Le petit « CAPORAL » promu "GENERAL"
Le petit « CAPORAL » promu général
Travail et politique … en berne !
Le Sénégal est au chômage : Les différentes régions du pays se sont dépeuplées. Leurs populations sont en mouvement, vers Touba. La capitale du Mouridisme fêtera, demain, le départ en exil de son fondateur : Cheikh Ahmadou Bamba, le Serviteur du prophète Mouhamad (Psl). Ainsi, l’actualité s’est déplacée ! Elle s’est même reconvertie : elle n’est plus politique. Elle est devenue religieuse. Ce que semble ignorer le Front Siggil Sénégal, dont la réunion d’hier n’intéressera certainement que sa crème. Et si cette opposition profitait du Magal pour se mirer ? Elle en a besoin ; tous comme les disciples qui envahiront samedi prochain Touba, la sainte. Car, le pays est à un tournant décisif ; la religion également. C’est un fait. Les francs-maçons sont dans nos murs. N’en déplaise à ceux qui se consolent dans la politique de l’autruche : la tête est cachée, qu’importe le reste du corps. Hélas, demain, il fera jour. Wade mën lepp est averti ; tout comme Idy attan lepp. Ainsi, prudence sur les routes !
( Mor Todjangué )
Les éloges maçonniques
Souleymane Jules Diop Jeudi 12 Fév 2009
« Je peux peut-être battre Kramnick,
mais pas le temps qui passe »
F. DOSTOIEVSKI
C’est une courte phrase projetée du bout de ses lèvres pendues, mais elle vaut mille mots. Elle en dit long sur les intentions d’Abdoulaye Wade. Tout droit sorti de son tête-à-tête à trois avec son marabout, il lui était impossible d’étouffer sa joie. La chose est passée : « Je t’avais dit que ça allait passer. » Le président de la République n’a pas fait qu’introduire son fils auprès de son marabout. Il se serait passé de cet aparté s’il n’avait pas derrière le crâne des intentions inavouées. Qu’importe ce qu’il a pu dire à Serigne Bara Mbacke. Peut-être cherchait-il pour son fils une protection qu’il ne pourra pas lui assurer indéfiniment. Mais tout compté et rabattu, c’est ce qu’en pense l’opinion qui compte. « Mon avenir appartient maintenant à Dieu, mais l’avenir de mon fils t’appartient », a-t-il dit à son marabout, sans rechigner. Il sait que les démagogues de rue et les conteurs de fagot répandront la nouvelle comme s’il s’agissait d’une caution que le khalife général apporte à l’intronisation forcée du filleul.
Karim Wade est lui-même béat d’admiration face aux recettes multiples de son père. Réussir un tel retour, après avoir manqué à tous ses engagements à l’approche du Magal, après être tombé à terre, avoué son appartenance à la franc-maçonnerie au monde entier relève d’une prouesse. Le franc-maçon d’hier est devenu un musulman « laïc ». Abdoulaye Wade est ainsi fait de génie. Quand il ne peut pas transformer la réalité, il se transforme tout court. Depuis cette « bienheureuse » confidence, ses jambes affolées ne tiennent plus en place. Elles font des mouvements latéraux incessants quand ses mains feignent la sérénité.
Le chef de l’Etat multiplie les maladresses dans la cité religieuse, sans que l’on sache si ce sont de véritables bourdes comme l’a rapporté la presse ou si c’est son âge le coupable. Mais une chose est sûre désormais, il est en procédure de divorce avec la réalité. Il s’aime assez pour fonctionner seul dans son monde. Il donnait l’impression d’être revenu à la réalité, mais c’était un bluff. Tout ce qui lui va va au Sénégal. On n’avait jamais vu auparavant un homme se faire détester à ce point pour faire aimer son fils.
Il le fait de façon si frivole que son propre camp en est choqué. Pape Samba Mboup ne s’en cache plus. Il déclare à qui veut l’entendre que s’il était persuadé que les Sénégalais pouvaient accepter ce projet insensé, il serait le premier à le soutenir. « Mais les Sénégalais ne vont jamais l’accepter, je le sais ».
Depuis qu’il sait que personne n’est prêt à supporter son projet, pas même son ancien Directeur de cabinet Souleymane Ndéné Ndiaye, le Napoléon de Kébémer a rangé ses collaborateurs en petits groupes « d’énergumènes ». Il traite les uns d’imbéciles, les autres de traîtres, mais les éloges ne manquent jamais pour son fils. Tous les Sénégalais ont des tares qui les rendent de facto indignes de lui succéder. Nous sommes tous des « nuls », excepté un seul. Karim Wade est un robot habillé en kevlar, monté sur du Tefal dur. Personne ne peut l’atteindre, rien ne lui colle à la peau. Macky Sall voulait l’interroger, il a été chassé comme un domestique. La Cour des comptes devait se saisir des comptes de l’Anoci après celles de l’Apix, elle va bientôt disparaître dans les couloirs d’une Cour suprême sous la coupe de « l’immortel ».
Son autoritarisme débridé empêche Abdoulaye Wade d’imaginer que quelqu’un puisse s’opposer à ses volontés. Depuis qu’il a mis son fils sur le sautoir, il ne badine pas avec le respect qui lui est dû. Tous les contempteurs qui aboient sont sévèrement réprimés. Plus personne n’est innocent. Les arrestations se font comme dans les romans. La police passe à côté de chez vous le matin et le soir vous êtes coupable de quelque chose. Si vos accusateurs ne reculent pas devant la clameur générale, vous passez votre première nuit au cachot.
Dieu seul sait si le garçonnet mérite qu’on se sacrifie autant. Nous avons fait de lui une présentation trop triviale, qui nous a fait passer à côté des vraies questions. A-t-il une expérience de gestion dans ce pays ? Il n’a jamais rien géré, pas même une petite boutique. Connait-il l’Etat ? Il n’a jamais dirigé le plus petit service administratif. De ses fonctions à l’étranger, il est devenu conseiller personnel de son père. Son CV n’a jamais été détaillé. Il est toujours caché derrière ses lunettes noires, protégé par des vitres teintées, comme s’il revenait d’une cabine de bronzage. Quand on évoque l’Anoci, il se contente d’en être le président du Conseil de surveillance et précise qu’il n’a jamais rien géré. Il ne s’adresse aux Sénégalais qu’avec de petites phrases toutes faites. Un tel homme ne mérite même pas de diriger un district de quartier. C’est parce que sa mise en scène a une dimension burlesque qu’Abdoulaye Wade nous réduit dans cette histoire à un rôle de spectateurs. Mais nous devrions nous indigner au lieu de ricaner.
Le pouvoir a déjà montré, après les événements de Ndoly et Ndindy, jusqu’où il est prêt à aller dans la forfaiture et le coup fourré. La violation de la loi a été constatée par des agents assermentés. Un procès-verbal a été dressé. On invitait la Cour d’appel à constater ce que tout le monde a constaté, et à en tirer les conséquences. Mais les juges ont décidé de soutenir les sous-préfets fautifs dans leur forfait. Les emballements idolâtres ont aussi atteint les juges de petite semaine en quête de promotion. Ils ont été mis là parce que le monarque autoproclamé a décidé de se passer des lois de la République. Il ne veut ni Cour d’appel, ni opposition. Sa volonté lui suffit. Nous devons lui opposer une volonté égale, si nous voulons que ce pays redevienne la République respectée qu’il a toujours été.
Malheureusement, on s’en prend trop au sacristain, en oubliant le diable de carnaval qui se prend pour le seigneur des mondes.
Cheikh Tidiane Sy est sans doute un monstre détestable. Il y a dans son crane rond un esprit tordu. Mais il n’exhausse que les volontés de celui qui l’a mis là. C’est Abdoulaye Wade le fautif, c’est lui qui mérite les coups de fouet. Les évènements de ces derniers jours sont la preuve que s’il décidait de s’emparer des institutions pour installer son fils, il aurait des juges pour valider son projet et une Assemblée nationale pour l’applaudir.
SJD
Auteur: Souleymane Jules Diop
Les éloges maçonniques
Souleymane Jules Diop Jeudi 12 Fév 2009
« Je peux peut-être battre Kramnick,
mais pas le temps qui passe »
F. DOSTOIEVSKI
C’est une courte phrase projetée du bout de ses lèvres pendues, mais elle vaut mille mots. Elle en dit long sur les intentions d’Abdoulaye Wade. Tout droit sorti de son tête-à-tête à trois avec son marabout, il lui était impossible d’étouffer sa joie. La chose est passée : « Je t’avais dit que ça allait passer. » Le président de la République n’a pas fait qu’introduire son fils auprès de son marabout. Il se serait passé de cet aparté s’il n’avait pas derrière le crâne des intentions inavouées. Qu’importe ce qu’il a pu dire à Serigne Bara Mbacke. Peut-être cherchait-il pour son fils une protection qu’il ne pourra pas lui assurer indéfiniment. Mais tout compté et rabattu, c’est ce qu’en pense l’opinion qui compte. « Mon avenir appartient maintenant à Dieu, mais l’avenir de mon fils t’appartient », a-t-il dit à son marabout, sans rechigner. Il sait que les démagogues de rue et les conteurs de fagot répandront la nouvelle comme s’il s’agissait d’une caution que le khalife général apporte à l’intronisation forcée du filleul.
Karim Wade est lui-même béat d’admiration face aux recettes multiples de son père. Réussir un tel retour, après avoir manqué à tous ses engagements à l’approche du Magal, après être tombé à terre, avoué son appartenance à la franc-maçonnerie au monde entier relève d’une prouesse. Le franc-maçon d’hier est devenu un musulman « laïc ». Abdoulaye Wade est ainsi fait de génie. Quand il ne peut pas transformer la réalité, il se transforme tout court. Depuis cette « bienheureuse » confidence, ses jambes affolées ne tiennent plus en place. Elles font des mouvements latéraux incessants quand ses mains feignent la sérénité.
Le chef de l’Etat multiplie les maladresses dans la cité religieuse, sans que l’on sache si ce sont de véritables bourdes comme l’a rapporté la presse ou si c’est son âge le coupable. Mais une chose est sûre désormais, il est en procédure de divorce avec la réalité. Il s’aime assez pour fonctionner seul dans son monde. Il donnait l’impression d’être revenu à la réalité, mais c’était un bluff. Tout ce qui lui va va au Sénégal. On n’avait jamais vu auparavant un homme se faire détester à ce point pour faire aimer son fils.
Il le fait de façon si frivole que son propre camp en est choqué. Pape Samba Mboup ne s’en cache plus. Il déclare à qui veut l’entendre que s’il était persuadé que les Sénégalais pouvaient accepter ce projet insensé, il serait le premier à le soutenir. « Mais les Sénégalais ne vont jamais l’accepter, je le sais ».
Depuis qu’il sait que personne n’est prêt à supporter son projet, pas même son ancien Directeur de cabinet Souleymane Ndéné Ndiaye, le Napoléon de Kébémer a rangé ses collaborateurs en petits groupes « d’énergumènes ». Il traite les uns d’imbéciles, les autres de traîtres, mais les éloges ne manquent jamais pour son fils. Tous les Sénégalais ont des tares qui les rendent de facto indignes de lui succéder. Nous sommes tous des « nuls », excepté un seul. Karim Wade est un robot habillé en kevlar, monté sur du Tefal dur. Personne ne peut l’atteindre, rien ne lui colle à la peau. Macky Sall voulait l’interroger, il a été chassé comme un domestique. La Cour des comptes devait se saisir des comptes de l’Anoci après celles de l’Apix, elle va bientôt disparaître dans les couloirs d’une Cour suprême sous la coupe de « l’immortel ».
