L’IMPUISSANCE PUBLIQUE
nos gouvernants tiennent à leur fausse image d’ange
Reporters et « Ani-maatey » yi…
Amadou Gueye NGOM Dimanche 21 Juin 2009
L’autre jour, je suis tombé sur Tullé et Mallé les deux célèbres reporters de lutte traditionnelle. A l’annonce du nom d’un des lutteurs, j’ai tout de suite cru à un simulacre du genre Jalgati Xibaar, version locale du bêbête-show français. Mais non, c’était un vrai combat, dans une véritable arène. L’un des lutteurs s’appelait Abdoulaye Wade. Homonymie ? Sobriquet ?
Les deux larrons du micro ne se sont pas privés de joie…
- « Modou Lô vient de cogner…Abdoulaye Wade saigne de la bouche… »
- « Il s’agit, bien entendu, d’Abdoulaye Wade lutteur, …Attention ! Addina wóorul…
- « Abdoulaye Wade recule…Modou L’ô avance sur lui, le roue de coups et le terrasse ».
- « Téléspectateurs Yi, c’est bien Abdoulaye Wade lutteur qui est tombé…Waaw, précision bi baaxna ci…On ne sait jamais…Addina dafa gudd tank… ».
En réaction à la prestation aussi minable de son « homonyme »Gorgui, l’amateur de lutte a dû murmurer: « Céy suma Turandoo bi ! »
On n’a pas le droit de s’appeler Abdoulaye Wade pour se faire rosser devant des milliers de spectateurs. Ne pouvait-il pas choisir Aldemba ou Boy Kaña ?
Selon les avis compétents, il paraît même que ce cas singulier d’outrage au chef de l’Etat pourrait faire jurisprudence.
Pa contre, donner à un cheval de course le nom d’une personnalité aussi honorable que la Première Dame d’un pays relève de la goujaterie. L’on se souvient des envolées quasi érotiques d’un ténor du reportage hippique qui se prenait littéralement le pied dans l’étrier en même temps que le jockey chevauchant la belle jument Colette.
- « Mor a enfourché Colette, la serre entre ses cuisses, lui laboure les flancs… »
Son Co-micro lui souffle : - ñu tegginal wax ji-de la manière… Addina dafa gudd tank-faut faire attention.
Toutes ces dyslexies sociales, notamment dans les concentrations urbaines, résultent d’un conflit de valeurs qui constituent notre « aventure ambiguë » que tranche « l’impossible compromis » de Malick Dia, un auteur, hélas, très peu cité et presque pas lu.
Il y a pourtant moins d’un siècle, les habitants des Quatre Communes semblaient avoir trouvé une certaine harmonie entre bonnes manières françaises et bonnes manières sénégalaises ; harmonie perceptible dans les œuvres d’Abdoulaye Sadji, Malick Fall et Ousmane Socé Diop, des ecrivains d’une exquise élégance. En ces temps là, c’était au Fanal, œuvre d’art, que l’on donnait le nom d’un personnage en vue. Non pour l’abreuver de coups mais de poèmes-chants.
Blaise Diagne eût droit à son fanal après avoir battu François Carpot aux élections pour l’Assemblée nationale française … « Xar mu ñuul mi daan na xar mu weex mi » (le bélier noir a terrassé le bélier blanc) chantaient ses partisans au rythme du tamtam.
« Les bonnes manières se perdent », comme dit Tante Hélène Senghor ; à quoi j’ajoute : une civilisation n’est délectable que crue ou cuite à point. Or, l’on ne trouve plus que du « mal cuit » qui altère le goût de notre culture.
Venons-en aux Animateurs-Ani-maatey
De par leur fréquence de diffusion, les stations radios commettent les plus graves débordements microphoniques. C’est là où sévissent, en effet, les « animaatey » en guise d’animateurs. Certains d’entre eux démolissent, systématiquement, les fondements mêmes de notre culture en inventant d’insipides vulgarités du genre « moo ko yor », « tabax bamu kowe » « defar bamu baax » ; autant de raccourcis et substituts langagiers qui ne nourrissent ni ne stimulent la pensée.
Le drame inconscient des « animaatey » est de ne maitriser aucune de leurs langues de communication et de n’être, en définitive, « ni viande ni poisson » comme disait l’une des protagonistes du film Liberté 1 d’Yves Ciampi, tourné au Sénégal en 1962.
Amadou Gueye Ngom
Critique social
A nos pères looser.
Des gens sont venus de très très loin
Dans nos propres royaumes et empires
Ont fait de nos arrière arrière-grands-parents des esclaves. Pour des pacotilles vous vous rendez compte !
Et pendant un bon bout de temps quand même, trois siècles merde c’est long mais graaave !
Pourquoi est-ce qu’ils se sont toujours laissé faire nos vieux ? Est ce qu’il y’a une excuse à se laisser faire esclave ?
Les petits-enfants de ces types sont arrivés et ont baptisé «colonisés» les petits-fils des esclaves
Ils les ont battus au combat, souvent sans combat
Ils leur ont dit, leur ont appris que leurs ancêtres étaient des gaulois
Pourquoi est ce qu’ils se sont toujours laissé faire nos vieux ? Est-ce qu’il y a une excuse à se laisser coloniser ?
Ils les ont amenés faire la guerre là-bas dans le froid puis les ont ramenés, puis tués à Thiaroye et... la vie a continué… merci Sembène pour le témoignage
Pourquoi est-ce qu’ils se sont toujours laissé faire nos vieux ? Et leurs pauvres femmes ont été même obligées de se suicider, de se brûler vives à Nder un mardi en 1886
Pape Seck Serigne Dagana le dit bien, pour ne pas devenir esclaves ! Tellement ils étaient nuls nos vieux !
Nos historiens ont bien essayé de créer des héros genre Lat Dior le collabo
Ils ont été obligés d’écrire chaque fois à la fin de leurs bouquins… tués… déportés, c’est-à-dire vaincus !
Nos gentils papas eux ont hérité des indépendances
Ce n’est pas qu’ils aient combattu, aaah non ! Ils auraient été encore, comme toujours, battus !
C’est que les petits-fils des esclavagistes, vous voyez un peu ? Les fils des colonisateurs, leur ont fait un cadeau !
Quelque chose sur papier avec des signatures…
Et beaucoup aujourd’hui regrettent le temps des colonies, à mon avis… çà c’est le pire !
Ils ont bien dansé pendant des années pour fêter le cadeau Durant les longues nuits des indépendances
All night long les nuits des indépendances ! N’est-ce pas ?
Les plus honnêtes d’entre eux le reconnaissent bien
C’est pour ça que je rigole quand je les entends tous nous juger
xaley téy amuniu Ngor, amuniu kersa, amuniu fulla, amuniu faida, manduté, sutura, xaley tay !
A quoi a servi vos Ngor, kersa, fulla, fulla, faida, manduté… conneries ! ?
