si important... si banal
Ministre, si important... si banal
« Celui qui cherche, dis-je, l'efficacité dans l'action n'a qu'à fréquenter les parfaits Saints
Car c'est un fait évident que la plupart des "Cheikh" de notre époque sont, des fourbes, des coquins »
Cheikh Ahmadou Bamba
Comment apprécier le nouveau, peut être pas le dernier remaniement ministériel intervenu ce jour, 24 juin 2010 ? Devons nous en rire ou pleurer ? On serait tenté de prendre le parti d’en rire, tellement la gouvernance du vieux Président est loufoque. Mais l’économie mondiale en butte à une crise profonde qui rejaillit sur notre pays, nous impose d’être tout ce qu’il y’a de plus sérieux au monde face à la gravité de la situation.
Les pays dits « riches », qui nous soutiennent dans une large mesure dans nos politiques de développement ou de survie le plus clair du temps, et sans lesquels en l’état actuel des choses, des pays comme le nôtre survivraient difficilement, (le Sénégal est le pays africain le plus aidé) cherchent des solutions pour sortir de la récession mondiale en adoptant des politiques de rigueur budgétaire principalement dans l’espace européen. C’est ainsi que la France, même si le gouvernement français évite de parler de rigueur pour des raisons de communication politique, l’Allemagne, la Grande Bretagne et l’Italie ont mis en place des budgets qui traquent toutes les niches favorisant le gaspillage des ressources publiques. Certains de ces gouvernements ont même, symboliquement réduit les émoluments de leurs membres ou interdit les cumuls de fonction pour adoucir la pilule amère de réduction des dépenses publiques.
Dans ce branle-bas de combat contre la dépression on voit tous les leaders sacrifiaient à leurs responsabilités. Conscients de la mission à eux confiée, ou craignant une rétorsion de leurs concitoyens électeurs, ils s’investissent pour éviter le naufrage de leur pays, (voir la Grèce). Au Sénégal pays africain plus ou moins éloigné de l’épicentre du séisme mais non pour autant épargné par l’onde de choc, sous la houlette du Président Wade, on fait comme si on vivait dans une autre galaxie.
Un peu à cause de l’échéance électorale de 2012, qui revêt une importance capitale pour le Président Wade pour des raisons affectives et de sécurité, un peu parce que les sénégalais n’ont pas été payés en retour de l’affection qu’ils portaient au vieux opposant qui est dans l’impossibilité psychologique d’aimer l’enfant d’autrui, qui ne peut prétendre, nous en avons des tas d’exemples, qu’à être au service du prince et taire toute ambition, le chef de l’état dans un total mépris du bon sens, et sans la sagesse qu’on était en droit d’attendre d’un homme de son âge, dilapide, sans retenue les ressources qu’il va quémander, ou emprunter à l’extérieur. Il est vrai que « les cheveux blancs marquent les années et non la sagesse » même si, il n’en a pas.
Nous assistons à un spectacle affligeant. Les imams, dont le rôle faut-il le rappeler est de guider vers la droiture, prêcher pour la justice, l’équité, font la queue au palais présidentiel, devenu la caverne d’Ali Baba, chantant les louanges de son locataire comme de vulgaires laudateurs pour empocher l’argent de contribuables exsangues. Notre guide éclairé Bamba, qui avait mis une grande distance entre lui et les cours royales nous a mis en garde contre ces faux dévots dans son magistral Itinéraires du Paradis : « Tu vois certains de ces faux chefs religieux (assoiffés de fortune et de prestige) la tête enturbannée, la figure soigneusement voilée, …
Ces aigrefins-là évoquent très souvent Allah par leur langue alors que leur cœur reste parmi les plus corrompus de ce monde »
A la suite des imams, arrivent les vielles gloires de la lutte qui promettent ce qu’ils ne peuvent certifier, en pensant que leurs exploits physiques plus que cérébraux, devenus de très lointaines réminiscences dans la tête de quelques uns, peuvent mouvoir les foules qui feront la différence.
La représentation guignolesque ne baisse pas ses rideaux ici, nous épargnant un troisième acte servi par des acteurs bidons incarnés par des ministres provenant d’un casting tout aussi bidon, avec une invasion de recommandées roses pour sacrifier à la parité des dupes qui vont égayer des collègues qui, ayant été limogés pour des scandales moins retentissants tout de même que ceux trainés par le génial prince héritier ne s’attendaient pas à pareille fête. Pléthorique, irresponsable, insensé, même dans un contexte de normalité à plus forte raison de crise, le gouvernement issu de l’énième remaniement ministériel opéré par Wade, confirme l’anomie du pays et démontre ce que le grand savant avait dit : « Deux choses sont infinies : l'univers et la bêtise humaine, pour l'univers, ajoutait-il, je n'ai pas acquis la certitude absolue. »
Le ministre GUIRASSY, porte parole en charge de la communication et des télécommunications, s’en prend à ceux qui critiquent : « ils ont dit-il une compréhension réduite du management gouvernemental, dans ce monde en perpétuelle mutation, il faut être flexible ». Si management même gouvernemental veut dire pour ce que l’on en sait modestement, organisation et efficacité, associées à la minimisation des coûts, dans une vision globale stratégique, le ministre et son doublon rose Madame FATOU BLONDIN NDIAYE DIOP, chargée des Technologies, de l’Information et de la Communication nous éloignent complètement de cette définition. Au contraire ils nous donnent la preuve du tâtonnement et de l’improvisation qui caractérisent tous les choix de Wade non dictés par son fils qui guide de fait le pays. Et encore, ils ne sont pas les seuls dans ce cas de figure, puisque on crée un (des) département (s) ministériel (s), à la justification douteuse et à la dénomination ridicule pour ce qui pouvait être simplement une direction.