Son autoritarisme débridé empêche Abdoulaye Wade d’imaginer que quelqu’un puisse s’opposer à ses volontés. Depuis qu’il a mis son fils sur le sautoir, il ne badine pas avec le respect qui lui est dû. Tous les contempteurs qui aboient sont sévèrement réprimés. Plus personne n’est innocent. Les arrestations se font comme dans les romans. La police passe à côté de chez vous le matin et le soir vous êtes coupable de quelque chose. Si vos accusateurs ne reculent pas devant la clameur générale, vous passez votre première nuit au cachot.
Dieu seul sait si le garçonnet mérite qu’on se sacrifie autant. Nous avons fait de lui une présentation trop triviale, qui nous a fait passer à côté des vraies questions. A-t-il une expérience de gestion dans ce pays ? Il n’a jamais rien géré, pas même une petite boutique. Connait-il l’Etat ? Il n’a jamais dirigé le plus petit service administratif. De ses fonctions à l’étranger, il est devenu conseiller personnel de son père. Son CV n’a jamais été détaillé. Il est toujours caché derrière ses lunettes noires, protégé par des vitres teintées, comme s’il revenait d’une cabine de bronzage. Quand on évoque l’Anoci, il se contente d’en être le président du Conseil de surveillance et précise qu’il n’a jamais rien géré. Il ne s’adresse aux Sénégalais qu’avec de petites phrases toutes faites. Un tel homme ne mérite même pas de diriger un district de quartier. C’est parce que sa mise en scène a une dimension burlesque qu’Abdoulaye Wade nous réduit dans cette histoire à un rôle de spectateurs. Mais nous devrions nous indigner au lieu de ricaner.
Le pouvoir a déjà montré, après les événements de Ndoly et Ndindy, jusqu’où il est prêt à aller dans la forfaiture et le coup fourré. La violation de la loi a été constatée par des agents assermentés. Un procès-verbal a été dressé. On invitait la Cour d’appel à constater ce que tout le monde a constaté, et à en tirer les conséquences. Mais les juges ont décidé de soutenir les sous-préfets fautifs dans leur forfait. Les emballements idolâtres ont aussi atteint les juges de petite semaine en quête de promotion. Ils ont été mis là parce que le monarque autoproclamé a décidé de se passer des lois de la République. Il ne veut ni Cour d’appel, ni opposition. Sa volonté lui suffit. Nous devons lui opposer une volonté égale, si nous voulons que ce pays redevienne la République respectée qu’il a toujours été.
Malheureusement, on s’en prend trop au sacristain, en oubliant le diable de carnaval qui se prend pour le seigneur des mondes.
Cheikh Tidiane Sy est sans doute un monstre détestable. Il y a dans son crane rond un esprit tordu. Mais il n’exhausse que les volontés de celui qui l’a mis là. C’est Abdoulaye Wade le fautif, c’est lui qui mérite les coups de fouet. Les évènements de ces derniers jours sont la preuve que s’il décidait de s’emparer des institutions pour installer son fils, il aurait des juges pour valider son projet et une Assemblée nationale pour l’applaudir.
SJD
Auteur: Souleymane Jules Diop
Ferloo.com : Vendredi 13 Fév 2009
Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue : Boubacar Bâ, nommé Directeur Général. Après les Agences, les Offices ? En tout cas, la banlieue continue à intéresser le Chef de l’Etat. En effet, au sortir du Conseil des ministres s’est réuni le jeudi 12 février 2009, à partir de 10 heures, au Palais de la République , Son Excellence Maître Abdoulaye Wade, Président de la République a nommé M. Boubacar Bâ, Concepteur en Communication, est nommé Directeur Général de l’Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue. Lire intégralement le communiqué dudit Conseil.
Dans sa communication au Conseil, le Chef de l’Etat est revenu sur sa participation, le lundi 9 février 2009, au Méridien Président, à la conférence internationale sur l’Investissement et les Nouvelles Techniques de Gestion des Pensions de Retraite, ainsi que sur l’audience qu’il a accordée à une délégation des participants à cette conférence. Le Président de la République a considéré les thèmes en discussion comme étant des innovations importantes pour l’Afrique et devraient permettre, par les effets de levier, à mieux rentabiliser les réserves des institutions de retraite actuellement thésaurisées.
Le Président de la République est aussi revenu sur sa participation, le mercredi 11 février 2009, au Colloque scientifique international sur la Grande Muraille Verte auquel ont pris part des spécialistes venus du monde entier. Le Président de la République a rappelé que c’est la 3ème rencontre sur cette question et qu’il a remercié tous les scientifiques qui ont participé et ont apporté leur savoir faire de façon généreuse. Le Chef de l’Etat les a exhortés à se constituer en associations Sciences sans Frontières. Il a ensuite demandé au Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, en relation avec l’Union Africaine, la CEN-SAD et ses collègues des pays traversés par la Grande Muraille Verte à tout mettre en œuvre pour accélérer l’implantation de la partie nationale de la Grande Muraille Verte.
Le Président de la République a fait part des audiences qu’il a accordées à différentes personnalités, notamment :
M. Philippe DACOURY TABLEY, Gouverneur de la BCEAO ;
Mme Fatoumata Zahra DIOP, Directeur National de la BCEAO ;
Une délégation de la Société Financière Internationale (SFI) conduite par son Vice-président Exécutif, M. Lars THUNEL ;
M. le Ministre de l’Intérieur du Niger, Envoyé Spécial du Président TANDIAN et à
M. Soumaïla CISSE, Président de la Commission de l’UEMOA.
Le Chef de l’Etat a informé le Conseil s’être rendu à Touba pour rendre visite au Khalife Général et visiter les travaux effectués.
Le Président de la République a informé le Conseil de la visite à Dakar, les 13 et 14 février 2009, de Son Excellence Monsieur Hu JINTAO, Président de la République Populaire de Chine
Dans sa communication au Conseil, le Premier Ministre est revenu sur la conférence internationale sur l’Investissement et les Nouvelles Techniques de Gestion des Pensions de Retraite en Afrique qui a été un succès par la qualité des participants et des débats fructueux qu’elle a permis sur une meilleure gestion des fonds de pension et sur l’idée de mettre en place un Fonds de Placement Régional.
Revenant sur le colloque sur la Grande Muraille Verte, le Premier Ministre s’est félicité de ce que cette rencontre, par le choix des espèces végétales et des techniques de mise en valeur, va constituer une étape importante dans l’opérationnalisation de ce vaste programme. Avec la réunion d’experts et d’universitaires venus de pays aussi éloignés que le Japon, la Chine , l’Australie ou encore Israël, cette rencontre a montré l’adhésion de la communauté scientifique à ce projet historique.
Le Premier Ministre est revenu sur la visite effectuée par le Chef de l’Etat à Touba pour noter, avec satisfaction, la finalisation des chantiers engagés dans le cadre du programme spécial pour la ville de Touba marquant ainsi la volonté politique du Président de la République d’améliorer les conditions de vie des populations et s’est félicité de la décision prise par le Chef de l’Etat d’étendre ces travaux à toutes les villes religieuses du Sénégal.
A la suite du Premier Ministre :
le Ministre d’Etat, Ministre des Transports, le Ministre de l’Hydraulique et le Ministre de l’Energie ont, chacun en ce qui le concerne, fait le point de l’état des chantiers de Touba ;
Le Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, est revenu sur le déroulement actuel du colloque scientifique sur la Grande Muraille Verte ;
Le Ministre d’Etat, Ministre de la Justice , complété par le Ministre de l’Information, Porte-parole du Gouvernement, est revenu sur le passage de notre pays à Genève, devant le Groupe de travail du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU sur l’Examen Périodique Universel.
Le Conseil a adopté les textes législatifs et réglementaires suivants :
Projet de décret d’application de la loi n° 2008-41 du 20 août 2008 sur la Cryptologie au Sénégal ;
Projet de décret portant organisation et fonctionnement de l’Ecole Nationale de Formation Maritime (ENFM) ;
Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement du Centre National de Formation des Techniciens des Pêches et de l’Aquaculture (CNFTPA).
Le Conseil a pris les mesures individuelles suivantes :
Monsieur Babacar THIAM, matricule de solde n° 378.165/D, Inspecteur du Travail et de la Sécurité Sociale , précédemment Coordonnateur de la Cellule de lutte contre le travail des Enfants de la Direction du Travail et de la Sécurité Sociale , est nommé Directeur du Travail et de la Sécurité Sociale en remplacement de Monsieur Mamadou SOW, matricule de solde 365.199/A, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Amath WADE, Economiste, précédemment Conseiller Technique au Cabinet du Ministre d’Etat, Ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature , des Bassins de Rétention et des Lacs Artificiels, est nommé Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aquaculture en remplacement de Monsieur Abdourahmane DIOP, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Matar CISSE, Ingénieur de Eaux et Forêts, matricule de solde n° 365.458/E, précédemment Directeur des Eaux, Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols, est nommé Directeur Général de l’Agence Nationale de la Grande Muraille Verte. ;
Monsieur Baba SARR, Ingénieur des Eaux et Forêts, matricule de solde n° 362.432/D, précédemment Inspecteur Régional des Eaux et Forêts de Kaffrine, est nommé Directeur des Eaux, Forêts, Chasse et de la Conservation des Sols en remplacement de Monsieur Matar CISSE, appelé à d’autres fonctions ;
Monsieur Boubacar BA, Concepteur en Communication, est nommé Directeur Général de l’Office pour l’Emploi des Jeunes de la Banlieue.
Auteur: Alassane DIALLO
Nettali : Jeudi 12 Fév 2009
MODY NIANG, ESSAYISTE " Beaucoup de nos chefs religieux ont perdu leur crédibilité "
NETTALI.NET- L’essayiste Mody Niang, auteur du livre "Un Vieux Président Face à Lui-Même", pense que malgré ses aveux sur son passé maçonnique, Me Wade sera reçu en grandes pompes dans tous les foyers islamiques du Sénégal. Il l’a affirmé dans un entretien accordé au quotidien Walf Grand-Place. Selon lui, l’argent de Me Wade sert de remparts à tous ses défauts. L’ancien inspecteur d’enseignement a par ailleurs joint sa voix à la polémique suscitée par les aveux du président de la République. Morceaux choisis. C’est l’argent de Wade qui intéresse nos marabouts
Malgré ses aveux sur son passé maçonnique, Wade sera encore accepté à Touba, Tivaouane etc. Par-delà son appartenance à la loge maçonnique, c’est son argent qui est pris en compte et qui cache tout le reste. Et chaque fois qu’il se déplacera chez nos chefs religieux musulmans, il sera reçu en grandes pompes malgré ce qu’on dit sur lui. L’argent de Me Wade sert de rempart à tous ses défauts, il sera reçu dans toutes les familles religieuses qui ne privilégient que son argent. Beaucoup de nos chefs religieux ont perdu leur crédibilité à cause de leur position vis-à-vis de Me Wade.
