lendemain de defaites
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Nettali : Lundi 30 Mar 2009
PLACE DE KARIM WADE DANS LE PDS : Les mises en garde d’Abdou Fall
C’est d’abord Abdoulaye Baldé, numéro deux de la « Génération du concret » qui monte au créneau pour dire à qui veut l’entendre que Karim Wade et ses partisans comptent se battre pour prendre les rênes du Pds. Baldé soutient même que « la guerre de succession est déjà ouverte, dans les deux années qui viennent, ça va chauffer aussi bien dans le cadre de la famille libérale actuelle que dans le cadre de la famille libérale éclatée » (Le Populaire numéro 2801 du samedi 28 mars).
Seulement, cette façon de faire ne semble pas plaire à Abdou Fall, ancien porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds). A Thiès ce week-end, Abdou Fall, qui a conduit la coalition Sopi 2009 laminée dans la capitale du Rail par Idrissa Seck, a mis en garde Karim Wade contre toute action solitaire. Car, pour lui, cette façon de faire peut conduire karim Wade à connaître le même sort qu’Idrissa Seck et Macky Sall. Suffisant alors pour que Abdou Fall invite Karim Wade à intégrer les rangs du Pds qui doit, selon lui, être réorganisé voire reconstruit.
D’ailleurs, Abdou Fall est convaincu que si Idrissa Seck et Macky Sall ont connu des succès politiques, notamment dans leurs localités de Fatick et de Thiès, c’est principalement grâce aux projets du président Abdoulaye Wade. Ce qui lui fait dire qu’un leader politique a besoin d’un appareil comme le Pds pour prétendre à une envergure nationale.
NETTALI.NET- Le Parti démocratique sénégalais (Pds) ne s’est pas encore remis de la débâcle du 22 mars dernier, mais l’on pense déjà à la reconstruction de la formation libérale.
C’est d’abord Abdoulaye Baldé, numéro deux de la « Génération du concret » qui monte au créneau pour dire à qui veut l’entendre que Karim Wade et ses partisans comptent se battre pour prendre les rênes du Pds. Baldé soutient même que « la guerre de succession est déjà ouverte, dans les deux années qui viennent, ça va chauffer aussi bien dans le cadre de la famille libérale actuelle que dans le cadre de la famille libérale éclatée » (Le Populaire numéro 2801 du samedi 28 mars).
Seulement, cette façon de faire ne semble pas plaire à Abdou Fall, ancien porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds). A Thiès ce week-end, Abdou Fall, qui a conduit la coalition Sopi 2009 laminée dans la capitale du Rail par Idrissa Seck, a mis en garde Karim Wade contre toute action solitaire. Car, pour lui, cette façon de faire peut conduire karim Wade à connaître le même sort qu’Idrissa Seck et Macky Sall. Suffisant alors pour que Abdou Fall invite Karim Wade à intégrer les rangs du Pds qui doit, selon lui, être réorganisé voire reconstruit.
D’ailleurs, Abdou Fall est convaincu que si Idrissa Seck et Macky Sall ont connu des succès politiques, notamment dans leurs localités de Fatick et de Thiès, c’est principalement grâce aux projets du président Abdoulaye Wade. Ce qui lui fait dire qu’un leader politique a besoin d’un appareil comme le Pds pour prétendre à une envergure nationale.
Fétichisme
Amadou Gueye NGOM Lundi 30 Mar 2009
Après avoir écouté Oustaz Alioune Sall, dans « Waxtaanu Fajar » le 25 Mars dernier, sur Sud Fm, j’ai eu froid dans le dos. L’émission portait sur la profanation des lieux de culte et le fétichisme inconscient. Ce jour là, j’ai appris, que par ignorance, un musulman parfois s’entoure d’objets qui s’apparentent davantage au paganisme qu’à l’Islam.
A la Maternelle déjà, selon Oustaz Sall « la confusion prend racine lorsque l’enfant commence à visualiser les dessins d’animaux personnifiés sur les murs de son école ». Signes apparemment anodins mais lourds de conséquences, car l’animal ne parle pas » insiste le pédagogue qui enchaina sur les masques et statuettes intégrés dans nos foyers. Hadith à l’appui, Oustaz rappela que le Prophète (PSL) en rentrant d’un long voyage s’était mis dans une très grande colère contre Aicha-Mère des croyantes en découvrant des sculptures dans un débarras de la maison. « La fétichisation va plus loin », poursuit l’islamologue « non seulement avec ces signes païens que sont les monuments érigés sur nos places publiques mais également dans les mosquées où l’on trouve une panoplie de pendules au dessus du minbar-niche d’où l’Imam adresse ses sermons…Certaines de ces horloges sont si vétustes qu’il s’en trouva même une « « sonnant La Marseillaise. L’hymne national français », ironise Oustaz.
Pour sa part, le Grand Maodo Mamadou Dia soutenait que le fétichisme se trouve dans la sublimation de l’objet mais que la simple présence d’une œuvre sculptée, d’un portrait, ne signifie pas forcément sacrilège. Les Chrétiens ne toléreraient point -et à juste raison-que les images ou statues de personnages bibliques soient assimilables à du fétichisme.
Le souci de ménager les susceptibilités retint sans doute, Oustaz Sall de mentionner corne d’antilope, peau d’hyène, dent de tigre et autres gris-gris en guise de talisman aussi bien sous les boubous que derrière les cravates. Il n’a pas évoqué, non plus, les gris-gris connus sous les noms de ndombos, señoor ou autres laars entourant biceps et pectoraux des lutteurs qui pourtant psalmodient des formules coraniques dans leurs bakk-litanies. Syncrétisme religieux ? Des persifleurs parlent d’Islam noir.
Le fétichisme renferme différentes connotations qui peuvent être graduels. L’avènement Obama a engendré, aux USA, le terme « Obamania », manie qui poussa des américains à tatouer le nom de leur nouveau président sur les joues ou fesses de leur nouveau-né. Ce fut proche de la vénération. Or, de la vénération au culte, il n’y a souvent qu’un tout petit pas vers la perversion. L’histoire contemporaine en regorge d’exemples dont celui des suicides collectifs sur l’injonction de gourous aussi malfaisants que Charles Manson aux Etats-Unis, Jim Jones en Guyane, il y a trente ans.
Sommes à l’abri de tels excès ? Toute monstruosité surgissant quelque part au monde renferme une mise en garde au reste de l’humanité. Chez nous, c’est juste le portait du leader religieux autour du cou ou de la poitrine. Admiration ? Vénération ? Gage de protection ici bas ou d’intercession dans l’au-delà? Pour toute réponse Oustaz renvoie subtilement à la sourate 82 du Koran qui rappelle ce jour « où aucune âme ne pourra rien en faveur d’une autre… » Dois-je en prendre acte et tempérer ma conviction que l’enterrement dans le caveau familial anticipe une réunion future ? Est-ce fétichisme que de croire en un cimetière antichambre ou salle d’attente du Paradis ?
A dire vrai, Il n’est guère aisé de prier en arabe, penser dans sa langue maternelle, étatiser en français, sans heurts ni confusion et en toute sérénité.
Amadou Gueye Ngom
Critique social
PS. Pourvu que les demandeurs de solutions n’en exigent point, cette fois-ci. Ce ne serait guère très malin.
Auteur: Amadou Gueye Ngom
Nettali : Lundi 30 Mar 2009
PLATEFORME REVENDICATIVE NON SATISFAITE A CAUSE DE LA DETTE INTERIEURE : La Cnts menace de décréter une grève générale au delà du 1er mai
NETTALI.NET- La dette intérieure continue d’étaler ses conséquences. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) a annoncé, à travers un communiqué, qu’elle décrétera une grève générale au-delà du 1er mai, si le gouvernement et le patronat n’apportent pas de réponse à la plateforme revendicative des travailleurs bloquée, à cause du non-paiement de la dette intérieure.
Le bureau confédéral de la CNTS, indique le communiqué, ne peut plus accepter l’argument de la dette intérieure que le gouvernement n’a pas fini de payer, pour se soustraire à ses engagements. Il exige ainsi la signature et l’application, sans délai, de l’accord conclu et concernant particulièrement les augmentations de salaire dans le secteur privé.
Il fixe par ailleurs un ultimatum qui expire le 1er mai 2009. « Au-delà de cette date, le syndicat avertit qu’il décrétera une grève générale, si le dilatoire persiste. Il demande au gouvernement de jouer pleinement son rôle d’arbitre et de garant de la stabilité sociale », souligne le communiqué.
Pour atteindre cet objectif, le Bureau confédéral compte étudier sous la houlette du secrétaire général, tous les voies et moyens pour engager, avec les organisations syndicales sénégalaises, particulièrement l’intersyndicale des centrales, toute autre forme de lutte afin de faire aboutir cette revendication.
Auteur: Béatrice L.
Seneweb.com : Lundi 30 Mar 2009
COMPRENDRE LE MESSAGE DES SENEGALAIS
Installé au Palais depuis 2000 ,le président Abdoulaye Wade a soufflé sa première étape de ce qu’on peut appeler en marketing le déclin du produit. Quel regard portent les Sénégalais sur son bilan ?
L'arrivée au pouvoir du plus diplômé président du monde , âgé de 73 ans, en lutte contre la corruption et le "nihilisme juridique " était synonyme d 'espoir. La rupture avec les méthodes autoritaires et de son prédécesseur, président Diouf, semblait acquise.
Le président Wade pense que la politique n 'est que manipulation, stratégie, ruse et des schémas à n 'en plus finir .Si les informations de la presse selon lesquelles Wade est entrain de faire revenir Idrissa Seck ou Macky Sall ou un autre se confirment, alors je serais vraiment obligé de croire a mon ami qui me disait que Wade n 'a toujours pas compris le message des sénégalais. C 'est le système du pouvoir est inefficace.
"La crise est plus que sociale et politique qu’ 'économique. Il y a deux termes de contrats sociaux pour un pays en voie de développement : plus de bien-être, moins de libertés - soient le cas inversé. Comment voulez vous qu’ 'on accepte un contrat de moins de bien être et de moins de liberté.
En huit ans, les dirigeants ne sont pas parvenus à créer un environnement de justice fiable ,à la limite ils ont bafoués les acquis qu’ 'on avait avec le pouvoir précédent. Le président (l 'exécutif) a récupéré la voix du peuple en fragilisant l'assemblée nationale. La gestion figée est de retour, la notion de «tu roules pour nous sinon on t 'écrase» est de scène : le cas de Bara Tall est l 'illustre exemple. La corruption fleurit. Le niveau des cadres dirigeants est extrêmement limité, il ne correspond pas aux défis auxquels le Sénégal est aujourd'hui confronté.
Les années Wade ont vu l 'ascension d 'une élite bureaucratique mue par le clientélisme et la captation des ressources. Roulant dans des voitures de luxe aux vitres fumées, l 'élite est coupée de la population.
Les procédures démocratiques se sont estompées. La justice est comme un coupon de tissu qui est taillé chaque trois mois avec la complicité de soi-disant députés qui ont aucune légitimité dans leurs localités. La preuve est là.