Ils disent qu’eux quand ils étaient jeunes ceci, cela, pititi peteta
Qu’eux quand ils étaient jeunes petiti peteta
Ils n’ont en réalité jamais vraiment assuré
Ils étaient nuls nos vieux, ils ont toujours loosé à mort, ils n’ont pas arrêté de looser
Lat Dior était un grand collabo, je n’invente rien, c’est Macoura Niang qui me l’a appris sur les bancs du collège Alpha Mayoro de Dagana
Lui n’était pas «volontaire de l’enseignement», c’est le seul enseignant qui m’a vraiment marqué
Senghor n’est crédible qu’en tant qu’artiste
Plus Normand que Sérère, il s’est plus préoccupé des fautes de français dans les discours que de l’autosuffisance alimentaire de son peuple nouvellement indépendant
Il a chanté la femme noire ; c’est bien Colette qui l’a enterré !
Sans conviction, nous continuons à chanter salut Afrique mère !
Les plus honnêtes d’entres eux le reconnaissent bien !
C’est que des excuses que vous nous devez et si ça vous dit, faites pour nous des prières
Pour nous avoir laissés que des misères, un héritage de misère. Que des misères, de petits pays de misère, la faim, des maladies, des guerres,
que des misères, de petits pays de misère avec des pantins à la tête
Où sont vos victoires vieux looser ! Dites-nous qu’est-ce que vous avez gagné !
Vous nous avez sacrifié et aujourd’hui nous sommes à bout de nerfs
Je ne vois pas, mais pas du tout de quoi vous pouvez être fiers !
Ah si, vous avez fait de nous les damnés de la terre,
et pour ne pas rester sur la terre, nous prenons aujourd’hui au prix de nos vies la mer pour d’autres promesses de terre
Est-ce que de cela vous êtes fiers ?
Par respect pour vos fils reconnaissez vos erreurs d’hier
de petits pays de misère avec des pantins à la tête qui maintenant veulent laisser leurs fils en partant
Le Sénégal ne sera jamais une monarchie !
On nous tue, on ne nous déshonore pas ; belle la devise d’accord
Le truc c’est que c’est vachement mieux de ne pas se laisser tuer
Quitte à tuer en légitime défense
D’autant que l’honneur restera sauf je pense
Nitt ki mu makla du téré nga wakhko dêgê !
Ils étaient vraiment nuls nos vieux, ils n’ont pas arrêté de Iooser
C’est pour ça que je rigole quand je les entends tous nous juger
Et essayer tous de se faire passer pour des héros du temps de leur jeunesse
Ils n’ont en réalité jamais vraiment assuré, ils n’ont pas arrêté de looser
Ils ont les mains sales, mais bien, bien crasseuses de nos misères présentes
Séén liggeyu démb mom la niuy dund niun tay !
Soyons honnêtes à part nous avoir donné la vie, je ne vois pas trop ce que vous nous avez laissé
Nous, nous pouvons vous juger
Séén liggeyu démb mom la niuy dund ni un tay !
Nos fils à nous nous jugeront
Sur ce que nous leur laisserons…
Doudou Garang AIDARA / Papeaidara@hotmail.com
SUD QUOTIDIEN :
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LES ASSISES DE L’OPPOSITION ONT VÉCU :« Il ne faut pas confondre concertation politique, démocratique, économique, sociale et le dialogue national républicain et démocratique ».
par , lundi 22 juin 2009
Après une année de conclaves, conciliabules et autres concertations feutrées, la grand-messe de l’opposition a accouché, sans surprise aucune, d’un document. Reconnaissons tout de suite que nous n’étions pas indifférents aux activités et aux réflexions de cette assemblée en raison des qualités et de l’expertise confirmées de certains membres de la société civile qui ont pris part à cette aventure.
Mais aussi, il nous semblait instructif d’observer les contorsions et astuces développées par les autres membres de cette équipée qui, malgré la prégnance de leur rôle négatif dans la vie politique du Sénégal pendant quarante ans, sont passés, curieusement, de l’inconfort du box des accusés aux commodités du fauteuil de jurés. Peut être faut il croire que l’esprit de cette mission était faussé dès l’entame par le fait que ces mêmes personnes ont généreusement financé le cout de cette retraite studieuse tenue au Méridien Président pour...rester proche du peuple ?
Nul ne doute de la volonté et des convictions de certains qui ont travaillé d’arrache pied pour aboutir à la confection de la Charte de Gouvernance Démocratique dont les résolutions ont retenu notre meilleure attention. Deux constats s’évincent cependant d’une première lecture de ce document. Le premier épouse les contours d’une question et porte sur le point de départ et la pertinence de l’état des lieux qui semblent délivrer un quitus pour la gestion du Parti Socialiste.
Peu de mots suffisent pour dire que le Sénégal à davantage souffert de l’inertie, de l’impéritie et de la déprédation de ceux qui aujourd’hui croient s’être refaits une virginité et une amnésie en se hasardant même à donner des cours magistraux de gestion de la chose publique. Doit-on considérer comme une inadvertance ou un arbitrage malveillant, le fait pour un document, si annoncé et si attendu, de minimiser la précision, au moment de dresser le bilan de gestion de chaque formation politique ? Il serait plus simple et, peut être, plus honnête de dire aussi aux sénégalais quels investissements ont été consentis par secteur et surtout pour quelles réalisations, notamment sociales.
Cette démarche aurait permis de comparer plus aisément les quarante années de gestion socialiste aux huit ans de l’alternance. Plus décisivement, elle permettrait surtout de savoir combien le passif socialiste a pesé et continue d’obérer les ambitions déclinées et mise en œuvre depuis huit ans pour le Sénégal par Monsieur le Président de la République Maitre Abdoulaye Wade. Dans le secteur de l’Energie, par exemple, quelles politiques ont été mises en œuvre pour anticiper l’augmentation des besoins énergétiques des sénégalais ?
Quelles réalisations ont été effectuées pour permettre de désarrimer, fut ce progressivement, l’énergie, de la dictature du pétrole pendant quarante ans ? La réponse à ces questions n’aurait pourtant pas grossi le volume du rapport final des Assises de l’opposition puisqu’elle aurait simplement constaté la carence du Parti Socialiste et le néant qui illustre ses réalisations. Le deuxième constat est relatif aux résolutions qui peuvent être prises pour autant de conseils ou de propositions nées d’une année de réflexion ou d’échanges et qui permettraient de sortir le Sénégal de l’ornière.
La difficulté sous ce chapitre c’est d’identifier une seule mesure de gouvernance économique et sociale qui pourrait être récupérée du fait, non pas de sa pertinence, mais simplement du fait de son caractère novateur. En ce qui concerne le domaine de l’Energie, les mesures préconisées semblent s’être simplement inspirées des politiques d’orientations initiées, impulsées et mise en œuvre par Monsieur le Président de la République Maitre Abdoulaye Wade.
Développer l’outil de production, diversifier les sources d’énergies, associer les consommateurs et les citoyens, la Wade Formula (« Fighting Poverty Through oil Price Allevation ») approuvée par le G8 sont les mots clés de la politique déclinée par le gouvernement du Sénégal pour la politique énergétique de notre pays. Mieux, depuis l’alternance les efforts fournis et les investissements réalisés dans ce domaine, pour parvenir à affranchir le Sénégal du système pétrolier sont considérables.
Malheureusement, ces efforts ont été étouffés par l’état de dénuement et de délabrement dans lequel a végété le secteur de l’énergie depuis des décennies. En outre, il nous semble léger de dresser un état des lieux en occultant les responsabilités des parties prenantes, fussent elles les mécènes de l’exercice, en omettant le contexte économique hostile et en ne reconnaissant pas la qualité et la pertinence des réalisations accomplies. Les Assises de l’opposition ont vécu. Au vu du document produit, après une année de réflexions et de révolutions feutrées, il est heureux que nous ne l’ayons pas attendu.