A la veille de l’Oci, quand Me Wade offrait un “Ndogu” au palais de la République , j’ai entendu deux énormités de la part de deux d’entre eux. L’un à dit à Me Wade : « vous êtes très pieux et toutes vos actions sont pour la Face de Dieu. »
Et l’autre est allé jusqu’à comparer Wade aux Prophètes Daouda et Souleymane. Imaginez ces hommes qui disent à Wade qu’il est pieux et qu’il n’agit que pour la Face de Dieu alors que seul Dieu peut en apprécier. Nos marabouts jouent le jeu. Ils ne se demandent même pas d’où vient l’argent qu’ils reçoivent de Wade. Alors que c’est l’argent du contribuable, peut-être même, de la corruption, mais ça, ce n’est pas leur problème.
Wade peut être pire qu’un franc-maçon
Cela ne me surprend pas que Me Wade ait été franc-maçon. Il est bien dans la peau d’un franc-maçon et quand il dit qu’il a démissionné, j’en doute. Il l’a été, et acculé, il le reconnaît aujourd’hui. Mais on l’a toujours su. Je ne crois pas qu’il ait cessé d’être franc-maçon. On ne rentre pas dans la loge pour en sortir facilement. Même si on n’a jamais dit que Wade a été franc-maçon, je sais qu’il peut être pire qu’un franc maçon.
Il n’est pas mouride
Vous savez moi j’ai toujours dit que Wade n’est pas mouride. Wade n’est mouride que par calcul. Sidy Lamine Niasse a été le premier à le dire, même s’il s’est rétracté par la suite, quand il a eu sa télévision.
Auteur: Nettali
Ferloo.com : Jeudi 12 Fév 2009
Système éducatif : Partout des remous…, les prémices d’une année invalide
Les mois de janvier et de février sont-ils des mois maudits pour le système éducatif sénégalais ? L’on est porté à le croire au regard des remous répétitifs du système éducatif sénégalais depuis des années déjà. Cela, malgré les assurances données par les différents ministres en charge de l’Education ou de l’Enseignement. Depuis hier, c’est la section du Syndicat autonome des enseignants du supérieur (Saes) de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines (Flsh) qui est en grève contre le nombre pléthorique des étudiants. Face à la presse, mercredi, les enseignants de ladite Faculté, après avoir donné les statistiques (30.000 des 60.000 étudiants dans la seule Faculté des Lettres qui ne disposent que 20 salles de cours et 3 amphis théâtres ; 98 étudiants ou plus pour 1 seul professeur, le dysfonctionnement budgétaire…), estiment que « le désengorgement de la Faculté des Lettres et des Sciences humaines est une urgence ».
Pendant ce temps, plus de 2000 étudiants de nouveaux bacheliers trainent encore, faute d’être orientés. D’ailleurs, ces derniers constituent une sérieuse menace pour la validité de l’année académique. Puisque, ça grogne partout dans les couloirs des différentes Facultés. L’on apprend à travers des ondes que les bacheliers demandent à être orientés dans l’Université Gaston Berger de Saint Louis. A cet effet, d’ailleurs, ils entendent se constituer en collectif pour se faire entendre. Avant la grogne des bacheliers de Saint-Louis, ce sont ceux de Fatick qui étaient dans la rue pour exiger leur orientation, la construction d’un centre universitaire régional (Cur) et l’amélioration des conditions des étudiants Fatickois à Dakar,…
Les lycées et les collèges ne sont pas en reste dans ces mouvements de contestation. Et pour cause, des mouvements de grèves sont partout observés dans les lycées et collèges, soit pour demander l’amélioration de leurs conditions d’étude, soit pour réclamer un nombre suffisant de professeurs. La dernière en date, d’ailleurs, ce sont les élèves du lycée Waldiodio Ndiaye de Kaolack qui étaient dans la rue, mercredi, pour soutenir leurs professeurs en grève.
Pendant ce temps, le gouvernement semble opter pour une politique de pourrissement. Puisque, les foyers de contestation se multiplient, pendant le seul interlocuteur qu’est le gouvernement semble observer un silence inquiétant.
Auteur: Abdou TIMERA
L’OBSERVATEUR : LOCALES 2009 Karim Wade démarche les grands électeurs
Article Par LA REDACTION ,
Paru le Jeudi 12 Fév 2009
Lobbying
Alors que ça espionne le fichier électoral, Mister « K », lui est en train se tisser sa toile. Nos satellites nous rapportent un travail au corps de certains grands électeurs. Loin du bruit et des oreilles indiscrètes. Et comme Mister « K » n’est pas pauvre, vous imaginez que sa puissance de feu est bien supérieure à ceux qui lui cherchent des poux sur la tête. Nous voulons parler de l’opposition. Nos satellites nous signalent que ce processus est assez avancé et pourrait révéler bien des surprises.
AGENCE DES AEROPORTS Mbaye Ndiaye nomme son fils contrôleur interne
Article Par LA REDACTION ,
Paru le Vendredi 13 Fév 2009
Aéroport
Ça bouge à l’Agence des aéroports du Sénégal (Ads) créée seulement depuis le 11 mai 2008 et placée sous la Direction de Mbaye Ndiaye. Comme vous savez, le Sénégal a retiré la gestion de l’aéroport Léo Poète à l’Asecna pour s’en charger lui-même. Eh bien, après l’acte de naissance de la nouvelle structure, les postes qui aiguisent bien des appétits ont commencé à être pourvus. Nos satellites nous ont ainsi signalé des mouvements en cascade. Ainsi, le poste de Secrétaire général a été créé et confié à l’ancien Contrôleur de gestion qui se trouve être Pape Diéry Sène. Mais là n’est pas le plus intéressant. Le miel, tout succulent de ces mouvements, c’est que le fils de Mbaye Ndiaye, précisément Mouhamadou Falilou Ndiaye qui a été propulsé à la tête du Contrôle interne. Poste qui a justement été occupé par le nouveau Sg de la boîte.
Aéroport (bis)
Ce qui a fini par créer une suspicion chez certains agents qui n’ont pas manqué de relever que Falilou Ndiaye ne pourra pas assurer convenablement le rôle du contrôleur interne, puisqu’il a en face de lui…son boss de père. Mais les proches de l’ancien administrateur délégué de l’Asecna évacuent en touche. Arguant que le fils de Mbaye Ndiaye a occupé le poste de contrôleur interne en second pendant de longues années, dans l’ancienne structure que l’Ads a remplacée sans que cela ne choque le bon sens des employés et cadres de la maison. Mbaye Ndiaye lui-même ne refuse pas d’évoquer la question en avançant que non seulement le Conseil d’administration a avalisé ces mesures. Mais aussi, cerise sur le gâteau, son fils a le profil adéquat. Titulaire d’un master, il a fait des études à Chicago et Maryland. Qu’il a démarché par de grandes institutions comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Fmi) etc. Safuleen !
Aéroport (ter)
Mais enfin, point de commentaire puisque nak c’est devenu une mode Ahmet Khalifa Niasse lui-même a bombardé son fils directeur de cabinet. Autres mesures importantes que le boss de l’Asecna nous a soufflées, c’est celles de Samba Dieng Ndiaye, propulsé directeur des Ressources humaines, M.Diagne nommée directrice de l’Exploitation, Malick Bâ nommé auditeur interne, d’Ansoumane Bodian, délégué régional pour la navigation aérienne, d’Ousmane Guèye coordonnateur de la Sûreté de la navigation, de Mohamed Ndiaye qui gère désormais le département de la Communication , Mamadou Gningue, chef du département aéroportuaire, de Mamadou Diakhaté qui assure le rôle de responsable du département de Génie civil, Alassane Ndao pour la Maintenance. Pour ne citer que ceux-là. A noter aussi que deux chargés de mission et deux conseillers techniques ont été nommés.
Observatoire
Considérant les fortes menaces qui pèsent sur la stabilité sociale, politique, économique et institutionnelle, le consortium des Ong d’appui au développement (Congad) va mettre sur pied un observatoire de la démocratie et de la bonne gouvernance qui va s’impliquer dans le déroulement normal des élections locales. La révélation a été faite par Momar Talla Kane président du conseil d’administration de la dite Ong lors de l’atelier de deux jours qui a démarré hier dans la capitale sud du pays. Un atelier qui a regroupé les élus locaux, des composants de la vie sociale, des représentants de la société civile, des associations de femmes, des jeunes, des clergés et des imams. ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES «Le harcèlement fiscal», principal souci des investisseurs français
Article Par IDRISSA SANE ,
Paru le Vendredi 13 Fév 2009
Le Mouvement des entreprises de France (Medef) a exprimé sa crainte du « harcèlement fiscal » dont est victime le secteur privé au Sénégal.
« L’environnement est difficile pour le secteur privé au Sénégal du fait du harcèlement fiscal», a déclaré le président du comité Afrique du Mouvement des entreprises de France (Medef) international et président directeur général de Gras Savoye, Patrick Lucas. Les entreprises françaises souhaiteraient voir modéré le niveau des impôts qui est, actuellement, de 25% au Sénégal, a plaidé M. Lucas, hier lors d’une conférence de presse à Dakar, au terme d’une visite les 11 et 12 février au Sénégal.
Selon le président du Medef, la délégation d’une vingtaine d’hommes d’affaires françaises repart avec satisfaction. Malgré un climat des affaires alarmant, marqué surtout par le non paiement, par l’Etat du Sénégal, d’une bonne partie de la dette intérieure due au secteur privé. « Nous ne sommes pas découragés, mais nous restons vigilants », a observé M. Lucas.
Pétrole
Le Président chinois débarque ce jeudi à Ndakaaru. Il ne prononcera pas de discours à sa descente d’avion. Gorgui non plus. C’est le service de com’ de la Présidence qui nous l’apprend. La Chine ne parle pas, mais elle agit. Selon en tout cas le magazine Les Afriques, « la Chine lorgne le pétrole de la Casamance. Les réserves du Sénégal, estimées à un milliard de barils, étaient jugées jusqu'à présent non rentables à cause de leur coût d'exploitation élevé». Aujourd'hui, selon le Magazine Les Afriques, la donne pourrait changer. A suivre alors !
Ciment
Restons sur le chapitre économique pour dire que le franco-marocain Delatre Levivier Maroc vient de décrocher un contrat de 11 millions d'euros (environ 7 milliards Cfa) pour la construction d'une usine de ciment dans la région de Kirène, à 60 km au sud-est de Dakar. En maître d'ouvrage, la société Ciment du Sahel, un des fleurons de l'industrie du Sénégal, envoie par là un signal fort aux opérateurs économiques quant à sa confiance dans les grands chantiers de l'alternance ; les premiers éléments de cette future cimenterie sont déjà en fabrication dans les ateliers de Ain Sebâa et à Tit Mellil.
Ciment (bis)
Selon Les Afriques, le début de livraison des pièces est prévu pour ce mois de février, date à laquelle commencera l'installation des équipements. DLM construira, entre autres, le filtre principal, le concasseur, la charpente métallique et réalisera le montage d'une nouvelle unité de broyage du clinker, matière première indispensable à la fabrication du ciment que beaucoup de pays de la sous-région importent de l'étranger. Cette commande atteindra les 2 000 tonnes d'aciers. L'entrée en production de cette nouvelle cimenterie d'une capacité de production de 7 200 tonnes/jour de ciment est prévue pour le deuxième semestre de l'année 2009.
LE QUOTIDIEN :
INTERVIEW - Ousmane Tanor Dieng, sg du parti socialiste diagnostique la gouvernance libérale.