Monsieur le président vous êtes un sénégalais parmi nous et pas un messie ce que vous laissez entendre dans votre ouvrage, "Une vie pour l 'Afrique " :«Je suis le seul président africain qui procure des émotions positive fortes a mes concitoyens quand je parle». ouaahhh!!!!! ça il faut oser pour le dire.
N’allez pas trop vite en besogne, vous risquez de vexer, choquer, énerver, bloquer, comme vous savez déjà si bien le faire … Discutez, écoutez, réfléchissez, négociez, soyez clair, mais de grâce, laissez les sénégalais décider s’il vous plaît, et autant que possible avec un soupçon d’humilité.
Il est temps d’abandonner les carriéristes politiques qui ne rêvent plus que de gloire, de pouvoir, de fauteuils moelleux, de mandats, de portefeuilles et du couronnement final et glorieux de leur long parcours politique. Il est temps de se tourner vers les porteurs et les apporteurs d’idées, ceux qui ont envie de bâtir plus que diriger, d’innover plus que de séduire, de changer les choses plus que de s’y adapter…
Monsieur le président arrêtez les dépenses inutiles :
Pourquoi une assemblée nationale ,un sénat et Conseil économique et social dans un pays en voie de développement avec une superficie de 193 000 kilomètre carré et un peu plus de onze millions d 'habitants? Regroupez-les en une seule institution forte avec des cellules ayant chacune une tache bien déterminée, avec des hommes compétents que les partis politiques auront la responsabilité d 'investir.
Pourquoi des gouverneurs de région en même temps que des présidents de conseils régionaux? Supprimons l 'un des deux, et que celui qu’ 'on conservera soit électif.
Pourquoi des tonnes de ministères et des dizaines de tonnes d 'agences nationales pour faire le même travail?
Pourquoi une pléthore de conseillers a ne rien faire?
Il faut y réfléchir si vous voulez vraiment que 2012 ne ressemble pas aux présidentielles 2000 « coups de pied au f.....» que le PS avait reçu…
Mbaye Thiaba Mbaye
z.mbaye@yahoo.fr
Auteur: Mbaye Thiaba Mbaye
APS : Lundi 30 Mar 2009
REFORME : Un universitaire propose de rattacher la classe de seconde au collège
Dakar, 30 mars (APS) – Le recteur de l’université Gaston Berger de Saint-Louis (nord) Mary Teuw Niane a préconisé, lundi à Dakar, le prolongement du cycle moyen d’un an incluant la classe de seconde, avec un enseignement prenant en compte les filières techniques et professionnelles.
’’Cette nouvelle répartition que nous pensons importante va introduire la formation technique et professionnelle dans l’enseignement général’’, a affirmé M. Niane lors d’un séminaire axé sur le thème : ’’la situation de l’enseignement supérieur et ses exigences de qualité au Sénégal’’.
Cette rencontre prend fin mardi. Elle est organisée par l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (ANSTS).
’’Durant leurs cinq années de collège, les élèves pourront avoir cinq ou six heures d’enseignement professionnel par semaine, ce qui ne les empêche pas de suivre une formation générale, avec un début de formation professionnelle.’’
Cela permettra, a-t-il indiqué, d’éviter ’’la déperdition scolaire, car les élèves pourront poursuivre leur chemin, tant il suffira d’avoir la moyenne dan un profil.’’
Une réforme de cette nature a aussi l’avantage de ’’démultiplier dans les lycées les DUT, les BTS et d’ébaucher des licences professionnelles’’. Cette réforme est de nature à ’’assurer un équilibre général entre les filières générales et les filières techniques et professionnelles’’, a poursuivi le recteur de l’université de Saint-Louis.
Il a préconisé la création d’un corps d’enseignants venant des corps de métier et des entreprises, pour assurer une mission d’encadrement des étudiants dans les filières professionnelles.
Relevant que ’les inspections d’académie sont totalement isolées de l’enseignement supérieur’’, il propose d’en faire des maillons chargés d’assurer la ’’synergie du système de l’enseignement supérieur dans les régions.’’
Pour ce faire, a suggéré l’universitaire, les inspections d’académie doivent être dotées d’un recteur, de directions de l’enseignement secondaire et de l’enseignement technique et professionnel, d’un service de communication, etc.
Auteur: ESF/BK
Ferloo.com : Lundi 30 Mar 2009
"Connecting classrooms" entre le Royaume Uni, la Tanzanie et le Sénégal : "Aider les élèves à devenir des citoyens internationaux..."
Le 15 janvier 2009, le cluster de Blaise Diagne a organisé une journée de "set-settal" et de reboisement audit lycée, au collège Abdoulaye Mathurin Diop et à l’école primaire Bamba Mbakhane Diop II avec la collaboration de la mairie de cette zone.
"Ces activités sont organisées dans le cadre du grand projet du British Council "Connecting classrooms" qui est un partenariat entre des écoles de Royaume Uni de la Tanzanie et du Sénégal", nous informe une enseignante membre de ce partenariat.
Selon elle : "Les questions liées à l’environnement occupent une place importante dans ce programme, c’est ainsi que nous sensibilisons nos élèves sur sur les conséquences climatiques de l’exploitation économique de la planète des sols, la pollution des eaux douces, salées, le réchauffement de la terre, la menace d’aridité etc., c’est un partenariat qui est basé sur l’égalité et la mutualité. Ses principaux objectifs sont la création de forum de discussion sur des problèmes d’ordre national et international au sein des écoles pour aider les élèves à devenir des citoyens internationaux, inclure une dimension internationale dans les programmes pédagogiques, impliquer les élèves et faire de ce partenariat une opportunité, d’apprentissage et d’enrichissement pour eux et enfin contribuer au développement".
Toujours selon notre interlocutrice : "C’est aussi une opportunité pour les enseignants d’échanger leurs expériences professionnelles, d’avoir accès à des opportunités pour leur développement professionnel. C’est dans ce cadre que des enseignants du Royaume Uni et de la Tanzanie sont venus au Sénégal au mois de Février et pendant une semaine, ils ont visité des sites historiques de Dakar, le parc zoologique de Hann, le centre botanique et la pépinière de Hann, l’île de Gorée. Ils ont dispensé des cours dans les différents établissements du cluster de Blaise Diagne et échangé avec les professeurs".
Auteur: Mor BADIANE
Nettali : Lundi 30 Mar 2009
« La coalition Sopi 2009 tente d’acheter les conseillers de l’opposition à coût de 5 millions de Fcfa et un terrain pour chacun »
REVELATION DE PAPE SAGNA MBAYE, TETE DE LISTE DE LA COALITION BENNOO SIGGIL SENEGAAL A PIKINE
NETTALI.NET- Invité de l’émission Dianobi de la radio Sud Fm, Pape Sagna Mbaye, tête de liste de la coalition Bennoo Siggil Senegaal à Pikine a accusé la coalition Sopi 2009 de mener des manœuvres pour conserver la mairie de ladite localité, malgré sa débâcle. A l’en croire, des responsables libéraux tentent de corrompre les conseillers de l’opposition en leur proposant chacun, la somme de 5 millions de Fcfa et une parcelle.
Selon Pape Sagna Mbaye, tête de liste Bennoo Siggil Senegaal à Pikine, par ces manœuvres, la coalition Sopi 2009 veut corrompre une vingtaine de leurs conseillers, afin d’obtenir la majorité. « 11 élus membres de notre coalition ont été déjà démarchés », a fait savoir la tête de liste de Benno siggil Senegaal à Pikine.
En effet, avec les résultats issus du scrutin du 22 mars dernier, la coalition Benno siggil Senegaal est arrivée en tête dans la ville de Pikine, en raflant 50 sièges, au moment où la coalition au pouvoir n’en a récolté que 31. Un résultat qui fait que la mairie de la ville de Pikine tombe dans l’escarcelle de l’opposition. Cependant à en croire, l’invité de l’émission Dianobi sur Sud Fm, les libéraux ne sont pas prêts à accepter le résultat des urnes.
L’invité de l’émission Dianobi se garde de révéler l’identité de l’auteur d’une telle démarche au sein des conseillers municipaux élus sur la liste de Bennoo Siggil Senegaal. Toutefois, il a précisé que les tractations se font au niveau de l’Assemblée nationale où les conseillers municipaux de l’opposition concernés ont été convoqués.
Poursuivant ses accusations, la tête de liste de la coalition Bennoo Siggil Senegaal, par ailleurs responsable départemental de l’Alliance des forces du progrès (Afp) révèle aussi qu’un autre scénario a été tracé par les libéraux lors de l’élection du prochain maire de Pikine. Celui-ci consiste, à l’en croire, de faire élire un maire issu de l’opposition mais qui sera à la solde de la coalition Sopi 2009. Pour cela, révèle M. Sagna Mbaye, une enveloppe de 200 millions de francs Cfa a été dégagée par les libéraux pour appâter le conseiller qui tombera dans ce piège.
Face à ces manœuvres, l’invité de Sud Fm n’a pas mis de gants pour mettre en garde ses camarades de Benno Siggil Senegaal. « Vous n’avez pas le droit de trahir la population de Pikine qui a chassé l’équipe sortante à cause de son arrogance et de son incompétence face à ses préoccupations », a-t-il soutenu.
- Par ZAHRA
Dakar a bénéficié à ce jour de 500 milliards de francs de Tokyo
30 Mars 2009 14:20 heure de Dakar
(APS) - Les subventions accordées par le Japon au Sénégal ont atteint 500 milliards de francs avec la signature, lundi à Dakar, par les autorités des deux pays, de trois échanges de notes d’un montant global de 11,250 milliards de francs, a appris l’APS de source officielle.
‘’Les échanges de notes que nous venons de signer et qui tiennent lieu d’accord entre nos deux pays portent sur trois subventions que votre pays (Japon) a bien voulu accorder au Sénégal pour un montant total de 2,050 milliards de yens soit 11,250 milliards de francs CFA’’, a indiqué Abdoulaye Diop, ministre de l’Economie et des Finances lors de la signature des échanges de notes, à Dakar.
Les accords de financement signés lundi dans la capitale sénégalaise sont destinés à financer l’agriculture, la sécurité alimentaire et l’eau. Les bénéficiaires sont notamment les zones défavorisées.
‘’La coopération avec le Japon embrasse des secteurs importants et sensibles de l’activité économique. Grâce à elle, le Sénégal a pu bénéficier à ce jour du royaume, de plus de 100 milliards de yens, soit environ 500 milliards de francs, consentis sous forme de subvention’’, a dit Abdoulaye Diop.
‘’Depuis novembre 1976, date de la signature à Tokyo de l’accord de coopération sénégalo- japonaise, beaucoup d’acquis ont été enregistrés, notamment avec la mise en œuvre d’importants programmes d’investissements dans les domaines de l’agriculture, de l’hydraulique urbaine et rurale, de la pêche, de la santé, des transports et de la formation professionnelle pour ne citer que ceux-là’’, a-t-il rappelé.
Abdoulaye Diop a souligné que ‘’notre coopération bilatérale a connu un regain d’intérêt depuis 1999 avec la signature de la convention relative à l’aide alimentaire’’. Il a rappelé, à cet effet, la signature en décembre 2006 de l’aide financière pour le secteur éducatif à travers le programme de construction de salles dans l’enseignement élémentaire et moyen dans cinq régions du pays.