D’une part, parce que la gestion de l’Etat s’accommode mal de cette propension à refaire le monde dans les salons en oubliant le peuple que l’on prétend représenter.
D’autre part, parce qu’il semble quelque peu incohérent de passer une année entière pour attendre des propositions qui sont déjà identifiées ou pour certaines, déjà mises en œuvre par le gouvernement. En effet, les résolutions retenues par les Assises sont bien en deçà des objectifs fixés et de ceux déjà atteints depuis 2000. Nous ne finirons pas sans rappeler pour le décrier la mauvaise foi de ceux qui conseillent de nouvelles mesures de gouvernance politique alors qu’ils avaient tous, à l’exception notable de M. Talla Sylla, voté la Constitution en 2001.
Il prête à sourire, également, l’engagement de préserver l’intangibilité des mandats électifs pour des élus qui avaient applaudi la prorogation du mandat des députés il n’y a guère, juste pour conserver des avantages auxquels ils n’étaient pas disposés à renoncer. Mais il est heureux de constater que, sans être du même bord , nous avons les mêmes idées, sur certaines questions qui peuvent mener le Sénégal à bon port. Il est important de valider ces idées convergentes tant sur le plan économique que politique ou social afin qu’elles servent d’un tronc commun qui nous permettrait de gagner en lisibilité. Les Assises ont vécu.
Entretemps les élections locales ont eu lieu pour ceux qui en doutaient encore. Force est de reconnaître que l’opposition réunie, avec les résultats appréciables obtenus, représente une masse critique de citoyens sénégalais dont l’on ne saurait ignorer ni les avis, ni les préoccupations. Cette situation a le mérite, dans la floraison actuelle de partis politiques, d’identifier ceux qui sont porteurs de suffrages. Inversement l’on peut retenir que les élections se sont déroulées dans la plus grande transparence, (mettant en réserve ceux qui en pensaient le contraire en constatant le degré de maturité du peuple sénégalais qui après avoir accompli son devoir citoyen et a vaqué sereinement à ses occupations), malgré un fichier injustement décrié.
Malgré les divergences d’opinion ou d’orientation sur certaines questions, le respect du aux sénégalais qui ont investi certains partis de leur confiance, nécessite une attention particulière. Ces élections, en vérité, ont fini de valider l’Entrée du Sénégal dans le concert des grandes Nations respectueuses et gardiennes des vertus sacrées de la Démocratie.
C’est une grande étape qui mérite d’être consolidée par la capacité de la classe politique, toutes tendances confondues, à dépasser les clivages partisans opposition et pouvoir. Pour ce faire, il ne faudrait point confondre la concertation politique qui permettent de cimenter les ancrages démocratiques et de les faire évoluer à l’instar des grandes nations ; la concertation sur les grands défis économiques, politiques et sociaux, qui interpellent le Sénégal dans un contexte de crise mondiale ; et le dialogue national sur les questions républicaines et économiques.
Car si le premier peut être salutaire pour le peuple Sénégalais, le second, quoiqu’important, n’est pas à l’ordre du jour. Il n’est pas inutile d’instaurer dès lors, avec une opposition qui s’oppose enfin et qui prend le temps de la réflexion, une concertation, des échanges, un dialogue. Pour y parvenir chacun devra faire montre de dépassement pour le seul intérêt de notre cher pays. Les solutions économiques qui mènent sur la voie du développement peuvent être diverses, mais aucun pays ne peut envisager une émergence pertinente qui ne repose sur le socle de la démocratie. Il est donc urgent d’identifier et de définir, ensemble, une base commune sur certaines questions politiques et républicaines pour clore le débat sur les questions politiciennes.
L’urgence et les exigences de l’heure nous convient à faire face à un contexte économique mondial difficile, que notre pays ne peut affronter que dans un contexte politique apaisé qui n’ignore aucune force vive fut elle de l’opposition. La glose et les querelles de chapelle peuvent amuser des politiciens déphasés, mais le peuple a besoin de gestes et d’actes forts. Il nous appartient de savoir les poser. Ceux qui ne l’auront pas compris comme ceux qui n’y consentiront pas iront à rebrousse-poil de l’histoire et se retrouveront sur une page que les sénégalais ont tourné depuis l’alternance.
• Samuel A. SARR
• Wadiste éclairé
La trilogie du malheur !
par , lundi 22 juin 2009
Depuis que la compétition électorale semble désormais ouverte par les accords de Dakar, des candidatures surgissent. Des plus souhaitées aux plus honnies .
Ely ould Mohamed Vall qui nourrissait une ambition pour la maison brune a vu son plan secret perturbé par le putsch de Aziz . mais sans oser broncher . Pendant de longs mois il est resté muré dans le silence. Et voilà que dès la publication de ces accords de Dakar, Ely sort de l’ombre, pour se jeter à son tour dans la compétition, rompant enfin son long silence*, que d’aucuns n’ont pas manqué de qualifier, à juste titre , de pas très respectable.
Ely surgit, se posant en homme d’Etat, propre, fréquentable, voire honorable, ayant réussi une transition sans fautes ; un peu comme A .T .T ou encore comme Rawlings ! Cette image - à démolir impérativement -, il la cultive depuis plusieurs mois déjà, pour préparer, à pas feutrés, l’opinion occidentale et Africaine à son retour politique .
Or de toutes les candidatures en présence, celle de Ely ould Mohamed Vall me semble être la plus honnie et la plus scandaleuse qui mérite, à ce titre, d’être récusée et combattue avec force et détermination par tous les mauritaniens, soucieux de l’unité nationale. De bonnes raisons le justifient !
D’abord ce silence coupable, à la limite de la couardise , qui déroge à la tradition de courage reconnu aux oulad Bousba ! silence pusillanime que la morale populaire condamne à travers cet adage anglais qui rappelle que « les places les plus incandescentes en enfer sont réservées à ceux -là qui, en temps de grande crise morale, gardaient leur neutralité ». L’adage voulait sans doute dire « gardaient leur silence » ! Silence indigne enfin, qui ne sied pas à un prétendant à la charge suprême, dont le profil requiert, à tout le moins, courage, droiture et rigueur morale.
Il faut combattre cette candidature de Ely en raison , surtout , de son parcours politique et professionnel très entâché, impropre à panser une unité nationale tant malmenée, qui peine encore à se reconstruire .
Ely , en effet , fut pendant près de 21 ans le directeur de la police politique du Colonel ould Taya qui fit régner la terreur au sein de la communauté négro- africaine .Qui ne se souvient pas de ces arrestations et emprisonnements arbitraires, par fournées entières, ou de ces cruelles tortures de centaines de négro-mauritaniens innocents dans les commissariats de police de Nouakchott ? Certains y succombèrent et d’autres, les plus nombreux , furent déportés, à la faveur de la nuit, vers le Sénégal. . Ces crimes de torture et de sang dans toute la vallée, Ely en demeure co-responsable .ce que , du reste, il ne nie pas, face aux questions de journalistes quand il dit « assumer le bilan de cette police politique » ajoutant , avec une pointe de défi, « ne rien regretter » !