13-02-2009
«La racine du mal, c'est Abdoulaye Wade et son systéme»
Ousmane Tanor Dieng, secrétaire général du Parti socialiste a une cible : le Président Wade dont il dit être persuadé qu’il divertit les Sénégalais à propos de son fils Karim Wade et le système libéral qui a mis le pays dans une grave crise qui suscite chez lui des inquiétudes et qui, en direction des élections locales qui se tiendront dans la confusion, prépare la fraude, comme l’illustrent les cas de violations prouvées du Code électoral à Ndindy et Ndoulo.
Propos recueillis par Soro DIOP
La Cour d’Appel a déclaré, pour motiver son rejet des recours, n’avoir pas eu d’éléments en ce qui concerne les arrondissements de Ndoulo et de Ndindy. Comment appréciez-vous cette décision de la Cour d’Appel ?
Je suis vraiment atterré. Il s’agit là d’une décision inqualifiable. En ce qui concerne Ndoulo et Ndindy, il y a même une surabondance de preuves. Tout de même, il y a un constat d’huissier qui comme ses autres collègues, prête serment devant le Conseil constitutionnel, une Juridiction majeure, s’il en est. Dans ce constat d’huissier, le sous-préfet reconnaît que les listes Sopi sont forcloses et qu’il n’a pas pu les accepter, le lendemain, que sur injonction de ses autorités supérieures. Ensuite, il y a la Ceda (Commission électorale départementale autonome) qui représente la Cena dans le département. La Ceda , elle-même, a fait un Rapport en indiquant qu’à minuit, elle a constaté que la Coalition Sopi n’était pas venue déposer son dossier. Il s’y ajoute que, du point de vue interne au Parti démocratique sénégalais (Pds), les libéraux, eux-mêmes, ont affirmé avoir fait une rétention de dossier, parce qu’ils n’étaient pas contents, car le mandataire désigné ne les agréait pas. Qui plus est, celui qui avait gardé le dossier a été entendu à la Gendarmerie ou à la Police. Quand même, ces trois éléments mis ensemble sont clairs comme l’eau de roche et indiquent qu’il y a, sans aucun doute, forclusion de la Coalition Sopi ! A la suite de tous ces éléments, que la Cour d’Appel, juge des élections en matière de contentieux, puisse être réunie à la suite de cela pour indiquer qu’il n’y avait pas d’éléments de preuves, c’est une décision inouïe, inqualifiable, totalement injuste. Cette décision décrédibilise définitivement la Cour d’Appel et, de manière générale, notre Justice. Et, il faut se souvenir que lorsque Abdoulaye Wade a pris la décision unilatérale de mettre certaines collectivités locales sous délégation spéciale, nous avions introduit un recours devant la Cour d’Appel en demandant une procédure d’urgence pour sursis d’exécution. Jusqu’à ce jour, le Conseil d’Etat ne s’est pas prononcé. Manifestement, c’est du dilatoire. C’est totalement inacceptable et surtout dangereux, car pour qu’il y ait une démocratie, il faut certes une séparation des pouvoirs, mais surtout une Justice indépendante. Des comportements de cette nature font douter les Sénégalais de l’indépendance de leur Justice. Je suis convaincu que c’est inédit, car il n’y a pas au monde une situation pareille. Certainement demain, dans les facultés de Droit, de telles décisions vont être analysées, connues à travers le monde entier. Ma position est que, véritablement, pour des questions électorales, ce n’est plus la peine de saisir la Justice. Si c’est à de telles décisions qu’on fait face, ce n’est plus la peine de tenter des recours. Il faut alors régler les problèmes à la base, en faisant de sorte qu’il ne puisse pas y avoir de fraudes, d’objets de contentieux. Notre rôle de contrôle, en tant que partis, on va le jouer dans les lieux de vote pour étouffer la fraude en amont. Il faut aussi que la Ceda de Diourbel tire les conséquences de ce désaveu ; tout comme il est indispensable que la Cena prenne position en indiquant comment et pourquoi elle peut accepter d’être désavouée, alors qu’elle a un rôle de contrôle et de supervision dans ces élections. D’ailleurs, il est indiqué dans le Code électoral que lorsque, dans un bureau de vote, il y a une perte d’un procès-verbal, c’est la Cena qui fait foi. Donc, cette situation mérite réflexion du point de vue politique. Que toute la classe politique réfléchisse à cette question qui remet en cause l’équilibre au niveau de nos institutions, notamment l’indépendance de la Justice.
Malgré cette décision de la Cour d’Appel que vous jugez inédite et inouïe, vous avez décidé quand même de briguer le suffrage des électeurs à Ndoulo et Ndindy. Quelles garanties avez-vous par rapport à cette situation ?
Les élections locales ont leur spécificité ; ce sont les populations à la base elles-mêmes qui décident. Et nos camarades de Ndoulo que j’ai saisis indiquent que, malgré cela, ils iront aux élections. Pour eux, c’est la preuve par 9 que ce gouvernement a peur et a commencé le processus de fraudes. Pour eux, c’est un avertissement pour qu’ils soient plus vigilants. Ce qu’ils veulent, c’est que, malgré la fraude et les forclusions qu’ils (les gens du régime : Ndlr) ont essayées de rattraper, eux vont aller aux élections pour les battre à Ndoulo et Ndindy. Peut-être que le gouvernement l’avait fait pour encore nous pousser à boycotter et ainsi être seul sur le terrain. Ils vont déchanter, car nous allons continuer à nous battre pour que la fraude ne soit plus au cœur du système, mais à la marge. Il faut indiquer que, pour les élections locales, il est plus difficile de frauder, comme on peut le faire au niveau national. En effet, la fraude à l’échelle nationale se situe au niveau de la remontée, la décentralisation. Par contre, au plan local, dans chaque collectivité à 18 heures, après les résultats- il faut être dans les bureaux de vote- nous participerons aux dépouillements. Il y aura des scrutateurs et les résultats vont être publiés. Nous allons profiter de cette occasion pour faire un véritable dossier sur ce recours que nous introduirons au niveau de la Cour d’Appel. Ce dossier sera envoyé aux corps diplomatiques, à toutes les organisations qui s’occupent de la mise en place d’un Etat de droit dans les différents pays du monde. Nous allons les informer pour leur indiquer que ce que nous avions toujours dit de ce régime de Wade sur la fraude en matière électorale : il est manifeste aujourd’hui qu’il ne peut pas gagner des élections organisées dans des conditions sincères, de transparence et de régularité. Et que nous avons eu raison de boycotter les élections législatives. C’est ce boycott qui a conduit à ce que, progressivement, l’on se rende compte que les élections présidentielles avaient été truquées. Aujourd’hui, vous avez lu les révélations d’un certain Bacar Ndiaye qui était le chef de la délégation des informaticiens de la Coalition Sopi et qui a révélé qu’il n’y a pas de biométrie dans le fichier. Jour après jour, il est démontré que ces élections ont été frauduleuses. Je m’étonne qu’on continue de nous demander des preuves, alors que celui qui était le responsable principal de la Cap 21 dit que les élections ont été frauduleuses.
Nous allons, sur le plan politique, notamment international, continuer cette bataille qui sera de longue haleine, puisque les gens du régime vont s’accrocher, par tous les moyens, au pouvoir. Mais, progressivement, nous allons expliquer aux Sénégalais, les convaincre pédagogiquement que ce régime ne fera que continuer à frauder les élections et qu’il faut une mobilisation pour mettre fin à ce système. Si on arrive à un certain niveau de mobilisation, quel que soit le degré de fraudes, il sera battu. On l’a vu : lorsque les populations sont debout et se battent, elles arrivent à se défaire des régimes qui se croyaient tout permis, qui avaient tous les moyens.
Un consensus s’est dégagé entre le ministère de l’Intérieur et l’opposition sur l’audit du fichier électoral. Mais, à l’époque, l’opposition avait butté sur le contrôle de la biométrie. Cette fois-ci, iriez-vous jusqu’au contrôle de cette biométrie dont vous estimiez que c’est là le problème ?
Nous continuons de soutenir que s’il y avait une véritable biométrie, il serait impossible qu’il y ait des doublons et des votes multiples. Donc, il n’y a pas de biométrie dans le système. Pourquoi un système qui a coûté une trentaine de milliards ne peut pas être capable d’avoir en son sein une biométrie ? C’est le 10 ou 12 février (l’entretien a eu lieu avant ces dates : Ndlr) que nos experts vont avoir une rencontre avec ceux du ministère de l’Intérieur. On a déjà fait ce que l’on appelle là-bas les termes de référence, indiquer ce que nous allons surveiller l’évolution depuis les élections présidentielles et législatives, pour voir comment s’est comporté le fichier. Mais, nous ne nous faisons pas d’illusions sur les résultats de cet audit car, au cœur du système, il y a un vrai problème : l’absence de biométrie. Toute-fois, nous allons procéder à tous les contrôles possibles. Nous avons saisi le ministère de l’Intérieur pour lui indiquer qu’il y a des choses qui avaient été acceptées et sur lesquelles on doit pouvoir travailler. Il y a un Rapport de la Cena qui incrimine certains dysfonctionnements dont la presse a, d’ailleurs, parlé. La moindre des choses est que le gouvernement accepte de mettre en œuvre ses recommandations. Une fois de plus, la Cena ne peut pas continuer à voir ses représentants désavoués, à faire des recommandations dont le gouvernement ne tient pas compte. S’il en tient compte déjà, cela diminue la marge de fraudes. Nous avions proposé également un système d’encre indélébile invisible, le Spray. C’est possible parce que, avec un système de rémanence, pendant trois jours, quelqu’un ne pouvez pas voter. Nous allons confirmer qu’il n’y a pas de biométrie ; donc, il y a une possibilité d’inscriptions multiples. Mais, ce que nous voulons, c’est que même s’il en est ainsi qu’il ne puisse pas y avoir de votes multiples. Donc, multiplicité des inscriptions, mais unicité du vote. Et pour l’unicité du vote, si par ce système Spray, les gens arrivent à ne pas voter plusieurs fois, la fraude sera diminuée. Nous avons aussi retenu avec l’ancien ministre qu’il y ait les photos sur le registre d’émargement. C’est aussi un système de contrôle. Il faut que 15 jours avant le vote, nous puissions avoir la liste des membres de chaque bureau de vote. Si dans mon village, la liste sort, et nous prenons les noms, nous saurons ceux qui n’y habitent pas. Il est vrai que c’est un peu plus difficile dans les villes. En réalité, le système de fraudes n’est pas préparé pour les collectivités locales, mais pour les villes. Dans les villes, les gens ne se connaissent pas tous. Quelqu’un peut voter à Thiaroye le matin et le faire au Plateau le soir. Dans les collectivités locales, c’est impossible. C’est là que l’opposition doit faire preuve d’un maximum de vigilance. On va mettre en place un dispositif de contrôle pour voir les transporteurs qui vont déplacer des électeurs d’une localité à une autre. Ils le feront à leurs risques et périls puisque nous mettrons en place des brigades anti-fraude pour détecter et punir les gens qui prendront des décisions de cette nature. Le Spray, les photos et les listes, en plus des recommandations de la Cena , constituent un dispositif permettant, relativement, de marginaliser la fraude. Toutefois, nous ne sommes pas aussi naïfs pour croire que l’on va, du jour au lendemain extirper la fraude qui est dans le dispositif du Sopi. Même lorsque les libéraux étaient dans l’opposition, ils fraudaient, a fortiori quand ils ont l’appareil d’Etat.
