Descente dans l'arêne
CONCERT DE LA JEUNESSE À GUÉDIAWAYE Opération séduction : Karim se lance
dans la banlieue
Article Par BABACAR NDAW FAYE,
Paru le Samedi 7 Avr 2007
La campagne pour l’après - Wade 1er a-t-elle débuté? Ça en a tout l’air.
Le fils du président, que l’on indexe à tort ou à raison comme un candidat
désigné pour la succession de son père, a brillé par sa présence à la télé
lors des fêtes décrétées par Wade. Mais le must a sans doute été le
concert de Guédiawaye, offert à la jeunesse par le (re)nouveau président
de la République. Karim Wade qui y était avec Aminata Niane et Baldé (son
état-major ?) aura sûrement marqué des points auprès des jeunes de la
banlieue.
«La génération du concret» fait les yeux doux à la banlieue. Le président
fraîchement réélu ayant déclaré urbi et orbi devoir sa victoire à la
banlieue et à sa jeunesse notamment, son fils ne s’est pas fait prier pour
aller se créer un élan de sympathie auprès de celle-ci. Pour cela, rien de
mieux qu’un concert de reconnaissance pour la brillante réélection de
papa. Un concert à forts coups de publicité sur la Une (notre télé
nationale), avec la présence de musiciens de premier plan. Cerise sur le
gâteau, ceux qui étaient venus en masse assister à la fête ont eu la
surprise de la partager avec Karim. Le président du conseil de
surveillance de l’Anoci était venu avec ses principaux collaborateurs,
notamment Aminata Niane (Dg Apix) et Abdoulaye Baldé (directeur exécutif
de l’Anoci). Assistant à la manifestation jusqu’à la fin. Et gagnant du
coup la sympathie du public et des …artistes. Tour à tour sur le podium
riche en sons et lumières et en argent (qui a coulé à flots), ces derniers
ont salué «l’énorme travail abattu» par Karim Wade ou son ami Baldé. Nder
boy, Demba «Boom boom boom» Dia, Mbaye Dièye «Blokass», Pape et Cheikh, et
même Oumou Sow, la danseuse reconvertie en chanteuse (ou poétesse) venue
avec un discours tiré d’on sait où. Après leurs playbacks, ils se sont
presque tous dirigés vers le big boss de l’Anoci. Qui pour lui serrer la
main et lui faire une accolade, qui pour l’encourager ou se faire
remarquer. Wade-fils a réussi son premier grand meeting… pardon, bain de
foule. Une foule qui l’a acclamé lors de son passage sur le podium, bref
mais ô combien symbolique pour le public. Qui commence à se faire des
idées du genre «pourtant il est plus sympathique qu’on ne le décrit.
Pourtant il est beau, pourtant il est ceci, pourtant il est cela.» Hop,
après avoir réélu le père, ils pensent investir le fils. Qui, comme son
stratège de père, commence à comprendre la conscience de l’homo
senegalensis, friand de fêtes. Il a ainsi réaffirmé sa volonté de
pérenniser le concert. Chaque année, à la même période. Quoi de mieux pour
capitaliser la sympathie des vrais grands électeurs, les jeunes? Soyez
tranquilles, Karim ne réclame aucune ambition politique. Pour l’instant !
Avant-hier, il a encore répété la leçon (du père : clignoter à droite,
tourner à gauche), aux sceptiques. «Ce concert n’a rien de politique»,
dit-il. «Wait and see"