Il a en outre cité le programme d’aide alimentaire et le don hors projet, sans oublier la coopération technique qui ne cesse d’enregistrer des résultats appréciables’’.
‘’L’impact positif de cette coopération dont un grand nombre de projets est en cours de réalisation et la satisfaction qu’ils nous procurent dans la mise en œuvre nous portent à fonder beaucoup d’optimisme sur ces projets dont nous venons de signer les accords de financements’’, a conclu Abdoulaye Diop.
Les journaux décortiquent les résultats des locales
30 Mars 2009 10:15 heure de Dakar
(APS) – Les analyses des résultats des élections locales du 22 mars dernier font encore une fois les gros titres des quotidiens parvenus lundi à la rédaction de l’APS, à l’image de Walf Grand Place qui affiche : ‘’reconstruction du Parti démocratique sénégalais : Abdou Fall met en garde Karim Wade’’.
‘’Après leur défaite aux élections locales, Abdou Fall, face à la presse samedi, a invité les libéraux de la capitale du rail à s’unir et à se battre un peu plus pour leur parti. Aussi, il a mis en garde Karim Wade contre toute percée solitaire’’.
‘’Laminé dans son fief à Thiès Ouest, écrit Thiey, Abdou Fall bombe le torse et se félicite du recul d’Idrissa Seck’’.
Sud Quotidien évoque la défaite de la coalition Sopi, avec ce titre : ‘’Amadou Tidiane Wane accuse (Abdoulaye) Wade’’, d’être l’un des responsables.
‘’La coalition Sopi 2009 a perdu les élections locales à Kanel dans la région de Matam. Abdoulaye Wade a menacé. Amadou Tidiane Wane a riposté. Le maire sortant de Kanel et ancien conseiller du président Abdou Diouf n’a pas fait dans la dentelle en critiquant le secrétaire général national du PDS, ses conseillers à la présidence de la République et les libéraux de manière générale’’, explique Sud Quotidien.
La défaite de la coalition Sopi est également à la une du Quotidien qui titre : ‘’Wade accuse Ousmane Masseck Ndiaye et Abdoulaye Faye’’, respectivement directeur des structures et président de la commission de discipline du PDS.
Selon le journal, le président Wade a accusé Abdoulaye Faye et Ousmane Masseck Ndiaye ‘’d’avoir participé à la défaite, à cause des mauvaises investitures’’.
Walfadjri rapporte les propos de Moustapha Cissé Lô qui accuse. ‘’Des membres de la CEDA (Commission électorale départementale autonome) de Mbacké ont été corrompus’’ par les libéraux, selon M. Lô, un proche de l’Alliance pour la République (APR-Yaakaar) de l’ancien Premier ministre Macky Sall.
Le Matin fait savoir que pour conserver Pikine et Saint-Louis dans le giron libéral, ‘’des achats de conscience dénoncés par Bennoo Siggil Senegaal’’. Le même journal indique, à cet effet, que ‘’5 à 6 millions de francs et des terrains (sont) proposés à des conseillers’’ de la coalition de l’opposition victorieuse dans cette collectivité de la banlieue dakaroise.
Pour sa part, L’Office publie une longue interview du docteur Malick Diop, ‘’tombeur de Karim Wade au Point E’’ qui dit que ‘’Khalifa Sall (sera) à la mairie, Malick Gakou au Conseil régional..’’.
Conséquence de la défaite du parti au pouvoir aux locales, Rewmi annonce la ‘’mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale’’, en soulignant : ‘’Wade assainit le 4 avril’’. Le journal fait remarquer en même temps un ‘’intense lobbying auprès du chef de l’Etat depuis Paris’’ où il se trouve.
Une nouvelle équipe devrait en tout cas se faire sans Macky Sall qui écarte toutes retrouvailles avec Wade, selon le Populaire. M. Sall soutient en effet à la une de ce journal : ’’j’ai tourné le dos au PDS et à tout ce qui lui est proche’’.
Les propos de M. Sall sont confirmés par Moustapha Niasse qui affirme à la une de L’Observateur : ‘’Macky Sall ne retournera pas au PDS’’. M. Niasse, qui s’est prononcé sur la déroute du Sopi, dit en outre que l’opposition avait ‘’installé un dispositif anti-fraude’’, lors du scrutin du 22 mars.
Les journaux sportifs font bande à part en titrant sur le match amical qui a opposé samedi Oman au Sénégal (2-0) à Muscat. Walf Sports écrit : ‘’défaite devant Oman (2-0), les Lions sont tombés bas’’, tandis que Stades souligne : ‘’les lions tombe encore à Muscat’’.
Les résultats des locales induisent "des mesures appropriées concernant la demande sociale", selon la CNTS
30 Mars 2009 14:00 heure de Dakar
(APS) - La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (CNTS) demande au président de la République Abdoulaye Wade, de faire "bonne lecture" des résultats des élections locales du 22 mars, "afin de prendre des mesures appropriées concernant la demande sociale" des populations.
’’Plus que jamais attachée au libre jeu démocratique et réceptacle de la complainte des travailleurs, la CNTS n’a pas cessé depuis plusieurs années d’attirer l’attention du pouvoir sur le désarroi des populations confrontées à des difficultés de tous ordres dans leur vécu quotidien", souligne le Bureau confédéral de la CNTS dans un communiqué reçu lundi à l’APS.
Ainsi, l’instance "demande au président de la République et à son gouvernement de faire une bonne lecture du vote des citoyens aux élections locales afin de prendre des mesures appropriées concernant la demande sociale des Sénégalaises et Sénégalais".
"De l’augmentation vertigineuse des prix des denrées de base, à la hausse arbitraire du montant des factures d’électricité, sans compter les délestages permanents du courant et les pénuries de gaz, la spéculation sur les loyers et la pression fiscale sur les salaires, la CNTS n’a jamais manqué de dénoncer le manque de réaction du gouvernement face à ce malaise social", rapporte le texte.
Les élections municipales, régionales et rurales ont consacré une percée significative de l’opposition qui a gagné dans les grandes villes du pays (Dakar, Saint-Louis, Kaolack), même si la Coalition Sopi 2009 regroupant le pouvoir et ses alliés garde son avantage dans la grande partie des collectivités locales.
A travers ces consultations électorales, "le Bureau confédéral de la CNTS salue la maturité du peuple sénégalais qui a exprimé, à travers les urnes, ses préoccupations et ses angoisses restées sans réponses malgré de permanentes récriminations".
Le Bureau confédéral de la CNTS s’est par ailleurs "félicité du déroulement apaisé" du scrutin, "malgré une campagne électorale très tendue".
L'OBSERVATEUR:
MOUSTAPHA NIASSE SUR LA DÉROUTE DU SOPI "CE QUI A PERDU WADE"
Article Par Alassane S. Diop et M. Wane,
Paru le Lundi 30 Mar 2009
Le secrétaire général de l’Afp, Moustapha Niasse, lève le voile sur leurs ambitions aux commandes des collectivités remportées par la Coalition de Benno Siggil Senegaal, sortie victorieuse d’importantes villes comme Dakar, à l’issue des élections locales du 22 mars dernier. Il apporte des réponses, en prenant en compte, les cas Macky Sall et Idrissa Seck, deux produits du Parti démocratique sénégalais (Pds). Pour Moustapha Niasse, le peuple a sanctionné sans état d’âme une certaine manière de gouverner. Et reste prêt à donner le même signal, si ceux qui gouvernent, continuent à gérer le pays, selon leur bon vouloir. Entretien
Vous avez gagné la plupart des villes pour ces élections locales, quel est le travail qui va être fait maintenant ?
Je dois commencer par remercier le peuple sénégalais, le saluer avec solennité et gratitude. Je pense pouvoir parler, sans avoir été désigné à cet effet, au nom des patriotes sénégalais qui se sont organisés en coalitions de partis politiques dont Benno Siggil Senegaal. Celle-ci a, depuis plusieurs mois, et avec méthode, mis en place les idées, procédures et mécanismes qui étaient nécessaires pour aborder ces élections locales de 2009. Il n’y avait aucune évidence que ces élections se tiennent le 22 mars 2009… Je crois que c’est la pression des événements, les réalités dans leur densité quotidienne, la diversité des requêtes et leur massification, qui ont conduit le régime à finalement se résigner, à ne pas prendre la responsabilité et le risque d’un troisième report de ces élections. La preuve a été faite que le peuple sénégalais n’était pas un peuple endormi, résigné. Ce peuple a pu, à un moment, donner l’impression d’accepter tout, d’être presque fataliste. Mais il a prouvé, le 22 mars 2009, qu’il n’en était rien, que les Sénégalais, dans leur essence, sont restés les mêmes.
Je pense qu’il faut donc, avant tout, rendre hommage aux Sénégalais et se satisfaire de ce que toutes les raisons existent aujourd’hui de ne pas désespérer. Ceux qui ont refusé le chemin du désespoir, et nous sommes nombreux à l’avoir été, sont finalement en train d’avoir raison. Mais attention, cette victoire du 22 mars n’est que le début d’un nouveau combat qui doit se poursuivre et conduire à de nouvelles victoires pour faire en sorte que ce pays puisse bénéficier des conditions idéales pour être redressé sur le plan institutionnel, économique, social, dans le domaine des urgences que constituent l’éducation, la formation et la santé, et surtout la revalorisation du caractère et du mental des Sénégalais...
Quelles seront vos premières priorités à la tête des collectivités locales que vous avez remportées ?
D’abord, mettre en place dans le calme et la sérénité, partout où Benno Siggil Senegaal a gagné, les équipes. Ces équipes-là sont déjà constituées d’hommes et de femmes, de jeunes et de moins jeunes, qui ont été identifiés, sélectionnés avec méthode. Parce que la nouvelle dynamique d’innovation, de rénovation et surtout de capacité d’initiative et de mobilisation des énergies qui prend en charge le développement à la base, tout ceci a été réfléchi, évalué, calculé, mesuré. Et cela crée, aujourd’hui, les conditions d’une reprise en main du développement local qui est à la base de tout développement national dans les contrées. En fait, il va y avoir de nouvelles méthodes de gouvernance locale… Ceci est extrêmement important, car cela décupler de manière extraordinaire la responsabilité des nouveaux édiles qui ne sont pas du même niveau de formation, ni d’expérience. Gérées comme nous pensons pouvoir le faire, les villes de Dakar, Saint-Louis, Kaolack, Diourbel, Kaffrine, Louga, ainsi que les mairies d’arrondissement de Dakar, devraient donner précisément la preuve de ce qu’est la bonne gouvernance. Le patriotisme, la volonté et le souci de transparence, l’existence préalable à l’élection d’un programme précis et cohérent, qui constitue une obligation pour les nouveaux édiles, vont changer totalement le type de gouvernance du Sénégal, y compris au niveau national.
Vous déclinez là vos ambitions, mais avant même votre installation, on constate des divergences qui se manifestent dans votre coalition à Dakar et à Kaolack, par exemple. Vous prenez là un mauvais départ.
Il y a lieu d’être optimiste. Concernant Dakar, je suis en mesure de vous dire qu’il n’y a aucune divergence sur le choix porté sur Khalifa Sall pour diriger la mairie de la ville ; nous l’avons ensemble proposé comme tête de liste pour ce poste...