Vous semblez optimiste quant à la tenue des élections locales à date échue, malgré la confusion qui règne sur les listes d’investiture et la crise financière qui pourrait empêcher l’Etat de faire face aux dépenses électorales. Etes-vous toujours dans la dynamique de ceux qui disent qu’il faut nécessairement que ces élections se tiennent à date échue ?
Les élections se tiendront, mais dans une grande confusion. Je suis persuadé que le jour des élections, vous entendrez des milliers de bureaux où il manque de l’encre, des bulletins ou des listes. Cela va être une formidable confusion, d’autant plus que ce sont des élections municipales, rurales et régionales très compliquées à organiser. S’y ajoute que beaucoup de collectivités locales ont été créées, trois semaines avant le dépôt des listes. La carte électorale, qui indique les lieux et les bureaux de vote, est inexistante actuellement. Les élections vont avoir lieu, mais dans la confusion, car il sera difficile pour le gouvernement de trouver encore des échappatoires. Encore que tout est possible avec eux. Je ne veux pas que nos camarades tombent dans le piège en pensant que les élections n’auront pas lieu et ne pas se préparer. Il faut qu’on se dise que les élections auront lieu, le 22 mars, comme prévues. On se prépare en conséquence, jour après jour. Qu’on commence dès maintenant à choisir nos représentants dans les bureaux de vote. C’est le plus important. Ce qui nous est arrivé (il s’agit de la présidentielle de 2007 : Ndlr), c’est qu’on n’a pas joué correctement notre système de contrôle, en tant qu’acteurs politiques.
Il faut aussi que la Cena prenne ses responsabilités par rapport à la situation à Ndindy et Ndoulo, mais surtout qu’elle prenne position. Elle ne peut pas se taire et faire comme si de rien n’était. Qu’elle assume la plénitude de ses fonctions. Je ne veux pas que nos camarades se laissent piéger par le gouvernement qui continue de faire semblant qu’il n’y aura pas d’élections tout en se préparant. C’est vrai que le Pds est en mille morceaux. Même si les libéraux étaient ensemble, aujourd’hui avec leur bilan local, ils ne devraient pas pouvoir gagner. Qu’en plus ils soient divisés, sur fond de beaucoup de listes parallèles, c’est impossible qu’ils gagnent, sauf à frauder à grande échelle. Si maintenant le gouvernement choisit de faire le forcing, comme il l’a fait avec la Cour d’Appel, il sera responsable de tout ce qui va se passer le 22 mars.
A Nguéniène et dans le département de Mbour, vous ne figurez pas sur les listes d’investitures. C’est quand même paradoxal en tant que leader politique de cette zone que vous soyez absent de ces listes. Qu’est-ce qui l’explique ?
D’abord, ce sont des élections locales. Moi, je peux voter que là où je suis inscrit et où j’ai toujours voté : Nguéniène. Vous ne me voyez pas président de la communauté rurale de Nguéniène où il y a un président de la communauté rurale qui travaille et qui va présenter un bilan. Il y a des gens qui habitent la localité, qui y vivent. Donc, me présenter pour être président de communauté rurale serait une forme de parachutage ; parachutage encore plus manifeste, si je voulais me présenter à Mbour alors que je ne suis pas de cette ville, je n’y ai pas de résidence. Thiès aussi. Si j’habitais Thiès ou Mbour, alors j’aurais pu me présenter à la mairie de l’une de ces deux villes. Ce qui aurait étonné, c’est que je me présente pour être président de la communauté rurale de Nguéniène, alors que les populations ont fait leurs listes, choisi les personnes qui les représenteront et vont se battre. De toute façon, là-bas, même si Abdoulaye Wade y venait, nous allons gagner.
Il n’y a pas une homogénéité totale au niveau de Benno Siggil Senegaal pour aller aux élections. A Thiès, il y a le cas de Talla Sylla et à Ziguinchor, celui entre le Ps le parti de Robert Sagna. Ne pensez-vous pas que cette absence d’homogénéité totale puisse jouer en défaveur de l’opposition ?
Il faut relativiser cette situation, parce qu’il y a 540 collectivités locales. Si, au niveau de 540 collectivités locales, nous avons pu nous positionner sur près de 500, c’est énorme. Donc, les localités où nous avons eu des divergences se comptent sur les doigts d’une main par rapport à l’ensemble. Ce que l’on a obtenu est quelque chose qu’on aurait pu ne pas envisager en allant ensemble avec une quarantaine de partis, de forces et de représentations inégales. Cependant, nous avons pu, presque dans toutes les régions, nous unir, sauf dans une soixantaine de cas. C’est un très bon résultat. C’est normal aussi parce que ce sont des élections locales. Et pour celles-là, contrairement à ce que l’on pense, nous n’avons pas le pouvoir qu’on imagine de tordre le bras à nos gens. Dans mon village, les gens me disaient : «Si vous décidez de ne pas aller aux élections locales, nous allons nous organiser, y participer, gagner et revenir». Que voulez-vous ? Pour eux, être conseiller rural dans une localité, c’est énorme. Nous avons là-bas une grande communauté rurale entre 30 et 33 villages. C’est important pour quelqu’un de représenter son village comme conseiller rural. Si vous essayez de le leur enlever alors qu’ils sont sûrs de gagner, ils ne vous suivront pas.
A Dakar, le fils du président, Karim Wade, est présent sur la liste proportionnelle. Comment analysez-vous sa présence pour briguer les suffrages à Dakar ? Est-ce que vous ne voyez pas un acte posé qui consistent à mettre le fils du Président dans l’enjeu de pouvoir ?
C’est une affaire qui est interne à la Coalition Sopi. Qu’ils le mettent dans la liste proportionnelle au niveau de Dakar, je n’ai pas de commentaire particulier à faire là-dessus. Ce qui m’intéresse, c’est ce que nous faisons pour que les listes que nous avons à Dakar et dans tout le Sénégal gagnent.
Tant que ses moyens physiques et intellectuels le lui permettront, Wade se présentera en 2012. De sorte qu’en réalité, tout ce bruit qui est fait autour de son fils relève de la diversion. Abdoulaye Wade soulève cette affaire de son fils pour nous détourner du vrai problème que lui, il constitue pour le pays. Qu’il dise que c’est la presse qui est à la base de la promotion de la candidature de Karim Wade, c’est se moquer du monde. Ce n’est pas la presse qui a mis Karim Wade à la tête de l’Anoci et qui lui a dit : «Je dirai à maman que tu as bien travaillé» ! La presse parle de faits, livre des commentaires et des observations. De ce point de vue, c’est un problème qui est mal posé. Le vrai problème du Sénégal, c’est Abdoulaye Wade qui nomme son fils, les ministres ou le Premier ministre. C’est lui qui les choisit et qui peut les démettre. Il faut s’attaquer à la racine du mal qui est Abdoulaye Wade et le système qu’il a mis en place. Il faudra travailler à déconstruire ce système qui crée une mauvaise situation pour le pays et son avenir.
Personne ne pourra me compter parmi ceux qui ont travaillé à la promotion de Karim Wade. Je ne parle pas de lui, des ministres et autre entourage de Wade. Notre principal adversaire est Abdoulaye Wade ; il ne faut pas se tromper de cible. C’est à lui que doivent s’adresser nos observations, nos commentaires et nos critiques. Tant qu’il sera là, le problème continuera à se poser ; dès qu’il ne sera plus là, tout le système va tomber comme un château de cartes. Il ne faut pas se tromper de cible. C’est pourquoi le combat pour des élections transparentes, régulières et sincères, doit être un combat principal. C’est cela que nous avons voulu mener en boycottant et en demandant que les recommandations de la Cena soient transformées en Loi, à ce qu’il y ait un vote unique. Alors, les tricheries et la fraude se déplaceront du centre à la périphérie.
Maintenant que son fils Karim Wade soit sur les listes au niveau local n’est pas gênant. De toute façon, il ne faut pas que nous nous trompions de combat et d’adversaire ; c’est Wade le problème du Sénégal et la solution, c’est de s’organiser pour convaincre les Sénégalais que ce système qu’il a mis en place va conduire le pays à la ruine.
Nous avons vécu récemment un feuilleton entre le président de la République et l’ancien président de l’Assemblée nationale sur une histoire de blanchiment d’argent avec l’accusation contre un chef d’Etat africain. Vous-même à une certaine époque, vous aviez subi une accusation de cette nature. Comment, avec le recul, analysez-vous ce feuilleton politique ?
C’est un feuilleton manifestement politique ; c’est même de la politique politicienne. Vu la proximité des élections locales, la victimisation de Macky Sall, Abdoulaye Wade a voulu trouver un moyen pour freiner l’élan, pour que personne n’imagine que ses accusations sont liées aux relations tendues entre ce dernier et lui. Ce n’est pas la première fois : lors des élections présidentielles, après la publication des résultats frauduleux, Wade a pratiquement commencé à attaquer tous les candidats, chacun sur des questions financières. Donc, personne n’est dupe. Il est évident que tout cela finira comme un feu de pailles. C’est étonnant que Wade procède de cette manière en s’attaquant à tous ceux qui sont censés, demain, aspirer à le remplacer. Ma conviction est que Wade ne travaille pour personne d’autre ; il travaille pour lui-même pour pouvoir rester au pouvoir le plus longtemps possible. Je le vois mal quitter le pouvoir de plein gré, être un ancien président et voir quelqu’un le remplacer. Tout ce qu’il fait d’autre est une espèce de diversion pour nous tromper sur ses objectifs réels : rester indéfiniment au pouvoir.
Mais, on a retrouvé l’Apr de Macky Sall en alliance avec vous, de l’opposition, alors que c’est un homme du système qui a tout de même, durant neuf ans, participé au système de Wade. Comment justifiez-vous ce paradoxe ?
Il y a effectivement un paradoxe apparent, mais nous, ce que nous avions fixé est une coalition électorale, d’ordre stratégique et non idéologique. Aujourd’hui, notre objectif est de donner un signal fort, politique, à Abdoulaye Wade, à l’opinion nationale et internationale, pour lui indiquer qu’au Sénégal, il y a une majorité de citoyens qui est contre ce qu’il est en train de faire, que le système qu’il a mis en place va mettre le Sénégal dans une situation qui va être totalement irrattrapable. Nous sommes dans une crise économique et sociale sans précédent. Donc, nous avons dit que tous ceux qui s’opposent actuellement à la politique de Wade, et l’assument, le vivent, le montrent, nous sommes partants avec eux pour lui donner ce signal. Et comme Macky Sall a indiqué qu’entre lui et Wade c’est fini, nous nous sommes dits que nous pouvons aller ensemble à ces élections locales et montrer à Wade que la majorité des Sénégalais n’est pas d’accord sur ce qu’il est en train de faire de notre pays. Nous ne nous faisons pas d’illusions : on peut terminer les élections et, six mois après, Wade peut créer des délégations spéciales. Il ne faut pas donner à ces élections locales une valeur qu’elles n’ont pas ; sauf celle symbolique et politique, pour que le 22 mars, les Sénégalais montrent à Wade qu’ils ne sont pas d’accord sur ce qu’il est en train de faire. En réalité, c’est une espèce de référendum; il s’agit de voir ceux qui sont pour la politique qu’il mène aujourd’hui et ceux qui sont contre sa politique. Donc, tous les citoyens doivent se lever et ne pas rester à la maison à se dire que c’est une élection locale, une affaire de politiciens. Non ! Il s’agit de mettre le garrot à la politique que Abdoulaye Wade est en train de mener. Voilà qui explique, bien que cela soit paradoxal, que Macky ait travaillé avec Wade, que nous soyons avec lui dans le cadre de ce combat. Jusqu’à présent, il montre tout de même une position assez claire à l’égard de Wade pour aujourd’hui, dit-il, et demain aussi.
