LA CRISE A LA SENELEC ET LA SONATEL
LA CRISE A LA SENELEC ET LA SONATEL :
Stade suprême de pourrissement et de putréfaction du système de gouvernance de Wade
Le système de gouvernance de Wade est organisé sur la base de trois (03) mamelles qui nourrissent la clique au pouvoir. Ce sont :
1) Le détournement des subventions destinées au monde rural ( 800 milliards de Frs CFA entre 2002 et 2007) ;
2) La gestion gabégique des marchés publics évalués à 250 milliards par an par l’ARMP.
Dans ce cadre, l’ampleur et la concentration de certains marchés publics, dans un cercle restreint, sont illustrées par les 700 milliards d’investissement dans la SENELEC de 2002 à 2007, les 432 milliards à l’ANOCI en deux ans, et les Dépenses extrabudgétaires de 174 milliards en une seule année. Cette gestion gabégique n’a pas épargné la privatisation des Entreprises publiques (SODEFITEX et SONACOS), et la cession, au Saoudien BIN LADEN, des actions que l’Etat détenait à la SAR, alors qu’il avait pris le contrôle de cette entreprise, en pleine crise du prix du baril du pétrole, sous prétexte de soustraire ce secteur stratégique des mains des étrangers pour des questions de « sécurité nationale » et de « souveraineté nationale ! Par contre, grâce à la mobilisation des travailleurs, les actions de l’Etat à la SONATEL ont été sauvées, in extremis, de leur bradage par l’Etat à France-TELECOM, sous prétexte de « problèmes de trésorerie » !
3) La spéculation foncière et immobilière qui n’a épargné, ni le Domaine public de l’Etat, ni les servitudes aéronautiques, ou publiques réservées à la construction d’écoles et de structures de santé dans les projets de lotissement, ni même le patrimoine d’Entreprises privées, comme la SOTIBA, avec l’opération mafieuse de haute voltige de POLITEXKA, pompeusement inaugurée par Wade à Kahone.
Aujourd’hui, le Sénégal est frappé de plein fouet dans son économie et dans le bien être de sa population par la crise qui sévit à la SENELEC et à la SONATEL. Elle est venue aggraver les effets néfastes de la politique économique de Wade qui a approfondi la pauvreté des Sénégalais, avec l’augmentation du pourcentage de ménages en dessous du seuil de pauvreté, qui passé de 42,6% en 2005, à 46,7 % en 2007 et 48,6% en 2008 !
C’est cette même politique qui a détruit le système public d’éducation, de formation et de santé du pays, et a accentué le mal vivre des Sénégalais, sevrés d’eau potable, et soumis aux affres du chômage endémique de sa jeunesse, des inondations dans les quartiers populaires, et de la cherté de la vie.
C’est donc cette politique économique qui a fini de mettre la SENELEC à genoux, et qui menace l’existence même de la SONATEL, son « opérateur historique » dans les TELECOM, avec l’arrivée de Global Voice, sous prétexte de « lutte contre la fraude » dans le secteur pour « augmenter la part des revenus du secteur qui revient à l’Etat ».
Mais, pour masquer les conséquences néfastes de sa gestion gabégique dans ces deux secteurs, l’Etat accuse les travailleurs de la SENLEC de « sabotage de l’outil de production », et ceux de la SONATEL, de « sabotage de l’économie nationale et d’atteinte à la sécurité du pays ». Ces accusations sont d’une telle grossièreté et d’une telle gravité, qu’elles contribuent, par leur caractère manifestement provocateur, à jeter l’huile dans le feu.
C’est pourquoi, toutes les voix qui se lèvent pour exiger le « dépôt de plaintes » contre la SENELEC et la SONATEL, ne sont que des pions actionnés par le pouvoir, ou des opportunistes en quête de faveurs auprès de Wade. Elles cherchent à exploiter, sans vergogne, le mécontentement des consommateurs et autres usagers, pour dévoyer leurs revendications pour « la reprise immédiate de la fourniture de ces services » qui sont essentiels à leur existence et à leurs activités, pour les orienter vers une « quête de dédommagements », dans lesquels, elles espèrent tirer des profits sonnants et trébuchants, tout en s’attirant la « gratitude de Wade » !