Comment le porte parole peut-il justifier ces choix dont le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils sont bizarres et irrationnels : Le duo, Mme INNOCENCE NTAP, Ministre d’Etat, Ministre du Travail et des Organisations professionnelles, et Monsieur DIAKARIA DIAW, Ministre d’Etat, Ministre de la Fonction publique et de l’Emploi, le trio, Monsieur BABACAR NDAO, Ministre chargé des Eco villages, des Bassins de rétention, des Lacs artificiels et de la Pisciculture, Monsieur LOUIS SECK, Ministre des Energies renouvelables et le ministre de l’environnement et de la protection de la nature. Qui a pris connaissance de la composition du nouveau gouvernement qui est une offense de plus à l’intelligence des sénégalais, s’est rendu compte de ses multiples incongruités révélant des motivations à mille lieues d’un management soucieux de l’efficacité.
Ce que beaucoup de personnes qui continuent en toute bonne foi, de penser que Wade est l’économiste providentiel ignorent, c’est l’aporie d’un pays sous développé comme le Sénégal dont le budget de la présidence est supérieur à celui de l’ex puissance de tutelle qui a la même texture institutionnelle. 113 millions €, soit un peu moins de 75 milliards de francs CFA constituent le budget de l’Elysée, quand Wade s’octroie 100 milliards pour faire fonctionner son palais.
Monsieur GUIRASSY et ces braves gens qui ont encore confiance en Wade ignorent certainement que le cabinet de Schröder comptait 13 ministres, celui de MERKEL 14, le caractère fédéral de l’état allemand devenant relatif car il s’agit de la première économie européenne avec un PNB de : 3.297 milliards de dollars, soit 2.680 milliards d’euro. Ils n’ont pas entendu parler de la constance du nombre de ministres du Royaume Uni qui malgré l’accroissement constant des tâches gouvernementales, est demeuré le même et ce nombre n'a guère évolué en un siècle. Le cabinet de GORDON BROWN comptait 22 ministres, celui de son successeur DAVID CAMERON en compte également 22 pour un PNB de : 2.762 milliards de dollars soit 2.245 milliards d’euro. Monsieur GUIRASSY si suffisant dans sa science n’ignore pas que ces pays ont des populations qui sont autrement plus importantes que la nôtre, les allemands depuis la réunification sont 82 millions, les britanniques font plus de 63 millions. Le ministre porte parole qui est bien informé sait que le cabinet de FRANCOIS FILLON compte 39 ministres, ce qui est proche de celui du Sénégal, mais pour avoir le courage de justifier ce gouvernement pléthorique, il n’a pas encore connaissance que la France a un PNB qui pèse : 2.808 milliards de dollars, soit 2.282 milliards d’euro qu’une population de 64 millions de personnes a produit. Mr GUIRASSY porte parole sait, personne ne doit en douter que le PNB du Sénégal est 140 fois inférieur à celui de la France puisqu’il n’est que de 20 milliards de dollars en 2008.
Booster le développement n’est pas comme le prétend monsieur GUIRASSY, associer de façon démagogique et intéressée les femmes dans un partage de gâteau inéquitable, au nom de la parité. Nous les femmes, devrions d’ailleurs nous rendre compte que la parité est un concept obsolète et constitue un combat d’arrière garde. Nous devrions lutter pour l’instauration d’une égale opportunité pour tous, qui pourrait nous voir occuper, pourquoi pas, plus de postes de responsabilités que les hommes, au lieu d’applaudir à ce que ces messieurs ont bien voulu nous concéder. Booster le développement c’est, dans un souci de manager efficacement le pays au profit du plus grand nombre, gérer de manière efficiente, réfléchie les ressources assez rares dont le pays dispose grâce à l’aide de ceux qui, malgré leur grande richesse se serrent la ceinture comme on dit. Tout le contraire de votre pratique si peu respectable, qui entre autres choses, a fait du ministre sénégalais de l’alternance un homme si banal devant s’occuper de tâches si importantes.