Il y a aussi le cas de certaines cités religieuses comme Touba, Darou Khoudoss, où on a eu des listes qui ont été dressées en dehors des partis politiques ; donc choisies, parfois même, par le marabout. Quelle attitude avez-vous vis-à-vis de ces listes ? Seront-elles demain récupérées politiquement ou resteront-elles citoyennes ?
Je présume que cela devrait rester des listes citoyennes. Cette situation est meilleure et plus claire que celles antérieures. Dans les situations antérieures, les listes étaient favorables au parti au pouvoir qui gagnait dans ces cités religieuses. Alors aujourd’hui, si on arrive à trouver une solution à une réalité sénégalaise, c’est courageux. Ce n’est pas dans les canaux de la démocratie normale, classique, mais enfin on a trouvé une solution. De quoi s’agit-il ? C’est que le marabout va confectionner à Touba une liste de 80 personnes. Il connaît la sociologie à Touba ; il consulte les partis politiques et les citoyens ; sur cette base-là, il dresse une liste équilibrée. C’est tout à fait nouveau et c’est une bonne chose. Maintenant quelle sera la couleur de la liste ? La liste ne doit pas avoir une couleur partisane, mais neutre pour ce qui concerne, notamment, les élections régionales. Ce sont des réalités que nous, politiques, devons gérer, examiner, en tirer des conclusions. C’est, me semble-t-il, pour aujourd’hui, la moins mauvaise solution.
Abordons les questions économiques et financières. Il y a une polémique autour de la dette intérieure du pays. Il y a les chiffres de l’Etat, ceux des institutions internationales, ceux des experts en la matière. Alors, comment percevez-vous tout ce méli-mélo à propos de cette dette ?
Est-ce que, dans un Etat organisé, il est normal que l’on ne sache pas le montant de la dette intérieure ? Non ! C’est le premier élément. Le deuxième élément, c’est qu’il y a quand même une évolution, parce que lors de la revue trimestrielle, il y a eu un accord sur la dette : il y a 174 milliards de francs Cfa qui relèvent du pouvoir central, du ministère (Ndlr : de l’Economie et des Finances). Il y a 50 milliards qui relèvent des agences et des établissements publics. Enfin, il y a 74 milliards qui sont des dépenses hors budget. Hors budget ! 74 milliards dépensés totalement hors du budget ! C’est incroyable que des choses comme celles-là puissent se passer. Avec la somme de ces dépenses, on en arrive à environ 298 milliards francs Cfa. Au moins, tout le monde est d’accord sur ce montant. Mais ce montant, c’était en octobre. Maintenant que nous sommes en février, il y a sans doute des dizaines d’autres milliards qui sont venus gonfler ce passif. Il faut y ajouter probablement ce que les Ivoiriens appelaient les dépenses non ordonnancées. En réalité, c’est très facile de limiter en amont les dépenses qui ont été faites afin de ne pas les comptabiliser au niveau du Trésor et dire qu’elles ne constituent pas des dettes. A ce niveau, le débat est clos, pour laisser place à un autre : qu’est-ce que le Sénégal a fait de tout l’argent reçu pour aider à payer cette dette-là ? En dehors de ce que la France a donné, il y a eu les emprunts obligataires, les aides bilatérales, celles des autres institutions internationales… Le ministre de l’Economie et des Finances nous dit qu’il y a 130 milliards de francs Cfa qui ont été payés sur le stock de 174 milliards et que les 43 milliards restants auraient été utilisés pour des dépenses stratégiques, urgentes, de souveraineté. Deux remarques s’imposent à ce niveau. La première : ce qu’il appelle dépenses de souveraineté, stratégiques, urgentes, restent des dépenses structurantes qui auraient dû être prévues dans le budget. La deuxième : en quoi le paiement de la popote des militaires a un caractère de souveraineté ? Même chose en ce qui concerne le pèlerinage à la Mecque qui vient de se dérouler avec tout le bruit fait autour. Pour la Goana (Ndlr : Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance), il paraît qu’il y a des arriérées à payer, alors qu’elle n’a produit aucun résultat. Idem pour le monde rural où l’Etat doit 29 milliards de francs Cfa dans le cadre de la campagne de commercialisation agricole… Donc, le fait de prétexter des dépenses de souveraineté n’est pas un argument sérieux. C’est un détournement comme certains de vos confrères l’ont indiqué (Ndlr : voir la Une du Quotidien du 3 février dernier, «Abdoulaye Diop détourne 43 milliards»). C’est effectivement un détournement d’objectifs. En outre, les 131 milliards que le ministre dit avoir injectés dans le paiement de la dette, j’en doute. Les contacts que j’ai eus indiquent à peu près que le maximum qui a été payé se situerait entre 10 et 15%. Là aussi, il y a controverse. Il faut que le ministre des Finances nous sorte du doute en publiant la liste des entreprises qui ont été payées, quels montant elles ont reçu, et la date des créances de chacune des entreprises concernées. Pour qu’il n’y ait pas discrimination, il faut que ces entreprises soient payées sur la base de l’antériorité de la dette. Si le ministre le fait et que l’on constate qu’il y a bien eu 131 milliards de francs Cfa, on se rendra compte, à ce moment là, que l’on est autour de 60 ou 70%. Je rappelle que depuis 2006, nous avions tiré la sonnette d’alarme en indiquant que ce gouvernement est en train de créer une situation qui sera difficile à rattraper, parce qu’il finançait le développement en laissant filer les déficits. Nous avions aussi indiqué, au Parti socialiste, que le montant de la dette avoisinait 300 à 350 milliards de francs Cfa. Enfin, nous avions souligné que la dette ne pourrait pas être intégralement payée à la date du 31 janvier. Aujourd’hui, nous disons qu’à la date du 15 février avancée par le ministre des Finances, la dette ne sera toujours pas payée. Simplement parce que ce gouvernement n’a plus de prise réelle sur la situation.
La situation économique mondiale est très grave. Vous avez vu de grosses entreprises emblématiques du capitalisme triomphant comme Lehmann Brothers, Chrysler, Toyota, ne pouvoir survivre que suite à des perfusions d’argent venant de l’Etat. Alors, une situation pareille avec des conséquences énormes démontre définitivement que le capitalisme libéral a eu tort de faire du marché l’organe de structuration de l’Economie en sanctuarisant l’argent. Définitivement, on se rend compte que ce capitalisme n’est pas perfectible. Il faut plus de régularisation, plus de présence de l’Etat. Il ne faut pas se faire d’illusions : cette situation aura manifestement des conséquences sur notre pays dans le domaine du tourisme, des transferts des immigrés, l’investissement direct étranger… Cela veut dire qu’il faut prendre la chose très au sérieux. Le gouvernement et le ministre des Finances devraient être à l’origine d’un Débat national sur la situation économique que nous vivons aujourd’hui, pour qu’ensemble nous fassions l’état des lieux et nous puissions entreprendre des solutions de sortie de crise. Parmi ces solutions, tout le monde commence à être d’accord qu’il y a du gaspillage. Dans tous les secteurs, il est possible de réaliser des économies. Il faut un plan d’économie budgétaire. Ce que les experts de la Banque mondiale ou du Fmi appellent pudiquement rationalisation des agences, de la carte diplomatique, veut dire suppression. L’Apix, l’Anoci, l’Aatr font toutes la même chose : le Btp. Ajoutez-y le ministère des Infrastructures, il devient évident qu’il faut une seule et unique structure : l’Aatr, qui travaille suffisamment bien et est unanimement reconnue. Tout le reste est à supprimer. Quand nous étions aux affaires, nous n’avions qu’une dizaine d’agences ; aujourd’hui, elles sont autour d’une trentaine ; il faut les supprimer.
En 1980, suite à un rapport de l’Inspection générale d’Etat, recommandant la rationalisation de notre représentation diplomatique, nous avions supprimé 20 ambassades ; il en restait une trentaine. Pendant 20 ans, nous sommes restés entre 20 et 32 ambassades. Depuis 2000, le nombre de représentations diplomatiques, y compris les consulats, a été multiplié par deux. A l’heure actuelle, il y en a plus de soixante ! Là aussi, il s’agit de rationaliser. Il y a au moins 25 représentations que l’on peut supprimer. Ce sont des économies énormes. La même chose est valable pour les contrats spéciaux. Ceux qui sortent des grandes écoles, des écoles de formation, restent chez eux, y compris d’ailleurs des magistrats gradés, qui sont un peu de ma génération, et qui n’ont même pas de bureau.
Prenez encore les maisons conventionnées. Nous les avions réduites au strict minimum ; aujourd’hui, ça explose parce qu’il y a des personnes qui possèdent des maisons, qui les louent, qui bénéficient de logement de la part de l’Etat… C’est un an de retard au niveau de ces maisons conventionnées. Et cela aussi, c’est la dette, non ? Il y a également des difficultés à payer les étudiants à l’Extérieur avec cette idée saugrenue de Wade de faire de tous les bacheliers des bénéficiaires d’aide ou de bourse. Même dans les pays pétroliers, on ne fait pas cela ! C’est de la démagogie. Le résultat est que cela aboutit à une véritable catastrophe, car tous les étudiants ne sont pas faits pour aller à l’Université.
Ils (les gens du régime) ont déréglé complètement les grands équilibres économiques ; les fondamentaux de notre économie sont dangereusement chahutés. Il faudra travailler à redresser, à rectifier cela et remettre le Sénégal sur les rails au plan économique et social. Pour y arriver, il faut de la volonté politique. Et la première mesure à prendre, c’est que Ablaye Wade cesse ses voyages coûteux, inutiles et sans arrêt. La Pointe de Sangomar fonctionne normalement. Mme Wade l’emprunte, notre Equipe nationale l’utilise, mais Wade, lui, refuse d’y embarquer et affrète un avion. Ce qui nous coûtera de 100 à 150 millions de francs Cfa par jour, comme l’a dit l’Imam Mbaye Niang qui s’y connaît très bien. Il faut prêcher par l’exemple. Le Président Obama l’a montré en gelant les salaires des fonctionnaires qui gagnent 500 000 dollars par an. Il y a des mesures qui sont symboliques, pour montrer aux sénégalais que la situation a été comprise et les enseignements tirés. Le dire et le faire, c’est avoir des rapports de vérité avec les populations.
A chaque fois que le Bureau politique du Parti socialiste tient réunion, il y a toujours un volet consacré au monde rural. Et très souvent, c’est un tableau sombre du monde rural qui en ressort. N’y a-t-il pas tout de même des éléments positifs réalisés par le pouvoir libéral sur ce plan là ?