Au niveau de l’Afp, il n’y a pas des résistances...
(Il coupe) Nullement ! Je suis formel -et je parle en présence de Madieyna Diouf (tête de liste Benno Siggil à Kaolack) et du professeur Bouna Mohamed Seck, chargé des élections au niveau de l’Afp- il n’y a aucune réserve sur la candidature de Khalifa Sall à la tête de la ville de Dakar, il est notre candidat. Tout comme d’autres responsables d’autres partis politiques sont candidats à d’autres postes de responsabilités desquelles nous avons déjà discuté. Et nous nous sommes mis d’accord.
Mais Khalifa Sall lui-même a reconnu, dans un entretien accordé à L’Observateur (Ndlr : édition du vendredi 27 mars 2009), qu’il y a quelques problèmes, citant même un responsable de votre parti qui aurait manifesté une intention contraire à ce que vous dites ?
En tout cas, moi secrétaire général du parti, c’est vous qui m’apprenez, par cette question, qu’il y aurait un responsable de l’Afp qui aurait exprimé une réticence... Notre décision est formelle, la direction de notre parti, l’a prise, il y a plus de six mois : c’est Khalifa Sall qui est notre candidat pour être maire de la ville de Dakar.
Cela dit, pour Kaolack, il y a un consensus qui s’est déjà dégagé, et avant même que nous ayons gagné les élections, pour que Benno propose Madieyna Diouf pour la mairie de cette ville. Maintenant, il est loisible à tout citoyen sénégalais, qu’il soit membre d’un parti politique ou non, s’il est élu conseiller municipal à Kaolack, de dire qu’il veut être candidat à la mairie. Ce qui va se passer, c’est qu’il y aura une élection libre, démocratique et publique, s’il emporte la majorité, il sera le maire sinon, il ne le sera pas.
Et si par exemple au niveau du Parti socialiste, il y a des réticences sur Khalifa Sall, comment allez-vous gérer ces divergences au niveau de la Coalition Benno Siggil ?
Ah là, vous me posez un casse-tête, puisque je ne peux pas répondre au nom du Parti socialiste sur une question comme celle-là. J’ignorais jusqu’à maintenant qu’il pourrait y avoir, au Parti socialiste, des réticences internes concernant la candidature de Khalifa Sall ; je ne serais pas étonné, si ce problème-là existait, qu’il soit résolu de la manière la plus rapide, puisque les enjeux sont tellement importants...
Même dans la dernière livraison de «Jeune Afrique», qui paraît ce lundi, il y aurait aussi des réticences au niveau de l’Apr (Ndlr : Alliance pour la République-Yakaar dirigée Macky Sall) concernant toujours le choix sur Khalifa Sall ?
Vous me parlez de chose dont je n’ai pas encore pris connaissance. Et même si au niveau de l’Apr il y avait des réticences confirmées, je suis sûr que, politiquement, ce problème serait réglé entre la Coalition Benno et Yakaar qui en est une composante.
Vous avez battu campagne autour de concepts de transparence, bonne gouvernance, etc. Est-ce que vous allez lancer immédiatement des opérations d’audit des collectivités locales, une fois aux commandes ?
Vous savez, l’idée d’organiser des audits sur les gestions précédentes qui ont été menées par des édiles battus le 22 mars n’est pas une priorité. Nous n’avons pas remporté cette victoire pour faire des audits. Si les audits doivent avoir lieu, ils auront lieu. Dans le principe, il est juste que lorsqu’une nouvelle administration prend en charge le développement de structures à la tête desquelles ont été élus des responsables, que l’on pense qu’il faut faire l’état des lieux, les fixer à leur niveau, au moment M, et partir de l’avant pour n’être comptable que de ce que l’on commencera à construire ; cela est, à mon avis, un réflexe tout à fait juste, légal, légitime et normal. Mais nous ne voulons pas en faire une priorité, comme si nous avions recherché les suffrages des électeurs pour aller auditer des gens qui étaient là.
Vous allez quand même auditer la gestion foncière de Dakar qui pose de sérieux problèmes ?
Je suis obligé de vous dire oui. Parce que si je vous disais non, ce serait illogique. À Dakar, il y a eu des débordements dans la gestion des réserves foncières de la puissance publique. Nous, Afp, dans une quarantaine de nos réunions, desquelles sont sortis des communiqués, avions eu à déplorer les dérapages et les dérives qui régulièrement, mois après mois, depuis neuf ans, ont contribué à saper la stabilité de la valeur foncière des réserves domaniales de la puissance dans la région de Dakar et dans d’autres du pays. Il est donc juste, puisque les autres formations politiques ont eu les mêmes inquiétudes et préoccupations et ont pris les mêmes positions, que l’audit foncier dans la région de Dakar soit réalisé en temps opportun…. Mais il faut d’abord remettre les pendules à zéro, se mettre en place et travailler à partir des mécanismes qui doivent permettre de développer les bases.
Vous voilà à Dakar avec un budget de 44 milliards. N y a-t-il pas de possibilité d’utilisation politique de cette manne financière par Khalifa Sall.
Moi, je suis en mesure de vous dire que je n’ai aucune crainte à ce sujet. Le budget de la ville de Dakar n’est pas un récipient de miel et de sucre confié à un maire qui en fait ce qu’il veut. Il est impossible qu’une équipe plurielle, composée d’éminents dirigeants, fasse des choses pareilles. Je connais très bien Khalifa Sall et j’ai la plus haute appréciation sur ses qualités et son sérieux. C’est vous dire que je n’ai aucune appréhension à ce propos. Ces 44 milliards seront utilisés, je vous en donne ici la garantie, seront utilisés pour jeter les bases d’un mieux-être des Dakarois.
Ne craignez-vous que la cohabitation de fait imposée à Me Wade avec vos victoires dans plusieurs collectivités locales ne débouche sur un conflit ouvert ?
D’abord, je dois dire que les conflits d’ordre politique existent dans toutes les sociétés républicaines. Puisqu’il s’agit d’antagonismes et de diversités plurielles qui s’inscrivent dans la logique de tout fonctionnement d’un Etat démocratique. Cela dit, sachez qu’il ne peut y avoir de veto de Me Wade si les lois liées au développement local sont appliquées comme il se doit. En somme, la gestion des collectivités locales est autonome. Vous me direz que l’Etat peut ralentir le rythme de décaissements des fonds de concours, mais là aussi, je vous rassure en vous disant qu’il y a des mécanismes performants qui permettent de s’y opposer. Quant au ministère qui en a la tutelle, son rôle s’arrête à la coordination. S’agissant des délégations spéciales, à la suite de dissolution de collectivités locales pour des faits politiques, sachez que les données ont changé car nous ne sommes pas du même corpus politique que le président de la République. Et le peuple est avec nous. Cela veut tout dire.
Ne craignez-vous pas que Macky Sall quitte votre Coalition pour rejoindre Wade ?
J’aurais pu être tenté de vous dire qu’il faut poser la question à Macky, mais je réponds quand même parce que je connais Macky. Je l’ai reçu, il y a trois à quatre jours. J’ai reçu hier Mbaye Ndiaye … Cela m’étonnerait après tout ce qui s’est passé, que Macky puisse répondre à l’appel qui lui a été du reste indirectement lancé à travers une femme responsable au Pds, par les journaux et par la radio. Mais je vous prie d’aller lui poser la question. Mais compte tenu des circonstances qu’il a vécues et qu’on a vécu avec lui, des engagements qu’il a pris, et du comportement qu’il a eu pendant toute la campagne, et des actes qu’il pose jusqu’il y a deux jours (…) Je serais très étonné s’il rejoignait le Pds.
Le retour de Idrissa Seck aux côtés de Wade ne peut-il pas contrarier vos plans politiques d’accéder au pouvoir en 2012 ?
Pas du tout. M. Idrissa Seck est un homme politique Sénégalais, un citoyen de notre pays, qui a les mêmes droits et qui est soumis aux mêmes obligations que nous tous. Qu’Idrissa Seck soit ici ou là, cela ne doit influer en rien, ni sur notre détermination, et sur notre engagement à combattre les injustices, la mal-gouvernance, le gaspillage, le train de vie de l’Etat qui est arrogant, insupportable et insolent. Qu’Idrissa Seck soit avec Wade demain, qu’il reste là où il est aujourd’hui, cela ne change en rien à ce que nous voulons. Qui est de nous investir, et de continuer de mettre énergie, notre expérience, force de proposition, force de concertation, force de rassemblement au service de l’essentiel qui est de changer la dynamique de dépérissement de l’Etat sénégalais.
Vous semblez bien optimiste. Mais prenez-vous en compte le fait que Wade soit un bon politicien qui sait renverser les situations ?
En tout cas, ma logique cérébrale m’interdit d’interdire à un manœuvrier de manoeuvrer. Je respecte le président en tant que personne et je le combats en tant que politique à cause de son programme. Et il continuera certainement de manœuvrer. Reprendre en main un navire qui a perdu son moteur, dont les boussoles sont cassées, qui n’a plus de gouvernail, et dont le capitaine est somnolent, c’est du domaine de l’illusoire. Ce sont les Sénégalais qui vont se reprendre en main, mais ce n’est pas lui qui va prendre les choses en main. Si nous n’abordons la question des élections du 22 mars 2009, que sous l’angle des connotations politiques, nous nous serons trompés. Ce qui est le plus urgent aujourd’hui, c’est de s’attaquer aux urgences et souffrances que subissent les Sénégalais. Au-delà des réflexions politiques, et du débat politique lui-même, il s’agit de voir comment sauver l’école sénégalaise, qui est aujourd’hui enlisée, au plus profond du marigot. Ce qui est une urgence, c’est comment équiper les universités de Dakar, et de Saint Louis, pour que les enseignements qui y sont dispensés puissent l’être dans les meilleures conditions pédagogiques. Comment permettre aux cinq mille bacheliers de s’insérer pour qu’ils ne perdent pas une année de leur vie scolaire. On est à la fin du mois de mars. Cinq mille bacheliers sont dans la rue. Dont 1200 à Dakar. Ça , c’est une urgence. Si nous passons notre temps à discuter, pour dire nous avons gagné, sans avoir en vue ces urgences, c’est que nous perdons notre temps. Il y a une possibilité normale de faire baisser les denrées de premières nécessité, en réduisant les 72 % de la recette fiscale, qui proviennent de la fiscalité indirecte. C’est-à-dire le riz qu’on mange, l’huile, que vous achetez, le médicament avec lequel vous vous soignez, les fournitures scolaires que vous achetez pour vos enfants. Les transports publics ou privés que vous prenez. C’est là où il faut agir.
A propos de la lecture à faire de la débâcle de la Coalition Sopi 2009, ne pensez-vous pas que les Sénégalais ont plutôt voté contre pour sanctionner Wade qui veut mettre en selle son fils Karim Wade ?