OULIMATA NDIAYE C.F.C
Le sabbat des faux imams
Selon le Petit Larousse, le mot sabbatdésigne " une prétendue assemblée cérémonielle de sorciers marquée par le culte rendu au diable" ; une autre définition donnée par le Larousse Expression en fait" une assemblée nocturne de sorciers et de sorcières qui, suivant la tradition populaire, se tenait sous la présidence de Satan". Encore une fois, fidèle à sa devise: " le Président, notre raison d'être", la télévision libérale nous a servi le mercredi 23 juin une cérémonie indigne d'une démocratie laïque mais digne d'une cérémonie de sabbat. Ceux qui s'étonnaient du silence honteux de l'association des imams et oulémas lors du débat sur le monument de la renaissance sont maintenant édifiés; une vérité dans l'orthodoxie musulmane est que celui qui se tait devant la vérité est un Satan muet, mais une condamnation de ces horribles statues aurait compromis à jamais cette audience de la honte. "Pour une poignée de dollars", une meute d'aventuriers qui se font appeler pompeusement imams et oulémas, ont donné une image très négative de la religion musulmane en vendant leurs âmes au diable. On se souvient que les imams de Guédiawaye avaient en son temps fait l'objet d'attaques perfides et injustes de la part du chef de file de ces "oulémas" qui, pourtant ,devrait être le dernier à donner des leçons de vertu. Le bonhomme, sans doute le plus vieux transhumant du Sénégal (il a commencé à militer chez les étudiants arabes du MJUPS), s'est distingué lors de la précampagne de l'élection présidentielle de 1993 en faveur du candidat du PS. On se rappelle ses tournées dans les capitales régionales pour animer des conférences sur le thème invariable "Islam et politique" visant à défendre son candidat et pourfendre tous ses adversaires. Le Pr Iba Der THIAM ne me démentira pas, lui qui a été la cible privilégiée de ce transhumant ingrat et particulièrement querelleur, surtout quand celui-là avait suggéré qu'on fît du Magal de Touba une journée fériée. Sa conférence de Dakar, tenue à la Maison du Parti Socialiste fut terriblement houleuse. On se rappelle son mot de la fin, quand il lança, dépité au représentant du président Diouf, ancien ministre de l'intérieur, aujourd'hui grand transhumant :" allez dire au président qu'il peut dormir tranquille, il a déjà gagné". Aujourd'hui, tout ce vilain monde a tourné casaque. Quel pays ! Je ne parlerai pas du scandale dont a fait état un hebdomadaire de la place il y a quelques années quand les douaniers de l'aéroport avaient pris ce grand imam en flagrant délit de fraude sur l'or en provenance de la Mecque. Comment s'est-il tiré de ce guêpier ? Yalla rekka xam pour emprunter une de ses formules favorites.
En voulant justifier sa démarche le jour de l'audience, il a fait référence au verset 59 de la sourate IV, Les Femmes : " O les croyants ! Obéissez à Allah, et obéissez au Messager et à ceux d'entre vous qui détiennent le pouvoir." Ce verset est le prétexte tout trouvé par tous les soi-disant marabouts fourbes pour justifier leur allégeance au pouvoir en place. Heureusement que beaucoup d'interprétations en ont été faites par les vrais oulémas pour éclairer la lanterne des fidèles. Dans "le Saint Coran et la traduction en langue française du sens de ses versets" l'auteur nous dit :" Ceux qui détiennent le pouvoir sont les oulémas et les chefs. L'obéissance est due à ces derniers uniquement lorsqu'ils ordonnent le bien, et se conforment au principe: "Point d'obéissance à qui ordonne de désobéir au Créateur."Abul A'la Maudidi dans son exégèse du Coran:"The Meaning of the Quran"(La signification du Coran) Volume I (Islamic Publications, Lahore) écrit :" Ce verset est la base de tout le système religieux, culturel et politique d'un État islamique. Les principes fondamentaux suivants ont de tout temps été reconnus:
a. dans le système islamique, on ne doit obéissance qu'à Allah qui est le seul détenteur de l'autorité.
b. Le second principe fondamental du système islamique est l'allégeance et l'obéissance au Saint Prophète (PSL)
c. Après les deux premiers, les musulmans doivent allégeance à ceux qui sont investis de l'autorité ; cette expression a un sens exhaustif : elle comprend tous ceux qui d'une manière ou d'une autre s'occupent des affaires des musulmans, érudits, leaders politiques, administrateurs etc. pourvu qu'ils obéissent eux-mêmes à Allah et à son Messager."Quelles sont les qualités qu'on attend du Chef à qui le verset 59 fait référence? Selon Abou Hourayra (RA), le Messager de Dieu (PSL) a dit :" Sept personnes seront abritées par Dieu sous Son ombre le jour où il n'y aura d'autre ombre que la Sienne; la première d'entre elles est:
-Un dirigeant équitable...
(Suivent six autres catégories de personnes que nous ne mentionnerons pas pour des considérations d'espace)
Le dirigeant équitable, c'est celui qui met tous les groupes de citoyens sur un pied d'égalité, qui ne prend pas de parti- pris en cas de concurrence, qui ne favorise pas un groupe au détriment d'un autre en s'investissant personnellement, bref un dirigeant qui fait du "YAMALE";c'est aussi celui qui respecte tous les adeptes des autres religions; le Prophète (PSL) n'a jamais eu de mots déplacés à l'endroit des Juifs et des Chrétiens de Médine, il a même permis à une délégation de Chrétiens de Najraan de célébrer la messe dans sa mosquée.
