LA DEFENSE DE SES MANDATS Un devoir pour le B
LA DEFENSE DE SES MANDATS Un devoir pour le Bennoo
Les équipes municipales et communautaires de couleur Bennoo qui se sont installées à l’issue de la victoire mémorable du 22 mars 2009, c’est incontestable, ont jusqu’ici prouvé leur volonté de gérer autrement. Maints actes qu’ils ont d’ores et déjà posés le prouvent.
Si pendant longtemps les collectivités locales ont été la chasse gardée de petits clans ou d’individus influents autour du maire ou du président du conseil omnipotent, les conseils dirigés par le Bennoo ont inauguré la gestion collégiale. Ils ont aussi, dans le respect de la volonté exprimée par les populations lors des consultations citoyennes des Assises Nationales et de la campagne électorale, opté pour associer autant que possible la base – quartiers, hameaux et villages – à la gestion des affaires. En outre, l’administration des collectivités se fait aujourd’hui avec nettement plus de transparence et de rationalité. Ainsi, même s’il est trop tôt pour jubiler ou simplement se suffire de tels acquis, il convient de les saluer pour les encourager.
Au lieu de cela, le « roi » et ses courtisans, encore amers de leur chute de mars, cherchent des poux où il n’y en a point. Mais ceux qui les connaissent ne pouvaient s’attendre à autre chose de leur part, l’habitude étant une seconde nature. Ce qui d’ailleurs semble surprenant, c’est qu’il se soit écoulé un temps si long – huit mois – avant qu’ils ne se mettent à affûter leur hache pour fendre le crâne au Bennoo.
Cela étant, il est impératif que les conseils Bennoo organisent conséquemment la défense des mandats locaux. Evidemment la première arme pour ce faire demeure la poursuite et l’amélioration d’une gestion propre :
- le recrutement inconsidéré et népotiste d’agents aussi nombreux qu’inutiles, c'est-à-dire le gonflement abusif des dépenses de personnel, est à bannir ; chaque emploi doit faire l’objet d’une fiche de poste, et répondre au besoin d’efficacité et d’efficience ;
- les employés chargés de la rentrée des recettes en particulier, doivent être sévèrement sélectionnés, strictement surveillés, et sanctionnés sans pitié en cas de malversation ;
- les cadres de concertation créés à la base, doivent continuer à fonctionner, de manière à ce que l’implication des populations soit effective sur l’ensemble du processus suivi par le budget, de l’élaboration à l’évaluation, en passant par le suivi et le contrôle ;
- il devrait être mis fin à l’allocation de ressources publiques à des manifestations ou personnes privées sous prétexte d’assistance sociale ou d’action de solidarité ; quand les couches démunies ne bénéficient pas de soins du fait du dénuement des structures de santé, on doit s’abstenir de financer des futilités telles que la célébration de telle ou telle « journée » à coups de millions ;
- le secours à des individus devrait être ciblé, et ne s’accorder que sur la base, entre autres, d’avis des professionnels de l’action sociale.
Telles sont autant de dispositions de rupture susceptibles d’améliorer notablement la gouvernance locale. Mais au-delà et en plus d’une telle rupture, les conseils Bennoo doivent veiller sur leur existence même et sur leur pérennité. Les crocs-en-jambe ont commencé et se poursuivront sans aucun doute. Dés qu’on leur en donnera l’occasion, Me Wade et les siens trouveront les prétextes à la dissolution des conseils et à la mise en place de délégations spéciales. La meilleure gestion n’arrêtera pas leurs ardeurs destructrices. A cet égard aucune illusion n’est permise. Ainsi, pour organiser la riposte, tous à l’offensive ! Les élus du Bennoo doivent prendre partout où ils sont, les initiatives propres à sécuriser leur équipe.
Un front regroupant les maires et présidents de conseils, et pourquoi pas l’ensemble des élus du Bennoo, tarde à voir le jour. Pourtant il est plus que nécessaire de le mettre en place, lui ou une autre organisation de son type, pour la défense des mandats de la coalition victorieuse de mars, si l’on veut respecter et faire respecter le choix des citoyens. Il n’y a pas de raison que cette chasse aux sorcières à la mairie de la Patte d’Oie et à celle de la Médina, et avant à Rufisque, ait laissé indifférents les élus du Bennoo. Il n’y avait pas de raison non plus, au silence presque total des élus lors de la bataille de Mbane dans laquelle Alioune Diack s’est démené presque tout seul avec ceux de son terroir contre la meute. C’est pourquoi présentement, il est du devoir des élus du Bennoo de se saisir de la situation à la Patte d’Oie et à la Médina pour, en toute connaissance de cause, soutenir clairement leurs collègues accusés, ou alors s’en démarquer aussi clairement, selon que les accusations soient fausses ou fondées. Il devra en être ainsi chaque fois qu’un conseil local Bennoo fera l’objet d’attaque, car le camp d’en face ne fera pas de cadeau. La hache dont Me Wade a armé son maalaw n’épargnera Bennoo que si ce dernier reste conséquent et vigilant.
Ibrahima Sow, THIES,