Les Sénégalais n’ont voté pour rien de tout cela. Ils ont voté pour mettre fin à un processus de destruction de leur Etat et pays. Cela englobe tout ce que vous avez dit, mais c’est au-dessus de ça. Les Sénégalais ont voté pour un changement d’éthique, de morale. Un changement de comportement. Les Sénégalais veulent savoir où va l’argent qu’on leur prend comme impôt. Les Sénégalais ne veulent plus voir des 8X8, les Sénégalais ne veulent plus voir un président qui voyage aux frais du contribuable, trois semaines sur quatre tous les mois. Les Sénégalais veulent que le pouvoir qui est là, se souvienne que c’est eux qui ont voté pour eux et il faut qu’ils se souviennent d’eux. Pour que le président de la République ne dise plus c’est moi Dieu. C’est moi le Maître du jeu. Les Sénégalais ne veulent plus que cela continue. Le cas Karim Wade n’est pas un cas singulier. Il s’agit d’un homme qui est à la tête de l’Etat depuis neuf ans, et qui a conçu dans ses chromosomes, l’idée de se faire remplacer par son fils pour des raisons qui sont les siennes, les Sénégalais lui ont démontré qu’ils n’en voulaient pas. Ceci n’est qu’un module dans un ensemble global.
En choisissant Karim Wade, le président n’a-t-il pas voulu, à votre avis, sauver ses arrières ?
Je ne sais pas quelle est la nature de ses arrières, j’en devine un peu les formes plus ou moins confuses. Si ses arrières empêchent un être humain normal de dormir, si ses arrières lui font dégager des hectolitres d’adrénaline, tous les jours et toutes les nuits, si elles sont tellement déstabilisateurs, de l’individu de sa psychologie, de son cerveau, de sa réflexion de sa démarche, au point qu’il veuille absolument faire venir Prométhée des flancs de l’Olympe, un surhomme, pour bloquer ses arrières et s’assoire dessus, alors là, c’est son problème.
Vous critiquez le pouvoir en place, mais avez-vous fait votre autocritique par rapport à vos propres querelles intestines ?
Les élections sont survenues, il y a exactement huit jours, depuis dimanche jusqu’à maintenant, je ne pense pas qu’il se soit produit ce que vous évoquez. Nous sommes en pleine séance politique, une démocratie c’est le pluriel, c’est la conjonction de parallélismes et de singularités, qui portent à chaque niveau une idée et un projet de société. Le jour où il n’y a pas cette diversité, il n’y aura plus de Sénégal. Parce que ce qui caractérise le Sénégal, c’est l’esprit de liberté. Liberté de penser, d’agir, de se comporter en fonction du bien et du mal, c’est cette philosophie de notre culture sénégalaise, qui fait que la diversité existera toujours au Sénégal.
Etes-vous prêt à vous retrouver, lorsque les enjeux seront, non pas locaux, mais présidentiels ?
Nous sommes déjà ensemble, pour combattre un mal, ensemble nous avons gagné une élection, ensemble nous devrions être en mesure d’en gagner d’autres. Mais cet ensemble-là relève de plusieurs facteurs. Le premier, c’est le contexte politique national et les urgences qui sont liées à ce contexte politique national. Le Sénégal est en danger, nous nous sommes retrouvés. Je n’ai pas de doute que si les mêmes raisons et les autres facteurs, que je ne veux pas énumérer pour ne pas vous faire perdre du temps, se retrouvaient sur la table, nous pourrions nous retrouver. En ce moment, il faut se retrouver sur l’unité, qui fait la force, car nous venons de le prouver. Il y a deux solutions possibles. Soit on met quelqu’un devant qu’il soit le candidat de l’opposition comme le fut Wade, malheureusement pour le Sénégal, ou on laisse deux à trois candidats se présenter au premier tour. Celui qui sera le mieux placé sera soutenu par tout le monde. Ces deux thèses sont actuellement agitées dans l’opinion sénégalaise.
Serez-vous candidat en 2012 ?
D’abord, il faut que je sois en vie, ça dépend de Dieu. Vous prenez des engagements pour 2012, moi je suis un croyant. Je peux faire la projection, mais je suis obligé de mettre Dieu devant. Si Dieu me fait vivre jusqu’en 2012, ou il me tue avant. En tout cas, je suis prêt. Mais c’est le parti auquel j’appartiens qui décidera de ma candidature. Ce que je peux dire, c’est que je suis disponible. Si je suis vivant en 2012, je serais animé des mêmes desseins, des mêmes ambitions et de la même disponibilité pour le Sénégal et les Sénégalais. Ce pays que j’ai servi depuis que je suis adolescent. J’ai commencé la politique lorsque j’avais 17 ans. En 1957. Et si mon parti décide de m’investir candidat, je serais le candidat de mon parti, en ce moment-là je serais le candidat certainement d’une coalition. Mais, je suis obligé de mettre Dieu en avant.
Que répondez-vous à ceux qui pensent qu’il n’y a pas de démocratie dans les partis politiques, même de l’opposition ?
Il y a eu une erreur d’appréciation et de compréhension. Un parti politique n’est pas un Etat. Un Etat, c’est une pyramide d’institutions. Au sommet de laquelle il y a le chef de l’Etat qui est le chef de l’Exécutif. Il y a des strates. Le Législatif, le Judiciaire, l’Administration. L’Etat fonctionne sur une base morale. Sur un engagement éthique, qui permet de mettre en avant l’impersonnalité et la non- patrimonialisation des structures de décision. Un parti politique, c’est une superposition de volontés et de convergence, ensemble qui marche vers un but. Si l’Etat est pyramidal, un parti politique est un parallélépipède comme le disent les mathématiciens. Une sorte de rectangle où il y a une base, une direction, qui n’est pas dirigée par un homme, mais par un Bureau politique élu par un congrès. Vous savez, le gouvernement que dirige Wade n’est pas élu, il est nommé. Les membres du Bureau politique de l’Afp son élus par un Congrès. Le secrétaire général travaille avec des secrétaires nationaux. Le Pr Seck est chargé des élections, dans la gestion de ce secteur, il est autonome. C’est son intelligence, son réflexe qui permettent de gérer ce secteur. Cherif Leïb Aïdara est chargé du commerce et de l’industrie. Quand nous créions ce parti, nous étions une quarantaine, nous sommes maintenant des milliers. Ceux qui sont partis devait partir.
On peut vous reprocher de vous cramponner à votre poste de secrétaire général et de ne pas faire la place aux jeunes ?
Ma place de secrétaire général, je la mets toujours en jeu. Mon rêve, aujourd’hui, est de trouver un jeune de moins de cinquante ans, qui prenne la direction de l’Afp. Malick Diop vient de gagner les élections à Point E, qui l’a investi, c’est l’Afp, Malick Gackou aussi à Gédiawaye toujours dans le cadre de Benno, Mbaye Dione à Ngoundiane, Aliou Kébé à Keur Madiabel, Aliou Sarr à Noto etc. Je peux vous citer des dizaines de jeunes que nous avons proposés. S’ils sont élus maires, ils vont contribuer au rajeunissement de la direction politique du parti. Vous voyez, je suis simple conseiller municipal de Keur Madiabel, je ne vais pas être maire de Keur Madiabel, mais c’est un jeune qui va l’être parce qu’on ne peut pas avoir tout et prendre tout. Il n’y a pas de dictature à la tête des partis. Plus fondamentalement, il faut qu’on aborde la question de la renaissance du Sénégal. Il y a vingt à trente ans, ce pays était cité en exemple dans plusieurs pays. Nous sommes l’un des pays à impulser le multipartisme au mois de mai 1974. Cette décision a été prise à Mogadiscio au sommet de l’Oua. Je dirigeais le cabinet de Senghor. En 1976, le Sénégal était cité, avec la Tunisie, comme les pays qui étaient en avance dans le domaine de l’éducation et de la formation… Ce pays était cité en exemple pour sa diplomatie. Dans une conférence, les gens admiraient le Sénégal. Il faut qu’on réhabilite cette image du Sénégal … Nous voulons redresser le Sénégal dans les deux ans qui viennent. Et les Assises nationales constituent le cadre le plus approprié. Nous avons tout fini, nous sommes dans la phase d’édition des recommandations des Assises nationales. J’espère que le Président Wade comprendra que les Assises nationales sont utiles et plus encore aujourd’hui qu’hier. J’ai découvert dans ces Assises nationales, des sommités de toutes catégories, des cadres de valeur intrinsèques, qui battent les cadres des pays industrialisés, ça m’a fait comprendre pourquoi d’éminents professeurs sont dans les Universités américaines, anglaises, françaises jusqu’en Australie. Il faut que tout ce monde revienne, qu’on se serre les mains, qu’on oublie nos rancœurs.
RACINE TALLA ANALYSE LA DEFAITE LIBERALE DE DIMANCHE DERNIER Ces éléments qui ont fait couler la Coalition Sopi
Article Par NDIAGA NDIAYE,
Paru le Samedi 28 Mar 2009
Les résultats officiels des élections locales sont publiés et l’expert en communication et analyste politique, Racine Talla, livre les clés de la victoire de l’opposition.
Pour comprendre la déroute de la Coalition Sopi 2009 aux élections locales de dimanche dernier, il faut l’analyser sous différents angles. C’est le point de vue de Racine Talla, analyste politique et acteur du jeu dans la banlieue, au titre de la Génération du concret. D’une part, il refuse d’établir tout lien entre la défaite des libéraux et une frustration interne au parti de Me Wade. Car, «en l’absence d’indicateurs, on ne peut pas parler de vote- sanction, encore moins de fort taux d’abstention pour expliquer la déroute. Je réfute les arguments avancés, selon lesquels, c’est le Pds qui a voté contre le Pds». La vérité est que, selon M. Talla, «la Coalition Sopi est allée aux Locales sans une machine électorale digne de ce nom».
Une situation qu’il explique par la division notée au sein de la formation politique. «Le Pds était quasiment en lambeau suite à la coïncidence entre les investitures et le placement des cartes qui avait échoué.» D’autre part, il ajoute que cette situation a favorisé la reconduction des maires sortants comme têtes de listes dans certaines localités. «Malgré la sonnette d’alarme tirée à l’époque, les gens ont laissé faire au moment où, du point de vue politique, cela ne pouvait plus payer.» En effet, il fait remarquer que «les maires sortants n’étaient plus représentatifs en ce sens qu’ils ne pouvaient plus prendre en compte les préoccupations des populations». A cela, s’ajoute un bilan général que Racine Talla juge très «négatif» et une tendance de la majorité des maires à être très distant de leurs mandants juste après leur élection. Il fait noter que «certains se sont même permis de déménager pour trouver un meilleur logis, alors qu’avant, ils partageaient le même quartier, le même bus et fréquentaient les mêmes lieux que les populations».
Par ailleurs, M. Talla s’étonne qu’avec le cumul des mandats à l’actif de nombre de maires, ces derniers n’aient pas pu répercuter ces privilèges dans la prise en charge des préoccupations des populations locales. Cette tendance est plus visible dans la banlieue où, selon Racine Talla, «rien de tangible n’a été fait par les maires». «La plupart des réalisations sont l’œuvre de l’administration centrale.» Autre lecture qu’il fait de la raclée subie par le pouvoir libéral, c’est «le signal fort qui a été envoyé au Président Wade par les populations qui attendent toujours les retombées de l’alternance». Ce qui donne à la défaite «une ampleur nationale».