Le dirigeant auquel le musulman doit obéissance, Monsieur le grand imam, n'est pas celui qui fait la promotion du riba (usure), qui érige des statues à coups de milliards, qui dit sciemment des choses contraires à la vérité, qui gaspille l'argent des contribuables et qui ouvre et ferme les prisons à sa guise. Soit nos dignes imams ignorent ces considérations religieuses, alors ce sont des ignorants et ils ne méritent pas le titre d'ulémas, soit ils les connaissent, auquel cas ils sont des hypocrites; il est même plus probable qu'ils soient les deux à la fois. Un internaute a même suggéré de cibler les mosquées où ces gens-là officient et de les fuir comme la peste; il n'a pas tort...
Il est illusoire, à moins qu'on ne veuille faire un effet d'annonce, de croire qu'un groupe d'imams décrédibilisés peuvent faire gagner des élections ; même les anciens lutteurs sont entrés dans l'arène. Après, ce sera le tour des anciens jockeys qui céderont la place aux anciens régatiers etc. Mais le peuple souverain n'a pas encore dit son dernier mot.
Yatma DIEYE, professeur d'anglais, Rufisque
Le jeu suicidaire de Wade envers Idrissa Seck
: faire croire à Idrissa seck que les retrouvailles de la grande famille libérale étaient effectives, lui assurer, la main sur le cœur, qu’une liste unique avec le Rewmi sera confectionnée et le laisser se réjouir d’une bonne entente, en directe, devant les caméras de la Télévision nationale. Puis, c’est la grande désillusion. Les caniches de la Gc avaient été lâchés pour croquer du Idy, la liste unique annulée. Idrissa Seck qui n’avait que quelques jours pour participer aux élections locales, seul avec son parti, était complètement désarmé et aucune alliance avec d’autres formations n’était possible en cet instant. Ensuite, ce sont des moyens financiers colossaux qui ont été dé ployés à Thiès (plus de 500 millions d’après la presse) en vue de liquider définitivement le grand obstacle à une dévolution monarchique du pou voir. Puis, c’est le défilé du fils, ensuite celui du père, venus faire campagne à Thiès pour assister à l’enterrement politique définitif de «l’allié». Au finish, ils ont été tout bonnement laminés. Ils n’ont même pas pu gagner un seul centre de vo te. L’intelligence, le charisme et la perspicacité de Idy, le courage et le sens de la justice des Thiéssois ont eu raison sur les stratégies de bas étages des Wade et de leur entourage malsain. S’il y a un projet sur lequel Wade travaille sérieusement, c’est la liquidation politique définitive de Idrissa Seck. La question qui se pose fondamentalement, a son niveau, est de savoir comment le gérer pour qu’il ne puisse pas gêner le processus de dévolution monarchique du pouvoir. D’aucuns, guidés par une analyse superficielle et parcellaire, diront que Wade a déjà atteint son objectif en réussissant à l’isoler et à le réduire au silence. Toutefois, ce dernier sait pertinemment que le bonhomme a plus d’un tour dans son sac et tel un phœnix, il renaît toujours de ses cendres. Wade en est bien conscient pour avoir expérimenté le processus de résurrection. Pour rappel, avant les dernières élections locales, le piège de Wade avait bien fonctionné
: sa réintégration au Pds. Wade considère que c’est un moindre mal car il l’aura sous sa coupole. Il faudra, cependant, veiller à le discréditer et à le dépouiller de toute possibilité de pouvoir se positionner en vue d’être en course pour le choix du quatrième Président. Cette station est réservée exclusivement à Karim Wade, son fils biologique. C’est pourquoi Wade père s’amuse à faire durer l’attente de Idrissa Seck et de ses partisans dans le processus d’intégration dans les sphères de décisions. Il engage en même temps des renouvellements dont il veut faire croire le caractère démocratique. Le but visé est de faire de Karim Wade le numéro 2 d’un grand parti et ainsi lui offrir sur un plateau d’argent, une sordide légitimité politique devant lui permettre de prétendre à la succession de son père. Cette tentative de liquidation qui visait un déboulonnement de Idrissa Seck de sa base affective, a été la énième à échouer. Mais Wade ne démord toujours pas. Ayant lamentablement échoué de dehors, il cherche à réussir son coup de dedans. Pour mieux maîtriser Idy, il lui permet de réaliser un choix politique assumé, gage de sa cohérence