C’est vraiment très peu. L’idée de la relance du monde rural dans le cadre de la Goana , en elle-même, c’est incontestable. Le problème de Abdoulaye Wade et de son régime, est qu’ils ne savent pas travailler. Or, l’important c’est de savoir travailler, sinon on fait beaucoup de tapages sans résultat. Pourquoi ils ne savent pas travailler ? Quand vous avez une pareille initiative qui, en soi, est une bonne, car il faut relancer l’agriculture, mais il est indispensable d’en parler avec les acteurs. Aujourd’hui, Wade veut même liquider le Cncr. On ne peut pas ignorer une organisation qui est aussi vieille, ayant une aussi grande expérience. Parce que simplement ce qu’elle dit ne leur plait pas, le ministre (de l’Agriculture) leur a envoyé une lettre inacceptable et qui ne donnera rien parce qu’ils ne peuvent pas supprimer le Cncr. Il faut en parler avec les acteurs du monde rural, les bailleurs de fonds, les experts ; à ce moment, on saura comment mettre en œuvre cette idée, en elle-même bonne. Le problème de Wade, c’est qu’il ne travaille pas avec méthode et organisation. C’est pourquoi il ne peut pas avoir les résultats escomptés, ou du tout de résultat. Et l’importance que nous donnons au monde rural nous vient de Senghor et des socialistes que nous sommes. Nous avons une fibre rurale et il n’y avait pas un seul conseil des ministres où il n’y avait pas une question sur le monde rural. Ou bien c’est la préparation de campagne ou bien la campagne de commercialisation. Ce sujet venait de manière récurrente, comme la communication du ministre des Affaires étrangères sur la situation internationale. Notre ruralité, nous l’assumons et, pour nous, il n’y a pas de développement possible sans le développement de l’agriculture. Et dans le cas d’espèce, ce que je reproche à Wade, c’est d’avoir dès le départ, programmer la mort de l’arachide sans tenir compte de qu’elle représentait dans notre économie. Avant de programmer sa disparition, il faut bien savoir par quoi on va la remplacer. Et il y a eu aussi le bradage de la Sonatel et tout ce qui s’en est suivi. Maintenant, il nous présente ses programmes fantaisistes, farfelus, du genre Programme Bissap, Manioc, Maïs. Sans compter, les incertitudes sur la Goana où il avait fixé les objectifs à 3 millions tonnes de manioc, 2 millions tonnes de maïs ; il n’en est absolument rien de tout cela. Les décisions pour la Goana ont été prises au mois d’avril, alors que l’hivernage commence au mois de juin, juillet ou août.
Evidemment, les résultats n’ont rien à voir avec la Goana. Là aussi il voulait faire de la récupération mais, comme il se rend compte que ça a échoué, vous ne l’entendrez plus parler de Goana ; il va nous sortir encore des Tgp, comme il sait en sortir tous les mois. Tout cela rentre dans le cadre de la manière dont Wade gère le peuple sénégalais ; il fait de la diversion, nous tient en haleine, nous jette chaque fois un os. Je suis sûr que dans une semaine, il va encore nous sortir autre chose. sodiop@lequotidien.sn RESSOURCES - Rachat des mines : Les Chinois, ces sauveurs intéressés.13-02-2009
La crise économique ne freine pas l’appétit de la Chine à investir dans le secteur minier. Sa priorité reste d’assurer ses approvisionnements. Certains pays voient dans l’Empire du milieu le sauveur d’un secteur sinistré ; d’autres comparent Pékin à un prédateur qui attend la faiblesse de sa proie pour s’en emparer.
Par Dominique BAILLARD
Rio Tinto, la seconde compagnie minière au monde, appelle une nouvelle fois son partenaire chinois à la rescousse. La société publique Chinalco lui avait prêté main forte lors de sa contre-attaque contre l’Opa lancée par Bhp Billiton. C’est maintenant, pour régler ses dettes que la société anglo-australienne sollicite l’aide de cet actionnaire empressé. En rachetant des parts de Rio Tinto, Chinalco prendrait ainsi pied en Australie.
Les cartes ont été redistribuées par l’hécatombe sur le marché des métaux. Ceux qui détiennent des ressources ont perdu la main au profit de ceux qui détiennent des capitaux pour financer le développement des gisements. Longtemps perçus comme des prédateurs, les groupes chinois sont aujourd’hui accueillis comme des sauveurs dans les pays où l’économie dépend fortement de l’activité minière. C’est particulièrement le cas en Australie. Au nom de la défense des intérêts nationaux, le bureau des investissements étrangers était, en 2008, très réservé sur les investissements des entreprises publiques chinoises. Maintenant le vent a tourné à Canberra, où les procédures d’accueil sont accélérées. Dans le fer, l’acier ou le zinc, les capitaux chinois affluent, soit sous la forme de prêts bancaires, soit sous la forme de rachats d’actions.
Valse-hEsitation en Afrique
Malgré la crise, Pékin n’a pas renoncé à sécuriser l’accès aux ressources énergétiques qui lui font défaut pour soutenir sa croissance. Même si l’Empire du milieu traîne parfois des pieds, notamment en Afri-que. C’est le cas au Gabon où le développement du gisement de fer de Belinga semble prendre du retard. En République démocratique du Congo, beaucoup d’usines de traitement de cobalt et de nickel, détenues par des Chi-nois, ont mis la clé sous la porte.
Mais d’autres contrats récemment signés, démontrent que le continent africain continue à susciter l’intérêt de la Chine. Ainsi au Liberia, un accord vient d’être conclu pour l’exploitation du fer de Bong. En Zambie, la Société chinoise des non-ferreux est en train d’ouvrir une nouvelle usine de raffinage du cuivre. Loin de se retirer du continent africain, les Chinois sont toujours à la recherche de bonnes affaires à saisir.
MATIERES PREMIERES- Le retour du dragon chinois : Le retour du glouton laisse sceptique.13-02-2009
Les Chinois recommencent à acheter. De Tokyo à Londres en passant par New York, la nouvelle s’est répandue comme une trainée de poudre sur les marchés. Donnant un nouvel élan à une série de matières premières fortement pénalisées par le ralentissement de l’économie.
Par D. BAILLARD
Le 4 février, le cuivre, la locomotive des métaux, a été le premier bénéficiaire du retour chinois. Son cours a grimpé en flèche suite aux achats chinois. Une tendance confirmée le 9 février : un plus haut de deux mois a été dépassé. A Pékin, le bureau stratégique des réserves met en œuvre la politique annoncée : il s’apprête à acheter un million de tonnes de métal rouge. Des achats qui seront effectués graduellement pour éviter de surchauffer un marché hyper fébrile.
Le 5 février, le cours du fret s’envolait à son tour : il a retrouvé son plus haut niveau depuis trois mois. Le Baltic Dry Index, qui mesure le coût des principales routes maritimes, a pris 10% en une seule séance suite à la reprise des importations chinoises de fer. Les sidérurgistes chinois ont massivement déstocké au cours du dernier trimestre 2008. Après la pause du nouvel an du calendrier lunaire, les revoilà aux achats.
La présence accrue des Chinois dope également le marché du caoutchouc et celui du pétrole. Le plan de relance de l’industrie automobile chinoise couplé au réapprovisionnement des réserves stratégiques commence à porter ses fruits.
Le glouton de l’Asie, ce personnage bien connu de tous les marchés de matières premières pendant le super cycle de hausse, fait mine de ressurgir. Mais son retour laisse sceptique. D’abord parce qu’une fois que les opérations de restockage seront réalisées, la demande chinoise pourrait à nouveau s’évanouir. On table toujours sur une baisse de la production chinoise d’acier de 20 à 30% cette année.
Ensuite parce que même déguisée en dragon, une hirondelle chinoise ne suffit pas pour déclarer l’arrivée du printemps. Tant que la demande restera à marée basse aux Etats-Unis comme dans les autres pays occidentaux, les matières premières industrielles auront du mal à décoller.
MFI
Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir PATRIMOINE-Un professionnel appelle à une intervention rapide:Il faut sauver la ville de Saint-Louis.13-02-2009
Le président de la Fédération nationale des offices de tourisme et syndicats d’Initiatives du Sénégal (Fnotsis), Alboury Ndiaye, a estimé qu’il est urgent d’intervenir pour sauver le patrimoine de Saint-Louis, objet de «multiples agressions» malgré les campagnes de sensibilisation menées à cet effet.
«Eu égard au rythme de dégradation, il est particulièrement urgent d’intervenir pour arrêter l’hémorragie et inverser la tendance car, la ville commence à être défigurée», a dit M. Ndiaye dans un entretien avec le correspondant permanent de l’Aps.
«Si les constructions dites «modernes» souvent d’une laideur exécrable prennent le pas sur cet héritage qui distingue Saint-Louis de toute autre ville d’Afrique, nous aurons failli à notre mission de préparer ce legs à nos enfants», a-t-il fait valoir.
Selon lui, «avec le tourisme, ces maisons à balcons, ces entrepôts, forts, contreforts, une fois correctement restaurés, peuvent trouver un nouvel objet social, qui, pour abriter un musée, qui une galerie, pour générer des ressources suffisantes» qui pourront «entretenir de façon pérenne ces édifices».
Le tourisme de Saint-Louis se nourrissant du patrimoine de cette ville inscrite sur la liste du patrimoine de l’Unesco, comme le parc de Djoudj et l’Ile de Saint-Louis, le syndicat d’initiative ne saurait être insensible à la défense de tous les éléments du patrimoine, qu’ils soient matériels ou immatériels. «Il ne faut surtout pas ou-blier que cette association a été la première à se mobiliser pour défendre le patrimoine architectural car ayant compris très tôt que la valorisation du patrimoine est un moyen sûr de création d’emplois et de lutte contre la pauvreté», a-t-il poursuivi.
Autour du parcours de visite de l’île, s’est créée une économie qui a permis l’émergence de plusieurs métiers (guides, caléchiers, etc.), selon Alboury Ndiaye qui a fait la même remarque pour le parc de Djoudj autour duquel des emplois liées au tourisme et à la découverte ont été également créés. «Le syndicat d’initiative de Saint-Louis a su mettre en œuvre un projet cohérent de développement d’un tourisme dont les éléments sont issus du legs de nos pères et de la position géographique exceptionnelle de cette ville», a-t-il souligné tout en appelant à la préservation de ce legs. «Ces éléments matériels et immatériels nous distinguent de toute autre ville, ils sont nos marqueurs identitaires qui ont déterminé nos modes de vie», a-t-il encore expliqué. Il s’est félicité du rôle joué par son institution pour «l’exhumation» de manifestations comme le Fanal ou l’émergence d’autres comme le «Rapandar» ou le festival international de jazz.
Parlant du tourisme au niveau national, il a indiqué que les résultats actuellement enregistrés dans ce domaine sont «très nettement» en dessous des potentialités que recèle le Sénégal. «Nous ne cessons de perdre chaque année d’importants parts de marché parce que les mesures devant contribuer à l’évolution du secteur sont tout simplement ignorées ou mal mises en œuvre», a-t-il relevé.
«Les lois d’airain du marché mondial s’accommodent mal à une certaine ambiance», selon M. Ndiaye qui dit avoir plaidé, il y a quelques années, pour que «l’informel ne s’installe jamais dans ce secteur car les dégâts seraient considérables».
WALF FADJRI :
Energie : Peut-on mieux faire avec ce que l’on a ?
L’insuffisance de l’offre en énergie électrique n’a cessé de s’aggraver ces dernières années au Sénégal, avec des délestages qui affectent le quotidien des ménages ainsi que tous les secteurs économiques. La première raison de cette disproportion entre l’offre et la demande en électricité vient des infrastructures vieillissantes qui n’ont pas suivi la courbe démographique et la demande industrielle. La Senelec est une entreprise qui arrive juste à rémunérer ses 2 500 salariés une fois que le carburant qui fait tourner les machines, est payé. La Senelec a dépensé en 2007 plus de 130 milliards de francs Cfa en carburant pour un chiffre d’affaires de 157 milliards, soit plus de 82 %. Les solutions longtemps préconisées en investissant dans l’énergie solaire ne semblent pas retenues, vu les dernières unités de production mises en service. Cependant, avec un peu de volonté, il est possible de mieux faire avec ce que l’on a.