En outre, l’analyste politique avise que cette défaite libérale est la preuve que «le phénomène Idrissa Seck ne doit pas être négligé». De même, trouve-t-il un lien étroit entre le départ du leader de l’Apr/Yaakar et la défaite libérale. «C’est Macky Sall qui a battu la Coalition Sopi. Dans tous les coins où il s’est allié avec Benno Siggil Senegaal, on a assisté à des séismes.»
LE QUOTIDIEN :
La vérité des urnes
30-03-2009
Le peuple a eu une belle victoire sur la classe politique, triomphe du peuple debout, une volonté d’affirmation face à neuf années de misère
Le peuple a eu une belle victoire sur la classe politique, triomphe du peuple debout, une volonté d’affirmation face à neuf années de misère, de privation et de confiscation des libertés. Les Sénégalais ont dit non à un régime bananier qui fonde ses stratégies dans le tâtonnement et le louvoiement. Face à un régime aveugle, arrogant et indiscipliné, la vérité des urnes a eu raison d’elle. Le peuple a montré qu’il était toujours souverain lors du scrutin du 22 mars. Aujourd’hui, il serait intéressant de réfléchir sur la fiabilité du fichier électoral. L’opposition savoure sa victoire alors qu’elle a gagné une bonne partie des Collectivités locales avec le même fichier conduit lors de l’élection présidentielle. Mettant en avant le manque de fiabilité du fichier, elle avait boycotté les élections législatives. C’est ce fichier qui leur a permis lors des cantonales d’avoir le vent en poupe.
Seulement, le pire est à venir pour les Collectivités locales qui ont osé dire non au Président Wade qui ne connaît pas la contradiction. Il laissera toutes les Collectivités locales qu’il a perdues à leur sort. Si le maire Amath Dansakho n’a rien pu réaliser dans sa commune c’est parce qu’il n’en avait pas les moyens, reconnaît-il. A Thiès, les chantiers sont inachevés depuis 2004. Lors de la visite du président de la République, il a brandit la carte mesquine du chantage : «Vous votez pour moi et je termine les chantiers de Thiès.» Pour dire que l’épilogue des chantiers de Thiès est loin d’être terminé. Les populations sont heurtées par les frasques d’un président de la République en mal de légitimité qui utilise l’arme du chantage pour bénéficier du suffrage des populations. La Coalition Sopi a péché dans tout le Sénégal malgré les gros moyens mis à la disposition de ses responsables politiques. Leur défaite n’est pas une surprise pour les observateurs de la scène politique. Le front social en ébullition n’a pas milité en faveur du régime libéral. Les Sénégalais souffrent et ont le ventre creux. Pour paraphraser le député libéral Abdoulaye Dramé : «Les populations ne soutiennent que les leaders politiques qui les aident.» La cherté de la vie, le chômage endémique des jeunes, la grève des enseignants et tant d’autres griefs ont porté un coup fatal au régime libéral.
Dans une ville comme Saint Louis, le député Cheikh Bamba Dièye et Me Alioune Badara Cissé sont venus à bout de cinq ministres de la République, avec tous les moyens de l’Etat qu’ils ont drainés. D’ailleurs le maire sortant Ousmane Masseck Ndiaye, en transe, a vite fait de dénoncer le comportement inélégant des ministres saint-louisiens qui sont descendus sur le terrain alors qu’ils n’ont pas mis les pieds dans cette ville depuis plus de trois ans. C’est le même cas de figure à Thiès où Idrissa Seck a raflé toutes les communes d’arrondissement. Seul contre tous, Idrissa Seck a défait le Premier ministre Hadjibou Soumaré et le ministre des Finances Abdoulaye Diop dans leur propre bureau de vote. La raison en est simple. Abdoulaye Diop avait été choisi pour diriger la liste à Thiès. Conscient qu’il allait perdre devant Seck, il a prétexté que les institutions financières lui interdisaient d’être sur les listes. Déjà, cette attitude défaitiste avait largement sapé la conscience des militants qui n’étaient plus sûrs d’eux-mêmes. Le choix fut alors porté sur Moustapha Sourang qui est le plus mauvais joker politique du pays. Sourang est un novice en politique. L’éloquence, l’art de s’adresser aux foules constitue un handicap chez l’homme de Touba Thiès. Hadjibou Soumaré, Abdoulaye Diop et Marie Thérése Diédhiou sont visiblement très impopulaires à Thiès. Les Thiéssois ne les voient qu’à la télévision. Dites quel Thiéssois a une seule fois vu ces ministres lors un baptême, un deuil ? Ils ne sont pas au chevet des populations et aucun thiéssois ne dira par exemple que «Hadjibou ou Abdoulaye m’a payé une ordonnance». Le second, quand il vient à Thiès se déplace à bord d’un véhicule banalisé poussiéreux pour que les militants ne le reconnaissent pas. Ils ont attendu les élections, un moment très opportuniste pour demander la confiance des populations alors qu’ils ne peuvent pas engranger plus de dix voix dans leur quartier. Et, c’est dans cette zone Est de Thiès où Idrissa Seck a fait mal, le fief de Hadjibou Soumaré, de Abdoulaye Diop, Marie Thérèse Diédhiou, Mbaye Diouf, Abdoulaye Dramé etc…
C’est aussi avec un grand étonnement que les populations de Takhikao, très affectées par l’affaire Bara Tall, un des leurs, ont su que Mamadou Ball, Oumar Seck et Mamadou Ndiéguène de la Rts habitent ce patelin. Pour dire combien, ils ont porté préjudice à la Coalition Sopi. Des gens inconnus dans leur propre quartier. Et enfin, la venue de Karim Wade a joué en faveur de Idrissa Seck. Karim est venu, a vu et a fui. Les Thiéssois qui n’avaient pas adhéré à la marche «orange» de Seck, tout au long de la campagne, ont été dopés après la venue de Karim Wade qui a essuyé des jets de pierres. Sa venue a suscité un engouement au sein de la jeunesse «rewmiste» La «Génération du concret» est porté à Thiès par des hommes d’affaires véreux et roublards qui roulent toujours pour le parti au pouvoir et prennent toujours la direction du vent. Le Président Abdoulaye Wade veut que son fils assume toute sa sénégalité et prenne sa place dans la société. Malheureusement, Karim est un accident de l’histoire. Le fait d’être métis est d’abord une forme de rupture génétique. Karim est tout le contraire de Barack Obama. Si Obama a réussi à se faire adopter par la communauté blanche américaine, Karim Wade peine à être accepté par la communauté sénégalaise de plus, il est vu comme un étranger que rien ne lie aux sénégalais. Son père de Président a réussi à intégrer les Maliens, les Guinéens et autres en leur permettant d’avoir un état civil sénégalais. Dans le même temps, il n’a pas réussi cette mutation pour son fils qui a un handicap culturel tel que la langue wolof qu’il ne parle pas et que les étrangers manient avec aisance. Manque de volonté réel ou mépris de Karim à l’égard de nos langues vernaculaires car, il a passé toute sa jeunesse au Sénégal jusqu’à l’obtention du baccalauréat au cours Sainte Marie de Hann. En tous les cas, les Américains du Corps de la paix mettent deux mois pour maîtriser les langues locales.
Le fils du Président souffre tellement de ce rejet et de sa défaite qu’il n’a pas hésité à retourner chez lui en, France, seul endroit où il est à l’aise. Quoi qu’on puisse dire, Karim ne sera jamais un sénégalais authentique car, rien ne le lie culturellement au Sénégal. Karim demeure l’unique pomme de discorde entre le président de la République et Idrissa Seck. L’histoire donne raison à Seck qui soutenait qu’un ami commun l’avait averti en ces termes : «Il arrivera un moment où le fils biologique voudra prendre toute sa place et sa mère l’y aidera mais, veille bien car Abou t’aime.» Seck a déjà affiché ses ambitions et se prend pour le quatrième président de la République du Sénégal. Une position sans équivoque sur l’impossibilité pour le maire de Thiès de se ranger derrière Karim Wade.
Ousseynou Massèrigne GUEYE - Médiateur pédagogique - Consultant en communication et relation publique
Lettre ouverte à Me Wade, Secrétaire général national du Pds
Monsieur le Secrétaire général national, à l’heure où le Parti démocratique sénégalais perd dans presque toutes les localités du pays et la majorité des grandes régions, Ndoffane, ville que vous connaissez tant pour l’avoir visité plusieurs fois quand vous étiez dans l’opposition, a encore tenu la dragué haute aux différentes coalitions des partis de l’opposition qui ont été battues, à plate couture, dans tous les bureaux de vote de la commune. Les villes de Guinguinéo et de Ndoffane, dirigées de main de maître respectivement par le ministre d’Etat, ministre de l’Economie maritime, Souleymane Ndéné Ndiaye et le directeur de l’Administration général de la Senelec, Samba Ndiaye, ont sauvé l’honneur du parti dans toute la région de Kaolack. Et comme en politique, les échecs se payent cash et les victoires se couronnent, je viens auprès de votre très haute autorité, vous demander de donner à Ndoffane, en la personne de Samba Ndiaye, un poste de ministre dans le prochain gouvernement et de lui confier le parti dans le département de Kaolack. Ma demande personnelle n’est certes pas l’essentiel, mais je tiens, par franchise, à vous en faire part parce qu’elle est l’émanation d’une jeunesse, d’une communauté, d’une ville, qui a porté son choix sur un frère, un fils, digne et travailleur, Samba Ndiaye. Que vous-même aviez reconnu, lors votre récente tournée économique dans la région de Kaolack, tout le mérite et l’énorme travail qu’il est en train d’abattre pour le parti, dans le Saloum.
Monsieur le Secrétaire général national, il y a 9 ans que vous avez été porté à la Magistrature suprême par une jeunesse dévouée à la cause «Wadiste», et celle de Ndoffane n’a jamais été en reste. Mais, depuis que vous êtes au pouvoir, cette ville que vous chérissez tant, ce bastion du Pds, a peu bénéficié de votre règne. Au-delà, aucun ministre n’a jamais été issu du département de Kaolack dont la commune de Ndoffane tient, aujourd’hui, le flambeau et montre la voie au reste de la troupe libérale. Pour preuve, le parti a gagné largement dans cette ville et Ndoffane a toujours été premier du département, lors de toutes les joutes électorales. Lors de l’élection présidentielle de 2007, le Pds y a gagné avec un taux jamais égalé de 84%. Lors des élections législatives, Ndoffane était presque la seule commune, dans l’ensemble du pays, à atteindre un taux de participation de plus de 60% et une victoire sans appel. Cet exploit a été réédité dimanche 22 mars 2008, avec une victoire nette contre l’opposition battue dans tous les 11 bureaux de votes des différentes écoles que compte la ville.
Monsieur le Secrétaire général national, Samba Ndiaye qui est un ancien enfant de troupe, un des meilleurs élèves du Prytanée militaire, étudiant modèle de l’Université d’Annaba en Algérie, ingénieur en génie civil, serait un très bon candidat à n’importe quel ministère parce qu’étant une personne doublée de sentiments patriotiques et travailleur. En le choisissant comme leader et comme maire, la commune de Ndoffane a parfaitement compris qu’une personnalité aussi engagée au service d’un véritable projet de développement puisse être nommé à un poste de ministre de la République.