: En cas de rébellion de Idrissa Seck à cause du forcing d’un Karim Wade aidé par son père, ça ne sera plus le scénario habituel qui étale un duel Wade/Idy qui verra le jour mais il s’agira plutôt d’une confrontation Karim/Idy. Et cette confrontation aura une autre signification chez les Libéraux et les Séné galais de tous bords. C’est le Pds de souche contre le militant de la 25e heure, «le gosse» pour certains. Pour d’autres, ça sera le Libéral convaincu contre l’opportuniste et affairiste avéré, etc. Wade sait que ce combat qui est une éventualité à ne pas exclure sera très préjudiciable aux ambitions de dévolution monarchique du pouvoir. Il s’y ajoute qu’une alliance stratégique entre une opposition consciente des enjeux, un mouvement citoyen particulièrement déterminé et des membres de sa propre famille qui refuseront d’être des moutons de panurge, n’est pas à exclure du moment que le mal sera visible et bien localisé. Un mal pour tous les camps, toutes les tendances, toutes les idéologies puis que c’est la démocratie sénégalaise, gage de notre liberté, fruit de beaucoup de sacrifices de génération en génération, qui sera menacée. Mais le problème, c’est que Idrissa Seck ne semble pas renoncer à ses ambitions présidentielles. Et à ce titre, il ne se laissera pas traîner à la guillotine, aussi facilement. Wade doit le savoir
honteuse dans une logique de jouissance familiale inacceptable et une porte ouverte à toutes les dérives. Les Sénégalais ne se laisseront pas faire. Ils ne cautionneront jamais une telle forfaiture. Wade se retrouve, dans une impasse, sans, apparemment, en être conscient : Il ne pourra ni faire élire son fils ni l’imposer au peuple sénégalais. Il s’ est employé, pendant plusieurs an nées, à tenter de détruire son «échelle» de 2000 et «fils d’emprunt», pensant disposer de l’ingéniosité insolite de pouvoir transformer un bout de bois en crocodile. Peine perdu : son fils n’est pas mieux loti, en termes d’estime, que lorsqu’il s’était tranquillement retranché derrière ses modestes bureaux à Londres, laissant de braves gens conduire son père au sommet. Il sort, en plus, de cette opération d’exorcisme tropical, avec des comptes à n’en plus finir à rendre (tôt ou tard) au peuple sénégalais. Quant à Idrissa Seck, toutes les campagnes visant à le discréditer et à l’éloigner de sa ligne constante ne participent, en définitive, qu’à son renforcement. Il dispose d’une large marge de manœuvre que sa constance, sa pertinence et sa patience aideront à conquérir à temps et à bon escient: c’est une surenchère a une grande différence en ce qui concerne ce projet Wade sait mais ne renonce pas. Et tout indique qu’il ne renonce pas. Il n’envisage pas, cependant, de se prêter à un jeu démocratique car son fils risquerait de disputer la queue du peloton. Etant donné qu’il n’est pas question de baliser la voie à Idrissa Seck que le respect du jeu démocratique au sein du Pds porterait inéluctablement au triomphe, il préfère se mettre devant et porter le combat de son fils. Il se lance, malgré son âge, dans une candidature par procuration mais voudrait se donner les moyens de gagner à tout prix. L’idée, c’est de se donner les moyens d’écarter l’échelle démocratique de 2000 (Idy and co) pour imposer une passerelle dynastique. Wade fils se prépare et son père souhaite lui donner le temps de se positionner et de se créer un semblant de légitimité à travers des renouvellements biaisés et un soutien actif d’un mouvement bouillant et inopérant, la Gc. Mais cette idée saugrenue de succession monarchique ne va pas prospérer dans un pays comme le Sénégal qui a une tradition démocratique ancrée et reconnue. Wa de a, certes, réussi, plusieurs fois, à faire passer des projets impopulaires sans coup férir mais il y
Si Wade persiste dans la logique de vouloir imposer son fils, il aura choisi une porte dérobée à la place d’un tapis rouge scintillant. Il lui reviendra, en définitive, d’écrire le récit de l’histoire qu’il voudrait que la postérité retienne de son passage à la tête de notre pays. Les réalisations qu’il brandit à tout bout de champ ne suffisent pas pour lui aménager une porte de sortie honorable. Elles ne constituent ni une bouée de sauvetage étanche ni un vecteur de conquête suffisant. Ce n’ est pas le Président Mamadou Tandja du Niger, le dernier exemple en date, qui va nous démentir. Ses différentes réalisations (ponts à Niamey, centrale thermique à Tahoua, barrage hydroélectrique à Tillabéry, mine de charbon, cimenteries, reprise du marché de l’uranium…) n’ont servi à rien. Aujourd’hui, il ne se présente aux yeux de l’opinion nationale et internationale que comme un simple personnage assoiffé de pouvoir qui a été arrêté net dans sa propension à se maintenir indéfiniment au sommet. Wade doit éviter de créer un réflexe symptomatique et systématique qui fera qu’après son départ, tout ce qui se rapportera à lui sera banni, haï, vomi et enseveli. Il ne retrouvera la voie des honneurs que lorsqu’il aura abandonné son projet moyenâgeux et aura rétabli le jeu démocratique aussi bien dans son parti que sur l’échiquier politique national. Il doit s’ouvrir au dialogue sincère avec l’opposition et laisser de côté ses ruses politiques qui ne trompent plus personne.
Fatou DIOP - fatouivon@yahoo.fr /www.fatouivon.blog.com
L’héritage islamique et parité, qu’en pense-t-on ?