La Senelec compte environ 645 000 abonnés, dont une écrasante majorité de particuliers. L’éclairage est le premier besoin en électricité au Sénégal. Néanmoins, avec une capacité réelle de production de 387 mégawatt, mathématiquement chaque abonné n’a droit qu’à 600 watt (300 watt pour un frigo, 200 watt pour une télé, 4 ampoules de 60 watt soit 240 watt, une radio, un congélateur, un ordinateur, un climatiseur, les entreprises…….), on voit tout de suite que ça ne marche juste pas, et que la seule option, c’est de faire tourner l’offre, donc les délestages.
Il est possible d’économiser sur l’éclairage. En effet, la presque totalité des ampoules utilisées au Sénégal sont à incandescence (à filament). Par leur principe de fonctionnement pour éclairer, elles chauffent d’abord, ainsi une bonne partie de l’énergie qui leur est fournie, est convertie en chaleur et l’autre en lumière. Les ampoules fluorescentes, souvent dites de basse consommation, pour le même éclairage, ne chauffent pratiquement pas et toute l’énergie qu’elles reçoivent sert essentiellement à produire de la lumière.
Une ampoule fluorescente peut consommer jusque pratiquement six fois moins qu’une ampoule à incandescence pour un même niveau d’éclairage. On trouve aisément dans le commerce des ampoules fluorescentes de 11 watt qui éclairent autant que des ampoules incandescentes de 60 watt. Le choix de l’incandescent sur le fluorescent est uniquement une question de coût, car à l’achat, les ampoules fluorescentes sont plus onéreuses, mais elles durent aussi beaucoup plus longtemps et consomment beaucoup moins.
Pour fixer les idées, prenons le cas où la nuit seulement, la moitié des abonnés, soit 322 500 clients, reçoit de l’électricité avec chacun quatre ampoules de 60 watt. La puissance requise est de 72 mégawatt. Le passage à des ampoules fluorescentes de 11 watt permettrait d’économiser 58,8 mégawatt, soit plus de 15 % sur les 387 mégawatt de capacité opérationnelle de la Senelec. Voilà donc un point sur lequel il est possible d’intervenir assez facilement et on doit intervenir pour inverser la tendance et assurer une amélioration du service par une utilisation plus rationnelle des ressources.
La mesure la plus radicale serait certainement l’interdiction de la vente des ampoules à incandescence. Il est aussi possible de subventionner les ampoules fluorescentes de sorte à les rendre moins chères que les incandescentes. L’Etat doit investir ou organiser l’investissement pour la fabrication d’ampoules fluorescentes ; la technologie est disponible, il est même possible d’acheter une usine clé en main et il n’y a aucun doute sur la rentabilité d’une telle structure. Il y aura aussi des emplois créés et des produits à exporter pour aider une balance commerciale qui en a bien besoin.
Il est évident qu’économiser sur l’éclairage uniquement ne peut résoudre tous les problèmes de la Senelec , d’autant plus qu’il ne concerne que la fourniture d’électricité aux heures nocturnes. Pour une action plus large, une taxe supplémentaire à celle existante déjà, par watt de puissance sur les appareils électriques importés, peut être mise en place, l’argent collecté pourrait aller à la Senelec ou être investi dans le solaire, pour l’éclairage public par exemple. Avec chaque million de francs de taxe, il est possible de poser un point d’éclairage public.
Boucar DIOUF dioufboucar@hotmail.com
Entretien avec…
Me Demba Ciré BATHILY, avocat à la cour : ‘On peut douter de la fiabilité et de la transparence des élections à venir’
Tout en reconnaissant qu’il est difficile de faire un jugement de valeur sur une décision de justice, compte tenu de l’autorité que l’on confère à un tel acte, Me Demba Ciré Bathily estime que la déclaration faite par la Cena devrait être prise en compte, dans l’affaire du recours en annulation des listes de la Coalition Sopi , introduit par l’opposition. Parce que, rappelle l’avocat, la Cena est un organe qui émane de la loi, institué dans le cadre d’un processus reconnu et accepté par tous. Alors, il trouve anormal que l’on écarte totalement son argumentaire qui pourrait permettre de réunir les preuves.
Wal fadjri : En tant que praticien du droit, quel commentaire faites-vous de la décision de la Cour d’appel relative aux recours introduits par l’opposition concernant les communes d’arrondissements de Ndindy et Ndoulo ?
Me Demba Ciré Bathily : L’objectif et l’utilité de la Cena , c’est d’être le gendarme du processus électoral. C’est dans ce cadre même que certaines prérogatives lui sont conférées pour pouvoir entamer des poursuites et demander des sanctions. Ainsi, ce qui caractérise la question électorale c’est qu’on s’est accordé sur une sorte d’arbitre du processus. Si quelqu’un qui est arbitre n’a aucune autorité, à partir de ce moment, il y a problème. On ne peut que se demander quelle est l’utilité de la Cena parce qu’en cas de contestation, on se réfère souvent aux procès-verbaux établis par cet organe. Maintenant, le grand problème que cela pose, c’est qu’il apparaît de manière évidente et flagrante que, premièrement, il y a eu dépôt de listes après la clôture normale. Et comme par miracle, des listes ont été admises. A partir de ce moment, il y a un problème. Soit cette dérogation est étendue à toutes les autres circonscriptions. Soit il y a une rupture de charge de l’égalité. Parce que dans d’autres circonscriptions électorales, des partis confrontés à la même situation n’ont pas pu déposer de liste et n’ont pu voir leurs listes admises. C’est déjà un premier niveau qui risque de porter atteinte à la sincérité du scrutin du fait de l’effet psychologique que cela produit auprès des électeurs. En réalité, on peut douter de la fiabilité et de la transparence des opérations à venir. Maintenant, si cela a pu se faire, c’est qu’également autre chose a pu se faire. Est-ce que des listes ont pu être remaniées ? En tout état de cause, il serait préférable de sacrifier la liste dans ces deux circonscriptions que de les faire passer au forceps au risque de faire douter de l’ensemble du processus.
Wal fadjri : Ce qui semble surprendre, c’est le rejet des listes au motif d’insuffisance de preuve. Cela malgré la constatation par un huissier…
Me Demba Ciré Bathily : C’est toujours très difficile quand un organe juridictionnel prend une décision, compte tenu de l’autorité que l’on confère aux juridictions, de faire des appréciations de valeur. Mais, il me semble que la déclaration faite par la Cena devrait être prise en compte. Parce que c’est un organe qui émane de la loi, institué dans le cadre du processus reconnu et accepté par tous. Il n’est pas évident que tout ce qu’il fait soit de nature à plaire ou à ne pas plaire aux uns et aux autres. Mais, écarter totalement cet argumentaire qui permettrait peut-être de réunir les preuves … (il ne termine pas sa phrase). La Cour d’appel peut décider, mais également nous pouvons ne pas partager sa décision. Parce qu’au-delà des décisions rendues, il y a une liberté d’appréciation et d’expression qui nous permet de dire qu’on n’est pas convaincu de la pertinence d’un tel raisonnement.
Wal fadjri : Sous ce rapport, les opposants disqualifient la Cour d’appel qui pourtant est la seule juridiction compétente en matière électorale. Cela ne pose-t-il pas la question de la crédibilité des juridictions ?
Me Demba Ciré Bathily : Ce qui fait la crédibilité et la force des décisions de justice, c’est le sentiment que ce sont des décisions justes. Je ne veux pas faire d’appréciation par rapport à la Cour d’appel, mais il peut arriver dans un match, qu’un arbitre siffle un penalty qui n’en était pas. Est-ce une erreur ou est-ce volontaire ? Il faudrait entrer dans les consciences pour le savoir. Ce qu’il faut simplement retenir est ce que l’expérience a révélé : c’est que jusqu’à présent, dans nos pays, nous ne savons pas organiser des élections. Je crois que le problème fondamental est à ce niveau. Parce que chaque fois qu’on parle d’élection, les gens pensent à comment frauder, tricher ou détourner la volonté. Or, dans un pays démocratique, les élections ne sont qu’un moment de collecte et d’expression des suffrages de la manière la plus libre qui soit et qui permette aux gens de s’exprimer. Mais le grand problème chez nous est qu’élection ne rime pas avec transparence. Mais toujours chercher à voir comment forcer le résultat au-delà du scrutin. C’est un esprit qui prévaut et qui continue de prévenir et cela à pour conséquence que, même quand les choses se passent normalement, tout le monde conteste. La preuve, c’est qu’il n’y a presque jamais eu d’élection qui ne soit pas contestée ou émaillée d’accusation de fraude. Je pense que c’est un niveau de démocratie et il faudrait revoir tout le processus électoral. Je ne sais pas quelle forme il faudrait adopter. Est-ce qu’il ne faudrait pas songer à créer un organe neutre qui s’occuperait de tout le processus et qui ne serait pas lié à l’administration. Ce qui est possible et également un peu difficile, mais, à chaque époque correspondent de nouveaux défis. Il y a quelques années, quand on organisait les élections, il y n’avait pas de commission électorale. C’est dès le soir du jour du scrutin, qu’on donnait les résultats à partir du ministère de l’Intérieur, aucune contestation n’était possible. Maintenant on essaie de trouver des formules : l’Onel a été expérimentée et a montré ses limites bien qu’ayant permis d’arriver à l’alternance. On a expérimenté la Cena. Je pense qu’il faudrait, après les locales, penser à faire le bilan de la Cena et réfléchir, à l’avenir, sur comment mettre en œuvre un processus électoral. Quel rôle donner au juge et à l’organe de supervision ?
Wal fadjri : Les conseils de l’opposition persistent sur l’existence de preuves qui, selon eux, se confirment par l’acte d’huissier. Quelle est la limite de la force de l’acte d’huissier devant une juridiction ?
Me Demba Ciré Bathily : L’huissier est un officier public, donc ministériel, à qui l’on a délégué des prérogatives de puissance publique. Personne ne peut mettre en cause ce que l’huissier a personnellement constaté. Sauf à initier ce qu’on appelle en droit une procédure d’inscription de faux. Ce qui équivaut un peu à dire que parole d’huissier serait parole d’évangile. A partir du moment où un constat a été fait par un huissier, il semble très difficile qu’on puisse remettre cela en cause (...). Mais, au-delà même des actes d’huissier, nous sommes dans un monde d’information. Et cette question de la tardivité de l’absence de dépôt des listes a été déjà largement évoquée et confirmée. Maintenant, il est vrai qu’un dossier judiciaire, on ne peut en connaître que par rapport à la réalité du dossier. Je veux dire que le juge n’a pas le droit de connaître d’un dossier en dehors des pièces qui lui ont été présentées. Je ne peux pas savoir dans quelle circonstance et comment les différents arguments ont été plaidés et présentés devant la Cour. Je ne sais même pas si ces constats ont été produits devant la Cour. Raison pour laquelle, quand vous dites que la Cour a rejeté pour insuffisance de preuve, au-delà des observations générales, il faudrait savoir, quelle preuve a été présentée pour pouvoir faire une appréciation.
Propos recueillis par Yakhya MASSALY