Monsieur le Secrétaire général national, à l’heure où vous vous souciez de rationaliser encore l’action du parti et de l’Etat, et à espérer des cadres du Pds un effort supplémentaire de rigueur, choisir Samba Ndiaye, dont la personnalité se résume à un véritable engagement professionnel, à plein temps, autour d’un projet, d’un travail, d’une équipe, équivaudrait à donner un signe bien positif au parti dans le département de Kaolack. C’est donner du crédit aux populations du département de Kaolack et surtout de Ndoffane acquises à votre cause. Ce n’est pas un luxe, un privilège, une récompense, c’est une consécration pour un engagement au service d’un projet, pour une communauté d’individus, une ville, des populations qui ont fait leur choix sur lui et comptent participer au développement du pays.
Monsieur le Secrétaire général national, c’est par souci de transparence et de franchise, animé d’une conviction que le Pds n’est rien dans le département de Kaolack sans Samba Ndiaye, qui m’autorise, aujourd’hui, à vous écrire et à espérer que vous ferez de cet homme loyal et intègre, un membre à part entière de votre attelage gouvernemental qui ne saurait tarder parce que telle est la volonté du peuple.
Je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire général national, en l’expression de mes sentiments très respectueux.
Papa Abdoul SAM / papaabdoulsam@yahoo.fr
Les élections locales : pour une prise en compte des expressions à la base
30-03-2009
Les Sénégalais ont exprimé leur volonté citoyenne, dimanche 22 mars 2009. L’analyse de ce vote ne doit pas être tout simplement circonscrite à une sanction des élus alors au pouvoir. Ils ont sanctionné ceux qui étaient là, mais montrent à ceux fraîchement élus qu’ils (les électeurs) sont les maîtres du jeu et personne d’autre. Dés lors, il importe pour les nouveaux élus de savoir décrypter le suffrage des populations.
Le suffrage des populations est une délégation de pouvoir. Il veut dire : «Nous vous déléguons le pouvoir pour que vous satisfaisiez nos préoccupations.» Ces préoccupations sont multidimensionnelles. Elles vont de l’emploi des jeunes à la disponibilité de services sociaux de base (éducation, santé, assainissement,…). Mais, il importe en premier que ces élus, locaux par excellence, soient proches et accessibles aux populations de leur localité.
L’élu local détient son mandat des populations locales et non du président de la République. La loi sur la décentralisation lui attribue des compétences transférées dans plusieurs domaines. Dés lors, il doit être à la base et maîtriser les réalités locales. Ainsi, par exemple, il ne s’agit pas pour lui d’attendre la visite du Chef de l’exécutif pour s’enquérir des problèmes des populations face aux inondations. Il est comptable des réalisations au niveau local et ce sont ces réalisations locales et non son affiliation au pouvoir qui garantissent la confiance des électeurs.
La gestion locale de nos collectivités appelle, de la part de nos élus, une rupture. La décentralisation doit être conçue dans une perspective de développement local. C’est dans cette optique qu’il faut saluer l’implication des intellectuels et des membres de la société civile dans ces joutes électorales. Et, leur percée est aussi une invite aux partis politiques traditionnels qui dans une perspective de s’arroger quelques postes de responsabilité, renient leurs promesses et rompent ainsi la confiance des populations.
Il est certain qu’on s’oriente vers des manœuvres et des alliances. Mais, il importe aussi bien pour le pouvoir que pour l’opposition de savoir que c’est sur le terrain des réalisations et de la réponse aux préoccupations quotidiennes des sénégalais qu’ils sont attendus. Autrement, maîtres du jeu, les électeurs prendront leur responsabilité quand ils y seront appelés. Le risque, bien entendu, est de voir l’abstention gagnée du terrain face à la désillusion constante des électeurs. Une localité en a donné l’exemple, dimanche dernier.
Depuis 2000, on a fait miroiter au peuple sénégalais les promesses les plus farfelues les unes que les autres, compte tenu des urgences de l’heure et de l’état de notre économie. Les urnes ont donné leur verdict. Il est de la responsabilité du pouvoir et de l’opposition de bien décrypter le message pour mériter la confiance de ces électeurs lors des prochaines joutes électorales.
Alioune NIANG / Guédiawaye-Wakhinane
Après le coup de semonce du 22 mars, il ne faut pas baisser la garde
27-03-2009
Il ne faut pas faire la fine bouche. L’attitude responsable adoptée par le peuple sénégalais, le 22 mars, est à saluer à juste titre.
Il ne faut pas faire la fine bouche. L’attitude responsable adoptée par le peuple sénégalais, le 22 mars, est à saluer à juste titre. Ce peuple dont beaucoup avait trop vite désespéré devant les manquements récurrents à son encontre. On a parlé ça et là de démission, d’apathie ou encore de sommeil profond.
Après avoir avalé avec stoïcisme tant de couleuvres, il a décidé de tirer un coup de semonce retentissant, dimanche dernier. C’est tout à son honneur. Nous lui en savons gré. Un sévère avertissement a été, donc, lancé à tous. Trop, c’est trop. L’adage dit qu’il n’y a pas pire eau que celle qui dort. Il faut s’en méfier. Cela s’est vérifié.
Notre joie est tellement grande qu’il y a une semaine, à l’occasion de l’anniversaire du 19 mars, nous invitions ce peuple à se relever et à marcher vers la réhabilitation de sa dignité bafouée par une gestion irresponsable de la collectivité (voir site Pressafrik du 19 mars). Notre appel a été entendu au-delà de nos espérances. Merci au peuple sénégalais pour cette belle leçon de citoyenneté active.
Ce peuple sénégalais renvoie à la parabole contenue dans Soundiata ou l’épopée mandingue, le fils de Sogolon Kédiou, qui à force d’être chahuté par la reine-mère Sassouma Bérété pour son handicap, se releva miraculeusement montrant avec éclat toute sa puissance et sa défiance.
La démocratie sénégalaise vient de nettoyer ainsi, à grande eau, sa vitrine ternie par de nombreuses souillures. Nous n’avions rien fait pour mériter autant d’arrogance et d’insouciance au plus haut sommet. Les résultats des Locales sont donc à lire avec une vue globale. Ce qui a été sanctionné à un niveau inférieur existe en pire forme à l’étage supérieur.
Le Président Wade, qui a semblé l’avoir compris, avait déclaré lors du meeting de clôture de sa coalition, qu’il allait bien lire le message déposé au fond des urnes. Nous le prenons au mot. Il ne perd rien pour attendre.
La vigilance est de mise pour le peuple qui a refusé d’acheter la camelote qu’on a voulu lui refourguer sous un bel emballage fait de ponts, routes et hôtels (inachevés), extrêmement onéreux pour le contribuable sénégalais. Ce projet d’apparence socio-économique est en réalité un grossier tremplin pour se propulser à la station suprême, sans coup férir. Halte-là ! a répondu la majorité des votants.
Si le Chef de l’Etat a réellement décodé les signaux émis par le vote du 22 mars, il doit prendre ces mesures, que nous lui suggérons :
- Dissoudre le Sénat et renoncer au retour annoncé du Conseil économique et social qui ne conseille rien ;
- Réduire la taille de son gouvernement à 20 ministres ;
-Réduire de moitié le salaire des ministres et des députés (à payer en fonction de leur assiduité aux séances)
- Opérer des coupes claires dans son Cabinet personnel pléthorique (plus de 100 conseillers y sont) ;
- Réduire les voyages présidentiels intempestifs, (1 à 2 voyages au maximum par mois) ;
- Constater la fin de la mission de l’Anoci en la dissolvant purement et simplement ;
- Regrouper l’Apix et l’Aatr qui font sensiblement le même travail et prévoir à terme, leur dépérissement au profit des directions des ministères de tutelle. Des dizaines d’agences, véritables doublons, budgétivores et floues existent au Sénégal au détriment des ministères ;
- Crédibiliser à nouveau l’Ige par son autonomisation ;
- Renforcer la Cour des Comptes et restituer à la Justice son indépendance ;
- Réhabiliter l’Assemblée nationale par son pouvoir de contrôle de l’Exécutif ;
- Arrêter de modifier la Constitution pour des visées politiciennes ;
- Renouer les fils rompus du dialogue politique national ;
- Respecter tous les Droits et libertés et mettre fin à l’impunité sous toutes ses formes ;
- Apurer la dette hospitalière de 15 milliards qui étouffe nos structures de santé malades et la dette intérieure de manière globale ;
- Organiser une campagne agricole digne de ce nom ;
- Améliorer l’éclairage et l’assainissement des quartiers notamment ceux qui sont inondés ;
- Relancer les industries et entreprises en difficulté comme les Ics et la Sar
- Faciliter l’accès à l’emploi pour réduire le chômage massif ;
- Régler adéquatement et avec volontarisme et équité les revendications légitimes des enseignants ;
- Rendre à la Rts sa dignité pour un traitement équilibré de l’information. Les apparitions et interventions du chef de l’Etat et de son entourage y sont excessives et éloignent le public de cette chaîne importante dans la construction citoyenne.
Ces mesures, non exhaustives, rationaliseront le train de vie dispendieux de l’Etat et redonneront confiance aux Sénégalais en améliorant incidemment leurs conditions de vie et de travail.
En ce qui concerne les moyens des Collectivités locales, nous invitons humblement le président de la République à être républicain en accordant, conformément à la loi et au règlement, les fonds prévus aux Conseils régionaux, municipaux et ruraux qui ont été élus, quelle que soit leur coloration politique ou civile. Mais aussi, il doit ranger son sabre émoussé des délégations spéciales utilisées pour sanctionner des adversaires. C’est inopérant et inutile. Les citoyens ont compris.
Après le coup de semonce du 22 mars, ne pas baisser la garde
L’alerte du 22 mars est à double sens. En direction des équipes victorieuses, nous disons de gérer cette marque de confiance sans triomphalisme aucun. L’enjeu dépasse de loin les coups de klaxon, les sabar et autres tam-tams de même que les torses bombés en signe de revanche.
L’heure est venue de se retrousser les manches et d’attaquer les vastes chantiers inachevés par la mal gouvernance. Ce n’est pas une mince tâche. Loin s’en faut. Les populations jugeront les nouvelles équipes à l’aune de leur engagement, de leur probité morale, de leur compétence, de leur sobriété et des résultats qu’elles produiront pour soulager leurs peines. Sinon ces nouveaux mandataires écoperont, à la première occasion, du carton rouge du peuple-arbitre. Un responsable averti en vaut deux.
Le nouveau management des Collectivités locales doit adopter une démarche concertée et participative. Les citoyens ont plébiscité des équipes et non des personnes ou des partis. Aucune formation politique ne doit s’arroger cette reprise en main populaire, au risque de l’apprendre à ses dépens. Gérer ensemble et non régner seul, doit être le nouveau leitmotiv.
Après voir relancé notre machine démocratique, en panne, il serait bien dommageable que des personnes ou des groupes veuillent la gripper pour des intérêts bassement partisans. Nous ne l’accepterons pas. Le pouvoir en démocratie est délégué et non légué. Cette valeur centrale retrouvée a été considérablement perdue ces dernières années chez nous. Mais attention, le virtuose de la politique qu’est Me Abdoulaye Wade n’est pas du genre à abdiquer ou à lâcher prise à la première escarmouche. Oh que non ! Quand il a une ambition, il n’en démord pas facilement. On n’est pas opposant durant 26 ans pour rien. De l’endurance, il en a certainement à revendre. Son marathon mouvementé, pendant cette dernière campagne malgré son âge avancé, en est une preuve irréfutable.
