Encore une nouvelle agression contre un group
Vendredi noir : Encore une nouvelle agression contre un groupe de presse
L’Etat à nouveau interpellé dans sa mission régalienne de protection des personnes et des biens. Au-delà de la situation insupportable que vit le peuple sénégalais déphasé, meurtri et affligé par une économie à la fois moribonde et catastrophique, des délestages affreux, invivables et insupportables, je suis ahuri, outré, stupéfait et scandalisé de voir des énergumènes commettre des actes ignobles et gravissimes d’un autre âge. En s’attaquant à d’honnêtes citoyens sur leur lieu de travail, c’est le Sénégal dans toutes ses composantes qui est attaqué par cette milice que j’appelle un groupuscule qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, protégée par des forces tapies dans l’ombre.
Toutefois, il ne peut y avoir de place pour une milice dans une république organisée avec à sa tête, un simple citoyen qui s’est autoproclamé ‘Général’ quelle que soit la raison de la protection dont elle bénéficie, fût-elle au plus haut niveau. D’ailleurs, depuis une certaine période, on assiste à des dérives autoritaires et totalitaires dont il faut éviter le débordement. Ce phénomène de justice parallèle prend des proportions alarmistes qui doivent inquiéter les citoyens.
L’Etat est interpellé par la gravité des faits, il doit arrêter cette vendetta causée par cette milice avant qu’il ne soit trop tard. On se rappelle la milice de Jean Pierre Bemba en Rdc, on se rappelle aussi le Rwanda et j’en passe. Hier c’était Kara et Kambel Dieng, après l’As et 24 H Chrono, aujourd’hui le groupe Wal Fadjri et demain, à qui le tour ? Le Sénégal bascule gravement dans la barbarie, la vie du citoyen lambda est en péril et là, se pose le problème de la légitimité de l’Etat.
Je voudrais simplement dire par ces mots, que nous ne sommes plus à la préhistoire et que nous ne vivons pas dans une monarchie avec des sujets du roi, mais bien dans une république et de surcroît dans un pays moderne, à l'heure des Nouvelles technologies de l’information et de la communication. La sécurité n’étant pas une compétence transférée, il est du ressort de l’Etat d’apporter protection à tous ses citoyens. Cette horde de malfaiteurs doit être poursuivie, jugée et châtiée si vraiment, dans ce pays, il n’y a pas de lois scélérates qui protègent ceux qui doivent répondre devant la justice.
Les Sénégalais épris de paix, de justice et de liberté s’insurgent et dénoncent ces actes primitifs en plein jour, reflet d’une forme d’impunité. Il est temps de mettre fin à cette anarchie, il est inconcevable qu’au 21e siècle de tels actes soient posés sans que l’Autorité ne joue son rôle en sévissant pour que force reste à la loi. Cette énième tentative de museler la presse ne passera pas, les plumes ne se briseront jamais. Le peuple sénégalais refuse et refusera toujours d’être ramené vers les âges obscurs de l’humanité. Cela dit, c’est dans la douleur qu’on doit se ceindre les reins et cela, les Sénégalais en sont conscients et l’ont bien compris.
Hitler est mort, Mussolini est mort, Staline l’est aussi, et leurs méthodes n’ont pas survécu.
Alassane DIOP alloudiop@yahoo.fr