De la revendication en faveur des droits de la femme à travers de nombreuses dimensions de la vie politique, économique, culturelle et religieuse à la parité brûlante d’actualité dans le monde, on a toujours tenté de nous faire croire que les lois et les règles qui fixent et gouvernent la société ne sont que l’œuvre d’institutions dans quelque domaine que ce soit, fut-il la religion. Ainsi, l’absence des femmes des instances où les décisions de grande envergure se prennent pour la commande de la société à laquelle tout le monde est soumis et l’injustice soi-disant liée aux modes d’accès aux richesses et aux moyens d’action sont analysées comme l’une des violences les plus inhumaines et les plus marginalisantes faites aux femmes. Sous ce rapport, les défenseurs d’une telle idée et souvent d’obédience maçonnique sont d’avis que, parmi ces institutions socioreligieuses, l’Islam est sans égale.
Alors le combat est mené partout et porté surtout par ceux-là même qui se disent être des musulmans à travers le monde. Si l’on est porté à croire qu’aucune loi n’est immuable et aucune institution fut-elle religieuse n’est inamovible au nom de la lumière vers laquelle l’humanité doit, désormais, tendre en lieu et place de l’obscurité que constitue la religion, alors il ne nous répugne plus de penser que l’héritage tel que dit par la religion musulmane n’est qu’une injustice, le mot n’étant pas gros, faite à la femme.
En effet, nul n’est sans savoir, pour peu qu’on soit un musulman averti, que l’héritage d’après l’Islam accorde la part double à l’homme au détriment de la femme qui se con tente toujours d’une part de l’héritage. La question de l’accès aux ressources, de l’équité, de l’égalité et de la justice s’y pose avec évidence et s’oppose, à cet effet, aux principes qui sous-tendent et clament le bien-fondé de la parité. Dire que l’homme et la femme doivent avoir les mêmes chances quant à l’accès aux ressources, aux services sociaux de base, c’est remettre en cause l’héritage tel que pratiqué dans l’Islam.
Dans une telle optique, l’Islam continue à essuyer les coups portants que lui assène l’impérialisme idéologique à caractère maçonnique sous la camisole d’une liberté et d’un droit dont les contours sont si mal définis que pour saper la morale islamique prise au sens gênant du terme. C’est pour une telle raison que l’islamophobie n’a de cesse d’anéantir, au nom de cette liberté souillée sous quelque forme qu’elle se manifeste, la foi de nombre de musulmans à travers le monde. Le paradoxe dans tout ceci réside dans le fait que les principaux combattants acquis à sa cause, non seulement sont des musulmans, mais ignorent complètement la portée maçonnique que revêt leur engagement pour la mise en application de la loi sur la parité notamment au Sénégal, croit-on savoir.
Ainsi, hommes, jeunes et femmes de quelque obédience ose-t-on dire, livrent bataille pour le vote de la loi relative à la fameuse parité dont ils méconnaissent les réels contours sans la compréhension desquels toute action entreprise dans ce sens nous serait préjudiciable tôt ou tard. Des lois dont on n’a pas une con naissance intime et familière, combien nombreuses, ont-elles été votées, dans le passé, à l’aveuglette à l’As semblée nationale, pourtant le bastion de l’expression des voix aphones, celles d’un peuple que ses dirigeants prédestinent impunément au malheur. Dans la mesure où le vote de la loi sur la parité n’a fait l’objet d’aucune réflexion parce qu’obéissant à des logiques qui transcendent l’intérêt général au nom duquel les «représentants du peuple» semblent agir, l’on est en devoir de dire et de prédire les conséquences et les effets diffus qui peuvent en découler en se révélant scabreux à la communauté sénégalaise de quelque appartenance politique, religieuse et ethnique que ce soit. Avant de prendre une quelconque décision de cette nature dans un pays, il sied, dés lors, de la faire passer au crible des principes religieux contre lesquels aucune lutte ne saurait être permise. Et ce, en évaluant de fond en comble l’ensemble des impacts positifs ou négatifs consécutifs à ladite décision sur le peuple dont la raison d’être est sa religion, encore une fois.
Souleymane LO - Médiateur pédagogique Doctorant en Sociologie Université Gaston Berger / julessouleymanelo@yahoo.fr
La candidature unique est-elle une panacée ?
Le débat sur la candidature au sein de Bennoo Siggil Sénégal est en train d’être dévoué. Au regard des avis et opinions exprimés par les uns et les autres, nous constatons une grossière méprise relative à la position de l’Apr sur la candidature au sein de Bennoo. Cette présente contribution est destinée à le ver toute équivoque entretenue de manière pernicieuse et insidieuse aux yeux de l’opinion nationale et internationale. En effet, certains leaders politiques essaient de faire porter à l’Apr et Macky Sall l’éventuel échec de la candidature unique de Bennoo Siggil Senegaal. Cette attitude inacceptable fragilise la coalition et risque d’installer des soupçons préjudiciables à la cohésion au sein de Bennoo.