Son génie politique pourrait le pousser à imaginer et construire un autre scénario de succession anti-démocratique. Le Sénat, véritable institution somptuaire pourrait l’y aider par un tour de passe-passe constitutionnel. La fenêtre du Sénat est encore disponible pour faire passer ce que la porte du scrutin a refusé. Mais, le peuple veille au grain et n’a pas encore tiré toutes ses cartouches.
Encore une fois, nos félicitations vont à ce vaillant peuple sénégalais, qui est appelé à encore faire preuve de vigilance et de prudence, sur la longue route vers le sommet de la citoyenneté et de la vraie émergence.
Abdoulaye SYLLA / syllaye@gmail.
POSITION - Pour la constitution des nouveaux bureaux des Collectivités locales
30-03-2009
Le Ps exclut toute idée d’alliance avec le camp du Sopi
Par Rudolph KARL
Après leur entente pour gagner les élections, les différents partis qui forment la Coalition Bennoo Siggil Senegaal (Bss) ont entamé des tractations pour gérer l’après victoire et sauver leur alliance. Les élus du Parti socialiste (Ps), sous la direction de leur Secrétaire général national, Ousmane Tanor Dieng, se sont réunis vendredi dernier, pour adopter des consignes visant à sauver l’union de Bennoo Siggil. Serigne Mbaye Thiam, le porte-parole du jour, n’écarte pas la naissance de rivalités entre les partis de la coalition dans le but de contrôler les Collectivités locales. «C’est tout à fait normal que les gens aient des ambitions», pensent-il. Et pour cela, des critères ont été déterminés pour parer à d’éventuels déchirements. Au Ps, on pense que les dirigeants des futures municipalités et autres Conseils ruraux et régionaux doivent présenter les meilleurs profils dans le groupe. Le Ps estime que les plus méritants sont les candidats qui se sont le plus investis dans les campagnes électorales, ceux qui ont une base politique forte et réelle. Mieux, le conseil qui sera constitué, devra prendre en compte toutes les sensibilités de Bennoo Siggil. Les élus du Ps se disent prêts à faire les sacrifices qu’il faut pour sauvegarder l’âme de la coalition victorieuse afin que les nouvelles équipes dirigeantes soient soudées et cohérentes. «Si cela ne se réalise pas, les membres de Bss auront trahi la confiance morale que le peuple a mis en eux», a averti M. Thiam. Selon lui, l’objectif final du «label Bennoo Siggil Senegaal», c’est de reprendre le pouvoir à Wade ; donc la victoire aux Locales n’est qu’une étape de la mission que s’est assignée la coalition.
Le Ps n’acceptera pas que des frustrés de Bss aillent faire alliance avec les candidats du Sopi pour tenter de contrôler un Conseil municipal. «Nous avions exclu ce cas de figure lors de la formation de la coalition», a rappelé M. Thiam qui affirme que Bss doit régner en maître dans les collectivités où elle est majoritaire. Selon ses propos, tout rapprochement est possible, sauf le tandem Bss-Sopi. Mais, il a aussi prévu le cas des localités où les élus Bss sont faiblement représentés. Il a redit, comme convenu, que les élus de Bennoo doivent constituer une force «d’opposition démocratique et ferme» dans les communes où ils sont minoritaires. Cette force sera chargée de défendre les intérêts des populations et non arbitrer des querelles au sein du bureau du conseil.
Lors de cette réunion, les membres du Ps ont réaffirmé que les Collectivités locales gérées par Bennoo Siggil doivent travailler en collaboration avec la population. Ces exécutifs locaux ont l’obligation de rendre compte aux populations et satisfaire toutes leurs promesses de campagnes dans la mesure de leurs possibilités. Sur ce plan le Ps ne se fait aucune illusion sur le cessez-le-feu que Wade semble avoir signé avec l’opposition. Ils sont convaincus que ce ne sont que de fausses promesses et que Wade essayera par tous les moyens de dresser des obstacles sur le chemin des conseils locaux gérés par l’opposition.
karl@lequotidien.sn
Exercice du métier de journaliste au Sénégal
30-03-2009
Mamadou Kassé déplore les insuffisances de la presse
Le Forum des médias organisé par la Deutsch Welle et l’Institut Goethe a servi de tribune à Mamadou Kassé pour déplorer les insuffisances relevées dans la pratique du métier de journaliste. Le chargé de la communication du ministre de l’Information a déploré les insuffisances de ses confrères qu’il invite à une formation de taille en vue d’asseoir la démocratie et de satisfaire les citoyens.
Par Justin GOMIS
Les journalistes ont intérêt à revoir leurs copies. Le travail qu’ils font ne semble pas répondre aux préoccupations de la société. C’est le constat fait par Mamadou Kassé, le conseiller en communication du ministre de l’Information. Ce dernier, dans son propos, est revenu sur les manquements notés dans l’exercice du métier de journaliste.
Présidant, ce samedi, la cérémonie d’ouverture du Forum des médias, organisé par la Deutsch Welle en collaboration avec l’Institut Goethe, le représentant du ministre de l’Information reconnaît d’abord, la noblesse du métier et les difficultés qui l’accompagnent et dont, dit-il, la petite erreur, fut-elle anodine, ne se tolère et ne se rattrape pas. Une vérité qu’il rattache à la presse nationale. «Dans la presse sénégalaise, marquée par une pluralité «de chapelles», une telle vérité nous renvoie à une image peu reluisante», avance-t-il. Et ce qui est dommage, pour lui, «tout le monde salue le dynamisme de cette presse, la diversité et la pluralité de son champ d’évolution, gage d’une démocratie en pleine expansion», alors que «l’information est souvent biaisée». Ceci, ajoute-t-il, est lié non pas à «des ressources mais plutôt à la contradiction des faits relatés qui lui font perdre totalement son caractère sacré», déplore le chargé de la communication de Abdoul Aziz Sow. Toutefois, il estime que «proposer aux lecteurs une information crédible et indemne de toute affabulation, de toute manipulation et de tout parti pris semble parfois relever d’une gageure».
A l’en croire, le rôle de la presse n’est pas seulement de maintenir l’équilibre de la terreur «par la domestication de l’information, mais de s’inscrire dans la mission que lui confère la société dans la répartition des tâches dévolues à chaque catégorie professionnelle». En somme, pour M. Kassé le rôle dévolu aux journalistes est de faire parler les faits mais pas de les créer de toute pièce. Et c’est ce que les citoyens attendent d’eux, mais ils sont des fois, à son sens, malheureusement désorientés par ce qui leur est offert par la presse. Il met tout cela sur le compte des journalistes en mal de sensation et ceux qui ne disposent d’aucune compétence et, ne maîtrisent pas les techniques pour faire ce métier. Ces défauts, selon son analyse, dénaturent le journaliste et font souvent soulever l’ire des citoyens mécontents, au point que ces derniers qualifient la presse de «presse à ragots et à rumeurs». «Quand les rumeurs se substituent aux faits, quand le virtuel prend la place du réel, quand les supputations et les suppositions et les procès d’intention occupent le camp de la vérité, c’est la porte ouverte à tous les dérapages et la mort de toute expression plurielle», se désole-t-il avant de soutenir, en outre, «c’est en cela que la responsabilité devient le pendant de la liberté dont le journaliste doit se prévaloir». Et, pour lui, le journaliste non formé devient par là, un danger public.
Mamadou Kassé a aussi déploré que la Constitution ait permis à tous les jeunes de verser dans la presse sans un vrai professionnalisme.
justin@lequotidien.sn
Tentatives de corruption de conseillers élus : Le plan du Pds pour acheter des maires
30-03-2009
Après avoir vidé toutes ses cartouches, sans succès, lors du scrutin du 22 mars dernier, la Coalition Sopi brandit l’arme des chèques et d’octroi de terrains à des conseillers de l’opposition pour s’adjuger, au moins, la direction de certaines communes. Bennoo Siggil Senegaal exhorte Wade et ses alliés à déposer cette ultime arme.
Par Birame FAYE
Trop tard ! Les manœuvres d’achat de conseillers orchestrées par la Coalition Sopi pour contrôler les magistratures locales sont déjà à l’eau. C’est du moins, ce que laisse entendre la Coalition victorieuse Bennoo Siggil Senegaal qui s’est bien préparée à cette éventualité de corruption de leurs élus. Depuis la proclamation des résultats, les rencontres se multiplient au sein de l’opposition pour conscientiser les nouveaux conseillers face à l’ultime arme financière que pourrait utiliser la Coalition Sopi, malheureuse au soir du 22 mars dernier. Le candidat victorieux de l’opposition, Khalifa Ababacar Sall a rassemblé, hier, tous les conseillers de Bennoo du département de Dakar pour s’atteler aux derniers réglages, mais aussi pour dresser un rideau contre le plan de la Coalition Sopi, selon Bamba Fall, chargé de la communication de cette coalition à la Médina.
Il faut dire que, dans cette commune d’arrondissement de Dakar, le jeu est perdu d’avance pour la mouvance présidentielle. Hier, à l’exception de Yoonu Askan Wi, tous les partis membres de Bennoo Siggil Senegaal se sont réunis, pour statuer définitivement sur le nouveau maire en la personne de Me Birame Sassoum Sy. Mieux, ces vainqueurs aux élections locales à la Médina ont déterminé les modalités d’éligibilité des cinq adjoints au maire. Selon toujours Bamba Fall, les onze partis présents sur douze ont décidé d’élire un adjoint jeune et une deuxième adjointe femme. Le Comité des sages est invité à proposer les trois autres adjoints. Face à la stratégie libérale visant à récupérer des élus locaux à coup de millions, Bamba Fall estime que les alliés du Président Wade se trompent de cible, même si l’opposition reste vigilante. «Nous avons conscientisé nos conseillers», renseigne-t-il.
A rappeler que Bennoo Siggil Senegaal dispose de quarante-huit conseillers dans cette collectivité contre quatre seulement pour la Coalition Sopi. Cette dernière souffre de la même minorité au Point E où, Me Abdoulaye Wade et son fils Karim ont été «concrètement» battus à plate couture par l’opposition. A propos du plan libéral inscrit dans une dynamique de corrompre des élus locaux de l’opposition, la tête de liste dans cette commune d’arrondissement prescrit, avec courtoisie, une ordonnance à Wade et ses alliés contre «le mal» des urnes. «Que Wade et son fils aillent dormir !» recommande Dr Malick Diop pour la santé du prince et de son équipe.
D’ailleurs, dans un communiqué rendu public, hier, le Parti pour l’indépendance et le travail (Pit), appelle au renforcement de «l’unité et de la cohésion des partis de l’opposition» et à une ouverture vers «les forces républicaines et démocratiques». Et pour le Pit, «cela est d’autant plus un impératif que des centaines et des centaines de millions de francs sont mobilisés pour débaucher des élus afin de récupérer de la main droite ce qu’on a perdu de la main gauche».
Stagiaire