est-ce que cela ne peut pas se traduire par des différences du point de vue de rémunération entre le ministre d’Etat et le ministre simple ?
Il n’y a pas de corrélation directe. Un ministre d’Etat peut avoir le même salaire qu’un ministre. Maintenant, ce qui se passe en dessous, on ne sait pas. Comment on va le traduire en termes de rémunération et autres ? Ce n’est pas évident qu’il y ait une différence entre les traitements. En fait, dans le contexte actuel, c’est beaucoup plus une marque honorifique pour marquer l’importance de l’exécutif par rapport à l’autorité centrale.
Est-ce que dans ce contexte particulier, l’existence d’un nombre élevé de ministres d’Etat dans un gouvernement, n’amenuise pas l’autorité du Premier ministre ?
Finalement, il y a une banalisation du concept d’Etat. Vous voyez, récemment en France, quand il y a eu le premier remaniement, il n’y avait qu’Alain Juppé qui avait été ministre d’Etat. Donc, c’est la rareté de l’honneur que l’on accorde à quelqu’un qui doit être l’exception. Ici, dans un gouvernement de 28 personnes, s’il y a dix ministres d’Etat, cela finit par diluer l’impact et l’importance de ce concept de ministre d’Etat, c’est-à-dire toute la charge honorifique et même technique ; parce que, parfois, ce sont des gens à qui l’on confie des charges techniques. Ça se dilue parce que, c’est comme si on avait une armée de généraux avec des soldats relativement inférieurs au nombre de généraux. Par le passé, avant de nommer quelqu’un ministre d’Etat, il faut qu’il ait une bonne expérience gouvernementale, qu’il reste ministre pendant sept, huit, dix ans. C’est le couronnement d’une certaine sagesse, d’une certaine expérience qui faisait que l’on nomme quelqu’un ministre d’Etat. On lui disait : «Toi, vraiment tu as atteint le sommet.» C’est comme un professeur qui atteint un certain niveau honorifique. Mais quand après trois, quatre ans dans un ministère, on fait de quelqu’un un ministre d’Etat, cela peut effectivement dévaloriser la fonction. Disons que la fonction de ministre d’Etat doit être une consécration de l’expérience, de la sagesse, de la connaissance de l’environnement, de la largesse de l’expérience par rapport à toutes les attributions d’un gouvernement. Ce qui fait que, quand il y a un problème, même dans un autre département ministériel, le ministre d’Etat a la latitude d’aller conseiller son collègue pour lui dire de faire ceci ou cela.
Est-ce que l’existence d’un nombre assez élevé de ministres d’Etat- dix dans le tout dernier gouvernement- qui ont la possibilité d’aller rendre compte directement au président de la République ou d’être sollicités par ce dernier ne peut pas faire que certains éléments puissent échapper au Premier ministre ?
Forcément (il répète trois fois : Ndlr). Ce sont des gens à qui on donne déjà des prérogatives de pouvoir aller par-dessus la tête du Premier ministre. Donc, s’il y en a autant, il y aura autant d’éléments pouvant échapper au chef du gouvernement. Maintenant, de façon formelle, nous savons comment ça fonctionne aujourd’hui, ici. Le Premier ministre a une fonction statutaire, mais de façon manifeste, on constate que les décisions sont prises au niveau du président de la République. Donc , qu’il y ait Premier ministre ou pas, du point de vue de la hiérarchie constitutionnelle, c’est ça qu’il faut faire, mais dans la pratique, avec ce qui se passe, il n’est pas évident qu’il n’y ait pas des incidences directes parce que le Premier ministre est le chef de l’administration. C’est une délégation de la part du président de la République , mais nous avons tous vu que ce dernier passe par-dessus le Premier ministre pour faire des actes qui ont un caractère purement administratif. Quand le président de la République reçoit par exemple des dons de camions-citernes pour atteindre les feux de brousse, c’est un acte purement administratif qui aurait dû peut-être exclusivement se limiter au niveau du ministre, surtout si c’est un ministre d’Etat ou au Premier ministre. Mais quand ça passe par-dessus tous ceux-là pour atterrir au Palais où on aligne ces camions-citernes, c’est la preuve qu’entre le formel et l’informel, il y a une différence.
Propos recueillis par S. DIOP –
Lettre de mission au Président Abdoulaye WADE
SUDONLINE.SN | mercredi 7 novembre 2007
Monsieur le Président de la République ,
J’ai souvent critiqué le régime de l’alternance que vous dirigez depuis mars 2000. Mais aujourd’hui, à vous qui détenez entre vos mains la liberté, le sort et l’avenir de millions de Sénégalais, je souhaite vous faire des propositions concrètes pour sortir notre pays d’une situation politique catastrophique, car je ne doute pas de votre profonde sincérité et de votre amour pour notre Sénégal.
Dans votre discours de prestation de serment d’avril 2000, vous aviez démontré votre bonne foi et vos intentions louables. En devenant Président de la république, Vous poursuivez l’oeuvre du développement économique et social entamé par le président Senghor et continué par votre prédécesseur Abdou DIOUF. Vous aviez souhaité faire consolider la démocratie et les libertés, car vous aviez compris après votre victoire que les Sénégalais étaient dignes d’un régime politique évolué et totalement démocratique.