Il faut également rappeler que dès les premières heures de son entrée en fonction, le Président du Cmjd déclarait à la presse , sans s’encombrer de scrupules, « être venu pour dégripper la machine » et non la changer ; entendez, conserver, intact , le Système à fondement ethniciste et raciste, mis en danger. . Il déconseillait , par ailleurs ,vivement au futur locataire du palais présidentiel de « mettre le doigt sur le dossier du passif » , tout comme il traitait, en même temps, les réfugiés d’aventuriers, rudoyant au passage nos amis les Réno !
Cet homme, au passé lourdement chargé, profondément impliqué dans les crimes de torture, ne saurait constituer un choix pour notre pays, en quête de réconciliation !
Et qu’attendaient donc nos fameuses organisations des droits de l’homme pour barrer la route à ce tortionnaire qui briguait la Présidence rien que pour se protéger ?
De Ely à Aziz, des différences notables entre les deux cousins .
Si tous les deux appartiennent au corps militaire et à la même tribu , et demeurent assoiffés de pouvoir, Aziz , aux dires de certains, semble avoir au moins les mains propres dans ces accusations de crime ! S’il fut proche de ould Taya, tout comme du reste Ely, il ne trempa, dit-on, dans aucune opération de chasse aux négro- africains. Il ne fit emprisonner ni torturer personne pendant ces années de braise. Il ne fit pas chanter, non plus, ces quelques rares négro- africains aux comptes en banque fournis, en leur demandant de céder leurs avoirs, en échange de leur sécurité.
Non, de tous les candidats en présence Ely serait le pire des choix !
Je crois que n’eùt été le rejet massif par le peuple de l’intrusion des militaires dans le jeu politique, et la méthode cavalière d’un Général trop pressé à s’installer à la maison brune, Aziz aurait largement surclassé ses deux concurrents actuels . Mais attention, cette apparente sympathie, toute relative, n’est pas pour absoudre le Général de sa forfaiture qui assassinait l’espoir de tout un peuple ; loin s’en faut !
De deux maux il faut choisir le moindre, dit cet autre adage populaire . mais dans cette affaire nous faisons, hélas, face à trois maux !
Ely, Aziz, mais aussi .Ould Daddah !
Daddah par qui tout arriva ...Daddah à cause de qui le calvaire du peuple dure toujours .Daddah, ce raciste caché, à l’ambition obsessionnelle de diriger la Mauritanie -comme si le pouvoir mauritanien était une chasse gardée des Awlad Ebiery-, encouragea Aziz à perpétrer ce putsch !
Il n’échappe à personne que si le putsch a pu s’installer en durée, c’est bien par la faute exclusive de ould Daddah ; si Aziz avait été privé du soutien moral de ould Daddah dès les premières heures du putch, il aurait, sans nul doute, rendu le tablier, il y’a belle lurette ! Mais un calcul politicien mesquin de court terme que dictaient un égoisme légendaire et une ambition démesurée du pouvoir, aveugla ould Daddah qui ne vit pas venir la manoeuvre du Général ; en fin tacticien dissimulant son jeu, le Général le tenait doucement par la bride, et doucement, le menait en bâteau ! et pour boucler la boucle, Ould Daddah fit preuve de tant de maladresses, qu’il perdit ses deux fidèles« lieutenants » qui, maintenant, roulaient pour Aziz !
Daddah, Aziz , Ely ou la trilogie du malheur .un choix impossible, entre le mal, le moindre mal et le mal absolu ! Le Mal à ses degrés divers en somme.le Mal en tous les cas . hélas ! Que Dieu nous en préserve !
La lutte continue.
Le 18 juin 2009
Bara BA- Dakar- FLAM-SENEGA
« L’AFRIQUE EST MON COMBAT » DU BENINOIS BRUNO AMOUSSOUUne contribution pour une Afrique démocrate et fédérale
par Youssouph BADJI | SUD QUOTIDIEN , lundi 22 juin 2009
Arrivé au Sénégal pour assister à la réunion du comité Afrique de l’international socialiste(Is), qui s’est ouverte ce vendredi 19 juin, le Béninois Bruno Amoussou a présenté son livre intitulé « L ’Afrique est mon combat » à la presse Sénégalaise et internationale le lendemain, Samedi 20 Juin au Just 4 U. L’ouvrage de 128 pages retrace le parcours politique de l’auteur d’une part et son engagement pour le fédéralisme et la démocratie du continent noir de d’autre part.
Le leader du parti social- démocrate(PSD) du Bénin, Bruno Amoussou se veut pour une Afrique démocratique et fédérale dans son ouvrage « L’Afrique est mon combat », présenté ce Samedi 20 juin 2009 au public Sénégalais et international. L’homme politique Béninois demeure plus que jamais convaincu que le l’optique du fédéralisme de l’Afrique, longtemps prôné par des fils, notamment le Ghanaéen Françis Kwamé Nkrumah, le Guinéen Sékou Touré, Léopold Sédar Senghor …, est la meilleur voie à suivre pour sortir l’Afrique des problèmes qui entravent son épanouissement. « Tous ces personnages, non moins responsables de mouvements panafricanistes ont très tôt compris la nécessité de l’unité Africaine. En ce qui concerne le chômage des jeunes, cet effacement des frontières constituera un atout favorable au mouvement des personnes et des biens » a souligné M. Amoussou
Ce député à l’Assemblée Nationale Béninoise, retraçant son parcours scolaire et politique dans son livre, prône pour une Afrique libre et indépendante bâtie sous un Etat solide avec des institutions au service des peuples, seuls souverains. Selon lui, le développement de l’Afrique ne peut se réaliser dans cette balkanisation, mais plutôt le contraire. Toutefois, a t-il soutenu, « ce projet doit passer passer impérativement par l’intégration sous-régionale, politique et économique comme le cas de la CDEAO. Le défi à relever commande à ce que chaque sous – région retourne dans la solidarité, l’union politique et économique pour une Afrique riche et prospère ».
Au sujet de la démocratie dans les pays africains, l’ancien président de l’Assemblée nationale du Bénin de (1995- 1999), puis ministre d’Etat, chargé du plan et du développement jusqu’en 2005 s’est dit préoccupé par la situation qui prévaut dans son pays, le Bénin. « Au Bénin, la démocratie est fortement menacée. Les autorités cherchent à monopoliser toutes les institutions ». a-t-il renseigné.
Avant de poursuivre « Vous imaginez que les gouvernants imaginent des choses pour changer les règles qui leur ont permis d’accéder au pouvoir, d ans le seul but d’empêcher les autres politiciens la conquête de ce même pouvoir. Qu’un ministre en fonction menace dans une région que les gens parlent des autres autorités politique que le Président Yayi Boni seulement. C’est un indice d’autoritarisme » s’est t-il indigné. Exprimant sa profonde inquiètude sur l’attitude du Président Mamadou Tandja du Niger qui imagine des« combines » pour modifier la constitution pour se présenter à un troisième mandat, M. Amoussou s’est dit préoccupé, surpris de voir cette direction dangereuse dans laquelle le Président Tandja veut mener le pays.
(stagiaire)
Sacré Sénégal ! Béthio Thioune serait-il devenu un intouchable dans notre pays ?
