Lettre ouverte à la coalition Bennoo Siggil S
Un Monument de la Renaissance africaine: Pour quoi faire?
Je regardais l’autre jour une émission sur une chaine de télévision Sénégalaise, et l’animatrice demandait à son collaborateur à l’écran: c’est quoi cette Renaissance africaine d’Abdoulaye Wade ? Cela voudrait il dire que nous serions mal nés et que nous aurions besoin de renaître ? Paroles d’une non intellectuelle me diriez vous certainement ?
Je parcourus aussi cette semaine sur internet, une contribution écrite sur les cinquante ans d’indépendance de l’Afrique, et le contributeur de se demander ‘pourquoi les Sénégalais devraient-ils célébrer le cinquantième anniversaire de leur indépendance? Qu’est ce qu’il y’a de si exceptionnel à célébrer? Selon le contributeur ‘le bilan est loin d’être brillant au Sénégal et nous aurions même régressé en dix ans’.
Si on considére ces remarques, nous pouvons dors et déjà dire que:
-la Renaissance africaine ne saurait être uniquement une affaire d’élites dans une Afrique où il ya une majorité d’illettrés, et où on constate une faiblesse du développement de la pensée écrite;
-la Renaissance africaine doit avoir un contenu programmatique à même de résoudre les problèmes d’une Afrique encore de beaucoup de manques.
C’est à ces deux conditions au moins, que le Monument symbole de cette Renaissance africaine érigée à Dakar à coup de milliards, peut avoir un sens.
La Renaissance africaine selon Djibril Tamsir Niane, ‘c’est le renouveau voulu, déclenché par les Africains depuis leur indépendance’; Il dit que notre Renaissance date de 1960 avec notre accession à l’indépendance et il rajoute que l’Afrique revisite son histoire pour la réécrire, alors qu’elle était jadis écrite par d’autres.
Si cette démarche est louable pour remettre nos empires, nos héros et nos valeurs à leurs justes places, c’est encore mieux de tirer toutes les leçons de notre histoire, pour dire: Plus jamais comme avant ; La Renaissance africaine d’Abdoulaye Wade et de Tabo Mbeki, c’est l’Afrique consciente, prête à se prendre en charge et à bâtir pour son peuple un mieux- être de classe internationale.
Pour réussir ces missions, l’Afrique a besoin d’adopter des comportements motivés, c'est-à-dire consciemment voulus, fondés sur le libre choix, avec des actions toujours orientées vers des objectifs qui aient un sens conforme aux aspirations de ses populations.
Le libre choix c’est le choix pour l’Afrique de faire ce qu’elle veut, mais aussi celui de ne pas faire ce qu’elle ne veut pas; ce qui n’a pas toujours été le cas.
Il est important avant d’analyser les enjeux liés au Monument de la Renaissance africaine, de faire la différence entre une statue et un monument car, c’est un monument que le Président Wade a fait construire et non une statue.
Une statue, c’est juste une œuvre d’art sans message, on l’aime ou on ne l’aime pas; le monument, c’est cette œuvre là plus un message. La statue de Wade trouve tout son sens, parce que représentant le symbole de la Renaissance africaine et ceci en fait un monument.
Le professeur Souleymane Bachir Diagne a déclaré récemment ’ Que l’humain est ainsi fait: il a besoin de traduire en symboles, les grandes décisions et les grandes orientations qu’il veut imprimer à sa vie; Dire que quelque chose est un symbole de cette Renaissance africaine ça a du sens’.
Cette affirmation, nous la prenons comme un solide soutien au monument de la Renaissance africaine ou du moins sur le plan du principe de son érection, même si le philosophe s’empresse de rajouter que dans la réalisation concrète, on s’emble avoir mis les choses à l’envers en nous mettant devant un fait accompli.
Nous, nous dirons que l’homme a besoin de motivations pour toujours aller de l’avant:
En effet, il serait hasardeux d’abandonner les personnes, hasardeux d’abandonner un groupe de travailleurs ou de citoyens à eux-mêmes, et espérer d’eux de grands résultats, de grandes performances.
On voit donc que quelque soit l’opinion que l’on se fait des cinquante d’indépendance de l’Afrique, l’Afrique a besoin de symbole pour mieux faire.
Il est donc heureux et louable, au moment où l’Afrique connaît des balbutiements heureux, que le Président Wade, pour sonner le rappel des troupes, cherche à consolider l’unité africaine en proposant un symbole qui doit réconcilier l’Afrique et lui permettre de se projeter dans l’avenir; et ne nous adonnons pas comme le dit encore notre frère Souleymane Bachir Diagne, à ‘notre sport favori, le scepticisme’.