Malheureusement, aujourd’hui, rien de ce que vous nous aviez promis sur le plan politique ne s’est réalisé. Les élections continuent d’être truquées, vous vous faites élire à 95% au premier tour des présidentielles. La presse est muselée. La radiotélévision (RTS) est sous le contrôle de gens incultes à vos ordres. Les libertés publiques sont confisquées. Les droits de l’homme sont complètement bafoués par une police détestée la DIC qui est devenu la Direction des Instructions Commandées. Les Sénégalais dignes ne ressentent aucune fierté à appartenir à ce beau pays de dignité et de droit. Les citoyens se sentent méprisés par votre entourage malsain et indignes qui leurs manquent de respect et piétinent leur dignité.
Personnellement, je ne pense pas Monsieur le Président que vous êtes né méchant, que vous ayez des penchants pour la haine, personne ne porte dans ses gênes le despotisme, la haine de ses concitoyens, l’amour du malheur des autres. Comme tout être humain vous avez vos défauts et vos qualités, vous n’êtes ni plus ni moins bon ou méchant que n’importe quel autre citoyen. Mais ce dont je suis sûr c’est que vous êtes intelligent et capables de réaliser des projets intelligents.
Monsieur le Président,
En restant à la tête d’un parti politique, le PDS, qui monopolise la vie politique depuis 2000, en voulant ne pas être le Président de tous les Sénégalais, en voulant resté à la tète de ce parti, vous en êtes devenu l’otage Monsieur le Président. Ce parti et ses allies de la Cap 21 vous empêchent de faire la moindre concession à la société civile. Vous êtes entouré de gens qui font semblant de vous aimer, de lécher vos bottes, d’être soumis à vos ordres, alors que se sont des profiteurs, des menteurs, des hypocrites, des arrivistes et des profiteurs. Ces courtisans aujourd’hui à vos pieds, n’hésiteront pas à se détourner de vous et à vous ignorer si vous quittez la scène politique. L’ancien Président Abdou Diouf comptait parmi ses allies un certain Iba DER THIAM, un Djibo KA, et tant d’autres.
Le parti démocratique et sa mouvance présidentielle, vous ont transformé en 7 ans, Monsieur le Président. Vous n’êtes plus le WADE que j’ai connu dans l’opposition. Les membres du PDS, en majorité illettrés, incultes, sans emplois ou arrivistes ont toujours des privilèges à sauvegarder et des ambitions à réaliser. Il leur fallait un homme qui soit dur de caractère. Malhereusement, ils vous ont piégé à vous-même, il vous ont pris en otage vous et votre famille Monsieur le Président et ont fait de vous un despote, un dictateur sans merci, afin de protéger leurs intérêts et passer sous silence leurs forfaits.
Monsieur le Président je sais que vous êtes capable de refuser d’être la marionnette de cette classe de parasites, de ce clan d’hypocrites qui vous monte les uns contre les autres et dont le seul motif est d’assouvir leurs passions d’argent, de pouvoir et de privilèges. Vos courtisans ont tout à craindre d’une ouverture politique d’un changement de politique de votre part, ils en tremblent, mais pas vous Monsieur le Président !!! Vous ne manquez ni de moyens, ni de courage, ni de savoir-faire, ni de futur partisans sincères et dévoués pour le faire. Seule la volonté politique vous manque. De quoi avez-vous peur Monsieur le Président si demain vous décidiez d’entamer un processus d’ouverture vers des hommes et femmes capables et dignes, des Sénégalais qui proposent ???
Prenez votre courage à deux mains Monsieur le Président, renvoyez les incompétents, débarrassez vous de vos courtisans hypocrites et entamez une ouverture politique réelle et sincère. Vous verrez l’élan d’amour populaire vous entourer, l’adhésion de toutes les forces politiques à votre projet se confirmera. Mais pour atteindre cet objectif et mener à bon port ce projet d’ouverture et de travail, permettez moi Monsieur le Président de vous proposer de quitter le poste de chef de parti que vous etes.
Monsieur le Président,
Nous savons tous que des forces hostiles à toute ouverture politique, vous entourent, parmi votre famille politique mais aussi parmi les membres influents de la CAP 21 et dans les différentes instances affiliés. Mais vous êtes capable Monsieur l e Président, de venir à bout de cette résistance réactionnaire. Vous êtes à la hauteur d’abattre les profiteurs, les arrivistes, les hypocrites et les béni oui-oui de tout genre qui ne se soucient que de leur intérêts personnels et pour qui le Sénégal n’est qu’un fonds de commerce sans plus.
En comptant sur votre expérience politique, sur votre caractère d’acier, sur votre volonté politique et sur votre détermination inébranlable à vaincre les résistances antidémocratiques vous remporterez un grand succès. En vous appuyant sur les Sénégalais sincères et capables qui n’hésiteront pas à vous apporter leurs soutiens et n’épargneront pas leurs efforts pour vous aider dans cette tache historique de développer le Sénégal, vous réussirez Monsieur le Président !!! Les forces réactionnaires sont des tigres en papier, ne les craignez pas. Nous sommes avec vous si, et seulement si, vous entamez un processus d’ouverture politique devenu aujourd’hui inéluctable et une nécessité historique. Inscrivez votre nom en lettres d’or sur les annales de l’histoire du Sénégal.
Prénom et nom : Idrissa Ben SENE