Récemment, des milieux religieux ce sont acharnés sur des supposés homosexuels qui ont eu le tort d’être ou de ressembler peut être comme tels. Des levées de boucliers et dans un tollé général, où même l’Etat y a pris part inconsciemment, comme partie prenante, dans la pourchasse de l’homosexuel. Tout ceci, dans le cadre supposé de la défense de l’islam contre ceux qui l’agressent ou veulent ternir son image.
Mais où sont-ils donc, tous ces gens là aujourd’hui, devant les propos inconvenants à l’égard de l’islam, de Béthio Thioune ? Pourtant, le tort de tous ceux-là, n’est rien à mes yeux, à côté de la récente déclaration ou communiqué de Béthio sur le dos de l’islam, qui, sur toute la ligne, n’a rien à voir avec la pratique orthodoxe de la religion musulmane, la vraie s’entend évidemment.
Malgré la gravité de la déclaration et la référence à d’illustres personnes connues pour la pureté de leur pratique islamique conformément au saint Coran et à la Sunna du Prophète (PSL), aucune voix, la moindre alors, ne s’est fait entendre pour fustiger ces propos, qui dénaturent totalement l’islam et la religion musulmane.
Les illustres personnes référencées, n’étant plus de ce monde, leurs disciples et familles devraient au moins relever le caractère non fondé des propos qu’il leurs attribue injustement, je suppose. Mais Béthio, par où tient-il les gens, à telle enseigne que, personne n’ose lui dire la vérité ou bien lui porter la moindre contradiction sur ses allégations. Alors, au cas où, certains n’auraient pas eu à prendre connaissance de sa déclaration sous forme de communiqué à la radio, la voici : « SAMEDI 4 JUILLET 2009 : UN MILLIARD DE FRANCS POUR BETHIO THIOUNE »
« Les auditeurs de la radio RFM entendent, depuis quelques jours, un communiqué dans la rubrique publicité exhortant les taalibe de Cheikh Béthio Thioune à collecter la somme d’un milliard de francs à remettre au marabout le 4 juillet prochain. L’annonceur insiste sur ces mots » : « Serigne Saliou Mbacké a dit que quiconque voit Cheikh Béthio Thioune ira au paradis, quiconque le connait ira au paradis et tout ce que vous faites pour lui, vous le faites pour Serigne Touba. » en tentant d’expliquer aussi que « Serigne Saliou était Serigne Touba et une partie de ce qui était dans Serigne Saliou est en lui (Béthio). Donc, il serait Serigne Touba, pour ne pas dire Dieu. » Mais, où est-ce que dans la religion musulmane, de telles superpositions, doublures, faits ou transplantations ont eu lieu et ont été explicitées dans le Coran ? Aux savants, à vos plumes ! En laissant subsister ou planer le doute, vous ne rendrez pas service aux vrais musulmans et à leur religion de même que, ceux qui aspirent à y entrer.
A entendre ces propos et à mon humble avis, la famille de Serigne Saliou Mbacké devrait immédiatement les démentir et dans des termes sans équivoque. Mais rien de tout cela, ce qui peut laisser supposer, que ce sont bien les propos du Saint Homme. Mais, même au-delà, tous ceux qui prétendent être des défenseurs attitrés de la religion musulmane et vivent d’elle aussi, devraient dénoncer voire, démentir de telles inexactitudes qui ne reposent sur aucun fondement coranique vérifié. Pire, ces propos rabaissent la religion musulmane au rang des idolâtries et dévalorisent tous les Saints hommes qui ont eu à pratiquer l’islam dans l’orthodoxie la plus pure.
Ce silence, surtout des mourides et des Mbacké-Mbacké est assez surprenant, quand on sait parfaitement que Serigne Touba a bien dit : « Je ne suis qu’un humble serviteur de Dieu et du Prophète et maudits soient ceux qui ne me prendront pas pour tel. » Là aussi où, le Prophète (PSL) disait à sa propre fille : « Je ne peux pas te garantir le paradis » Comment alors, dans ces conditions, si nous voulons bien nous appuyer sur la religion musulmane notamment, sur le livre saint du Coran et de la Sunna du Prophète de l’islam (PSL), oser assurer le paradis sans frémir, à tous les individus crédules qui vous voient ou vous connaissent. Par conséquent, plus besoin de se conformer aux piliers de l’islam car, il suffirait simplement de voir ou de connaître Béthio, un point c’est tout. Il faut vraiment être de ces crédules pour croire à de telles balivernes. Le paradis, n’appartient qu’à Dieu l’Unique et, seule sa miséricorde peut y conduire les fidèles qu’il gratifie des sa bonté, parmi les plus respectueux des ses recommandations et qui s’interdisent d’enfreindre absolument les voies qu’il décommande. Ce qui se traduit en clair, que personne ne peut assurer d’une manière absolue à son prochain le paradis d’Allah dans l’au-delà. Peut être sur terre, oui !
Si aujourd’hui, un non musulman ou un adversaire de l’islam avait émis de tels propos, on comprendrait à la rigueur mais, que cela vienne d’un des nôtres soi-disant, est un fait extrêmement grave à plus d’un titre.
Il est vrai que, chacun de nous ne récoltera demain, auprès de Dieu notre créateur que, ce qu’il a semé. Mais enfin, c’est tout même grave, qu’aucun des marabouts et même les ténors, prompts à vouer aux gémonies ou à qualifier au moindre écart, les gens, de non musulmans ou de je ne sais quoi, n’aient pipé mot sur Béthio et ses propos. Je suis tenté de me demander en fin de compte, si certains marabouts ne craignaient pas plus Béthio que Dieu le créateur de l’Univers.
Nous pouvons tous noter sans conteste, dans le cas de Béthio Thioune, la présence massive de l’argent, le matériel et la jouissance, dans le même temps, l’absence totale de Dieu, son Prophète (PSL) et le Coran dans ses assemblées ou rencontres. Ce sont des indices qui en disent long et leur caractère étranger à l’islam est aussi manifeste pour convaincre tous ceux qui le veulent bien, dans tout ce que fait Béthio, il n’y a rien de musulman, c’est et net. Comment peut-on prendre la religion musulmane hors du Coran et de la Sunna, comme par exemple : célébrer un mariage musulman avec seulement 7 Barké Serigne Saliou, c’est connu de tout le Sénégal et publiquement, on ne l’a pas dénoncé aussi.
En tout état de cause, le terrorisme qu’exerce Béthio et ses talibé est un défi caractérisé aux lois et règlements de la république. Et, une pareille chose, n’est possible que dans un Etat de non droit comme le nôtre. Tous les services qui devraient faire régner l’ordre et le droit sont caporalisés et sont aux ordres de ceux qui sèment le désordre. Si nous n’y prenons garde, nous risquons d’avoir un pays ingouvernable par le fait de l’existence de milices hors-la-loi, terroristes et agressives en dehors de toute règle de droit. L’Etat doit prendre toutes les dispositions nécessaires pour que force reste à la loi.
Alors, messieurs les marabouts et autres Imams, si vous n’osez pas dénoncer ou rien dire au nom de l’islam à Béthio Thioune à propos de sa pratique et de son interprétation tout à fait contraire à l’islam, de grâce, laissez tranquillement les autres musulmans avec leur volonté de faire tant bien que mal leur pratique religieuse à la limite de leurs connaissances même sommaires, qui est dans tous les cas, de loin, plus proche de l’islam orthodoxe que celle de Béthio, qui est elle, aux antipodes de l’islam.