; l’Apr a également adhéré à Bennoo avec ses valeurs et principes, ce qu’ aucun leader dans Bennoo n’ignore. Je ne comprends pas alors, pourquoi certains veulent stigmatiser l’Apr et son leader ? Bennoo Siggil Senegaal n’est-elle plus une coalition où chaque parti membre peut ex¬primer librement et démocratiquement ses opinions ? Ne pas partager une vision est légitime mais vouloir imposer sa vision est inconcevable. Je rappelle que l’Apr a signé la charte des Assises nationales avec une réserve sur la nature du régime
Bennoo Siggil Senegaal, que je sache, n’est pas une coalition où rè gne la pensée unique. Certains res pon sables et leaders politiques qui s’agitent doivent comprendre deux choses : premièrement, dans Ben noo, l’Apr est favorable à une candidature plurielle, ce qui est totalement différent de la volonté prêtée à notre parti de vouloir proposer Macky Sall comme candidat unique de la coalition. La position de l’Apr n’est pas conjoncturelle, elle est stratégique et politique. Nous ne sommes pas pour la candidature unique, même si Macky Sall devrait être choisi par la coalition. Nous luttons, conformément aux valeurs républicaines, pour un principe et non pour un opportunisme. Compte tenu des difficultés que présente le choix d’un candidat unique, l’Apr pense qu’il serait plus responsable de privilégier la candidature plurielle au premier tour et de soutenir, au cas échéant, le candidat de l’opposition le mieux placé au second tour.
Deuxièmement, au sein de l’Apr, les militants travaillent à faire de Ma cky Sall le 4e Président du Séné gal en 2012, ce qui est politiquement conforme aux principes fondateurs de notre parti et je ne pense pas qu’il soit sérieux et raisonnable de dénier à l’Apr cette valeur républicaine.
sa candidature» au sein de la coalition. «déposer La question de la candidature unique se discutera bien entendu au sein de Bennoo Siggil Senegaal, mais l’Apr a le droit de dire qu’elle est pour la candidature plurielle. Si Macky Sall doit être candidat à la Présidentielle de 2012, la discussion sera menée, et cela ne fait l’ombre d’aucun doute, au sein de l’Apr. Macky Sall porte la position de notre parti dans Bennoo mais n’a pas reçu le mandat de
Aller ensemble à l’élection présidentielle de 2012, la gagner ensemble et gouverner ensemble n’est pas contraire à la candidature plurielle. C’est une erreur de faire croire à l’opinion que sans la candidature uni que de Bennoo, Wade ne peut pas être défait. Il faut dépassionner le débat sur la question de la candidature unique car elle n’est pas une panacée pour bouter Wade hors du pouvoir. Je crois qu’il faut consolider la dynamique de Bennoo et préserver les acquis des élections locales du 22 mars 2009 qui sont l’œuvre de toutes les forces qui travaillent pour alterner l’Alternance. La Coalition Ben noo Siggil Senegaal a besoin d’une gestion intelligente et responsable en lieu et place du spectaculaire et des effets d’annonce. On ne peut pas régler la candidature uni que par des états d’âme et une ré bellion. Si Bennoo a résisté jusqu’ici, c’est parce qu’on a toujours privilégié le dialogue constructif au sein de la structure. Il serait donc puéril et impertinent de vouloir lier le sort de Bennoo à la seule question de la candidature unique. En effet, la candidature multiple ne peut pas être ce qui va tuer Bennoo car jusqu’ici les discussions ont montré une très large convergence de vue sur le programme de la bonne gouvernance et sur la mise en place d’institutions stables et crédibles pour restaurer les valeurs républicaines. Si la volonté politique de mettre fin au régime libéral est une constante au sein de Bennoo, il est quand même incongru de vouloir coûte que coûte imposer la candidature unique. On peut même s’interroger sur les véritables intentions de ceux qui tentent de saborder le ca lendrier des discussions de Bennoo.
Nous lançons un appel à plus de pertinence et d’objectivité dans les arguments, les démarches et les stratégies. Vouloir mettre en place une structure parallèle sous le label de Bennoo est, admettons-le, un précédent dangereux pour la survie de la coalition. Cette attitude fractionniste n’est que le reflet d’une manœuvre politique qui ne peut pas prospérer. Si nous voulons être crédibles, il est impératif de fonder la conduite de Bennoo sur des bases solides. Certaines analyses sèment délibérément la confusion en essa yant de montrer que l’Alternan ce s’est réalisée grâce à l’opposition traditionnelle regroupée dans la Ca 2000. La Coalition Alternance 2000 a certes joué un rôle décisif dans l’avènement de l’Alternance mais en réalité, il faut admettre que sans la force de Moustapha Niasse et Djibo Kâ, le Parti socialiste ne serait pas mis en ballottage et il n’y aurait pas eu de deuxième tour.
D’autres analyses soutiennent que dans la tête des populations sénégalaises, Bennoo existe et qu’elles s’attendent à une candidature unique de la coalition. Il est incontestable que Bennoo existe et a fait de bons résultats en mars 2009 mais il ne faut pas oublier que la Coalition Dek kal Ngor existe et a fait de brillants résultats aux élections locales de 2009. Les Sénégalais qui ont voté pour la liste Dekkal Ngor connaissent peut-être Bennoo mais ont dans leur tête et dans leur cœur la Coalition Dekkal Ngor dont ils ont porté les responsables à la direction de plusieurs localités.