Il est évident, que la seule manière de satisfaire les revendications des populations en direction de la SENELEC, est d’exiger de Wade d’y envoyer la Cours des Comptes, pour situer les causes et les responsables véritables des difficultés structurelles qui ont mis cette entreprise dans une tendance lourde d’inefficience technique, qui l’empêche de répondre aux besoins des populations et des entreprises, tout en se transformant en « gouffres à milliards » ! Ce n’est donc pas la saisine du Procureur, qui actionne la DIC pour déstabiliser les travailleurs de l’entreprise, qui va vers de véritables solutions à cette crise. Le Procureur et la DIC, contrairement à la Cours des Comptes, dépendent de la volonté de Wade, et donc sont disqualifiés à statuer sur les causes et les responsables de la crise de la SENELEC.
De même, la SENELEC ne peut payer des « amendes » que sur les recettes qu’elle perçoit du recouvrement des factures d’électricité auprès des consommateurs. Donc, ce sont les consommateurs eux-mêmes qui vont se payer par décision de justice ! Ainsi, proposer aux populations de trainer la SENELEC en justice pour obtenir des « dommages et intérêts », n’est rien d’autre qu’une tentative de dévoyer leurs luttes.
Par contre, le « refus des populations de payer les factures tant que la fourniture d’électricité n’est pas rétablie de façon durable », est le seul moyen, à leur portée, pour exercer des pressions efficaces sur Wade, pour trouver rapidement des solutions opératives, au risque de voir la SENELEC sombrer dans la faillite, que ni les travailleurs de l’entreprise, ni les populations n’accepteront pas.
Wade est ainsi obligé de ne pas la brader en profitant de la crise actuelle, comme il le fit avec les ICS après sa mise à genoux par le pouvoir, mais de sauver l’entreprise d’une faillite certaine, ou de se démettre.
De même, la « plainte contre la SONATEL » et le « retrait du service public des communications internationales et de l’internet », sont les meilleurs moyens pour liquider cette entreprise qui vaut à notre pays, prestige, emplois et 12% de ses recettes fiscales. D’ailleurs, il est curieux de constater que cette nouvelle offensive contre la SONATEL est intervenue, après que l’Etat ait déjà reçu au mois de Juin, par anticipation, 13,5 milliards Frs CFA de dividende, que l’entreprise devait lui verser en Juillet ! L’Etat court ainsi derrière un gap de 13,5 milliards dans ses recettes en juillet, qui aiguise son appétit, et le pousse dans toutes sortes de combinaisons hasardeuses, dont l’opération Global Voice.
Une telle opération permet, entre autres, de créer les conditions pour transférer, à SUDATEL, le « service public des communications internationales et l’internet », et signer ainsi l’acte de mort de la SONATEL, après lui avoir refusé l’accès au « 3G+ » que Wade vient, ostentatoirement, de permettre à SUDATEL, signifiant ainsi son soutien à cette entreprise au détriment de la SONATEL.
Face à un tel projet, il est impératif, comme cela fut le cas pour empêcher le bradage des actions que détient l’Etat dans l’entreprise, de se mobiliser le plus largement possible au près des travailleurs de la SONATEL, pour obliger Wade à augmenter la part de l’Etat dans les actions de la SONATEL, pour que l’Etat et les travailleurs y détiennent la majorité, et à annuler le Décret portant agrément de Global Voice, ou de se démettre.
Donc, la mise en œuvre de la politique de Wade en direction de la SENELEC et de la SONATEL, devrait être combattue sans concession aucune, et ses pions, tapis dans le mouvement syndical et le mouvement consumériste, devraient être dénoncés, isolés et extirpés des rangs de ces instruments de libération économique et sociale du peuple.
Manifestement, le système de gouvernance de Wade a atteint ses limites sociales, avec la crise à la SENELEC et à la SONATEL, et avec son incapacité criarde à régler le problème des inondations dans les quartiers populaires. D’où sa propension à envoyer la troupe pour casser des « manifestants », dans le but évident d’intimider les populations, et à ameuter ses pions pour dévoyer le mécontentement populaire.
La seule issue, pour le peuple, est donc de se mobiliser d’avantage pour exiger le départ de Wade dès maintenant, et éviter, ainsi, de se tromper doublement dans l’attente de 2012 pour le sanctionner. Cette attente, lui permettra, d’abord, de continuer sa politique de ruine, et ensuite, de parachever son projet de « Coup d’Etat » pour imposer sa candidature en 2012, alors que la Constitution ne lui reconnaît pas ce Droit.
• Ibrahima SENE
• PIT/SENEGAL