Nous sommes tous interpelés, au nom de la république et de notre citoyenneté à faire de sorte que, notre pays ne soit transformé par des Gourous, en une jungle où la loi du plus fort sera seule la meilleure.
Mandiaye Gaye
Gaye_mandiaye@hotmail.com
WALF FADJRI :
Tanor et cie vilipendent l'alternance devant l'internationale socialiste : «Depuis 2000, le Sénégal est dans une situation de précarité jamais connue dans le pays»
La démocratie en Afrique est en panne. Les socialistes du continent en ont dressé le constat et dénoncé cet état de fait pour prévenir le péril despotique qui menace le continent. Pour les socialistes africains, la restauration du projet démocratique est indispensable.
La réunion du Comité Afrique de l’Internationale socialiste les 19 et 20 juin à Dakar n'aura pas été qu'un moment de retrouvailles entre camarades de continent partageant une même idéologie. Elle a également servi de cadre aux membres du Comité pour se livrer à un diagnostic de la situation politique en Afrique. Selon le comité Afrique de l'Internationale socialiste qui livre ainsi les conclusions d'un tel exercice, ‘la démocratie en Afrique est en péril’. Pour les socialistes, cet état de fait est le résultat ‘des tyrannies pseudo démocratiques qui se maintiennent au pouvoir par la perversion des valeurs démocratiques telles les manipulations fréquentes des normes d’accession et de dévolution des pouvoirs et la tentation monarchique dans certains Etats où des héritiers désignés sont installés dans l’espace public et politique en vue de préparer ou d’organiser ‘électoralement’ une dévolution successorale du pouvoir’. Ce tableau est davantage assombri, selon toujours les termes employés par le Comité Afrique de l’Internationale socialiste, par la panne du système électoral qui souffre d’un double déficit de fiabilité et de crédibilité et par la résurgence des coups de force militaire qui interrompent les processus démocratiques. Face à tous ces périls, les camarades de M. Jacques Baudin, secrétaire national aux relations extérieures et à l’intégration africaine du Ps sénégalais, ont émis un certain nombre de propositions à mettre en œuvre. C’est ainsi qu’à leurs yeux, il est urgent de faire redémarrer le projet démocratique sur le continent africain autour des enjeux de paix et de stabilité. Dans ce cadre, il importe, selon les socialistes, de travailler à la promotion d’une véritable culture démocratique par l’adoption de valeurs partagées, acceptées et respectées par les acteurs politiques, les citoyens, le pouvoir judiciaire et la presse. ‘La construction de cette conscience démocratique implique la promotion de la citoyenneté pour favoriser la responsabilisation et la capacitation des citoyens’, mentionne-t-on dans la déclaration adressée à la presse hier à l'issue des débats qui ont essentiellement tourné autour du thème central: ‘D’une époque de crise à une nouvelle ère de partenariat inclusif’. II importe, également, de parachever l’institutionnalisation du pouvoir politique en Afrique pour, d’une part, une séparation réelle des pouvoirs dans l’Etat et, d’autre part, la séparation de l’Etat et de toutes les autres institutions et forces qui inhibent les mécanismes démocratiques.Pour ce faire, le secrétaire général de l'Internationale socialiste M. Luis Ayala et ses camarades d'idéologie estiment qu'un certain nombre d’exigences fondamentales doivent être intégrées pour donner un sens à la notion de bonne gouvernance démocratique.
Il s'agit du libre exercice des droits et libertés individuels et collectifs ; de l’indépendance du pouvoir judiciaire et des magistrats qui ne doivent être soumis à aucune pression du pouvoir exécutif et qui ne doivent pas craindre pour leur carrière voire pour leur vie en raison des jugements qu’ils rendent. A côté de ces mesures préventives, les membres du Comité Afrique de l'Internationale socialiste convoquent l’organisation d’élections libres, transparentes, régulières, à date échue ; la mise en place de mécanismes et de procédures pour sécuriser le dispositif institutionnel et l’instauration du dialogue comme instrument d’anticipation des crises politiques et de pacification de l’espace politique.
Les socialistes du continent noir demandent également l’implication des femmes et des jeunes dans la vie politique et la promotion d’une culture démocratique à travers l’éducation à la citoyenneté et aux droits humains.
A noter que le thème central a suscité deux autres sous-thèmes. Il s’agit, notamment, de ‘la réponse africaine à la crise financière globale et les politiques pour promouvoir les Accords de partenariat économique (Ape)’ et de la nécessité d’’impliquer l’Afrique dans une nouvelle gouvernance démocratique mondiale’.
Abdoulaye SIDY
Nouvelle compagnie aérienne du Sénégal : Tout faire pour éviter un atterrissage forcé
C’est certainement avec beaucoup de soulagement que les Sénégalais ont appris le ‘divorce à l’amiable’ d’Air Sénégal International (Asi) d’avec la Royal Air Maroc (Ram), surtout si cette solution permet à nos compatriotes de conserver leur emploi. En même temps, on nous informe de la création d’une nouvelle compagnie aérienne, bénéficiant du soutien technique de la Ram, et ce, très prochainement. Mais, il ne faudrait pas beaucoup compter sur nos amis marocains pour nous aider à réussir là où eux-mêmes ont échoué. Mais enfin… Il est toutefois triste de constater qu’après cinquante ans d’indépendance, nous en sommes à la mise sur pied d’une compagnie aérienne et à solliciter, pour cela, l’appui de l’extérieur. Nous sommes d’autant plus triste que les échos qui nous parviennent, notamment en ce qui concerne la ventilation du capital, nous amènent à nous interroger si d’ici une dizaine d’années, nous n’en serions pas à tirer encore les conséquences de la liquidation de notre… future compagnie nationale.
En effet, il semble qu’on en est au choix des futurs actionnaires sans qu’un audit en profondeur n’ait été commandité pour permettre à chacun de comprendre les vraies raisons de cet ‘atterrissage forcé’. On a cette impression fort gênante que cette fois-ci aussi, on va prendre les mêmes et recommencer. Sinon comment comprendre qu’au moment où nos aérodromes secondaires, très fonctionnels et parfaitement équipés, n’accueillent presque pas de trafic, on puisse parler de futurs actionnaires sans examiner la situation au niveau régional. C’est pourquoi je pense que la création d’une compagnie nationale passe par la mise en place tout d’abord de compagnies aériennes régionales modernes.
Des compagnies régionales
Ces compagnies, au nombre de trois au minimum, devraient suivre les contours économiques de notre pays.A titre d’exemple, une compagnie aérienne pourrait être créée au niveau de la région naturelle de Casamance grâce au concours de l’Etat et la participation des Conseils régionaux de Ziguinchor, de Kolda et de Sédhiou, des Chambres de commerce et du secteur privé – industriels locaux, opérateurs économiques, hôteliers… - comme cela se fait dans de nombreux pays.
Cette compagnie que nous pourrions appeler ‘Air Casamance’ serait chargée de participer au désenclavement de notre région Sud, de favoriser l’activité touristique et surtout de développer le fret aérien pour tous les produits de la Casamance. C’est donc tout naturellement qu’elle pourra affréter des avions-cargo, chaque fois que nécessaire, pour transporter les produits halieutiques et autres fruits et légumes de contre-saison vers l’extérieur.