! : mettre fin au pouvoir apo calyptique et monarchique de Wade. Ne nous trompons pas de cible En définitive, nous pensons qu’il est important de relativiser certaines positions et d’adopter un comportement plus sérieux et plus responsable pour gérer les débats au sein de Bennoo avec moins de passion et plus de raison. Les stratégies et les méthodes peuvent être légèrement différentes mais nous avons le mê me objectif
Diamé DIOUF - Vice-président du Conseil rural de Thiombi -Membre de la commission Veille et Marketing de la Convergence des cadres républicains de l’Apr
Il faut arrêter les pseudo-sondages d’opinion
Monsieur Moubarak Lô, pour qui j’ai beaucoup d’estime et de respect, a effectué et publié un sondage d’opinion qui a fait grand bruit sur la place publique et dans l’opinion.
En ma qualité de président d’une association de consommateurs, je voudrais lui préciser, à lui et à tous les sondeurs d’opinion, que la réalisation, la publication et la diffusion des sondages d’opinion, sont strictement réglementées par la loi n°86-16 du 14 avril 1986 et son décret d’application n°86-616 du 22 mai 1986.
En effet, tout en respectant la liberté d’expression garantie par la Constitution, la loi de 1986 a pour but de protéger l’opinion publique sénégalaise contre toute manipulation à des fins politiques ou commerciales que pourraient susciter certains sondages ne respectant pas un minimum de règles techniques indispensables à leur fiabilité.
Pour y parvenir, la loi a :
; Institué une commission nationale des sondages
; fixé les conditions de réalisation des sondages d’opinion
; prévu des dispositions spéciales applicables en période électorale
prévu des sanctions très dissuasives.
La commission nationale des sondages présidée par un membre de la Cour suprême est composée de trois magistrats de la Cour d’appel, un représentant du ministre de la Justice, un représentant du ministre de l’Intérieur et un représentant du ministre de l’Information, le directeur de la statistique assistant de plein droit aux séances avec voie consultative.
: La commission a pour mission
; de donner un agrément valable pour trois ans, à tout organisme ou personne voulant réaliser des sondages d’opinion destinés à être publiés ou diffusés
de donner un accord préalable à la publication ou à la diffusion desdits sondages.
La demande d’agrément doit être accompagnée d’un dossier justificatif détaillant la nature des sondages envisagés, la localisation, le montant et la décomposition des investissements, le nombre et la qualification des emplois prévus, les titres universitaires et l’expérience professionnelle de la personne chargée de la direction technique des sondages.
La commission dispose d’un délai de 45 jours à compter de la date de dépôt de la demande d’agrément pour refuser ou octroyer celui-ci. Passé ce délai, l’agrément est réputé accordé.
Une fois le sondage effectué, l’organisme ou la personne qui l’a fait doit déposer une demande d’accord préalable à la publication ou à la diffusion du sondage.
: Cette demande doit comprendre
: la référence de l’agrément de l’organisme ou de la personne ayant réalisé le sondage
; l’objet du sondage
; les détails du plan d’échantillonnage et de l’échantillon réel
; les instructions qui leur ont été données et les contrôles effectués la liste et le niveau de qualification des enquêteurs,
; le texte intégral des questions posées par l’enquêteur
; les réponses recueillies et les documents établis au cours de l’enquête
; les documents relatifs au traitement des réponses
; les résultats bruts du sondage et, le cas échéant, les redressements effectués
les contrats de vente concernant le sondage.
La commission dispose d’un délai de 10 jours à compter de la demande pour accepter ou refuser, le refus devant être dûment motivé.
L’absence de décision après l’expiration des 10 jours, vaut l’autorisation de publication ou de diffusion du sondage qui doit être accompagné d’un certain nombre d’indications dont, le nom et l’agrément de l’organisme organisateur, le nom et la qualité de l’acheteur ou du demandeur du sondage, la période, la zone géographique, l’objet du sondage etc.
En période électorale, la publication ou la diffusion de tout sondage d’opinion ayant un rapport direct ou indirect avec un référendum ou une élection réglementée par le Code électoral est interdite à compter de la date de publication au journal officiel, du décret portant convocation du corps électoral et cette interdiction s’applique également aux simulations de votes réalisées à partir des sondages d’opinion.
: Les sanctions prévues par la loi de 1986 sont de deux sortes
; 500 000 francs Cfa pour toute personne qui aura procédé ou tenté de procéder à un sondage d’opinion destiné a être publié ou diffusé, sans avoir été préalablement agréée par la commission une peine d’emprisonnement d’un à trois ans et une amende de 100 000 francs Cfa à 1
les mêmes peines sont applicables à la publication ou à la diffusion d’un sondage non préalablement autorisé. Ces faits sont assimilés à une diffusion de fausses nouvelles punie par le Code pénal.
En conclusion, il faut arrêter de tromper les Sénégalais avec des pseudo-sondages qui tendent à fabriquer et à façonner artificiellement une opinion, surtout lorsque ceux-ci sont le fait d’organismes ou de personnes non agréées et agissant pour des commanditaires non identifiés.
L’Etat du Sénégal doit prendre ses responsabilités pour faire respecter la loi au nom de la démocratie et de la protection de l’opinion des Sénégalais.
Maître Massokhna KANE - Avocat à la Cour Président de Sos Consommateurs