De même et grâce au soutien là aussi des Conseils régionaux de Tambacounda, de Kédougou et demain de Bakel, une compagnie ‘Air Sénégal oriental’ pourrait voir le jour, permettant le désenclavement de notre région orientale et la redynamisation de son immense potentiel économique et touristique. Grâce à cette nouvelle dynamique, les touristes séjournant au Cap Skirring, pourront parfaitement admirer les Chutes de Dindifelo, visiter la Réserve de Niokolo-Koba et découvrir le magnifique Parc des oiseaux de Djoudj.
De même, les pèlerins devant se rendre à La Mecque pourront, grâce à ces compagnies, effectuer toutes leurs formalités de départ et d’arrivée à l’aérodrome de leur localité, et ne feront que transiter à Dakar sur le chemin de La Mecque. Du reste, même les formalités de dédouanement de leurs bagages pourront s’y faire au retour. On devine aisément la formidable impulsion économique que ces choix pourront entraîner au niveau local.
Et pour leur permettre de prendre leur plein envol, ces compagnies régionales devront bénéficier d’une exonération totale pendant au moins cinq ans, des redevances aéronautiques, des taxes aéroportuaires et autres et pourront même bénéficier d’une ristourne sur la Redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires (Rdia) perçue au niveau régional pour leur permettre de faire face aux dépenses urgentes d’installation. Ce sont ces compagnies régionales qui devront constituer l’ossature de notre future compagnie aérienne nationale, avec au moins le tiers des actions.
De même, s’il paraît légitime que les travailleurs de Asi réclament un certain nombre d’actions dans la future compagnie, il est également souhaitable que la créance de l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads) sur Air Sénégal International (plusieurs milliards), soit transformée en actions au bénéfice de cette agence et de ses travailleurs. Il faut noter que ce sont des dizaines et des dizaines de milliards que l’Administration des activités aéronautiques nationales - devenue Ads - et Asecna-Sénégal ont perdu avec les liquidations d’Air Sénégal, d’Air Afrique et maintenant d’Air Sénégal International.
Avec la participation annoncée du secteur privé structuré (Cnp, Cnes) et des représentants du secteur touristique, la nouvelle compagnie comprendrait des actionnaires diversifiés et expérimentés, des actionnaires soucieux de la réussite de la compagnie et décidés à la soutenir et à l’accompagner. En effet, la réussite future de la compagnie dépend, dans une large mesure, de la qualité des actionnaires, du choix des dirigeants et du montage financier. La règle, invariable, doit être l’information la plus large, l’implication de tous les secteurs intéressés et l’ouverture du capital à tous nos compatriotes - émigrés compris - grâce à une offre publique de vente d’actions. C’est une rupture nécessaire par rapport à ce qui se faisait jusqu’à présent.
Les objectifs de la nouvelle compagnie
Il peut paraître surprenant de devoir fixer des objectifs à un transporteur dont la mission consiste logiquement à transporter des passagers, du courrier et du fret. C’est que la mission d’une compagnie moderne consiste plutôt à offrir des services, de chercher à happer une clientèle de plus en plus exigeante et, dans le cas de notre compagnie, de participer au développement et au rayonnement de notre pays. Et ce ne sont pas que des mots. A cet égard, la compagnie devrait rapidement s’intéresser à l’assistance au sol, au catering et à la maintenance, grâce à des filiales créées à cet effet.
S’agissant de l’assistance au sol, l’objectif premier devrait être de mettre un terme au spectacle de ces valises déchirées ou endommagées, de ces bagages perdus, des passagers totalement découragés et fatigués, des réservations non respectées, etc. C’est pourquoi la compagnie sera sans doute amenée à s’occuper directement de ses propres passagers aussi bien en matière d’accueil, d’information, et en un mot, de faire en sorte que les Sénégalais soient fiers de leur compagnie nationale.
En ce qui concerne le catering (préparation des repas pour les avions), la compagnie devrait, en partenariat avec les sociétés exerçant à Yoff ou à l’étranger, et en collaboration avec l’Ecole nationale hôtelière, recruter des jeunes Sénégalais et asseoir un vrai label de qualité. Et ainsi, progressivement, la compagnie cherchera à fidéliser sa clientèle et à apparaître comme un concurrent sérieux de toutes les compagnies opérant actuellement à Dakar. C’est ainsi que nous jetterons les bases, à la fois saines et solides, d’une véritable Compagnie nationale.
La règle est toujours la même : Ne pas prendre les mêmes et recommencer.
Djibril Birasse BA Cadre aéronautique Bp 29408 Dakar-Yoff Mail : dbba25@yahoo.fr
Je récuse !
La France est, aujourd'hui, l'une des plus grandes démocraties du monde. Celle-ci est le fruit d'un long processus de démocratisation enclenchée depuis 1789 avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Mais, il est indéniable que le rôle des médias a été décisif au triomphe de la démocratie, à l'acquisition de la liberté d'expression et à l'émergence d'une conscience nationale nouvelle. Au fil de l'histoire, de grands journalistes se sont succédé, se distinguant par la rigueur et la clairvoyance de leurs plumes et une particulière méticulosité dans le traitement de l'information. Mais hélas, de nos jours, il n'est pas rare de voir cette tradition de grands journalistes ternie par l'incompétence de journaleux qui ignorent tout de la noblesse de leur métier. C'est même à se demander si le journalisme français ne serait pas, aujourd'hui, victime d'une invasion massive de l'ivraie.
L'autre soir, j'étais devant ma télé quand, au hasard d'un changement de programme, je tombai sur l'émission 66 minutes qui parlait du tourisme de l'amour au Sénégal. Et quelle ne fut pas ma surprise d'entendre, dans ce documentaire, un nombre impressionnant d'informations erronées à propos de mon pays, le Sénégal, que je connais bien pour y avoir vécu depuis ma prime jeunesse avant de le quitter, il y a juste quelques années de cela, pour venir poursuivre mes études en France. Ce n'est quand même pas un journaliste qui s'est rendu une fois au Sénégal pour les besoins d'un documentaire, qui va m'apprendre des choses sur mon pays ! Et le pire dans tout ça, c'est que ce phénomène du tourisme de l'amour y est présenté comme étant très répandu ; on a même l'impression qu'il est le quotidien des Sénégalais.
Je pense que le noble métier de journaliste requiert une certaine éthique et une déontologie que le reporter de ce documentaire a, semble-t-il, pris soin de ranger dans les tiroirs de sa mauvaise foi. Ainsi donc, au sortir de ce simulacre de documentaire, c'est l'image de tout un pays, le Sénégal, qui est ternie et c'est toute la jeunesse sénégalaise qui est couverte d'opprobre. Des réactions d'indignation ont fusé de toutes parts au sein de la communauté sénégalaise résidant en France. Pour ma part, en ma qualité de citoyen sénégalais, je ne peux pas, au regard des valeurs fondatrices de mon pays et de celles de sa société, rester insensible à ce tissu de ragots. Aussi me suis-je prescrit le devoir citoyen de rétablir la vérité. William Shakespeare, lui-même, dans La Tragédie d'Hamlet, enseignait qu’’être grand, c'est soutenir une grande querelle’. Il n'est, à mon sens, de querelle plus grande et plus noble que celle qui consiste à défendre l'image de son pays, lorsque celle-ci se trouve être injustement ébréchée par des allégations fausses et sans fondement.
Tout d'abord, je voudrais commencer par dire que je ne cherche pas à nier l'existence de ce phénomène car il existe bel et bien. Mais contrairement à ce que laisse croire le documentaire, il est, en réalité, très peu répandu. Ce phénomène n'est guère visible que sur les plages de Saly, vers la petite côte. Pour peu que vous vous promeniez hors de celles-ci, vous êtes sur de ne pas en trouver trace. Et même sur ces fameuses plages, les personnes qui se livrent à ce genre de pratiques ne sont pas légion. Il s'agit, pour la plupart, de jeunes qui se meuvent dans le milieu touristique comme les vendeurs d'objets d'art, les guides touristiques, etc.... Ces derniers ne constituant qu'une partie infime, voire infinitésimale de la jeunesse sénégalaise, il me semble incongru de se lancer dans une généralisation, somme toute hâtive et dangereuse de ce phénomène. Et même les quelques rares jeunes qui s'adonnent à ce genre de pratiques, le font souvent en catimini. Car croyez bien que, dans un pays où la religion est très ancrée dans les mœurs, de telles pratiques sont exécrées. Il suffit que l'on vous surprenne pour que vous soyez cloué au pilori, livré à l'indignation publique.
Les bons documentaires, je parle de ceux-là qui accroissent notre culture et notre connaissance du monde, ont tous en commun de braquer leurs projecteurs sur des phénomènes nouveaux ou qui sont d'une ampleur considérable, mais jamais sur des cas isolés. Quand on sait que le phénomène ici en question n'est pas du tout nouveau et est très peu répandu au Sénégal, il devient aisé de se convaincre de l'inanité de ce documentaire.
Au-delà de ces généralisations scandaleuses, c'est la démarche empruntée dans ce documentaire qui m'a le plus révulsé. En effet, notre journaliste, s'appuyant manifestement sur un casting réussi de femmes esseulées, nous a servi tour à tour des récits bien tristes des mésaventures de ces femmes avec des jeunes sénégalais ; histoire de faire pleurer dans les chaumières. Ces jeunes sont présentés comme des opportunistes, très enclins à profiter des largesses de ces pauvres femmes dont le seul tort a été d'avoir quitté leur lointaine France pour venir trouver l'amour sur les plages du Sénégal. Je trouve que c'est là une façon tendancieuse de voir les choses. Car qui peut objectivement croire en la sincérité des relations entre des jeunes qui sont à l'aube de leur vie et des femmes qui sont au crépuscule de la leur ? Des femmes complètement décaties par l'âge, le visage raviné par les rides et, bien souvent, fardé de tous bords comme pour vainement réparer les outrages du temps. Ces relations deviennent davantage suspectes quand on sait que ces jeunes vivent entièrement au crochet de leurs vieilles compagnes.
La vérité est que le plupart des Françaises concernées par cette forme de tourisme ne vont pas en Afrique pour trouver l'amour. Elles s'y rendent parce qu'elles ont été mises au parfum d'une nouvelle forme de prostitution qui est très en vogue sur les plages de ce continent. Arrivées sur les lieux, elles se feront, comme prévu, accoster par des jeunes, dont certaines d'entre elles ne tarderont pas à s'enticher, se sentant enfin femmes auprès de ceux-ci. Ainsi, naîtront des ‘amours’ nouées sous les cocotiers et ayant, pour la plupart, les relents de la prostitution : ces jeunes sont, en effet, entièrement entretenus par leurs compagnes à qui ils offrent, en retour, leur virile compagnie.
Ces relations n'ont donc aucun fondement et ces femmes ne sont pas sans le savoir. Elles savent aussi que la rupture est latente. Mais, au lieu de regarder la réalité en face, elles préfèreront continuer à humer les insidieux parfums de leurs idylles dans l'attente desquelles, elles auront langui des années durant. Une fois que le gigolo, en parasite professionnel, se sera construit une situation financière assez solide, arrive le moment fatidique de la rupture. Telle une sangsue rassasiée, notre homme va tourner le dos à sa bienfaitrice, la plongeant ainsi dans un profond désarroi.
On aura beau traiter, à juste titre, ces jeunes de tous les noms d'oiseaux de la terre, il n'en est pas moins que ces femmes ont une grande part de responsabilité dans ce qui leur arrive. Elles qui, pourtant, savaient la rupture latente, mais qui ont préféré persister dans une aventure sans lendemain. Lorsqu'à la lucidité, on a préféré la tentation de l'autruche, disons de l'évitement, on ne récolte, au final, que de la déception. Et on ne doit s'en prendre à personne d'autre que soi-même. Ces femmes qui sont d'un âge certain, devraient avoir autre chose à faire que d'aller en Afrique pour encourager la prostitution.
Ce documentaire n'aura donc été ni plus ni moins qu'un ramassis de platitudes et d'informations erronées.Il aura été terni par un manque criant de rigueur et d'objectivité. Mais il est toutefois un mérite qu'il faut lui reconnaître. Celui d'avoir fait état, bien que maladroitement, d’une réalité indéniable : de plus en plus de jeunes africains rêvent, aujourd’hui, de rallier les rives de l'Europe. Cette situation n'est, certes, pas nouvelle, mais commence à prendre des proportions inquiétantes. Elle semble être favorisée par la conjugaison de deux facteurs :
D'abord, il y a l'influence des médias. En effet, la plupart des jeunes africains ont trop tendance à regarder l'Europe à travers le prisme de la télévision qui, bien souvent, leur fait miroiter les mirages d'un eldorado européen théorique et illusoire. A cela s'ajoute l'impact de la pauvreté. Dans un continent où le chômage fait rage, ces jeunes, qui n'ont aucune perspective d'avenir, sont réduits à se rabattre sur ce pis-aller qui consiste à s'exiler, loin de leurs familles, vers une Europe drapée dans les oripeaux de la prospérité. Pour ce faire, plusieurs voies s'offrent à eux. Le théologien italien Saint Thomas d'Aquin aimait à dire qu'il faut un minimum de bien-être pour pratiquer la vertu. Cette thèse sera même reprise par Emmanuel Kant dans ‘Le fondement de la métaphysique des mœurs’. La pauvreté, en effet, est connue pour rendre toute éthique étique. Ainsi donc, certains jeunes, que la pauvreté aura plongés dans une profonde misère morale, n’hésiteront pas à emprunter des canaux tortueux : faux visas , mariages blancs, etc.
D'autres, par contre, plus nombreux, se lancent dans des odyssées macabres, à bord de pirogues, pour rejoindre les îles Canaries. Combien de jeunes africains, naviguant à bord de ces radeaux de la méduse, auront péri, engloutis sous les cruelles eaux de l'atlantique ? Cette saignée de nos bras valides qui n'a d'autre effet que d'anémier l'Afrique, doit être au plus vite endiguée si on veut préserver la vitalité démographique de ce continent. Il appartient donc aux gouvernements africains de hâter les politiques en direction des jeunes pour créer les conditions de leur insertion dans la vie active. Car l'Afrique a, aujourd'hui, plus que jamais besoin de ses fils, surtout à l'heure où les urgences se situent vraisemblablement le long des avenues d'une crise économique impitoyable.
El Hadji Malick SALL